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THEME 4 : IDENTIFIER, PROTEGER ET VALORISER LE PATRIMOINE : ENJEUX

GEOPOLITIQUES
INTRODUCTION : LA CONSTRUCTION PROGRESSIVE DU « PATRIMOINE »
Patrimoine = héritage commun d’une vaste communauté d’individus (Nation, Humanité, etc.), sous
forme de biens culturels, naturels, ou de pratiques immatérielles
Un bien commun n’est pas forcément considéré comme tel dès son origine.
Les premières traces de patrimonialisation (=fait de reconnaitre dans certaines traces du passé un
bien commun, une mémoire collective, exigeant sa conservation) remontent à l’Antiquité, dans le
domaine RELIGIEUX : les temples grecs abritaient offrandes et statues considérées comme propriété
des dieux

L’attention RELIGIEUX s’affirme au Moyen Âge : l’Église protège les biens des églises (reliques des
saints, objets précieux) vus comme un patrimoine commun à toute la chrétienté, nécessaire à son
Salut. Le patrimoine s’élargit au POLITIQUE : les palais, les emblèmes du pouvoir (couronne, sceptre),
les archives sont conservées, comme fondements et garants du pouvoir royal.
La Renaissance accroit encore la conscience patrimoniale, et l’élargit à des éléments plus lointains,
dans le temps comme dans l’espace :
- PATRIMOINE ANCIEN : En 1462, en plein humanisme, le pape Pie II décide de protéger les
antiquités romaines (considérées comme des modèles par les artistes d’alors).
- PATRIMOINE LOINTAIN : Les Découvertes entrainent l’intérêt des Européens pour les civilisations
exotiques du Nouveau Monde. À partir du XVIe siècle, les collections privées, parfois présentées
dans des « cabinets de curiosités », intègrent des objets issus de ces civilisations.
- PATRIMOINE ARTISTIQUE : mécénat des princes et des riches bourgeois permet la création de
collections artistiques majeures, comme celle des Médicis de Florence (qui abritent leur
collection dans le Palais des Offices, pour les montrer à leurs hôtes autant que les préserver.
C’est à partir du « large XIX° siècle » (débutant en 1789) que la PATRIMONALISATION au sens
moderne apparait, visant la transmission des traces d’un héritage commun au plus grand nombre :
- RF renforce le rôle patrimonial de l’État. Les biens du clergé (églises) et ceux des nobles émigrés
sont confisqués et deviennent patrimoine national. Le vandalisme conduit l'État à prendre les
premières mesures de conservation (1793 : le Louvre devient musée national).
- Au XIXe siècle, alors que monuments et paysages sont menacés par l’urbanisation et
l’industrialisation, sont créées les premières institutions et lois patrimoniales : - En France l’État
identifie un patrimoine à protéger et forme des spécialistes (École du Louvre en 1882, etc.). Il
engage aussi des restaurations de biens architecturaux (sous des inspecteurs généraux des
monuments historiques - fonction créée en 1830 - et de Viollet-le-Duc, architecte). - Le
Danemark (1861), le Japon (1871) ou la France (loi de 1913) posent les principes du droit du
patrimoine : inaliénabilité et imprescriptibilité des collections publiques d’œuvres d'art.
- La notion de patrimoine s'étend à la nature quand le Congrès des États-Unis fait de la région de
Yellowstone, en 1872, le premier « parc national ». Au PATRIMOINE CULTUREL traditionnel
(ensemble des biens matériels construits par l’homme et considérés comme constitutifs de son
identité) s’ajoute donc le PATRIMOINE NATUREL.
LIMITES - La définition européenne du patrimoine forgée au XIXème siècle, matérialiste, est
contestée. Elle ne tient pas compte des traditions orales, comme celle des griots en Afrique.
Les destructions consécutives aux guerres mondiales font de la sauvegarde du patrimoine une
préoccupation internationale : NOUVEAU TOURNANT. Une gouvernance mondiale se met en place,
d’abord par l’intermédiaire d’ONG comme l'ICOMOS (Conseil international des monuments et sites
historiques dans le monde) créé en 1965 pour préserver et promouvoir le patrimoine culturel et
naturel à l'échelle mondiale.
Dans les années 1970 la notion de patrimoine, qui n’existait alors que dans le droit des États, intègre
les institutions internationales. En 1972, la Convention de l’UNESCO sur le patrimoine naturel et
culturel établit une liste mondiale de sites à préserver. Se faisant, l’UNESCO (institution spécialisée
des Nations Unies créée en 1945) s’appuie sur la notion « européenne » du patrimoine forgée au
XIXème siècle
PATRIMOINE IMMATÉRIEL - Des objets et pratiques, marqueurs des cultures du quotidien,
deviennent dignes d'intérêt. L'Unesco, avec la Convention de la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel en 2003, élargit la notion de « patrimoine mondial ». Près de 400 pratiques ou
expressions culturelles sont aujourd’hui patrimonialisées à l’échelle mondiale (ex : en 2010 la
gastronomie française est inscrite à l’UNESCO). Les États le font aussi (écomusées : techniques
agraires)
Le PATRIMOINE IMMATERIEL protège aussi des minorités ethniques, en patrimonialisant leurs
traditions et leurs langues (ex : inscription en 2008 de « la langue, la danse et la musique des
Garifuna », peuple des Caraïbes). De même les États patrimonialisent les langues locales (depuis
2008, la Constitution française reconnait la valeur patrimoniale des langues régionales).
La patrimonialisation s'étend à des PAYSAGES NON-NATURELS, MAIS HISTORIQUES (ruraux ou
urbains). En 1962, en France, la loi Malraux étend la notion de patrimoine à des quartiers historiques
(quartier du Marais à Paris). L'UNESCO créé en 1992 une nouvelle catégorie, les paysages culturels. –

Depuis les années 1980, le processus de patrimonialisation s'élargit à des SITES RÉCENTS. En 1987,
Brasilia (capitale du Brésil), bâtie entre 1956 et 1960, est inscrite à l'UNESCO. En 1999, la France crée
un label « Patrimoine du XXe siècle »
La reconnaissance internationale du savoir-faire des potières de Sejnane est révélatrice de l’évolution
de la notion de patrimoine. En effet, cette pratique artisanale est à l’origine transmise par les
femmes de génération en génération au sein du foyer familial. Un processus de patrimonialisation a
été engagé par l’État tunisien pour la reconnaissance de la valeur de ce savoir-faire (patrimoine
immatériel). Son action pour le faire reconnaître aussi sur le plan international (UNSECO, 2019) lui
donne une visibilité au-delà de la Tunisie. Ce qui à l’origine est une pratique populaire est désormais
reconnu digne d’être préservé et transmis aux générations futures.

AXE 1 : USAGES SOCIAUX ET POLITIQUES DU PATRIMOINE


A) Dimension politique, sociale et économique du patrimoine
1. Un poids politique et symbolique
1820 → édit Pacca s’attache à sauvegarder le patrimoine ds les Etats du Vatican, il élargit la
protection des biens à ceux présentant un intérêt historique
Le patrimoine acquiert une dimension politique → usages de Versailles du XIXe à nos jours
J1 = 260-263 :
Le château de Versailles au XIXe
- Projets du 1er Empire. Avec la RF, la famille royale abandonne le château de Versailles.
Napoléon envisage d’y séjourner + d’en faire un écrin flamboyant à la gloire de l’Empire
– la fin du 1er Empire empêche la finalisation de ces travaux
- Restauration + transformation en musée. Après la restauration (1814), LXVIII songe à se
réinstaller à V, mais recule pour maintenir son image de souverain non absolu. Louis-
Philippe décide de le transformer en musée (1833) – ce projet vise une réconciliation
nationale entre la monarchie et la République en célébrant les conquêtes

Il peut engendrer des tensions – lors de la RF les sans-culottes cherchent à détruire le


symbole de la royauté présents sur les édifices
Espagne → exhumation du corps de Franco (2019) a relancé la polémique sur l’avenir du
mausolée de la Valle de los Caidos
2. Un outil de développement
Guy Di Méo (géographe) → patrimoine = bien social contemporain (capable de créer du
ciment social) – en raison de sa dimension territoriale + sa fonction identitaire, il permettait
aux individus de mieux s’approprier leur territoire = meilleurs citoyens
Pvrs publics encouragent les act° permettant de découvrir le patrimoine local + national
Michel Vernières (économiste) estime que le patrimoine = ressource qu’il convient de
valoriser ds une perspective de développement économique + social du territoire qui en
dispose.
B) Le patrimoine, un instrument de puissance au niveau mondial
1. La mise en valeur du patrimoine national
Patrimoine → utilisé par les chefs d’Etat comme une vitrine mettant en valeur les édifices
remarquables du territoire national.
Ils cherchent à mettre en avant la richesse historique du pays, son savoir faire architectural +
le sens de l’hospitalité locale.
France → CDG a accueilli à Versailles 11 chefs d’Etat étrangers en 10 ans – E.M. utilise les
hauts lieux de patrimoine national : Poutine reçu à Versailles (2017), Modi au château de
Chantilly (2019)
2. La volonté de conclure les accords
Utiliser hauts lieux du patrimoine = stratégie de mise en scène du pvr – il s’agit d’organiser
une réception fauteuse qui montre à l’invité la considération qu’on lui porte → facilite
accords commerciaux par les dirigeants
Nov 2017 → Xi Jinping fait découvrir à Trump la Cité interdite → accords de 253,4 Md $
Utiliser éléments du patrimoine naturel = signer les partenariats culturels
Chine → donne/prête des pandas = « diplomatie du panda »
2018 → Pékin en prête 2 à Finlande afin de renforcer les relations diplomatiques +
culturelles – peut être aussi réalisé en mobilisant les le patrimoine architectural + culturel →
2017, musée du Louvre Abu Dhabi ouvre ses portes, matérialisant un partenariat culturel
conclu entre la France et l’émirat dix ans auparavant
C) Les conflits liés au patrimoine
1. A l’échelle internationale
Époque coloniale → puissances conquérantes ont cherché à amasser les trésors des pays
colonisés = spoliation quasi systématique des biens culturels de ces pays
XIXe siècle → Etats lésés entendent récupérer leur patrimoine dérobé – s’appuient sur le drt
int + discours comme l’appel du directeur de l’UNESCO pour le retour du patrimoine
prononcé en 1978
Leurs revendications provoquent des crises diplomatiques avec le pays qui recèle leurs
trésors
Conflits liés au patrimoine durent depuis des siècles
1830 → Grèce réclame au R.U retour des statues + dalles de la frise du Panthéon
2018 → Egypte réclame la pierre de Rosette (British Museum) – musé refuse de rendre sa
pièce la + célèbre
2. A l’échelle nationale
« Bataille des Halles » concernant la destruction programmée et réalisé des Halles de
l’architecture Baltard à Paris 1971 – s’ils n’ont pas la dimension internationale/diplomatique,
ils engendrent de vives tensions (entre les pvrs publics et les associations de riverains)
« Emotion patrimoniale » peut être évoquée par la volonté de modifier l’apparition d’un
monument/d’en transformer les usages/de le détruire
1990 → destruction du viaduc de Souzain provoque des fortes tensions entre la municipalité
de Saint-Brieuc, le conseil général, le ministère de la Culture + les associations de défense de
l’édifice
AXE 2 : PATRIMOINE, LA PRESERVATION ENTRE TENSIONS ET CONCURRENCES
A) Un passé mis en valeur
1. Des traces à préserver
Volonté de conserver héritage du passé aussi intact que possible des atteintes du tps/des
hommes/des éléments est forte dans les sociétés actuelles
1972 → UNESCO crée une Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et
naturel, qui permet l’inscription de sites pour faciliter leur protection + restauration
Ce patrimoine ptt matériel/naturel/immatériel (repas gastronomique français, inscrit en
2010)
Nbx pays candidatent pour préserver leur patrimoine + pour plus facilement le mettre en
valeur
2. Le développement du tourisme patrimonial
Nb de touristes a explosé avec la révolution des transports + communications – ils venaient
d’abord de pays anciennement industrialisés mais la part des émergents est de + en + forte
dans cette activité mondialisée
Ils viennent dans les grandes villes comme Paris et Venise inspirés par un imaginaire
commun perçu dans les peintures/romans/films renouvelé ajd par les réseaux sociaux
^ Massification du tourisme
Municipalités encadrent l’urbanisme pour préserver ce paysage imaginé, développent des
infrastructures d’accueil + multiplient les événements annuels/exceptionnels (JO)
Inégalités de la mondialisation se retrouvent dans les flux touristiques
Pays – avancés comme Mali manquent d’infrastructures + moyens étatiques de mettre en
valeur/entretenir/restaurer leur patrimoine
B) Des conflits d’usage autour des sites patrimoniaux
1. Entre nécessaire modernisation et conservation
J2 = 278
Le patrimoine parisien :
- Destructions nbses. Après la révolution + ses nbx actes de vandalisme, le patrimoine urbain
devient un enjeu politique. Le baron Haussmann n’hésite pas à détruire de nbx vieux
quartiers centraux de Paris, aux rues étroites et insalubres, pour les remplacer par un plan
d’urbanisme moderne prônant l’hygiénisme + les bvds aérés percés en ligne droite
- La naissance de la protection du patrimoine. 1897 : une Commission du Vieux Paris est
créée pour étudier le patrimoine local, défendre sa conservation et sa restauration. Nbses
lois permettent de préserver le patrimoine urbain (loi Malraux 1962 – instaure les « plans de
sauvegarde et de mise en valeur ») pour passer de la rénovation des quartiers anciens à leur
réhabilitation sans démolition. Les grands projets de transformation urbaine restent brutaux
(sous Pompidou). Ils sont progressivement abandonnés.
Attachement des habitants d’une ville au patrimoine peut entrainer des tensions entre
acteurs lors d’un grand projet urbain par la destruction sont ajd difficilement envisageables
au nom de la préservation du patrimoine, particulièrement dans les centres historiques
Architectes + urbanistes sont passés de la rénovation de quartiers historiques
insalubres/quartiers au fort passé industriel, à la réhabilitation en préservant le paysage
urbain.
Volonté de conservation du patrimoine peut devenir sanctuarisation voire muséification au
détriment de l’usage
Tte modification d’un paysage/site est susceptible de heurter les imaginaires des résidents +
visiteurs et entraine de fortes polémiques ds le cas des projets à portée symbolique (Paris la
pyramide du Louvre, la flèche de Notre-Dame)
2. Vivre dans un haut lieu touristique
Tensions dans les grandes espaces touristiques concernent l’usage de l’espace + des
bâtiments par les riverains et les touristes.
Habitants = gênés par l’afflux des visiteurs qui sature les transports
Mvts de protestation se structurent contre une marchandisation de la ville trop orienté vers
l’activité touristique
Concentration d’hommes + richesses liée au processus de mondialisation entraine une forte
pression foncière avec des prix en hausse + un phénomène de gentrification (= processus
urbain d’appropriation d’un quartier défavorisé par des catégories sociales plus aisées qui en
transforment le profil social et urbain)
Plateformes permettant la location de logements de particuliers (Airbnb) accentuent cette
pression dans les grandes métropoles touristiques (Paris, Berlin, Barcelone)
Incivilités dans l’espace public provoquées par ces visiteurs renforcent les mvts de rejet des
touristes, obligeant les municipalités à légiférer pour encadrer les actions des touristes
(Italie)
Volonté politique reste faible car les municipalités sont dépendantes des revenus générés
par le tourisme
C) Un patrimoine fragile face aux menaces
1. Des menaces géopolitiques
J2 = 282
Le riche patrimoine du territoire malien
- L’empire du Mali. 750 est fondé un puissant empire autour de la région aurifère du
fleuve Sénégal. L’empereur, « maître de l’or », jouit du monopole des pépites d’or. Mais,
au XIIe, des attaques berbères venues du nord du Sahara et une grave sécheresse due à
la déforestation déstabilisent la région, qui se morcelle en plusieurs petits royaumes. En
1235, Soundjata Keïta devient mansa (« roi des rois »). Il fonde l’empire du Mali et une
nvlle capitale : Niani. La richesse de cet empire vient du commerce avec les Arabes, qui
amènent l’islam, et de l’or. Au XIVe, l’empereur Kankou Moussa développe de
nombreuses villes au bord du Niger, telle Tombouctou, renommée pour ses monuments.
- Un patrimoine toujours vivant. Ces empires africains déclinent au XVIIe suite à la
découverte de nvlls routes commerciales par les Européens permettant d’éviter le
Sahara. Plusieurs peuples ont prospéré dans cet espace malien comme le peuple dogon,
réputé pour sa mythologie, ses statues et ses masques de cérémonie. De nbs œuvres
d’art, le plus souvent conservées en Europe, témoigne de ce riche patrimoine historique
Patrimoine = pas seulement l’enjeu de conflits ds son usage quotidien ou touristique
Menaces pèsent aussi sur la survie même de ce patrimoine comme héritage du passé – elles
peuvent être anciennes, liées à l’arrivée d’une puissance
Mali → colonisateur a fragilisé le maintien d’un patrimoine immatériel local, nbses œuvres
composant le patrimoine matériel malien ont été transférées dans les musés français →
polémiques sur leur lieu d’exposition ajd
Conflits militaires mettent en danger les éléments inscrits au patrimoine mondial de
l’UNESCO.
Héritage mésopotamien a souffert du conflit en Irak depuis 2003
Conflits asymétriques au Sahel/M.O amènent de nbx ravages (Tombouctou/Plamyre) dont
les ruines archéologiques ont été endommagées par Daech
2. Des menaces environnementales
J3 = 286
Venise et sa langue, bien du patrimoine mondial
- Un site entre terre et mer. Fondée au Ve, Venise s’étend sur 118 îlots. Les pop° locales,
s’y réfugièrent pour échapper aux incursions barbares. Dans cette lagune s’est élevé l’un
des espaces bâtis du Moyen Âge. Les îlots ont été consolidés, réunis, pour former un
archipel abritant une ville et des villages de pêcheurs ou d’artisans, comme Murano. Des
canaux séparent ces différentes îles et forment les axes de circulation de cette cité sur
l’eau. Devenue une grande puissance maritime au Xe, surnommée la Sérénissime,
Venise abrite des chefs-d’œuvre architecturaux influencés par différentes civilisations,
comme la basilique Saint-Marc, construite en 828 et d’inspiration byzantine. Ses palais
renferment des œuvres de grands artistes (le Titien/le Tintoret/Véronèse)
- Un patrimoine unique qui attire les visiteurs. 1987 : Venise et sa lagune sont inscrits au
patrimoine mondial de l’UNESCO. Des millions de visiteurs attirés par ces paysages
uniques, ce patrimoine artistique, et les nombreux évènements qui rythment la saison
touristique (carnaval, Biennale d’art contemporain, Mostra cinématographique). La ville
se dépeuple, son centre historique abritant moins de 54 000 résidents permanents
contre 180 000 en 1945.

Menaces amenées à se multiplier ds le futur = celles liées au dérèglement climatique


Nbx sites recensés par l’UNESCO sont menacés par la montée des eaux/activités
industrielles/urbanisation/prélèvement illégal
Pollutions liées au tourisme de masse pèsent aussi sur de nbx sites patrimoniaux fragiles
Législation reste laxiste et les aménagements peu nbx car les arguments économiques
pèsent sur certaines décisions
Amazonie → déforestation incontrôlée a suscité de nbses réactions internationales – forêt
amazonienne devient un « bien commun universel » et un élément du patrimoine mondial.
Cette mobilisation peut être perçue comme de l’ingérence, ce qu’a dénoncé le président
Bolsonaro.
Peuples indigènes = écartés de cette réflexion sur la propriété d’un patrimoine universel a
protéger/le maintien d’une propriété locale/nationale du patrimoine
EC : LA FRANCE ET LE PATRIMOINE, DES ACTIONS MAJEURES DE VALORISATION ET DE
PROTECTION
A) Une volonté ancienne de protéger le patrimoine
1. La genèse de la politique du patrimoine
Nov 1789 → Assemblée constituante décide de mettre les biens ecclésiastiques « à la
disposition de la Nation » auxquels s’ajoutent ensuite les biens de la couronne = « biens
nationaux »
Commission des monuments créée en Oct 1790, chargée d’élaborer un inventaire des
édifices + objets acquis. Députés légifèrent afin de limiter le vandalisme qui touche les mmts
publics
J1 = 302
La politique patrimoniale en France
- L’émergence de la notion de patrimoine. Lors de la RF, les députés de l’Assemblée
constituante ont saisi les enjeux de la protection du patrimoine : une Commission des
monuments en charge de cette tâche est créée
- Naissance de la politique du patrimoine. Au cours du XIXe le pvr décide d’inventorier les
édifices remarquables (1830), réorganiser les musées (1882) et accroître les dépôts dans
les archives (1887)
- Politique du patrimoine s’élargit et évolue. Au cours du XXe, les édifices culturels
passent sous la juridiction de l’Etat (loi 1905), le statut des mmts historiques est précisé
(loi 1913). Des lois élargissent la liste des éléments pouvant intégrer le patrimoine
public : édifices + objets issus de fouilles archéologiques (loi 1941), patrimoine naturel
(parcs nationaux 1960), ensembles urbains historiques (loi 1962). Ajd la politique du
patrimoine a pour objectif de conserver, entretenir, restaurer, gérer + transmettre ces
biens. Elle se charge de les valoriser par l’ouverture au public et l’animation afin de
répondre à des enjeux culturel, économique, touristique, pédagogique + social.
Politique du patrimoine apparaît réellement en France avec la création en 1830 de
l’Inspection générale des mmts historiques par François Guizot → 1840 établit la 1ère liste
des mmts historiques et a pour mission d’en assurer la conservation
Loi de mars 1887 → fixe les modalités de l’intervention de l’Etat quant à la protection des
édifices publics remarquables
Pvrs publics élargissent la notion du patrimoine culturel – loi sep 1941 y ajoute les vestiges
archéologiques – ils y intègrent le patrimoine naturel avec la création des réserves naturelles
(1957) + des parcs nationaux (1960)
2. Une gestion toujours plus complexe, assuré par l’Etat et ses partenaires
Etat, par le biais du ministère de la Culture, est le principal acteur de la gestion du
patrimoine en France – il s’appuie sur un réseau d’opérateurs qui possèdent des prérogatives
de + en + importantes
Nv local = ministère compte sur les directions régionales des affaires culturelles qui ont pour
mission de conserver + mettre en valeur le patrimoine historique, archéologique +
ethnologique
Loi 13/08/2004 → certaines collectivités territoriales sont devenues propriétaires de mmts
historiques et doivent assurer la gestion
Entretien et restauration du patrimoine national induisent des coûts colossaux qui ne
cessent d’augmenter
Etat + collectivités territoriales ne sont + en mesure d’assurer seuls les dépenses
Dispositions fiscales (réductions d’impôts) ont été mises en place pour encourager les
entreprises et les particuliers à soutenir des projets culturels
Fondation du patrimoine organise des opérations de financement participatifs et de
mécénat d’entreprises pour sauvegarder + valoriser le patrimoine français de proximité –
elle a récolté les fonds générés par le loto du patrimoine organisé en septembre 2018
B) Des actions de valorisation de plus en plus nombreuses
1. Les outils de valorisation du patrimoine
Patrimoine français = atout majeur pour l’activité des territoires, un vecteur de dvpt
économique + un levier pour raffermir l’identité nationale (= pvrs publics cherchent à le
mettre en valeur)
Etat + collectivités territoriales ne cessent de développer les opérations d’animation sur les
sites dont ils ont la charge. Depuis + de 3 décennies on voit se multiplier les manifestations
ayant pour but de mieux faire connaître le patrimoine
1984 → Jack Lang, ministre de la Culture, lance les « journées portes ouvertes dans les mmt
historiques »
1991 → Conseil d’Europe institue les « journées européennes du patrimoine, organisées
notamment en Fr → réussite : 2016 = 12M de visiteurs ont fréquenté les 17K lieux ouverts
2. Des postes d’amélioration : accroître les dispositifs d’amélioration et d’éducation
Un rapport des économistes Françoise Benhamou et Olivier Thesmar, publié en 2012 insiste
sur les lacunes de l’information faite au public concernant un certain nombre de sites : 50%
de la fréquentation muséale en France est concentrée sur seulement 1% des musées
C) L’évolution de la notion de patrimoine
1. La prise en compte d’un patrimoine matériel récent
1970 → Etat commence à s’intéresser au patrimoine industriel, scientifique et technique,
régions industrielles anciennes, touchées par la crise économique + processus de
désindustrialisation ont pris conscience de l’attrait touristique des vestiges de leurs
industries
1986 → inventaire général des mmts + richesses artistiques de la FR du ministère de la
culture a mis en œuvre un programme de repérage national du patrimoine industriel
1990 → patrimoine maritime + fluvial vient étoffer le patrimoine national
Pvrs publics avaient d’abord envisagé de faire disparaître une grande partie de ce
patrimoine, estimant que nbx sites étaient insalubres, pollués et sans intérêt
économique
Sous impulsion des collectivités territoriales, l’Etat a finalement financé
totalement/partiellement la reconversion de nbses fiches industrielles (Nœux-les-
Mines/fosse d’Arenberg à Wallers)
J2 = 304
Un patrimoine singulier à valoriser
- Une activité industrielle profondément ancrée ds le Nord-Pas-de-Calais. Exploration de
la houille ds le NPDC a commencé au XVIIIe – celle-ci est accompagnée d’un dvpt
considérable d’installations industrielles afin d’extraire, traiter et d’acheminer le minerai
→ marqué la région entrainant l’apparition de paysages spécifiques : sites industriels
dédiés au prélèvement + transformation du charbon, modifications de la nature et
architecture spécifique concernant l’habitat ouvrier
- Prise en compte d’un patrimoine singulier. Crise économique des années 1970 et la
concurrence internationale ont provoqué la fermeture progressive des fosses
d’extraction, les dernières cessant de fonctionner en 1990. Les pvrs publics ont d’abord
songé a faire disparaître les traces de ce passé perçu comme indésirable, car les sites,
particulièrement pollués se sont dégradés très rapidement et ne présentaient aucun
intérêt économique. L’Etat + collectivités territoriales ont finalement financé la
reconversion des friches charbonnières à travers de grands projets d’intérêt régional
2. Le patrimoine immatériel
2003 → UNESCO a défini le patrimoine culturel immatériel qui cherche à protéger + valoriser toutes
les pratiques + savoir faire culturels ds le monde – FR particulièrement concernée par ce classement
2008 → technique de la tapisserie d’Aubusson est inscrite sur la liste représentative du pci de
l’humanité

2009 → savoir-faire de la dételle au point d’Alençon


2009 → repas gastronomique des Français y est inscrit. Ce classement montre le prestige
international dont bénéficie la tradition culinaire française, mais aussi son rôle historique, social et
culturel
J3 = 306

Patrimoine : vitrine de la France à l’étranger

- Patrimoine culturel exceptionnel, vecteur de promotion de la France. 89,4M de visiteurs → 2018


pays + visité du monde → dû au patrimoine historique, architectural + naturel → utilisé par les
dirigeants français pour garantir au pays un rayonnement culturel planétaire + sert aux
présidents français à accueillir de manière somptueuse les chefs d’Etats étrangers
- Gastronomie française, un outil diplomatique. 2003 → lors d’une conférence de l’UNESCO, est
adoptée la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. 2010 → « repas
gastronomique des français » est inscrit sur la liste représentative du PCI, il s’agit de la 1ère
tradition culinaire inscrite au PCI.

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