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Culture et patrimoine

Séance du mercredi 20/10/2022

- L’anthropologie 18 ème siècle


- La révolution industrielle + la révolution intellectuelle l’émergence des sciences sociales
- Le Maroc comme pays colonisé sera objet de recherche anthropologique

On distingue entre trois catégories de définitions de « la culture » :

- Physique (la France)


- Sociale (la société est une structure sociale des rapports sociaux)
- Culturelle (les Etats-Unis) la société est composée de plusieurs origines

La culture est un concept qui a une histoire. Elle répond à un besoin dans un contexte précis. Elle est liée à la société
humaine.

L’histoire du mot « culture »

1/- l’étape d’un « mot » à un « concept »

- Il a subi le poids de l’histoire. C’est un mot ancien de la littérature française à la fois comme « mot » et
comme « concept ». l’origine de ce mot est le latin « cultura » qui signifie le soin apporté aux champs ou au
bétail.

2/- la fin du 13 ème siècle

- Le mot « culture » désigne « une parcelle de terre cultivée »

3/- Au début du 16 ème siècle

Elle ne signifie plus « un état » mais « une action » à savoir le fait de cultiver la terre

4/- Au milieu du 16 ème siècle

C’est le sens figuré qui va apparaitre. « culture » désigne « la faculté », « travailler pour la développer ». ce sens est
resté plus courant car il n’est entré au dictionnaire qu’à la fin du 17 ème siècle (avoir la légitimité institutionnelle)

5/- Au 18 ème siècle

Le sens figuré du mot « culture » commence à s’imposer. Il est entré au dictionnaire en 1718 mais on lui annexe
(culture des lettres, culture des sciences), après il s’est débarrassé de tous ces compléments (la formation,
l’éducation, le vocabulaire des lumières

On passe de culture comme « action » à culture comme « état ». On dit de quelqu’un qui a de la culture est
« cultivé ». A la fin du 18 ème siècle, en 1798, le dictionnaire de l’académie intègre ce mot dans ce sens. A ce
moment apparait l’opposition entre « esprit  naturel » et « esprit cultivé ». On instaure ainsi l’opposition entre
« culture » et « nature »

6/- Le 19 ème siècle (l’invention du concept)

Edward Taylor a inventé ce concept en lui donnant une définition claire et simple dans son livre « Primitive culture ».
« culture » ou « civilisation » pris dans son sens ethnologique le plus étendu est ce tout complexe qui comprend la
connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou à l’étude acquise par
l’homme en tant que membre de la société. La culture se caractérise par le fait qui est acquise et transmise. Elle est
tout ce l’être humain produit (ce qui est matériel et ce qui est immatériel)

La civilisation
1/- Au 18 ème siècle :

Au début, le mot « civilisation » ne signifie que « l’affinement des mœurs » et puis il a pris le sens de « processus qui
arrache l’humanité de l’ignorance et de l’irrationalité ». On l’a défini aussi comme « un processus d’amélioration des
institutions, de la législation, de l’éducation » et c’est un long processus inachevé qui a commencé en Europe et doit
s’étendre à toute l’humanité. Le mot « civilisation » est formé à partir du mot latin « civis » = citoyen « civilis »
= poli (les mœurs raffinées) depuis le 13 ème siècle. Après, on lie la civilisation à l’urbanisme. Sous l’influence des
Lumières, ce mot incarne le processus dans lequel toutes les sociétés humaines doivent passer pour les arracher de
l’ignorance. Pour Ferdinand Braudel (historien français), le concept de « civilisation » désigne à la fois des valeurs
morales et des valeurs matérielles, ce qui veut dire le même sens « culture »

Le patrimoine
Le mot « patrimoine » désigne les objets matériels qu’on hérite de nos parents.

Le patrimoine culturel est ce qu’on peut hériter de nos ancêtres (monuments historiques, musées, ...)

Un patrimoine culturel peut avoir plusieurs valeurs :

- Une valeur historique : l’ancienneté


- Une valeur de la rareté : exemple : l’arganier
- Une valeur symbolique : (un attachement)
- Une valeur spirituelle : un mausolée
- Une valeur esthétique
- Une valeur paysagère
- Une valeur scientifique
- Une valeur émotionnelle

Le patrimoine culturel est toujours lié à une communauté.

Il y a des critères pour désigner « un patrimoine »

Deux exemples : le cinéma « Salam » et «  la kasbat d’Inzegan »

- La conscience patrimoniale : cet éveil qui émerge à un moment donné chez les individus et les pousse à
produire un discours valorisant, un monument vu comme historique, un personnage qualifié d’important,
une date vue comme repère majeur, un événement considéré comme décisif ou un lieu qualifié comme lieu
de mémoire. Il devient ainsi le sujet de mobilisation d’individus, de groupes et d’institutions pour reconnaitre
l’importance de l’objet concerné à sa juste valeur d’où la nécessité de sauvegarder ce monument, ce lieu en
guise de reconnaissance pour les générations passées pour léguer aux générations futures. Cette conscience
patrimoniale n’a pas toujours existé, donc elle est datée et surtout conditionnée.

Le cinéma « Salam » :

Il tire son importance (1954) sous le Protectorat français. C’est une œuvre de l’architecte Georges François Roubert.
Ce monument a deux valeurs : une valeur architecturale et une valeur émotionnelle car il a échappé au séisme
d’Agadir. Financé par Yahya Ben Lahj Idr, ce monument tient sa valeur du double fait du Protectorat et du
tremblement de terre. Il acquiert deux dimensions « historique » et « tragique ». Le jour de la tragédie, les gens
regardaient le film de « Godzela ». L’aspect architectural de ce cinéma est unique avec une hauteur de 11 mètres
tout en béton. Il est situé au cœur du fameux quartier industriel « Albatoir ». A l’origine, il est destiné aux ouvriers.
Après l’indépendance, ce cinéma abrita en 2010 l’association « Forum Izouran N’Agadir » constituée par les
originaires de la ville qui étaient soucieux de leur ville natale.

Séance 4 : le 26/10/2022

La kasbat d’Inzegan. Elle porte plusieurs appellations « Tigmi N’Uksim » = « Tigmi N’Aksim » par référence à
Mohamed Oulhaj Lahcen Aksim / Deux tribus « Ksima » et « Msgguina » / Oued Souss / la plaine / la montagne

Elle était le bureau des affaires indigènes. Elle est construite sur une superficie de deux hectares « Asaiss N’Ait
Lkaid » la place centrale de la médina d’Inzegane. Elle appartient à la famille de Lahcen Lkaid. Avant d’être appelée
« la Kasbat », elle était connue par Tigmi N’Uksim ». A l’image des grands riads, les caids kssimi l’ont construite sur
une colline qui contrôle toute la zone et qui n’est pas loin d’Oued Souss et aussi à côté de « Tarwga » qui irriguait
toute la région connue par ses terres fertiles. De cette demeure, le caid controlait les deux tribus « Ksima » et
« Msgguina ». En 1913, Mohamed Oulhaj administrait et contrôlait la région par une main de fer. Sa kasbat est
devenue la mémoire locale qui garde de Mohamed Oulhaj l’image du tyran. Les gens se souviennent encore des
tortures subies par quelques familles. A cause de ses abus de pouvoir, la France était obligée de limoger ce caid et
l’exiler à Casablanca jusqu’à sa mort en 1935. Après l’indépendance, la kasbat appartient aux terres domaniales sous
le contrôle de l’Etat. Avant qu’elle abrite le siège de la préfecture d’Inzegan Ait Melloul, la kasbat devient le siège des
forces auxiliaires.

Il faut attendre la naissance d’une conscience commune. Deux associations « Tayought » et « Anass Ben Malik » vont
réagir suite à une rumeur qui circulait au sujet de la kasbat qui pourrait être transformée en hôtel. Pour poursuivre
ce dossier, une coordination a vu le jour « Kssima Mssagguina » et entama le projet d’inscrire la kasbat comme
patrimoine national. Deux éléments ont facilité cette tâche : la conscience commune et la conjecture internationale.
Du point de vue général, le contexte historique dans lequel apparait cette conscience patrimoniale coïncide avec le
développement d’un discours international sur l’importance du patrimoine culturel. L’organisation internationale le
définit comme suit : « Toute œuvre architecturale, de sculpture ou peinture monumentale, éléments ou structures
de caractères archéologiques, inscriptions, grottes et groupes d’éléments qui ont une valeur universelle
exceptionnelle, du point de vue de l’histoire, de l’Art ou de la science ».

Comment le cinéma d’Inzegane et la kasbat d’Inzegane sont devenus des objets de discours ?

S’intéresser au patrimoine c’est valoriser l’histoire et jeter un certain regard sur le passé. Un processus de
patrimonialisation qui passe par : la recherche des photos (l’ancienneté donne de la valeur), des témoignages
oraux, ... discours produit a mis l’accent sur le côté historique. La construction durant l’époque du Protectorat :

- La valeur architecturale
- Le système caidal (la kasbat d’Inzegane) un mode de vie (les seigneurs de l’Atlass), les murailles, la cour
entourée par les jardins, les motifs (un aspect musulman) /le cinéma Salam est l’exemple de la modernité
venue avec le Protectorat. Il représente ce qui reste de la nouvelle architecture.

Séance du 02/11/2022

- 1 ère étape : .. ?


- 2 ème étape : « la préparation du dossier »
L’association dépose en mai un dossier administratif et juridique auprès du ministère de la culture demandant
l’inscription du cinéma « Salam » comme patrimoine national. La commission a décidé la même année d’inscrire le
cinéma « Salam » comme patrimoine architectural. Une deuxième étape commence pour atteindre le classement du
cinéma.

La deuxième association « Masskina Mssaguina » :

Les responsables ont investi les relations personnelles. Tout a commencé par une conférence publique le mai 2011
sur les manuscrits dans le Souss. Parmi les recommandations : la réhabilitation et le classement de la kasbat
d’Inzegane. Les porteurs de ce projet ont essayé d’impliquer d’autres associations, ce qui a donné la création d’une
coordination « Masskina Mssaguina ». Dès le début, deux missions s’imposent : une recherche historique sur la
kasbat et la deuxième est la recherche de la situation juridique. Le 12/07/2012, une convention fut signée entre cette
association et le conseil municipal d’Inzegane pour la réhabilitation mais elle a été refusée par les autorités
publiques. Après, il y avait une série de réunions. (Saad Eddine El Atmani = ministre des affaires étrangères / Omar
Afa = professeur à Rabat). Une exposition photos (histographe du palais) l’université Moulay Ali Chrif. Le roi
Mohamed 5 avait siégé au sein de la kasbat à l’époque du tremblement de terre. L’association a saisi cette occasion
pour appuyer leur dossier. Un travail médiatique. Le 07/07/2014, le dossier fut envoyé au ministère de la culture. Le
24/10/2016, le ministère de la culture a décidé d’inscrire la kasbat comme patrimoine national.

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