Ath Argad

Les personnages prétirés sont tous des religieux Gwidrites.

- Daoren est un moine. Vivant dans un monastère d'une vallée proche de la frontière avec
Reizh, lui et ses frères ont découvert le cadavre d'une femme nue dont la peau a été tailladée de
manière à reproduire des symboles issus des croyances Demorthèn. Érudit assez polyvalent, il
fut envoyé transmettre cette information aux sigires et mène les autres membres du groupe à
Ath Argad, unique village en amont de son monastère.
- Critias est un sigire de l'ordre d'Expiation. Ses croyances très fortes et son don pour lire les
gens lui ont permis de se faire une belle place parmi les membres de l'ordre. Il est envoyé à Ath
Argad pour faire la lumière sur cette sinistre affaire et punir les coupables de cette hérésie.
- Beltan est un sigire moins expérimenté, mais qui accompagne Critias depuis plusieurs
missions. Plus à l'aise en milieu naturel, ses talents dans la traque des hérétiques en ont fait un
compagnon de choix pour cette mission.
- Edwin est un chevalier lame. Bras armé du groupe, cet homme fort et agile a pour mission de
protéger les autres de toute menace.
- Aratos est un vecteur. Très ouvert, celui-ci a été initié aux mystères demorthèn lors de ses
voyages en Taol-Kaer. Il fut assigné à cette mission pour assister les sigires dans leur enquête sur
cette affaire qui semble liée aux anciennes traditions qui régissaient la région avant leur
conversion.

Le voyage
Si la route que les personnages empruntaient
jusqu'à maintenant était peu fréquentée, le
chemin menant à Ath Argad est quant à lui
totalement désert.
Les montagnes des environs ne sont encore pas
très hautes, mais déjà les dénivelés importants
rendent la progression lente. Le seul signe de la
présence de civilisation au bout du chemin est
un vieux pont de pierre franchissant une faille
qui fend la montagne en deux.
Une dizaine de mètres en dessous de ce pont
gronde l'Argad, le torrent qui abreuve le village
avant de s'engouffrer dans cette gorge et
d'émerger à l'orée de la forêt avant de rejoindre
le Kreizdhour.
La forêt qui couvre la partie la plus proche du
vallon est déjà plongée dans l'ombre des monts
plus imposants qui ceinturent l'autre bord de la
vallée. S'il n'y a que des conifères autour du
promontoire d'où les personnages observent le
paysage, ils n'ont pas encore totalement
supplanté les feuillus dans la vallée dont les
couleurs offrent une palette de couleur qui ne
marquera que les plus créatifs, les autres n'y
voyant qu'un vert sombre avec peu de variété.
Les vents balayent cette masse verte en créant de
véritables vagues végétales qui se propagent sur
la forêt, semblant vouloir repousser les
nouveaux venus.
L'Argad s'écoule plus calmement dans la vallée,
et de temps en temps entre les arbres on le voit
dessiner un fil argenté glissant entre les reliefs
de la sylve.

La forêt cède finalement la place aux terres des

Le chemin continue à longer la montagne, hommes, malgré les quelques surprises du relief
incapable de suivre le chemin de l'eau, et finit qui empêchent la mise en place de grands
par rejoindre le col qui surplombe la vallée champs de céréales plusieurs petites parcelles
d'Ath Argad. sont éparpillées autour du village et de
nombreux pommiers sont répartis de manière
éparse à divers points de la vallée. Dans un des
lacets de l'Argad se trouve le village, une
vingtaine de maisons entourées par des
palissades en bois. De la fumée s'élève de
certaines cheminées et quelques paysans,
simples fourmis à pareille distance, sont toujours
en train de travailler autour des arbres, tout
semble normal.
La descente depuis le col est à l'image de la
montée : la route n'est pas spécialement pentue
mais le sol instable et les lacets incessants en
font une expérience très fatigante pour les
chevaux qui préfèrent évoluer sur du terrain plat.
Un caillou instable peut faire déraper une
monture qui aura besoin de quelques mètres
pour s'arrêter, mettant son cavalier nez à nez
avec des pentes rocheuses peu avenantes.
Finalement le chemin plonge dans l'obscurité de
la forêt alors que le terrain devient plus agréable.
On ne peut par contre pas en dire de même de
l'ambiance, les arbres ont des branches épaisses
et sombres, et peu de lumière filtre au travers de
leur épais feuillage. A certains endroits le
chemin doit contourner le tronc noueux et
torturé d'un arbre ancien qui a poussé de
manière anormale. Le relief est encore
suffisamment accidenté pour créer de véritables
talus d'où émergent des racines à l'aspect
menaçant qui grouillent d'insectes. Dans les
profondeurs de la forêt, certains arbres semblent
parfois illuminés par une lumière furtive,
seulement une percée de lumière associée au
mouvement des feuilles d'un arbre peut-être...
Très peu d'oiseaux se sont établis en ces bois, et
leur cris se font moins entendre que celui du
vent qui fait osciller les branches les plus hautes.
Leur mouvement provoque des craquements
lugubres qui se propagent tout au long du tronc
des arbres, parfois tellement forts qu'on a
l'impression que l'arbre est sur le point de
s'abattre.
Le chemin finit par retrouver le cours de
l'Argad, bien plus calme que de l'autre côté de la
gorge, qui coule sur un lit assez large de pierres
blanchies par le courant. Le flux est quand
même suffisamment rapide pour rendre la
traversée difficile, aussi le chemin en suit-il la
berge jusqu'au sortir de la forêt. Le premier
signe de civilisation rencontré est une bâtisse en
pierre bâtie sur l'autre berge, associé à une
grande roue à aubes en bois : un moulin à eau,
apparemment inoccupé.
De part et d'autre de la rivière se trouvent de
petites parcelles de terres cultivables. En cette
fin de mois de Lunasdal les moissons sont
terminées depuis longtemps, ne laissant derrière
elles que des terres brunes attendant le
printemps suivant. Au milieu du champ le plus
proche se dresse, immobile, la première
silhouette humaine que les voyageurs peuvent
voir depuis un moment, appuyée
nonchalamment sur un outil. Il faudra quelques
temps aux visiteurs pour se rendre compte qu'il
s'agit en réalité d'un épouvantail d'un réalisme
presque dérangeant, et visiblement très efficace :
pas un seul oiseau n'ose s'en approcher.
L'essentiel de l'activité agricole en dehors des
murs de la ville est la récolte des baies dans les
bosquets à l'orée des bois, aussi il ne faudra pas
longtemps avant de vraiment voir les premiers
habitants du village. Surtout des femmes et des
jeunes du troisième cercle, ces cueilleurs
resteront à distance et ne seront pas très
loquaces, surtout s'il remarquent le liseré noir
des tuniques de plusieurs des membres de
l'équipée, préférant observer les nouveaux venus
avant de reprendre leur travail. Ils sont sur la
défensive (plusieurs personnes sont d'ailleurs
armées) et aux aguets, mais quand on travaille
aussi près des bois cela n'a encore rien
d'étonnant.
Le son d'une cloche marquera rapidement la fin
de la journée de travail, chacun ramasse son
panier et emprunte les sentiers qui traversent les
champs jusqu'au chemin principal. Quelques
hommes portant de lourd paniers reviennent des
vergers et tout ce monde conflue jusqu'au gué
qui permet de rejoindre Ath Argad.
Là où la rivière deviens la plus large, les galets
blancs ne sont plus immergés que sous une
quinzaine de pouces d'une eau glaciale mais très
pure, coulant directement des glaciers des hautes
montagnes.
Les palissades du village se dressent juste
derrière les rochers qui marquent le niveau de
l'eau lors des crues, et qui réduisent la largeur du
chemin juste avant de franchir les portes de la
ville, sécurité supplémentaire apportée par la
barrière naturelle que forme l'Argad. Bordé par
le torrent sur pratiquement la moitié du
périmètre du village, ce front est assez sûr et
seule l’entrée de la ville présente une réelle
faiblesse.
Les marques de griffes érodées par le temps
témoignent de l'ancienneté des fortifications.
Hautes d'une douzaine de pieds elles ont été
renforcées en divers endroits et ne comportent
pas de chemin de ronde sauf au niveau de
l'entrée du côté du gué.
La porte est un battant de la palissade qui pivote
avec l'aide d'un système de contrepoids pour
libérer le passage, le mécanisme est intégré à
une structure un peu plus développée qui sert de
poste d'observation au dessus de la porte. L'autre
entrée, de l'autre côté du village, est une simple
porte de grande taille qui doit être manœuvrée
par plusieurs personnes, et est jouxtée par la
vigie, une fragile tour en bois d'où on a une vue
imprenable sur les quelques champs et vergers
qui s'étendent de l'autre côté du village avant de
disparaître à nouveau dans la forêt et au pied des
montagnes. Principal front d'attaque lors des
invasion des Feondas, ce côté moins exposé à la
lumière est aussi surveillé car le chemin qui
traverse le village s'y continue, rejoignant un
nouveau col qui mène aux pâturages et au delà.
L'église
La vigie est dépassée en hauteur par le clocher.
Cet édifice hexagonal, à l'image de la petite
église dont il constitue l'entrée, est une addition
relativement récente au village. Il y a cinquante
ans, dans un effort de lutte contre les anciennes
traditions le Temple finança la construction
d'églises et de chapelles dans les villages reculés
et isolés de Gwidre. Le bâtiment trônant à Ath
Argad est donc, malgré sa taille restreinte,
étonnamment moderne si on le compare aux
anciennes maisons, qui constituent le centre du
village.
Même si les personnages décident de cacher leur
statut de religieux, ce sera probablement le
premier endroit où ils se rendront à l’occasion de
la cinquième prière.
Faute de place, l’église fut bâtie en périphérie,
près de la palissade, à l'instar des granges où les
paysans entreposent leurs récoltes avant de se
retrouver dans l’église. Les conditions n’étant
pas les plus favorables à la pousse des plantes à
fleurs, le jardin des glaces sert en fait plus de
potager que de vision de l’Au-delà, triste
manifeste de la faible dévotion des habitants de
la vallée. On peut rejoindre les habitations des
prêtres par une petite porte à l’arrière de ce
jardin, ou par la nef de l’église qui lui est
directement reliée.
L’église est un bâtiment assez imposant,
l’ensemble de la population présente dans le
village y prend place sans problèmes pour la
dernière prière de la journée. Assez froide et
sombre, sa nef est surtout occupée par les bancs
en bois qui font face à l’autel derrière lequel se
trouve la principale ouverture lumineuse. Pas de
vitrail, mais un fort bel ouvrage de ferronnerie
fort complexe, un labyrinthe dont les motifs et
les détours dessinent la silhouette de l’hexcelsis,
le cristal de neige à six branches, symbole sacré
du Temple.
Le prêtre qui prodigue la prière est un homme
massif et bourru qui s’exprime d’une voix forte
dont les échos en deviennent presque
oppressants. Un peu en retrait, portant une
tunique grise bordée de vert, une adolescente
assiste à la prière en silence, ses yeux bruns
finissant par se fixer son regard sur Beltan. Si ce
personnages soutient son regard, elle le détourne
immédiatement, avant de tenter d'y revenir
furtivement à plusieurs reprises jusqu'à la fin de
l'office. Un regard froid, troublant tellement il
parait vide...
Le sermon est bref et concis. Les villageois
répètent les injonctions avec un zèle mécanique, piété des villageois, il vous rétorquera que les
sans paraître particulièrement exaltés par ce lieux les plus reculés du royaume sont encore
moment de communion, puis sortent de l'église fermement attachés aux traditions séculaires et
en silence. Le prêtre est la seule personne à venir que s'assurer du respect des ordonnances de
à la rencontre des voyageurs. Soustraine est une tâche qui demande
essentiellement de la patience. Les
Son nom est Éamon, il officie depuis plus de communautés montagnardes Gwidrites ont
trente années dans son village et connaît bien embrassé la religion depuis trop peu de
tous ses habitants. Sa réaction peut grandement générations pour la vivre avec la même ferveur
varier en fonction de l'identité sous laquelle se que les villages des plaines et accabler les
présentent les membres de l'équipée, approche croyants qui ne font pas preuve d'assez de zèle
qu'il est bon que les joueurs aient préalablement est susceptible de pousser les moins investis à
déterminée. s'éloigner de la parole du prophète. Cet état de
fait n'est pas inconnu des sigires, on murmure
De simples voyageurs auront droit à des souvent que l'investissement d'Expiation il y a
questions d'usage sur les raisons de leur venue deux décennies serait plus proche d'une
dans un val aussi isolé. La curiosité de leur manœuvre politique pour réaffirmer la présence
interlocuteur restera limitée, et Éamon tâchera du Temple dans la région frontalière que d'une
de donner aux personnages des conseils pour se vraie lutte contre l'hérésie. Pour Aratos, les dires
loger dans le village malgré la relative méfiance du prêtre relèvent même de l'évidence, son
des villageois. Ceux-ci sont habitués à voir peu expérience de Vecteur de la parole de l'Unique
de gens passer par leur vallée et sont moins parmi les païens lui ayant appris qu'il fallait que
ouverts que dans la plupart des villages la transmission de la Vérité devait s'adapter aux
montagnards. infidèles autant que ceux-ci devaient s'adapter à
elle, comportement hélas souvent incompris de
Si l'habit monacal est arboré par ceux-ci, les ceux qui ont grandi dans une société où la
personnages pourront justifier leur passage par religion est omniprésente.
leur volonté de rejoindre le monastère
d'Arantius, dernière place fortifiée avant la Toutefois le prêtre veille au respect des six
frontière avec Reizh, que l'on peut rejoindre en ordonnances et s'assure de la perpétuation de la
suivant le chemin qui traverse Ath Argad. Ce parole de Soustraine dans la vallée en formant
n'est pas la route habituellement empruntée, deux adeptes, nombre qui peut paraitre faible si
mais personne ne pourra infirmer les dires des on ne prend pas en compte le fait que, dans un si
personnages s'ils prétendent que les autres routes petit village, ne pas participer au travail
ont réputation d'être devenues dangereuses. quotidien qui assure la survie de la communauté
Éamon se montrera bien plus intéressé par ses n'est pas facile à mettre en valeur.
interlocuteurs et leur offrira le gite pour la nuit
dans sa demeure. Leogh, est parti à Ard-Amrach pour y achever sa
formation de prêtre. On espère le voir revenir
Les sigires dissimulent souvent leur statut avec une tunique blanche au liseré vert avant
lorsqu'ils enquêtent, mais si vos joueurs l'hiver.
souhaitent faire connaître leur identité et leur
mandat, le prêtre agira avec beaucoup plus de Aperçue lors de la prière, Máire a quatorze ans,
prudence. Il n'hésitera pas à héberger les et n'a fait qu'une des six années de sa formation.
voyageurs, mais sera sur la défensive à chaque Vivant encore dans sa famille, elle assiste
fois qu'un d'entre eux sera en sa présence, même surtout Éamon pour les prières et ce dernier
ceux qui ne font pas officiellement partie de essaye de lui apprendre à lire afin qu'elle puisse
l'ordre. étudier les écritures en autodidacte avant de
rejoindre un couvent. Même au sein du clergé le
Si on le lui demande, Éamon affirmera n'avoir lettrisme n'est pas toujours acquis et c'est
rien à se reprocher avec un ton relativement paradoxalement là où il y a le moins de
agacé. Critiquez son laxisme face au peu de membres du Temple que cet art est le plus
transmis, la transmission orale devenant vite d'ouvertures sur l'extérieur et l'essentiel de la
insuffisante. lumière provient de quelques bougies que le
temps aura fait fondre, répandant leur cire sur le
Aux yeux d'Éamon, les villageois d'Ath Argad mobilier, ajoutant à l'ambiance feutrée de cet
sont de bons fidèles. Si la prière semble les intérieur chaotique une touche paradoxalement
blaser plus que les exalter, c'est simplement plus chaleureuse et douillette que tous les autres
parce que leur existence est dure et que leurs lieux que les personnages auront vu depuis leur
journées sont épuisantes. Il ne remettra en cause départ.
la foi d'aucun d'entre eux, et peut dire avec
certitude que malgré la persistance de certaines
superstitions plus personne ne voue de culte aux
esprits de la nature. Un argument invoqué en Selon l'approche choisie, il y aura plusieurs
faveur d'humilité et du respect dont font preuve façons d'aborder la raison de la venue des sigires
les habitants est le fait qu'Ath Argad n'a pas à Ath Argad. Les membres de l'ordre n'ont pas
connu la moindre attaque venant des Feondas fait tout ce chemin simplement pour s'assurer
depuis plus d'un siècle. Les marques sur la que le prêtre du village faisait bien son travail, et
palissade sont soit les stigmates d'attaques ce simple fait devrait encore plus inquiéter celui-
anciennes, soit l'œuvre d'une créature isolée ci s'il l'apprenait.
qu'on aura découvert uniquement au lever du
jour. Malgré les précautions d'usage, le village a bien
connu des disparitions au cours des dernières
Si la discussion en est arrivée là, il est probable années. Depuis l'instauration du Temple dans la
que le prêtre ait invité ses interlocuteurs dans les vallée les prêtres ont tenu des registres
quartiers des religieux. Annexe de l'église, ce permettant de retracer avec une certaine
bâtiment hexagonal est construit dans la même précision toutes les disparitions. Inconstantes,
pierre que la nef. Conformément au modèle du erratiques, aucune logique apparente ou
labyrinthe, symbole du cheminement de l'esprit, récurrence dans les dates, les victimes ou la
son architecture intérieure est constituée de façon dont la disparition s'est produite. Des
couloirs qui s'enroulent en cercles concentriques paysans qui se seront simplement évaporés lors
autour de la pièce principale. Les ouvertures de la moisson aux plus inquiétants cas de
dans ces parois ne se font jamais directement personnes envolées dans leur lit au sein même
face et de nombreux recoins remplissent les des murs du village, ces évènements seront
différentes fonctions des pièces de la maison. On restés rares. Certains papiers notent également le
ne se perd cependant jamais réellement dans ce passage de visiteurs dans la vallée dont on a
bâtiment dont la taille est encore trop réduite perdu toute trace par la suite, bien qu'il soit
pour accueillir beaucoup de monde. Le bâtiment impossible de savoir si ces personnes ont
comporte également un étage où se trouvent la réellement subit un enlèvement. Ni plus ni
chambre d' Éamon, encombrée d'objets allant de moins que ce que connaissent la plupart des
l'ouvrage religieux à l'outil de jardinage, la villages de la région en somme...
chambre de Leogh, inoccupée depuis un
moment et verrouillée, et les deux chambres A priori aucune trace de la jeune femme trouvée
dédiées aux hôtes. Máire ne loge pas dans ce par les frères de Daoren, la dernière disparition
bâtiment. est celle d'un berger, et remonte à plus de six
mois.
La température est nettement plus agréable que
dans la nef bien que l'air empeste le poireau. Un Éamon tient également un registre de tous les
peu partout des petites étagères ou des meubles visiteurs. Il y a très peu de passage, la plupart du
offrant suffisamment de surface sont couverts de temps des religieux venant du monastère
petits livres ou de parchemins, témoins du d'Arantius et cherchant à rejoindre les plaines,
travail parallèle que doit fournir Éamon en des marchands itinérants, et plus rarement des
temps qu'un des seuls habitants d'Ath Argad varigaux, seuls ou accompagnant des voyageurs
sachant lire et écrire. Le bâtiment comporte peu aux intentions variées et pas toujours explicites.
Le chemin n'est en effet pas adapté au passage Le soleil commence à disparaître derrière la
de convois et d'autres trajets sont plus aisés pour crête des montagnes, la vallée n'est pas encore
traverser les montagnes de la région. Si plongée dans l'obscurité mais on sent la nuit qui
quelqu'un y fait particulièrement attention, il guette, prête à refermer ses mains sur Ath Argad.
semble bien qu'une varigale dénommée Yaëlle
soit passée plusieurs fois par le village. Venue le Ce sera surtout aux granges qu'il restera de
plus souvent seule et étant restée chaque fois l'activité, les derniers travailleurs achevant de
quelques jours dans le village, la dernière ranger les provisions amassées dans la journée.
mention de son passage remonte à plus de trois Fiona Bornsted, l'ansailéir d'Ath Argad,
ans. Interrogé à son sujet, Éamon ne saura pas supervise le tri. C'est une grande femme aux
trop quoi dire : bien qu'ils aient échangé les cheveux sombres et à la peau brunie par le
présentations d'usage elle ne semblait pas soleil, passant ses journées à s'assurer que le
souscrire à la religion du Temple et résidait travail des champs se passe bien, est l'héritière
surtout chez l'habitant. de la famille désignée à la tête d'Ath Argad par
les Mac Nuran, les nobles seigneurs du vallon
L'accès à ces informations dépendra inférieur dont les terres s'étendent au quelques
évidemment de l'approche choisie par les espaces cultivables des vallées plus escarpées.
personnages ainsi que de leur tact. À moins
qu'un des personnages lettrés demande à le faire Peu encline à la discussion avec des membres du
directement, ce sera Éamon qui lira tous ses clergé, elle pourra donner à des personnages
registres, d'après lui pour être sûr de ne pas venus incognito les mêmes informations
mélanger ses papiers. Effectivement le mode de qu'Éamon au sujet des passages et des
classement des parchemins semble relever d'une disparitions qui ont marqué le village. Si elle est
logique complexe vu les divers endroits où des interrogée à propos d'une varigale, elle se
informations pourtant similaires sont rangées, un souviendra bien d'une voyageuse correspondant
peu partout dans le bâtiment, mais le prêtre s'y à la description ayant fait plusieurs passages par
retrouve sans trop de problèmes. la vallée il y a quelques années, mais elle ne se
souviendra de rien de plus si ce n'est qu'elle
À mesure que leurs questions s'accumuleront le passait du temps avec les veilleurs. Son résumé
prêtre sera de plus en plus intrigué, ou de plus en des disparitions manquera cruellement de
plus mal à l'aise, en fonction de l'identité sous précision, mais elle n'hésitera pas à se
laquelle les personnages se sont présentés à lui. débarrasser des voyageurs en leur
Il apparaîtra vite difficile de continuer la recommandant de regarder dans les registres
conversation sans éveiller des soupçons, et tenus avec rigueur par le prêtre.
même un interrogatoire en règle montrera vite
ses limites. Si le prêtre sait quelque chose de Interrogée au sujet de celui-ci, Fiona
plus, il ne semble pas disposé à en faire part, n'exprimera qu'à demi-mot qu'elle trouve Éamon
mais pareille attitude est difficilement désabusé et complètement renfermé dans ses
condamnable sans preuves qu'il éludait la vérité. notes, comme si le sort du village ne le
préoccupait que pour ses archives. Elle ne sait
La plupart des documents sont éparpillés dans le pas qui au village pourrait se vanter de bien le
domicile des prêtres, seuls quelques dossiers connaître, si ce ne sont ses adeptes.
sont mis sous clé dans une armoire reconvertie
en secrétaire. Les feuilles concernant les Sinon, les récoltes des fruits se passent bien
étrangers de passage au village en font partie, mais les moissons auront été plus éprouvantes
mais il y a fort à parier que dès que les départ qu'à l'accoutumée. Normalement, le retour du
des voyageurs celui-ci sera ressorti pour se voir froid en haute altitude réduisant la fonte des
enrichi de leur passage. glaciers, devrait amoindrir significativement la
puissance de l'Argad. L'ansailéir comptait sur
cette baisse du débit pour faire passer des
charrues au gué sans difficultés, mais cela ne
Le village s'est pas avéré possible cette année et les
paysans ont dû faire de nombreuses traversées
en portant eux-même les céréales. Plusieurs
bergers sont sur les pâtures des vallées
supérieures, ils devraient revenir avec leurs
troupeaux d'ici un mois. Pas d'attaques de
feondas depuis un moment, mais les villageois
sont sur le qui-vive. Plusieurs personnes lui ont
rapporté des mouvements mystérieux dans la
forêt. Des craquements sonores, des lueurs
fantomatiques, des silhouettes furtives... Mais
rien de plus concret.
Le reste du village se livre à des activités
triviales. Ses habitants ne seront guère loquaces,
et si les enfants manifesteront une vive curiosité
pour les étranger leurs dàmàthairs les
dissuaderont de s'approcher d'inconnus.
Les maisons sont organisées en petit cercles
autour de plusieurs places centrales, chacune
avec son jardin et son potager entourés de
murets. Elles offrent ainsi peu d'ouvertures vers
l'extérieur et constituent une dernière ligne de
défense si les palissades devaient céder. Reliées
entre elles, ces petits blocs d'habitation cerclent
les plus anciennes habitations qui délimitent la
place centrale. Reliquat des traditions
demorthèn, un chêne ancestral se dresse au
milieu de la place. Ses branches presque nues
s'élèvent plus haut que la plupart des bâtiment
des alentours, et ses racines criblent la place et
les jardins en formant une spirale dont les reliefs
se prolongent sur le tronc, comme s'il avait été
enroulé par un géant facétieux sans avoir été
détaché du sol. Les pierres gravées qui se
trouvaient à ses pieds ont été remplacées par une
sculpture de Soustraine pour tenter d'incorporer
les habitudes des villageois au nouveau culte,
mais tout le monde ressent en voyant cet arbre le
poids de siècles de traditions impies.
Plus grand chose n'attirera l'attention dans le
village. Les étables et les enclos du bétail sont
déserts, la remise sera verrouillée dès que Fiona
et ses paysans auront fini leur travail dans les
greniers. Il ne restera que la tour de guet.
Elle se trouve du côté de la deuxième porte du
village, veillant sur champs et le chemin qui
continue vers la haute montagne. Perchée sur de
grêles pylônes de bois, la vigie abrite les
veilleurs de la pluie mais pas du vent. Tout
l'édifice grince au moindre souffle d'air et
grimper l'échelle déclenchera un concert de
craquements des plus inquiétants. Tout les
habitants actifs village doivent y faire une nuit
de garde au moins une fois par an, mais ce sont
surtout le vieux Bart et Killian qui assument
cette tâche le reste du temps. Venant de
remplacer son collègue pour la garde de nuit,
Killian a plus l'habitude de discuter avec les
voyageurs que ses voisins. C'est un homme
d'une trentaine d'années, à l'air plutôt ahuri et
aux vêtements trop larges, mais à la vue
perçante. Plutôt accueillant, il se fera un plaisir
de décrire les éléments du paysage qu'on peut
voir depuis sa tour juste avant qu'il ne fasse trop
sombre :
Le chemin qui rejoint la route du monastère
d'Arantius, les hauts-plateaux d'où on peut voir
fumer les abris des bergers, les plantations
irrégulières et variées qui entourent le village,
l'orée de la forêt ses ondulations étranges, et
enfin le moulin. Hors du village, ce bâtiment en
pierre installé en aval est ancien mais fonctionne
toujours. Emporté par les eaux puissantes de
l'Argad, sa roue sert les paysans pendant la
journée avant qu'ils ne reviennent à l'abri des
palissades pour la nuit. Il est toutefois assez bien
construit pour servir d'abri improvisé pour les
gens qui travaillent en lisière de la forêt au cas
où des feondas attaqueraient le village. Ces
informations ne seront pas détaillées si les
personnages n'insistent pas sur ce bâtiment, mais
s'ils posent quelques questions à son sujet un jet
de Relations permettra de remarquer une
certaine gêne amusée quand le jeune homme
leur parle du moulin. Rien d'exploitable tel quel,
Killian niera savoir plus qu'il n'en dit, mais cela
ne convaincra personne.
L'autre corde qui peut faire réagir Killian, plus
intensément cette fois, est celle de la varigale
Yaëlle. Si on ne fait que référence à sa mention
dans les registres d'Éamon, on pourra observer
une certaine gêne, des rougissements, des
hésitations... Il dira l'avoir en effet connue lors
de ses passages au village, mais qu'il ne l'aura
pas revue depuis quelques années et qu'il
suppose qu'elle a dû prendre un autre chemin
pour ses trajets, mais ne saura rien répondre si
on lui demande de quels trajets il s'agissait.
Killian sera très inquiet si on lui fait part de s'il a eut l'occasion de fraterniser avec lui. Ce
preuves concernant la disparition de Yaëlle, et passage est en effet bien connu du jeune homme
deviendra de plus en plus pâle à mesure qu'on qui l'a emprunté secrètement plusieurs fois, et à
lui décrira le cadavre examiné par Daoren. part le vieux Bart il ne connaît personne d'autre
Suivant le tact des personnages et des besoins du qui soit au courant de son existence. Obtenir ce
meneur, pousser l'interrogation un peu plus loin renseignement sera d'ailleurs étrangement aisé,
résultera soit dans des aveux forts en émotion, vu son importance concernant la sécurité du
soit dans un mutisme à la limite de la catatonie. village.
Dans ce dernier cas, passer à l'interrogatoire ne
donnera que peu de résultats (voire même pourra Les quelques parcelles cultivables de ce côté de
déclencher des réactions agressives), mais la rivière ont déjà été récoltées et constituent
Killian est un des villageois les plus portés sur la donc un espace très dégagé où il est difficile de
religion et sera réceptif si un des personnage a passer inaperçu. Outre le chemin principal, une
recours à la spiritualité pour l'aider à se remettre. voie importante relie les portes du village au
Bien entendu cela demandera du temps (durée moulin.
pouvant être déterminée par un jet de Prière) et
probablement la coopération de villageois ayant Le vieux moulin à eau est en aval, près de la
de bonnes raisons d'être peu coopératifs, cela lisière de la forêt. Ce grand bâtiment de pierre,
sera susceptible de faire perdre leur couverture à probablement aussi ancien que le village, a un
des investigateurs faisant profil bas. toit en bois et comporte peu d'ouvertures :
quelques meurtrières et une lourde porte en bois
ancien. La porte peut être bloquée depuis
l'intérieur à l'aide d'une poutre, mais pour le
Il ne reste plus beaucoup de temps avant la nuit. moment il est facile d'y entrer. Le bâtiment est
Si les personnages veulent se rendre au moulin désert. A l'intérieur, le bruit du torrent est étouffé
ils peuvent demander l'ouverture de la porte du par les grincements de la machinerie actionnée
village, mais cela attirera immanquablement par l'eau. Le sol est couvert de brindilles et de
l'attention de quelques fermiers. La porte peut blé, ce qui évite au bâtiment d'être trop froid. La
être manœuvrée par seulement deux personnes charpente donne une impression de volume qui
mais elle est bloquée en position fermée depuis ne rend pas l'unique pièce du bâtiment
l'intérieur, et doit l'être en permanence quand oppressante, et les bruits lourds mais réguliers
personne n'a besoin de l'emprunter. En revenant de la meule a quelque chose d'apaisant.
depuis l'extérieur il faudra signaler sa présence
aux guetteurs pour qu'ils viennent l'ouvrir. En fouillant la pièce, quelqu'un tombera sur le
premier véritable indice depuis l'arrivée au
Il est également possible de franchir la palissade village : un carath. Le bâton de marche d'un
discrètement, dans un sens comme dans l'autre, varigal. Chaque membre de l'organisation en
derrière une étable. Les rochers permettent de possède un qui lui est propre. Créé par un maître
monter de quelques mètres et l'escalade de la forgeron, outre sa longueur adaptée à la taille de
palissade à proprement parler est facilité par des son possesseur, chaque carath arbore un motif de
dégâts dans le bois, et ce passage est dissimulé reliefs différents juste sous la poigne. Chaque
du reste du village par le bâtiment, on le devine indentation, bosse, creux ou ondulation
à peine depuis la tour de guet. Une analyse représente une information sur l'identité de son
minutieuse permettra de remarquer que plusieurs propriétaire, permettant aux varigaux récupérant
prises ont été taillées par l'homme, cette faille le carath d'un de ses pairs de pouvoir le
dans la défense du village a déjà été empruntée à retourner à sa famille ou sa communauté.
de nombreuses reprises. Personne dans l'équipe ne peut lire ces
symboles, qui relèvent du domaine des signes-
Pour la trouver, un personnage peut soit faire le repères, il apparait toutefois cohérent vis à vis de
tour du village en cherchant spécifiquement un la taille de la femme examinée par Daoren.
moyen d'en entrer ou d'en sortir de manière aisée Marque du varigal, ce carath pourra être le
ou discrète, ou obtenir l'information de Killian principal indice concernant l'identité de la
défunte si les précédentes pistes mentionnées Il n'y a rien d'autre de marquant dans les zones
n'ont pas été explorées par les joueurs, qui dégagées, et la tombée de la nuit devrait inciter
pourront vouloir poser des questions plus les personnages à ne pas s'attarder hors des murs
spécifiques aux villageois. du village. De nouvelles discussions seront
probablement à l'ordre du jour, mais s'ils logent
La meule ne moud plus de grain depuis la fin de chez Éamon un nourrissant potage aux légumes,
l'après-midi, mais elle est encore couverte de un peu de pain et de fromage, et une part de tarte
restes de farine. Cependant la poudre ne aux fruits encore tiède plus tard les attendent.
représente qu'une fine couche. Si on la gratte ou
si on la souffle, on peut découvrir sous cette fine Il est probable que s'ils ne l'ont pas fait jusque là,
pellicule du sang séché... La meule est rapide et les sigires se décident à opter pour une approche
puissante, elle n'aurait aucune peine à broyer des plus accusatrice et agressive. Le prêtre sera
os... visiblement très mal à l'aise, si ses mouvements
et son comportement indiqueront qu'il est sur la
défensive, il tentera de garder une certaine
autorité dans son discours, et le ton risque de
Dans le cadre d'une approche subtile, il est monter assez rapidement. Il niera la présence de
possible que certains personnages aient décidé feondas dans la vallée, dira ne rien savoir de
de rester hors du village pour observer celui-ci plus à propos de Yaëlle, répètera ce qu'il avait dit
de loin, par exemple pour voir s'il y a des au sujet des habitants du village et de la
réactions étranges quand ses habitants prendront difficulté de transmettre la Vérité de Soustraine
connaissance de l'identité de leurs visiteurs. Une en ces terres reculées, même si cela n'a rien à
agitation particulière chez les gardes? Un voir avec ce dont lui parlent les personnages. Il
messager envoyé prévenir quelqu'un à s'énervera si un personnage demande à vérifier
l'extérieur? Un changement notable de lui-même les registres sans une certaine
comportement chez les villageois? Une forme diplomatie. Au niveau de ses gestes, ses mains
d'investigation qui nécessiterait quelques jours vont se cramponner fermement à la table à
d'observation préliminaire pour être révélatrice, mesure que le ton monte, le prêtre va reculer sur
mais qui peut offrir des pistes intéressantes. sa chaise pour tenter de garder une certaine
distance avec ses interlocuteurs, quelqu'un
Si cette voie est explorée, il est probable que la pourra remarquer qu'il a prit en main un grand
première chose recherchée soit un bon point couteau qui a servi pour le repas.
d'observation. Le lieu le plus adapté pour cela
n'est pas difficile à trouver, mais les personnages La situation peut dégénérer si les personnages ne
se rendrons compte qu'ils ne sont pas les se rendent pas compte qu'ils l'enferment dans
premiers à l'avoir envisagé. Une outre en peau une impasse. Éamon répètera encore et toujours
vide et des traces de pas peuvent être trouvées les mêmes choses, et s'il n'attaquera jamais en
juste à côté. Il semble que quelqu'un observe ce premier il laisse vraiment l'impression d'être sur
qu'il se passe à Ath Argad depuis quelques le point de se battre. Une sage approche serait
temps. que les sigires prennent congé et se retirent dans
leur appartements, mais continuent d'épier le
La piste n'est plus très fraiche, mais on peut tout prêtre. S'il est trop tendu, celui-ci prendra le
de même tenter de pister l'endroit d'où venait le couloir qui mène à la nef et sortira du bâtiment
mystérieux observateur. Cette possibilité reste à par la porte de l'église, à moins que quelqu'un ne
la merci du meneur, surtout si les joueurs n'ont l'en empêche.
pas encore vu suffisamment au village, mais elle
peut offrir un pont direct vers la deuxième S'ils l'ont laissé sortir, certains personnages
partie. voudront probablement essayer de suivre Éamon
discrètement. S'ils passent par la nef de l'église,
ne serais-ce que pour vérifier que le prêtre à
quitté le bâtiment et n'est pas resté prier, les
Nuit personnages se rendront compte qu'ils ne sont
pas les seuls ici. Si vous voulez le résoudre avec
un jet, cela sera un jet d'observation difficile vu
que l'attention des protagonistes est focalisée sur
autre chose, mais le simple fait de rater un jet
peut rendre les joueurs plus suspicieux que leur
personnage ne devrait l'être. Au moment où ils
quitteront l'église, ils pourront entrapercevoir la
silhouette d'une jeune fille se faufiler hors du
bâtiment. Au détour d'un bâtiment, elle se sera
évanouie sans laisser de traces. Si le dialogue
avec Éamon a dégénéré au point que les
personnages aient dû tuer le prêtre, leur attention
pourra être attirée dans la nef par un bruit, mais
il sera trop tard pour rattraper cette ombre.
En regardant le recoin obscur de l'église d'où
elle a émergé, on peut trouver une bougie éteinte
depuis peu posée au sol à côté d'un petit livre de
prières. C'était Máire, la jeune adepte, qui était
venue se recueillir. Si les personnages et Éamon
se sont disputés, tout laisse à croire qu'elle s'était
juste derrière la porte, à écouter, avant de se
dissimuler dans l'ombre quand elle s'est rendue
compte que quelqu'un venait vers elle.
Si quelqu'un s'est rendu compte de sa présence,
il a une chance d'attraper la jeune fille avant
qu'elle ne s'échappe. Apeurée, elle demandera
surtout qu'on la laisse partir, clamant qu'elle ne
faisait rien de mal. Elle ne faisait que prier
quand elle a entendu les éclats de voix, mais n'a
rien entendu de précis. La jeune fille est effrayée
par tout le groupe, mais semble être terrorisée
par Beltan en particulier. Si celui-ci est présent,
il sera de nouveau frappé par le regard noir et
vide de la jeune fille, comme s'il était dénué de
vie.
A moins qu'un des personnages ait une idée
particulière concernant Máire, il faudra bien
finir par relâcher la jeune fille qui va s'enfuir
sans prendre le temps de ramasser sa chandelle
et son livre de prières. Ce n'est qu'après avoir
perdu la trace de l'adolescente que quelqu'un
sachant lire pourrait remarquer que le livre de
prière comporte des textes étranges et
incohérents avec le credo du Temple. Un
examen plus poussé révèlera même la présence
d'écrits ésotériques interdits en Gwidre.
Impossible de savoir si c'est le prêtre qui le lui a
confié en le faisant passer pour un livre saint, ou
si elle s'est appropriée elle-même ce tome
occulte.
Si la distraction apportée par la jeune femme n'a
pas fait perdre du temps à tous les membres du
groupe, la filature du prêtre est toujours
possible. Elle n'apportera cependant rien
d'intéressant. Éamon ne fera pas spécialement
attention à se ne pas être suivi, il se rendra sur la
place principale du village où ses empreintes de
pas se noieront dans celles des nombreuses
personnes qui sont passées ici dans la journée, il
sera très probablement entré dans une des
maisons de la place avant que les personnages
n'aient eut le temps de le voir y entrer. Interagir
avec les habitants sera quelques peu difficile...
L'absence du maître des lieux rend la fouille du
domicile des prêtres plus confortable. Une
bonne partie des documents et des textes sont
éparpillés un peu partout dans la salle principale
mais les documents que les investigateurs ont
plus de chances de chercher sont sous clé, dans
la grande armoire. Éamon garde la clé de ce
meuble sur lui, mais le verrou est très basique,
tous ceux du bâtiment le sont. On sait ou on ne
sait pas crocheter ces verrous, il n'y a pas
différents niveaux de maîtrise. Tout cela bien
entendu pour peu qu'on juge nécessaire de
garder les serrures intègres, quelques coups
d'épaule ou de hache viendrons facilement à
bout des planches de bois récalcitrantes. Les
parchemins et les registres sont empilés dans un
désordre effrayant, il faudra quelques heures de
lecteur pour s'y retrouver. On pourra faire le tri
entre les registres des naissances, des mort, des
passage de voyageurs, des quantités de
nourriture amassée, des maladies qui ont frappé
Ath Argad etc. A défaut d'être ordonné, Éamon
est exhaustif.
En regardant dans les plus anciens des registres,
on pourra remarquer qu'il y a eut de nombreuses
disparitions dans les années qui ont suivi
l'implantation du Temple à Ath Argad, avant que
leur nombre baisse significativement pour ne
plus être que d'une absence mystérieuse d'un
habitant en une décennie. Cela ne fait que deux
ans qu'on a pu observer une sensible remontée
de ces disparitions recensées, et la baisse de
fréquentation du village sur ce même laps de
temps fait planer un doute sur les voyageurs qui
n'auraient pas atteint le village. La liste des
villageois disparus est d'ailleurs plus importante
que ce qu'Éamon leur avait annoncé, quelques
noms succèdent à celui de la « dernière »
victime disparue il y a plus de six mois.
Les verrous des portes de l'étage ne sont guère
plus élaborés. La chambre d'Éamon comportera
elle aussi des parchemins et des recueils d'écrits
divers. Outre quelques éléments des registres on
retrouvera des textes moins matériels : des
extraits séculaires des chroniques d'un barde sur
l'histoire de la région, des notes diverses sur la
conversion des vaux et sur la persistance des
anciennes superstitions, mais aussi des recettes
de cuisines ou des missives triviales. Les
personnages en auront probablement entendu
des échos s'ils ont discuté avec des habitants
pendant la journée mais il apparait dans les
chroniques que dans les années qui ont précédé
les Fondations de Tri-Kazel, le val de l'Argad
était un lieu très important pour les demorthèn
des environs. Avant même la création du village
des gens de toute la région y avaient trouvé
refuge.
La chambre de Leogh, par contre, recèlera
quelques surprises. Pour une pièce supposée être
inoccupée depuis des années, trop de choses
donnent l'impression que quelqu'un y vivait
encore la veille. Le lit n'est pas fait, une liasse de
parchemin est éparpillée sur un bureau, les
chandelles sont à moitié consommées, quelques
habits, religieux mais aussi plus adapté au milieu
naturel, sont entassés dans un coin. Sous le lit, à
portée de main, une hache en métal. Cloué au
mur, dessinée sur une grande toile de tissu, une
carte de la vallée annotée de symboles divers.
Ces symboles, en général marquées avec une
craie rouge, sont surtout répandus dans la forêt.
Le dessin n'est pas très précis et même pour les
habitants d'Ath Argad la partie la plus profonde
de la forêt demeure un lieu mystérieux, mais
certains glyphes se trouvent dans la partie la plus
proche des terres des hommes et sont indiqués
avec plus de précision. Symboles interdits par la
nouvelle religion, les glyphes qui ornent cette
carte sont des ogham, les runes permettant aux
demorthèn de communiquer avec les esprits de
la nature pour contrôler cette dernière, un
pouvoir allant à l'encontre de la volonté du
Créateur.
Sur les piles de papiers du bureau, on peut
retrouver ces ogham représentés en grand
format. Tous ont un air familier, on les retrouve
sur plusieurs feuilles se succédant jusqu'à ce
qu'au final, un seul dessin, tracé en rouge, ait
isolé ce qui semble être la structure de base de
tous ces symboles : un long trait croisé par trois
plus courts. Critias via l'occultisme (compliqué),
ou Aratos via sa connaissance des mystères
demorthèn (standard) pourront identifier ce
dernier symbole comme celui de la terre.
D'autres dessins d'un genre différent sont
représentés sur la carte, cette fois-ci le symbole
d'origine est un cran moins difficile à identifier
tant il est important dans la symbolique des
anciennes traditions : dérivé de celui de l'animal,
l'ogham de l'humain.
Les textes des quelques notes écrites sont
disparates, un recueil d'extraits de différents
écrits dont certains sont écrits dans une version
assez archaïque du Tri-Kazelien actuellement
parlé, d'autres rédigés dans des patois
marginaux. Tous convergent vers le même sujet :
quelque chose de caché au plus profond de la
forêt qui a eut beaucoup d'importance pour les
demorthèn locaux lors de l'âge sombre de
l'Aergewin. Rien ne parle exactement de la
nature de ce secret oublié, il semble avoir
simplement été perdu au fin fond des bois, là où
plus personne ne s'aventure, au pied des falaises
que traverse l'Argad pour sortir de la vallée,
celles que les personnages ont contourné en
arrivant.
A partir d'ici, les personnages peuvent ébaucher
des théories variées sur ce qui se trame dans la
vallée. S'ils paraissent se disperser, s'enlisent ou
qu'ils évoquent l'idée de partir chercher du
soutien un peu trop fréquemment, demandez un
jet d'Observation : ils ne sont plus seuls dans la
maison.
Selon la façon dont les protagonistes sont
répartis dans le bâtiment, ou dans le village tout
entier, il y aura quelques ajustements à faire,
mais l'idée est que personne n'ait l'occasion de
voir plus que l'ombre, la silhouette ou le dos du
mystérieux visiteur. Celui-ci semble être sorti
d'une des chambres où les personnages logent,
alors que la porte était fermée quelques instants capuche en sale état. Il se rue vers le passage de
auparavant elle est désormais grande ouverte. la palissade en évitant de passer par les places
Plongées dans l'obscurité, ces pièces ont des habitations, contournant celles-ci en passant
visiblement été fouillées et tous les effets près des granges et des entrepôts. Exception
personnels à l'exception de ceux qui auraient été faite de ses pas et du bruit du torrent, pas un son
dissimulés ou que les personnages transportent n'émane du village, toutes les lumières sont
sur eux ont été disparu. Il ne reste que quelques éteintes et aucun habitant n'est en vue. Seule la
matériels, comme les cordes ou les torches. Au tour de guet est éclairée par une lueur vacillante,
cas où les personnages seraient simplement allés mais si les personnages essayent d'appeler le
se coucher, l'un d'entre eux sera réveillé par un veilleur à l'aide il n'y aura aucune réponse.
bruit et se rendra compte que quelqu'un viens de
quitter précipitamment la chambre, certains S'ils n'en avaient pas appris l'existence pendant
objets pourraient manquer à l'appel mais ce sont la journée, voilà l'occasion pour nos
surtout les indices que les personnages ont poursuivants de découvrir la faiblesse dans les
récupéré qui sont le plus susceptible d'avoir été défenses d'Ath Argad. A chaque fois qu'ils
emportés. perdront l'individu de vue, ils le verront la fois
suivante bien plus éloigné qu'il n'aurait
En bas, toutes les sources de lumières ont été normalement pu l'être vu sa vitesse. En sortant
éteintes et bien que la pièce n'ait jamais été un du village ils ont juste le temps de voir non pas
modèle d'ordre et de rangement elle a une mais plusieurs personnes s'enfoncer dans la
visiblement été mise sans dessus dessous alors forêt et y disparaitre, alors que l'espace qui
que les différents personnages étaient occupés sépare la palissade de l'orée des bois demande
ailleurs. Il fait froid et la lumière qui éclaire les au moins deux minutes pour être traversé.
pièces viens de l'extérieur : porte ou volet,
apparemment forcé, grinçant sous l'effet du vent Les personnages peuvent décider de rester dans
de l'extérieur. le village pour continuer leur investigation, cette
fois probablement de manière plus musclée, ou
Si les personnages se hâtent assez pour ne pas le peuvent s'élancer à la poursuite de ces individus
perdre de vue, l'individu est un homme assez et embrayer sur la deuxième partie.
mince, dont la tête est dissimulée sous une

PNJs principaux de la première partie

Éamon, prêtre d'Ath Argad

Voies : Combativité : 4. Créativité : 1. Empathie : 3. Idéal : 2. Raison : 5.
Compétences : Artisanat : 2. Combat au contact : 3. Discrétion : -1. Érudition : 5 (Discipline :
Histoire : 6) (+1). Milieu Naturel : 4. Perception : 2. Prière : 5 . Prouesses : 2 (+1). Relation : 2. Tir
et lancer : 1.Voyage : 2.
Avantages : Lettré, Endurant
Désavantage : Bourru (opposé Leste). Amour tragique, Maladie (évité), Adversaire.
Santé mentale : Résistance mentale : 7. Orientation : Rationnelle. Trauma : 3
Combat : Attaque : 6 (Dégâts couteau : 1). Défense : 12 (Protection : 0). Rapidité : 7. Potentiel : 1
Vigueur : 11
Rindath : 8
Exaltation : 6

Traits de caractère : Discipliné, Doute.

Désordre latent : Obsession (Archives)
Équipement : Vêtements de prêtre, tenues de voyage, matériel d'écriture et livres en tous genres, couteau.

Né dans la vallée il y a presque cinquante ans, Éamon était le fils du premier prêtre installé à
Ath Argad et d'une paysanne. Élevé selon les principes du Temple au milieu d'un village encore
sous le choc de la guerre fratricide qui venait de ravager le nord de Taol-Kaer, il ressentira le
poids de la responsabilité de sa religion sur la peur des habitants d'Ath Argad vis à vis de celle-
ci et sera toujours resté en marge des autres. Quittant la vallée pour sa formation cléricale,
Éamon trouvera refuge dans la lecture et devint un féru d'écrits en tous genre, des saintes
écritures de Soustraine aux histoires pittoresques, et se prépara à devenir un clerc, mais la mort
de son père le poussa à porter son choix sur l'ordre des prêtres et à revenir à Ath Argad
continuer à y partager la parole du Créateur.

Les premières années furent difficiles. Bien que les habitudes commençaient à changer avec la
nouvelle génération, beaucoup restaient froids face à la religion que les gens des plaines
venaient leur imposer. Éamon tenta de faire entrer les principes du Temple plus en douceur,
réutilisant les anciennes traditions à l'avantage de cette dernière plutôt qu'en les écrasant pour
faire place au nouveau dogme. Bien que toujours enfermé dans ses écrits, Éamon finit par se
lier à une villageoise et à se faire mieux accepter par les siens. Puis vînt la maladie.

La femme qu'il aimait avait souffert pendant des mois, sans qu'Éamon ne puisse rien y faire, et
fini par tuer leur enfant dans un acte de folie. Sa foi n'y survécu que par dépit, il avait atteint
un âge où il estimait qu'il était trop tard pour envisager une nouvelle approche. Depuis, le
prêtre d'Ath Argad n'exerce plus avec la passion pieuse de ses confrères, et s'est renfermé dans
ses écrits. Bien qu'assurant toujours son rôle de médiateur entre les hommes et le Créateur, il
n'établira plus de véritables liens avec personne. Même ses deux adeptes ne connaissent pas
vraiment cet homme qui ne vit désormais plus que pour ses registres, tout ce qu'ils ont
l'occasion de partager avec lui, c'est la passion de l'écriture.

Éamon reste ouvert aux étrangers mais vit désormais à une certaine distance des habitants du
val. Nombreuses rumeurs entourent désormais le vieil homme, qui intrigue les villageois de par
ses innombrables écrits dans un village où pratiquement personne ne sait lire, notamment
concernant l'origine de tous ces livres pourtant réputés comme étant hors d'atteinte du
commun des mortels. Éamon a l'habitude de voyager seul vers les monastères des alentours et
reviens toujours avec de nouveaux textes, et il est souvent difficile de dire où exactement s'est
rendu le prêtre.

Fiona, ansailéir
Voies : Combativité : 2. Créativité : 4. Empathie : 5. Idéal : 3. Raison : 1.
Compétences : Combat au contact : 5. Discrétion : 2. Milieu Naturel : 5 (Discipline : Agriculture :
6). Mystères Demorthèn : 2 (+1). Prouesses : 4. Relation : 4 (+1). Voyage : 1 (+1).
Avantages : Intuitive.
Désavantage : Lente. Adversaire, Maladie (x2).
Santé mentale : Résistance mentale : 8. Orientation : Instinctive. Trauma : 2
Combat : Attaque : 7 (Dégâts épée courte : 2). Défense : 11 (Protection : 1). Rapidité : 6. Potentiel :
2
Vigueur : 8
Rindath : 11
Exaltation : 9

Traits de caractère : Réceptive, Molle

Désordre latent : Confusion mentale

Équipement : Épée courte, faucille, cotte de cuir.

Ce n'était pas une de ces maladies qui emporte la moitié des habitants d'une ville en une nuit.
C'était plus lent, plus insidieux, moins mortel mais pas moins douloureux.

Cette épidémie mystérieuse s'est abattue sur Ath Argad il y a quatorze ans, paralysant le village
alors qu'il émergeait de l'hiver. Pendant près de six mois le village vécu dans l'inquiétude alors
que le spectre de ce mal qui se propageait malgré toutes les précautions planait dans la vallée.
Les malades devenaient extrêmement faibles, mais un nombre relativement faible d'entre eux
succombait à la maladie. Incapables de travailler pendant plusieurs mois, les villageois
souffrirent autant de la lutte contre le fléau lui-même que contre la pénurie de nourriture qui
frappa le village l'hiver suivant.

Pour Fiona, l'épidémie eut un impact bien plus profond. Objet des passions d'Éamon, elle
portait son enfant quand la maladie failli la terrasser. A bout de forces, elle donna naissance à
une progéniture infirme, et par la suite elle se rendit compte que plus jamais elle ne pourra
porter d'enfant.

Comme beaucoup de villageois, l'absence de réponse aux incessantes prières à la gloire du

Créateur apporta frustration et incompréhension. Autant énervée par l'incapacité du Temple
qu'attristée par l'état de son enfant, elle se retourna vers les anciennes traditions et offrit le
nourrisson à l'esprit de l'Argad.

La tension qui régnait jusqu'alors entre les deux anciens anciens amants devînt une véritable
haine. Mais une haine silencieuse, que chacun employait pour mieux se voiler la face face à la
douleur et au doute qui les tourmentaient. Bien qu'officiellement fidèle du Temple, Fiona voue
un culte aux esprits de la nature selon les traditions Demorthèn, et en est la principale garante
dans le village. Éamon en a parfaitement conscience mais n'ose rien dire, en partie parce qu'il
partage les doutes de la femme qu'il a aimé, en partie parce qu'il craint qu'en cas de réelle
confrontation les villageois prennent le parti de l'ansailéir.

Car Fiona est une ansailéir efficace. Tempérée et imaginative, elle coordonne le village avec une
grande efficacité et est très respectée par les habitants. Elle ne fait aucun prosélytisme, mais
assure quelques célébrations païennes pour les villageois qui sont attachés aux traditions
ancestrales. C'est à dire bon nombre d'entre eux, bien que la plupart cumulent en réalité
croyances anciennes et foi en le Créateur.

Si Éamon se sent menacé par les sigires, et qu'il a de bonnes raisons de penser qu'ils mettent le
doigt sur un culte Demorthèn, c'est chez elle qu'il se rendra pour essayer d'avoir des réponses.
Sauf s'il est soumis à une menace suffisamment inquiétante, il ne trahira ni son ancienne
amante, ni les villageois qui partagent ses croyances, mais tentera de régler l'histoire en tentant
d'éviter les effusions de sang. En pratique, les deux rivaux vont passer la plus grande partie de
la nuit à se fixer sans rien dire devant la cheminée de la maison de l'ansailéir.

Killian, guetteur
Voies : Combativité : 1. Créativité : 3. Empathie : 2. Idéal : 4. Raison : 5.
Compétences : Combat au contact : 3. Discrétion : 2. Milieu Naturel : 3. Perception : 4 (+2). Prière
: 1. Prouesses : 4. Représentation : 3. Tir et lancer : 5 (Discipline : Arcs : 6) (+2).
Avantages : Vue perçante.
Désavantage : Simple d'esprit (opposé Vif d'esprit). Seul, Maladie.
Santé mentale : Résistance mentale : 9. Orientation : Rationnelle. Trauma : 6.
Combat : Attaque : 4 (Dégâts épée courte : 2 ).Tir : 9 (Dégâts arc: 2 ). Défense : 12 (Protection : 2).
Rapidité : 3. Potentiel : 2
Vigueur : 9
Rindath : 6
Exaltation : 12

Traits de caractère : Paisible, Influençable.

Désordre latent : Mélancolie

Équipement : Arc long, carquois (douzaine de flèches), épée courte, armure et casque de cuir clouté,
couverture, outre d'eau de vie, viande séchée, lampe à huile (deux litres d'huile), briquet, corne d'alerte, flûte
traversière, hexcelsis en métal atour du cou.

Killian est un jeune homme malingre de 27 ans. Enfant unique élevé par son père, il perdit le
peu qu'il avait de famille lors de l'épidémie. Il est depuis un fervent adorateur du Temple,
persuadé d'avoir été épargné par le créateur pour ne pas avoir le même attachement aux
traditions Demorthèn que son père.

Étant déjà en marge des autres enfants lors de sa jeunesse, il fut petit à petit exclu de la vie
quotidienne des autres habitants suite à cette perte. Le Temple n'aura pas été beaucoup plus
accueillant, Éamon n'ayant pas eut la patience de lui faire apprendre la lecture malgré la volonté
du jeune homme, qui ne se sera jamais senti attaché avec quiconque dans le village depuis lors.

Formé en temps qu'archer, sa bonne vue et son calme l'ont destiné à prendre le rôle de guetteur
à l'année. Il ne se rend pas compte que les quelques manquements à son devoir de garde
peuvent avoir des conséquences très graves en cas d'attaque, mais ne pense pas à mal et est
persuadé qu'il ne se passera jamais rien d'important. Parfois il se demande si les autres
villageois ne l'auraient pas simplement posté en haut de sa tour pour qu'ils ne pas avoir à
s'occuper de lui.

Pour Killian, cette solitude a disparu quand il a fait la connaissance de la varigale Yaëlle. Peu
intéressée par les habitants mornes et peu accueillants d'Ath Argad, celle-ci s'est vite attachée
au jeune homme. Il ne lui refusait rien et elle pouvait lui faire une confiance absolue, bien
qu'elle n'éprouva jamais de réel sentiment amoureux pour lui elle en fit son amant lors de ses
fréquents passages dans la vallée.
Le jeune homme ne se rend toujours pas compte qu'il ne sait rien de sa compagne secrète, mais
a accepté sans broncher de lui fournir toute l'aide qu'elle demandait, même quand son
comportement est devenu de plus en plus suspicieux.

Yaëlle était en fait une espionne pour un baron du royaume voisin de Reizh, elle multipliait les
allers et retours entre les deux royaumes et prenait le chemin discret du val d'Ath Argad pour
éviter les grands axes. Suspectée après avoir été vue à un trop grand nombre de reprise faire les
mêmes trajets et observations sans avoir tout le temps de justification de sa présence, la varigale
a décidé de faire profil bas et de limiter le plus possible ses abris dans les villages. Sachant que
Killian ne la trahirait jamais, Ath Argad est devenu un refuge fréquent pour elle. S'abritant dans
la forêt, elle faisait savoir sa présence au garde en allumant une torche dans le moulin les soirs
où elle savait que Killian était au poste de guet. Celui-ci quittait alors son poste, prenant le
point de passage de la palissade, et venait la rejoindre dans le bâtiment isolé. Outre le contact
charnel, c'était surtout l'occasion pour le jeune homme d'avoir quelqu'un à écouter pour
découvrir toutes les expériences qu'il avait manqué.

Il y a deux mois, Yaëlle a disparu sans laisser de traces alors qu'elle venait d'arriver à Ath Argad.
Killian aura déjà vu la varigale partir sans rien lui dire, aussi il n'aura pas été tant touché par de
l'inquiétude que par de la tristesse. Apprendre sa mort sera un vrai choc pour le jeune homme,
seule occasion de s'évader alors que tous les autres se sont fermés à lui, c'est tout un pan de son
imaginaire qui prend fin.

Killian ne connaît pas les détails de la mission de Yaëlle, il sait juste que pour éviter le village
elle continuait sa route par un ancien chemin oublié dans la forêt et qu'elle franchissait le
torrent à un deuxième gué dont presque personne n'a connaissance, près des gorges où l'Argad
quitte la vallée.

Le guetteur est probablement le plus ouvert de tous les habitants avec lesquels les personnages
peuvent interagir. Il tentera toujours de se faire apprécier des visiteurs, et se sentira toujours
très mal à l'aise s'il a l'impression d'avoir déçu quelqu'un. Son comportement a parfois
tendance à surprendre les inconnus, rendant justement la possibilité d'établir de vrais liens
encore plus difficile pour lui. Mais ce trait de son caractère est justement ce qui avait plu à
Yaëlle.

Quelques peu frustré par l'échec qu'il a rencontré pour être formé en temps qu'adepte par
Éamon, il est notamment très enthousiaste envers les religieux. S'il n'osera jamais le dire
ouvertement, il lui arrive souvent de s'imaginer en train de quitter son village pour intégrer un
des ordres du Temple et d'être amené à voyager et découvrir le monde par la suite.