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Chapitre III : Hydraulique des sols

Chapitre III : Hydraulique des sols

- Le sol sujet d’un écoulement est supposé saturé (Sr=1)

- Le régime d’écoulement est permanent et laminaire.

III.1. Mouvement de l’eau dans le sol :

L’eau se déplacera dans un sol si et seulement si, des forces génératrices de ce déplacement se
développent. Nous avons déjà parlé des mouvements liés à la capillarité et de la zone située au dessus de
la nappe.

Si nous nous plaçons dans la zone saturée sous la nappe, les mouvements de l’eau peuvent être dus soit à
la gravité, soit à un gradient hydraulique. Les mouvements liés à la gravité sont évidemment descendants,
les autres dépendront des gradients appliqués et des propriétés locales des sols (seule l’eau libre est
concernée).

Lorsque les conditions qui entraînent les mouvements sont identiques au cours du temps, on parlera de
régime permanent ou stationnaire (autrement dit en un point, les vitesses de déplacement de l’eau sont
constantes).

une molécule suit un trajet appelé « ligne de courant », son vecteur vitesse est tangent à cette

ligne. Les lignes de courant s’appuyant sur le contour fermé d’une surface « S » forment un tube de

courant. Le débit « Q » en m3/s, pour une vitesse « V » constante est :

Q = VxS

Pour effectuer des calculs,on est ramené à définir des lignes de courants fictives et des vitesses apparentes

«v»

III.2. Charge hydraulique, hauteur piézométrique:

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Énergie d'une particule fluide de masse unité (exprimée en mètre d'eau)

Le potentiel total d’un point à une certaine profondeur est la somme de 3 composantes :

1- Le potentiel dû à la pesanteur : g . z (m²/s²) où z = altitude du point par rapport à un plan de

référence.

2- Le potentiel dû à la pression hydrostatique : P / ρ en pratique, le milieu est saturé au-dessus

du point ; il subit une certaine pression due à la hauteur d’eau présente au dessus.

3- Le potentiel dû à la vitesse de l’eau souterraine = potentiel cinétique = v² / 2. Or, comme

l’écoulement souterrain est lent, il est supposé laminaire et les vitesses pourront être négligées

dans l’équation de Bernoulli finale

2
p v
ϕ tot =g . z+ +
ρ 2

On exprime l’énergie potentielle en mètres de colonne de fluide en divisant le potentiel par ‘g’ : on trouve

la hauteur piézométrique en mètres ou charge hydraulique :

p ϕ tot
h=z+ = (m)
ρ.g g

Remarque : dans les sols, v est très faible (<10 cm/s)

Dans le cas de filtration de l'eau par le sol la quantité V2 / 2g est négligeable puisque les vitesses sont très
faibles.

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III.3. Notion de perte de charge :

Entre deux points A et B, Δh représente la variation de la charge hydraulique subie par l’eau lors de son
mouvement de A vers B. C’est une perte d’énergie (perte de charge).

Δ h = hA - h B
• écoulement d'un fluide parfait (incompressible et non visqueux)

La charge reste constante entre 2 points le long de l'écoulement

• l'eau a une viscosité non nulle

- interaction de l'eau avec les grains du sol

- dissipation d'énergie ou de charge

Perte de charge entre 2 points le long de l'écoulement

• exemple : soit la charge h1au point M et la charge h2 au point N

• charge de position : par rapport à une référence

• charge de pression d'eau : hauteur d'eau dans un tube piézométrique

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III.4. Gradient Hydraulique :

C’est la perte de charge par unité de longueur en un point donné.

∆h
i=
dl

Le gradient hydraulique critique (i c ), est celui qui va provoquer un état de boulance appelé
phénomène de renard.

∆ hc Gs−1 γ́
ic = = =
L 1+e γ ω

Le rapport (H1 – H2) / L est le gradient hydraulique. Il mesure le taux de diminution de la charge
hydraulique dans le sens de l’écoulement de l’eau. C’est une quantité qui ressemble beaucoup à la pente
d’un tuyau, qui spécifie de quelle hauteur le tuyau descend à chaque mètre de longueur.

Si Q et voisin de B : i = -dh / dl

A Noter :

1 – cette relation est définie dans un milieu unidirectionnel se généralise aisément dans un milieu à deux
ou trois dimensions on a alors :

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i= (−∂∂ xh ,− ∂∂ hy ,− ∂∂ hz )= -grad dh
→ →
2 – Si i = 0 la charge hydraulique est la même en tout point du milieu ; l’eau interstitielle est dite en
équilibre hydrostatique.

3 – i est une quantité sans dimensions

4 – En tout point du sol, le vecteur i et la ligne de courant sont tangents et sont orienté dans le même sens.

5 - En tout point du sol, le vecteur vitesse est tangent à la ligne de courant dans le même sens.

Rapport de la hauteur de charge h, à la longueur ℓ sur laquelle s’effectue l’écoulement entre deux
points.

 On le calcul en plaçant deux piézomètres distant de L mètres. Le gradient est le rapport de niveau
dh des piézomètres et la distance L

z1
z2
h

h L
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1
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h
Niveau de base géographique 2
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On mesure le gradient hydraulique avec des piézomètres. Si l’écoulement dans la nappe est
essentiellement horizontal, ce qui est souvent le cas, pourquoi la profondeur où on enfonce les
piézomètres dans la nappe n’a-t-elle pas d’importance ?

Ces piézomètres donnent correctement le gradient entre

les deux points rouges.

écoule
napp ment
 e le gradient hydraulique, en mesurant
On utilise également les cartes piézométriques pour calculer
la distance entre deux courbes isopiézométriques consécutives.

h1

h2
D'après Castany
 Piézomètre et ligne piézométrique:

• Les piézomètres « ouverts » sont de simples tubes, enfoncés verticalement, dont on relève le niveau
d'eau par la longueur d'un poids (ou un contacteur électrique) au bout d'un fil.

• Il existe bien entendu des systèmes plus sophistiqués utilisant un capteur de pression en bout de tube.

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III.5. la Loi de Darcy :

III.5.1.Fondation :

Des études préliminaires sur les modalités de l’écoulement laminaire ont été effectuées par G. Hagen
(1839) et J.M. Poiseuille (1846). Elles ont montré que la valeur du flux était directement proportionnelle
au gradient hydraulique. Plus tard, en 1856, Darcy, vérifier cette relation et établit expérimentalement
l’équation de base de l’hydraulique souterraine, connu sous le non de l’équation de Darcy. Elle est
applicable sur le terrain dans des conditions bien définies et permet de calculer le débit d’une nappe à
partir du coefficient de perméabilité du réservoir.

Darcy (1803-1858) était chargé de l’alimentation en eau de la ville de Dijon quand ses problèmes
pratiques le conduisirent à énoncer sa loi en 1856 dans son ouvrage : « Les fontaines publiques de la ville
de Dijon ».

Le débit d’eau Q est égal au produit du gradient hydraulique par le coefficient de perméabilité par unité
de surface.

• Nous savons que l’eau souterraine s’écoule d’un point à un autre quand il y a une différence de
charge hydraulique h entre ces points. Nous voulons maintenant examiner à quelle vitesse elle le
fait.

• Nous allons considérer le cas le plus simple : un écoulement d’eau régulier et lent à travers un
réseau de pores ou de fissures ; réseau qui est, si on fait une moyenne sur un petit volume, pareil
en chaque point et dans chaque direction.

• On peut dans ce cas utiliser une loi formulée pour le sable par l’ingénieur français Henry Darcy en
1856.

III.5.2. L’expérience de Darcy :

En faisant passer un débit constant Q en travers d’un échantillon de sable de longueur L placé à l’intérieur
d’un cylindre de section S et en déposant deux tubes verticaux en amont et en aval de l’échantillon, on
constate que le niveau dans le tube aval est plus bas que le niveau dans le tube amont. Cela revient à la
difficulté rencontre par l’eau à traverser le sable.

Les expériences conduites par Henri Darcy en 1856 ont montré que le débit spécifique q (débit/section)
transitant dans une colonne de sol était proportionnel à la perte de charge, et inversement proportionnel à
la longueur de filtration L :

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i est le gradient hydraulique ; K = q / i représente la perméabilité du sol, encore appelé conductivité


hydraulique.

Q
q= =K .i=V D
S

q : débit unitaire [L3T-1 L-2] ou [LT-1] vitesse de filtration ou vitesse apparente de Darcy (VD)

VD : vitesse fictive d'un flux d'eau en écoulement uniforme à travers un milieu aquifère saturé (égal au
débit unitaire).

hL
P1/g

L
P2/g
v
Q
z1 Colon
ne de
Plan de
sable z2
référen Q
ce
Expérience de darcy appliquée à l’écoulement horizontal d’une nappe

L’expression de la loi de Darcy :

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h
Q=K . A .
L
Le terme, K, défini par Darcy comme un coefficient dépendant de la perméabilité de la couche, est appelé
coefficient de perméabilité. La perte de charge h/l, est défini comme le gradient hydraulique, noté i.
L'expression précédente devient donc :
Q = K.A.i
Q = le débit volumique (m3/s)

K = coefficient de perméabilité du milieu poreux (m/s)

A = la surface de la section étudiée (m2)

i= le gradient hydraulique (sans dimension)

Nous avons indiqué que les conditions d’écoulement de l’eau dans le sol dépendent à la fois de la
perméabilité du sol et des différences de charge hydraulique.

La loi de DARCY exprime que la vitesse de décharge est proportionnelle au gradient hydraulique :

V=k.i

V : La vitesse d'écoulement de l'eau (débit par unité de surface), qui est proportionnelle à la perte de
charge et inversement proportionnelle à la hauteur de la conduite.

La figure suivante représente la variation du gradient hydraulique dans un sol en fonction de la vitesse.

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La circulation de l'eau s’effectue en régime laminaire. Le coefficient ainsi introduit est une
caractéristique du sol étudié .Il est appelé coefficient de perméabilité.sa dimension est celle d'une vitesse
puisque i est sans dimension. La perméabilité varie beaucoup avec la nature d u terrain.

III.5.3. Généralisation de la loi de Darcy :

Elle consiste à admettre que la loi de DARCY, telle qu’elle résulte de l’expérience de DARCY et
du perméamètre, est valable en tout point du massif et dans toutes les directions.

Pour l’étude générale de l’écoulement dans un massif on est conduit à généraliser la loi de DARCY
toujours dans l’hypothèse d’un régime permanent, et en raisonnant à l’échelle macroscopique.

Une propriété physique (e.g. la porosité) d'un milieu poreux est homogène lorsque sa distribution spatiale
est uniforme. Autrement dit, la valeur est la même dans tous les Volumes Elémentaires Représentatifs.

Le caractère anisotrope d'une propriété de transfert (e.g. la perméabilité) est obtenu lorsque sa valeur
dépend de la direction considérée dans l'espace. Les milieux poreux sont en général anisotropes.

Expérience de darcy : Ecoulement mono directionnel

La charge décroit dans le sens des écoulements : i = (hamont – haval) / L

Grad h = (haval – hamont) / L d’où i = - grad h

♦ Dans le cas d’un milieu homogène et isotrope : les vecteurs vitesses et gradient hydraulique sont
collinaires or : K = Kx = Ky = Kz V =K . i

♦ Dans le cas général :

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[]
Vx
∂h ∂h ∂h
V x =−K x . V y =−K y . V z=−K z . V= V y
∂x ∂y ∂z
Vz

III.5.4. Conditions de validité :

La loi de DARCY est établie par des expériences de laboratoire répondant à des conditions très
strictes. Quatre conditions doivent être respectées pour que la loi soit applicable : la continuité,
l’isotropie, l’homogénéité du réservoir et l’écoulement laminaire.

La continuité est la caractéristique d’un milieu perméable ayant des vides interconnectés dans le
sens de l’écoulement. Exemple : sable, grès, alluvions, graviers, calcaire avec des microfissures…

 L’isotropie se dit d’un milieu dans lequel les caractéristiques physiques (granulométrie en
particulier) sont constantes dans les trois directions de l’espace. Dans le cas contraire, le
milieu est dit anisotrope.
 Un milieu est dit homogène lorsque ses caractéristiques physiques sont constantes en tous points
dans le sens de l’écoulement. Dans le cas contraire, le milieu est dit hétérogène.
 Un écoulement laminaire est caractérisé par des lignes de courant continues, rectilignes,
individualisées et occupant entre elles la même position relative. La vitesse de l’écoulement de
l’eau est constante et elle est inférieure à la vitesse critique au delà de laquelle apparaît
l’écoulement turbulent (perte de charge non proportionnelle au débit).

Les expériences de Darcy, qui sont à la base de l'hydraulique souterraine, étaient relatives à
l'écoulement de l'eau dans une conduite verticale remplie de sable en régime permanent. Dans un tel cas,
les lignes de courant sont rectilignes et parallèles.

III.6. Vitesse de l’eau :

L’eau qui percole à travers les grains d’un sol ne se déplace pas avec des trajectoires linéaires, elle
contourne les « obstacles », cependant si l’on regarde à une échelle suffisante, on peut définir une
trajectoire moyenne.

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De plus, les écoulements ne se font qu’à travers les vides alors que l’on sera amené à considérer un débit
global Q s’écoulant à travers une section totale donnée S, ce qui aboutit à la définition d’une vitesse
moyenne apparente v.

On définira une vitesse moyenne « vraie » v’ en prenant en compte la porosité n :

V
V́ = V́ est supèrieur à V
n

La vitesse réelle de l’eau est, compte tenu des trajectoires réelles non linéaires, encore supérieure à v’.
Dans la pratique courante, on utilisera la vitesse moyenne apparente v.

La vitesse v est une grandeur vectorielle et on appelle ligne de courant, une courbe tangente en tout point
au vecteur vitesse. Il s’agit, rappelons le, d’une trajectoire moyenne. Les lignes de courant sont
perpendiculaires aux surfaces équipotentielles dans le cas d’un sol isotrope.

En un point d’un massif de sol homogène, il ne passe qu’une ligne de courant. Si les lignes de courant
sont parallèles entre elles, on parle d’écoulement linéaire.

En considérant les lignes de courant jointes par une surface fermée, on définit un tube de courant, espèce
de tuyau virtuel, duquel l’eau ne peut sortir que par les extrémités. On verra que l’on peut utiliser cette
notion pour calculer les débits.

* Reprenons la colonne de matériau utilisée pour présenter la loi de Darcy et regardons à quelle vitesse
moyenne v l’eau s’y déplace pour expliquer le débit Q observé.

* Le volume du matériau est A.L et le volume d’eau mobile (gravitaire) qu’il contient à un instant donné
est ne.(AL) où ne est la porosité efficace.

* Le temps nécessaire pour que cette eau sorte de la colonne est L/V. Cela donne un débit

volume d ' eau ne . A . L

vL
Q= = =ne . A . V
temps L /V

*On a donc :
v
Q Après
ne A un
Roc
temps
L/vhe
et
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eau
Vo
de
lu
rét
m
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III.6. La perméabilité :

III.6.1. Perméabilité intrinsèque d'un matériau :

Noté k, est le paramètre qui traduit l’aptitude du squelette solide à transférer un fluide de référence.
Plusieurs relations associant ce paramètre au diamètre effectif (pris égal au d 10) sont proposées dans la
littérature : Hazen, Schlichter, Kozeny-Carman

- représente l'aptitude à laisser passer un fluide à travers lui

- caractéristique propre du matériau

- [L²] ou [L3L-1] volume par unité de charge hydraulique

 Formule de Hazen : K f(granulométrie : D10)

Pourcentage d'éléments
qui traverse le tamis

100%
d10 : paramètre
caractéristique d'un
matériau
2
K=C . d 10 50%

10%
d10 Log du diamètre du tamis
100 (mm)
1 10
-1
K : conductivité hydraulique [LT ] (m/s)

C : constante (m.mm-2.s-1)

d10 : diamètre pour lequel 10% des grains sont plus petits [L] (mm)

C = 0,0116 [0,0081 : 0,0117] (Hazen)

C = [0,0041 : 0,0150] (autres auteurs)

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 Formule de Schlichter : K f(granulométrie et porosité)


2
d 10
K=0.0071.
C

K : conductivité hydraulique [LT-1] (m/s)

c : constante fonction de la porosité

d10 : diamètre pour lequel 10% des grains sont plus petits [L] (mm)

c = f (porosité)

 Formule de Kozeny-Carman : K f(granulométrie et porosité)


3
6 2 ne
K=7 ,7. 10 . C . d 10 . 2
( 1−ne )
K : conductivité hydraulique [LT-1] (m/s)

c : constante (entre 0,1 et 0,8)

d10 : diamètre pour lequel 10% des grains sont plus petits [L] (mm)

ne : porosité efficace [adim.]

III.6.2. La perméabilité ou la conductivité hydraulique:

Est l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau, sous l'effet d'un gradient hydraulique. Elle
exprime la résistance du milieu à l'écoulement de l'eau qui le traverse.
Le coefficient de perméabilité est le volume d'eau gravitaire en m 3 traversant en une seconde, sous l'effet
d'une section en m² orthogonale à la direction de l'écoulement, à la température de 20°C
K mesure la perméabilité du milieu granulaire, c’est-à-dire la facilité avec laquelle l’eau y circule. On
l’appelle conductivité hydraulique.

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Si on mesure le débit Q en m3/s, la charge h en m, la longueur L en m et l’aire A en m2, alors K se


mesure en m/s. Mais K n’est pas une vitesse parce que h n’est pas une hauteur habituelle.

Voici quelques valeurs typiques de la perméabilité (m/s) dans des roches meubles :

La loi de DARCY pose donc la proportionnalité de la vitesse de décharge et du gradient hydraulique. Le


coefficient de proportionnalité k a la dimension d’une vitesse, c ‘est le coefficient de
perméabilité, il dépend à la fois du milieu poreux et du fluide. On l’exprime en général en m/s ou en
cm/s.

III.6.2.1. Mesure de la perméabilité en laboratoire :

Le coefficient de perméabilité d’un sol est une caractéristique intrinsèque au sol et qui dépend :

- de la granulométrie du sol et de sa nature ;

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- de sa structure.

- Plus un sol est fin, plus les pores sont petits, et plus les frottements et donc les pertes de charges sont
importants, donc plus le coefficient de perméabilité sera petit. On dit parfois par simplification que les
argiles sont imperméables, en fait elles ont une perméabilité très faible.

- Plus un sol est dans un état de compacité élevé, plus la porosité est faible et l’espace dans lequel l’eau
peut circuler réduit, donc moins le sol sera perméable.

Deux méthodes qui sont des applications directes de la loi de DARCY sont utilisées en laboratoire :

1- Mesure sous charge constante pour les sols très perméables.


2- Mesure sous charge variable pour les sols peu perméables.

Le principe de la mesure consiste à :

- Relier le débit q traversant un échantillon cylindrique de sol saturé (écoulement uniforme)

- La charge h sous laquelle se produit l'écoulement. Suivant l'ordre de grandeur de la perméabilité du sol
étudié on sera amené à travailler sous charge constante ou sous charge variable

- Utilisation de la loi de Darcy

A)- Perméamètre à charge constante :

Cette méthode est utilisée pour des matériaux assez perméables (k > 10 -3 cm/s). Dans ce cas le tube
gradué est déconnecté et on maintient un niveau constant dans le réservoir. Le gradient hydraulique i est
donc constant. La vitesse de décharge est déterminée en mesurant le volume d'eau qui traverse un
échantillon en un temps donné.
Légende :
1 : eau
Le principe de l’appareillage est les suivant 2 : pierre poreuse
3 : échantillon du sol
S : section de
S h
l’échantillon
L : hauteur de
1 l’échantillon
2

3 L
2
1

Un perméamètre est composé d’une enceint étanche dans laquelle est placé un échantillon de sol de
section (S) et de largeur l. les deux extrémités de l’échantillon sont reliées à deux tubes par
l’intermédiaire de pierres poreuses.

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Dans le perméamètre à charge constante (figure ci-dessous), on maintient à l’aide de trop-pleins la


différence de charge (h) entre les deux faces de l’échantillon constante et l’on mesure la quantité d ‘eau
(q) qui est passée pendant un temps donné (t).

Le niveau de l'eau dans le réservoir étant maintenu constant, on a, en prenant le plan de référence au
niveau de sortie de l'eau (pour les sols de grande perméabilité k > 10 -5 m/s → sables

- utilisation de la loi de Darcy

Avec q = V /t et S section de l'échantillon.

L'écoulement dans l’échantillon est uniforme.

B)- perméamètre à charge variable :

Dans le cas des faibles perméabilités, l'essai à charge constante serait trop long, les débits étant très
faibles. On procède alors à charge variable : l'eau provient d'un tube de faible diamètre (section
s) relié à l'échantillon. Au fur et à mesure que l'écoulement se produit, le niveau de l'eau dans le tube
baisse (charge variable). On mesure le temps t nécessaire pour que l’eau descende du niveau h1 au niveau
h2 (figure suivante). Dans cet essai, le mouvement n'est pas permanent, mais le phénomène est lent er on
suppose que la loi de Darcy est applicable à chaque intervalle de temps élémentaire avec les notations de
la figure (plan de vient, pour un temps intermédiaire.

En écrivant que le volume d'eau qui traverse l'échantillon pendant l'intervalle de temps dt est égal à la
diminution de volume d'eau dans le tube, il vient :

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Après intégration :

C)- Perméabilité moyenne équivalente des terrains stratifiés :

Dans le cas des terrains stratifiés, chaque couche a sa propre perméabilité qui influe sur la perméabilité
d’ensemble du massif. Le terrain perméable d’épaisseur totale H et composé de (n) couches successives
d’épaisseur (h1, h2, ......,hn) et de coefficient de perméabilité (k1, k2, .....kn) respectivement.

Un sol stratifié horizontalement en plusieurs couches homogènes et isotropes constitue un cas particulier
de milieu hétérogène d’intérêt. Comme la conductivité hydraulique varie d’un horizon à l’autre, le
comportement hydraulique un tel sol sera différent selon la direction de l’écoulement.

L’écoulement vertical dans un tel sol est considéré comme un écoulement en série alors que l’écoulement
horizontal est considéré comme un écoulement en parallèle.

 Écoulement en série (l’écoulement vertical) :

La conductivité hydraulique équivalente de tels sols peut être facilement déterminée. La figure suivante
représente un écoulement en série.

- le débit passe successivement dans chacune des couches,

- les débits dans chacune des couches sont égaux.

- la perte de charge dans le système est égale à la somme des pertes de charge dans chacune des couches,

- la conductivité hydraulique équivalente s’énonce :

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K v = Conductivité hydraulique équivalente vertical.

 Écoulement en parallèle :

Quant à l’écoulement parallèle, il est représenté schématiquement par la figure suivante :

- le débit total est égale à la somme des débits de chaque couche.

- la perte de charge est la même pour toutes les couches des pertes de charge dans chacune des couches,

- la conductivité hydraulique équivalente s’énonce :


i=n
1
K H= .∑ K . H
H i=1 i i

D)- Perméamètre avec surface libre :

En mesurant le débit traversant un échantillon de sable avec une ligne de saturation (surface libre)
parabolique, on obtient la perméabilité selon l’expression suivante dûe à DUPUIT :

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h1−¿ h 2 2

Q=K . a . 2
¿
2. L

E) - Terrains anisotropes :
Sur la photo ci-contre, on peut apprécier les axes propres d’anisotropie (o, u, v) d’une roche
métamorphique ayant un couple de perméabilités (Ku, Kv).
Le débit différentiel dans le système d’axe anisotrope s’écrit :

On va introduire un système d’axes fictifs (o,x,y) pour lequel on souhaite disposer d’un milieu isotrope
équivalent, ayant une perméabilité arbitraire (K). On doit :
Pour cela considérer la transformation suivante :

x=u .
√ K
Ku
y=v .
√ K
Kv
Il s’agit donc d’une contraction-dilatation du système d’axes propres (o, u, v)
Le débit différentiel dans le système d’axe isotrope s’écrit :

dQ=− K .( ∂H
∂x ) (
.dy − K .
∂H
∂y
. dx )
On obtient alors la relation suivante pour le débit dans les 2 systèmes de coordonnées:

Si le débit isotrope peut être calculé facilement dans le système d’axes fictifs, il suffit alors de choisir
K= √ K u . K v pour obtenir le débit dans le système anisotrope selon la formule :

Quv =Q=− √ K u . K V . ( ∂∂Hx . dy + ∂∂Hy . dx)

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On souhaite souvent que la transformation du système de coordonnées ne modifie pas l’axe vertical (pour
la conservation des hauteurs et des niveaux d’eau). On doit dans ce cas choisir K = K v afin que y = v Il
faudra alors pour obtenir le débit anisotrope à partir du débit isotrope considérer la relation suivante :

Q uv =Q .
√ Ku
Kv

Signalons toutefois que le choix de (K) n’affecte pas le résultat final du débit Quv.

III-7- La transmissivité:

Productivité d'un captage dans un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité, K (en m²/s) et
de son épaisseur, e. C'est pourquoi la transmissivité, notée T, a été crée. Il régit le débit d'eau qui s'écoule,
par unité de largeur, L, d'un aquifère, sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique, i. Il évalue la
fonction conduite de l'aquifère par la relation suivant :

T = Ks.e

Ks : conductivité hydraulique à saturation de l’aquifère

e : épaisseur de l’aquifère

Le concept de transmissivité suppose que l’écoulement dans la nappe est horizontal déterminé par des
essais de pompage. Permet d’évaluer le débit que peut capter un forage dans un aquifère donné

III.7. La storativité S d'un aquifère, ou coefficient d'emmagasinement:

C’est le volume d'eau libérée ou stockée par l'aquifère par unité d'aire horizontale de l'aquifère par unité
de variation du gradient hydraulique. La storativité dépend en général des propriétés élastiques de l'eau et
du milieu. Pour nos applications, nous nous placerons dans des cas simples, en général des nappes libres,
où nous pourrons identifier la storativité avec la porosité.

Le coefficient d’emmagasinement spécifique Ss représente le rapport d’eau libéré ou emmagasiné (L3) par
un volume unitaire d’un matériau (L-3) par une variation de charge hydraulique (L-1). « Rendement de
l’aquifère »

S=S s.b

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Avec :

S : coefficient d’emmagasinement (adim)

Ss : coefficient d’emmagasinement spécifique (L3 L-3 L-1)

b : épaisseur de l’aquifère, ou également appelé puissance de l’aquifère (L)

∆V
S=
A.∆ H

Cours Hydraulique souterraine


Dorbani Meriem Page 23

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