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2.1 Introduction
On sous-entend généralement par moteurs à combustion interne (MCI), les moteurs
thermiques alternatifs à piston. Ceux-ci sont des transformateurs d’énergie thermique en
énergie mécanique. Ils assurent l’entraînement de véhicules, la production d’énergie
électrique; ils sont également utilisés dans l’industrie, l’agriculture, les travaux public...
utilisant des carburants facilement transportables à haut pouvoir énergétique et ayant une
puissance massique et volumique élevée. L’échelle des puissances s’étend de 0,1 à 40 000 kW
(voire plus).
• En 1867, les 2 ingénieurs allemands Eugen Langen et August Otto, mirent au point un
moteur à gaz plus développé. Il s’agit d’un moteur atmosphérique utilisant l’élévation
de pression résultant de la combustion de la charge air-combustible au début de la
course d’échappement pour pousser un système permettant de générer une dépression
dans le cylindre. La pression atmosphérique pousse alors le piston vers l'intérieur.
Environ 5000 moteurs de ce type ont été construits, avec des rendements thermiques
allant jusqu'à 11 pourcent.
Otto à 4
Otto et Langen
temps
Puissance (ch) 2 2
Masse (kg), approx 1814 567
Cylindrée (l) 80,3 5,08
Vitesse de rotation (tr/mn) 90 160
Rendement mécanique (%) 68 84
Rendement globale (%) 11 14
Rapport de détente 10 2,5
Tabeau2.1 Comparaison du moteur quatre temps
d’Otto à celui d’Otto-Langen
• En 1892, l'ingénieur allemand Rudolf Diesel a décrit dans son brevet une nouvelle
forme de moteur à combustion interne. Son concept d'initier la combustion par
injection d'un combustible liquide dans l'air chauffé seul par compression, a permis un
doublement du rendement par rapport aux autres moteurs à combustion interne. Des
taux de détente beaucoup plus importants, sans détonation ou cliquetis, étaient
désormais possibles. Il développe d’abord un système avec injection de charbon
pulvérisé dans le cylindre. Ce charbon s’enflamme spontanément et sa combustion
relativement lente conduit à un cycle où la chaleur dégagée par la combustion est
apportée à pression constante. L’usure rapide du système d’injection et du cylindre
conduisit Diesel à remplacer le charbon par du gasoil. Cependant, il a fallu cinq
années pour développer un moteur pratique. En effet, en 1897 il développe le moteur
qui porte toujours son nom.
2.3 Classification
Les moteurs peuvent être classés en plusieurs familles, en considérant différents critères de
base, à savoir :
• Cycle thermodynamique
Quatre temps
Deux temps
• Mode de combustion
Allumage commandé ou par étincelle (MAC)
Diesel ou allumage par compression ou spontanée (MAS)
• Nature du combustible
Essence
Gasoil
Carburant gazeux: Gaz de pétrole (G.P.L.), Gaz naturel comprimé ou liquéfié.
Carburant lourd (fuel lourd pour les gros diesels)
Carburant spéciaux (alcools, huiles végétales, ....)
• Applications
Embarqué : Automobile, camion, locomotive, petit avion, marine
Stationnaire : générateur portable, groupe de secours, centrale électrique.
Le tableau 2.2 présente les applications les plus courantes de moteurs à combustion
interne, le type prédominant de moteur utilisé dans chaque catégorie répertoriée, et la plage de
puissance approximative dans chaque type de service.
• Mode de refroidissement
Eau ou liquide
Air
• Architecture
Disposition des cylindres (moteur en ligne, moteur en V, à plat, à cylindres
opposés horizontaux, en étoile.)
• Rapport entre course et alésage
Moteurs carrés pour lesquels L≅D
Moteurs super carrés pour lesquels L<D
Moteurs à longue course pour lesquels L>>D
Sa valeur maximale est limitée par les contraintes acceptables dues aux forces
d’inertie. On peut ainsi classer les moteurs en différentes catégories.
Moteur rapide: 12-14 m/s pour les moteurs diesels, 14-18 m/s pour des
moteurs essence et vitesse > 20 m/s pour la compétition (avec N > 10000 tr
/mn).
Moteur semi-rapide: 7-9 m/s avec N < 1000 tr/mn.
Moteur lent : 6-8 m/s avec N < 250 tr /mn.
2.4 Fonctionnement
La majeure partie des moteurs alternatifs fonctionnent sur la base d’un cycle 4 temps.
2.4.1 Cycle à 4 temps
2.4.1.1 Définition
On appelle cycle, l’ensemble des phases qui se succèdent dans le moteur. Dans
notre cas, le cycle comprend quatre phases ou temps :
• Temps admission : aspiration d’air ou de mélange air-essence.
• Temps compression : de l’air ou du mélange.
• Temps combustion-détente : inflammation rapide du mélange provoquant une brusque
montée en pression des gaz puis leur détente.
• Temps échappement : évacuation des gaz brûlés.
3 e temps : Combustion-Détente
P PU U
L’énergie dégagée par la combustion provoque une élévation de pression (par ex. 50-60
bars pour les MAC.) et de température. Le piston est repoussé au PMB où la pression est
proche de la pression d’échappement.
4 e temps : Echappement
P PU U
La soupape d’échappement s’ouvre un peu avant le PMB. Il y a refoulement des gaz brûlés
par déplacement du piston jusqu’au PMH. Cette soupape se ferme un peu après le PMH.
On constate que, seul le troisième temps fournit de l’énergie, c’est le temps moteur, les trois
autres temps sont résistants.
• Ouverture d’admission: Pour les moteurs rapides, l’inertie des gaz oblige à ouvrir les
soupapes d’admission un peu avant que le piston soit au PMH. C’estl’avance à
l’admission (AOA ou IVO BTDC inlet valve opening before the top dead center). Pour
un moteur lent c’est l’inverse, on a un retard à l’admission (ROA ou IVO ATDC after
the top dead center).
Ex: moteur rapide =12° à 20° BTDC moteur lent = 4° ATDC
• Fermeture admission: Par inertie, les gaz frais continuent à pénétrer dans le cylindre, le
piston au PMB. Les soupapes d’admission se ferment avec un peu de retard. (RFA ou
IVC ABDC inlet valve closing after the bottom dead center). Valeurs usuelles: 30 à 45°
ATDC.
• Ouverture échappement:Lorsque le piston refoule les gaz brûlés (PMB vers PMH) alors
il faut que la pression des gaz reste celle de la pression dans la tubulure d’échappement.
Une avance à l’ouverture d’échappement est nécessaire. (AOE, EVO exhaust valve
opening). Valeurs usuelles: 40-60° BBDC
(a) 1 er temps
P P (b) 2 ème temps
P P
L= 2.r m R R (2.1)
• Le rapport de la longueur de bielle sur le rayon de manivelle
λv = lb / rm
R R R R R R (2.2)
• La cylindrée : la cylindrée unitaire (Cu) d’un moteur est le volume balayé par le piston
entre le PMH et le PMB. Elle s’exprime en général en cm 3 . P P
C u = L.π D 2 /4
R R P P (2.3)
La cylindrée totale (Ct) d’un moteur c’est la cylindrée unitaire multipliée par le
nombre de cylindres n c . R R
Ct =C u .n c R R R (2.4) R
où n c - nombre de cylindres.
R R
r c =(C u +V m )/ V m
R R R R R R R R (2.5)
Remarques
1. Si C u croît, V m restant constant : r c croît.
R R R R R R
Où s est la distance entre l’axe du vilebrequin et celui du piston (Fig. 2.4) et donnée par :
(2.7)
L’angle ϴ, défini tel que montré sur la figure (2.4) est appelé angle de vilebrequin.
L’équation (2.6) peut être réarrangée comme suit :
(2.8)
En utilisant l’équation (2.7), l’équation (2.9) peut être réarrangée comme suit :
A=A c + A p + (πDL/2)[λ v +1-cos ϴ-( λ v 2 - sin 2 ϴ) 1/2]
R R R R R R R RP P P P P P (2.10)
U mp =2 L N
R R (2.11)
La vitesse moyenne du piston est souvent un paramètre plus approprié que la vitesse de
rotation de vilebrequin pour corréler le comportement du moteur en fonction de la vitesse.
U p =dx/dt
R R (2.12)
La vitesse du piston est nulle au début de la course, atteint un maximum près du milieu de
la course, et décroît à zéro à la fin de la course.
Remarques
La résistance à l'écoulement de gaz dans le moteur ainsi que les contraintes dues à
l'inertie des pièces mobiles, limitent la vitesse moyenne maximale du piston entre 8 et 15 m/s
(1500 à 3000 tr/min). Les moteurs d'automobiles fonctionnent à l'extrémité supérieure de cette
fourchette; l'extrémité inférieure est typique de gros moteurs diesel marins.
2.8.1 Puissance
a. Le couple moteur
La pression qui agit sur la tête de piston lui communique une force d'intensité :
F = p .S [N] (2.13)
où p est la pression de gaz brûlés et S l'aire de la tête du piston
F 1 =F / cos α
R R (2.14)
Le moment du couple moteur (ou couple moteur) est donc le produit de la force sur la
bielle par la longueur du bras de maneton de vilebrequin.
C = F 1 .r R [Nm]
R (2.15)
b. La puissance effective
La puissance effective est la puissance effectivement développée sur l’arbre moteur, elle est
égale à :
P e = C. ω R R (2.16)
Pe: Puissance effective (Watt)
C: Couple moteur (N.m)
ω: Vitesse angulaire de rotation (rd/s)
Cette puissance est aussi appelée puissance au frein. Le couple correspondant, couple
moteur ou couple au frein, peut être mesuré par un dynamomètre. Cette puissance peut être
mesurée suivant différentes normes: prise en compte des auxiliaires, correction à apporter
suivant les conditions atmosphériques.
c. Travail indiqué
Si l’on trace la pression cylindre en fonction du volume balayé par le piston, on obtient un
diagramme en coordonnée PV. Le travail indiqué par cycle et par cylindre est obtenu par
intégration de la courbe sur tout le cycle.
W i = ∫ cyc − pdV
R R R R (2.17)
Le diagramme est obtenu grâce à un indicateur de pression, c’est pour cette raison qu’il est
appelé travail indiqué.
Le travail indiqué du moteur est la somme des travaux indiqués des différents cylindres. Si la
cylindrée est identique pour tous les cylindres, on a :
W i,mot = W i,cyl * n cyl
R R R R R (2.18) R
d. Puissance indiquée
La puissance développée dans les cylindres et résultant de la pression du fluide moteur
agissant sur les pistons, est la puissance indiquée.
C’est aussi le travail spécifique (travail par unité de cylindrée), cette grandeur permet de
comparer la capacité de travail de moteurs de cylindrée différente.
Ainsi, on peut déduire des relations (2.22) et (2.24) pour le cas d’un moteur 4 temps :
(2.25)
Dans le système SI
PME = W e /V cyl = 120.P e /(V cyl . N)
R R R R R R R R (2.26)
(2.27)
La PME est en fait directement liée au couple développé par le moteur sur l’arbre de sortie :
(2.28)
De même que l’on a P e = P i -P f , on peut écrire PME = PMI - PMF avec la pression moyenne
R R R R R R
de frottement:
(2.29)
Exemple d’application 2.2
Un moteur 4 temps à allumage commandé d’automobile est dimensionné pour délivrer
un couple maximal de 150 N.m dans la plage des vitesses moyennes (~ 3000 tr/mn). Estimer
la cylindrée nécessaire, l’alésage et la course du moteur, ainsi que la puissance au frein
maximale délivrée par le moteur.
η g =P e /P calor
R R R R R R (2.30)
Cette définition repose implicitement sur 3 conventions: le principe affirme que 1 kJ Chaleur
= 1 kJ travail; que le carburant est considéré comme une source possible de chaleur; et ensuite
il faut choisir entre pouvoir calorifique inférieure (l’eau reste sous forme vapeur) ou
supérieure. Cette différence correspond à la chaleur de vaporisation de l’eau formée.
PCI = PCS – lv (2.31)
Cette différence est négligeable pour les combustibles usuels. On utilise généralement le PCI.
η g =P e /( 𝑚̇ 𝑐 PCI)
R R R R (2.32)
Où 𝑚̇ 𝑐 est le débit de carburant consommé
b. Consommation spécifique
Dans la pratique, on utilise plus couramment la notion de consommation spécifique.
CSE = 𝑚̇ 𝑐 / P e R R
(2.33)
Mais, on devra évidemment se garder de comparer directement des valeurs de CSE si l’on
utilise des combustibles de PCI très différents. La comparaison sur une base énergétique doit
dans ce cas porter sur les rendements.
Exemples : Rendement du moteur d’Otto (~ 1900) -14%.
Rendement du cycle Diesel (~1930) -23%.
(2.39)
e. Rendement thermique
Le rendement thermique représente le rendement de transformation de l’énergie
calorifique effectivement libérée par la combustion en énergie mécanique. Ne pas confondre
avec le rendement thermodynamique théorique de cycle.
η th = P i /P comb R R (2.41) R R R R
f. Rendement de combustion
Il correspond au rapport entre l’énergie calorifique effectivement dégagée lors de la
combustion réelle et celle chimique liée au pouvoir calorifique du combustible introduit.
En effet, l'énergie du carburant n'est pas entièrement fournie au moteur sous forme d'énergie
thermique dans le processus de combustion car la combustion réelle est incomplète. Lorsque
suffisamment d'air est présent dans le cylindre pour oxyder complètement le combustible, la
quasi-totalité (plus d’environ 96 pourcent) de l'énergie de ce combustible est transférée sous
forme d'énergie thermique au fluide moteur. Lorsque la quantité d’air est insuffisante pour
Ainsi, on a :
η g = η comb η th η org
R R R R (2.43)
R R R R
g. Le rendement volumétrique
Idéalement, une masse d’air égale à la masse volumique de l’air atmosphérique multipliée
par le volume de la cylindrée doit être admise pour chaque cycle. Cependant, à cause de la
durée courte du cycle et les restrictions à l’écoulement (dues au filtre à air, carburateur (s’il
existe), soupapes…), moins que la quantité idéale entre dans le cylindre. Le rendement
volumétrique est défini comme :
η v = m a /ρ a V cylR R (2.44)
R R R R R R
= n / ρ a V cyl N (2.45)
R R R R R R
Avec :
m a : masse d’air à l’intérieur du cylindre pour un cycle
R R
Parfois, la masse volumique de l'air dans les équations. (2-69) et (2-70) est évaluée aux
conditions dans le collecteur d'admission juste avant qu'il pénètre dans le cylindre. Les
conditions à ce point sont généralement chaud et à une pression inférieure à celle autour des
conditions atmosphériques.
P r = (C r M v g + (1/2)ρ a C x S v V v 2 )V v
R R R R R R R R R R R R R RP P R R
(2.46a)
C r : Coefficient de frottement au roulement (0,012 < Cr < 0,015)
R R
M v : Masse du véhicule
R R
g : Accélération de la pesanteur
ρ a : Masse volumique de l’air atmosphérique
R R
V v : Vitesse du véhicule
R R
P d = P max (N fixé )− P r
R R R R R R R R (2.47)
avec : P max = P e η m
R R R R R R (2.48)
La figure suivante donne la puissance maximum disponible aux roues pour divers rapports de
boite ainsi que la puissance disponible une fois la puissance perdue par frottement éliminée.
Le fonctionnement du moteur thermique est assuré par l’association de quatre grands groupes
fonctionnels :
a. Les systèmes à fonctions mécaniques
- Le système enceinte : assure l’isolement de la masse gazeuse.
- Le système bielle-manivelle : assure la transformation du mouvement rectiligne
alternatif du piston en mouvement de rotation.
- Le système de distribution : commande l’ouverture et la fermeture des soupapes en
temps voulus.