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Voix off

Dans cette ferme, Cédric Niyongabo et ses amis s’apprêtent à faire pousser des graines. Ils les
étalent sur des plateaux métalliques et les arrosent. C’est normal, la technique s’appelle le fourrage
hydroponique. Une méthode novatrice car les plantes vont pousser sans la terre et avec très peu
d’eau.
Cédric Niyongabo, cultivateur en hydroponie
Nous utilisons des graines de blé ou de maïs de bonne qualité. Et puis, on cultive sur ces plateaux
en aluminium galvanisés, inattaquables par la rouille. Et puis on lave ces graines afin que les
vaches aient une alimentation saine. Le processus de germination dure quelques heures. On fait la
germination pendant quelques heures, puis on arrose. Et sept jours après, c’est la récolte. Les
éleveurs peuvent donner ce fourrage à leurs vaches, à leurs chèvres, moutons, poules et lapins.
Voix off
Voici le résultat après une semaine. La petite entreprise verte génère quatre tonnes de plantes
chaque semaine. Le Burundi subit la pression démographique qui entraîne le manque de terres
cultivables. La trouvaille de Cédric est une aubaine.
Cédric Niyongabo, cultivateur en hydroponie
Au Burundi, les terres s’amenuisent. Les gens n’ont plus où cultiver. Mais j’utilise plusieurs
niveaux : un, deux ou trois verticalement. Ce qui signifie que j’exploite de façon intensive sur un
petit espace. Ça résout la question du manque d’espace. Sur 50 mètres par 50 mètres, j’ai la même
production que celui qui utilise quatre hectares pour le fourrage habituel.
Voix off
Il y a deux ans, le Burundi interdisait la divagation[1] des animaux domestiques. Conséquence : les
fermiers sont soumis à la note salée de la nutrition des bêtes. Pour ce policier à la retraite,
reconverti en éleveur, le fourrage hydroponique est un « ouf » de soulagement ici, à Buringa.
Pascal Ndayegamiye, policier à la retraite et éleveur
Quand je l’ai appris, j’ai cherché ce jeune homme et il m’a dit que le kilo de fourrage était à 500
francs burundais. Il m’a donné des échantillons. Ce type de fourrage peut nous aider beaucoup
durant la saison sèche, car le fourrage habituel amené sur vélo est à 18 000 francs, 20 000 francs
voire 30 000 francs burundais. Mais si nous avons la chance d’avoir le kilo à 500 francs burundais,
on a dix kilos pour 5 000 francs burundais.
Voix off
L’entrepreneur souhaite vulgariser le fourrage hydroponique dans tout le pays. De quoi faire de
bonnes affaires : au Burundi, 90% des habitants vivent[2] de l’agriculture et de l’élevage.

[1] Les animaux domestiques en « état de divagation » ne sont pas gardés dans un espace fermé,
comme dans un champ par exemple, mais sont libres de se déplacer à l’extérieur de la propriété de
l’éleveur et ne sont donc pas sous sa surveillance.
[2] Dans le reportage, on entend : « 90% des habitants vit de l’agriculture et de l’élevage ».
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