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Les espaces intermédiaires, un état des lieux raisonné

Amélie Flamand
Institut d’Urbanisme de Paris - université de Paris XII Centre de Recherche sur l’Habitat - UMR
LOUEST
amelie.flamand@paris-valdeseine.archi.fr

Résumé

La crise des grands ensembles, et plus particulièrement la difficile gestion de leurs abords, semble
avoir révélé le caractère problématique de l’organisation du rapport public/privé. Ce sont ainsi les
espaces entre rue et logement qui motivent cette recherche, dans la mesure où ils mettent en scène et
nous informent sur la façon dont la société envisage le rapport entre individu et collectif. C’est à partir
d’un état des lieux raisonné, d’une lecture et d’une analyse de textes ayant trait de près ou de loin à
ces espaces, que nous interrogeons ces lieux denses et complexes : ils relèvent du domaine de
l’habitat, mais pas seulement ; ils participent du quotidien tout en y échappant ; ils rendent possible
l’expression de la familiarité et de la solennité ; ils opèrent le passage entre l’intime, le domestique et
le politique ; ils accueillent l’individu tout comme le collectif. La spécificité des espaces
intermédiaires tient ainsi dans cette conjonction singulière qui permet de penser ensemble des
sphères, des échelles et des logiques, spatiales et sociales, souvent et à priori séparées. S’intéresser
aux espaces intermédiaires, c’est, en effet, poser la question du lien, non pas du "pourquoi le lien",
mais bien plutôt du "comment se fait le lien".

Introduction

La crise des grands ensembles, et plus particulièrement la difficile gestion de leurs abords, semble
avoir révélé le caractère problématique de l’organisation du rapport entre espace public et espace
privé, entre espace urbain et espace domestique. Les politiques de « réhabilitation », de
« requalification urbaine » et plus récemment de « résidentialisation » lancées pour palier les défauts,
les erreurs, les carences des conception et constructions en matière de logement, ont ainsi voulu
s’attacher aux notions de seuil et d’espaces de transition. Posant, pour certains, la question de la
relation entre les différentes sphères urbaines et architecturées en termes sécuritaires, ces opérations
nouvelles d’aménagement soulignent pourtant avec acuité le caractère complexe, ambigu et
conflictuel des espaces entre rue et logement. La récente loi de sécurité intérieure [1] de l’ancien
ministre de l’intérieur, M. Nicolas Sarkozy, votée en février 2003, participe de ce même mouvement
de stigmatisation des parties communes, et notamment des halls d’immeuble et cages d’escalier.
Ce sont ainsi ces espaces entre rue et logement qui motivent cette recherche, non pas en tant qu’objet
en soi, mais dans la mesure où ils mettent en scène et nous informent sur la façon dont la société
envisage le rapport entre individu et collectif. Nous nous proposons ainsi de présenter ici un état des
lieux raisonné sur la question de ces espaces entre rue et logement, à partir d’une lecture et d’une
analyse de textes ayant trait de près ou de loin à ces espaces. L’appréhension de ce corpus, qui balaie
un champ assez large, pluridisciplinaire, un temps relativement long, de la moitié du XIXème siècle à
nos jours, et comprend aussi bien des textes issus de la production savante et technique, que des
textes concernant la conception et la production architecturale, ainsi que des rapports de recherche et
travaux attachés au suivi d’opérations, de construction ou de réhabilitation, au vécu des habitants et
aux modes d’habiter, doit nous permettre de mieux cerner cet objet protéiforme et d’en ébaucher ses
caractéristiques majeures. Par une analyse critique de cette production diversifiée, il s’agit de mettre
en évidence les étapes de la formation de la notion « espace intermédiaire », la construction du regard
sur ces entre-deux et de mettre à jour les idéologies et théories sous-jacentes.

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Les seules questions de vocabulaire, de dénomination et de terminologie, mettent en lumière le
caractère flou, incertain et complexe de ces espaces, tant du point de vue des pratiques que des
analyses qui en sont faites. L’emploi du concept d’« espace intermédiaire » est relativement récent et
reste encore limité à un cadre restreint de spécialistes de la ville. Il suffit d’interroger la banque de
données Urbamet pour constater le faible nombre de travaux où les espaces entre rue et logement
apparaissent sous cette dénomination spécifique. En ce qui concerne le Dictionnaire de l’urbanisme
et de l’aménagement de Pierre Merlin et Françoise Choay, il ne présente, dans ses trois éditions
successives de 1988, 1996 et 2000, aucunes entrées pour « espace intermédiaire », et à « espace
ouvert » les auteurs nous renvoient à « espace vert ». Ainsi, les espaces intermédiaires sont évoqués
dans le cours de l’article « espace public » dans les termes suivants : « Entre l’espace public et
l’espace privé proprement dits, l’architecture et l’urbanisme distinguent en outre, souvent, des espaces
"intermédiaires ", surtout en matière d’habitat. Ainsi, on qualifie par exemple d’espace "privatif " un
espace réservé à l’usage d’un particulier, sans lui appartenir ; d’espace "collectif" ou d’espace "semi-
public", un espace réservé à un usage de voisinage. [...]. Mais ces deux types de lieux ne
correspondent en général pas à des notions juridiques précises. » [2] ; ce sont en somme des lieux qui
n’ont de réalité que par les usages qu’ils accueillent, qui ne semblent pas devoir bénéficier d’une
reconnaissance officielle, institutionnelle, étant donné leur statut juridique inexistant. Deux ouvrages
récents fournissent une entrée à « espace intermédiaire ». Ainsi, dans Espace urbain, vocabulaire et
morphologie, la définition proposée fait explicitement référence aux qualités architecturales de cet
espace de transition, puisqu’il s’agit de « l’espace aménagé de façon à répondre aux exigences du
rapport public-privé. Il s’agit généralement d’espaces privés visibles de l’espace public (balcons,
couvertures en terrasse, etc.) ou d’espaces de distribution intérieure comme les parties communes des
immeubles, situés entre l’espace privé de l’appartement et l’espace public. » [3]. Alors que la
définition proposée dans le Dictionnaire de l’habitat et du logement s’attache à une lecture plus
anthropologique et sociologique de ces lieux, « Zone "entre-deux" qui donne sens et qualités à
l’espace du logement » invoquant comme grille d’analyse « l’analyse des seuils et des rituels de
passage » [4] ; les espaces intermédiaires participent de ce point de vue principalement à la
construction du chez-soi dans un rapport individuel de l’habitant à l’espace.
Ainsi, la terminologie « espaces intermédiaires » n’apparaissant que de façon récente et non
systématique, on trouve pour évoquer ces lieux de transition une multitude de termes, de qualificatifs
et d’expressions qui tentent de désigner ces espaces ambigus, soulignant, tour à tour, leur statut
juridique, leur spécificité formelle ou leur qualité d’usage. Les espaces intermédiaires deviennent au
fil des écrits, des articles, des rapports, des recherches, des programmes et projets d’architectes, les
parties communes, les espaces collectifs, les espaces extérieurs, les espaces extérieurs collectifs, les
espaces libres, les espaces libres collectifs, les espaces hors logement, les dégagements, les extérieurs
du logement, les espaces verts, les espaces publics de proximité, les espaces semi-privés semi-
publics, les espaces de transition, les articulations, les annexes du logement, l’interface ville-
logement, les abords du logement, le sas, ou bien encore les prolongements du logis (on reconnaîtra
ici le vocabulaire corbuséen). On constate toute l’ambivalence de ces expressions, dans la mesure où
leur sens est fonction du contexte historique, théorique et idéologique, dans lequel elles sont
employées, du point de vue adopté par l’auteur. De fait, ces espaces ont peu fait l’objet d’approches
spécifiques ; ils n’apparaissent ainsi bien souvent que de façon secondaire par rapport à une
problématique plus générale. On s’y intéresse mais à l’occasion d’une recherche plus large sur un
type architectural, tels que l’immeuble à cour ou le grand ensemble, sur les questions de mode de
gestion d’ensembles résidentiels, la copropriété notamment, ou bien encore sur les formes de
sociabilité et les relations sociales. Les données concernant les espaces intermédiaires paraissent ainsi
multiples, diverses, éparpillées, fragmentées et fragmentaires. Seuls quelques travaux montrent un
intérêt particulier pour ces entre-deux ; l’ouvrage RAYMOND (Henri), HAUMONT (Nicole),
Habitat et pratique de l’espace. Etude des relations entre l’intérieur et l’extérieur du logement, Paris,
I.S.U., 1973, a ainsi ouvert de nouvelles pistes de recherche, et les rapports produits dans le cadre de
l’appel d’offre de la Mission du patrimoine ethnologique, Direction de l’architecture et du patrimoine,
« Entre public et privé, les rapports de cohabitation et les usages des espaces communs dans les

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ensembles résidentiels », 2001, et notamment, MOLEY (Christian), Entre ville et logement, en quête
d’espaces intermédiaires, Paris : Ecole d’architecture Paris-La Villette Ministère de la
culture/D.A.P.A./Mission du patrimoine ethnologique, mai 2003, participent, plus récemment, de ce
même mouvement.

Des lieux (de préoccupation) récents : le XIXème siècle, un


tournant

Le XIXème siècle, et plus particulièrement la 2ème moitié, nous semble apparaître comme la période
au cours de laquelle émerge la question de ces espaces à l’articulation entre rue et logement, dans la
mesure où s’enchevêtrent et se conjuguent alors trois processus fondamentaux.
C’est, tout d’abord, dans le contexte de densification urbaine, lié au développement industriel, que
s’opère l’avènement de l’organisation et de la distribution de l’appartement moderne, mais également
de la structuration et la spécialisation nouvelles de l’immeuble, et de l’espace urbain. Ainsi nombreux
sont les auteurs [5] qui mettent en évidence la codification architecturale et urbanistique des
pratiques, qui conduit à une distinction rigide des sphères, publique/ privée [6]. Elle s’exprime tout à
la fois dans la structure et l’organisation du logement, mais on la retrouve aussi dans l’espace urbain,
dans la mesure où les différents lieux de la ville eux-mêmes se spécialisent sous la forme d’une part
d’un espace de la représentation, de la mise en scène, des activités, et d’autre part, sous la forme de
lieux de la vie familiale, conjugale, protégée du monde extérieur. Ainsi, cette spécialisation des
espaces, cette autonomisation des sphères publique/privée, participent à la transformation progressive
de la relation dehors/dedans. Principes que l’on retrouve à leur paroxysme dans l’architecture
moderne à travers le concept de zoning et dans la démarche de « libération » vis à vis des contraintes
d’alignement, de rapport à la rue, de parcellaire ancien, de hiérarchie, entraînant la négation des
relations entre l’immeuble et son environnement, son contexte. C’est parce que la relation entre
espace public et espace privé tend à se muer en indifférence, voire en affrontement, que se pose la
question de leur articulation.
Par ailleurs, la période fin XIXè-début XXè siècle est marquée par une attention nouvelle portée sur
le développement et la croissance des villes, qui se traduit d’ailleurs par l’émergence d’une
discipline, l’urbanisme. Pris entre la volonté d’accompagner l’étalement urbain et la volonté de créer
ex nihilo des quartiers, voire des entités autonomes, morceaux de villes, les réformateurs développent
des formes urbaines inédites, lotissements, villas, cités, cités-jardins, cités ouvrières, patronales [7],
Autant de formes qui posent la question du rapport à la ville et de l’insertion urbaine. S’agit-il de
zones strictement résidentielles ? intégrées ou en retrait, protégées ? Les espaces entre rue et
logement, les voies secondaires, impasses et allées sont-ils conçus comme un espace protecteur ou de
transition ? Quel est leur statut, privé ou public ?
D’autre part et enfin, c’est au XIXè siècle que se développe l’idée de la nécessité de « loger le
peuple » [8], entraînant une réflexion sur les formes architecturales et urbaines à donner aux couches
populaires. Mais si l’habitat individuel a les faveurs des réformateurs, étant donné sa capacité
supposée à inculquer le goût de la propriété, du chez soi, des joies de la famille, c’est pourtant
l’habitat collectif qui sera le plus développé. Fruit de décisions d’ordre économique et pragmatique,
l’adoption de l’immeuble plutôt que de la maison, ne fait pas renoncer réformateurs et architectes aux
principes moraux et hygiénistes, soit limiter le nombre de logement desservis par cage d’escalier et
paliers, aération et ensoleillement de ces « prolongements de la rue » [9], afin d’éviter contacts
interpersonnels et risques d’épidémie.
Dans ce contexte, le XIXè siècle est marqué par la quête de la « bonne » forme ; recherche
architecturale, formelle, esthétique, permettant de concilier la mise en œuvre d’une interface entre
public/privé avec les exigences hygiénistes. Ainsi, tout un pan des projets, réflexions et analyses a
trait à la façade ; attention qui s’exprime sous l’angle juridique (décrets et lois sur percements et

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saillies), mais également sous l’angle architectural (pour exemple, en 1897, la Ville de Paris lance un
concours de façade). La façade est d’ailleurs un motif architectural récurrent que l’on retrouve dans
les débats contemporains. La question de la « bonne » forme des lieux du collectif suscite également
un intérêt croissant ; la coursive focalise les débats, apparaissant comme le lieu de tous les dangers,
moraux et politiques ; forme d’ailleurs qui fera un retour dans la production architecturale d’après-
guerre, dans la mesure où, précisément, on l’imagine porteuse de promesses de sociabilité. Mais la
cour rassemble peut-être le plus grand nombre de travaux ; elle fait en effet l’objet d’une attention
particulière [10] : se multiplient les règlements concernant sa taille, sa fonction, et son rôle. A
l’articulation entre prescriptions hygiéniques, esthétiques et transformations parcellaires, elle joue un
rôle essentiel dans les transformations architecturales et urbaines à l’œuvre [11].

Le XXè siècle à l’écoute des habitants : pratiques et


symboliques des espaces intermédiaires

C’est dans le contexte de l’émergence de la sociologie urbaine (française) et de la critique des grands
ensembles qu’une attention nouvelle et renouvelée est portée aux espaces intermédiaires. L’Habitat
pavillonnaire [12], ouvrage de référence, publié en 66, introduit une réflexion sur le sens, le rôle, la
terminologie (« espace de transition » et « espace de renvoi » ) et donc l’importance, de ces espaces
entre rue et logement à partir de l’analyse du mode de vie pavillonnaire. En effet, ces entre-deux de
l’habitat individuel, contrairement à ceux proposés dans le grand ensemble, sont un des lieux où
prend place et s’exprime le processus d’appropriation, nécessaire à la constitution de l’habiter plutôt
que de l’habitat [13].
Ainsi, ce sont moins les formes architecturales, l’esthétique et les injonctions éducatives qui priment
dans cette perspective, que les pratiques des habitants, la représentation qu’ils s’en font, et leurs
dimensions symboliques. L’échelle appréhendée et investie par la sociologie et l’anthropologie est
plus grande ; on s’attache certes à des lieux, mais surtout peut-être à des dispositifs, de fermeture
(clôture), de mise en scène (nains de jardin), de marquage de l’espace (paillasson). Dans l’ensemble
des travaux consacrés à ce processus de construction du chez-soi et des « territoires de
l’intimité » [14], la porte [15] est une figure récurrente. Elle apparaît comme l’emblème du rituel du
seuil, dans la mesure où elle symbolise le mouvement dialectique de l’intérieur vers l’extérieur, avec
ses multiples positions, ouverte, entrouverte, fermée, cadenassée, et cette gradation ritualisée qui
permet tout à la fois la séparation [16] (espace public/privé ; étranger/invité ; représentation
social/intimité), la mise à la marge (celui, qui en chemin, n’est plus ni dans la rue, ni dans le
logement) et l’agrégation (l’étranger devient invité, acquiert un statut nouveau).
Il s’agit de ce fait d’observer les rapports établis entre un individu et son espace : les espaces
intermédiaires du collectif, et du grand ensemble en particulier, n’apparaissent que comme des espace
définis par défaut, défaut d’appropriation et d’individualisation. Les « espaces de transition »
retiennent dans ce contexte l’attention des chercheurs, puis celle des architectes ; ces espaces de
prolongement du logement, sous la seule autorité de l’habitant, lui permettent tout à la fois
d’organiser la dialectique public/privé et de mettre en œuvre ce processus d’appropriation nécessaire,
peu contrecarré par un collectif contraignant. Dans l’ouvrage Habitat et pratique de l’espace : Etude
des relations entre l’intérieur et l’extérieur du logement [17], ne sont étudiés que les espaces
privatifs, la fenêtre, la porte fenêtre, le balcon et la loggia ; le seul lieu collectif évoqué étant la
coursive, d’ailleurs présentée comme un « pseudo-balcon » parce que peu, voire pas, appropriable. De
même, les « espaces de renvoi », lieux du sale, du bricolage, et du désordre, sont principalement
analysés comme des espaces définis par défaut dans le logement collectif ; trop peu nombreux, trop
petits, mal conçus, les espaces de renvoi nécessitent de la part des habitants une capacité d’adaptation
et de détournement de l’espace donné. Le parking est ainsi un espace de renvoi symptomatique ; lieu
de « squat », de bricolage, il accueille un ensemble de pratiques non prévues, participant, de façon
inattendue à le transformer en un terrain potentiel d’appropriation [18].

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Mais les espaces intermédiaires ne permettent pas seulement l’élaboration de la relation de l’habitant
à son espace de l’habiter, ils apparaissent également comme le cadre et le support d’une sociabilité
particulière : les relations de voisinage. Ces entre-deux participent ainsi d’un enchaînement
d’échelles, d’un continuum de supports de sociabilité entre la ville, le quartier et le logement ; ils ne
semblent pas fonctionner comme une échelle en soi, clairement définie (on ne sait jamais de quels
lieux on parle), dans la mesure où l’intérêt porte plus sur les formes de sociabilité que sur
l’articulation formes spatiales-lien social. Ce sont ainsi notamment dans ces espaces collectifs que
prennent place les relations de voisinage affinitaires, entre individus homogènes socialement [19].
Les conflits, suscités bien souvent par la confrontation de populations, distantes socialement [20],
dans des espaces à propos desquels il s’agit précisément de trouver un consensus, n’en sont pas moins
considérés comme une forme de sociabilité. Ainsi, les espaces intermédiaires sont ici considérés
comme un des lieux d’expression et de confrontation des habitus, de classes ou de groupes sociaux,
pour lesquels l’enjeu est de trouver la bonne distance, entre familiarité et distance, entre négociation
et conflit.

Des lieux au cœur de la crise

L’entrée par la question des grands ensembles fournit une bonne partie des écrits, ayant trait, de près
ou de loin, aux espaces intermédiaires. Ces travaux, rapports de recherche, mais aussi comptes rendus
et préconisations de professionnels, d’organismes bailleurs, et analyses d’architectes et urbanistes,
font apparaître ces entre-deux comme des lieux révélateurs de dysfonctionnements. Ainsi, bien
souvent la crise des grands ensembles semble contenue et résumée dans la crise des espaces
intermédiaires ; en effet, les diagnostics de dysfonctionnement de cette forme urbaine et architecturale
marquée par l’empreinte du mouvement moderne font bien souvent état de ces espaces définis et
présentés par défaut, défaut de dénomination (espace public, libre ou vert, espaces semi-publics), de
délimitation (où commence l’espace public à proprement dit, l’inconsistance du processus de
gradation du plus public au plus privé en l’absence de rue), de propriétaire (qui est responsable,
bailleur, commune ?), de sens, de fonction, de rôle, qui rendent difficile, voire impossible, pour
certains tout processus d’appropriation menant parfois à l’anomie. On y recense alors les
détournements et pratiques illicites et illégales : squats de jeunes dans les halls, viols collectifs ou
tournantes dans les caves, trafics en tous genres dans les parkings. Ainsi, les nombreux travaux se
proposant de remédier aux carences et défauts des grands ensembles passent par des interventions sur
ces espaces en pieds d’immeubles ; de la même façon, les différents volets de réhabilitation lancés par
les politiques publiques se sont progressivement déplacés d’interventions sur le bâti, les
appartements, vers les espaces communs, collectifs, extérieurs. [21]
Mais c’est bien souvent la question de la gestion et de l’entretien de ces parties communes qui pose
problème pour les bailleurs sociaux et les copropriétés en difficulté ; dans un contexte où l’argent
manque, il s’avère d’autant plus difficile de trouver les fonds nécessaires pour des espaces, des lieux
où l’autre est vécu comme une contrainte, comme un frein à l’expression de ses pratiques et modèles
culturels. Les espaces intermédiaires tendent à devenir des espaces de renvoi, où prend place tout ce
que l’on rejette de la sphère privée, ordures comme activités impropres et inappropriées, et à
apparaître comme le symptôme d’une dégradation sociale et formelle.
Dans ce contexte, le hall d’entrée focalise l’attention ; il est le lieu par excellence des pratiques
réprouvées, jugées déviantes et problématiques. Pourtant, ils font l’objet, de la part des bailleurs
sociaux tout particulièrement, d’attentions multiples depuis plusieurs années. Ainsi, selon les
pratiques, l’intervention sur les halls d’entrées, des tours et des barres, participe d’un travail plus
important sur un ensemble résidentiel, ou bien la réhabilitation de la tour, de la barre, consiste
précisément et uniquement dans la réhabilitation du hall. Les préconisations et réalisations rentrent
dans les moindres détails : matériaux de revêtement, éclairage, système de sécurisation, décor (miroir,
plantes vertes, place des boites aux lettres...). Rien n’est laissé au hasard dans cette entreprise (dans
laquelle les architectes ne sont pas en reste [22]) de sécurisation et de réhabilitation formelle et

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sociale [23], dans la mesure où le hall fait figure de vitrine de l’ensemble résidentiel et de ses
habitants.
Entre-deux stratégiques donc, à l’articulation entre le privé et le public, les espaces intermédiaires
apparaissent tout à la fois comme lieux de contrôles et lieux contrôlés. En effet, ces lieux pas encore
totalement du domaine de l’intimité tout en touchant à la vie privée permettent une intrusion du
groupe, de la société, du politique dans la vie privée de l’habitant, par l’imposition notamment du
modèle panoptique [24]. Ainsi, les espaces communs du logement collectif sont vus, pour certains
auteurs travaillant sur le XIXè, comme un des espaces d’expression de la contrainte et de
l’encadrement qui pèse sur les ouvriers, comme un des lieux d’imposition du modèle bourgeois « du
bon habiter » . Cependant le développement récent de la domotique montre que les techniques de
surveillance par caméras et chaîne de télévision interne servent tout autant à repérer les intrus, à
informer le bailleur des dysfonctionnements, qu’à entretenir une auto-surveillance entre habitants,
frôlant parfois le voyeurisme [25].
Et c’est peut-être le personnage de la concierge, qui se transforme progressivement dans le courant du
XXè siècle en gardien d’immeuble, qui symbolise ce rôle ambigu : la concierge dont le rôle est en
même temps de contrôler les allers et venues des étrangers, de repérer les intrusions sur son territoire,
mais également de surveiller les bonnes mœurs de ses habitants, et de faire respecter le règlement
intérieur. Aujourd’hui cette double facette perdure, le gardien d’immeuble, installé dans un local ou
un logement stratégiquement positionné, est l’interface entre bailleur et habitants ; une grande partie
de ses fonctions a ainsi trait à la vie de l’ensemble résidentiel, à son fonctionnement interne, même
s’il reste un des acteurs de la sécurité du groupe résidentiel, puisque les bailleurs semblent revenir sur
le principe du tout électronique [26].
C’est dans ce contexte de dégradations et de quête de dispositifs sécuritaires, que le procédé dit de
résidentialisation émerge. Opération qui touche précisément à la question de ces espaces
intermédiaires, dans un souci, pour les tenants, de contribuer à l’élaboration d’un collectif résidentiel
identifié à un territoire bien délimité, constitué notamment par un ensemble d’espaces intermédiaires
bien définis (certains tentent de définir le « bon gabarit résidentiel » [27]). Il s’agit, d’offrir, outre une
critique de l’architecture moderne, des réponses pragmatiques et opérationnelles. Les partisans
distinguent de ce fait la résidentialisation de la simple fermeture. L’ambition affichée est plus
grande [28] : restructurer et hiérarchiser l’espace, redonner repères et orientation ; mais aussi veiller à
clarifier les systèmes d’entrée, de l’adressage, travailler à mettre en relation espace résidentiel et
espace public, en réintroduisant la rue. Les opposants dénoncent, quant à eux, ce qu’ils estiment être
une entreprise strictement sécuritaire vouée à restreindre, par les formes, par l’installation de clôtures,
et de systèmes toujours plus complexes de codes, digicodes, interphones, les potentiels de sociabilité
que recèlent un certain nombre de formes urbaines, d’espaces en creux, qui laissent place à
l’imagination, aux pratiques non prévues, espaces de possibles ; avec la crainte que cette logique
sécuritaire poussée à l’extrême n’aboutisse au développement de « gated communities » à la
française.

Des lieux d’expérimentation

Ces lieux, au caractère flou, aux contours mal définis, au statut incertain, laissent libre cours, dès le
XIXè siècle aux expérimentations et aux tentatives en tous genres. Expérimentations mises en œuvre
tout particulièrement dans le cadre de la production publique, reflétant et traduisant l’image de la ville
promue, de la vie sociale souhaitée, des modes de cohabitation envisagées. C’est donc bien la
thématique du « vivre ensemble » qui parcourt XIXè XXè siècle : quels espaces communs, sinon
collectifs, pour quelle(s) relation(s) entre l’individu et le collectif d’habitants, le collectif résidentiel ?
Quelle forme doit prendre cette relation : le collectif au service de l’individu ? l’individu valorisé vis
à vis du collectif ? un collectif communautaire ?

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Ainsi, pour certains, utopistes, réformateurs et architectes « progressistes » [29], l’enjeu est bien de
proposer aux individus-habitants un modèle de société à petite échelle (Fourier), un ensemble
résidentiel autonome et autosuffisant (Godin, Le Corbusier), dans lesquels l’association collective est
mise au service de l’individu. Les espaces communs et « prolongements du logis » y relèvent des
fonctions de circulation, de service et de commerce, et non de support communautaire ; les
propositions et innovations proposées tirent, dans cette perspective, leur référence de la ville
traditionnelle, on parle de cours, galeries et balcons chez Godin [30] et de rue intérieure chez Le
Corbusier, qui développe davantage encore la dimension individualisée de l’espace. En effet, il insiste
dans son projet d’immeuble-villas (puis d’unité d’habitation) sur le caractère autonome des villas
constitutives de l’immeuble, par le biais notamment des jardins strictement privatifs. [31]
Les années 70, marquées par un double mouvement de critique des grands ensembles et de
renouvellement de la conception et de la production architecturale, voient se développer une réflexion
sur les formes susceptibles d’accueillir et de produire des pratiques et des formes nouvelles de
sociabilité. Pris entre les demandes d’habitants, rapportées dans les travaux de sociologues, en matière
d’appropriation et d’individualisation de l’espace, et le souhait de voir s’ancrer des relations sociales
développées, riches, nombreuses, les architectes tentent d’offrir des formes architecturales et
urbaines, qui rendraient possible ces attentes contradictoires. Ainsi, les concours d’architecture lancés
alors, fruits d’une démarche politique volontariste, tels que Modèles Innovation, PAN puis
EUROPAN, ont le souci de produire de « l’habitat intermédiaire », afin de sortir des travers du grand
ensemble répétitif, monotone, et d’introduire les qualités de l’habitat individuel dans l’habitat
collectif. Les espaces intermédiaires proposés sont, dans ces projets, soit des espaces privatifs
extérieurs, de transition, du type loggias, balcons, et terrasses (comme dans le projet « Maisons-
Gradins-Jardins », d’Andrault et Parat (1973) qui offre « des espaces extérieurs privatifs représentant
25 à 30% de la surface du logement » [32]) ; soit des propositions d’espaces et de lieux perçus
comme porteurs de sociabilités. Il en est ainsi des réalisations en ville nouvelle et des expériences
d’habitat auto-géré, dans lesquelles les projets architecturaux mis en œuvre multiplient les
circulations, les lieux de rencontre afin d’offrir un cadre aux relations de sociabilité du collectif
habitant, si ce n’est de les susciter. « Les plans-masse autogérés ont la caractéristique d’être largement
desservis par des coursives, des passages couverts, des halls qui multiplient des possibilités de
relation entre les habitants. Il y a toujours plusieurs façons d’aller d’un point à un autre. S’ajoutent à
cela les locaux et espaces communs. Au centre de gravité ou à l’entrée du groupement se trouve un
grand local capable d’abriter les grandes réunions et les festivités. » [33]
Autant de recherches formelles, annoncées comme innovantes et expérimentales (REX), qui passent
par une relecture et une réinterprétation de figures de la ville ancienne, et sont mises en œuvre dans le
cadre du logement social tout particulièrement. Ainsi, dans l’opération de rénovation du quartier
Saint-Denis Basilique, si la référence formelle affichée est celle de l’îlot, il semble que les architectes
responsables des différents quartiers n’ont eu pour objectif que de détourner la référence à l’îlot
traditionnel ; on y observe en effet l’inversion du rapport public/privé, par une multiplication des
ouvertures et des percements, dans le but de convier le public jusqu’à l’intérieur de l’îlot, et de
donner lieu à une mixité entre habitants et citadins valorisée. Pourtant, "De son propre aveu, B. Paurd
escomptait plus de convivialité et moins de repli sur soi, bien que le référent du pavillonnaire ait joué
un rôle ambigu dès sa réalisation. [...]l’objet de son regret c’est en fait cette perméabilité, cette fusion
du bâtiment et de la ville à laquelle résiste les habitants" [34].
Ainsi, on l’aura compris ces espaces entre rue et logement se révèlent être des lieux denses et
complexes, convoquant ensemble différentes échelles, spatiales et temporelles, différents acteurs,
différentes disciplines, et se situant au croisement de plusieurs logiques. Ils relèvent du domaine de
l’habitat, mais pas seulement ; ils participent du quotidien tout en y échappant ; ils rendent possible
l’expression de la familiarité et de la solennité ; ils opèrent le passage entre l’intime, le domestique et
le politique ; ils accueillent l’individu tout comme le collectif. Ces espaces apparaissent donc comme
des lieux de l’habiter, plutôt que de l’habitat, et nécessitent d’être appréhendés, nous semble-t-il,
comme des objets particuliers ; ce qui ne sous entend nullement qu’on puisse les considérer comme

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des objets autonomes et indépendants. Bien au contraire, nous avançons que la spécificité des espaces
intermédiaires tient dans cette conjonction singulière qui permet de penser ensemble des sphères, des
échelles et des logiques, spatiales et sociales, souvent et à priori séparées. S’intéresser aux espaces
intermédiaires, c’est, en effet, poser la question du lien, non pas du "pourquoi le lien", mais bien
plutôt du "comment se fait le lien". Ainsi nous intéressent ici le lien entre individus, la question du
rapport à l’autre, des liens sociaux, du modèle urbain et sociétal mis en oeuvre, du lien qui constitue
le collectif, du lien contraint, imposé, du lien choisi, électif, des lieux qui font lien, des supports du
lien, et donc également de la rupture du lien, de la scission.

Notes

[1] Le Monde, vendredi 14 février 2003, p.8


[2] MERLIN (Pierre), CHOAY (Françoise). Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement. Paris :
PUF, 1988, p. 274 ; 1996, p. 320-321 ; 2000, p. 335
[3] GAUTHIER (Bernard). Espace urbain, vocabulaire et morphologie. Paris : Editions du
Patrimoine, 2003, p.449
[4] BONNIN (Philippe). Espaces intermédiaires. In SEGAUD (Marion), BRUN (Jacques), DRIANT
(Jean-Claude), (dir.). Dictionnaire de l’habitat et du logement. Paris : Armand Colin, 2003, p. 148
[5] LOYER (François). Paris XIXe siècle. L’Immeuble et la rue. Paris : Hazan, 1987 PANERAI
(Philippe), CASTEX (Jean), DEPAULE (Jean - Charles). Formes urbaines, de l’îlot à la barre,
Marseille : Editions Parenthèses, 2004
[6] Relation nouvelle au regard des pratiques et modes d’habiter décrits dans FARGE (Arlette). Vivre
dans la rue à Paris au XVIIIè siècle. Paris : Gallimard folio histoire, 1979
[7] FREY (Jean-Pierre). Gestion de la main d’œuvre et réorganisation des pratiques de l’habiter :
1870-1930. Paris : Institut de sociologie urbaine, 1982
[8] FLAMAND (Jean-Paul). Loger le peuple. Paris : Editions la Découverte, 1989
[9] CHEYSSON (Emile). Le confort du logement populaire. Paris : Chaix, 1905
[10] La revue La construction moderne présente ainsi une rubrique intitulée « Cours et courettes »,
voir notamment le 10 février 1900, le 25 août 1900.
[11] MAZZONI (Cristiana). De la ville-parc à l’immeuble à cour ouverte, Paris 1919-1939. Thèse de
doctorat sous la dir. de M. Eleb (Paris 8). Lille : Editions Septentrion, 2002
[12] RAYMOND (Henri), RAYMOND (Marie - Geneviève), HAUMONT (Nicole), HAUMONT
(Antoine). L’Habitat pavillonnaire. Paris : Centre de recherche d’urbanisme, 1966
[13] les références majeures sont les concept d’habiter et d’appropriation développés par Henri
Lefebvre
[14] SERFATY-GARZON (Perla). Chez soi. Les territoires de l’intimité. Paris : Armand Colin, 2003.
[15] KAUFMANN (Jean-Claude) (dir.). La peur et la porte. Paris : Plan Construction-Ministère de
l’équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports, 1988
[16] VAN GENNEP (Arnold). Les rites de passage : étude systématique des rites de la porte et du
seuil, de l’hospitalité, de l’adoption, de la grossesse et de l’accouchement, de la naissance, de
l’enfance, de la puberté, de l’initiation, de l’ordination, du couronnement, des fiançailles et du
mariage, des funérailles, des saisons, etc. (1909). Paris, Picard, 1981
[17] op. cit.

8
[18] LEFRANÇOIS (Dominique). L’auto immobile. Représentations, usages et économies de la
voiture dans un grand ensemble. Les quartiers Nord d’Aulnay-sous-Bois. Mémoire de DEA, IUP,
septembre 1998
[19] COING (Henri). Rénovation urbaine et changement social. Paris : Editions ouvrières, 1966
CHALVON-DEMERSAY (Sabine). Le triangle du XIVème, des nouveaux habitants dans un vieux
quartier de Paris. Paris : Editions MSH, 1984
[20] CHAMBOREDON (Jean-Claude), LEMAIRE (Madelaine). Proximité spatiale et distance
sociale. Les grands ensembles et leur peuplement. In Revue française de sociologie, 1970, n°11
[21] "Détails : La réhabilitation". In Le Moniteur Architecture AMC, novembre 1990, n°16
[22] Entretien avec Henri Ciriani et Henri gaudin. In AMC, n°14, décembre 1986
[23] "Entrée d’immeubles. L’ouverture...", in HLM Aujourd’hui, n°20, 4ème trimestre 1990
[24] « Le palais étant éclairé toute la nuit, dans toutes ses parties, les galeries de circulation, en
particulier, sont visibles de l’intérieur des logements ; nul mouvement, dans les cours du palais, ne
peut se soustraire au centaines de fenêtres d’où il peut être aperçu, aussi les méfaits sont-ils rares et
sans grande importance ; et si le Familistère souffre peu des faits venant des personnes du dehors, à
plus forte raison sa population est-elle respectueuse de sa propre tranquillité, les sociétaires sont
sévères sur les faits qui y portent atteinte. » In GODIN (Jean-Baptiste). La richesse au service du
peuple. Le familistère de Guise. Paris : Librairie de la bibliothèque démocratique, 1874, p. 68
[25] DARD (Philippe), LAUMONIER (Chantal), MALLEIN (Philippe), TOUSSAINT (Jean-Yves).
Réseaux de communication et services résidentiels. Cahiers du CSTB, PCA, n°2869, mars 1996
[26] SUDANT (Pierre), STEBE (Jean-Marc). Les gardiens d’immeubles au cœur de la ville. Figures,
métamorphoses et représentations. Bruxelles : De Boeck Université, 2002
[27] SECHET (Patrice). La résidentialisation dans les quartiers d’habitat social. Paris : CSTB,
Laboratoire de sociologie urbaine générative, janvier 2001
[28] Fédération des S.A.HLM-CDC. Résidentialisation, requalifier les espaces de proximité. Paris :
UNFOHLM, 2001
[29] CHOAY (Françoise). L’urbanisme, utopies et réalités. Une anthologie. Paris ; Points, Essais,
1965
[30] GODIN (Jean-Baptiste). La richesse au service du peuple. Le familistère de Guise. Paris :
Librairie de la bibliothèque démocratique, 1874
[31] LE CORBUSIER. Vers une architecture. Paris : Flammarion, 1995, (1ère édition, 1923). XXI-
253 p.
[32] Modèles Innovation, 1973-1974-1975, Direction de la construction, p.4
[33] Collectif. Habitats autogérés. Mouvement pour l’Habitat Groupe Autogéré. Paris : Ed.
Alternatives, Syros, 1983, p. 125
[34] ELEB-HARLE (Nicole), VAUVRAY (Anne), VILLANOVA (Roselyne de). « Quand la
rénovation se pare d’îlots. Saint-Denis Basilique : espaces intermédiaires et centralité. ». Recherches,
Plan Construction et Architecture, n°43, 1993, p. 55-56

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