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Un site de production de parures discoïdes en coquillage

au Néolithique final à Ponthezières


sommaire général

(Saint-Georges-d’Oléron, Charente-Maritime)
par Luc LAPORTE

le sommaire (pages-écrans n°)

1. Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
comment naviguer

2. Multiplication des centres de production spécialisés


au Néolithique final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
3. Le site de Ponthezières : un atelier spécialisé
dans la production de parures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
Notices
1 - La stratigraphie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 - Un exemple de structure archéologique :
le fossé (d’enceinte ?) n° 86 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3 - Un exemple de structure archéologique :
une petite construction quadrangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
4 - L’organisation spatiale des vestiges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5 - La parure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
6 - Description de la chaîne opératoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25
7 - Les perçoirs fusiformes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
8 - Les galets à extrémité usée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
9 - Meules et polissoirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
10 - L’organisation spatiale de la production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
11 - Expérimentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
12 - Perles discoïdes en coquillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
13 - Pendeloque à pointe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
14 - Dentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
15 - Triviae perforées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
16 - Littorine perforée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
17 - Barrette multiforée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Bibliographie Résumés Auteur(s) Crédits

Catalogue des illustrations Notes Pour imprimer


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1. Présentation

A proximité du littoral saintongeais, en particulier sur l’île d’Oléron, quelques


sites de la fin du Néolithique ont livré en abondance des perçoirs d’un type
bien particulier que R. Joussaume a qualifié de fusiforme, parfois accompagnés
d’objets de parure en cours de fabrication. Un seul d’entre eux a fait l’objet
d’investigations extensives : le site de Ponthezières à Saint-Georges-d’Oléron.
Un unique niveau archéologique en place y a été reconnu (carte 61) (noti-
ce 1). Conformément aux observations réalisées sur le matériel de surface par
R. Joussaume (1981), le mobilier recueilli à la fouille apparaît comme relative-
ment homogène : la présence d’armatures perçantes et tranchantes, de frag-
ments de poignards et de racloirs à encoches, associés à un mobilier céramique
bien caractéristique, permettent d’attribuer cette occupation à l’Artenacien,
une des cultures du Néolithique final dans l’Ouest de la France (photo 28 ;
photo 29 ; photo 30 ; photo 35 ; photo 31 ; photo 24).
La présence simultanée d’ébauches de perles à tous les stades de leur fabrica-
tion, de nombreux outils impliqués dans la mise en œuvre du processus tech-
nique – perçoirs (notice 7), galets usés (notice 8), meules (notice 9) – et de
la matière première nécessaire à la fabrication de minuscules perles discoïdes
en coquillage (notice 5), témoignent de l’existence sur ce site d’une activité
manufacturière bien spécifique (notice 6).
Nous étudierons ici les différents aspects techniques et économiques de cette
activité manufacturière et tenterons de cerner le degré de spécialisation qu’el-
le implique. Le travail que nous allons présenter ici est extrait d’une thèse de
doctorat en Préhistoire soutenue à l’Université de Paris I en 1994 sous la
direction de Mme M. Lichardus dont la publication est prévue par ailleurs.
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2. Multiplication des centres de production spécialisés
au Néolithique final

La fin du Néolithique voit la multiplication des centres de production spéciali-


sés, selon un processus amorcé au cours des périodes précédentes. Au cours de
la seconde moitié du Ve millénaire av. J.-C., notamment en France et en Bel-
gique, les minières de silex à réseaux d’exploitation souterrains se multiplient :
Bretteville-le-Rabbais (Desloges 1986), Jablines (Bostyn, Lanchon 1992),
Etaples (Piningre et al. 1991), Spiennes (Gosselin 1986)… Certaines témoi-
gnent d’une exploitation exhaustive et rationalisée des potentialités du gise-
ment (Bostyn, Lanchon 1992) qui dépassent largement le cadre d’un approvi-
sionnement occasionnel. La mise en œuvre de telles techniques supposent, de
la part des mineurs, une parfaite maîtrise d’un savoir-faire très spécialisé. L’ex-
ploitation (peut-être saisonnière) de profondes structures d’extraction desser-
vant un vaste réseau de galeries, implique sans nul doute des problèmes de
stockage, d’appropriation, puis de redistribution, de la matière première extra-
ite, dont le volume dépasse largement les besoins du moment. Alors que dans
la moitié nord de la France se mettent en place d’importants centres d’extrac-
tion de matière première (dont on cerne encore mal les débouchés), on obser-
ve dans la moitié sud l’extension de vastes réseaux d’échanges (pour lesquels
on connaît peu de centres d’extraction). D. Binder, par exemple, identifie dans
l’intense circulation du silex blond crétacé, et dans son mode de débitage, un
mode de gestion des matières premières typique du Chasséen méridional (Bin-
der 1991). Ces modifications dans les stratégies d’approvisionnement en
matières premières, s’inscrivent dans un processus plus général qui affecte
l’ensemble de la société (Lichardus et al. 1985). Dans le sud de la France, les
mêmes populations pratiquent un élevage, portant en partie sur l’obtention de
produits secondaires, qui selon D. Helmer pourrait impliquer la spécialisation
de certaines personnes tout en interférant sur la mise en place des réseaux
d’échanges régionaux (premières transhumances ?) (Helmer 1991). Parallèle-
ment, dans le Bassin Parisien, on observe une réorientation des pratiques de
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l’élevage visant à accroître la production alimentaire, avec pour corollaire un
développement consécutif de la chasse (Tresset 1993). Une exploitation pous-
sée du terroir s’accompagnerait alors, un peu partout, d’une plus grande hiérar-
chisation des sites dans leur occupation de l’espace (Plateaux 1990 ; Bee-
ching, Brochier 1991) et d’une généralisation des architectures monumentales.
Cette période correspond en particulier à un épisode très important pour le
développement, la diversification et la diffusion du mégalithisme.
Au cours du IVe et surtout au début du IIIe millénaire av. J.-C. certains centres
de productions spécialisés prennent un essor tout particulier. Les plus célèbres
sont sans nul doute ceux de la région du Grand Pressigny dont la production a
été exportée à plusieurs centaines de kilomètres (Mallet 1992 ; Millet-Richard
1995). La même période voit le développement de nombreux ateliers de fabri-
cation de haches en roche verte comme ceux de Plussulien (Sédelin, Côte d’Ar-
mor) dont l’activité commence un peu avant 4000 av. J.-C. et se termine vers
2000 av. J.-C. (Le Roux 1984 ; 1989). Sur les Causses et en Languedoc la pre-
mière métallurgie apparaît dès la fin du IVe millénaire av. J.-C. (Gutherz 1991).
Aucune modification socio-économique profonde qui soit en liaison directe
avec la maîtrise de cette nouvelle technologie n’apparaît clairement pour l’ins-
tant. On peut également se demander si, sur le plan technique, les exploita-
tions minières liées à l’activité métallurgique (Ambert et al. 1984 ;
Ambert 1995) diffèrent véritablement, des minières de silex dont certaines
sont en activité non loin de là et de façon contemporaine (Briois 1990). Ainsi
les lieux réservés à une activité de transformation de la matière première sem-
blent se multiplier à la fin du Néolithique.
C’est dans ce contexte qu’apparaissent, notamment dans l’Ouest et le Sud de la
France, quelques sites dont l’industrie lithique extrêmement spécialisée a
depuis longtemps intrigué les chercheurs. Le site éponyme du village de Font-
bouïsse (Villevieille, Gard) a livré plus de 65 % de grattoirs alors que ces der-
niers forment 53 % de l’outillage lithique recueillis sur la station de la Paillade
(Grabels, Hérault) et 89 % sur la station des Capucins (Claret, Hérault)
(Gascó 1976). De tels ordres de grandeurs, remarquablement élevés, se retrou-
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vent pour les perçoirs de type Moulin-de-Vent sur certains sites peu-richardiens
du Centre-Ouest. M. Clouet estime à plus de 3 000 le nombre de pièces de ce
type recueillies sur la station de Chez Landard (Chérac, Charente-Maritime) où
« tous les autres outils réunis sont quatre à cinq fois moins nombreux que ces
curieux silex, en tous points semblables à ceux que M. le Docteur Réjou trouva
en si grand nombre au Moulin de Vent, commune de Montils (Charente-Infé-
rieure) » (Clouet 1926). C. Burnez estime à peu près leur nombre à 60 % de
l’outillage sur la station de Moulin-de-Vent qui en a livré plusieurs dizaines de
milliers et à 30 % sur celles du Mourez de Berneuil ou du Chaillot de la Jard
(Burnez 1976, 189). Un sondage a été effectué en 1992 sur le site de Moulin-
de-Vent : malheureusement « un fossé a bien été rencontré mais l’absence
presque totale de faune n’a pas permis d’apporter de nouveaux éléments sur
l’utilisation éventuelle des perçoirs » (Burnez 1992 ; Fouéré 1994). La vocation
de tels lieux, abritant une activité apparemment très spécialisée, reste le plus
souvent énigmatique. Jusqu’à quel point l’existence de lieux réservés à des
activités spécialisées est-elle le reflet d’une plus forte spécialisation technique
de tout ou partie des populations impliquées ? Quel degré de spécialisation
économique correspond à cette activité ? Dans quelle mesure est-elle le reflet
d’une certaine forme de différenciation sociale ? Quelques siècles avant la “dif-
fusion” du complexe Campaniforme, annonciateur des transformations qui
aboutiront à la genèse des sociétés de l’Age du Bronze, ces questions apparais-
sent comme stratégiques.
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3. Le site de Ponthezières :
un atelier spécialisé dans la production de parures

Le site de Ponthezières (Saint-Georges-d’Oléron, Charente-Maritime), avec plus


de 70 % de perçoirs fusiformes recueillis en surface, soit plusieurs milliers de
pièces, fait partie de ces gisements à l’industrie très orientée. Le site s’étend
sur 2 hectares, un peu en arrière du marais de Ponthezières à deux kilomètres
de la ligne de côte, séparé de cette dernière par un cordon dunaire (pho-
to 57). Il fut découvert dans les années soixante par R. Joussaume qui a
publié les ramassages de surface dans sa thèse d’état (Joussaume 1981). Un
sondage, réalisé en 1986, nous a permis de repérer un niveau d’occupation
dont le mobilier était attribuable à l’Artenacien – Néolithique final –
(Laporte 1986). Certaines observations laissaient supposer une bonne conser-
vation des structures fines de l’habitat. Un second sondage a été réalisé en
1987, confirmant malheureusement l’extrême précarité des vestiges. En effet,
enfouie à peine sous trente centimètres de terre arable, la couche archéolo-
gique risquait, et risque toujours, d’être emportée au premier labour profond
(notice 1). L’intérêt scientifique de l’étude et l’urgence de la menace nous ont
conduit à demander une autorisation de sauvetage programmé pour l’année
1988. Cette autorisation a été renouvelée pour trois ans en 1989 (photo 58).
La fouille de 500 m2 de couche en place sur un espace d’un seul tenant a mis
au jour les vestiges de constructions légères en matériaux périssables
(notice 2), desservies par des zones de circulation et de travail aménagées
(photo 2), parfois empierrées, de part et d’autre d’un petit fossé (photo 59)
lui-même bordé par un talus sur son flanc occidental (notice 3). Aucune de ces
construction ne correspond à de véritables habitations domestiques et il
semble bien que la confection de parure ait constitué sur ce site une activité
privilégiée menée au sein d’un espace au moins partiellement réservé à cet
effet (notice 4). Une telle attitude contraste avec les rares exemples que nous
possédons pour ce type d’activité manufacturière à la fin du Néolithique : dans
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le sud de la France, lorsque quelques pièces en cours de fabrication sont signa-
lées (Barge 1982), elles sont le plus souvent isolées au milieu d’un mobilier
céramique, lithique et osseux qui par ses caractéristiques évoque un espace
essentiellement domestique. A Chalain, les activités de fabrication de parure,
uniquement attestées par trois ébauches de perles discoïdes en calcaire, se
déroulent également dans un cadre domestique des plus classiques (Maréchal
1992). Pour une période un peu plus ancienne, le site d’Hornstaad sur les
bords du lac de Constance en Allemagne, contemporain de notre Néolithique
moyen, a livré, comme à Ponthezières, de très nombreux perçoirs associés à
des éléments de parure abandonnés à tous les stades de leur fabrication
(Schlichterle 1981). La production en série de nombreux objets de parure à
haute valeur ajoutée (Seeberger 1992), comme un peu plus tard sur la façade
atlantique, était probablement pour partie destinée aux échanges. En
revanche, à Hornstaad cette activité se déroule sur les lieux même de l’habitat,
fort bien conservé en milieu humide. On est donc amené à se poser la question
d’une éventuelle complémentarité entre zones d’activités domestiques et zones
d’activités manufacturières, soit au sein du site de Ponthezières lui-même, soit
entre ce dernier et d’autres lieux de vie. Il n’est pas impossible que certains
des sites du Néolithique final repérés en surface dans un rayon d’un kilomètre
aient pu jouer un rôle de ce genre.
De l’abondant mobilier archéologique recueilli à la fouille nous ne retiendrons
que les éléments qui sont en liaison avec l’activité manufacturière étudiée. Les
perçoirs fusiformes, utilisés pour la perforation des rondelles en coquillage,
constituent plus de 90 % de l’industrie lithique dans le secteur fouillé
(notice 7). Plus de 1 600 perles en coquillage et ébauches ont également été
recueillies, pour la plupart au tamisage. Ce sont donc les principales étapes
d’une chaîne opératoire visant à la réalisation d’objets de parure qui ont ainsi
pu être reconstituées, depuis la collecte de la matière première sur l’estran
(coquillages, galets en silex) jusqu’à la confection de rondelles discoïdes en
test, en passant par l’élaboration de certains des outils impliqués dans le pro-
cessus technique (illustration 26).
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La somme des connaissances spécifiques mises en jeu par le processus de
fabrication de perles discoïdes en coquillage, reste somme toute limitée et leur
apprentissage ne semble pas demander un investissement considérable. Une
fois le schéma conceptuel établi, la mise en œuvre de la chaîne opératoire
laisse peu de place à l’initiative individuelle, comme l’on montré nos propres
expérimentations (notice 11). Les variantes techniques sont peu nombreuses.
Le nombre d’opérations est réduit mais l’échec d’une séquence implique néces-
sairement l’abandon du processus en cours, sans possibilité de rattrapage. L’en-
semble aboutit presque logiquement à une chaîne opératoire courte, simple,
mais très répétitive et particulièrement standardisée, aussi bien dans son
déroulement que dans le produit obtenu.
En revanche c’est dans la standardisation extrêmement poussée des gestes et
de leur enchaînement qu’il nous semble pouvoir déceler une certaine forme de
spécialisation technique de la part des acteurs (notice 6). Le choix d’une chaî-
ne opératoire laissant peu de place à l’échec, l’adaptation extrêmement pous-
sée des processus techniques au support travaillé dans la réalisation d’une pro-
duction répondant à une norme particulièrement contraignante, plaident éga-
lement dans le même sens (diagramme 49). Il paraît toutefois difficile,
compte tenu de l’étendue du site et de l’extrême spécialisation de l’outillage
retrouvé sur toute sa surface (2 ha), d’invoquer la présence de quelques spé-
cialistes isolés au sein d’une communauté plus vaste (notice 10). Il nous
semble alors plus vraisemblable de supposer qu’une partie importante du grou-
pe qui fréquentait ces lieux était impliquée dans la réalisation de parures en
coquillage.
De nombreux déchets alimentaires ont été recueillis sur le site. Ils furent étu-
diés pour la malacologie par Y. Gruet, pour l’ichtyofaune par N. Desse et pour
les mammifères terrestres par A. Tresset. Malgré le peu d’éléments de compa-
raison disponibles, les déchets alimentaires ne semblent refléter aucune forme
de spécialisation dans les productions vivrières (Laporte et al. à paraître a). Ils
attestent d’une économie diversifiée, essentiellement basée sur l’exploitation
des écosystèmes variés présents à proximité immédiate du site. Pratiquement
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toutes les ressources du littoral ont été utilisées (photo 8). Derrière la plage
un important cordon dunaire abritait de petits étangs ou des marais arrière-lit-
toraux dont la présence est attestée par les tourbières qui affleurent aujour-
d’hui sur l’estran à l’Ileau, aux Sables-Vigniers ou à Chaucre (Laporte et al. à
paraître b). Ces derniers constituaient un refuge important pour une faune
diversifiée où figurent de nombreuses espèces d’oiseaux dont certaines ont pu
être chassées. Les roselières, attestées par les analyses palynologiques et la
présence de macro-restes, ont pu être mises à contribution pour la confection
de vanneries. Le paysage sur le plateau calcaire, aux abords du site, correspond
à un milieu ouvert, parsemé de quelques bosquets. Cet espace était-il occupé
par des pâturages, des cultures ? Nous n’avons en tout cas aucune trace direc-
te (macro-restes, empreintes de graines dans les céramiques…) de la pratique
de l’agriculture sur le site. La présence de meules en grès ou en calcaire n’est
pas ici déterminante, puisque ces objets ont pu également être utilisés pour la
confection de perles en coquillage (photo 39). L’élevage en revanche est
attesté par de nombreux restes osseux. Le Bœuf et le Mouton constituent l’es-
sentiel du troupeau. Les espèces marines recueillies sur le site nous donnent
par ailleurs quelques indices sur le caractère permanent de cet établissement.
La fabrication de parures en coquillage ne constitue donc pas une activité
annexe pratiquée au cours de haltes de transhumance, de chasse ou de pêche,
à caractère temporaire ou saisonnier. Bien au contraire, elle s’insère dans un
cadre parfaitement structuré, au sein d’une communauté paysanne établie sur
l’île de façon permanente et qui exploite au mieux toutes les potentialités du
territoire qu’elle contrôle.
Fabriquée par un groupe de spécialistes, cette production nous semble égale-
ment une production spécialisée, c’est-à-dire destinée aux échanges au moins
tout autant qu’à une consommation locale par le groupe producteur. Il reste
difficile de définir la ou les contreparties obtenues en échange. On peut toute-
fois noter la présence sur le site, mais pas plus semble-t-il ici qu’ailleurs, de
quelques rares éléments exogènes. C’est le cas de quelques éléments lithiques
comme les poignards en silex d’aspect pressignien, quelques haches polies
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dont certaines pourraient provenir des ateliers saintongeais du Douhet-Taille-
bourg, et des meules qui attestent de relations avec le sud du Massif Armori-
cain.
Il est surprenant de constater qu’aucun des produits élaborés sur ce site (pho-
to 24 ; photo 53 ; photo 55 ; photo 23) – plusieurs milliers de perles dis-
coïdes en test de cardium (notice 12), 49 perles en pourpre, 11 en moule et
19 en coquille fossile, 5 Triviae perforées par abrasion latérale (notice 15),
1 pendeloque biforée en coquillage (notice 17) et peut-être 1 pendeloque à
pointe en calcaire (notice 13) – ne trouve d’équivalent dans aucun des 130
ensembles sépulcraux du Néolithique final recensés dans le Centre-Ouest, à
deux exceptions près (carte 60). Signalons également la présence d’une litto-
rine perforée (notice 16) et de quelques dentales (notice 14). Pourtant, parmi
la cinquantaine de monuments ou d’ensembles funéraires fréquentés au Néoli-
thique final, la parure est presque toujours présente et plus de la moitié
d’entre eux ont livré des perles en matières diverses. Cette absence peut certes
être liée à un état de la recherche et il n’est pas impossible que les séries ne
soient pas encore représentatives. Cependant l’hypothèse d’une production
destinée aux échanges à longue distance paraît dans le contexte économique
de la fin du Néolithique tout à fait vraisemblable.
Les milliers de perles discoïdes en cardium fabriquées sur le littoral atlantique
dans la première moitié du IIIe millénaire av. J.-C. s’intègrent dans une tradi-
tion méridionale, nettement affirmée en Provence, en Languedoc, mais aussi
sur les Grands Causses et en Quercy, cette dernière région appartenant égale-
ment à la sphère d’influence artenacienne. La province artenacienne du Quercy,
soumise à de fortes influences languedociennes et située à mi-distance entre
la Méditerranée et l’Atlantique, drainée par un réseau hydrographique qui
s’écoule vers l’embouchure de la Gironde à proximité immédiate du golfe des
Pertuis, constituerait alors le débouché presque naturel pour la parure discoïde
en cardium fabriquée sur le littoral charentais. Il est vrai que la production de
parures en coquillage, de par le caractère spécifique des gîtes naturels de
matière première circonscrits à une étroite bande côtière, lorsqu’elle est
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confrontée à une forte demande continentale géographiquement limitée pour
des raisons d’affirmation culturelle, ce qui est le cas de la bordure méridionale
du Massif Central au Néolithique final, peut trouver là des conditions particu-
lièrement favorables au développement de réseaux d’échanges dirigés.
Il reste malheureusement encore difficile, faute d’étude plus complète sur les
centres de production de parure méridionaux, de discriminer les sources de
matières premières et de produits finis situés sur la façade atlantique, de celles
répertoriées sur la côte méditerranéenne. Il est certain en tout cas qu’une par-
tie de la production des ateliers de la façade atlantique atteint au moins l’An-
goumois, où l’on retrouve également d’autres parures d’affinités méridionales,
comme les pendeloques à ailette de Vilhonneur ou de la forêt de la Braconne
(Charente), auxquelles il faut probablement ajouter les perles en cuivre, voire
celles en schiste ou en jayet, recueillies dans les sépultures artenaciennes du
Centre-Ouest (carte 51). L’hypothèse de l’intégration de cette production de
parure dans le cadre d’un réseau d’échange généralisé prend alors toute son
importance.
L’ensemble de ces arguments permettent de mieux cerner le degré de spéciali-
sation des personnes impliquées dans cette activité manufacturière. Témoi-
gnant d’une certaine forme de spécialisation technique de la part des per-
sonnes impliquées, cette activité s’inscrit dans le cadre d’un espace réservé à
cet effet, en dehors du cadre domestique. Si elle ne semble pas présenter de
fortes répercussions dans le domaine de l’économie de subsistance, il semble
bien toutefois que cette production s’inscrit dans le cadre d’un réseau d’échan-
ge généralisé, fonctionnant notamment en direction des sites artenaciens de
l’Angoumois, et peut-être au-delà jusque dans le Quercy. Si l’on n’est certaine-
ment plus dans le cadre d’une production domestique, ou occasionnelle, on
n’est cependant peut-être pas encore confronté à une véritable production
artisanale, au sens plein du terme qui suppose l’existence de véritables
métiers, spécialistes à plein temps tirant leur subsistance de l’écoulement de
leur production au sein d’un réseau économique et social hautement structuré.
On peut toutefois supposer que l’impact économique d’activités aussi spéciali-
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sées et aussi structurées que celles mises en évidences à Ponthezières, ne pou-
vait être négligeable pour les groupes producteurs. Ici, comme peut-être éga-
lement sur les ateliers du Grand-Pressigny (Pelegrin 1992), le moyen terme
pourrait résider dans l’existence de spécialistes à temps partiel au sein d’une
communauté paysanne tirant une contrepartie, sociale ou économique, non
négligeable de leur travail ; spécialistes dont la production peut-être ou non,
suivant le système social que l’on prête à ces populations, contrôlé par une
autorité institutionnelle.
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Notice 1

La stratigraphie

La stratigraphie est simple (illustration 1) : sous 30 à 40 cm de terre arable,


apparaît un unique niveau archéologique, épais de 5 à 10 cm, qui repose lui-
même sur des sables éoliens quaternaires. En profondeur, de petits lits de gra-
viers peuvent être localement mêlés au sable. La puissance de ce niveau de
sables compactés ne dépasse guère les cinquante centimètres. En dessous,
affleurent les argiles vertes cénomaniennes. Ces dernières s’amincissent dans la
partie nord du décapage où elles surmontent des niveaux calcaires. Elles pren-
nent alors la teinte rouge des argiles de décalcification.
Il est clair que les labours ont écrêté la partie supérieure de la couche archéo-
logique. En témoigne la quantité impressionnante de mobilier recueilli en sur-
face. Le contact entre la partie inférieure de la couche arable (Co 2) et la
couche archéologique en place (Co 3) est suffisamment net pour pouvoir être
suivi lors d’un décapage à la pelleteuse. Cette dernière se distingue notam-
ment par sa couleur plus sombre et une quantité accrue de mobilier archéolo-
gique. Son épaisseur moyenne est de 5 cm.
Au sein de la couche archéologique le sol a été aménagé en plusieurs endroits
(photo 2 ; photo 3). La présence de tels aménagements, la découverte, en
différents lieux du décapage, de vases écrasés en place (photo 4) ainsi que le
dégagement d’un véritable poste de travail du coquillage (notice 10) attestent
suffisamment du caractère en place du niveau étudié. La couche 3 est conser-
vée sur une épaisseur un peu plus importante dans la partie sud du décapage
que dans la partie nord. A l’extrémité nord de la fouille, en c6, la couche en
place semble même avoir pratiquement disparue ; quelques rares traces de soc
de charrue ont atteint le sol géologique. Malgré ces quelques restrictions, la
conservation du niveau archéologique reste, dans l’ensemble, excellente.
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Notice 2

Un exemple de structure archéologique : le fossé (d’enceinte ?) n° 86

Un grand fossé occupe le centre du secteur fouillé (photo 5). Il est peu pro-
fond – un peu plus d’un mètre de profondeur – et large d’environ deux mètres.
Son plan n’a jamais été révélé par les photographies aériennes si bien que
nous ne pouvons pas situer le tronçon dégagé dans un contexte plus large : en
particulier, le fossé s’interrompt au sud sans que nous puissions être certain de
sa reprise au-delà du secteur fouillé. Au nord il est recoupé transversalement
par un petit fossé historique (st. 101 ; plan 6) qui coïncide également avec la
limite de la fouille. Le tronçon fouillé se décompose en trois longues fosses
successives accolées.
Le comblement basal de chacune de ces unités est différent, mais il semble
résulter d’une même dynamique de remplissage (illustration 7). En revanche
un seul comblement terminal vient clôturer l’ensemble du remplissage (Co 5).
Ce dernier, épais de plus de 50 cm, est très riche en mobilier. Il contient
d’ailleurs parfois des catégories de mobilier qui ne sont que très faiblement
représentées dans la couche archéologique environnante, en particulier des
restes de poisson et autre microfaune. Le sédiment semble homogène sur tou-
te son épaisseur. Pour A. Ghebardt (étude micromorphologique) ce niveau relè-
ve pourtant d’une dynamique de remplissage lente et continue.
Viennent ensuite des niveaux sableux, pauvres en mobilier archéologique
(Co 75 et 93), plus ou moins épais et plus ou moins continus suivant les sec-
teurs. Par endroits ils sont surmontés par des éboulis de pierres sèches. Ces
éboulis sont localisés préférentiellement sur la face ouest du fossé et sont plus
développés près de l’interruption. Nous avons interprété cet ensemble comme
résultant de l’érosion des parois sableuses du fossé ; érosion entraînant parfois
des constructions en pierres sèches situées sur son bord ouest. Ces niveaux
sableux reposent sur des niveaux beaucoup plus sombres, riches en mobilier
page-écran n° 15
archéologique (Co 77, 91 et 94). L’étude micromorphologique permet de voir
dans la couche 77 le résultat d’un remplissage lent et naturel du fossé. Ces
niveaux sont très riches en patelles qui forment de véritables amas où les
coquilles sont encastrées les unes dans les autres (photo 8). Ils présentent
également des restes de céramique, de lithique, d’ichtyofaune, etc. Ils se sont
accumulés préférentiellement sur la face est du fossé ; celle donc qui est oppo-
sée à l’emplacement supposé du talus (photo 9) (notice 4).
Parfois, comme dans le cas de l’unité la plus au nord, ces niveaux sont séparés
des éboulis sous-jacents par d’autres niveaux d’érosion, sableux ou argileux
(Co 96). Il est clair que ces derniers sont difficiles à distinguer des sédiments
qui constituent les parois du fossé. Ils se détectent par leur texture, par leur
structure interne (non ordonnée en lits horizontaux comme dans le cas des
dépôts quaternaires) et par la présence de contacts anormaux. Tous ces sédi-
ments ne peuvent provenir de la seule érosion des parois du fossé 86. La
couche argileuse 96 en contact avec la paroi sableuse du fossé en est un bon
exemple. Cette dernière est concentrée le long de la paroi ouest de cette struc-
ture. On peut donc imaginer qu’elle était au départ stockée à proximité du
bord ouest du fossé.
Viennent ensuite des éboulis de pierres, plus ou moins organisés. Comme dans
le cas des empierrements toutes ces pierres proviennent du littoral (Gruet,
Laporte à paraître). A quelques rares exceptions près dont nous reparlerons, ce
sont toutes des pierres roulées par la mer et donc simplement récoltées sur
l’estran. La dissymétrie du remplissage, très nette dans la stratigraphie de
l’unité centrale, suggère là encore l’origine du dépôt. La couche 95 (unité la
plus au nord) et les parties supérieures des couches 98 (unité centrale) et 81
(unité la plus au sud) semblent être le résultat de l’effondrement d’une
construction située sur la face ouest du fossé. Cependant à la base de la Co 98
nous avons été intrigué par des pierres d’un calibre beaucoup plus important
que les précédentes et qui reposent, disposées bien à plat, sur le substrat argi-
leux (photo 10). De même la couche 81 est composée de plusieurs couches de
pierres plates posées les unes sur les autres. Dans les interstices une argile
page-écran n° 16
finement stratifiée est venue se déposer. Entre les rangs de pierres, qui ne
constituent pas toutefois un parement, et la paroi argileuse du fond du fossé,
se trouvait un vide, rapidement comblé par l’effritement des parois sableuses
(Co 55). Une telle disposition ne nous paraît pas compatible avec une figure
d’éboulis. Nous pensons qu’il faut plutôt envisager l’existence d’aménagements
réalisés au fond du fossé. La disposition et la nature des blocs observés au
niveau de l’interruption appelle également quelques commentaires. Dans
l’éboulis qui surmontait la couche 81 se trouvaient quelques gros blocs de
taille beaucoup plus importante que les autres pierres. Elles seules présentent
une ou deux arêtes vives qui indiquent qu’elles n’ont pas été récoltées mais
extraites. Toutefois au moins une des faces témoigne toujours de l’action mari-
ne. Elles ont donc été extraites du banc rocheux de l’estran. Ce dernier servait
d’ailleurs encore de carrière au siècle dernier. Une seule de ces grosses pierres,
longue et étroite, disposée verticalement, se trouvait profondément ancrée
dans la masse de la couche 81 (photo 11). En fait elle repose même directe-
ment sur l’argile géologique. Ses dimensions sont de 1,10 m de long pour
0,25 m de large et 0,15 m d’épaisseur. Elle s’appuie, légèrement inclinée, sur la
paroi du fossé au niveau de l’interruption. Un peu en avant, sur les trois côtés
restants, quelques grosses pierres plates superposées forment une sorte de
muret grossier que nous avons interprété comme un calage. Si l’on redresse
alors la grande dalle inclinée dans une position verticale elle occupe l’axe cen-
tral du fossé au niveau de son interruption. Sous les pierres plates ont été
retrouvées trois cornes de bovidés, reposant directement sur le fond du fossé.
Elles constituent le seul mobilier recueilli dans cette position stratigraphique
pour cette longue fosse.
Dans l’immédiat nous ignorons si le fossé 86 participe à un vaste système d’en-
ceintes comme on en connaît tant dans la région ou s’il constitue une unité
isolée. Il diffère par sa profondeur des ensembles de fossés artenaciens qui
barrent le site de Diconche (Burnez, Fouéré 1993) mais s’en rapproche cepen-
dant de par l’existence de creusements successifs adjacents qui alignés dessi-
nent le plan du fossé. La structure dégagée à Ponthezières se rapprocherait
page-écran n° 17
plus, par ses dimensions, du petit fossé aménagé par les artenaciens sur les
sites de Biard à Ségonzac (Burnez, Pautreau 1988). J. Roussot-Larroque signa-
le également sur le site de La Fontaine de la Demoiselle (Roussot-Larroque
1984, 160), dont la monographie est toujours inédite, des segments de fossés
empierrés qu’elle propose d’interpréter comme des structures de combustion ou
des vidanges de foyers.
page-écran n° 18
Notice 3

Un exemple de structure archéologique :


une petite construction quadrangulaire

A l’ouest du décapage, quatre soubassements construits sont disposés sur les


quatre côtés d’un trapèze (plan 12 ; plan 13). Trois d’entre eux sont placés
dans des fosses (19, 20, 21). La fosse 19 se décompose en deux calages extrê-
mement soignés, chacun étant destiné à recevoir un poteau (photo 14). Le
quatrième soubassement est simplement construit sur le sol avec de grosses
pierres plates superposées. L’espace interne ainsi délimité est de 5 m2. Un gros
poteau central vient compléter l’ensemble. Il est soigneusement calé par des
pierres plates glissées verticalement. Nous avons interprété ces vestiges com-
me les restes d’une petite construction.
La station d’Ors au Château-d’Oléron a également livré les vestiges de petites
constructions en pierres sèches (fouilles M. Rouvreau in Cassen 1987). L’une
d’entre elles, de forme quadrangulaire, présente une superficie équivalente à
celle de la structure dégagée à Ponthezières. A l’intérieur, une petite structure
de combustion est adossée à la paroi. Le comblement de base de cette structu-
re a livré un mobilier typiquement peu-richardien. Des substructions en pierres
sèches ont également été mises en évidence sur le site de Saint-Laurent-de-la-
Prée, toujours en liaison avec un niveau peu-richardien (Cassen 1987).
Sur ces sites, nous sommes frappé par l’absence d’éboulis sec important,
accompagnant le remplissage des structures. Ces derniers témoignent généra-
lement de l’effondrement des murs en pierres sèches lorsqu’ils présentent une
certaine élévation ; l’exemple des cabanes fontbuxiennes dans le midi de la
France est particulièrement net à ce sujet (Colomer et al. 1990). Il ne semble
donc pas que les quelques assises mises au jour, tant à Ponthezières que sur la
station d’Ors, puissent indiquer la présence de véritables murs en pierres
sèches – à moins que ces derniers n’aient été systématiquement démontés.
page-écran n° 19
Toutefois, un soubassement en pierres sèches peut également servir de base à
des murs en argile ou en pisé : d’éventuels poteaux servant alors de renforts
internes. Un mur en argile semble avoir été identifié sur le site Néolithique
final d’Oisseau en Mayenne (Letterlé 1986). Beaucoup plus au sud, une restitu-
tion des élévations en torchis reposant sur des soubassement en pierres sèches
a également été proposée sur plusieurs habitats perchés provençaux (D’Anna
1993). A Ponthezières, la largeur des soubassements, de l’ordre de 50 cm, est
compatible avec ce type d’architecture (Chapelot, Fossier 1980).
La construction apparaît alors comme un petit bâtiment aux murs en terre
reposant sur des soubassements en pierres sèches et largement ouvert sur cha-
cun de ses quatre côtés. Le gros poteau central, servirait quant à lui de soutien
à une éventuelle toiture.
page-écran n° 20
Notice 4

L’organisation spatiale des vestiges

L’espace s’organise différemment de part et d’autre du fossé 86 (plan 15)


(notice 2) :
– Sur son bord ouest il est limité par une zone vide de toute structure, empla-
cement probable d’un talus. Au-delà vers l’ouest, nous rencontrons une
construction de petite taille dont les soubassements sont solidement ancrés
dans le sol (notice 3). Autour du bâtiment, le sol a été aménagé par un
empierrement. Ce dernier se poursuit jusque dans l’interruption du fossé.
– A l’est les constructions, réalisées en matériaux périssables, présentent des
soubassements moins soignés. Les espaces libres sont nombreux. Localement
un cailloutis très serré a été disposé sur le sol.
– Au sud, une palissade délimite un espace clos présentant quelques construc-
tions légères et au moins une aire de travail spécialisé (notice 10).
L’étude de la répartition des différentes catégories d’objets (silex, poterie,
coquillages, galets…) vient renforcer cette première description. Les
décomptes, en nombre de pièces, ont été effectués systématiquement au fur
et à mesure de la fouille. Un quart des terres ayant fait l’objet d’un tamisage
systématique, les carrés tamisés ont naturellement livré une quantité plus
importante de mobilier que les autres (en moyenne 2,3 fois plus). De façon à
corriger cette distorsion nous avons pondéré la valeur des carrés tamisés en
fonction d’un taux moyen calculé pour chaque variable. Dans le cas particulier
des objets de parure la distorsion est maximale puisque l’on a trouvé en
moyenne dix fois plus de parures dans les carrés tamisés que dans ceux qui ne
le sont pas (plan 16). Afin de mieux contrôler la répartition en classes des
valeurs, nous avons établi pour chaque variable un histogramme des fré-
quences assorti des principales caractéristiques statistiques de l’échantillon ;
page-écran n° 21
13 500 silex, 13 173 tessons, 6 509 ossements, 46 917 coquilles, constituant
un total de plus de 80 000 pièces ont ainsi été décomptées pour la seule
couche 3. Le traitement informatique de ces données et les sorties graphiques
ont été réalisées en collaboration avec P. Ciezar.
Les cartes de densité ainsi établies ont le bon goût de respecter l’organisation
générale des vestiges telle qu’elle se dessine à partir du plan d’ensemble des
structures. La distribution du mobilier n’est pas identique de part et d’autre du
fossé 86 : sur son bord ouest le fossé est bordé par une bande, large de 2 à
3 m, vide de pratiquement tout mobilier archéologique particulièrement visible
sur les cartes de répartition de la céramique (plan 17), de l’industrie lithique
(plan 18) ou des coquillages (plan 19). L’absence de structure, en creux ou
horizontale, à cet endroit et la répartition du mobilier viennent confirmer la
présence d’un talus, résultant du creusement du fossé, que le comblement dis-
symétrique de cette structure laissait présager.
Adossée contre le talus, se trouve une petite construction quadrangulaire
(notice 3), elle-même desservie par un empierrement qui se prolonge jusque
dans l’interruption du fossé. Cet espace empierré est certainement l’un des sec-
teurs qui a fourni le plus grand nombre de pièces archéologiques de toutes
sortes – en particulier fragments de céramique et de pièces lithiques – pour la
couche 3. La répartition des déchets alimentaires (coquillages, ossements) ou
domestiques (céramique) ne pénètre pas à l’intérieur de la petite construction
quadrangulaire où seul un vase était écrasé à la base du poteau central, alors
qu’une meule en calcaire était repoussée contre la paroi opposée. L’intérieur de
cette petite construction recèle également deux concentrations d’objets
lithiques symétriques, rejetées contre les parois et ménageant au milieu une
aire de passage (plan 20). Contre l’une des parois se trouvent accumulés de
nombreux perçoirs fusiformes – dont certains sont cassés – associés à quelques
galets à l’extrémité usée ; galets dont nous avons vu qu’ils servaient à façonner
ou à réaffûter les perçoirs. Cet abri est donc intégré à par entière dans l’aire
d’activité manufacturière.
page-écran n° 22
De l’autre côté du fossé 86, vers l’est, la distribution du mobilier est beaucoup
plus dispersée. Seules quelques concentrations de mobilier sont associées à
certaines structures où elles délimitent de véritables effets de parois. C’est en
particulier le cas pour l’aménagement semi-circulaire, composé des structures
61, 64, 69 et 70, qui vient prendre appui contre la face est du fossé. Nous hési-
tions à dessiner à partir de ces petites fosses peu profondes, un plan symé-
trique à celui de la tranchée 70 qui leur fait face. La réalité de cet aménage-
ment aurait pu être mis en cause si l’on n’avait pas remarqué, sur tous les plans
de répartition (plan 21), une concentration anormale de mobilier juste à l’ex-
térieur de l’arc de cercle que dessinent ces structures. Ainsi, un espace clôturé,
semi-circulaire et ouvert en son milieu, était-il probablement accolé au fos-
sé 86 un peu en arrière de son interruption. Dans le prolongement de cet espa-
ce clos, trois trous de poteau alignés s’avancent jusqu’à l’interruption du fossé.
Entre l’interruption du fossé et la construction légère qui surmonte le sol de
cailloutis (photo 2) se concentrent de très nombreux déchets alimentaires, des-
sinant une bande médiane qui prend en écharpe toute la partie fouillée. L’essen-
tiel des coquillages recueillis dans la couche 3 provient de ce secteur (plan 19),
de même que la plupart des restes de poissons ou de crabes. Les restes osseux
de mammifères terrestres y sont également abondants (plan 22).
Plus au sud, un vaste espace réservé est limité par une tranchée de palissade
et son prolongement. La brusque césure dans la répartition du mobilier de part
et d’autre de cette structure plaide en faveur de l’existence d’une construction
à cet endroit. Le secteur situé au sud de la palissade se distingue en effet par
une relative pauvreté en mobilier archéologique. Plus exactement, les vestiges
sont concentrés en deux points précis : un poste de travail du coquillage au
centre du secteur d’une part (photo 41), une accumulation de poteries contre
la tranchée 54 d’autre part (photo 4). Le poste de travail du coquillage (noti-
ce 10) présente cependant les valeurs maximales de toute la zone fouillée,
aussi bien pour les perçoirs que pour les perles et ébauches. En revanche, la
répartition de tous les autres types d’outils lithiques, faiblement représentés,
apparaît comme aléatoire.
page-écran n° 23
Notice 5

La parure

La parure recueillie sur le site de Ponthezières se compose presque exclusive-


ment d’ébauches et de perles discoïdes réalisées en test de cardium. Bien que
très largement majoritaire, nous verrons que la coquille de cardium n’est pas le
seul support utilisé. A côté des perles discoïdes nous trouvons également
quelques rares objets de parure d’un type distinct. Nous distinguerons les
objets en calcaire de ceux en test.

LA PARURE EN CALCAIRE
La parure en calcaire se compose d’une unique pendeloque à pointe typique-
ment languedocienne, provenant de la couche archéologique (Co 3) (noti-
ce 13) (photo 23) et d’un fragment d’anneau issu du comblement de la palis-
sade 72. Il présente un diamètre estimé à un peu plus de 2 cm pour une épais-
seur de 0,7 cm. La perforation qui semble conique est d’un diamètre de
0,8 cm. Le bord extérieur de l’anneau possède un profil arrondi.

LA PARURE EN TEST
Il convient de dissocier les coquilles qui ont pu être utilisées telles quelles,
comme les dentales (notice 14), les coquilles de Triviae (notice 15), de Littori-
na obtusata (notice 16) et peut-être de cardium simplement perforées, et les
objets en test qui résultent d’un façonnage plus élaboré (Barge 1982) repré-
sentés par des milliers d’ébauches de perles discoïdes (notice 12) (photo 24)
et par une unique barrette multiforée (notice 17). Les deux premières catégo-
ries impliquent des processus relativement courts qui laissent peu de rebuts.
Sur un lieu de production, on peut donc s’attendre à ce qu’elles soient moins
bien représentées que des parures qui résultent de chaînes opératoires plus
page-écran n° 24
longues, plus complexes, dont on retrouvera de nombreux déchets correspon-
dant à chaque stade d’élaboration. C’est bien ce que nous observons à Ponthe-
zières.

Sur les 1 600 perles étudiées, 95 % sont en test de cardium (note 1) ; c’est
dire la prédominance de ce type de support (diagramme 25). La pourpre
(Nucella lapillus) a été également utilisée dans 3 % des cas (49 pièces). La
rareté des objets réalisés sur des coquilles de moule (ou mytilidés) (note 2)
peut partiellement s’expliquer, mais en partie seulement, par la fragilité de ces
vestiges (moins de 1 % du total avec onze pièces). Ces trois espèces ne sont
pas les seules rencontrées sur le site, bien au contraire. Selon l’étude de
Y. Gruet (Laporte et al. à paraître a) deux espèces, patella et monodonta, col-
lectées exclusivement à des fins alimentaires, représentent plus de 95 % des
coquilles recueillies sur le site. La matière première utilisée pour la fabrication
d’objets en parure correspond donc à une sélection très stricte parmi les très
nombreuses espèces de coquilles marines identifiées par Y. Gruet.
Il semble bien que quelques pièces aient été fabriquées avec des fragments de
coquilles fossiles : de nombreux fragments de bivalves fossiles ont été ramas-
sés dans les niveaux archéologiques. De ces fossiles, il ne reste le plus souvent
que la partie proximale, l’essentiel de la valve ayant été détaché par fragmen-
tation. Or, 19 ébauches ont été réalisées dans un matériau différent des précé-
dents, qui présente à la binoculaire une structure identique à celle des
coquilles fossiles. Si l’usage des coquilles fossiles dans la parure était admis sur
des sites continentaux, comme ceux du Bassin Parisien (Taborin 1971), il est
étonnant de retrouver un phénomène semblable en bord de mer.
page-écran n° 25
Notice 6

Description de la chaîne opératoire

Pour l’élaboration de perles discoïdes en test, le principal – et pratiquement


unique – choix réside dans l’organisation du processus technique. La diversité
des solutions techniques envisageables pour confectionner de petites perles
discoïdes en test, est largement illustrée dans la littérature ethnographique,
même s’il est vrai que les matières premières utilisées ne sont pas toutes exac-
tement équivalentes.
Les contraintes techniques se résument à peu de choses. Trois phases inter-
viennent systématiquement dans le processus technique : la mise en forme des
fragments de coquille, l’obtention d’une lumière au centre de la rondelle et le
polissage d’une partie au moins de la pièce. Ceci étant posé, l’ordre dans lequel
interviennent ces différentes phases, les outils et les savoir-faire mis en œuvre
sont chaque fois différents. Le choix du processus technique – ce n’est ni une
surprise, ni une découverte – est avant tout un choix culturel.
A Ponthezières, la chaîne opératoire conduisant à la fabrication des perles dis-
coïdes en test paraît remarquablement standardisée. Pour un même type de
support, les opérations se succèdent toujours dans le même ordre et avec une
précision du geste remarquable (illustration 26). Ceci n’empêche d’ailleurs pas
une certaine diversité des coquillages utilisés et une parfaite adaptation des
techniques aux particularités de chacun des supports (notice 11).
Dans 95 % des cas, les ébauches sont réalisées dans une coquille de cardium.
Une première fragmentation, suivie d’une mise en forme par percussion ou
écrasement, conduit à la réalisation de préformes (illustrations 27a à 27d).
Ces dernières présentent un contour déjà régularisé, de forme polygonale, et
une taille calibrée entre 6 et 10 mm de diamètre (photo 28).
page-écran n° 26
Dans un second temps les ébauches sont polies sur leur face externe de façon
à faire disparaître l’ornementation de la coquille. Ce polissage pouvait être réa-
lisé sur une petite meule plate portative, en grès fin, comme celle découverte
dans la couche 3 à quelques mètres seulement du poste de travail du coquilla-
ge (illustration 27 ; photo et illustration 29). La standardisation du geste est
telle qu’une orientation préférentielle des stries de polissage autour de 45° par
rapport à l’axe de l’ornementation a pu être mise en évidence (photo et illus-
tration 29).
Puis la pièce est retournée et l’opérateur perfore l’ébauche à partir de la face
interne. Une reprise de la perforation à partir de la face supérieure permet
généralement d’agrandir et de régulariser la lumière (illustration 27 ; pho-
to 30). Le façonnage du perçoir semble intervenir sur place et au fur et à
mesure des besoins (notice 10).
Le polissage de la tranche semble être réalisé individuellement pour chaque
ébauche, au moins dans un premier temps ; en effet, les facettes observées sur
de nombreuses préformes en cours de finition ne sont pas compatibles avec le
polissage d’un collier entier dont les perles sont enfilées sur un lien (illustra-
tion 27 ; photo 31). Par analogie avec les exemples ethnographiques de fabri-
cation de perles en coquille d’œuf d’autruche, les galets rainurés néolithiques
sont généralement considérés comme des instruments destinés au calibrage de
collier de perles. L’absence de galets rainurés sur le site de Ponthezières vient
indirectement confirmer l’usage d’une technique différente pour la finition des
perles discoïdes en test.
Les quelques ébauches en test fossile recueillies semblent correspondre exacte-
ment au même processus technique malgré l’absence d’ornementation sur la
face externe de la coquille fossile (illustration 27 ; photo 32).
L’élaboration d’ébauches en pourpre suit un processus technique identique à
celui des ébauches en cardium à quelques variantes près, induites par les spé-
cificités d’un support différent (illustration 27 ; photo 33). Ainsi, après frag-
mentation et mise en forme, les préformes sont-elles systématiquement polies
page-écran n° 27
sur leurs deux faces externe et interne. La perforation est ensuite presque sys-
tématiquement pratiquée à partir de la face externe de la coquille et elle fait
rarement l’objet d’une reprise à partir de la face opposée, contrairement à ce
que nous avons observé sur les ébauches en cardium. Nous avons vu plus haut
que chacune de ces variantes pouvait s’expliquer par les particularités du sup-
port utilisé (courbure de la coquille notamment). Elles démontrent en tout cas
l’excellente adaptation des techniques utilisées aux contraintes imposées par
des supports différents.
Une observation similaire peut être réalisée sur les ébauches en moule (ou
mytilidés). Dans ce cas la chaîne opératoire est tronquée, puisque l’on passe
directement de la préforme à la préforme en cours de perforation
(illustration 27 ; photo 34). Le polissage de l’une des faces qui risquerait
d’amincir et donc de fragiliser un matériau déjà délicat a été abandonné. Pour
autant que l’on puisse s’en rendre compte sur un échantillonnage aussi res-
treint, le reste du processus ne semble pas différer de celui mis en œuvre pour
les ébauches en cardium (illustration 26).
page-écran n° 28
Notice 7

Les perçoirs fusiformes

L’outillage lithique (illustration 36) comporte une très grande majorité de


mèches de forets qui constituent 70 % de l’outillage lithique récolté en surface
sur l’ensemble du site (Joussaume 1981 ; Laporte 1994), et jusqu’à plus de
90 % dans les secteurs fouillés (tableau I). Ces outils sont d’un type particu-
lier que R. Joussaume a défini sous l’appellation de perçoirs fusiformes (pho-
to 35). Les mèches de forets sont des « pièces à silhouette élancée, prise par-
fois sur recoupe de burin, à bords parallèles entièrement ou partiellement
abattus par retouches abruptes directes, plus ou moins aiguës à l’une des
extrémités ou aux deux » (Tixier 1963). Ils se distinguent ainsi des perçoirs
proprement dits qui sont des « éclats ou lames présentant une pointe droite,
déjetée ou incurvée, nettement dégagée par retouches bilatérales, parfois
alternes, à épaulement simple, ou double » (Sonneville-Bordes, Perrot 1955).
Les pièces de Ponthezières s’écartent légèrement de la définition de J. Tixier
dans la mesure ou la retouche peut être bifaciale et qu’aucune pièce ne semble
avoir été réalisée sur chute de burin. Elles se distinguent en tout cas nette-
ment des autres types de perçoirs ou de forets connus régionalement : les per-
çoirs du type de Côt de Régnier – typologiquement, des mèches de forets –
« sont tirés en majorité de lames épaisses et plus rarement d’éclats. Leur sec-
tion est en général triangulaire, à part quelques exceptions. La surface d’écla-
tement présente assez souvent des amincissements qui intéressent ainsi le
bulbe de percussion. Les traces d’usure ou les retouches couvrent les arêtes
latérales d’un bout à l’autre de la pièce. Bien que très différentes par leurs
dimensions (jusqu’à 70 mm) ces pièces, techniquement parlant offrent indé-
niablement des similitudes avec les perçoirs Moulin de Vent » (Bourdier, Bur-
nez 1956). Ces derniers, perçoirs à part entière, sont définis ainsi : « la pointe
dégagée par de nombreuses retouches par pression en quart de cercle de
page-écran n° 29
chaque côté de la lame, est parfois conique mais présente souvent une arête
coupante sur la face supérieure. Avec une pointe à peu près conique on a le
perçoir, tandis que l’outil qui a une arête vive sur la partie supérieure de la
pointe est le biseau » (Clouet 1928 ; d’après Joussaume 1981 et Brézillon
1983). Des perçoirs fusiformes ont également été recueillis sur les stations
artenaciennes d’Ors (Massaud, Rouvreau 1975) et de la Perroche dans l’île
d’Oléron, et un peu plus à l’intérieur des terres, sur le gisement des Fosses
Rondes à Saint-Léger-de-Pons (Colle 1959).
Nous leur avons associé des pièces quadrangulaires à retouches abruptes des
bords qui présentent systématiquement une cassure par flexion à l’une des
extrémités. Ces pièces ne peuvent être typologiquement considérés comme des
perçoirs ou des forets puisqu’elles ne présentent pas de pointe nettement
dégagée. L’extrême similitude de ces pièces avec le corps des perçoirs fusi-
formes, la présence quasi systématique de cassures par flexion à l’une des
extrémités de la pièce, et la découverte au cours du tamisage de quelques
pointes de perçoir isolées nous font penser qu’il s’agit en fait de perçoirs fusi-
formes dont la pointe a été cassée au cours de leur utilisation. De tels acci-
dents sont intervenus au cours de nos propres expérimentations (notice 11).
A Ponthezières de telles pièces ont été utilisées pour la perforation de perles
discoïdes en coquillage. L’usage de forets non métalliques, et en particulier de
forets en silex, pour perforer des matières diverses a fait l’objet d’âpres débats
à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Des découvertes comme celle d’une
mèche de foret cassée en cours d’utilisation et coincée dans la perforation d’un
grain de collier en spondyle retrouvé dans une sépulture rubanée d’Alsace (Glo-
ry 1943), sont depuis lors venues attester de cette utilisation. Dans le sud de
la France, l’Abri de la Font-des-Pigeons (Chateauneuf-les-Martigues, Bouches-
du-Rhône) a livré au sein des couches 13 et 14, attribuables au Néolithique
ancien, une proportion anormale de pièces à bords abattus associées à des
perles en cardium en cours de fabrication, caractérisant un “faciès d’atelier”
(Binder 1987). On retrouve la même association dans la grotte de Riaux. A la
fin du Néolithique, sur les Grands Causses, dans les phases récentes et finales
page-écran n° 30
du groupe des Treilles, l’abondance relative de perçoirs et de mèches de forets
a été mise en relation avec un développement accru et une diversification des
objets de parure au cours de la même période (Costantini 1984). La station du
Chat (Roquefort-sur-Soulzon, Aveyron) en a livré par dizaines, dont certains de
toute petite taille se retrouvent également en Languedoc notamment sur la
station de Camprouch (Caylar, Hérault) (Maury 1986). M. Bordreuil a ainsi
recensé 17 sites fontbuxiens – dont la station de Januc (Arnal 1963) – qui ont
livré de minuscules pièces à retouches abruptes (de l’ordre de quelques centi-
mètres) interprétées comme des perçoirs. « L’absence de ces outils dans les sta-
tions fontbuxiennes riches pose le problème de l’efficacité des recherches ou de
la spécialisation technique ou chronologique de ces petits instruments » (Bor-
dreuil 1991, 52). Il est en effet probable qu’une partie au moins de ces outils
soient impliqués, comme c’est le cas à Ponthezières, dans la fabrication d’ob-
jets de parures, si abondants à la fin du Néolithique dans le Sud de la France.
page-écran n° 31
Notice 8

Les galets à extrémité usée

De nombreux galets allongés (53 ex. dans la Co 3) ont été recueillis dans les
niveaux archéologiques (photo 37 ; illustration 38). Ramassés sur l’estran, les
galets sélectionnés sont principalement en calcaire, en quartzites, en roches
métamorphiques, et pour quelques-uns dans un grès très fin qui s’est assez mal
conservé. Parmi ces différentes roches se trouvent également des grès carboni-
fères et des amphibolites – détermination M. Colchen, Université de Poitiers,
Laboratoire de tectonique et géodynamique – qui affleurent actuellement dans
le sud du Massif Armoricain. Les courants marins ont-ils rejeté ces galets sur la
côte oléronnaise, ou ont-ils été recueillis sur le littoral vendéen ?
Tous ces galets sont le plus souvent de forme allongée et leur plus grande lon-
gueur est comprise entre 5 et 10 cm, pour une largeur comprise entre 3 et
6 cm et une épaisseur de 1 à 2 cm. Leur présence sur le site résulte donc d’un
choix sélectif qui privilégie une forme bien particulière.
La plupart d’entre eux présentent des traces d’abrasion ou de percussion à l’une
au moins des extrémités du galet. L’abrasion peut porter sur une seule (31 ex.)
ou sur les deux extrémités (6 ex.) de la pièce. A chaque extrémité, elle peut
affecter une seule face de la pièce produisant une usure latérale (11 ex.), ou
bien encore chacune des deux faces qui se rejoignent alors en biseau (20 ex.).
Certaines pièces présentent des traces de percussion à l’extrémité opposée à
celle usée en biseau. Quelques galets calcaires présentent exclusivement des
traces de percussions (14 ex.) alors que d’autres pièces identiques ne portent
aucun stigmate visible à l’œil nu. Nos propres expérimentations, comme celles
effectuées par C. Ricoux à qui nous devons cette explication, accréditent l’idée
d’une utilisation dans le façonnage des perçoirs fusiformes (notice 11).
page-écran n° 32
La répartition spatiale de ces pièces, souvent associées à des perçoirs en cours
de fabrication, au sein du poste de travail des coquillages comme au sein de la
petite construction en e8, tend à confirmer cette hypothèse.
Il nous faut également signaler 7 galets de grande taille (supérieure à 10 cm) et
de forme arrondie, dont la périphérie est totalement bouchardée par percussion.
page-écran n° 33
Notice 9

Meules et polissoirs

Un certain nombre de pierres portant des traces de polissage ou d’usure ont


été recueillies à la fouille. Toutes, à un titre ou à un autre, ont pu intervenir
comme outil, actif ou passif, au sein de la chaîne opératoire. Parmi ces der-
nières figurent des meules dormantes de taille et de grains variés. Une meule
en grès fin dont les deux faces opposées présentent une large cuvette de polis-
sage a été trouvée à moins de 5 m d’un poste de travail du coquillage
(L. 30 cm, l. 18 cm, ép. 11 cm) (photo 39). Une autre meule, de forme allon-
gée et réalisée dans une roche analogue, possède une unique rainure de polis-
sage située dans l’axe de la pièce (L. 32 cm, l. 16 cm, ép. 10 cm) (illustra-
tion 40, B). Elle a été recueillie en prospection par R. Joussaume sur le site.
Trois fragments de meules en calcaire soigneusement polies sur leur deux faces
proviennent de la couche archéologique d’une part et du remplissage du fossé
d’autre part. Deux fragments semblent appartenir à un disque en calcaire, par-
faitement poli, dont les faces seraient concaves et dont les bords droits pré-
sentent un léger chanfrein. Une autre pierre calcaire dont l’une des faces
témoigne d’une forte abrasion était disposée contre l’une des parois de la
construction repérée en e7-e8.
Enfin quelques blocs de poudingue (dimensions : L. 20 cm, l. 13 cm, ép.
11 cm ; L. 21 cm, l. 16 cm, ép. 13 cm), polis sur l’une des faces devaient
appartenir à des meules dormantes de grande taille qui, cassées, ont été reje-
tées avec d’autres pierres dans le comblement du fossé 86.
page-écran n° 34
Notice 10

L’organisation spatiale de la production

Identifier des ruptures – ou des continuités – dans l’organisation spatiale et


temporelle d’une activité technique n’est pas toujours aisé pour l’archéologue.
A Ponthezières, la découverte d’un poste de travail du coquillage met en évi-
dence la continuité et, dans une certaine mesure, la simultanéité des diffé-
rentes opérations conduisant au façonnage des perçoirs d’une part et à l’élabo-
ration des perles discoïdes d’autre part.
En d11, sur environ 2 m2, un poste de travail du coquillage a été dégagé (pho-
tos 41 à 43). On retrouve ainsi concentrés en ce lieu toutes les matières pre-
mières, toutes les ébauches et pratiquement tous les stades de fabrication cor-
respondant à l’élaboration de petites perles en coquillage (notice 5). De tels
objets existent de façon plus ou moins diffuse sur l’ensemble du site (noti-
ce 4), mais ils se trouvent ici organisés de façon cohérente :
• Une première couronne extérieure regroupe de gros éclats de silex qui ont
servi de base pour l’élaboration de petits perçoirs fusiformes. Une hache en
silex présentant de nombreux enlèvements figure également parmi les éclats.
Par endroits ils sont recouverts par de gros morceaux de céramique et quelques
pierres.
• La deuxième ceinture, plus proche du centre, présente des éclats de petites
dimensions, de nombreuses esquilles de taille et quelques coquillages.
• La zone centrale se partage en deux amas distincts séparés par une zone
vide. Chaque amas présente, mélangés à de très nombreux petits fragments de
coquilles, des centaines de perçoirs et un nombre tout aussi impressionnant
d’ébauches de perles.
page-écran n° 35
A l’exception du polissoir, dont l’espace vide pourrait marquer l’emplacement,
nous y trouvons tous les éléments nécessaires à l’élaboration tant des perles
(notice 6) (matière première, perçoirs) que des perçoirs eux-mêmes (notice 7)
(matière première, percuteurs). Nous y trouvons également rassemblés tous les
déchets liés à cette fabrication : préformes en test de cardium et perçoirs cas-
sés en cours de perforation. Des galets en roche métamorphique ou en grès, de
forme allongée et présentant une usure distale (notice 8) sont associés à cha-
cun des deux amas. En périphérie de l’amas se trouvent deux petites fosses,
peu profondes, et dont l’une est remplie de déchets de taille. L’étude technolo-
gique des objets issus de ce secteur n’est encore qu’ébauchée.
Nous retiendrons l’hypothèse selon laquelle la majorité des phases de la chaîne
opératoire intervenant dans la fabrication des perles en coquillage, y compris la
fabrication des perçoirs en silex, se déroulaient en un même lieu et probable-
ment successivement dans le temps.
page-écran n° 36
Notice 11

Expérimentations

Plusieurs expérimentations ont déjà été tentées pour reproduire différentes


techniques de fabrication de perles discoïdes en coquillage. La tentative la
plus complète, à notre connaissance, est celle de P. Francis (Francis 1989). Les
matières premières utilisées sont des coquilles de palourde et des fragments de
coquille d’œuf d’autruche. Les séquences mises en œuvre sont peu différentes
de celles dont nous avons observé les stigmates sur les ébauches de Ponthe-
zières (mise en forme, perforation, polissage des faces et des tranches). Pour
chacune d’entre elles, différentes procédures et outils ont été testés. Les
temps de réalisation sont systématiquement notés. Ces derniers sont toutefois
assez différents de ceux mesurés par A. Alday Ruiz (une heure pour réaliser une
perle discoïde en cardium) si bien que nous ne tiendrons pas compte de ce
type de données, finalement très relatives (Alday Ruiz 1987).
Nous retiendrons surtout de ces travaux que le poids des perles réalisées au
cours de l’expérimentation correspond à moins de 10 % du poids total de
matière première initialement travaillée.
En compagnie de Y. et M.A. Gruet, de I. Laporte et B. Poissonier, nous avons
réalisé nos propres expérimentations qui se sont déroulées au C.A.I.R.N. en
juillet 1991. Pour cela, outre nos observations sur la parure de Ponthezières,
nous avons bénéficié d’indications fournies par un chercheur local, C. Ricoux,
qui depuis de nombreuses années effectue des expérimentations sur le façon-
nage de la parure.
Les premières phases opératoires ont été reproduites sans difficulté majeure
(notice 6). Toutefois, l’enchaînement de nos gestes, même s’ils fournissent des
produits, des déchets et des stigmates qui nous paraissent semblables à ceux
rencontrés sur le site archéologique, n’en reste pas moins une solution tech-
nique parmi d’autres, mise en œuvre par des acteurs inexpérimentés.
page-écran n° 37
• La fragmentation des coquilles a été réalisée par percussion directe ou indi-
recte (photo 44). Cette dernière nous a semblé plus efficace pour dégager un
premier fragment dont la mise en forme a ensuite été réalisée par pression
avec un galet ou un éclat de silex. Dans la fragmentation des coquilles de car-
dium, la principale difficulté provient d’une cassure préférentielle du test le
long des stries de croissance, qui limite la taille des préformes.
• Le polissage des faces a été réalisé sur une meule dormante à face plane.
Chaque ébauche a été traitée individuellement en la frottant entre la pierre et
le pouce (photo 45). Des meules en différents types de grès ont été utilisées.
Les grès les plus grossiers donnent de médiocres résultats. Il en va de même
pour des grès trop fins sur lesquelles la perle glisse sans véritable abrasion. Un
grès fin, semblable à celui dont est constituée la petite meule portative
retrouvée sur le site, semble plus efficace pour polir des fragments de coquilla-
ge. Le polissage des faces externe ou interne des tests de cardium, de pourpres
ou de moules peut même être accéléré par l’ajout d’un peu d’eau et de sable.
En revanche les coquilles de palourde sont beaucoup plus difficiles à polir par
cette méthode.
• Le façonnage des perçoirs fusiformes expérimentaux a été réalisé sur de
larges éclats cassés par flexion ou par percussion directe. La retouche abrupte
a été réalisée par écrasement à l’aide d’un galet allongé semblable à ceux
recueillis sur le site (photo 46). Petit à petit, après le façonnage de nombreux
perçoirs, les galets présentent une usure en biseau de la partie distale qui res-
semble fort à celle observée sur les exemplaires archéologiques. Sur le site,
plusieurs galets à l’extrémité usée en biseau ont été retrouvés au sein de
l’amas de débitage, à proximité immédiate de très nombreux perçoirs. Il est
donc probable qu’ils aient été utilisés pour la fabrication de ces derniers. Nous
devons cette explication aux expérimentations menées par C. Ricoux. La même
hypothèse avait été émise indépendamment pour des galets allongés présen-
tant des stigmates d’utilisation similaires retrouvés sur plusieurs sites mésoli-
thiques de Normandie (Kayser 1992).
page-écran n° 38
• La perforation des ébauches à l’aide de perçoirs fusiformes expérimentaux
constitue l’étape suivante. Les différents outils qui peuvent produire une per-
foration par rotation et les modes d’emmanchement variés, utilisés pour fixer
la pointe, ont été répertoriés dans des travaux à caractère encyclopédique,
souvent réalisés au siècle dernier (Mc Guirre 1896). Certains expérimentateurs
ont testé l’utilisation de forets à pompe (Seeberger 1992). Pour nos expéri-
mentations nous avons simplement emmanché les perçoirs sur des baguettes
de bois que nous avons fait tourner entre les paumes des deux mains (pho-
to 47). En procédant ainsi il arrive fréquemment que l’ébauche se casse en
deux en fin de perforation. Cet accident est également celui qui a été le plus
fréquemment identifié sur les ébauches préhistoriques.
Toutes les coquilles ne se percent pas avec la même facilité. Les ébauches en
test de moule ou de cardium sont les plus aisées à transpercer (photo 48). Le
percement des ébauches en test de pourpre est généralement plus long et plus
délicat, car la matière est plus dure. En revanche, les perforations ébauchées sur
les coquilles de palourdes ou de scrobiculaires ont toutes échoué. Ces matières
sont particulièrement dures et les ébauches cassent immanquablement.
Ces expérimentations ont pour intérêt de permettre la validation des hypo-
thèses développées à partir des traces observées sur les exemplaires archéolo-
giques. Elles posent également le problème du choix, technique ou culturel,
des matières premières utilisées. Certains lamellibranches, comme les palourdes
ou les scrobiculaires, semblent peu favorables à ce type de travail. Ils n’ont
d’ailleurs pas été utilisés par les néolithiques. D’autres coquilles s’y prêtent par-
ticulièrement bien, comme les cardium qui constituent le support de près de
95 % des ébauches et perles recueillies sur le site. Pour ce qui est des gastéro-
podes, les ébauches en pourpre semblent en revanche plus longues à polir et
plus délicates à perforer. Les mêmes coquillages sont également présents dans
la parure du Néolithique final et surtout du Néolithique récent sous forme de
pourpres, simplement perforées par abrasion. On peut alors se demander si leur
utilisation comme support occasionnel pour la fabrication de perles discoïdes
ne relève pas plus d’un choix culturel que d’un choix technique.
page-écran n° 39
Notice 12

Perles discoïdes en coquillage

Sur plus de 1 600 ébauches de perles recueillies à la fouille, seuls 114 exem-
plaires peuvent être considérés comme des perles finies ; 95 % des perles dis-
coïdes et ébauches sont réalisées en test de cardium ; occasionnellement la
coquille de pourpre ou de moule, voire même parfois des coquilles fossiles sont
utilisées.
Les dimensions des perles en cardium, en cours de finition ou finies, ainsi que
leurs proportions varient peu. Le diamètre moyen d’une perle est de 5,4 mm ;
80 % d’entre elles mesurent entre 4 et 6 mm. La perle la plus petite fait 3 mm
de diamètre et la plus grosse 8 mm (diagramme 49).
Leur épaisseur est dans l’ensemble proportionnelle à leur diamètre selon un
rapport de 1 à 4 ; 85 % des perles sont épaisses de 1 à 2 mm avec une moyen-
ne de 1,4 mm. La perle la plus fine mesure 0,5 mm alors que la plus épaisse
mesure 3,5 mm. En revanche les perles les plus larges ne sont pas systémati-
quement les plus épaisses.
Le diamètre de la perforation est en moyenne un peu plus large (2,4 mm) sur
la face interne, face de départ de la perforation, que sur la face externe
(2,1 mm). Le diamètre de la lumière est presque toujours compris entre 1,5 et
2 mm. Les traitements de surface sont variés ainsi que la forme des bords. Ces
derniers sont, par ordre de fréquence, en biseau, droits, en double biseau ou
convexes.
Les dimensions des perles en pourpre semblent assez proches de celles en car-
dium. En revanche les trois perles, ou ébauches en cours de finition, en
coquille de moule sont plus larges (6, 7 et 10 mm) et plus fines (1 mm) que
les précédentes.
page-écran n° 40
Produits d’une chaîne opératoire particulièrement standardisée, ces produits
répondent à une norme extrêmement contraignante. Dans plus de 80 % des cas
ce sera une perle discoïde en test de cardium dont le diamètre est compris
entre 4 et 6 mm pour une épaisseur de 1 à 2 mm. Le diamètre de la lumière de
la perforation sera compris entre 1,5 et 2 mm pour un diamètre moyen de la
perforation qui sera de 2,4 mm sur la face externe et 2,1 mm sur la face inter-
ne (photo 24).
A la grande standardisation de la majorité des produits finis s’opposent toute-
fois quelques exemplaires dont la taille diffère sensiblement. La perle en test
de cardium la plus petite mesure 3 mm pour une épaisseur de 1 mm alors que
la plus grosse présente un diamètre de 7,5 mm pour une épaisseur de 2,5 mm
(carte 50).
page-écran n° 41
Notice 13

Pendeloque à pointe

La pendeloque à pointe en calcaire mesure 1,2 cm de long pour 0,8 cm de lar-


ge et 0,4 cm d’épaisseur. Le corps de la pièce est aplati et présente deux
encoches latérales peu marquées. La pointe est légèrement globulaire. La per-
foration biconique est légèrement décentrée. Le calcaire utilisé n’est pas d’ori-
gine strictement local (photo 23 ; illustrations 27a, 27b, 27c, 27d).
Cet objet correspond aux pendeloques à pointe du type T2 en calcaire invento-
riées par H. Barge pour le Languedoc, où plusieurs gisements ont livré des
exemplaires en cours de fabrication (Barge 1982). Elles sont particulièrement
abondantes dans les dolmens du Quercy (Clottes 1977) et sur les Grands
Causses (Costantini 1984) où elles sont fréquemment associées aux perles à
ailettes. Comme ces dernières, sur les Causses, elles semblent exclusivement
liées à la phase récente du groupe des Treilles. Ce sont là les éléments de com-
paraison les plus proches à notre connaissance.
Avec deux perles à ailettes provenant de la grotte de Vilhonneur et d’un monu-
ment mégalithique de la forêt de la Braconne en Charente (Burnez 1976 ;
Dubet 1916), ainsi peut-être que quelques objets en cuivre recueillis dans les
sépultures artenaciennes du Centre-Ouest, elles témoignent de relations
d’échange entre les populations artenaciennes du littoral et celles plus conti-
nentales du Quercy, voire même au-delà avec les groupes contemporains du
Languedoc (carte 51).
page-écran n° 42
Notice 14

Dentales

Moins d’une vingtaine de fragments de dentales ont été recueillis à la fouille.


Rares sont les dentales entières. Il n’est guère envisageable que ces
coquillages aient été ramassés pour être consommés au même titre que les
patelles et les monodonta, largement majoritaires sur le site. Il semble pro-
bable qu’elles aient été ramassées intentionnellement pour la confection d’ob-
jets de parure. Y. Gruet signale à ce propos que l’extrémité postérieure des ani-
maux entiers présente un diamètre inférieur au millimètre. Il en découle que
les dentales qui n’auraient pas été recueillies cassées sur l’estran, ont volontai-
rement été cassées sur le site. Dans l’attente des conclusions définitives d’une
étude malacologique comparative entre les spécimens ramassés sur l’estran et
ceux recueillis à la fouille, l’utilisation des dentales à titre d’objets de parures
apparaît donc comme des plus probables (Taborin 1993) (photo 52).
Les dentales sont cependant très rares dans le mobilier funéraire artenacien,
dans le Centre-Ouest (Laporte 1994). En revanche, elles sont extrêmement fré-
quentes dans les sépultures campaniformes de la région. Si l’on admet la pos-
sibilité d’une certaine contemporanéité entre ces deux groupes (Laporte et al.
à paraître a), il n’est pas interdit de penser qu’elles aient pu être collectées par
les artenaciens afin d’être échangés contre d’autres biens fortement valorisés
avec les populations campaniformes qui fréquentaient les mêmes territoires.
page-écran n° 43
Notice 15

Triviae perforées

Cinq Triviae perforées sur leur faces latérales ont été recueillies sur le site
(photo 53). Le façonnage consiste exclusivement dans la réalisation des per-
forations. Un travail préparatoire a consisté à découper une ouverture par inci-
sion sur chacune des faces latérales de la coquille. Dans un second temps les
lèvres de l’ouverture ont été régularisée par abrasion. La lumière de la perfora-
tion est le plus souvent ovale. Aucune trace de lien de suspension n’a été
observée à la loupe binoculaire.
Aucun exemplaire similaire ne semble avoir été rencontré dans des sites
contemporains du Centre-Ouest. Elles se distinguent des Triviae Europa perfo-
rées par abrasion provenant des sépultures mésolithiques de Téviec et Hoèdic,
où les perforations sont pratiquées aux deux extrémités distales de la coquille
(Taborin 1971, 522). Nous retrouvons une disposition analogue sur la seule Tri-
via présentant une double perforation répertoriée par H. Barge dans le Midi de
la France (Barge 1982, fig. 80 n° 8), retrouvée en contexte Néolithique final.
Les Triviae perforées sont en revanche nombreuses dans certaines sépultures
collectives du Bassin Parisien, en particulier dans la vallée de la Marne (Taborin
1971 ; Burnez-Lanotte 1987). Comme sur les exemplaires de Ponthezières, les
perforations y sont pratiquées de chaque côté de la coquille, puis complétées
par une abrasion des faces latérales (carte 54). Cette espèce n’existe pas dans
les gisements de coquillages fossiles du Bassin Parisien. Elles proviennent donc
du littoral atlantique où elles vivent en grand nombre sur les côtes bretonnes
et normandes. Malheureusement l’acidité des sols dans cette région n’aurait
pas permis la conservation de ce type d’objets dans les sépultures collectives
du massif armoricain, et nous ne saurons pas si de telles parures faisaient par-
tie des offrandes associées au rituel funéraire des populations armoricaines.
page-écran n° 44
La présence de quelques Triviae perforées par abrasion sur le site de Ponthe-
zières témoigne sans nul doute de l’existence de réseaux d’échange ou d’allian-
ce à longue distance avec des groupes plus septentrionaux. La direction de ces
échanges – vers le cœur du Bassin Parisien pourtant bien éloigné, ou vers les
marges du Massif Armoricain, plus proches, mais où ce type d’artefact ne se
serait pas conservé – reste cependant difficile à préciser.
page-écran n° 45
Notice 16

Littorine perforée

Une littorine (Littorina obtusata ; dét. Y. Gruet) a été perforée par une abrasion
intentionnelle pratiquée à la base de la dernière spire, au bord du labre dans sa
partie proche de la columnelle (zone E1c d’après Taborin 1993). Cette unique
perforation, de forme ovale, est en communication directe avec l’ouverture par
laquelle on peut faire passer un lien. Aucun stigmate de travail préparatoire n’a
été observé sur les bords de la perforation, mais ces derniers ont fort bien pu
être effacés par l’abrasion postérieure de la surface (photo 55).
Une littorine perforée par abrasion à la base de la dernière spire a été trouvée
dans les niveaux de comblement attribuables à l’Artenacien des fossés de
Diconche (Saintes, 17) (fouilles C. Burnez et P. Fouéré, inédit).
page-écran n° 46
Notice 17

Barrette multiforée

La partie conservée d’un fragment de barrette multiforée en test consiste en


une plaquette trapézoïdale où tous les angles sont arrondis et dont la surface
est parfaitement lustrée (photo 56). Une première perforation biconique a été
réalisée dans l’axe de la plaquette. Sur l’une des faces on observe le départ
d’une seconde perforation, réalisée sur le même axe. Des traces de suspension
sont visibles sur les faces interne et externe de l’objet : elles sont perpendicu-
laires à la plus grande largeur de la pièce, de part et d’autre de la perforation.
Ce type de suspension pourrait correspondre à un objet cousu sur un support,
ce qui semble également être le cas de la plupart des perles discoïdes façon-
nées sur le site. Les traces de l’ornementation visibles à la loupe binoculaire
semblent indiquer que la coquille utilisée était un cardium. Comme les précé-
dents cet objet ne présente à notre connaissance aucun équivalent régional.
Quelques rares plaquettes droites biforées en coquillage existent toutefois éga-
lement dans le Sud de la France (Barge 1982, fig. 90 n° 19 ; fig. 123 n° 31)
(carte 54).
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sommaire

Bibliographie (cliquez pour continuer)

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retour page-écran n° 57
sommaire

Notes (récapitulatif)

note 1
Lorsque nous parlerons de cardium, terme le plus usuel dans la littérature
archéologique, il s’agit sauf mention contraire de Cerastoderma edule, ancien-
nement dénommé Cardium edule.

note 2
Mytilidés : famille comprenant à la fois des moules au sens strict (Mytilus édu-
lis ou Mytilus galloprovincialis) et des modioles (Modiolus).
retour page-écran n° 58

Légendes (cliquez pour continuer)

Illustration 1
Stratigraphie du site de Ponthezières ; sondage 1986 en c10.
1 et 2 : couche arable ; 3 : couche archéologique ; 4 : horizon supérieur
humique des dépôts sablo-limoneux ; 5 : dépôts sablo-limoneux ; 6 : structure
en creux ; 7 : argiles vertes cénomaniennes.

Photo 2
Effet de paroi reliant plusieurs trous de poteaux (c10) sur un sol de galets
aménagé.

Photo 3
Vue de détail du sol de galets aménagé.

Photo 4
Céramiques écrasées en place au sein de la couche 3 (e11).

Photo 5
Vue d’ensemble du fossé 86. Amas de pierres, résultant pour partie de l’effon-
drement d’une murette située sur son bord occidental et présence de nom-
breuses coquilles à la base du remplissage.

Plan 6
Niveaux intermédiaires du comblement du fossé 86.

Illustration 7
Dynamique de remplissage du fossé 86
page-écran n° 59
Photo 8
Amas de coquillages encastrés et les uns dans les autres et rejetés dans le
comblement inférieur du fossé 86. Etaient-ils stockés dans des sacs en matière
périssable ?

Photo 9
Coupe du remplissage du fossé 86 à un endroit où il est peu profond. Noter la
dissymétrie très nette du remplissage avec les pierres éboulées qui viennent du
bord occidental et les déchets alimentaires qui proviennent en revanche de son
bord oriental.

Photo 10
Pierres disposées à plat à la base du remplissage du fossé 86 à proximité de
son interruption.

Photo 11
Grande dalle verticale disposée au niveau de l’interruption du fossé 86 et son
massif de calage. Sur le sol l’une des trois cornes de bovidés, déposées sous les
pierres de la murette et qui constituait l’unique mobilier archéologique
recueilli dans cette position stratigraphique.

Plan 12
Une petite construction quadrangulaire desservie par un empierrement en
arrière du fossé 86 et de son talus – niveau supérieur.

Plan 13
Une petite construction quadrangulaire après démontage des niveaux supé-
rieurs.

Photo 14
Vue des soubassements de cette petite construction
page-écran n° 60
Plan 15
Plan général du secteur fouillé.

Plan 16
Répartition des perles discoïdes en coquillage.

Plan 17
Répartition de la céramique.

Plan 18
Répartition de l’industrie lithique.

Plan 19
Répartition des coquilles (couche 3).

Plan 20
Détail de la petite construction quadrangulaire.

Plan 21
Détail sur le bord est du fossé 86.

Plan 22
Répartition des restes osseux.

Photo 23
Pendeloque à pointe en calcaire de type T2 selon Barge 1982.

Photo 24
Perle discoïde en coquille de Cardium.

Diagramme 25
Espèces malacologiques utilisées pour la confection de parures.
page-écran n° 61
Illustration 26
Variabilité des processus techniques mis en œuvre dans l’élaboration de perles
discoïdes en coquillage (Grotte de Riaux et Germignac, d’après Taborin 1974,
Gaillard et al. 1984).

Illustration 27
Les ébauches de perles discoïdes à différentes phases d’élaboration.

Photo 28
Préforme.

Photo et illustration 29
a : préforme en cours de polissage.
b : orientation des stries de polissage sur la face externe de la préforme.

Photo 30
Préforme en cours de perforation.

Photo 31
Préforme en cours de finition.

Photo 32
Ebauche en coquille fossile.

Photo 33
Ebauche en Nucella Lapillus.

Photo 34
Ebauche en moule.

Photo 35
Perçoirs fusiformes.
page-écran n° 62
Illustration 36
Une partie de l’outillage lithique provenant du site de Ponthezières. 1 : perçoir
de type moulin de vent : 2 à 35 : pièces à bords abattus dont une mèche de
forêt simple (2) et des perçoirs fusiformes (3 à 16) ; 36 et 37 : fragments de
poignard en silex d’aspect pressignien ; 38 et 39 : flèches tranchantes ; 40, 42,
43, 45, 46 : flèches perçantes dont une pointe de flèche à ailerons équarris
(42) ; 41 et 44 : racloirs à encoche dont un brûlé (41).

Photo 37
Galets à extrémité en biseau.

Illustration 38
Galets utilisés, les plages polies par l’usage sont indiquées en grisé.

Photo 39
Polissoir portatif recueilli en e11.

Illustration 40
A : polissoir portatif recueilli en e11 ; B : polissoir portatif recueilli en surface.

Photo 41
Poste de travail du coquillage (d11).

Photo 42
Poste de travail du coquillage (d11)

Photo 43
Poste de travail du coquillage (d11).

Photo 44
Expérimentations : fragmentation de la coquille.
page-écran n° 63
Photo 45
Expérimentations : polissage de la face externe de l’ébauche.

Photo 46
Expérimentations : perçoirs expérimentaux.

Photo 47
Expérimentations : perforation de l’ébauche.

Photo 48
Expérimentations : ébauches de perles expérimentales.

Diagramme 49
Dimensions des ébauches de perles en cardium à différents stades d’élabora-
tion.

Carte 50
Répartition des perles discoïdes en test à la fin du Néolithique et au début de
l’Age du Bronze.
1 : zones littorales où les Cardium (Cerastoderma sp.) sont plus particulière-
ment abondants. Cette espèce est toutefois des plus communes sur toutes nos
côtes depuis la Méditerranée jusqu’à la Mer du Nord (d’après des informations
aimablement fournies par Y. Gruet).
2 : lieux de fabrication de perles discoïdes en cardium sur la côte méditerra-
néenne ; il s’agit des sites de la grotte de la Madeleine à Villeneuve-les-Mague-
lonne (Hérault) et de la station de la Caumette à Saint-Pierre-des-Champs
(Aude), ainsi qu’une quarantaine de sites récemment identifiés dans les Cor-
bières.
3 : perles discoïdes en coquillage marin (principalement cardium) ; 4 : perles
discoïdes en nacre d’unionidés. Mal calés chronologiquement, car souvent
recueillis au sein de sépultures collectives, ces deux types peuvent ne pas être
page-écran n° 64
exactement contemporains (d’après Ancien, Lebolloch 1987, Bailloud, Burnez
1962, Barge-Mahieu 1991, Burnez 1976, Burnez-Lanotte 1987, Cordier, Riquet
1958, Cordier et al. 1972, Crubezy, Mazières 1991, Desgrange et al. 1988,
Devignes 1992, Jourdain 1991, Nouel et al. 1965, Patte 1971, Richard 1980,
Roussot-Larroque 1985).

Carte 51
Répartition des perles à ailettes dans la moitié sud de la France.
1 : la perle à pointe en calcaire de Ponthezières ; 2 : perles à ailettes tous
types confondus d’après Barge-Mahieu, Bordreuil 1992, fig. 3 complétée.

Photo 52
Dentale.

Photo 53
Triviae perforée avec abrasion des flancs latéraux.

Carte 54
Répartition des Triviae perforées avec abrasion latérale. Sur cette carte, nous
avons également reporté le résultat d’un rapide inventaire des pendeloques
biforées à perforation centrée, en os ou en test, attribuables à un Néolithique
récent-final au sens large.
1 : zones littorales où les Triviae (sp.) sont plus particulièrement abondantes.
Cette espèce vit sur des côtes rocheuses. Bien qu’actuellement présente sur
toutes nos côtes, elle ne serait très commune qu’en Bretagne (d’après des
informations aimablement fournies par Y. Gruet) ; 2 : Triviae perforées avec
abrasion latérale ; 3 : pendeloques biforées à perforation centrale, en os ou en
test, quelle que soit sa géométrie (d’après Barge 1982, Burnez 1976, Burnez-
Lanotte 1987, Costantini 1984, Crubezy, Mazières 1991, Jourdain 1991, Gau-
rond, Massaud 1983, Richard 1993, Roussot 1973, Roussot-Larroque 1976).
page-écran n° 65
Photo 55
Littorine perforée avec abrasion latérale.

Photo 56
Fragment de barrette multiforée.

Photo 57
Vue générale du site de Ponthezières.

Photo 58
Vue aérienne du décapage en 1990.

Photo 59
Le fossé 86.

Carte 60
Perles discoïdes en coquillage dans le Centre-Ouest de la France.
1 : sites ayant livré de la parure ; 2 : sites ayant livré des perles non métal-
liques ; 3 : sites ayant livré des perles discoïdes en nacre d’unionidés ; 4 : lieu
de fabrication de perles discoïdes en coquillage ; 5 : sites ayant livré des perles
discoïdes en coquillage marin.

Carte 61
Situation du gisement de Ponthezières (Saint-Georges-d’Oléron, 17).

Tableau I
Outillage lithique du site de Ponthezières (Saint-Georges-d’Oléron, 17).
Remerciements

Ces travaux n’auraient pas pu avoir lieu sans le soutien du Service Régional de
l’Archéologie de Poitou-Charentes, du Conseil Général de la Charente-Maritime,
de la Mairie de Saint-Georges-d’Oléron. Le propriétaire, M. Marchegay, nous a
toujours accueilli avec beaucoup de bienveillance.
De nombreux bénévoles se sont succédé sur le site de Ponthezières, y consacrant avec
ardeur une partie importante de leur temps libre. I. Laporte a pris une part active dans l’or-
ganisation matérielle du chantier. Y. Gruet, J. Gomez et R. Joussaume nous ont entouré de
leurs conseils amicaux. Que tous en soient ici chaleureusement remerciés.
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sommaire

Crédit graphique

Les figures sont de L. Laporte, sauf :


Y. Gruet : figures 44, 45, 46, 47, 48
Saintes-Photo : figures 23, 24, 28, 29a, 30, 31, 32, 33, 34, 53
Les figures 15 et 61 sont retouchées par l’Atelier graphique du Service régional de l’archéologie de P.A.C.A.
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➥ Luc LAPORTE, chargé de recherche au CNRS, étudie les vestiges


laissés par les premiers éleveurs et les premiers agriculteurs (Néoli-
thique) du Centre-Ouest de la France. Pour nos régions, ce profond
changement dans les modes de production correspond à au moins
deux grands courants de peuplement empruntant pour les uns l’axe
danubien et pour les autres les rivages septentrionaux du bassin
méditerranéen. Située à l’extrémité orientale de l’Europe, la façade
atlantique de la France semble l’un des points où ces deux grands cou-
rants ont pu se rencontrer. Cette rencontre a-t-elle généré un nouveau
pôle culturel fort sur la façade atlantique ? Combien de temps a-t-il
été nécessaire pour que ces deux grands courants de néolithisation se
dissolvent à l’échelle de l’Europe ? L’achèvement de la dislocation de
ces grands ensembles culturels a-t-il contribué à la mise en place des
premières sociétés de l’Age du bronze ? La façade atlantique – et en
particulier le Centre-Ouest de la France – constitue un point d’obser-
vation privilégié pour étudier de tels phénomènes. Cette recherche l’a
amené à s’intéresser au peuplement préhistorique de la plus la vaste
des îles de la façade atlantique : l’île d’Oléron.
✉ CNRS (UMR 153), Université de Rennes I, Campus de Beaulieu – 35042
Rennes Cedex (02 99 28 16 99 ; fax 02 99 28 69 34).
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• Sommaire et résumé bilingue ✔ En cas d’impossibilité d’ouverture
• Chapitres 1 et 2 de ces fichiers à partir du présent
menu, vous pouvez y accéder directe-
• Chapitre 3 ment dans le dossier “ANNEXES :
IMPRIM.PDF”, fichiers compatibles
• Notices 1 à 4 Macintosh et PC/Windows.
• Notices 5 à 10 ✔ Vous pouvez également accéder à
plusieurs illustrations graphiques
• Notices 11 à 17 fournies par l’auteur en moyenne
• Notes résolution (également au format
PDF). Elles sont à votre disposition
• Bibliographie dans “ANNEXES : IMPRIM.PDF :
ILLUSTRA.PDF”.
• Légendes des illustrations
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Voici la liste des illustrations graphiques accessibles pour une impression


à usage personnel :

Figure 1 Figure 20 Figure 40 Figure…


Figure 6 Figure 21 Figure 49 Figure…
Figure 7A Figure 22 Figure 50 Figure…
Figure 7B Figure 26 Figure 51 Figure…
Figure 12 Figure 27A Figure 54 Figure…
Figure 13 Figure 27B Figure 60 Figure…
Figure 15 Figure 27C Figure 61 Figure…
Figure 16 Figure 27D Figure… Figure…
Figure 17 Figure 29 Figure… Figure…
Figure 18 Figure 36 Figure… Figure…
Figure 19 Figure 38 Figure… Figure…
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texte
p. 13

n° 1
(légende)
retour
texte
p. 6, 13,
22

n° 2
(légende)

■➟ ■
DETAIL

interprétation
des
vestiges
retour
texte
p. 13

n° 3
(légende)

retour
image
retour
texte
p. 13, 22

n° 4
(légende)
retour
texte
p. 14

n° 5
(légende)
retour
texte
p. 14

n° 6

(légende)
retour
texte
p. 14

n° 7
(légende)
retour
texte
p. 9, 15

n° 8
(légende)
retour
texte
p. 15

n° 9
(légende)
retour
texte
p. 15

n° 10
(légende)
retour
texte
p. 16

n° 11
(légende)
retour
texte
p. 18

n° 12

(légende)

suite
13
retour
texte
p. 18

n° 13

(légende)

retour
12
retour
texte
p. 18

n° 14
(légende)
c d e

retour
texte
p. 20 11 Poste de travail
du coquillage

Palissade
10
N

Construction

n° 15

(légende)
8

Talus (?)

Fossé
Empierrement

Construction

6 0 5m
retour
texte
p. 20

n° 16

(légende)
retour
texte
p. 21

n° 17

(légende)
retour
texte
p. 21

n° 18

(légende)
retour
texte
p. 21, 22

n° 19

(légende)
retour
texte
p. 21

n° 20

(légende)
retour
texte
p. 22

n° 21
(légende)
retour
texte
p. 22

n° 22

(légende)
retour
texte
p. 10, 23,
41

n° 23
(légende)
retour
texte
p. 2, 10,
23, 40

n° 24
(légende)
retour
texte
p. 24 Espèces utilisées pour la parure
Nb

900

800

700

600

500

400

300
n° 25
200
(légende)
100

Coque
Pourpre
Fossile Co 3
Moule
Trivia Co 5
Dentale
retour
texte
p. 7, 25

n° 26
(légende)
retour
texte
p. 25, 41

n° 27a

(légende)

suite
27b
retour
27a

n° 27b

suite
27c
retour
27b

n° 27c

suite
27d
retour
texte
p. 25, 41

retour
27c

n° 27d
retour
texte
p. 2, 25

n° 28
(légende)
retour
texte
p. 2, 26

n° 29

(légende)
retour
texte
p. 2, 26

n° 30
(légende)
retour
texte
p. 2, 26

n° 31
(légende)
retour
texte
p. 26

n° 32
(légende)
retour
texte
p. 26

n° 33
(légende)
retour
texte
p. 27

n° 34
(légende)
retour
texte
p. 2, 28

n° 35
(légende)
retour
texte
p. 28

n° 36

(légende)
retour
texte
p. 31

n° 37
(légende)
retour
texte
p. 31

n° 38

(légende)
retour
texte
p. 9, 33

n° 39
(légende)
retour
texte
p. 33

n° 40

(légende)
retour
texte
p. 22, 34

n° 41
(légende)

■➟ ■
DETAIL
retour
texte
p. 34

retour
image

n° 42
(légende)

■➟ ■
DETAIL
retour
texte
p. 34

retour
image

n° 43
(légende)

suite
retour
retour
texte
p. 37

n° 44
(légende)
retour
texte
p. 37

n° 45
(légende)
retour
texte
p. 37

n° 46
(légende)
retour
texte
p. 38

n° 47
(légende)
retour
texte
p. 38

n° 48
(légende)
Longueur des ébauches de perles en Cardium
70
retour
texte 60

p. 8, 39 50 Préforme

Polissage
40
Nb Perforation
30
Finition

20

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
mm

Largeur des ébauches de perles en Cardium


70

60

50

Préforme
40
Nb Polissage
30
Perforation
n° 49
20 Finition

(légende) 10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
mm

Epaisseur des ébauches de perles en Cardium


70 40

60 35

30
50
25 Préforme
40
Polissage
Nb 20
30 Perforation
15
Finition
20
10

10 5

0 0
0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
mm
retour
texte
p. 40

n° 50

(légende)
retour
texte
p. 11, 41

n° 51

(légende)
retour
texte
p. 42

n° 52
(légende)
retour
texte
p. 10, 43

n° 53
(légende)
retour
texte
p. 43, 46

n° 54

(légende)
retour
texte
p. 10, 45

n° 55
(légende)
retour
texte
p. 46

n° 56
(légende)
retour
texte
p. 6

n° 57
(légende)

interprétation
des
vestiges
retour
texte
p. 6

n° 58
(légende)
retour
texte
p. 6

n° 59
(légende)
retour
texte
p. 10

n° 60

(légende)
5m
retour
texte
p. 2 Les Sables Vigniers
..
. .. ..
.. . . .. .
... .. . . . .
.
. .
. . .
. . ...
.. .
.

5m
Marais de Ponthezières

5m
5m
n° 61 L'Ileau

(légende)
N

5m

0 500 m

0
m
N
Occupations néolithiques. G
F

Tourbière littorale.
retour
texte
p. 28

éch. Co3 éch. Co5


Outillage lithique
nombre % poids (en g) % nombre % poids (en g) %
Perçoirs
fusiformes 277 250 335 350
fusiformes cassés 268 250 598 550
atypiques 7 45 1 25
Total 552 93,1 545 39 934 97,8 925 65
Grattoirs 10 1,7 350 25 3 0,3 100 7
Racloirs 8 1,3 340 24 9 0,9 370 26
Pièces à dos abattu 9 1,5 20 1 9 0,9 30 2
Tabl. Encoches 5 0,8 50 4
I Poignard 1 0,2 30 2
Flèches tranchantes 4 0,7 15 1
(légende) Flèches perçantes 3 0,5 20 1
Racloir à encoche 1 0,2 20 1
TOTAL 593 1390 955 1415
retour
sommaire
Un site de production de parures discoïdes en coquillage
au Néolithique final à Ponthezières (Saint-Georges d’Oléron, Charente-Maritime)
par Luc LAPORTE

catalogue des illustrations


• Afin de pouvoir consulter aisément l’ensemble des illustrations contenues
dans ce Dossier, vous pouvez accéder à un catalogue de ces dernières présen-
tées dans l’ordre de leur numérotation et sous une taille réduite.
• Lors de la consultation du catalogue, il vous est possible d’ouvrir l’image ori-
ginale par simple “clic” sur le numéro rouge de l’illustration réduite. Il vous
sera loisible ensuite de revenir au catalogue et à l’emplacement où vous l’aviez
quitté.

ACCES DIRECT AUX FIGURES (accès éventuel aux légendes)


▼ ▼
CATALOGUE

1 2

3 4

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

5 6

7 8

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

9 10

11 12

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

13 14

15 16

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

17 18

19 20

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

21 22

23 24

(accès aux
légendes)
Nb
Espèces utilisées pour la parure
CATALOGUE
900

800

700

600

500

400

300

200

100

Coque
Pourpre
Fossile Co 3
Moule
Trivia
Dentale
Co 5 25 26

27a 27b

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

27c 27d

28 29

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

30 31

32 33

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

34 35

36 37

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

38 39

40 41

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

42 43

44 45

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

46 47
Longueur des ébauches de perles en Cardium
70

60

48 49 Nb
50

40

30
Préforme

Polissage

Perforation

Finition

20

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
mm

Largeur des ébauches de perles en Cardium


70

60

50

Préforme
40
Nb Polissage
30
Perforation

20 Finition

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
mm

Epaisseur des ébauches de perles en Cardium


70 40

(accès aux 60 35

30
50
25 Préforme
40
Polissage
Nb 20

légendes)
30 Perforation
15
Finition
20
10

10 5

0 0
0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
CATALOGUE

50 51

52 53

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

54 55

56 57

(accès aux
légendes)
CATALOGUE

58 59

5m

60 61
Les Sables Vigniers
..
. .. ..
.. . . .. .
..
... ..
. .. .
.
. . .
. . ...
.. .
.

5m
Marais de Ponthezières

5m
5m
L'Ileau

5m

(accès aux
légendes) 0 500 m

Occupations néolithiques.
0
m
N
G
F

Tourbière littorale.
retour
sommaire
Abstract

This study addresses the problem of the emergence of specialised forms of production, using the
example of neolithic finery. A centre for the manufacture of disk-shaped beads from shells, which
has been extensively excavated, is going to allow a more precise definition of the various aspects
of this activity. The study of the production lines and the technical system will yield information
on the degree of technical specialisation of the persons involved in the process. The available data
on the spatial organisation of the production and the distribution of the finished products, as well
as those on the subsistence economy and the ways of acquiring the raw material, will inform us
about the context of the production and its impact on the economy. The conclusion attempts to
approach the economic system as it emerges from production and trade activities. In this way it
contributes to the debate on the extent of the socio-economic transformations that affected the
neolithic societies in the course of the IVth and IIId millennia B.C.

Key words : finery, Late Neolithic, Artenacien, Central Western France, shells, technical system,
specialisation.
retour
sommaire
Résumé

A travers l’exemple de la parure néolithique, cette étude aborde le problème de l’émergence de


formes de productions spécialisées. Un centre de confection de perles discoïdes en coquillage,
fouillé de façon extensive, va nous permettre de mieux cerner les différentes facettes de cette acti-
vité. L’étude des chaînes opératoires et du système technique nous renseignera sur le degré de
spécialisation technique des personnes impliquées dans ce processus. Les données disponibles sur
l’organisation spatiale de la production, sur la diffusion des produits finis mais aussi sur l’écono-
mie de subsistance et les stratégies d’approvisionnement en matières premières, nous renseigne-
ront sur le contexte de la production dont il est possible de cerner l’impact économique. La conclu-
sion tente d’approcher le système économique qui transparaît au travers des activités de produc-
tion ou d’échange, apportant ainsi sa contribution au débat sur l’importance des transformations
socio-économiques qui ont affecté les sociétés néolithiques au cours des IVe et IIIe millénaires
av. J.-C.

Mots-clés : parure, Néolithique final, Artenacien, Centre-Ouest de la France, coquillages, système


technique, spécialisation.

suite
LANGUE
ANGLAISE

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