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Quintanilla, Madina Derrar et Luz Maria Aguiar s’installent autour d’un même
îlot. Le jeu peut commencer.
L’enseignante Sonia Hudon, au collège de Rosemont, et les élèves Madina Derrar et Joshua Benitez Quintanilla
Une question s’affiche dans leur écran : « Qui a dit : mon endroit préféré au
monde ressemble au Paraguay » ? « Luz », répondent Joshua et Madina
sans hésiter. Luz sourit. « C’est mon pays d’origine. J’ai grandi là-bas. J’avais
16 ans quand je suis arrivée ici. »
Qui a le signe astrologique Lion ? demande Nomie. Cette fois, c’est Joshua,
qui doit ensuite trouver un trait de personnalité qui devrait selon lui se
retrouver dans la description de son signe. « La force mentale, répond Josh.
Et j’aime être le centre d’attraction, j’aime le gold », dit-il, taquin, en montrant
ses bijoux. Dalila pouffe de rire, Josh et Luz aussi. Dans la classe, des
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Lutter contre la solitude au cégep, un jeu à la fois | La Presse 16/11/2023 19:08
Pendant une quinzaine de minutes, Nomie leur posera ainsi des questions en
se basant sur la fiche de présentation que chaque élève a remplie avant le
début de la session. Les élèves feront un jeu de Nomie environ cinq fois
pendant la session, pour nouer des liens, petit à petit.
La première fois, ce n’était pas comme ça, les gens étaient plus gênés.
Maintenant, la glace est brisée.
Apprendre à se connaître
L’application web Nomie a été créée par Sonia Hudon, enseignante de
techniques administratives au collège de Rosemont. Dans le cadre de son
projet de maîtrise en éducation, elle devait mettre sur pied un projet
d’innovation pour aider les étudiants dans leurs apprentissages. Son plan
était d’abord de créer un outil pour aider les enseignants à apprendre le nom
de leurs (nombreux) élèves. Des études ont démontré que c’était la première
chose à faire pour augmenter le sentiment d’engagement des élèves en
classe.
L’enseignante nous tend une feuille de papier sur laquelle sont imprimées
des phrases prononcées par des élèves dans les groupes de discussion, au
printemps. « Je me sens vraiment seule et je ne sais pas comment me faire
des amies. » « Tout le monde veut des interactions sociales, mais on a peur.
On sort tout de suite notre cellulaire pour ne pas avoir à parler. Mais dans les
faits, tout le monde veut se parler. »
« Depuis la pandémie, c’est pire que pire, dit-elle. Les étudiants, pendant la
pause, se réfugient dans leur cellulaire, parce qu’ils ne savent pas quoi faire.
Il tombe parfois un silence total. »
Il y a des étudiants qui n’ont pas de contacts avec les autres et ça peut
mener à des échecs, des dépressions.
C’est l’heure de la pause, mais Exavie et Camila ont encore des choses à se
raconter.
Nomie en bref