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Le gardien a laissé son camp

Josué MORFE

L’ancien président Jovenel Moïse était l’un des présidents le plus naïf que la république n’ait
jamais connu, après 7 février 1986. A part le peuple, Pour plus d’un, l’opposition, le PHTK,
l’oligarchie et l’international le considéraient comme un anolis portant les pantalons d’un iguane.
Il l’avait lui-même déclaré qu’il n’était pas chef en suivant son regard. Il était un golem. Jovenel
ne savait pas que pour tromper son rival, tout artifice était permis, sauf la menace. L’ancien
président assassiné lâchement paraissait souvent vertueux quand il parlait de ses rivaux ou plus
précisément ses anciens amis.

Je déplore cet acte odieux. La république ne mérite pas un tel scenario. Tout le monde n’est pas
sans savoir qu’en suivant les regards de l’ancien président Moïse, qu’il n’était autre que le gardien
du système économique, politique et social. Je ne suis pas trop callé en foot, mais ça commence à
me foutre en rogne. Savez-vous tout ce qui peut se passer quand un gardien laisse son camp?

Question pour un champion. Le camp de Jovenel était-ce :

- Le peuple?
- Ses amis (anciens et nouveaux)
- Ses courtisans ?

A vous de répondre. Vous comprenez. (“nou pa egare”)!

La mort de Jovenel était prévisible quelle que soit la réponse. Jovenel avait choisi son camp. Au
micro, il était du côté du peuple. Off mike, semblerait qu’il était dans l’autre camp. Ce gardien
n’avait pas de conviction. Il faisait semblant de ne pas savoir qu’il y avait des joueurs qui ne
voulaient plus rester à cirer le banc.

La mort de Jovenel, un scandale qui soulève des scandales. Luttes entre politiciens, journalistes,
…Même avant l’arrivée d’un thanatopracteur (kòk mò). Les journalistes ont du pain sur la planche.
Je souhaiterais qu’ils vont jouer leur rôle à tour de rôle ! En tout cas, ils sont libres et rois avec
leur micro, ils sont également libres de choisir « En tout deux rôles ou en tout des rôles »

- Quel est le rôle d’un journaliste?


- Je ne sais pas!
- On voudrait demander, le rôle d’un journaliste haïtien?
- Ah, là tout le monde peut répondre. Le rôle d’un journaliste haïtien, c’est dire tout ce qu’on
veut, rentrer dans tous les dossiers de la république, interférer, rendre justice, minimiser
son confrère, dire des mensonges.

Jovenel a choisi, son camp et sa fin. Du fait qu’il dirigeait sans conviction, ne veut pas dire qu’il
n’avait pas la pleine conviction que la prison l’attendait. Le golem, n’a pas su imiter le père de la
patrie, pour dire “Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays”.
Son objectif était sauver sa peau et celle des dilapidateurs du fond Pétro Caribe. Il n’a pas voulu
aller en prison, il avait peur. Peur d’être empoisonné, d’être assassiné, peur d’être tué. Il avait,
peut-être, peur d’être même exilé. Ce qui serait sa seule chance de rester en vie, ce soit disant
patriote. Il pensait au complot.

Grandpa (le peuple) assis sur son siège, avec sa pipe, sans piper mot. Pourquoi ce silence, de
Grandpa?

Grandpa a trop vu, trop entendu, trop subi (les massacres de Lasaline, de Bel’Air, de bas Delmas,
de Delmas 32, de Christ-Roi, de Carrefour Feuille, de Cité Soleil, …), il n’a pas la force de dire
un mot. Grandpa reste comme un volcan en sommeil.

Attention! A force de ne pas piper mot, il accumule une grosse rancune envers les politiciens et
les oligarques. Et cette rancune peut s’éclater tôt ou tard. C’est prévisible!

Dans la Grand’Ance, quand la queue d’un cerf-volant passe par le “contrat” (lapatèt), on dit que
le cerf-volant est “bannann”. le choix le plus évident pour un tel cerf-volant est de s’accrocher à
un arbre. Le “nègre Bannann” était bannann lorsqu’il disait “Ti rès la, se pou pèp la”.

On a entendu dire, qu’on sait qui a mangé le chat. En tout cas, pas moi, pas Grandpa, pas même
les “kaka kleren” qui sont au Champs de Mars, près du Palais National. Le chat est mort parce
qu’il était têtu. Pour comprendre, demandez aux colombiens, aux vénézuéliens, aux américains et
à Grandpa. Bien que, je ne pense pas que Grandpa soit en mesure de dire quoique ce soit à ce sujet.

Ne savez-vous pas que la vie est comme un jeu de hasard. Celui qui joue mal, risque de tout perdre?
Tout le monde sait que le Bonheur est une question de choix. Les gens du Grand Sud, les familles,
les étudiants, les écoliers prêtaient et prêtent encore les mots du défunt bâtonnier de l’ordre des
avocats pour dire: “ le pays n’est ni administré, ni dirigé”.

Grandpa disait toujours: “Le premier qui te traite de cheval met-lui ton poing dans la gueule, le
second qui te traite de cheval traite-le de con, mais le troisième qui te traite de cheval, eh bien
là il est peut-être temps d’aller te payer une selle”.

Si le gardien laisse son camp, imaginez le score du match.

Impérativement, des fois on prend de mauvaises décisions pour aller au bon endroit. Le gardien
prétend prendre de bonnes décisions pour aller au bon endroit, malheureusement son champ de
vision était trop étroit, pour surveiller les amis qui l’ont frappé, qui l’ont mis à côté, qui ont reçu
des poignées de sel comme étant des loups-garous,…

L’ancien président, le naïf, se montrait à eux gratuitement toute la semaine. il pensait qu’ils
paieront pour venir le voir le week end. Pauvre diable, il ne savait pas qu’il n’était pas une célébrité.

“Django prépare ton départ”. Le troisième film que Tom Malè souhaitait voir. Malheureusement,
Tom Malè n’a pas cette chance et dans ce film, dans toutes les séquences, la préparation du départ
de Django n’a pas été remarquée. Il est parti, sans trompette, ni tambour, même ses chiens n’ont
pas abroyé, on l’a forcé mortellement. Peut-être une quatrième épisode s’annonce !”Justice pour
Django”

Haïti, pays d’opportunités. Les opportunités semblent être la signature de notre chère Haïti. Après
le 12 janvier 2010, la nuit du 6 au 7 juillet 2021 ouvre la voie à de nouvelles opportunités pour
reformer l’Etat, du fait que toutes les institutions régaliennes sont toutes à genoux.

L’opportunité s’ouvre encore à Haïti, pour former un gouvernement de salut public, avec les forces
vives de la nation, sans l’international. Le “chita pale est salvateur pour Haïti”.

Pour répéter Dessalines: “Nous avons osé être libres, osons l’être par nous- mêmes et pour nous-
mêmes”

Tout en déplorant l’insécurité qui sévit dans le pays depuis tantôt trois ans, je présente mes
sympathies aux familles des victimes de kidnapping, d’insécurité de toute sorte. Elles vont
particulièrement à l’endroit de la famille présidentielle, Moïse.
Le gardien a laissé son camp. Le gardien aurait dû être à côté de Grandpa (le peuple), mais il a
choisi son camp. Il ne savait pas que des fois, partir vaut mieux que d’aller trop loin!

Haïtiens, soyez des gens de conviction. Vous serez trahis ou incompris. Ils vont vous détruire ou
même vous tuer avec leur langue, leur machine à médire. Bon nombre est passé par là. Ils sont des
traitres et ils sont très dangereux. Ils vont le faire par peur ou par méchanceté. Beaucoup de ceux
qui prétendent être vos amis ne sont pas de vrais. Même les animaux sont beaucoup plus vrais
qu’eux parce que ces derniers montrent leurs dents avant même qu’ils mordent.

Retenez ceci: “Même si vous êtes seul et que personne ne vous suit, défendez toujours ce qui
vous paraît juste”. Défendez votre camp! défendez votre pays!

Josué MORFE, citoyen..

16 juillet 2021.

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