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Initiation aux arts et à a culture

Œuvres – par ordre chronologique de présentation en classe

LA JEUNE FILLE LISANT


Fragonard (1770) France
Armé de son pinceau rapide et vigoureux, Fragonard a
livré un parfait témoignage mêlant érudition féminine et
bienséance. Les analyses réalisées en 2017 sur cette
œuvre ont révélé que le visage de la jeune femme était
initialement dirigé vers le spectateur du tableau.

Bourgeoisie : classe sociale lettrée.


Tissus moirés, robe espagnole.
Elle a le temps de lire (classe sociale)

Peinture figurative, représente une personne.

MARIE MADELEINE LISANT


Rogier van der Weyden (1435-38) Belgique
École des primitifs flamands = en parallèle à la Renaissance Italienne
Peinture à l’huile, couleurs et tissus soyeux -> dimension réaliste.
Il devient le peintre officiel Bruxelles en 1435 : Fin médiéval, début renaissance.

Ce fragment de retable donne à voir Marie-Madeleine,


disciple du Christ et figure féminine omniprésente dans
le Nouveau Testament. Elle reconnaissable grâce à son
attribut : le pot d'onguent. Marie-Madeleine est
représentée en lectrice pieuse. Son livre est recouvert
d'une « chemise » de tissu blanc, moyen de protection
des livres répandue à l’époque. Selon l'historien d'art
écossais Lorne Campbell, le manuscrit ressemble à une
Bible française du XIIIe siècle. Au XVe siècle, rares sont
les portraits figurant des femmes lisants. La lecture est
réservée aux familles nobles et alphabètes ainsi qu'aux
ecclésiastiques.
Peinture religieuse : MM est une
disciple de Jésus. Très pure, très blanche.
Le livre est protégé par un tissu blanc, sûrement un livre d’heures (compilation de psaumes,
pières, etc.)livre
Primitifs : réalisme, sujets religieux, commandes églises, peintures à l’huile, (scènes
religieuses / portraits) -> retable
Soucis du peintre : représenter les écrits de manières réaliste et très précise.
Enluminures, dorures, lettrines → le livre est un objet précieux / religieux.
Elle lit le Nouveau testament (écrit par les apôtres).

LA LISEUSE DE ROMANS
Antoine Wiertz (1853) Belgique

Au creux d'une alcôve, une femme nue est


étendue sur son lit, captivée dans son plaisir
solitaire : la lecture. Wiertz combine ici le thème
de la femme fatale à celui du jeu de miroir et de
l'érotisme. À l'instar de l'individu dissimulé dans
l'ombre dont la main glisse subrepticement vers
un des livres de la pile, le spectateur du tableau
est placé dans une position de voyeur qui
surprend ce moment d'évasion sensuelle.

Représentation du plaisir de la lecture.


Femme nue allongée, transportée.
➔ Lecture de roman : légèreté qui l’emporte. Idée de la FUREUR DE LIRE (19eme) qui
mène à la DEPRAVATION et la DEBAUCHE.
La lecture détourne du droit chemin. Deux ans après Mme Bovary.
ŒUVRE MORALISATRICE

PORTRAIT D’UN HOMME LISANT À LA LUEUR D’UNE BOUGIE


Rembrandt (1648) huile sur toile (Pays-Bas)

L’homme est absorbé, sérieux. Ses doigts


marquent des pages, sa lecture n’est pas de
« plaisir », il s’instruit.

Austérité protestante, réflexion.


Lumière, éclairage à l’arrière. -> il maitrise la technique du clair-obscur
HOMMES LISANTS
Goya (1820-23) Style romantique – scène de genre. Issues des « 14 peintures noires »
Espagne

L’œuvre montre un groupe de six hommes


entassés lisant une page imprimée tenue sur les
genoux d'un personnage central assis. Bien que
cela ne soit pas connu avec certitude, on pense
souvent qu'ils sont des politiciens lisant et
commentant un article de journal sur eux-mêmes.

Série : chez lui, sur son mur.


Noires : très malade
Crise politique Espagne / soulèvement

CLAUDE MONET LISANT


Auguste Renoir (1872)

Gros fumeur, le futur maître de Giverny était


rarement vu sans sa pipe ou une cigarette. Par son
traitement rapide de la fumée, qui s’échappe du
petit fourneau de bois en quelques touches
serpentines de gris, de blanc et de bleu, Renoir
rend un bel hommage à son ami, qui s’emploie
justement à saisir sur ses toiles ce genre de
phénomènes éphémères ! Plongé dans les pages
d’un quotidien (L’Événement) et nonchalamment
accoudé au dossier de sa chaise, Monet apparaît
comme un homme sûr de lui, moderne… et qui
mène sa vie comme il l’entend !

Cette huile sur toile est le portrait en buste de Claude Monet fumant la pipe alors qu'il lit
le journal L'Événement. Visage de profil et corps de trois quarts.
Scène de vie quotidienne. Détente à l’extérieur.
Fumée de la pipe : touche impressionniste qui attrape la lumière.
➔ L’homme s’informe, il est sérieux VS l’évasion « recherchée par les femmes ».
➔ Collection impressionniste.
VIEILLE FEMME LISANT UNE BIBLE
Gérard Dou (1630) Pays-Bas (élève de Rembrandt)

Précision du trait. Détails tellement fins que l’on


peut lire ce qu’elle lit : L’Evangile de St Luc,
« ceux qui veulent faire le bien doivent donner
la moitié de ce qu’ils possèdent aux pauvres ».

La vieille femme est habillée de riches étoffes,


contraste avec sa lecture. Elle est toujours
attachée à ses possessions terrestres.

Sa vue diminue, elle rapproche la livre de son


visage > vieillesse

94 DEGRéS À L’OMBRE (1876)


LAUWRENCE ALMA-TADEMA (britannique)
Trait très précis.
Contraste avec le reste. Très lumineux.
Représentation d’une classe sociale oisive
➔ Aristocratie anglaise > colonisation
Vêtements blancs
Chasse aux papillons
Les champs sont moissonnés > les paysans eux ne
se reposent pas.
Sensation de chaleur > jaune doré
Il lit pour s’informer, pour se reposer
LA RÊVEUSE
Vittorio Corcos (1896) Italie – réalisme, portrait scène de genre
Portrait d’Elena Vecchi
On aperçoit trois livres jaunes de la collection des
classiques Garnier empilés sur le banc à côté de
la jeune femme. Les feuilles mortes dispersées
sur le sol ainsi que les accessoires estivaux,
chapeau de paille et ombrelle, abandonnés sur le
banc auprès des livres, suggèrent l'un des thèmes
essentiels de cette composition : la fugacité de
l'existence, peut-on lire dans le magnifique
ouvrage illustré de Laure Adler et Stefan
Bollmann, Les femmes qui lisent sont
dangereuses, paru en 2006 chez Flammarion.

C'est la fin de l'été, les roses semblent fanées, la


jeune femme a mûri, peut-être grâce à la lecture.
La manière énergique et presque mutine avec
laquelle le modèle tient la tête dressée montre
« Les femmes qui lisent sont en tout cas une chose : la nostalgie d'un retour à
dangereuses » l'état d'innocence n'est pas son affaire. Le titre
Elle fixe le spectateur. du tableau est trompeur : cette lectrice n'est pas
Elle a l’air nourrie par sa lecture. une rêveuse.
C’est une bourgeoise, elle est réfléchie,
calme, penseuse.

Lectrice : elle n’est plus soumise à Dieu ou à ses pulsions.


→ autodétermination

LA LECTRICE SOUMISE (1928)


RENé MAGRITTE Belgique
Surréalisme (briser les conventions de la représentation figurative et à explorer l'inconscient
et l'imaginaire).
Le livre soumet la lectrice, il l’éclaire, elle est projettée en arrière.

Visage > la surprise, l’effroi. Insoumission à ce


qu’elle lit.
Expressivité, émotions, émotivité.
Elle est debout – coiffure garçonne – Air effrayé.
Ombre portée > double représentation. Son
visage est éclairé.
Sentiment d’étrangeté. Le spectateur ne peut
deviner ce qu’elle lit. Elle n’est pas soumise mais
effrayée.
Soumission à la lecture ? à la société de
l’époque ? Critique de la lecture ? Des idéologies ?
de l’éducation des femmes ?
Emancipée des hommes > mode garçonne
TRYPTIQUE DE L’ANNONCIATION
Robert Campin (1422-1430) Primitif flamand

Tryptique de l’Annonciation (= Marie attend l’Enfant de Dieu)


Marie : lit un livre d’heures (blanc pur)
Sur la table : un livre relié / un rouleau papyrus (1ere forme de livre) / lys blanc. Les CODEX
(ANCIEN > rouleau ET NOUVEAU TESTAMENT > codex) sont les 1ers livres reliés-
. Couvertures peau animale.
Campin : Maitre de Flemalle
Le thème de la Vierge lisant jalonne l'iconographie chrétienne. Dans un intérieur
bourgeois, l'ange Gabriel révèle à Marie qu'elle a été choisie pour donner vie au Fils de
Dieu. Près de la lucarne, un Enfant-Jésus nu et minuscule vole vers elle. Plusieurs
éléments figurent la pureté de Marie : l'absence de porte, les fenêtres closes, les lys
blancs, la serviette immaculée et l'eau dans la marmite. Signe du respect porté aux livres
saints, elle a enveloppé son livre dans un linge blanc.
Etoile > point lumineux robe de marie = élection

Marie : Drapé / lumière. Typique des Flamands > utilisation peinture à l’huile
Le souffle divin éteint la bougie.
Blason de la famille qui a commandé le tableau.
CHRISTINE DE PISAN PRESENTANT SON LIVRE À ISABEAU DE BAVIERE
ENLUMINURE 1413
1ere femme de lettres Christine de Pisan présentant ses Epîtres du Débat sur le Roman
de la Rose à la reine Isabelle de Bavière. D’origine vénitienne,
mais élevée à la cour de France, Christine de Pizan (1364-1430)
est la première femme de lettres française : pour gagner sa vie,
après son veuvage, elle publie des ouvrages en prose et en vers
souvent pour répondre aux commandes de la cour de Charles VI
et d’Isabeau de Bavière, dont elle devient la protégée.

Etroitement liée à la vie politique de son époque, elle pressent


les dangers de la rivalité entre les princes et milite en faveur de
la paix civile, dans l’« Epître à Isabeau de Bavière » (1405) et la «
Lamentation sur les maux de France » (1410).

Enluminure dans le livre. Maitre de la Cité des Dames (1410 – 1414)


La symbolique du rouge
Féminisme avant l’heure
Elle se soumet à un protocole codifié.

VIERGE DURÁN
Rogier van der Weyden – pays-Bas. 1435-38
Vierge à l’enfant - Madonne
Il représente une Vierge Marie assise et calme, vêtue d'une
longue robe rouge fluide, bordée de fil doré. L'enfant Jésus est
assis sur ses genoux, feuilletant avec espièglerie un livre ou
manuscrit sacré sur lequel reposent les regards des deux
personnages.
Marie est représentée dans une longue robe à capuche rouge et
une coiffe blanche, avec l'Enfant Jésus dans une chemise
blanche assis sur ses genoux. Il feuillette curieusement et froisse
les pages d'un livre sur les genoux de sa mère. Le livre est placé
au centre même du panneau, symbolisant la centralité de la
Parole divine dans la croyance chrétienne
Un ange en robe gris foncé plane au-dessus de la tête de Marie,
tenant une couronne incrustée de perles qui lui est destinée au
moment de son accession à la Reine du Ciel. La longue robe de
Marie tourbillonne autour de l'espace pictural, obscurcissant son
trône et finissant par tomber sur le support par ses pieds. Ils sont
encadrés par une niche ou une abside sculptée avec
des entrelacs gothiques similaires à ceux trouvés dans
la Descente de Croix de van der Weyden6. Les arches incurvées
de la niche font écho aux lignes de sa silhouette alors qu'elle se
penche de manière protectrice sur l'enfant. Ces lignes courbes et
ces couleurs chaudes donnent à l'œuvre son sens de l'harmonie.
LE CHRIST AUX OUTRAGES (ou Dérision du Christ)
Fra Angelico 1438 - Renaissance
Une fresque réalisée par Fra Angelico de la cellule 7 située dans le 3e couloir du dortoir des
moines du couvent San Marco, à Florence.

Souffrance : il est lapidé, insulté, persécuté.

Guido di Pietro, est plus connu sous le nom de Fra


Angelico. Ses oeuvres sont remarquables par la grâce et
la délicatesse de ses personnages.

L’imagerie repose sur les récits de l’Evangile racontant


les tortures que les gardes du temple et les Romains
infligèrent à Jésus avant sa crucifixion.

Assis frontalement sur un simple parallélépipède,


le Christ tient dans la main droite un simple bâton
et dans la gauche une boule de couleur jaune qui
semble être une pierre ou une éponge. Il a les yeux
bandés mais, par une sorte de transparence, on
voit que ceux-ci sont fermés. Il est placé sur une
estrade devant laquelle la Vierge et saint
Dominique sont assis, lui tournant le dos. La Vierge
est affligée de douleur et détourne la tête, tandis
Saint Dominique est en réflexion. que saint Dominique est plongé dans la lecture des
Il cherche la signification dans la Bible Écritures.
comme réceptacle de vérité.

LA RENAISSANCE AU SERVICE DU LIVRE


MARTIN LUTHER DANS LE CERCLE DES
RÉFORMATEURS (1625-1650) Dans le tableau, d'importants
Allemagne ou Hollande – Huile sur bois réformateurs sont rassemblés autour
d'une table comme lors d'une « Cène ».
Martin Luther est assis au centre, Calvin à
sa droite et Melanchthon à sa gauche.
Contrairement à la réalité, le tableau
exprime l’utopie d’une conversation
religieuse apaisée. Les adversaires se
révèlent être des personnages
impuissants sur le bord de la table.
LE FOU DES LIVRES (circa 1500) (La nef des fous)
Albrecht Dürer – Gravure sur bois (Nuremberg, Saint-Empire romain germanique)

La "Nef des fols de ce monde" réunit, à la manière


des défilés des carnavals, un cortège de sots et de
fous dans un navire en route vers la "Narragonie",
l’île de la folie.
Satirique et moralisateur, l’ouvrage a été rédigé en
1494 par le Strasbourgeois Sébastian Brant (1457-
1521) qui, docteur en droit et professeur à la
Faculté, a voulu dénoncer et ridiculiser la "folie
humaine".
Chaque chapitre s’ouvre en effet sur trois vers de
présentation, une savoureuse gravure, enfin, la
description du vice sélectionné. Plusieurs artistes
ont contribué à sa mise en images, dont le jeune
Albrecht Dürer.
Dès l’ouverture, l’auteur se dépeint comme un fou
À l’époque, les livres étaient essenti- bibliomane. Il caricature de même les
ellement religieux mais ici c’est comportements de l'avaricieux, de l'usurier, du
une satire – caricature. voyageur, du médecin, du fou de luxure…
Tous, le clerc, le noble le magistrat,
l’universitaire, le négociant, les paysans, les
cuisiniers…
Ce récit versifié, comprenant 112 chapitres, recense sedivers
trouvent embarqués
types sur le le
de folie, brossant
tableau de la condition humaine, sur un ton satirique et moralisateur. Il mélange l'ironie
et le sermon, le rigorisme et l'humour etmême
est à bateau.
la fois inspiré par l'esprit de la Réforme et
par la littérature populaire, de colportage, avec ses proverbes dialectaux.

L'esprit de l'œuvre est pessimiste ; l'auteur ne croit pas que les hommes puissent
s'amender, mais il ne peut s'empêcher de s'indigner, de protester. Il ne cherche même
pas à corriger les travers qu'il dénonce, sans vouloir faire de concession en nuançant
entre les péchés véniels et ceux mortels. Tous mènent également à la perte.

Il sait que le bateau va, simplement, vers son naufrage. Cette métaphore, thème principal
du livre, disparait d'ailleurs bien vite, au profit d'une énumération, elle-même non exempte
de redites.

LE CHRIST PARMI LES DOCTEURS (1506)


Albrecht Dürer (Nuremberg, Saint-Empire romain germanique)

Épisode des Évangiles qui raconte la visite


du temple de Salomon (12 ans). Jésus
sentait le besoin de s’occuper des affaires
de son Père. Rencontre animée, discussion
sur les livres religieux – Ancien testament.
Dürer a peint le tableau de 1506 à Venise, pendant son second séjour en Italie2. La date et
la signature (le monogramme) figurent sur la feuille de papier qui dépasse du livre fermé,
au premier plan. L'inscription indique également, en latin, que l'œuvre fut exécutée en
cinq jours2 : « Opus Quinque Dierum ».
Dürer représente six « docteurs de la Loi » entourant Jésus, dans une composition
centrée sur le mouvement des mains. Les visages ont des traits fortement marqués, en
particulier le personnage au bonnet blanc, sur la droite, dont le profil s'apparente à
une caricature qui évoque Bosch ou les « têtes grotesques » de Vinci2.

LE PRÊTEUR ET SA FEMME (1514)


Cette huile sur panneau, conservée
Quentin Metsys (flamand) au musée du Louvre, à Paris, paraît au
premier abord être une scène de genre.
Elle se révèle en fait une représentation
allégorique et moralisatrice (signes
de vanité associés aux symboles
chrétiens du memento mori tels que la
bougie éteinte, la balance du Jugement
dernier, dénonciation de l'avarice et
exaltation de l'honnêteté) de la
profession du prêteur d'argent voulant
inciter les banquiers à une
modération chrétienne.

L'hypothèse la plus généralement


admise quant à signification de ce
tableau serait qu'il s'agit d'une œuvre à
caractère allégorique et moralisateur,
sur le thème de la vanité des biens
terrestres opposés aux valeurs
chrétiennes intemporelles, et d'une
dénonciation de l'avarice, comme péché
capital.

Anvers > les marchands s’enrichissent, lieu de transitions et d’échanges.


La Flandre, et tout particulièrement les villes d'Anvers et de Bruges, sont au début du xve siècle des
centres économiques de la plus haute importance, carrefours d'échanges entre le Nord et le Sud où
se croisent marchands et banquiers venus de l'Europe entière. Cette activité frénétique de
commerce entraîne donc le développement de la profession de prêteur et, le cosmopolitisme des
marchands, l'activité de changeur.

Il pèse l’argent. L'homme est entièrement absorbé par la pesée de pièces au moyen d'une
petite balance de changeur portative à fléau, aussi appelée trébuchet.

Elle lit un livre saint.


Les deux objets qu'ils manipulent jouent là encore par opposition : d'un côté, le trébuchet renvoie au
monde matériel, celui de l’argent et de l'avarice, et de l'autre, le livre d'heures représente, dans un
rouge qui fait écho à la tenue de la femme, une Vierge à l'Enfant, évocation du monde spirituel et
chrétien.
Valeurs matérielle / valeurs spirituelles et religieuses.
Pomme > la tentation
Miroir et reflet > clin d’œil à Van Eyck
LE BIBLIOTHECAIRE (1562)
Giuseppe Arcimboldo (maniérisme – avant baroque)
Satyre, ridicule

Le sujet représenté est un bibliothécaire qui au premier


abord porte des livres contre lui. En fait la silhouette
même de son buste est constituée d'un empilement
de livres reliés et d'objets les concernant :

Son avant-bras droit placé au devant, horizontalement


laisse apparaître des marque-pages qui forment ses
doigts ; sa figure surmontée un livre ouvert aux
écritures manuscrites sa coiffe et des signets à
pompon les cheveux de sa frange ; de queues de
marte (pour épousseter les livres) les touffes de sa
barbe ; des loupes du lecteur pour les yeux.

Le dos d'un gros livre rouge ébauche son bras droit,


celui de gauche étant recouvert d'un pan de cape
cramoisi, en fait le bas du rideau suspendu derrière lui

LA LENTE DIFFUSION DE L’ECRIT : 17-18E


LA FEMME EN BLEU LISANT UNE lettre
JOHANNES Vermeer (1663-1664)
Au Pays-Bas, accélération de la lecture pour tout le monde au 17e siècle.
Lecture et écriture rentrent dans la sphère privée.
Le tableau, non signé ni daté, représente, dans un intérieur domestique, une jeune femme en
veste bleue absorbée dans la lecture d'une lettre qu'elle tient des deux mains.
La jeune femme est debout, au centre exact de la toile, derrière
le fond de la table. Coupée à la hauteur des mollets, de profil,
elle est saisie dans une position stable, immobile, et matérialise
une verticale qui s'impose immédiatement au regard.

Elle tient des deux mains, les coudes au corps, une lettre, au
niveau de la poitrine. La pliure supérieure de la feuille de papier
accroche la lumière dans un blanc éclatant qui se détache sur
l'ocre de la carte qui orne le mur à l'arrière-plan.

De cet instant capté sur le vif, à la fois stable — la position de la


jeune femme — et fugitif — la bouche entrouverte —, restent la
concentration absolue, et l’impression de calme et de sérénité
d’une jeune femme absorbée dans sa lecture. Et cette intériorité,
ni entièrement dévoilée, ni entièrement accessible, ouvre à la
méditation rêveuse du spectateur.

SANS TITRE ( ?)Les enfants apprennent à lire à un chat ( ?)


Jan Steen (1665-1668)
Milieu populaire > enfants en lecture
LA REQUETE AMOUREUSE (1670)
Jacob Ochterveld Néerlandais du Siècle d’Or

L’homme a écrit une lettre négligemment


posée sur le coin de la table. La jeune femme
lit pendant qu’il lui parle.
Petit livre > commerce des éditeurs se
développe. Démocratisation de la lecture, du
livre -> objet d’occupation.

COIN D’UNE BIBLIOTHèQUE 1711


Jan Van der Heyden

Epoque des Lumières : le savoir, la science > sortir


de l’obscurantisme / dogmes religieux
Transmission des découvertes.
Le siècle d'or néerlandais (en néerlandais : de Gouden Eeuw) est une période de l'histoire
des Pays-Bas comprise entre 1584 et 1702, qui voit la République des Sept Provinces-Unies
des Pays-Bas (Republiek der Zeven Verenigde Provinciën, ancêtre de l'actuel royaume des
Pays-Bas), fondée en 1581 par l'Union d'Utrecht, se hisser au rang de première puissance
commerciale au monde, tandis que le reste de l'Europe se débat dans les affres
d'une stagnation et d'une récession qui dure par endroits jusqu'en 1750. La liberté de culte qui
règne aux Pays-Bas y attire les personnes les plus diverses ; ces réfugiés rejoignent une
république en pleine croissance, qui leur offre travail et liberté d'opinion. Écrivains et érudits
s'y établissent pour enseigner et publier en liberté ; avec la fondation de l'université de
Leyde et le développement des sciences humaines et des sciences naturelles, le pays
devient l'un des centres du savoir.

L’ETUDIANT ENDORMI (1663)


Constantin Verhout – Pays-Bas

Siècle de l’Encyclopédie Diderot.


➢ La genèse et la publication de
l'Encyclopédie se situent dans un
contexte de renouvellement
complet des connaissances.
La représentation du
monde communément admise
au Moyen Âge était
progressivement remise en cause
par l'émergence au XVIe siècle
du modèle
héliocentrique de Nicolas
Copernic défendu au XVIIe siècle
par Galilée à la suite de ses
expérimentations avec sa
fameuse lunette
astronomique (1609).

Les livres empilés = les lumières de la raison.

FEMME EN TRAIN DE LIRE(1668-1670)


Pieter Janssens Elinga (Neerlandais. Siècle d’Or)
Quelques détails du tableau laissent entendre que le peintre
porte un œil réprobateur sur le comportement de la jeune
femme, qu’il juge sans doute frivole et déplacé. La coupe de
fruits, imprudemment et hâtivement posée sur le siège
rembourré de la chaise placée contre le mur, pourrait glisser
et se briser d’un instant à l’autre sur le sol. Probablement
destiné à garnir la chaise que la lectrice, soucieuse d’avoir
une meilleure lumière, a tirée près des trois fenêtres du fond,
un coussin a été négligemment jeté à terre. Les pantoufles,
Domestique plongée dans sa lecture > qui appartiennent sans doute à la maîtresse de maison,
émancipation. traînent en désordre au milieu de la pièce – dans son désir
Retrait des tâches du quotidien. ardent de reprendre sa lecture aussi vite que possible, la
Intérieur bourgeois. servante a dû trébucher dessus. Autant dire que la jeune fille
Le spectateur surprend un moment d’intimité. semble profiter de l’absence de sa patronne pour se livrer à
sa passion plutôt que de s’acquitter avec soin de ses tâches,
comme la morale calviniste l’eût réclamé. La maîtresse de
maison vient-elle à s’absenter que l’ordre domestique en
paraît aussitôt menacé.
LA LISEUSE ( ?)
Alexis Grimou (classicisme français)

Peinture de cours > Louis XV

Dans ses œuvres de maturité, les procédés


d’exécution changent peu, mais les ombres
plus froides, les lumières moins teintées
donnent aux coloris plus de finesse. De même,
il travaille les clairs-obscurs en s'inspirant de
l'approche de Rembrandt. Outre la lumière de
ce dernier, Grimou appréciait aussi son
approche « authentique » des sujets

LA LECTURE INTERROMPUE
Antoine Baudouin (1765) A gauche, la jeune précieuse a placé sur son
bureau, bien en évidence, tout l'attirail d'une
femme savante : grands in-folios savants, peut-
être des volumes de l'Encyclopédie, mappemonde
et cartes, plumes et papier pour écrire.

Mais à droite près du fauteuil où elle s'est


assoupie se révèle la véritable passion de la
demoiselle : le tout petit livre qu'elle laisse tomber
de sa main gauche est un roman érotique, comme
le suggère l'activité de sa main droite sous sa robe
légère. Sous le livre, un chien rentré dans sa niche
métaphorise l'activité du sexe interrompue.

De derrière le paravent, sur le mur, le portrait


d'une femme au regard altier contemple avec
mépris cette déréliction : elle n'en est que plus
jubilatoire pour le spectateur ! Sous ses airs libres
et plaisants, la scène délivre un message qui n'est
pas celui de l'émancipation : elle tourne en
dérision l'étude des femmes, qui ne
serait qu'affectation quand la jouissance seule du
sexe les occupe…
Les livres de la vie moderne 19e

EMILE ZOLA (1868)


Edouard Manet (impressionnisme) Emile Zola, l'ami de jeunesse de Cézanne, manifeste très
tôt un vif intérêt pour la peinture. Il s'intéresse surtout aux
artistes rejetés par la critique officielle. En 1866, il écrit sur
Manet dans La Revue du XXe siècle et le défend à nouveau
l'année suivante, à l'occasion de son exposition particulière
organisée en marge de l'Exposition Universelle. Zola
considère l'artiste, contesté par les partisans de la
tradition, comme l'un des maîtres de demain dont la place
est au Louvre. En 1867, l'article est publié sous la forme de
la mince brochure à couverture bleue que l'on retrouve ici,
placée bien en évidence sur la table.
En guise de remerciement, Manet propose à l'auteur de
faire son portrait. Les séances de pose sont organisées
dans l'atelier de Manet, rue Guyot. L'environnement est
reconstitué pour l'occasion avec des éléments
caractéristiques de la personnalité, des goûts et du métier
de Zola. Au mur, on reconnaît une reproduction
d'Olympia de Manet, un tableau qui suscita un vif scandale
au Salon de 1865 mais que Zola considérait comme le chef-
d'oeuvre de Manet. Derrière celle-ci, se trouve une
gravure d'après le Bacchus de Velázquez manifestant le
goût commun au peintre et à l'écrivain pour l'art espagnol.
Une estampe japonaise d'Utagawa Kuniaki II représentant
un lutteur complète l'ensemble. L'Extrême-Orient, qui a
révolutionné la conception de la perspective et de la
couleur dans la peinture occidentale, tient une place
essentielle dans l'avènement de la nouvelle peinture. Un
paravent japonais placé à gauche de la composition
rappelle cette importance.
Zola pose assis à sa table de travail. Il tient un livre à la
main, probablement L'Histoire des peintres de Charles
Blanc, très souvent consulté par Manet. Sur le bureau un
encrier et une plume, symbolisent le métier d'écrivain.
Ce portrait scelle le début d'une amitié fidèle entre Manet
et Zola, tous deux à la recherche du succès.

LE PORTRAIT DE CHARLES BAUDELAIRE (1848)


Gustave Courbet

Ce tableau représente Charles Baudelaire alors âgé de


26 ans. En 1848, Gustave Courbet peint le Portrait de
Baudelaire. Il entreprend son ami poète, qui est jeune à
l’époque, âgé de 26 ans; il est représenté comme le
« poète maudit » dans ce tableau. Ce tableau est peint
alors que Baudelaire demeure méconnu. Baudelaire est
représenté au centre, en pleine réflexion et inspiration.
Courbet représente les éléments classiques d’écrivains
avec la plume et les livres. Les couleurs sont sombres
mais la lumière met en valeur le décor et non
Baudelaire, ce qui crée un parallèle avec le Spleen et
l'Idéal.
LE PAUVRE POETE (1839)
Charles Sptizweg

Tout concourt à établir la condition miséreuse


du protagoniste, aussi bien physique que
créatrice :

• hiver et chambre sans chauffage


allumé, linge qui ne peut sécher,
aucune nourriture ni boisson
n'est visible.
• peine à écrire du nouveau :
énergie concentrée sur la
métrique (présence symbolique
de l'hexamètre écrit sur le mur,
des ouvrages de référence).
• désespoir de ce qui a déjà été
écrit : piles de feuillets rejetés
prêts à être brulés, mais
angoisse de les brûler (bougie et
Le poète écrit vaille que vaille. poêle éteints).
Il compte les vers. • le temps s'écoule sans succès :
Le pauvre poète, caricaturé, est ici soucieux du minuscule, sans horizon,marquage des jours
enfermé dans sa sur le
mansarde. chambranle.
Poète maudit > romantique. • perte de l'inspiration, de la muse :
pendus, au mur près de la porte,
un bonnet de femme, un
pendentif et un billet établissent-
ils aussi les insuccès amoureux ?
NU LISANT (1850)
JEUNE FILLE LISANT (1850)
Franz Eybl, Autriche
Peinture de genre

La lumière, les émotions, la sensualité.


Romans d’amour
Peintre viennois
Formats classiques
Fleurs > sentiments
JEUNE FEMME LISANT (1866-68)
Gustave Courbet (réalisme)
Le réalisme en arts plastiques est (pour le
domaine francophone) un mouvement artistique
né vers 1848 sous l'impulsion de Gustave
Courbet.

Il s'oppose à la vision idéaliste de l'art bourgeois.


Le réalisme dans les arts est la volonté de
décrire les sujets « en accord avec les règles
séculaires et empiriques, inspirée
par Descartes, John Locke et Thomas Reid.
C'est un courant qui rassemble les artistes
soucieux de « faire vrai » et de montrer le réel
sans jamais l'idéaliser.

Un voyage en chemin de fer


LES COMPAGNES DE VOYAGE (1862) Ce qu’il nous montre ici ne serait rien d’autre que la
Augustus Egg - brittanique représentation plaisante d’un tourisme de classe : les jeunes
victoriennes voyagent dans une voiture séparée, leurs riches
robes remplissent tous l’espace.

Un paysage bien réel


Malade, Egg séjournait lui-même dans le Midi, où il a peint ce
tableau dans sa dernière année de vie. Il connaissait donc bien le
paysage qui déploie sa séduction panoramique entre les deux
jeunes beautés (plus précisément, entre leurs deux « mentons« ).

Nos deux voyageuses viennent donc de quitter Menton – avec


un bouquet de fleurs et un panier d’oranges qui vantent les
productions de la Côte d’Azur, et se dirigent vers l’Italie. La jeune
fille qui dort s’est installée à contresens, laissant à sa compagne la
meilleure place pour admirer le paysage : pour l’instant, elle
consulte son livre, sans doute un guide touristique.
Deux jeunes femmes voyagent entre la France Il est clair que ni la lecture réaliste, ni le clin d’oeil mythologique,
et l’Italie. n’épuisent le sens du tableau : les deux filles sont deux jumelles,
Luxueuses. même visage, même coiffure, mêmes vêtements, même bijou
Dormir : besoin vital. autour du cou.
Lire : besoin émotionnel De plus, ce sont des soeurs siamoises, accolées par leur robe, dans
l’oeuf utérin du wagon : il ne serait pas difficile d’instituer le tableau
en icône de la Gémellité et de la Sororité Réunies.

Une femme et son double


Ceux qui préfèrent la littérature du Double peuvent s’abonner aux
interprétations « doppelgänger », qui postulent que les deux
filles n’en sont qu’une, avec des possibilités variées :
• la liseuse est dans le rêve de la dormeuse ;
• la dormeuse est dans le livre de la liseuse ;
• la dormeuse est la liseuse morte.
GENTLEMAN QUI VOYAGE (1872)
James Tissot – français (réaliste)

Homme chaudement vêtu.


Livre un peu négligé, passe-temps.
Montre à gousset : Surveille la précision des horaires

LA LISEUSE (1872)
Claude Monet – impressionniste
Extérieur (cher aux impressionnistes)
Ephémère de la lumière
Luxe des vêtements

Dans un coin ombragé, une jeune femme à la


toilette raffinée est penchée sur son ouvrage.
C'est dans son jardin d'Argenteuil que Monet a
peint cette toile dans laquelle s'expriment les
conceptions esthétiques novatrices de
l'impressionnisme.

Lors de la seconde exposition impressionniste


de 1876, l'écrivain et journaliste Émile Zola
commente l’œuvre de Claude Monet dont "La
liseuse": "Son pinceau se distingue par un éclat
Très habillée. Etoffes riches, dentelles. extraordinaire... Ses paysages sont illuminés
Les impressionnistes veulent capter l’éphémère par le soleil... Il faudrait évoquer encore
de la lumière à l’extérieur. d'autres tableaux de ce peintre, entre autres la
femme en blanc assise à l'ombre du feuillage et
Monet pratique une touche rapide et s’affranchit dont la robe est parsemée d'éclats de lumière,
des règles académiques qui demandent alors que comme par de grosses gouttes."
soient privilégiées les « parties nobles » que sont
les mains et le visage. Ceux-ci sont ici
discrètement traités, alors que la robe et l’herbe au premier plan ont un rôle majeur dans la mise
en valeur de la lumière qui se dépose sur la scène.
Il fait poser sa femme et son frère sur la plage
SUR LA PLAGE (1873) comme le confirment des grains de sable
Edouard Manet -impressionniste mêlés à la peinture. Suzanne, bien protégée du
soleil et du vent, par une voilette en
mousseline et un costume d'été enveloppant
est absorbée par sa lecture. Eugène, le frère du
peintre et bientôt époux de Berthe Morisot,
contemple la mer au loin dans la même
position que dix ans plus tôt dans le Déjeuner
sur l'herbe. Les deux triangles que forment les
personnages stabilisent la composition. Ils
tournent le dos au spectateur et semblent
plongés chacun dans leur univers personnel.
Cet isolement donne au tableau une
impression indéfinissable de mélancolie.
LA LECTURE (1873)
Berthe Morisot

L'artiste fait preuve de la grande maîtrise et de la technique qui l'élèvent au rang des plus grands peintres de la tradition
impressionniste : luminosité, vivacité d'exécution, rendu fracturé. Mais au-delà de l'aspect purement formel de l'œuvre, à
travers elle Berthe Morisot nous entraîne dans son univers, tout paisible et féminin, un monde bien à elle qui se visite au
cours de ses toiles.

Etant une des seules femmes impressionnistes (et sans doute peintres tout court) de son époque, Berthe Morisot s'est vue
obligée de faire ses marques dans un monde exclusivement masculin. Si sa famille et quelques amis peintres (parmi lesquels
Manet) la soutenaient dans son projet artistique, à la fin du XIXème siècle, une femme était difficilement prise au sérieux dans
une profession d'homme. Mais Berthe est parvenue à séduire le public, et à convaincre les critiques de son véritable talent.

La Lecture ressemble à première vue à un portrait: une jeune femme est assise sur une couverture dans l'herbe, plongée dans
un livre, une ombrelle abandonnée encore ouverte à son côté. Une grande place est laissée à la nature. Le vert domine, les
collines à l'arrière-plan occupent presque tout l'espace du tableau, laissant à peine un petit coin de ciel visible. Avec ses
tonalités douces et harmonieuses, il s'en dégage une plénitude contagieuse.

Plus on le contemple, plus on se sent pénétrer dans ce tableau, comme s'il invitait le spectateur à y entrer avec un
magnétisme presque irrésistible. L'aura paisible qui entoure cette jeune femme devient hypnotique. On ne voit plus une
femme lisant, mais le moment de lecture lui-même. La femme est distante, elle est ailleurs, transportée là où l'entraîne son
livre.

On remarque par ailleurs que le tableau baigne dans une sorte de flou. Le visage de la jeune femme n'est pas très net, aucun
détail n'est rendu avec précision. Ce sont là les caractéristiques typiques de l'impressionnisme, qui ont pour résultat que le
sujet du tableau devient secondaire. Ce qui domine, c'est l'effet produit par les couleurs, l'atmosphère générale, cette
impression d'être face à un moment piqué sur le vif. C'est grâce à ce manque de netteté que Berthe Morisot atteint le
spectateur au plus profond, parce qu'elle touche à ce qui est essentiel et le rend vivant: ses sensations et ses émotions.
LA JEUNE DECADENTE (1899)
Ramon Casas I Carbo (Espagne – modernisme catalan)

Après un bal, les souvenirs s'entremêlent


dans l'esprit de cette jeune « décadente ».
Elle a abandonné la lecture du livre (de
poésie ?) qu'elle tient dans sa main
droite. Sa posture, affalée sur son canapé
vert olive en dit long sur l'intimité de la
scène et l'intensité de la soirée qui vient
de s'achever.

Portraits et caricatures de l’élite catalane.

Auguste Renoir (1885) Sans titre


Lorsqu'il devient à nouveau père d’un petit Pierre
(1885), Renoir abandonne ses œuvres en cours pour
se consacrer à des toiles sur la maternité.

Membre à part entière du groupe impressionniste, il


évolue dans les années 1880 vers un style plus
réaliste sous l'influence de Raphaël2. Il a été peintre
de nus, de portraits, paysages, marines, natures
mortes et scènes de genre. Il a aussi été pastelliste,
graveur, lithographe, sculpteur et dessinateur.

Ici, deux jeunes fillettes lisent des illustrés, intérieur


bourgeois (canapé, boiseries) bottines en cuir, robes
et nœuds. L’une est captivée, l’autre à les yeux dans
le vague. Lecture pour se divertir. Plusieurs ouvrages
en vrac.
PAUL GAUGUIN – PORTRAIT DU FILS DE
GAUGUIN (1886) Titre Clovis, le liseur
Jeune garçon pensif devant un grand ouvrage sans
illustration, peut-être un livre de conte ou d’une
collection littéraire.
Air sérieux. Pull bleu marine / livre et fleurs rouges.
Contraste.

Gauguin = post-impressionnisme
SIR JAMES NEBUSA SHANNON Shannon étudia à Londres dans les années 1880 et y
JUNGLE TALES (anglo-USA) resta, connaissant le succès en tant que portraitiste
(1885) mondain et peintre de portraits.

"Jungle Tales" représente la femme de l'artiste en train


de lire à leur fille, Kitty, de profil, et à un autre enfant. Le
titre et la date du tableau ainsi que son origine
londonienne suggèrent que le petit groupe est captivé
par le Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, paru en
1894. Les visages intensément réalistes contrastent avec
les motifs décoratifs des costumes en mousseline et en
dentelle à pois et le dessin élaboré des brillants. toile de
fond bleue.

Shannon : En 1886, il épousa Lady Florence Mary


Cartwright à Londres ; un an plus tard naquit leur fille Kitty,
VAN GOGH puis en 1890 leur deuxième fille Marjorie. Elles
L’ARLESIENNE // MADAME GINOUX apparaissent à de nombreuses reprises dans ses tableaux
(1888-1890) par la suite.

VAN GOGH : peintre et dessinateur néerlandais. Son œuvre pleine de naturalisme, inspirée par
l'impressionnisme et le pointillisme, annonce le fauvisme et l'expressionnisme.

Cette arlésienne, Mme Ginoux, est la tenancière du Café de la Gare d'Arles. Elle fut souvent en contact avec des
artistes, notamment Gauguin et van Gogh. Le premier l'a également représentée tandis que le second, qui loge
chez elle à son arrivée en Arles, demeurera proche d'elle durant tout son séjour. L'artiste évoque à plusieurs
reprises, dans sa correspondance, la beauté des femmes vêtues du costume régional. Il écrit notamment à son
frère Théo : "j'ai enfin une Arlésienne, une figure sabrée dans une heure, fond citron pâle, le visage gris,
l'habillement noir, noir noir, du bleu de prusse tout cru. Elle s'appuie sur une table verte et est assise dans un
fauteuil de bois orangé". La recherche de types populaires et l'obsession du portrait se conjuguent
dans L'arlésienne. Quoique de taille imposante, cette toile n'a demandé qu'une heure d'exécution, la rapidité de
la touche contrastant avec la pause méditative. Sans cacher les défauts physiques, qu'il a même tendance à
accentuer pour mieux révéler la profonde humanité du modèle, le peintre isole sa figure sur un fond jaune
presque criard, vivante icône provençale.
MEYER DE HAAN
PAUL GAUGUIN Né dans une famille juive aisée de biscuitiers, Meyer de
(1889) Haan part pour Paris en 1888, puis rejoint Paul
Gauguin avec lequel il eut une très grande complicité dans
le village du Pouldu à l'auberge de Marie Henry.

En échange de leçons, il payait la pension de Gauguin. Il


adhéra très vite au style de Pont Aven marqué par
le cloisonnisme et le synthétisme.

«Gauguin voit indéniablement en son compagnon un


intellectuel et un penseur, dont le visage le marque au
point qu'il finira par lui donner l'aspect d'un masque
effrayant », analyse Caroline Boyle-Turner qui s'est
penchée sur le chemin de «Meijer de Haan, de Paris au
Pouldu». Au temps de leur retraite commune dans cette
Bretagne hivernale, primitive et rêvée, Gauguin le
dessine déjà avec les yeux obliques d'une statue
maléfique ou d'un renard, avec les mains petites d'un
être « maigre et contrefait » (dans sa gouache Nirvana :
Portrait de Meijer de Haan, aujourd'hui au Musée de
Hartford). Le MoMA a une aquarelle de Gauguin où il
croque De Haan à la lueur d'une lampe, le dote d'une
moustache orange et d'une seule main presque crochue.
Il semble que, l'enfermement des heures d'hiver aidant,
De Haan soit devenu le pendant de Gauguin qui se
représente lui-même en sauveur, en Christ jaune ou en
ange.

LE 20E ET LA LECTURE POUR LES AVANT-GARDISTES

KARIN LISANT
CARL LARSSON Par ses œuvres pittoresques et variées, ce
peintre d'extraction modeste, francophile, a pu
(1904)
faire vivre sa famille de son labeur, conserver
une farouche indépendance de pensée et
affirmer des valeurs anticonformistes parfois
contre le dogmatisme académique de son
époque tout en devenant paradoxalement le
peintre idyllique de la bourgeoisie suédoise.

Karin utilise son talent créatif et son goût


artistique dans la décoration de cette résidence
qui devient le décor des œuvres de son mari.
Elle joue ainsi un rôle de tout premier plan dans
la carrière de Carl Larsson, qui se tourne vers
une peinture intimiste.
Nabisme = symbolisme
Le mouvement nabi est un mouvement
LA LECTURE artistique postimpressionniste d'avant-garde,
né en marge de la peinture académique de la
PIERRE BONNARD fin du XIXᵉ siècle et du début du XXᵉ siècle.
(1905) (nabi = prophètes en hébreux)

Cette image demande au spectateur de


prendre le temps d’observer la composition
et de donner un sens aux relations spatiales
entre ses éléments. Bonnard a dit un jour
qu’il voulait que ses tableaux « montrent ce
que l’on voit quand on entre tout d’un coup
dans une pièce », et le présent tableau
remplit certainement cet objectif. Jean Clair
a écrit : l'artiste entendait « peindre le
sentiment de « totalité visuelle » que l'on
éprouve en entrant dans une pièce, avant
d'en avoir reconnu, distingué, mis au point
et identifié les différents détails. ...la
révolution dans la peinture, opérée par
Bonnard, a été que, pour la première fois, un
peintre a tenté de traduire sur toile les
données d'une vision physiologiquement «
réelle... » Il a été le premier artiste à avoir
tenté de peindre sur toile l'intégralité du
champ de vision et ainsi rapprocher du
regard ce que la perspective classique avait
tenu à distance"

LECTURE DANS LE PARC


THEO VAN RYSSELBERGHE
(1902)
UNE LECTURE (1903)
THEO VAN RYSSELBERGHE

Figue emblématique du pointillisme en Belgique, considéré comme faisant partie du groupe


des néo-impressionnistes. mélanges optiques par petites touches juxtaposées, prédilection
pour l’acidité des tons purs, où se démarquent les violets, mauves et bleus, jusqu’alors
soigneusement cassés.
Selon les adeptes de la théorie pointilliste, lorsque le tableau est regardé à une certaine
distance, les points de couleur ne peuvent être distingués les uns des autres et se fondent
optiquement les uns aux autres. L'aspect visuel obtenu est différent de celui obtenu en
mélangeant des couleurs sur une palette et en les appliquant ensuite sur la toile. Certains
décrivent le résultat comme plus brillant ou plus pur car le mélange est réalisé par l'œil et non
par le pinceau5.

Pour représenter les émotions, le rythme et le mouvement dans leurs toiles, les peintres néo-
impressionnistes ont utilisé une théorie sur les lignes et les couleurs. Les lignes montantes
combinées aux couleurs chaudes expriment la joie et le bonheur ; tandis que les lignes qui
descendent avec des couleurs froides et sombres reflètent le sentiment de tristesse 5.

À la fin du XIXe siècle, le pointillisme de ses peintures fait place à une composition à larges
touches allongées.
NOEL AU BORDEL (1904-1905)
EWARD MUNCH (impressionniste, Norvégien)

Ce tableau a été achevé lors d'une période difficile pour Munch : la commande d'un portait
n'avait pas abouti en raison de désaccords. Munch a pour cela souffert d'anxiété et s'est
réfugié dans l'alcool. Une visite dans un bordel de Lübeck a servi de prétexte au tableau,
« une peinture light yet melancholy réalisée alors que les prostituées finissaient de décorer
le sapin de Noël, ironique, sentimentale, impie » le tableau est interprété comme un
commentaire sur le foyer bourgeois de Linde (où résidait alors Munch) mais aussi sur les
« antécédents pieux de Munch ». Comme d'autres peintures de cette période, on voit le lien
qu'a Munch avec le Fauvisme. La prostitution a été un thème important pour Munch ; une
chambre particulière dans un bordel allemand lui a inspiré plus tard une série de tableaux
intitulée La Chambre verte.
FEMME LISANT DANS UN JARDIN (1902-1903)
HENRI MATISSE
Figure majeure du XXe siècle, son influence sur
l'art de la seconde partie de ce siècle est
considérable par l'utilisation de la simplification,
de la stylisation, de la synthèse et de la couleur
comme seul sujet de la peinture, aussi bien pour
les nombreux peintres figuratifs qu'abstraits qui
se réclameront de lui et de ses découvertes. Il
fut le chef de file du fauvisme.

Fauvisme :
Les artistes de ce mouvement prônent
l'utilisation de la couleur, et non du dessin
comme il est d'usage dans l'art officiel.

Le fauvisme est caractérisé par la


systématisation de formes simplifiées,
cloisonnées par des contours très marqués, et
l'audace dans les recherches chromatiques. Les
LA LISEUSE AU GUERIDON peintres ont recours à de larges aplats de
HENRI MATISSE (1921) couleurs pures et vives, et ils revendiquent un
art fondé sur l'émotion.

La couleur noire, forme un appui, elle met en


valeur les autres éléments et structure un
ensemble ou la décoration et l’espace
s’entrelacent. La chevelure des femmes est
parfois d’un noir intense. les pages d’un livre
dans Liseuse au guéridon.
GWEN JOHN
ARTISTE GALLOISE. Active en France de 1904 à 1939, sa peinture est essentiellement celle de
portraits de femmes anonymes peints dans des camaïeux de tons sourds

JAMES STRACHEY
DUNCAN GRANT
(1910) ECOSSAIS
Son style de peinture se développa à la suite de l'exposition d'art postimpressionniste français
organisée par Roger Fry à Londres en 1910

JAMES STRACHEY est


un psychanalyste britannique. Il est connu
comme traducteur et éditeur des œuvres
psychanalytiques de Freud.

Jeune intellectuel assez subversif. Réflexion


sur soi / l’Homme.
CRIMES ET CHATIMENTS
DUNCAN GRANT
(1909)
La femme disparait dans le décor. Lumière sur le livre qui éveille une profonde
Détresse. Seuls une main et une partie de son profil sont visibles.
Intérieur bourgeois.

Le livre : le roman de Dostoïevski montre en Raskolnikov un témoin de la misère, de l’alcoolisme


et de la prostitution que l’auteur décrit sans voiles, un criminel aussi qui ne sait trop pourquoi il
l’est devenu, tant les raisons qu’il s’invente pour agir sont contradictoires. Mais la tragédie
n’exclut pas la vision d’une vie lumineuse, et le châtiment de son crime va lui permettre un long
cheminement vers la vérité, et la renonciation à sa mélancolie brutale.
Le portrait du Dr Hugo Koller fait partie d'un petit groupe de portraits de type « mondains » que
Schiele a peints à la fin de sa vie, alors qu'il devenait un artiste recherché.

Dans ce tableau, à tendance expressionniste, la perspective est visible, on devine l'homme assis dans un
fauteuil dans une bibliothèque. Le décor est simple et les couleurs des livres, (dites "salies", avec une
majorité de tons de noir, vert et rouge) contrastent avec le bleu vif et pur du fauteuil et celui plus profond
du costume du sujet. Cependant, Schiele a met en valeur les mains du sujet par des tons chauds de rouge
qui ressortent sur le bleu, car cette partie du corps est toujours omniprésente dans ses œuvres et traitée
d'une façon particulière. Le sujet, situé au premier plan, est mis en avant grâce aux couleurs de ses habits
et attire l'oeil immédiatement. Une autre caractéristique de l'Expressionnisme est l'oppression que l'on
ressent face au tableau, récurrente dans les œuvres expressionnistes. En effet, le sujet se trouve dans
une salle plutôt sombre, petite et resserée autour de lui. Cela renforce l'impression de profondeur, et
donc de perspective du tableau.
Enfin, Schiele s'approprie pour son style de peinture d'une autre caractéristique de l'Expressionnisme
qui consiste en peindre d'une façon violente, brutale, afin de laisser des traits de pinceaux visibles qui
marquent les plis, les muscles, et donnent une impression de mouvement au tableau.

DR KOLLER SANS TITRE – (1914)


EGON SCHIELE
(1918)

L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au
spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions
angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. Celles-ci
sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de
la Première Guerre mondiale mais aussi, plus précisément, celui de la crise sociale et spirituelle.

L'expressionnisme rompt aussi avec l'impressionnisme à travers une forme très agressive : des couleurs
violentes, des lignes acérées. Il s'inscrit alors dans la continuité du fauvisme qui commence à s'épuiser.
LE CERVEAU DE L’ENFANT
Henri Breton : raconte qu’il est tombé en émoi
GIORGIO DE CHIRICO
devant cette peinture depuis un bus et l’a
(1914)
achetée tout de suite.

Debut du surréalisme ? Travail sur l’inconscient.


Style métaphysique.

Cette peinture à l'huile sur


toile métaphysique représente un homme torse nu,
les yeux clos. Elle est conservée au Moderna
Museet, à Stockholm, après avoir appartenu à André
Breton jusqu'à sa mort en 1966.

LA VIE CONJUGALE (1912)


ROGER DE LA FRESNAYE

Il a joué un rôle non négligeable dans


l'histoire du cubisme français. a joué
un rôle non négligeable dans
l'histoire du cubisme français.

Grand format > perspective brisée et


grande intimitée.

Le philtre d’amour (1903) Evelyn De Morgan


Evelyn De Morgan était une peintre anglaise qui a créé des
œuvres dans le style des préraphaélites jusqu’au début du XXe
siècle. Sa particularité : avec des œuvres d’art fourmillant de
détails, dans lesquelles les femmes sont mises en avant. Elle
exprimait des valeurs féministes progressistes pour l’époque.
Le philtre d’amour représente une femme versant un philtre
d'amour dans une coupe. Un couple est présenté en arrière-
plan.Les œuvres d'Evelyn De Morgan sont caractérisées par
des couleurs riches et des détails minutieux, comme le drapée
des robes.

Dr Koller (1918) Egon Schiele


Expressionisme

L'expressionisme est un mouvement artistique du début du


XXe siècle, surtout en Allemagne. Il se caractérise par
l'expression intense des émotions à travers des formes
déformées, des couleurs vives et des thèmes sombres. Les
artistes cherchent à capturer des sentiments comme la peur,
la solitude et l'angoisse, souvent en réaction aux tensions
sociales et politiques de l'époque. Les techniques incluent des
coups de pinceau vigoureux et des contours marqués. Le
mouvement a eu un impact significatif sur l'art moderne et a
inspiré des artistes comme Edvard Munch et Ernst Ludwig
Kirchner.
Sans titre (1914)

Le cerveau de l’enfant (1914)


Giorgio de Chirico
Le Cerveau de l'enfant (en italien : Il cervello del bambino)
est un tableau du peintre italien Giorgio De Chirico réalisé
en 1913. Cette peinture à l'huile sur toile métaphysique
représente un homme torse nu, les yeux clos. Elle est
conservée au Moderna Museet, à Stockholm, après avoir
appartenu à André Breton jusqu'à sa mort en 1966.

la vie conjugale (1912)


Roger de la Fresnaye
Roger de La Fresnaye (1885-1925) était un peintre
cubiste associé au mouvement artistique avant-
gardiste du début du XXe siècle. Le cubisme, initié par
des artistes tels que Pablo Picasso et Georges Braque,
cherchait à représenter des sujets sous des
perspectives multiples, en les décomposant en formes
géométriques et en les réassemblant de manière
abstraite.
La lecture (1924)
Fernand Léger

CETTE GRANDE TOILE « LA LECTURE » DATANT DE


1924, INAUGURE LA NOUVELLE TENDANCE
STATIQUE DE Fernand Léger.

Les deux femmes, l’une couchée l’autre assise, l’une


habillée l’autre nue, sont totalement énigmatiques.
Leur relation avec le livre est dénué de sentiment,
d’autant que leur regard n’est pas porté sur lui mais sur le public.
Alors, pourquoi ai-je choisi ce tableau froid ? Parce que j’ai imaginé la scène comme si deux
lectrices, Ecrimoire en mains, étaient en train de jauger non pas l’écrit mais l’auteur. L’objet
(le livre) devient le personnage principal de l’oeuvre picturale.

Femme couchée lisant (1960)


Picasso
Picasso a peint de nombreux tableaux
représentant une femme qui lit.
Pablo Picasso est peut-être l'artiste le plus
influent du XXe siècle. Il est surtout connu pour
avoir été le pionnier du cubisme et pour avoir
fracturé le plan de l'image en deux dimensions
afin de rendre l'espace tridimensionnel. Inspiré
par l'art africain et ibérique, il a également
contribué à l'essor du surréalisme et de l'expressionnisme. L'œuvre considérable de Picasso
s'est enrichie de plus de 20 000 peintures, gravures, dessins, sculptures, céramiques, décors
de théâtre et créations de costumes. Il a peint son œuvre la plus célèbre, Guernica (1937),
en réaction à la guerre civile espagnole ; cette toile totémique en grisaille reste une œuvre
définitive de l'art anti-guerre. Lors de ventes aux enchères, plusieurs tableaux de Picasso ont
été vendus pour plus de 100 millions de dollars. L'infatigable artiste a fait l'objet
d'expositions dans les institutions les plus prestigieuses du monde, du Musée d'art moderne
et du Centre Pompidou au Stedelijk Museum et à la Tate Modern.

Ce qui a intéressé les cubistes dans l'art traditionnel africain est la méthode de
construction à partir de formes simples et d'éléments limités13. Les figures, les visages et
les objets sont composés de formes élémentaires pures, des cercles, des traits, etc.
Néanmoins, malgré des compositions simples, de ces productions émanent des forces,
une magie particulière, un expressionnisme peut-être rudimentaire mais au moins tout
aussi puissant. (PICASSO > STATUETTE D’ART « NEGRE ») +Braque
Portrait de Marie-Thérèse Walter (1932)
Picasso

Chambre d’hôtel (1931)


Edward Hopper

La solitude de la ville moderne est un thème central


dans l'oeuvre de Hopper. Dans ce tableau, une femme
se trouve au bord d'un lit dans une chambre d'hôtel
anonyme. C'est la nuit et elle est fatiguée. Elle a enlevé
son chapeau, sa robe et ses chaussures et, trop épuisée
pour déballer ses valises. Elle vérifie l'horaire de son
train le lendemain.

L'espace est confiné entre le mur au premier plan et la commode à droite; tandis que la longue
ligne diagonale du lit dirige notre regard vers l'arrière-plan, où une fenêtre ouverte transforme
le spectateur en voyeur sur ce qui se passe dans la pièce.

La figure féminine, enfoncée dans ses propres pensées, contraste avec la froideur de la pièce,
dont les lignes pointues et les couleurs vives et plates sont accentuées par un fort éclairage
artificiel par le haut.

Influence très nette de Piero della Francesca pour la simplicité des formes, les aplats, les
couleurs et de Degas pour le cadre photographique. Thème central de la solitude dans la ville
au milieu de la foule, comme dans Nighthawks et motif de l'hôtel comme dans Western Motel,
Hotel Lobby and Station Hotel

HOPPER Exerçant essentiellement son art à New York, où il avait son atelier, il est considéré
comme l’un des représentants du réalisme américain, parce qu’il peignait la vie quotidienne
des classes moyennes.
Compartiment C, voiture 193 (1938)

Ce tableau de petites dimensions fait partie de ceux,


nombreux, qui représentent un seul personnage, une femme
le plus souvent, dans un intérieur d'apparence confortable et
chaleureux, séparé par une fenêtre de l'extérieur.

Le traitement par grands aplats de couleur simplifie à la fois


l'intérieur du compartiment comme les éléments naturels que
l'on voit à l'extérieur, ciel avec soleil couchant, lisière d'arbres,
talus et pont de chemin de fer. Ce traitement fait aussi disparaître les traits de la jeune femme
ce qui contribue à en faire le personnage universel de la voyageuse solitaire.

Ce thème est accentué par le titre, objectif et offert au hasard, et surtout par la sensualité
dégagée par les cheveux débordant du chapeau, les plis de la robe et les jambes du premier
plan ainsi que par l'attitude de la jeune femme, manifestement peu absorbée par la lecture
des magazines étalés sur ses genoux ou à côté d'elle.

Les teintes vertes, froides, au premier plan dominent par rapport à celles plus chaudes,
orangées, à l'arrière plan.

People in the sun (1960)


Edward Hopper
Homme décontracté qui lit les
autres sont figés
Trois personnages regardent
vers une lumière au-delà du
cadre, créant une tension
visuelle. Cela introduit une
dimension invisible, dépassant
les limites artistiques.
L'invisible devient perceptible,
soulignant les lacunes de la
vision. L'extériorité, comme
lien virtuel entre le spectateur et la toile, va au-delà de la représentation, mettant en
lumière ses limites.
Cette huile sur toile est une scène de genre qui représente cinq personnes prenant un bain
de soleil sur la terrasse d'un lieu touristique, devant un paysage évocateur de l'Ouest
américain barré de montagnes dans le lointain.
Autoportrait (1932)
Nora Heysen
Prix Archibald
Artiste de guerre officielle
Dans les coulisses du front
Elle peint particulièrement des femmes
Ici elle se peint elle-même en train de lire.
Les femmes artistes ne sont pas encore reconnues à leur
juste valeur à cette époque.

Le style de Nora Heysen a été qualifié de « réalisme


académique9 ». Toutefois, elle évolue vers une approche
impressionniste, cherchant à capturer la première impression
d'une scène. Elle parvient à évoquer un sentiment d'immédiateté en animant sa toile de petits
coups de pinceaux et par l'interaction de la lumière et des formes.

Jeune femme au livre (1934)


Alexander Deineka
Moment privé dans un style naturaliste
→ café, fleurs rouges

Dans les années 1930, il réalise de nombreuses affiches


de propagande colorées et enthousiastes, tandis que le
style de ses peintures diffère déjà d'autres peintres par le
traitement qu'il leur accorde et les sujets abordés

Kizette en rose (1927)


Tamara de Lempicka
Artiste polonaise
Quelque chose des primitifs flamands
sagesse → lecture
Mélange d’effronterie et de pureté
Surprise en pleine activité de lecture
Sensualité

MOUVEMENT ART DECO


Avec une stylisation néo-CUBISTE ses œuvres, principalement
des portraits, se caractérisent par un modelé accentué, des
couleurs vives mais dans une gamme restreinte, mises en valeur
par des fonds gris ou noirs. La composition très resserrée s'inspire
du cadrage cinématographique

La sagesse (1940-1941)
Etonnant tableau tardif de cette artiste polonaise qui se
révéla à Paris comme une représentante du style Art Déco
des années 1930.

➔ Primitivisme : Le primitivisme ou néo-primitivisme est


un mouvement pictural apparu en Russie et prôné par certains
peintres à partir de 1911, qui privilégie les formes naïves et
primitives de l'Art : l'imagerie populaire (loubok), les icônes, les
enseignes des marchands, les plateaux peints, les objets et les
couleurs de la culture paysanne.

Kenneth Fearing (1935)


Alice Neel

Représente Kenneth Fearing


Il sourit malgré la souffrance qui l’entoure
Blessures de guerre, mariage, coeur qui saigne ,
nouveau-né, grouillement de la société
Le livre a une proportion importante rouge comme le
sang
Rempli d’allusion mais le tout donne un côté sombre

La reproduction interdite (1937)


Magritte
Ce qui est interdit c’est la reproduction (miroir)
On a pas accès au réel reflet du miroir
Alors que le livre donne son vrai reflet
La personne est insondable alors que le livre donne davantage accès

La bibliothèque ( 1949)
Maria Helena Viera

Artiste abstrait
Travail sur la perspective
Ligne de fuite qui se croisent
Ce qui donne le vertige
Dimension vertigineuse de l’espace
dédié aux livres

Marilyn lit Ulysse (1952)


Eve Arnold
Si Marilyn met sur pause la fulgurance de ses apparitions
radieuses pour s’adonner au temps introspectif de la
lecture, c’est qu’elle aime ça : les pages, les mots, leur
assemblage. Depuis longtemps elle y puise sa consistance.
Ce sont eux qui lui donnent l’envie de s’exprimer à travers
la psychanalyse, de prendre des cours de théâtre, la font
progresser de corps ondulant à esprit pensant. En 1951, à
l’hôtel Beverly Carlton, le photographe John Florea la
surprend déjà en train de lire ce qu’on appelle depuis la fin
du 19e siècle un « self-help book » (ou livre de
développement personnel). En 1952, alors qu’elle ne tourne
que des films mineurs, elle suit à UCLA des leçons de littérature. Elle qui est toujours en
retard, on la voit sortir des studios avec précipitation pour assister aux cours du soir de
18h30. En 1960, elle confie à un journaliste français « c’est là que j’ai commencé à lire
beaucoup, et des écrivains merveilleux ».
Je suis un oiseau sur une branche
Logogrammes

(1969)
Christian Dotremont

Peindre l’écriture
Il peint à l’encre de Chine
La phrase est écrite en dessous

Cobra
Copenhague, Bruxelles, Amsterdam

Le Mouvement CoBrA, actif de 1948 à


1951, était un groupe d'artistes européens, dont les Danois Asger Jorn et Carl-Henning
Pedersen, les Belges Christian Dotremont et Joseph Noiret, ainsi que les Hollandais Karel
Appel, Constant, et Corneille. Réunis à Paris après la Seconde Guerre mondiale, ils rejetaient
la culture rationaliste européenne et cherchaient des formes artistiques non
conventionnelles, influencées par l'art préhistorique, l'art populaire, et l'expression
spontanée.

CoBrA prônait une approche collective de la création artistique, évitant tout formalisme
stylistique. Ils ont créé la revue COBRA en 1949 et organisé des expositions internationales à
Copenhague, Bruxelles, et Amsterdam. Le mouvement a pris fin en 1951, mais son influence
s'est étendue à d'autres mouvements artistiques, politiques, et littéraires, marquant ainsi
une période d'effervescence créative dans l'après-guerre.

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