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Littératures plurielles
41 | 2020
Identité et altérité dans la littérature de l’espace euro-méditerranéen
II. Identités plurielles
La construction de l’identité
féminine, entre héritage
méditerranéen et quête
émancipatoire dans trois œuvres
romanesques contemporaines
Françoise Navarro
p. 113-134
https://doi-org.sire.ub.edu/10.4000/babel.10212
Résumés
Français English
Comment s’établit l’identité féminine en Méditerranée ? Les œuvres littéraires sont « un excellent
terrain d’investigation pour qui veut observer les phénomènes identitaires »1. Car, comme pour
les romans de Jeanne Benameur, de Carole Martinez et de Kaoutar Harchi, ils mettent en scène
l’état de crise, l’état critique de « crise identitaire »2, ce bouleversement total de la perception de
soi. La littérature montre également les opérations fondamentales du travail identitaire et met en
évidence le processus de construction de l’identité féminine, qui passe par la quête de
l’émancipation féminine.
How does female identity appear in the Mediterranean World? Literary works are “a very good
investigation field to see how identity works”. Indeed, as in Carole Martinez’s, Jeanne
Benameur’s and Kaoutar Harchi’s novels, they show this state of “identity crisis”, this
overwhelming change in the way we see ourselves. Literature also shows the work’s key process of
female identity building which is, as we will explain, the way towards women’s emancipation.
Entrées d’index
Mots-clés : identité, Méditerranée, femme, écriture, émancipation, engagement, littérature
Keywords: identity, Mediterranean Sea, woman, writing, emancipation, commitment, literature
Texte intégral
1 L’identité vient du latin « idem » qui signifie « le même ». Cette notion est entendue
comme « le caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son
individualité, sa singularité »3. La définition de l’identité (qu’elle soit individuelle ou
collective) est essentielle à « la compréhension des mutations sociales
contemporaines »4. La notion d’identité est multiforme et concerne différentes échelles
comme l’individu, le groupe et la société.
2 Elle se construit dans la relation à soi et aux autres et débute dès les premières
années de vie. Et c’est évidemment une tâche difficile, parfois douloureuse, et, de ce
fait, immense, car jamais terminée. Et bien que relevant d’une expérience singulière et
intime, la construction de l’identité (qui est donc une construction en éternel
mouvement) est une interaction, c’est-à-dire qu’elle se construit « avec d’autres sujets,
avec des groupes, avec des institutions, avec des corps, avec des objets, avec des
mots »5. D’après Nathalie Heinich, l’identité est vécue dans la coïncidence de trois
moments fondamentaux6 que sont : « l’image qu’on a de soi-même (autoperception),
celle qu’on donne à autrui (représentation), celle qui est renvoyée par autrui
(désignation) »7.
3 La notion d’identité ne pourrait donc être séparée de la notion d’altérité dont elle tire
sa légitimité.
4 Et c’est dans les interactions avec l’entourage, et dans le cadre familial, que se
construit ce sentiment d’identité chez l’enfant. Vivant en étroite symbiose avec la mère,
pendant les tous premiers mois de vie, c’est la relation affective avec cette dernière qui
le construit8. Ce lien à la mère demeure un des mécanismes fondamentaux de la
dynamique identitaire de l’enfant. La mère en tout premier lieu, et l’entourage familial
ensuite, imposent à l’enfant « des normes et des modèles auxquels il est invité à se
conformer »9.
5 Le processus de construction de l’identité de la fille (qui est le sujet de cet article)
passe donc nécessairement par une identification à la mère10. Et la mère, en engendrant
un enfant du même sexe, va projeter sur sa fille, véritable « prolongement de sa
destinée »11, « son insécurité, ses angoisses, ses insatisfactions »12.
6 Comment s’établit l’identité de la fille dans son rapport avec la mère ? Car, naître
fille, c’est naître autre et identique (à la mère). Comment se construire alors, dans cette
identification première et cette nécessaire différenciation (qui permet de se construire,
« non plus comme l’autre » mais « en tant que soi »13) ? En effet, la construction
identitaire apparaît bien plus problématique pour la fille que pour le garçon, car elle
nécessite de se détacher de la référence à son propre sexe, incarnée par la mère14. Et
c’est « cette complexité du travail identitaire chez les filles, qui contribue à rendre si
sensible la question de l’identité pour les femmes »15.
7 Comment la fille peut-elle se défaire de la mère et de son héritage ? Et comment peut-
elle accomplir son destin de femme en revendiquant une individualité en soi et non
pour autrui16 ?
8 Pour appréhender cette question de la construction identitaire féminine, j’ai choisi
trois œuvres romanesques17 où s’élèvent les voix de filles. Je vais brièvement les
présenter. Il s’agit de Laver les ombres (2008) de Jeanne Benameur, À l’origine notre
père obscur (2014) de Kaoutar Harchi et Le cœur cousu (2007) de Carole Martinez.
9 Dans le roman Laver les ombres, Jeanne Benameur raconte l’histoire de Léa, la fille,
chorégraphe « par nécessité »18 et de Romilda, la mère napolitaine, « celle qui s’est
toujours tue ». Un soir de forte tempête, Léa part retrouver sa mère qui lui « a
murmuré qu’elle avait des choses, importantes, à lui dire »19. Cette nuit-là, Léa
découvre la vérité sur son origine. Et son monde s’écroule… La vérité peut-elle sauver ?
Les mots peuvent-ils libérer du poids du passé, des non-dits et des secrets… ? Face à
face, mère et fille vont « laver les ombres », Romilda va dire l’indicible, Léa va entendre
l’inacceptable. Deux histoires dans cette histoire, comme un écho, deux récits entre
passé et présent, entre deux femmes, la mère et la fille. Qui vont se découvrir et se
révéler dans cette parole partagée.
10 Dans le roman À l’origine notre père obscur, Kaoutar Harchi met en scène un
lieu emblématique et symbolique : la maison des femmes. Cette maison est un lieu où
sont parquées les femmes reléguées, celles convaincues d’avoir fauté, celles qui ont
bafoué l’honneur de leur mari et de leur famille, celles qui ont parfois simplement voulu
être elles-mêmes. La narratrice, dénommée « la Fille », y vit avec sa mère. Elle y est
née. Devenue adolescente, elle se heurte au silence maternel et ne supporte plus la
passivité de cette communauté courbant l’échine sous le joug des traditions. Des
circonstances vont lui donner la force de pousser la lourde porte en bois de cette bâtisse
et d’aller chercher des réponses auprès de ce père qu’elle n’a jamais connu. Au-delà de
la quête des origines, ce texte est avant tout un cri de révolte. La révolte de la fille.
11 Dans le roman Le cœur cousu, Carole Martinez nous conte une fresque familiale
méditerranéenne, de l’Espagne à l’Afrique du Nord. Elle écrit la destinée d’un
personnage exceptionnel, Frasquita, qui a hérité d’un don, le don de couturière. Ce
talent lui confère une réputation de magicienne ou de sorcière. Le titre du roman fait
référence au miracle accompli par Frasquita, qui coud un cœur à la Vierge bleue du
village de Santavella20. A 16 ans, Frasquita est mariée à José. Elle a six enfants dont le
dernier sera Soledad, la narratrice de l’histoire. Frasquita est pariée et perdue par son
mari lors d’un combat de coqs. Elle décide alors de fuir son village, traînant derrière elle
sa caravane d’enfants. Elle traversera la Méditerranée pour se réfugier en Algérie. Là,
dans une rumeur faite légende, Frasquita brodera des robes de mariées pour toutes les
jeunes filles de la région. Elle en mourra d’ailleurs, quand Soledad aura quatre ans.
Soledad nous déroulera l’histoire de sa mère ainsi que son histoire. Elle reviendra au
centre et choisira de rompre le fil. De briser l’héritage. Et d’embrasser un autre destin.
12 Ces trois romans mettent donc en scène des personnages de filles (et de mères) et, à
travers eux, de multiples chemins identitaires21. Les héroïnes soit Léa, « La Fille » et
Soledad, poussées par des désirs, des convictions et des peurs aussi parfois, vont
s’inventer d’autres possibles. Comme s’il y avait chez elles, « la peur d’être absorbées,
dévorées et anéanties »22 par la mère tout d’abord et, à travers elle, par l’histoire de
toutes les femmes.
13 Et les filles, en se cherchant une nouvelle voie et en se révoltant contre le modèle
dessiné pour elles, se trouvent confrontées à une véritable rupture identitaire. Cette
révolte entraînera chez elles une modification profonde qu’elles devront intégrer afin
d’acquérir une nouvelle identité. Contre le modèle traditionnel féminin dont elles ont
hérité.
19 Comment les filles peuvent-elles se construire dans cette relation à la mère, qui
entrave toute velléité d’indépendance ? D’autant qu’étant le « premier amour et
premier objet d’identification », la mère demeurera pour la vie, sa vie durant, « sa
référence identitaire »36. La littérature féminine méditerranéenne fournit une
multitude de représentations de cet état identitaire premier, c’est-à-dire « l’état lié à la
mère ».
Ma mère. […] Je suis toi, je suis moi. Telle que je deviendrai si ma vie se prolonge ;
soumise à ce temps qui nous traque, déposant ses stigmates sur la surface et les
recoins de notre chair.38
21 Pour être, les filles disent la mère. Pour devenir ou pour s’imaginer, les personnages
de filles envisagent d’abord la mère. La mère devient une projection de la fille. Dans la
littérature féminine méditerranéenne, les personnages de filles se tournent vers les
personnages de mères pour tenter de trouver des repères de ce qui les attend, pour
trouver leur « devenir » identitaire féminin (comme ici, dans le roman d’Andrée
Chédid). Et ce, quel que soit le lien qu’elles entretiennent avec leur mère (qu’il soit
torturé ou passionné, plus tempéré ou à vif… Que la fille se sente trop ou mal aimé par
la mère).
22 Les écrivaines comme Jeanne Benameur, Kaoutar Harchi et Carole Martinez
insistent sur le lien mère-fille, souvent douloureux, complexe toujours. Il est le lieu de
l’être-fille, ou, plus justement, le lieu de l’apprentissage de l’être-femme. Les écrivaines
inscrivent une généalogie au féminin qui raconte l’identité féminine transmise de mère
en fille.
Quand Léa ne travaille pas dès le lever, juste après le premier café, ça ne lui vaut
rien.
Il lui faut saisir la façon dont son corps va s’articuler au monde avant que la
journée avec les autres ne commence. Seule, dans le jour qui vient, par exercices
répétés, elle tisse ses liens avec l’air. Une grammaire sensible, improbable, à
réexpérimenter chaque matin.
Elle s’oriente.39
25 Nous retenons de Léa son corps contraint sur lequel elle exerce une farouche volonté
pour pouvoir être au monde. Le premier « trait » dressé peut être perçu comme le signe
annonciateur de la métamorphose du personnage qui, ici dans cet extrait, doit encore
s’orienter et s’exercer pour vivre chaque jour. Léa a trente-huit ans, elle est danseuse de
profession. Elle est « grande, les épaules marquées, la chevelure rousse »40. C’est tout
ce que nous savons. Le portrait de Léa est à peine esquissé. Le lecteur pressent, dès le
départ, la volonté de Léa, sa détermination immense déployée41 chaque jour sur son
corps (à la fois en retenue et en mouvement). Il ressent également la peur implicite que
Léa tente de dompter en dressant son corps. En dansant.
26 Dans le roman de Kaoutar Harchi, À l’origine notre père obscur, le premier portrait
qu’il nous est donné de lire est celui de « La fille » à sept ans. Ainsi,
Je porte des vêtements de toile. Les bras le long du corps, pieds nus, je fais les cent
pas près de la grande porte de bois, m’asseyant, me relevant, donnant des coups
de pied, fixant la poignée, la serrure en métal forgé, le verrou. Il faut me voir à
sept ans, agressive et violente, refusant d’être approchée. Touchée. Une petite
sauvage. Toujours à courir de la salle commune au grand escalier de pierre,
sautant sur les paillasses, bousculant les femmes accroupies qui écossent les petits
pois et les fèves, renversant les barriques d’eau, poussant des cris d’animaux mais
l’espace est trop étroit, le plafond trop bas, pour ne pas me sentir prise au piège de
cette maison que l’on m’autorise, quelques fois par semaine, à quitter.43
29 Comme pour les deux autres personnages de filles, c’est le corps en premier lieu qui
est dit. Un corps « traversé »46 par un écoulement sableux, par l’histoire de la mère, par
l’histoire de ses ancêtres, par le récit de sa naissance aussi. Cette première description
est esthétique mais elle est porteuse de sens et d’une symbolique forte. Si elle rend
compte d’un genre47 spécifique, elle permet d’évaluer le personnage principal, soit
Soledad, dans un monde particulier, lié à la mère et d’envisager également sa destinée.
Et, comme pour les deux autres personnages de filles, de réfléchir à leur possible marge
de manœuvre…
Alors la rage et sa lutte de toujours, elle les sent là, en elle, qui prennent toute la
place. Elle redevient cette femme farouche qui a quitté tous les hommes qu’elle a
aimés. Tous. Il y a toujours eu ce point de rupture où plus rien ne peut la retenir.
La fuite.
Au risque de la désolation, elle connaît. Ce qu’elle ne connaît pas, c’est ce qui la
mène jusque-là. Dans cet état de haine absolue, irrépressible. Comme si l’homme
qu’elle aimait voulait la détruire. La détruire. A nouveau, elle est cette femme
qu’elle déteste, qui fuit, se protège.
De quoi ? Mais de quoi ? […]
Et soudain elle voit. C’est dans les yeux de sa mère. C’est dans les yeux de sa mère
qui la regarde. Ça l’a toujours été. La peur est là et la révolte.
Léa ne peut plus se retenir. Elle est envahie.
Une vague immense. Elle pourrait tuer […].66
44 Alors, un soir, Léa part rejoindre sa mère. Cette nuit-là, elle va découvrir la vérité sur
son origine. Entendre les mots pour comprendre son péril intérieur, comme une
vacillation de l’identité. Sa révolte. Dans la métaphore de la tempête qui dévaste tout,
dans les mots de sa mère, dans le secret dévoilé, Léa « est la tempête. La plus terrible de
toutes les tempêtes. Plantée dans la chambre de sa mère. Et elle entend »67.
Ça hurle à l’intérieur. Devant la mère, elle retient. Laisser éclater toute la rage, elle
ne peut pas. La rage dévore à l’intérieur. Contre la mère qui avait peur. Contre le
père. Contre la peur. Contre l’enfance toute fausse.68
La quête de l’émancipation
47 Les œuvres littéraires sont « un excellent terrain d’investigation pour qui veut
observer les phénomènes identitaires »73. Car, comme pour les ouvrages de Jeanne
Benameur, de Kaoutar Harchi et de Carole Martinez, ils mettent en scène l’état de crise,
l’état critique de « crise identitaire »74, ce bouleversement total de la perception de soi.
La littérature montre également les opérations fondamentales du travail identitaire et
met en évidence le processus de construction de l’identité féminine, qui passe par la
quête de l’émancipation féminine.
Je suis ce dernier vers, cette main rouge, enluminée de henné, qui mit fin à notre
course folle, je suis celle qui obligea ma mère à se coucher. Je suis le bout du
voyage. Je suis l’ancre et je ne peux qu’écrire pour que meure l’histoire qui nous
berce et nous mure et fait de nous des êtres différents, intraduisibles et étranges à
tous.77
Conclusion
57 Les romans de Jeanne Benameur, de Kaoutar Harchi et de Carole Martinez racontent
la construction identitaire féminine entre héritage méditerranéen et quête
émancipatoire, à travers trois personnalités singulières inscrites dans la trame
narrative, c’est-à-dire obéissant à une logique puisqu’elles vont passer d’un état à un
autre. En effet, les personnages de filles vont aller d’un état initial à un état final, grâce
à un élément perturbateur entrainant des changements et des perturbations « mis en
continuité à travers l’enchaînement des différentes séquences de l’intrigue »78
permettant ainsi de dévoiler une vérité. Leur vérité et leur identité.
58 Les filles sont mues, comme traversées par une quête absolue d’émancipation et donc
de construction autre que celle transmise par leur mère. Ainsi, elles sont, in fine, sujets
de leur histoire c’est-à-dire qu’elles ne sont pas uniquement le produit de la logique
narrative. « Leur humanité » reposerait à la fois sur leurs actions et sur leur manière
d’être au monde, de le penser, de le réfléchir et de vivre leurs aspirations, leurs désirs.
Leur possibilité d’exercer leur volonté propre.
59 Les combats qu’elles ont menés ont été rudes, le refus de la transmission que la lignée
familiale imposait, âpre. À la clôture des romans et à l’image de Léa (la protagoniste du
roman de Jeanne Benameur), les filles se cherchent un pas nouveau. Quelque chose en
elles a cédé. Elles sont comme libérées. « La grande peur a reflué »79. Une nouvelle
identité est en devenir.
60 Les mots de Léa pour terminer (des mots qui pourraient définir les trois héroïnes des
textes littéraires abordés dans cet article) :
Elle fait partie maintenant de ceux qui articulent leurs pas comme on parle après
être resté trop longtemps silencieux. Avec peine. La seule grâce possible.
Partageable.80
Bibliographie
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Notes
1 Nathalie Heinich, États de femme. L’Identité féminine dans la fiction occidentale, p. 332.
2 Ibid.
3 Larousse en ligne, <http://www.larousse.fr> consulté le 21/08/2014.
4 Catherine Halpern et Jean-Claude Ruano-Borbalan, Identité(s). L’Individu, Le Groupe, La
Société, p. 1.
5 Nathalie Heinich, op. cit., p. 333.
6 Ibid.
7 Ibid.
8 Voir l’ouvrage de Catherine Tourrette et Michèle Guidetti, Introduction à la psychologie du
développement. Du bébé à l’adolescence, chapitre 3.
9 Edmond Marc, « La Construction identitaire de l’individu », p. 37.
10 La mère est le « premier objet d’investissement et d’identification » pour ses enfants. Et pour
sa fille, elle est également le premier « objet d’identification de genre et d’identification
secondaire ». Lire Thierry Bokanowski et Florence Guignard, La Relation mère-fille, p. 9.
11 Camille Lacoste-Dujardin, Des mères contre des filles, p. 62.
12 Ibid.
13 Nathalie Heinich, op. cit., p. 329.
14 Ibid., p. 330.
15 Ibid.
16 Ibid., p. 48.
17 Il s’agit de trois proses narratives (une prose poétique, une fable – voire une parabole – et un
conte), dont la date de publication (située entre 2007 et 2014) est sensiblement la même. Trois
récits écrits par des femmes d’origine méditerranéenne, le mot origine renvoyant aux notions
« d’ascendance, de filiation, de naissance ». Le postulat est que cette origine méditerranéenne
influe sur l’écriture, sur les mots choisis, la situation imaginée, la poétique comme les
thématiques qui baignent ces romans et qui nous introduisent dans la singularité de leur univers
imaginaire. Trois œuvres comparables, à la fois singulières et majeures de la littérature actuelle.
18 Jeanne Benameur, Laver les ombres, p. 11.
19 Ibid.
20 Ibid., p. 64.
21 La quête de l’identité féminine est la thématique centrale des œuvres littéraires féminines
méditerranéennes et contemporaines. En Méditerranée, les écrivaines présentent tout un
entrelacement de figures et de motifs qui s’interpellent et se répondent, comme autant de
possibles féminins, comme autant de questionnements sur cette notion d’identité, qu’elle soit
intime, collective, mais toujours féminine, nous permettant ainsi de réfléchir à notre identité,
notre être profond et intime.
22 Denise Brahimi, « À la recherche du pouvoir maternel perdu », p. 166.
23 D’après Nathalie Heinich, l’identité féminine se construit de façon endogène, à l’inverse de
l’identité masculine qui, elle, se construirait majoritairement de manière exogène, c’est-à-dire par
rapport à ce qui n’est pas masculin. Nathalie Heinich, op. cit. p. 330.
24 Georges Devereux, Femme et mythe, p. 13.
25 Camille Lacoste-Dujardin, Des mères contre des filles, p. 56.
26 Ibid.
27 Voir la bibliographie finale.
28 Voir l’ouvrage de Jacques André et al., Mères et filles. La menace de l’identique.
29 Thierry Bokanowski et Florence Guignard, op. cit., p. 13.
30 Ibid.
31 Voir l’ouvrage de Pierre Bourdieu, La Domination masculine.
32 Camille Lacoste-Dujardin, op. cit., p. 63.
33 Ibid.
34 Ibid., p. 67.
35 Ibid.
36 Thierry Bokanowski et Florence Guignard, op. cit., p. 115.
37 Selon le schéma narratif quinaire qui comporte cinq étapes : 1. Avant ou état initial ; 2.
Provocation ou élément déclencheur ; 3. Action ; 4. Sanction ou conséquence ; 5. Après ou état
final. Lire Vincent Jouve, La Poétique du roman, p. 47.
38 Andrée Chédid, Les Saisons de passage, p. 10.
39 Jeanne Benameur, op. cit., p. 7.
40 Ibid., p. 37.
41 Image souvent utilisée dans ce roman. Par exemple, « le corps déployé » ou « le corps qui se
déploie ». Ibid., p. 8.
42 Ibid., p. 9.
43 Kaoutar Harchi, À l’origine notre père obscur, p. 15.
44 Elle est le narrateur-personnage de ce roman.
45 Carole Martinez, Le Cœur cousu, p. 11
46 Ibid.
47 Ou sous-genre plus précisément. Ici, il s’agit d’un conte romanesque et cela est nous est
signifié dès les premiers mots où abondent les métaphores comme dans cet extrait donné.
48 Françoise Couchard, Emprise et violence maternelles. Étude d’anthropologie
psychanalytique, p. 65.
49 Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich, Mères-filles. Une relation à trois, p. 52.
50 Jeanne Benameur, op. cit., p. 7.
51 Ibid., p. 9.
52 Ibid., p. 10.
53 Ibid.
54 Ibid.
55 Ibid.
56 Carole Martinez, op. cit., p. 359.
57 Ibid., p. 437.
58 Selon D. W. Winnicott, « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels », p. 109-125.
59 Ibid., p. 172.
60 Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich, op. cit., p. 44.
61 Ibid., p. 177.
62 Larousse en ligne, <http://www.larousse.fr> consulté le 30/04/2014.
63 Carole Martinez, op. cit., p. 417.
64 Ibid.
65 Ibid.
66 Jeanne Benameur, op. cit., p. 60.
67 Ibid., p. 138.
68 Ibid., p. 93.
69 Ibid.
70 Ibid.
71 Carole Martinez, op. cit., p. 21.
72 Ibid., p. 379-380.
73 Nathalie Heinich, op. cit., p. 332.
74 Ibid.
75 Larousse en ligne, <http://www.larousse.fr> consulté le 28/03/2014.
76 Kaoutar Harchi, op. cit., p. 105.
77 Carole Martinez, op. cit., p. 325-326.
78 Michel Erman, La Poétique du personnage de roman, p. 10.
79 Ibid., p. 155.
80 Ibid., p. 157.
Référence électronique
Françoise Navarro, « La construction de l’identité féminine, entre héritage méditerranéen et
quête émancipatoire dans trois œuvres romanesques contemporaines », Babel [En ligne],
41 | 2020, mis en ligne le 25 mai 2020, consulté le 22 juillet 2021. URL :
http://journals.openedition.org.sire.ub.edu/babel/10212 ; DOI : https://doi-
org.sire.ub.edu/10.4000/babel.10212
Auteur
Françoise Navarro
Université de Toulon - Laboratoire BABEL (EA 2649)
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