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DE LA Chaque jour en Afrique et en Amérique latine, des mains expertes cultivent des
BANANE
bananiers, plantes éphémères néanmoins productives. Récoltées toute l’année, les
bananes sont des fruits pérennes à croissance rapide (environ 9 mois). S’il en existe
aujourd’hui plus de 1000 variétés, la banane dessert Cavendish compte pour plus de
la moitié de la production mondiale. Moelleuse, sucrée, immaculée et choyée, une
Cavendish peut rencontrer plus d’une cinquantaine d’intervenants avant d’atterrir
dans nos assiettes.
Cinq mois après la plantation des boutures ou rejets, la floraison se déclenche sur un
tronc essentiellement constitué de feuilles enroulées. Apparaît ensuite le régime de
bananes composé de « mains », les bouquets, et de « doigts », les fruits. Sensibles au
froid, au vent, aux variations de températures, aux moisissures, aux insectes et aux
chocs, les bananes requièrent beaucoup de douceur et de soins. Dans les plantations
où le sol est régulièrement drainé, les cultivateurs s’affairent. Ils effeuillent,
mesurent, fertilisent, éliminent les pistils et parasites, pratiquent le tuteurage, tout en
surveillant les coulures de latex et traquant les parasites ou champignons. Ils
n’oublient pas non plus de supprimer les rejets qui se forment au pied de la souche
mère menaçant la survie du bananier, c’est l’œilletonnage. D’ailleurs, au moment de
la récolte, un seul rejet successeur sera sauvegardé. Vers le sixième mois, ils
protègent les régimes à l’aide d’une gaine. Ce sac de protection permet également de
créer un microclimat propice à la croissance des fruits.
Une fois que les bananes ont atteint la taille souhaitée et qu’elles entrent
naturellement en phase de sommeil, les gaines sont retirées et des séparateurs sont
posés entre chaque main. Cette période durant laquelle les fruits freinent leur
respiration et donc leur maturation, est souvent comparée à une forme d’hibernation.
C’est à ce moment-là que la récolte peut commencer. Taillés manuellement d’un
geste net, les régimes qui produisent jusqu’à 250 bananes sont portés à l’épaule et
délicatement déposés dans des bacs suspendus à des câbles parcourant la plantation.
Arrivés à la station de conditionnement, ils sont ensuite découpés en bouquets,
trempés et frottés dans un bain de sulfate d’alun, afin d’éliminer tout résidu de latex
ou insecte récalcitrant.
Préparées pour le grand voyage
Avant d’être livrés aux commerçants, les fruits doivent encore reprendre
leur cycle de maturation, placés en mûrisserie. En quelques jours, dans une
atmosphère contrôlée à environ 17°, l’amidon se métamorphose en sucre, la
peau jaunit et la chair s’attendrit. Délicieuses mais toujours fragiles, les
bananes livrées aux clients doivent être extraites de leur carton avec
précaution, soit un bouquet à la fois. Conservées loin du réfrigérateur, elles
pourront alors garder pendant une semaine leur belle couleur ocrée et la
douceur de leur goût valeureusement gagnés.
LA PLEINE CROISSANCE
DES
BANANES BIO
Les bananes bio ont le vent en poupe, malgré les
nombreuses contraintes liées à leur production.
Les fruits tropicaux comme les bananes, avocats et mangues sont aussi
concernés, même si leur production exige une combinaison exceptionnelle de
chaleur, d’humidité et de pluviosité. Hélas ces conditions sont aussi propices au
développement de champignons et parasites qui sous les tropiques, en l’absence
de gel hivernal, prospèrent de janvier à décembre. En culture classique, le
recours aux fongicides, au drainage des sols et, pour les bananes, à l’effeuillage
et aux gaines de protection, permettent de protéger les fruits des attaques
parasitaires et de satisfaire ainsi la demande mondiale.
Divers clients ont d’ores et déjà exprimé leur intérêt pour ces solutions alternatives qui
Loin des supermarchés, dans les bananeraies d’Afrique, d’autres défis occupent le terrain.
résonnent auprès des consommateurs. Investie dans une stratégie d’éco-conception, la
Là-bas, les bananes sont protégées des oiseaux, des rayons directs du soleil et des
Compagnie Fruitière étudie d’autres procédés et actions afin de développer une agriculture
frottements, à l’aide de gaines de protection en plastique non recyclable. Sans ces
toujours plus durable et éco-responsable. Par exemple, elle a expérimenté le marquage naturel,
protections, la production globale chuterait de 30% à 50%, c’est dire leur importance. Après
un procédé conçu par la start-up espagnole Laser Food, afin de tatouer directement la peau des
utilisation, elles sont alors collectées et renvoyées aux fournisseurs pour être ré-utilisées ou
bananes sans utiliser d’encre, ni dénaturer le fruit pour y inscrire les informations nécessaires.
détruites dans des centres agréés.
LA BANANE SCB,
BIEN PLUS
QU’UN FRUIT SAVOUREUX
Réputée pour son goût unique, la banane SCB de Côte d’Ivoire incarne aussi un Un secteur économique à part entière
modèle de culture respectueuse des hommes et de l’environnement.
Riche en minéraux, fibres, glucides et vitamines, elle demeure pauvre en lipides.
Gorgée de puissants antioxydants – dopamine et vitamine C – elle participe au
maintien des systèmes nerveux et digestif, ainsi qu’au métabolisme énergétique.
Issue de la variété génétique Cavendish (nommée en l’honneur du 6ème Duc de
Devonshire, qui au XIXème siècle, introduisit le fruit en Europe), la banane
dessert est sucrée et fondante. Elle représente par ailleurs 60% de la production
mondiale de bananes.
Plusieurs fois récompensée par la distinction « Saveur de l’année » pour ses qualités
gustatives, la banane SCB de Côte d’Ivoire produite par la Société de Culture Bananière,
filiale du groupe Compagnie Fruitière, reflète cette réalité. Créée en 1959, la SCB était au
départ constituée de quelques planteurs. Au fil du temps, la filiale a peaufiné et développé
l’ensemble de ses techniques agricoles.
La SCB, qui emploie plus de 6 700 personnes en Côte d’Ivoire et couvre 75% de la
production ivoirienne de bananes, a par ailleurs instauré une éthique de travail unique dans la
région. Fondée sur le respect des hommes et de l’environnement, sa politique de
Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) a transformé le quotidien de son personnel
et des populations locales. Grâce à des actions concrètes menées dans la plupart des domaines
de la vie courante, le personnel de la SCB et les riverains ont désormais accès à des centres
médicaux, des campagnes de vaccinations et d’information, des logements, des écoles, des
formations professionnelles, des transports, des infrastructures, et à des conditions de travail
dignes réduisant l’utilisation de pesticides.
La SCB a ainsi obtenu diverses certifications (ISO 14001 – Global Gap – Sedex – Vigeo –
Fair Trade Max Havelaar et Ceres) et est auditée chaque année par des organismes
indépendants. Enfin, premier producteur de bananes « commerce équitable » et bio de la zone
Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) en hectares certifiés, la Compagnie Fruitière pérennise ses
actions environnementales à l’aide d’un partenariat avec le WWF France. La culture de la
banane, catalyseur d’une agriculture toujours plus vertueuse ?
LA SANTÉ
EN CÔTE D’IVOIRE,
EN VOIE DE GUÉRISON
Des bas salaires, en passant par l’inégalité de l’accès aux soins, la vétusté des
établissements ou le paludisme, la santé des ivoiriens pourtant en nette
amélioration, se heurte encore à des problématiques tant structurelles que
sociétales. Construits entre les années 60 et 80, la plupart des hôpitaux publics
et établissements de santé ivoiriens ne sont plus en phase avec la demande.
Loin des grandes villes, les populations n’ont pas toujours accès à des
Dans le cadre de sa politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE), le groupe
spécialités médicales comme la radiothérapie ou l’obstétrique et le manque de
a ainsi instauré au sein de ses filières SCB (Société de Culture Bananière) l’accès aux soins et
véhicules pour transporter le sang, les médicaments ou les malades entrave la
à l’eau potable pour tous les employés des plantations, leurs familles et les riverains. Des
réussite des soins. Enfin, l’espace consacré à l’accueil des familles venues
campagnes de vaccination et d’information, des programmes de prévention et de traitement
soutenir leurs proches est souvent insuffisant, voire saturé.
contre le Sida et l’onchocercose ont été lancées. Des dispensaires et maternités ainsi qu’une
mutuelle de santé ont été créés. Enfin, deux hôpitaux dont un situé au Cameroun et un autre en
Certaines mesures engagées ont cependant déjà produit des effets positifs.
Côte d’Ivoire ont vu le jour entre 1998 et 2012, grâce au Fonds de Dotation Compagnie
Grâce à l’effort national de lutte contre le paludisme, une des premières causes
Fruitière et l’Ordre de Malte.
de consultation en Côte d’Ivoire, la maladie a reculé. Alors qu’elle occupait en
2010 le 5ème rang des quinze pays les plus fortement touchés par la pandémie,
la Côte d’Ivoire se place aujourd’hui au 12ème rang. Le gouvernement a, par Un nouvel hôpital idéalement situé
ailleurs, construit une centaine d’établissements sanitaires de premier contact,
débloqué le salaire des médecins, embauché plus de 10 000 professionnels de Inspiré de l’hôpital Saint-Jean de Malte érigé en 1998, à Njombe au Cameroun, l’hôpital
santé, tout en mettant en place la gratuité ciblée. Enfin, le ministre de la santé a Saint-Jean Baptiste de Côte d’Ivoire est situé dans le village de Bodo et aura bientôt une
récemment annoncé la possibilité de recourir aux drones pour le transport en capacité de 100 lits, ouverts à tous. Concentrant ses efforts autour du pôle mère-enfant,
urgence de médicaments et de sang. l’établissement a vu naître 550 bébés en 2017.
Dans un pays où le taux de mortalité des femmes à l’accouchement reste élevé (614 décès
pour 100 000 ) et où la mortalité infantile avant l’âge de 5 ans atteint encore 9%, la mission du
personnel dépasse largement le cadre des consultations et celui du suivi obstétrique.
Stratégiquement établi sur l’axe routier reliant Yamossoukro à Abidjan, l’hôpital prend en
charge un grand nombre d’accidentés de la circulation, grâce notamment à son service
d’urgence et à sa pharmacie ouverte sans interruption. Auparavant, les victimes devaient se
rendre aux urgences du CHU d’Abidjan, à deux heures de route de Bodo. Doté d’un bloc
opératoire et de divers pôles dispensant des soins en chirurgie, médecine générale, pédiatrie,
gynéco-obstétrique et en médecine d’urgence, l’hôpital emploie aujourd’hui plus de 110
personnes. Chaque jour, ces employés dévoués s’efforcent d’étendre l’accès aux soins des plus
démunis, tout en améliorant le quotidien du personnel dédié aux plantations.
RESPONSABLE QUALITÉ, UN MÉTIER PASSIONNANT
Le plus bel aspect de son métier ? Sans hésitations, ses années dockers : « J’ai
adoré travailler dans les ports. Ce sont des lieux extraordinaires, où l’on peut
échanger tous les jours avec des personnes du monde entier. C’est rare, j’ai eu
beaucoup de chance ». Alors qu’il forme de nouvelles recrues, Laureano
s’enthousiasme des moyens de communication aujourd’hui accessibles, tout en
restant convaincu que les qualités requises pour son métier allient rigueur, sens
des responsabilités et une aspiration profonde pour la nature et les hommes.