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Stations de relevage

Introduction :

Les réseaux d’assainissement des agglomérations, ont été pendant longtemps du type
gravitaire, depuis quelques années, la technique de refoulement sous pression avec l’usage de
pompes, puis plus récemment le système d’aéroéjecteur, s’est développé.

1. Caractéristiques des effluents en assainissement :

Les eaux usées sont des eaux qui contiennent des déchets liquides et des débris solides plus ou
moins importants, tels que :
 Matières organiques (matières fécales,…) ;
 Boues chargées de sables, de peinture, d’huile, de graisses, de copeaux métalliques ;
 Déchets divers de volumes plus ou moins variés, tels que : pierres, bouteilles, papiers.
Ces liquides peuvent être également :
 Très visqueuses (à cause de graisses, huiles ou d’autres produits provenant d’industrie),
 Abrasifs (à cause de sable, produits d’usinage, …),
 Corrosifs ou agressifs (à cause de PH élevé).
Donc les pompes doivent être bien choisies pour résister à ce genre d’effluents.

2. Les relèvements :
Ils sont essentiellement destinés à relever, à une certaine hauteur et à courte distance, les
eaux d’un collecteur ne pouvant plus s’approfondir suivant la pente du terrain. Les machines
élévatoires les plus fréquemment utilisées pour relever les eaux chargées sont :
 les pompes centrifuges ou à hélice ou à vortex.
 les vis d’Archimède.
 les aéroéjecteurs et les pompes à vide.
3. Passage libre :
Le concept du passage libre est l’une des particularités des pompes d’assainissement. C’est
la capacité qu’à la pompe à évacuer les solides contenus dans le liquide pompé sans se colmater
(bloquer).
4. Pompes centrifuges:
Le pompage des eaux chargées pose des problèmes particuliers résultants des risques
d’obstruction de la pompe par les matières solides contenues dans l’eau, sans précautions
particulières, ces matières obstruent l’orifice d’aspiration, s’accrochent aux aubages et peuvent
même bloquer la pompe.
Les procédés utilisés pour permettre le pompage des eaux chargées consistent à utiliser des
pompes dont les roues comportent un nombre d’aubes très limité (deux ou même une seule), de
façon à réserver des sections suffisantes pour permettre le libre passage des matières solides.
Toute fois les matières filandreuses (chiffons, ficelles, etc.
4.1 Roues monocanale :
L’unique aube de la roue est aussi longue que possible, pour un meilleur rendement, dans les
limites imposées par le passage libre. Les roues qui ne laissent au liquide qu’une seule voie de
passage ont de bonnes capacités a ne pas se colmater.
La forme asymétrique de la roue impose des contrepoids pour qu’elle soit parfaitement équilibrée.
Le meilleur rendement possible va de 70 à 75 %.

Roue monocanal ouverte

Roue monocanal fermée.

4.2 Roues bicanales :


On peut voir une roue bicanale sur la figure. Un problème majeur aux roues bicanales concerne les
fibres longues (matière filandreuse) qui peuvent pénétrer en même temps dans les deux canaux,
s’entortiller (‫ )ﺗﺸﺎﺑﻚ‬sur les aubes et colmater la pompe.
Roue bicanale

4.3 Roue à vortex :


Le principe de la roue vortex est de créer un tourbillon au sein du corps de pompe. Le transfert
d’énergie dans les pompes vortex est donc indirect car la roue mobile se situe au dessus du flux du
liquide. Les pompes vortex ont ainsi d’excellentes propriétés contre le colmatage.

Roue vortex

4.4 Roues pour pompes dilacératrices :


Lorsqu’’ils passent dans les pompes dilaceratrices, les solides chargées dans le liquide sont
déchiquetés en fragments d’environ 10 mm, ce qui permet un refoulement dans des tuyauteries de
petit diamètre : de DN 40 a DN 80et un passage libre.
On les retrouve couramment dans les stations de relevage pour maisons individuelles ou campings
peu importants. Les débits requis sont faibles, quelquefois Inferieurs à 1 l/s, mais la HMT est élevée
du fait d’une tuyauterie de refoulement longue et d’un faible diamètre.
Roue sectatrice (dilacératrice).
4.5 Vis d’archimed :
La vis d'Archimède est une machine élévatoire. Elle permet de faire monter des liquides
chargées (eau usées) à un niveau plus haut. Elle est simples, robustes et parfaitement adaptées
aux problèmes de relevage de gros débits à faible hauteur de toutes formes d’effluents chargés.
Ce sont la forme spécifique de l’hélice et son inclinaison qui font que, lors de la rotation de
l’ensemble sur son axe, le liquidechargé remonte le long de la vis. Le débit d’une telle machine
dépend des paramètres physiques suivants : diamètre de la vis, diamètre de son moyeu, pas des
spires, angle d'inclinaison et vitesse de rotation.
Comparaison entre les différents moyens de refoulement

Ouvrages Avantages Inconvénients

-facile à transporter et à installer -il faut avoir une protection


contre les déchets (crépine,
-bon rendement
grille…)

Pompes d’eau -entretien facile


-présence du phénomène
usée
-fonctionnement à sec sans danger d’abrasion

-branchement électrique simple

-portable

-adaptation automatique au débit d’arrivée - encombrement, odeur


évitant ainsi les coups de débit
-hauteur de relevage limitée
notamment sur les stations d’épuration.

(quelques mètres)
-fonctionnement à bon rendement quelque
soit le débit. -coût élevé

Vis -élimination de crépine et aucun danger - impossibilité de refoulement


d’Archimède d’obstruction

-relevage de toutes les matières véhiculées


par l’eau

-la consommation électrique étant


proportionnelle au débit.

5. Types de station de relevage :


5.1 Station immergée (noyée):
Dans une station immergée, la bâche (ou puisard) et la chambre des pompes sont
confondues, c'est-à-dire les pompes sont placées directement dans la bâche Le groupe immergé est
relié à sa canalisation de refoulement par un accouplement rapide permettant une mise en place et
un démontage automatique à partir de la surface. La pompe étant guidée dans le poste par un
système de guidage (à barre ou à câble) permet de réduire les dimensions de la bâche
d’aspiration.
Le refroidissement du moteur intérieur est assuré par les eaux chargées.
Le choix de ce type de station doit résulter d’une étude d’ordre économique, à savoir :
- Coût de génie civil
- Coût de l’ensemble des équipements
- Frais d’exploitation (entretien, énergie électrique, …)
Les pompes peuvent être à axe horizontal ou vertical.
5.1.1 Avantages :
 La simplification de la conception et de la réalisation des travaux de génie civil ce qui se traduit
par un moindre coût des investissements (suppression de superstructures).
 Équipement hydraulique simplifié pas de tuyauterie d’aspiration.
 Réduction très sensible du bruit émit par les groupes électropompes.
 le levage simple de la pompe pour les interventions de maintenance.
5.1.2 Inconvenants :
 Conditions de travail sont désagréables surtout en cas d’intervention (gaz toxique H2s ou voire
même explosif).
 Un entretien plus difficile et couteux (même à l’arrêt le moteur reste toujours noyé jusqu’à un
niveau qui le permet son refroidissement optimal).
 Consommation d’énergie électrique importante du fait du fait d’un rendement global moyen.
 Système de ventilation indispensable en cas d’intervention dans la fosse.
5.2 Station en fosse sèche :
La principale différence par rapport à une pompe submersible immergée réside dans la
construction du moteur ; il s’agit d’un moteur totalement encapsulé avec une réfrigération interne en
circuit fermé.
L’installation en fosse sèche représente l’avantage de pouvoir accéder directement aux
groupes de pompage sans relevage intermédiaire. Les installations nécessitent alors un local de
pompage séparé de la bâche d’effluents (ou puisard). Une ventilation naturelle suffit
généralement pour des puissances inférieures à 10Kw. Pour des puissances supérieures , il est
nécessaire de prévoir un refroidissement liquide ou une ventilation forcée.
Les principaux avantages résident dans la combinaison d'une part ; cette pompe submersible
offre tous les avantages d'une pompe installée à sec et d'autre part tous les avantages d'une pompe
submersible immergée, comme par exemple, la sécurité en cas d'inondation.

5.2.1 Avantages :
 une exploitation plus simple et plus hygiénique en raison d’un accès plus aisé au matériel.
 avoir un équipement électrique logé à l’abri et ainsi soustrait à tout risque de dégradation.
 une plus grande facilité d’intervention sur le matériel (pompe, moteur et robinetterie) dans des
conditions agréable (fosse sèche) et de salubrité acceptables
 l’adaptation intéressante d’une protection anti-bélier par volant d’inertie.
5.2.2 Inconvénients :
 Génie civil plus important et plus couteux.
 Un équipement hydraulique pouvant entraîner un surcoût (tuyauterie d’aspiration nécessaire,
vanne,…) surtout pour les stations importantes.
6 équipements et accessoires de la station:
6.1 Dégrilleur :
Le dégrilleur a pour but d’éliminer les déchets solides véhiculés par les eaux usées (chiffons,
bouteilles, plastiques, papiers, pierres, déchets divers, débris du bois …) et de protéger les ouvrages
et équipements de la station contre l’introduction de ces déchets qui provoque le colmatage et la
détérioration des organes de la pompe. Le système de dégrillage peut être manuel ou automatique.
La maille ou ouverture du dégrilleur sera déterminée en fonction du passage libre de la pompe.

Généralement pour les stations de pompage des eaux usées, on adopte un panier dégrilleur ayant les
caractéristiques suivantes :
Matériau : inox
Forme et Diamètre des barreaux : circulaires de DN 20 à 25 mm
Système de levage : manuel ou électrique.
6.2 robinetterie :
a. ventouse :
C’est un dispositif de protection (anti-vide) des conduites et équipements (pompes), Le rôle d’une
ventouse à triples fonctions est le suivant :
 Sortie de l’air à grand débit lors de la mise en eau,
 Dégazage automatique de l’air en service sous pression,
 Entrée d’air à grand débit pour la vidange
 Les ventouses sont à poser généralement aux points hauts, pour faire évacuer l’air.

b. Clapet anti retour


C’est dispositif de protection qui empêche le retour d’eau vers le sens contraire d’écoulement.

c. Vanne de sectionnement :
Permet l’arrêt d’eau en cas d’intervention ou d’entretien.
d. Réservoir anti-bélier :
Le ballon anti-bélier est chargé de protéger la conduite contre les régimes transitoires. Ce sont les
variations de pressions générées par la disjonction simultanée de toutes les pompes qui sera plus
particulièrement étudiée. Au moment de l’arrêt des pompes, l’air contenu dans le ballon se détend et
pousse l’eau stockée dans la partie inférieure vers la conduite. On limite ainsi à des valeurs
acceptables pour la canalisation les dépressions et surpressions qui résultent de cette transition.

6.3 Equipements de contrôle et de régulation :


Les fonctions de contrôle et de régulation seront assurées au moyen d’un automate programmable
piloté par les divers instruments décrits ci-dessous :
 Détecteurs de niveau à poires pour la mesure en continu du niveau et la commande normale de la
station de pompage et des groupes de pompage.
 Détecteurs de niveau à poires pour le niveau très bas de sécurité, provocant l’arrêt
des groupes de pompage quand le niveau très bas est atteint dans la bâche d’aspiration, ainsi qu’une
alarme sonore et visuelle.
 Détecteurs de niveau à poires pour le niveau très haut de sécurité, provoquant le démarrage des
groupes de pompage quand le niveau du trop plein est atteint dans la bâche d’aspiration, ainsi
qu’une alarme sonore et visuelle signalant le débordement de la bâche d’aspiration.
6.4 Trappes de visites :
Ce sont des trappes qui servent comme couverture pour les bâches, chambres des vannes, etc.…
Elles sont prévues pour la sécurité et protection des personnes (ouvriers, exploitants, …) Contre les
accidents de travail (chute dans les ouvrages, etc.…).
6.5 Echelles de descente :
Sont généralement en acier inox (pour résister à la corrosion).
6.6 Equipements électriques :
a- Alimentation :
Permet le Raccordement électrique de la station de pompage à partir du réseau de la ville. Ce
raccordement peut être sur le réseau moyen (MT) tension ou basse tension (BT), suivant le bilan de
puissance de la station ainsi qu’aux instructions et règlements de l’organisme distributeur
d’électricité.

b- Armoire électrique et de commande


Afin d’assurer la sécurité et d’améliorer l’exploitation, il est indispensable de grouper dans des
armoires et coffrets préfabriqués, les équipements de raccordement et de control ainsi que les
dispositifs de séparation, de coupure et de protection des circuits et des personnes, éventuellement
de comptage.

7. Dimmensionnement de la bache d’aspiration :


Le volume utile de marnage est le volume compris entre le niveau haut de démarrage
(enclenchement) de la pompe et le niveau bas d’arrêt (déclenchement). Le volume de marnage
permet de définir le niveau d’eau minimal (attention en cas de fonctionnement de deux pompes, il
faut imbriquer deux marnages avec environ 0,10 à 0.3 m de décalage).
Une bâche surdimensionnée provoque un temps de séjour important qui favorise l’excès de boue
et un encrassement important par contre une bâche sous-dimensionnée implique une fréquence de
démarrage et arrêt importante qui peut endommager le moteur si les consigne de fabricant
(fréquence de démarrage par heur) n’était pas prises en considération.
Il existe plusieurs formules permettant le calcul du volume de la bâche d’aspiration, on peut
citer :
T .Q p
Vu 
4
Vu : volume utile de la bâche d’aspiration (m3).

T : nombre de démarrage autorisé par le constructeur de la pompe pendant 1 heur.


Qp : débit de la pompe au point de fonctionnement (m3/s).
Remarque :
Cette formule n’est applicable pour une station équipant une seul pompe en marche.

Qeu Q p  Qeu 
Vu 
Q p .Z

Vu : volume utile de la bâche d’aspiration (m3).


Qeu : débit moyen des eaux usées (m3/s).
Qp : débit de la pompe au point de fonctionnement (m3/s).

Qm
Vu 
4. N .n
Vu : volume utile de la bâche d’aspiration (m3).
Qm : débit moyen de la pompe (m3/s).
N : nombre de démarrage dans l’heur, A titre indicatif le nombre d’enclenchements par heure est de
l’ordre de 10 pour des installations ≤ 7,5 kW et 6 au-delà (valeur à faire confirmer par le fabricant).
n : nombre de pompe en marche.
Remarque :
 Pour un refroidissement correct du moteur électrique, la pompe doit habituellement être
recouverte d’eau ce qui revient à dire que la cote du radier est elle aussi définie.
 la vitesse d’écoulement ne doit pas être dépasser 0,7m/s afin d’éviter tout phénomène de
formation de biofilm (autocurage) et ne pas dépasser 1,5m/s pour minimiser les pertes de
charge et le coup de bélier.

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