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Il est fait mention de la banane pour la première fois dans des textes

bouddhistes datant du 6ème Siècle avant J-C. En 327 av.J-C, Alexandre le


Grand déguste sa première banane dans la vallée de l'Indus. Vers l'an 200 de
notre ère, il est déjà fait mention en Chine de l'existence de bananeraies
organisées, exploitées par les hommes. En 650 des conquérants islamistes
importèrent des bananes en Palestine. Les marchands arabes les
transportèrent à leur tour dans toute l'Afrique. En 1502 les portuguais
amenèrent les premières bananeraies des îles Canaries vers les Caraîbes et
l'Amérique centrale.

LE BANANIER
D'origine asiatique, il est certainement arrivé aux Antilles
en 1493. Plante géante de 3 à 8 mètres de hauteur, il affectionne
un climat tropical et une
pluviosité de 120 à 150 mm de pluie mensuelle.
Bien que le bananier puisse atteindre une taille relativement grande (9 m), ce
n'est pas un arbre. En effet, il ne forme pas un tronc ligneux. Le pseudo- tronc
est en réalité formé par les pétioles des feuilles. Ceux-ci se recouvrent
partiellement et constituent une structure portante, un "faux tronc". Les pétioles
portent
à leur extrémité un grand limbe allongé avec au centre une nervure médiane. Les
feuilles peuvent atteindre 4 m de long et 1 m de large. La tige du bananier
est très courte et entièrement souterraine. Elle apparaît sur un rhizome, qui
produit régulièrement de nouvelles tiges. Le rhizome porte une masse importante
de racines longues et fines, situées juste sous la surface du sol.

Si vous êtes intéressé(e) par les étapes de sa culture, la


terminologie courante employée et les transformations
intervenant dans sa croissance, cliquer
sur le lien "culture" ci-contre. Culture

Jeunes bananiers Les vitro-plants donnent


des Beau régime Régime sous sachet de
protection
bananiers sains et
vigoureux et lien de repérage pour
récolte

LA BANANE, FRUIT UNIVERSEL

Les bananes consommées de nos jours appartiennent toutes au genre


Musa, au sein duquel on distingue quatre sections
Rhodochlamys, Callimusa, Eumusa et Australimusa. Les deux premières
contiennent essentiellement des variétés ornementales. La section Australimusa
contient un certain nombre d'espèces sauvages, parfois cultivées pour leurs
fibres (Musa textilis), et des variétés cultivées pour leurs fruits, les Fe'is, présents
uniquement dans le Pacifique. La section Eumusa est quant à elle à l'origine
de la majorité des bananiers cultivés pour leurs fruits dans le monde. On y
retrouve des variétés sauvages, diploïdes et fertiles, des variétés ancestrales,
également diploïdes mais assez fortement stériles pour que leurs fruits soient
consommables (absence de graines dans les fruits), et de nombreuses variétés
cultivées, triploïdes et stériles.

Les formes sauvages Musa acuminata et Musa balbisiana, se


rencontrent encore aujourd'hui dans une grande partie du Sud Est Asiatique, de
l'Inde
à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. La sélection par l'homme a permis au fil des
siècles de créer les variétés consommées de nos jours. Plusieurs équipes
de recherche développent actuellement des programmes d'amélioration
variétale du bananier à travers le monde, comme la Katholieke Universiteit de
Leuven
(Belgique), le Cirad aux Antilles françaises, l'Embrapa au Brésil, la FHIA au
Honduras, le CARBAP au Cameroun et de nombreux autres organismes en Inde,
au Viêt Nam, en Afrique... Selon les écoles, les stratégies d'amélioration sont
variées, mais reposent toutes plus ou moins sur des biotechnologies modernes.
Elles permettent de créer de nouvelles variétés plus résistantes aux parasites et
ravageurs de cette culture.

Le fruit du bananier n'est pas seul à être utilisé. Peuvent être consommés les
pousses ou utilisés les troncs pour des barrages sur des cours d'eau,
les feuilles en couverture de cases ou abris légers ou comme "assiettes", les
fibres pour tresser chapeau et autres articles.
Quant à la banane consommée en tant que fruit ou "légume", elle peut être
séchée, fermentée et distillée, préparée flambée suivant la recette de
renommée mondiale, utilisée pour la préparation de pâtisseries, confitures et
punchs...tant de pratiques et de recherches ne débouchent pas sur une
production et une commercialisation !

Il en existe plus de mille variétés, pas toutes comestibles. Les plus connues
sont la cavendish, la poyo, la freyssinette, la figue pomme, la banane rose
et la plantain. Toutes sont riches en potassium, calcium, phosphore, fer,
magnésium et vitamines A, B et C mais digestibles et légères en calories.

En termes de valeur de production, les bananes et les bananes plantain se


situent au 4e rang des plantes alimentaires d'importance au niveau mondial.
Les bananes exportées sont placées au 4e rang des produits de base au niveau
mondial et au 3e rang en tant que fruit (derrière l'orange et le raisin).
50 % de la production est assurée par un seul groupe de bananes cultivées
appelé Cavendish
Patte de bananes dites dessert Figues-
pommes Bananes plantin Pousses issus de la popotte

Recettes Lexique

DU PLANT A L'ETAL
Suivant la latitude, l'exposition, l'ensoleillement et la
pluviométrie, 8 à 10 mois vont s'écouler entre la plantation
du bananier et sa vente sur les étals
en Europe ou localement.

LA RECOLTE à l'aide d'une machette,elle fait intervenir


coupeurs et porteurs qui recueillent les régimes sur des plateaux
matelassés et les déposent
sur la remorque spécialisée ou le convoyeur aérien. Toutes
ces opérations requièrent beaucoup de soins pour que les fruits
restent intacts.
Le coupeur associé au porteur Le porteur se dirigeant vers la
remorque qui est chargée avec précaution Arrivée au hangar

PREPARATION puis DEPATTAGE consistent à retirer les styles


et stigmates puis à détacher de la hampe les mains du régime
puis à les fractionner
pour obtenir des "bouquets" de 4 à 7 fruits.

Le dépistillage , opération de patience et de concentration


Le régime subit maintenant Fruits écartés de l'exportation

le
"dépattage" pour des raisons même mineures.
LE LAVAGE ou TREMPAGE. Cette opération va conditionner la
conservation des fruits pendant le transport et leur aspect à
l'arrivée en mûrisserie.
Les bouquets soigneusement tranchés sont immergés dans
des bacs pour y être lavés, traités contre les champignons puis
rincés et égouttés.

Bac de lavage en attente des Découpe nette des bouquets


Lavage et découpe nécessitent La 1°préparation des plateaux
"pattes" de bananes et sans
meurtrissures gestes précis et attention de pesée

LE CONDITIONNEMENT est aussi une étape importante


constituée du tri, de la pesée, de l'emballage dans des cartons
normalisés de 18.5 kg nets.
Les fruits sont protégés par un film de polyane aéré et
disposés sans compression.
La palettisation suit, si le container frigorifique ouvert sur le
hangar est chargé en fin de chaîne.
Pour les petites exploitations un véhicule transporte les
cartons vers le centre de regroupement des petites productions.
Ajustement à 18.5 kg du poids La mise en carton réclame
adresse Les cartons non formés Mise en forme et collage se
de chaque plateau futur carton. et logique de disposition.
attendent leur tour... pratiquent pendant ce temps

Fermeture d'un carton Prêts pour la palettisation


Banane montagne issue de La palettisation si importante pour

plantations d'altitude une bonne tenue dans le container

LA MISE EN CONTAINERS FRIGORIFIQUES Ils sont équipés de


leur propre groupe de réfrigération afin d maintenir les fruits à
une température
constante jusqu'à l'arrivée en mûrisserie de l'autre coté de
l'Atlantique. Elle se fait au centre d'empotage du groupement de
planteurs, pour les
petites quantités de cartons acheminées par les exploitants.
Pour les autres, le container se présente contre l'aire de
chargement du hangar et doit être
chargé de ses 545 cartons palettisés pour un 20 pieds, dans
les meilleurs délais pour limiter son immobilisation et permettre le
chargement sur le
porte-container en temps utile. Cette opération demande
organisation et personnel en nombre suffisant. Une vingtaine
d'ouvriers pour une bonne
organisation de tous les postes de travail.

Le container vide est en attente Les cartons pleins sont prêts


Ici, le convoyeur amène la palette Départ du container vers le port

à l'entrée du container.

LE TRANSPORT MARITIME est assuré par des cargos


spécialisés porte - containers où se fait le suivi de la réfrigération
des containers assurant
des rotations hebdomadaires entre les Antilles et la
métropole.
La régularité des départs et les conditions de température (
12 à 14°) sont primordiales pour l'organisation mise en place par
les planteurs et la
qualité des fruits contrôlée dès l'arrivée.
Entrée du port de commerce Notre container est soulevé
du Il est déposé au sol ou sur un Un nouveau container vide va
international ( ici Jarry - 97 1) plateau du camion tracteur .
autre container en attente de . rejoindre l'exploitation

départ lui aussi

Spectacle des énormes grues de Un cargo porte-


container La salle de contrôle du navire Arrivée en Europe après
une
chargement des
containers
traversée de 7 à 8 jours environ.
sur les navires.
A Dunkerque, nos bananes sont déchargées puis dirigées vers les
mûrisseries où elles sont contrôlées avant la phase de mûrissage

LE MÛRISSAGE. Arrivées encore vertes dans les ports de


métropole après la traversée de l'Atlantique, la banane séjournera
4 à 6 jours en mûrisserie
afin de remonter progressivement en température sous
émission d'éthylène pendant que l'amidon se transforme en sucre
et que la couleur jaune
se substitue au vert d'origine.

Ici, les bananes déchargées des navires, reprennent


leur cycle de mûrissage et se préparent
à être acheminées vers les lieux de
commercialisation. ( au centre un poste de contrôle).

LA COMMERCIALISATION. Bien des jours se sont s'est déjà


écoulés depuis la récolte. Les cartons sont alors acheminés par
route ou rail vers les
centres de vente ou de rediffusion. Les consommateurs vont
pouvoir mettre dans leur chariot ou leur panier un fruit savoureux
évocateur des tropiques,
longtemps inabordable aux personnes d'origine modeste et
dont ils ignorent le plus souvent le long cheminement qui a
mobilisé tant d'efforts et d'hommes
et où tant d'intérêts sont en présence...
Une petite partie de cette production a été écoulée sur
le marché local, sous forme de poyos, bananes dessert, plantins ,
figues pommes mais
l'avenir de la profession passe d'abord par l'exportation vers
le marché européen.
A.P
A.P B.C

Merci à Bénédicte et Armande pour avoir pris ces


photos dans des supermarchés de métropole
Pourquoi les Vitro.plants ?
Saison cyclonique1995. Les ouragans Iris, Luis et Marilyn détruisent la
quasi-totalité de la bananeraie guadeloupéenne. 1995, c'est encore l'espoir de
l'OCM.
Une forte demande de V.P, dans l'urgence, sensibilisera les planteurs dont
la plupart n'en tirent pas encore le profit attendu par méconnaissance des
conditions que les V.P réclament. C'est avec le temps que vont être
maîtrisés les avantages des V.P et les règles à respecter.
- Avantages agronomiques et économiques car moins coûteux que le plant
traditionnel (la baïonnette). Le cycle est plus court.
- Amélioration des rendements par la croissance plus rapide. La monoculture
intensive et l'accumulation de parasites et ravageurs du système racinaire font
inexorablement chuter le rendement et la qualité.
- Diminution des traitements nématicides reportés de 12 à 18 mois si le sol a
été mis en jachère pendant 12 mois minimum ou soumis à rotations de cultures.
Les ennemis des bananiers :
- Charançons noirs du bananier(cosmopolites sordidus -coléoptère). Sévit en
toutes zônes. C'est la larve qui cause les dégâts.
- Nématodes : Vers ronds de taille microscopique : Radopholus similis,
Hélicotylenchus multicintus, Méloïdingine) provoquant des nécroses racinaires.
- Champignons : Cercosporiose jaune. Traitée par voie aérienne; moins
virulente que la cercosporiose noire absente de Guadeloupe pour le moment mais
la menace se précise....
Cylindrocadium..
- Insectes : Thrips - 1 à 2 mm de long, 50 à 60 espèces en Guadeloupe.
(Thrips de la fleur, de la rouille et de la rouille argentée (occasionnée par
Hercinothrips - Fémoralis Reuter -. Peu de solutions hormis pose des
gaînes en temps opportun ).
- Acariens : Araignées rouges.
- Virus : Mosaïque ou chlorise infectieuse. Mais aussi et moins répandus ou
moins ravageurs... secondaires et ponctuels
- Bactériose : bactérie se développant en cas d'excès d'eau. Pseudomonas
solanacearum) peuvent attaquer le tronc et les fruits.
Si on constate cette maladie, il y a seulement une solution : abattre la
plante et la brûler.
- Fusarioses : dues à des champignons.
- Escargots et rats.
Les laboratoires spécialisés connus de tous sont ceux du
CIRAD-FLHOR de GESTON ou de l'INRA.

Origine et élaboration des vitro-plants:


Les premiers essais de vitro-plants (V.P) ont eu lieu en Guadeloupe en 1990.
A l'époque, trois pépinières fournissaient les V.P aux planteurs intéressés.
Les Jardins de Courcelles à Sainte-Anne avec pour fournisseur de
méristèmes les laboratoires VIROPIC de Montpellier ( 40.000 V.P en 2005),
Guadeloupe-vitro au Lamentin (tous deux disparus aujourd'hui) et Meristem
Antilles, seule pépinière productrice à ce jour, ont connu au début de leur
production l'apparition inévitable de variants, plants mutants par rapport à la
souche de départ. (sur les 150 00 V.P livrés en 1993, 30% avaient muté
principalement en nains, mosaïques like et déformés). Actuellement, les
variétés les plus demandées sont WILLIAMS R80 et JAFFA.
Pas d'OGM interdits en Europe pour la banane mais des V.P issus de
plants vierges de virus et nématodes de variétés sélectionnées
et séparés physiquement sur la souche mère.
Leur résistance et leur vitalité sont dus à l'absence de tout ce qui sclérose les
plants traditionnels. Les V.P sont sains mais demeurent
sensibles aux mêmes parasites et ravageurs que tout types de plants.
1° Stade : SEVRAGE
Les micro-plants de 1 à 2 cm voyageant par avion dans des boites
hermétiques à T° ambiante arrivent sur le site de la pépinière 2 jours après leur
départ
d'Israël.. Commence un sevrage de 5 à 6 semaines sous serre avec sas,
température de 26 à 28° dans des alvéoles garnies de substrat neutre de Finlande
additionné de tourbe et de pozzolane en quantités variables suivant les stades
de croisssance. 2 tris sont effectués. La fragilité des plants engendre des risques
importants de mortalité dus au choc thermique, à l'excès d'eau ou de chaleur
ou à un développement bactérien.
2° Stade : GROSSISSEMENT (ou acclimatation)
Pendant 7 à 8 semaines, après avoir été transférés dans des pots définitifs
destinés aux planteurs, les plants atteignant maintenant 15 à 20 cm de hauteur, sont
soumis à une irrigation durant 10 mn /jour. Fertilisants en quantité
infinitésimale et irrigation sont pilotés par ordinateur.
Après quelques mois sur les exploitations
On peut constater une émission racinaire importante par rapport aux plants
traditionnels.(visible dès la livraison en pots).
On doit effectuer - L'élimination des rejets entre la 10° et la 12° semaine car
le pied-mère écrase les rejets en formation.
- L'élimination de la 2° série de rejets 3 à 4 semaines plus
tard. ne laisser que le rejet de production du cycle.
Si vous voulez en savoir encore plus sur bien des aspects de cette
réalité à la fois technique et scientifique, et plus encore...alors cliquez sur :

Plus avant dans


la connaissance...

Et les planteurs ?
Ils rencontrent les difficultés dues au manque d'anticipation et de trésorerie
mais aussi aux décisions de Bruxelles. Un petit nombre d'entre eux réussit
à surmonter ces problèmes par une gestion responsable et anticipative,
prévoyant dans leur trésorerie, indépendamment des subventions européennes
à la replantation, de quoi pratiquer la jachère ou la poly-culture et leur
participation financière propre à l'acquisition des V.P. Et quand les décisions
d'aide à la replantation arrivent, ils oublient qu'un V.P réclame environ 20
semaines de délai si les produits des serres sont déjà attribués.
La relance des plantations en décembre 2005, due à une confiance en partie
revenue suite à la création du Groupement unique
LES PLANTEURS DE GUADELOUPE, se traduit aussi par une demande
non satisfaite car les commandes ont été passées dans l'urgence.
Tino DAMBAS pratique quant à lui les rotations culturales et la jachère.
Méristem Antilles.
La COPROBAN dont le gérant est actuellement Mr LACAZE, est constituée
de 6 exploitations bananières d'une superficie de 350 Ha et de la pépinière
Méristem Antilles située à Morne-à-l'eau. Mr JAIRO Marin, Ingénieur
Agronome, est responsable de toutes les activités de la pépinière et Monsieur
PERIANIN J.Pierre, de la production sur le site et du suivi chez les
planteurs. Aujourd'hui, la pépinière maintenant seul producteur de V.P en
Guadeloupe,
est en mesure de répondre à la demande de tous les planteurs de
Guadeloupe à condition que les délais de commandes soient respectés. Méristem
Antilles
se fournit en méristèmes auprès des laboratoires RAHAN MARISTEM
situés en Israël fournisseur en Martinique, Guadeloupe et divers pays d'Afrique.

Quelques chiffres...
En 2001, 5750 Ha de bananiers représentent une production de 120 000T de
bananes exportées.
Depuis 2003, 550.000 V.P diffusés à raison de 2000 plants/Ha.( 3
fournisseurs confondus).
Capacité actuelle de Méristèm Antilles : 550.000 à 600.000 V.P/an. soit 8 à
10.000 V.P/serre et 18.000 V.P livrés/semaine
en période de haute densité avec 1Ha sous serres. Tino DAMBAS a pour
projet en cours, 60 000 V.P pour 2006.

En conclusion.
La relance de la filière banane passe par notre obligation de qualité et
de gestion mais aussi par les décisions des instances européennes.
Qualité et rendement sont tributaires de l'usage des
incontournables vitro-plants.
Il s'avère qu'en la matière comme toujours, seule une gestion
rigoureuse permettant la mise en jachère de parcelles, l'avance anticipée pour
l'acquisition de vitro-plants et une recherche au quotidien de la qualité
et de la productivité peut repousser le spectre de la cessation
d'activité car la situation actuelle n'est qu'une gestion de
l'urgence pour sauvegarder un minimum de tonnage.

Nous tenons à remercier Monsieur PERIANIN de Méristém


Antilles pour sa disponibilité et ses apports techniques.

C'est en juillet 1920 que Maurice Fissier quitte le sol de la métropole pour se
rendre en Guyane, via la Guadeloupe, en empruntant le paquebot
LA NAVARRE. Il a pour projet la création d'une affaire d'import-export de
bois guyanais et tout particulièrement du fameux bois de rose. Jean Galmot,
député-maire de Cayenne, l'y attend pour appuyer son projet.
Yvonne Fissier, née Bouygues et petite-fille Saint-Val, est basse-terrienne
de naissance et quand le paquebot fait escale en Guadeloupe, elle retrouve avec
émotion sa terre natale qu'elle va faire découvrir à son époux....c'est le coup
de foudre et Maurice Tissier ne repartira pas pour la Guyane !
A cette époque, c'est la canne à sucre qui est le pivot de l'économie
coloniale des Antilles. Une quinzaine d'usines sucrières produisent en Guadeloupe,
avec le rhum, des tonnages conséquents exportés vers la métropole. La crise
est proche du fait de leur contingentement récent. Crise aussi pour le café,
la vanille, le cacao et le roucou concurrencés (déjà !) par d'autres pays
tropicaux qui avaient mis à profit la guerre de 14-18 pour industrialiser leurs
productions..
Maurice Fissier, tout en réprouvant l'abandon de ces cultures au profit de
la seule canne, se battit avec détermination pour l'implantation de la banane
afin de diversifier la production locale. En juillet 1921, il entame ses
campagnes de communication ...dans les mairies, avec l'amicale complicité de
Monseigneur Pierre Genoud et des prêtres évoquant l'intérêt de cette culture,
en Martinique, où il se rendit aussi pour apporter la "bonne parole".
Les politiciens de l'époque l'aidèrent à mettre en oeuvre ce projet : Gratien
Candace et Achille René Boisneuf députés, Henri Béranger, sénateur, relayèrent
l'enthousiasme et les arguments de Maurice Fissier.
Dés la fin de 1920, les premières expéditions de régimes, sur des
paquebots, furent expédiés avec succès vers Saint-Nazaire et Le Havre. Maurice
Fissier
se rendait compte que les tentatives avortées avant 1914 étaient dues au fait
que les "figues-pommes" et "figues-sucrées", seules consommées crues localement
à l' époque n'étaient pas adaptées au transport. La "poyo", plat du petit peuple,
qualifiée dédaigneusement de "banane à cochons" par les plus nantis, s'avère après
différentes tentatives, la plus adaptée aux traversées de 10 à 12 jours.
Moqueries et quolibets pleuvent mais Maurice Fissier n'en n'a cure et l'envoi des
premières
caisses produites à Saint-Claude et Matouba est un succès.

En 1922, M.F puis, en s'inspirant de ses convictions, les frères Cabre et les
frères Lignières expédient 35 tonnes puis 515 t en 1923 et 1000 t en 1925.
En 1924? M.F loue à la colonie le fort Richepanse (actuel Delgrès)et y
installe ses ateliers, entrepôts, magasins et hangars de travail. Déjà la Transat
( Compagnie Générale Transatlantique) et le gouvernement français subissant
les pressions des exportateurs de Guinée, du Cameroun et des Canaries,
n'apportent pas tout le soutien attendu à la production guadeloupéenne !
LES DURES EPREUVES ......
12 septembre 1928. Le tristement célèbre cyclone ravage aussi les
plantations. M.F directeur de la société "La Bana" avait oeuvré en métropole pour
l'affrètement de deux navires spécialisés mais le désastre lui fait reporter le
départ des navires pour la Guadeloupe, aggravant les charges de "La Bana".
Pour y remédier, il les fait officiellement affecter provisoirement au transport
vers la Guadeloupe exangue, de denrées de première nécessité et de matériaux
de reconstruction. La Transat s'y oppose et Paris entérine malgré son accord
initial ! Ce refus entraînera la faillite de "La Bana" et les espoirs des petits
planteurs.

Une autre épreuve attend M.F, vieil et ardent mutualiste convaincu.


Instigateur du Syndicat des Planteurs et Exportateurs, il avait souhaité que les petits
planteurs reçoivent au départ des régimes, une avance d'un montant proche du
prix de leurs envois et qu'ils soient ensuite associés aux bénéfices retirés
après les mesures de sauvegarde promises par le gouvernement français.
Opposition des gros planteurs qui sera à l'origine de la scission et de la constitution
du Groupement Bananier de la Guadeloupe (GBG) représentant environ 60%
de la production. M.F a contourné cet obstacle qu'il n'acceptait pas en créant
la Société Fruitière Karukéenne en 1932, avec Mrs Moinac, Rateau et lui-
même, société alliée au GBG permettant ainsi la juste répartition des bénéfices !
Il deviendra alors la cible de toutes les attaques de la part de ceux qu'il
avait dépossédés de leurs profits injustes...
En 1934, le Conseil Général de la Guadeloupe adoptera à
l'unanimité, une motion concernant le métropolitain d'origine
" Maurice Fissier, le promoteur, le "Père de la banane", a bien mérité
de la Guadeloupe..."

....l'Histoire est un perpétuel


recommencement !...

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