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9.

SECTION DES NOTES TECHNIQUES ET DES MOYENS MEDIA

OBJETS DE FORMATION :

A – Le contexte du secteur aéronautique au regard de la sécurité

A.1 – Les risques propres au secteur aéronautique


A.2 – Les textes réglementaires du secteur aéronautique

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A – LE CONTEXTE DU SECTEUR AÉRONAUTIQUE AU REGARD DE LA SÉCURITÉ

A.1 – LES RISQUES PROPRES AU SECTEUR AÉRONAUTIQUE


A.1.1 - Introduction

Nombre de techniciens dans les entreprises aéronautiques se mutilent ou perdent la vie par suite d’écrasements sous
des charges lourdes, d’arrachements ou coupures de membres sur machines-outils, par chutes de grandes hauteurs,
par brûlures, par électrocution… Ceux qui ont survécu sont marqués à jamais dans leur corps.

Nous devons tirer les enseignements afin d’éviter la reproduction de pareils faits.

A.1.2 - Les Facteurs humains dans les incidents et accidents

Plusieurs études sur les incidents et les accidents, ainsi que sur leurs causes et leurs facteurs contributifs associés à
ces évènements, ont été réalisés ces dernières années par différents acteurs aéronautiques (Boeing, NTSB, UK
CAA…).

Ces éléments démontrent que globalement 70 à 80 % des accidents et des incidents sont liés à des facteurs humains.

Sur la période allant de 1970 à 2000 (étude OACI), en sachant que plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le cas
d‘un accident, le facteur lié aux actions de pilotage a concerné 60 % des accidents et le facteur lié à la maintenance a
concerné10 % des accidents.

A.2 – LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES APPLIQUABLES


A.2.1 – Introduction
La première approche des Facteurs Humains dans les entreprises aéronautiques s‘est faite au niveau des équipages de
conduite. En effet, les statistiques internationales mettaient en évidence la forte contribution du personnel Naviguant
technique aux causes d‘accidents.
Si les grands opérateurs internationaux ont commencé à introduire ces notions dès la fin des années 80, l‘obligation
réglementaire d‘appliquer les principes liés aux Facteurs Humains pour les équipages techniques a été introduite une
première fois en France en 1997 dans l‘arrêté de 1987 relatif aux conditions d‘utilisation des aéronefs, puis dans l‘arrêté
OPS1 qui mentionnait depuis 1999 des concepts généraux relatifs au Crew Ressource Management (gestion de
ressources de l‘équipage).

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A.2.2 – Références

Documents européens
 Règlement (CE) n° 2042/2003 de la commission du 20 novembre 2003 relatif au maintien de la navigabilité des
aéronefs et des produits, pièces et équipements aéronautiques, et relatif à l’agrément des organismes et des
personnels participant à ces tâches.
 Annexe II du règlement (CE) n° 2042/2003 de la commission du 20 novembre 2003 (PARTIE145).
 Décision n° 2003/19/RM du Directeur de l’Agence du 28 novembre 2003 sur les moyens acceptables de
conformité et guides relatifs au règlement (CE) n° 2042/2003 de la commission du 20 novembre 2003 relatif au
maintien de la navigabilité des aéronefs et des produits, pièces et équipements aéronautiques, et relatif à
l’agrément des organismes et des personnels participant à ces tâches.

Référentiels concernant les facteurs humains


 OACI Doc 9824/AN450 Guide des Facteurs humains - première édition 2003
 « Human Factors in Maintenance JAA Working Group » - 8 mai 2001
 CAP 716 Aviation Maintenance Human Factors (www.caa.co.uk)

Les textes réglementaires liés à l’hygiène, la santé, la sécurité et la protection de l’environnement


 Code du travail marocain – Livre II – Titre IV de l’hygiène et de la sécurité des salariés.
 Dahir n° 1-95-154 du 16 août 1995 portant promulgation de la loi n° 10-95 sur l'eau
 Dahir n° 1-03-59 du 12 mai 2003 portant promulgation de la loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en
valeur de l'environnement
 Dahir n° 1-03-60 du 12 mai 2003 portant promulgation de la loi n° 12-03 relative aux études d'impact sur
l'environnement
 Dahir n° 1-03-61 du 12 mai 2003 portant promulgation de la loi n°13-03 relative à la lutte contre la pollution de
l’air
 Dahir n° 1-06-153 du 22 novembre 2006 portant promulgation de la loi n° 28-00 relative à la gestion des
déchets et à leur élimination

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OBJETS DE FORMATION :

B – Les risques liés à la situation de travail et aux facteurs humains

B.3 – Les risques liés aux activités de production

B.4 – Les risques liés aux facteurs humains


B.5 – Les risques liés à une situation de travail

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 de la présence de courants électriques (défaut de masse ou d'isolation)

B.3.9 – RISQUES LIÉS AUX ACTIVITÉS DE CHANTIER


Certaines entreprises de métallerie fabriquant des ouvrages dans leurs ateliers en assurent aussi la pose.
Cette dernière activité, qui implique des déplacements en véhicule, se déroule principalement sur les chantiers de
second-œuvre du bâtiment ou industriels. Elle peut générer des risques spécifiques liés entre autres à la présence
simultanée ou successive de plusieurs entreprises sur le même chantier.
Sur les chantiers, endroits particulièrement dangereux de par leur caractère évolutif et provisoire, les déplacements, la
circulation et les chutes avec dénivellation représentent une part importante des accidents.
D’autre part, lors des différentes étapes de pose des ouvrages métalliques, les machines portatives électriques ou
pneumatiques (meuleuses, tronçonneuses, perforatrices…) sont fréquemment utilisées.
Outre le risque électrique, elles peuvent exposer les employés aux vibrations et générer d'autres risques (TMS,
manutention manuelle) liés à l’improvisation et à la précarité des situations de travail.
Les situations dangereuses sur les chantiers sont donc très diverses et proviennent notamment :
 du transport en véhicule du personnel vers le chantier
 des manutentions d'ouvrages métalliques volumineux et/ou lourds
 de l'utilisation des énergies (électricité, air comprimé)
 des chutes d’objets et de matériaux
 du manque de préparation du chantier

B.4 – LES RISQUES LIÉS AUX FACTEURS HUMAINS


B.4.1 – Généralités

1.1 – Le besoin de prendre en compte le facteur humain


L’avion est le moyen de transport le plus sur.
Il arrive en 9ème position dans les causes d’accidents, derrière :
1 - la moto 4 - le bateau 7 - le train
2 - la marche 5 - la voiture 8 - le bus
3 - la bicyclette 6 - le camion 9 - l’avion
Alors, pourquoi une formation en facteurs humains ?

Pour plusieurs raisons :


1 - Parce que :
- le trafic aérien augmente chaque année de 5% ;
- malgré tous les progrès techniques qui ont été faits et toutes les procédures et réglementations mises en
place, il y a encore, à l’heure actuelle, 1,5 accident d’avion pour 1 million de départs.
- et que des études montrent que si on ne fait pas baisser ces chiffres il y aura 1 accident majeur, par jour, en
2020.

2 - Parce que, quand il y a un accident d’aéronef, il y a toujours beaucoup de morts, autant de familles en deuil, des
pertes financières considérables, une mauvaise image de la compagnie, parfois sa faillite… et qu’au 21ème siècle, il
nous paraît impensable qu’on ne puisse pas arrêter cela.

3 – Et parce que les analyses montrent que 75 % des accidents d’avions sont dus à des erreurs humaines.
Erreurs dues, par ordre :
- au personnel navigant
- à la conception des appareils
- à la météo
- à la maintenance.
Et que, si l’erreur est humaine, l’homme est perfectible !

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C’est pourquoi, au même titre que l’aspect technique et que l’aspect opérationnel, les facteurs humains font partie de la
sécurité des vols

L’idéal étant d’atteindre le « zéro accident » !

1.2 – Incidents attribuables à des facteurs humains / à l’erreur humaine

Il faut différencier accident et incident.


Qu’est-ce qu’un accident ?
Évènement lié à l’utilisation d’un aéronef, qui se produit entre le
moment où une personne monte à bord avec l’intention d’effectuer un
Ex : torsion ou flexion d’une aile vol et le moment où toutes les personnes sont montées dans cette
intention sont descendues, et au cours duquel :
Ex : aéronef perdu en mer, en forêt, dans le désert.  Une personne est mortellement ou grièvement blessée
 L’aéronef subit des dommages ou une rupture structurelle
 L’aéronef a disparu ou est totalement inaccessible

OACI annexe 13 chapitre 1 « Définition »


Ex : un opérateur qui pose un tournevis sur un
moteur et l’oublie là, sa réparation terminée, met en Qu’est-ce qu’un incident ?
danger les autres, sa machine et/ou lui-même. Un incident est « un évènement autre qu’un accident, lié à l’utilisation
d’un aéronef, qui compromet ou pourrait compromettre la sécurité de
l’exploitation »
Ex : un boulon serré trop fort et qui fausse le pas L’incident grave est « un incident dont les circonstances indiquent
de vis. On ne le découvre qu’au cours d’une autre qu’un accident a failli se produire ».
réparation.

Les incidents (ou anomalies) représentent la partie cachée de l’iceberg.

De l’anomalie à l’accident …
Dans toute activité de travail, l’opérateur gère Le rapport Heinrich
des dysfonctionnements qui n’entraînent pas
nécessairement des accidents du travail.
Cependant ces mêmes anomalies peuvent un Accident
jour provoquer un accident grave. L’iceberg, ou
le rapport Heinrich, résume cette notion de
mortel 1
probabilité. Accidents 10
Incidents
La différence entre accident et incident se voit dans à signaler 30
les résultats.
Les accidents coûtent chers en :
Incidents 600
- pertes humaines
- soins
- indemnisations
- matériel.
9.1.3 La loi de Murphy.

C’est la loi qui veut que la tartine tombe toujours du côté où il y a le beurre.

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Autrement dit :
La nature obéit à des lois auxquelles nous sommes obligés de nous plier.

Si nous oublions ces lois ou si nous pensons être au-dessus d’elles,


nous prenons des risques, nous nous mettons, et/ou mettons les autres en danger.

A chacun de nous de choisir :


J’obéis ou j’assume !

B.4.2 – Performances humaines et limitations

Plus de 70 % de l’information traitée par l’homme entre par le canal visuel.

2.1 – Performances de l’œil

L’œil est un appareil ultra perfectionné qui nous permet de renseigner le cerveau sur la forme, la couleur et la distance
de ce qui nous entoure.

- La courbure du cristallin se modifie en


fonction de l’éloignement des objets. Elle
fait la mise au point. C’est
l’accommodation.
Remarque : Plus nous vieillissons, moins
le cristallin est élastique. Nous voyons
moins nettement les objets situés près
de nous. Nous devons, par exemple,
éloigner un livre pour avoir une vision
nette des lettres.

- Si l’œil reçoit une lumière vive, la


pupille se rétrécit pour limiter la quantité
de lumière qui y pénètre. Dans
l’obscurité, le système s’inverse, elle se
dilate. C’est la diaphragmation.

Pour cela, il est capable de s’adapter :

- La vision binoculaire d’un objet (sous deux angles différents)


nous permet de voir « en relief ».

- Le champ visuel, qui est l’ensemble de l’espace visible par un


œil immobile, nous permet de voir les mouvements sur plus de
180°. On parle aussi de vision périphérique.

Dysfonctionnements :
- Dans la myopie, la personne a besoin de rapprocher les objets pour les voir nettement.
- En cas d’hypermétropie, c’est le contraire.
- La presbytie est le vieillissement du cristallin qui survient vers la cinquantaine.
- L’astigmatisme donne une vision déformée des objets.
- Le daltonisme est la confusion des couleurs.
Limites de la vision

Au travail, lorsque l’on ne voit pas bien, deux choses sont à craindre :
1) nous risquons de passer à côté de certains dysfonctionnements ;

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2) nous perdons du temps pour repérer les détails, notre stress augmente d’autant et avec lui, les risques
d’erreurs et d’accidents.

C’est pourquoi, il est important de savoir ECOUTER SON CORPS car il nous envoie des signes qui nous permettent de
réagir en conséquence.
Posez- vous ces questions
Est-ce que :
- je deviens maladroit, je bouscule ou renverse des objets ?
- je « plisse les yeux » ou je mets du temps à lire le milieu d’une phrase ou pour
distinguer des détails,
des formes, des mouvements ?
- je ne perçois pas toujours les mouvements qui se passent dans mon champ visuel ?

Est-ce que mes yeux « tirent » quand :


- je lis ?
- je travaille sur des objets fins, très fins, minuscules ?

Est-ce que parfois,


- mes yeux me piquent, brûlent, larmoient, deviennent rouges ?
- ma vision devient trouble ou se voile ?
- je vois des taches claires (comme de la buée) ou sombres ?
- je vois double ?
- mes yeux sont lourds ou me font mal ?

Est-ce que je souffre


- de maux de tête ?
- de douleurs cervicales (à l’arrière du cou et à la base du crâne) ?
- de vertiges ?
- de fatigue générale ?

Un ou plusieurs de ces signes, qui se répètent, devraient vous amener à


consulter un médecin.

S’il vous prescrit des verres correcteurs,


les porter devient une sécurité de plus pour tous !

Quoi qu’il en soit :

PROTEGEZ VOS YEUX !

Par des lunettes de sécurité, lors de :


- travaux en atmosphère poussiéreuse
- soudure à l’arc
- travail au laser

Par des verres solaires de bonne qualité, en cas :


- d’intense luminosité
- de réverbération

Ne regardez pas le soleil !

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2.2 – Performances de l’ouïe

Les sons, ou vibrations sonores, se


propagent, de proche en proche,
dans l’appareil auditif. Captés par
les cils vibratiles de la cochlée, ils
sont transformés par les cellules
auditives en signaux électriques,
puis sont transmis au cerveau par
les 2 nerfs auditifs. Le cerveau les
décode, les analyses. Ainsi,
l’individu entend, localise et
comprend le son.

Dans l’oreille interne se trouve


l’organe de l’équilibre : le vestibule,
qui comporte 3 canaux semi-
circulaires situés dans 3 plans.
Ils renseignent ainsi le cerveau sur la position du corps dans l’espace.

La trompe d’Eustache est un fin conduit qui débouche dans l’arrière-gorge et permet, en déglutissant ou en baillant, de
rééquilibrer les pressions extérieure et intérieure, de chaque côté du tympan.

Contrairement à l’œil, l’oreille ne présente pas de faculté d’adaptation.


Les ondes sonores sont transmises intégralement au cerveau.
D’où une certaine vulnérabilité quand le bruit est trop fort ou trop aigu : le tympan peut alors se déchirer et les cils
vibratiles peuvent être cassés ou arrachés provoquant une surdité de perception, irréversible. L’audiogramme, qui est
un examen médical destiné à mesurer la capacité auditive, indiquera alors, une perte d’audition.

Dysfonctionnement

On constate souvent une perte auditive due à l’âge, aux alentours de 60 ans et plus.

Limites de l’audition
- La fatigue auditive se manifeste par une perte temporaire d’audition qui peut être révélée sur un audiogramme.
Le sujet met plusieurs heures à récupérer totalement son acuité auditive.
- Les acouphènes sont les sifflements et les bourdonnements continus, que seule la personne entend. Source
d’inconfort et d’incapacités, ils peuvent masquer les sons provenant de l’extérieur.
- La surdité peut apparaître :
 après un traumatisme sonore aigu (explosion par exemple) ou
 à long terme (tableau n° 42 des maladies professionnelles).
- Les barotraumatismes sont provoqués par une variation brusque de la pression environnante (en avion, par
exemple) parce qu’elle ne laisse pas le temps à l’organisme de s’adapter. Ils se manifestent par une douleur, des
bourdonnements, une surdité, des vertiges, un déséquilibre, des nausées ...
- L’hyperacousie est une hypersensibilité à certains sons (métalliques notamment), les rendant insupportables

Au travail, une personne atteinte d’une perte auditive, quelle qu’elle soit, fait courir aux autres et à elle-même un risque
grave. Ne pas distinguer une consigne ou un avertissement peut entraîner incidents et/ou accident.

Ici, encore, il est important de savoir


ECOUTER SON CORPS et … LES AUTRES,
car ils nous envoient des signes qui nous permettent de réagir en conséquence.

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Les questions que vous devez vous poser

Est-ce que :
- je demande aux autres, au travail ou ailleurs, de répéter ce qu’ils me disent ?
- je « tends l’oreille », je dois mobiliser mon attention, quand on me parle ?
- je ne perçois pas toujours les sons que les autres entendent ?
- les autres me disent que j’écoute la télé, la radio, la musique, trop fort ?
- les autres me demandent de baisser la télé, la radio, la musique que j’écoute ?

Est-ce que, dans le silence de la nuit, j’entends des bourdonnements ou des sifflements ?

L’un de ces signes doivent vous amener à consulter un médecin

2.3 - Processus d’information

2.3.1 - Performances du système nerveux

Notre cerveau nous rend capables de réagir au monde extérieur, et


aussi d’agir sur nous-même. Pour nous faire accomplir des gestes
efficaces, il a besoin que nos cinq sens lui donnent des
renseignements justes et précis sur notre environnement et sur nous-
mêmes.
Avoir un « projet d’action » nous permet de savoir :
- ce que nous allons faire ;
- ce qui peut nous arriver ;
- ce que nous devons regarder et surveiller, y compris chez
nous-mêmes.

Traitement de l’information et limites

L’automatisation : c’est exécuter une tâche sans y penser. Ce qui permet de mobiliser son esprit ailleurs. (ex : j’ai
l’habitude de remplacer les jauges d’essence. En le faisant, je pense à autre chose).
 Mais, on peut ainsi, faire une erreur de routine (ex : j’ai l’habitude de travailler sur ATR 72, or, ce jour là, je
remplace une jauge d’essence d’ATR 42 et je choisis machinalement une jauge d’ATR 72).

La schématisation : c’est mettre de l’ordre et simplifier la tâche, en gardant l’essentiel. Cela permet d’y voir plus clair et
de gagner du temps. (ex : je démonte, je répare et je remonte le moteur).
 Mais, je peux ainsi, passer à côté de l’essentiel (ex : je démonte, je répare et je remonte … et je me retrouve
avec des pièces en trop !) L’essentiel n’est-il pas de tout remettre en place ?

L’anticipation : c’est voir ou faire à l’avance. Et si on tombe juste, on anticipe encore mieux la fois suivante (ex : je vois
tout de suite que la panne vient de la pompe. Si c’est ça, je gagne du temps et j’ai de plus en plus confiance en moi. Les
autres fois, je détecterai cette panne, encore plus vite).
 Mais, je peux ainsi, faire des erreurs de raisonnement et ne pas trouver la panne là où je l’attendais, ou voir une
panne … là où il n’y en a pas ! (Ex : les charnières de la gouverne arrière sont usées et je les remplace, alors que
l’usure vient de la roue avant qui est mal fixée et secoue anormalement la gouverne quand l’avion roule).

Remarque : L’apprentissage permet d’enrichir notre répertoire à plusieurs niveaux.


La répétition d’une activité conduit à son automatisation, à la mise en place de routines.
Plus nous sommes expérimentés, plus nos actions sont automatisées et moins nous consommons de ressources
mentales. Ce qui nous permet alors, de contrôler le déroulement de l’action.

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En utilisant une check-list personnelle
sur les points à prendre en considération
AVANT et APRES l’exécution de toute tâche d’entretien,
vous pouvez savoir, par autoévaluation,
si vous avez correctement exécuté votre tâche.

Vous pouvez aussi :


- Rester dans votre domaine de savoir-faire et ne pas improviser.
- Faire jouer l’équipe quand vous ne savez pas !
- Vous concentrer sur ce qui est prioritaire et sur ce que vous maîtrisez moins bien.
- Garder une attention résiduelle :
 pour les cas imprévus
 pour déceler et récupérer vos erreurs

2.3.2 – Attention et perception

2.3.2.1 – L’attention

Plusieurs niveaux de vigilance existent :


1) la concentration mobilise un maximum d’attention sur une seule tâche (ex : je réfléchis à la résolution d’un
problème) ;
2) l’attention est obtenue par une stimulation qui peut être :
▫ physique (ex : un avertisseur sonore qui attire mon attention), ou
▫ mentale (ex : la pensée que j’ai un rendez-vous dans une heure) ;
3) la vigilance est un état de veille active (ex : le vigile ne fait rien de particulier, mais il surveille)
4) l’hypovigilance est un état intermédiaire entre la veille et le sommeil où des ondes de sommeil apparaissent
(ex : je regarde un film sympa à la télé, et je pique du nez de temps à autres).

Le sommeil, qui pourrait être le dernier stade, annule l’attention.

Limites de l’attention

L’attention est troublée quand plusieurs stimuli la provoquent (ex : quand deux personnes nous parlent en même temps,
il n’est pas possible de les écouter toutes les deux de façon cohérente).

Gare aux baisses de vigilance !


1) Lors des tâches difficiles, qui demandent beaucoup de concentration, la fatigue s’installe !
2) Lors des tâches de surveillance, pendant des temps très longs, l’ennui s’installe !
3) Lors du travail posté, à des moments de la journée ou de la nuit où les capacités à rester éveillé sont plus
réduites, le sommeil s’installe !

D’autres facteurs tels l’environnement de travail (le bruit, les allers et venues), les imprévus, le manque d’opérateurs
peuvent interférer.

Pour ces différentes raisons, il est important que l’opérateur développe une méthode pour :

Faire le tri entre

Informations qu’il faut analyser en priorité et Stimuli sans importance

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2.3.2.2 – La perception

La perception est une représentation mentale.

Les informations sont reçues par les cinq sens.

Elles sont décodées par le cerveau.

Nous avons, ainsi, une image de notre environnement et du monde.

Mais nous ne percevons pas tout, aussi,


nous compensons par notre expérience puis,
nous réduisons à l’essentiel (schématisation).

Ce qui nous permet d’économiser nos ressources mentales.

Mais ce processus est source d’erreurs, nous pouvons être trompés :


- par notre anticipation : nous ne voyons pas exactement ce que nous devrions voir.
- par des données non cohérentes, ou mal identifiées.

C’est pourquoi il est important :

- d’être en bonne forme physique et mentale

- de ne pas se précipiter

et

- de prendre du recul par rapport à

ce que l’on voit et ce que l’on s’attendait à voir

2.4 – Performances de la mémoire


Notre mémoire s’occupe de traiter nos connaissances et notre expérience :
- en les stockant,
- en les retrouvant et
- en les associant.
Une information peut être stockée en même temps dans plusieurs endroits différents de la mémoire. On distingue trois
mémoires :

2.4.1 – La mémoire à court terme


Elle ne retient qu’un bref moment l’information qui est ensuite oubliée. Cette mémoire se rapporte à des éléments non
indispensables et sans importance (ex : un numéro de téléphone que l’on ne compose que très occasionnellement).

2.4.2 – La mémoire à long terme


La mémoire à long terme contient toute la connaissance : des informations qui ont été enregistrées par la répétition ou
bien par un évènement marquant.
La mémoire à long terme est un processus actif. Elle agit comme des « documentalistes biologiques » qui
réorganiseraient, en permanence, les rayons d’une gigantesque zone de stockage, pour regrouper et retrouver les
savoirs et les savoir-faire.

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Cette mémoire n’est pas utilisée en permanence, mais elle reste inscrite de façon indélébile. Le problème qui se pose
quand une information n’est plus utilisée, c’est de retrouver l’endroit où réside l’entrepôt : rien ne se perd mais tout
peut s’égarer !
La mémoire à long terme est alimentée par l’apprentissage qui se poursuit jusqu’à la mort.

2.4.3 – La mémoire de travail


La « mémoire de travail » concerne des données utilisées temporairement
pour les besoins d’un traitement. Exemple : quand je lis une check-list, ma
mémoire de travail récupère provisoirement des informations venant des deux
autres mémoires, juste le temps de prendre une décision. Entre ce que le chef m’a dit et
ma check-list, qu’est-ce que je
2.4.4 – Les limites de la mémoire fais ? J’associe les deux ! Une
La mémoire de travail est : fois ma tâche exécutée, je
- limitée en taille et en durée, passe à autre chose !
- fragile et sensible aux interruptions.
La mémoire de travail nécessite un « rebouclage » c’est-à-dire la répétition à plusieurs reprises des informations pour
que celles-ci s’inscrivent suffisamment pour être retenues.

Le processus est schématisé ci après :

(Extérieur)

(Intérieur)

D’autre part, notre tendance à anticiper entraîne des mémorisations erronées, enregistrées dans notre mémoire à
court terme. On s’attend à recevoir des consignes et on entend ce que l’on veut entendre. Le masquage de l’information
réelle peut s’avérer assez puissante pour que celle-ci ne passe tout simplement pas du tout.

Je peux donc :
- prendre du recul par rapport à mes attentes ;
- faire du « rebouclage » pour entretenir ma mémoire de travail ;
- exercer ma mémoire dans des domaines différents, tout au long de ma vie. Car, comme un muscle, si
on ne l’entraîne pas, la mémoire s’atrophie !

2.5 – Claustrophobie et accès physiques

2.5.1 – Claustrophobie

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La claustrophobie est une crainte excessive, maladive et irraisonnée des lieux clos ou confinés. Travailler dans des
réservoirs, la soute électronique, les puits de train ou sous des planchers cabines peut déclencher des réactions
paniques.

Il est important que le chef d’équipe :


- connaisse les personnes qui souffrent de claustrophobie,
- respecte les consignes précises de travail et de sécurité
- s’assure qu’elles sont connues, comprises et respectées et
- désigne, nommément, une vigie dans ces situations.

2.5.2 – Accès physiques


Le travail en hauteur sur des échafaudages ou des plates-formes, notamment mobiles, à plusieurs mètres au-dessus du
sol, peut donner le vertige.

Il est important que le chef d’équipe :


- connaisse les personnes qui souffrent de vertige,
- mette tout en œuvre pour que des systèmes bien conçus pour le travail
en hauteur soient utilisé
- respecte les consignes précises de travail et de sécurité
- s’assure qu’elles sont connues, comprises et respectées.

B.4.3 – Facteurs affectant les performances

3.1 – Forme / santé

Signaux de mise en garde

Prenez un moment pour vous évaluer honnêtement avant de vous précipiter et accomplir votre mission quotidienne !
Personne n’est à son top niveau tous les jours.
Pourtant, avoir la connaissance de ses capacités et de ses limites permet d’ajuster son activité et son comportement à
ses signaux d’alarme personnels.
Dans la plupart des cas, cette auto-évaluation régulière doit permettre la réussite de la mission. Dans d’autres
circonstances, elle vous préviendra que la machine humaine doit être en FORME pour être rigoureuse dans l’exécution
de la tâche.

Testez ce sigle F.O.R.M.E. et voyez si cela ne vous sert pas de check-list personnelle !

Forme : Êtes-vous en forme aujourd’hui ou êtes-vous en dessous de 100% ? Avez-vous des problèmes de santé
(rhume, sinus un peu chargés, mal de dos…) qui grignotent quelques % ? Prenez vous des médicaments ?

Ouverture d’esprit : Votre cerveau est-il au point ? Sur ses gardes, prêt à réagir ? Êtes-vous follement distrait ou
accaparé par la routine ?

Reposé : Vous sentez vous reposé et prêt pour votre mission ? Avez-vous suffisamment dormi ? Vous êtes-vous
alimenté correctement pour supporter l’effort demandé ?

Mental : Êtes-vous serein et confiant ? Ou êtes-vous tracassé sur le plan familial, professionnel, financier ou autre qui
pourrait venir miner votre concentration ou votre efficacité ?

Émotion : Contrôlez-vous votre émotion ? Êtes-vous en colère, dépressif, frustré ou assez seul pour que cela affecte
votre performance ? Quelque chose ou quelqu’un vous a-t-il ennuyé ou ému aujourd’hui ?

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Une fois cette check-list effectuée, prenez un peu de temps pour examiner les symptômes suivants. Comme ceux de
graves maladies, ils peuvent apparaître indépendants, mais être les signaux d’alarmes de sérieux problèmes.

3.2 – Stress : domestique et en rapport avec le travail

Le stress est une réaction normale aux modifications de l’environnement. Devant une mise en péril de l’équilibre en
l’individu et son environnement, l’organisme s’adapte.

Le syndrome général d’adaptation (physiologique et psychologique) se déroule en 3 phases :


1) une réaction d’alarme
2) une phase de résistance
3) une phase d’épuisement, si les conditions stressantes sont maintenues.
La réaction d’alarme

Le stress est donc utile : il permet de faire face aux évènements et de réagir en mobilisant nos ressources. Trois
réactions possibles : l’immobilisation, la fuite ou l’attaque.

Le stress peut aussi entraîner des effets négatifs.

« Le stress aigu » est un stress excessif, qui correspond à un évènement ponctuel, ses effets sont immédiats.

Phase de résistance et phase d’épuisement


Le stress chronique se manifeste quand les stresseurs (conditions de stress) sont maintenus ou se répètent trop
souvent. Ils s’accumulent au fil des jours.

Les stresseurs sont de différents types : Ils peuvent être :


- physiologiques :
° externes : bruit, température, insécurité
° internes : faim, fatigue, manque de sommeil, maladie

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- professionnels (surcharge de travail, difficultés financières)
- de la vie quotidienne :
° psychologiques (critiques, impositions, culpabilisations, menaces)
° sociaux (embouteillages)

Tout évènement qui perturbe l’équilibre de l’individu provoque du stress, qu’il soit positif ou négatif. Notre stress global
est la somme de tous ces stress.

Chez l’homme le stress peut exister sans stresseur : le stress naît alors de l’anticipation du risque à venir et de sa
capacité ou non à faire face.

Danger réel ou imaginé donnent les mêmes effets sur l’organisme.

L’anxiété est un état diffus qui fait naître ou prolonge la réaction au stress. Elle est souvent alimentée par la « mémoire
du stress ».
Les stresseurs se cumulent et usent les réserves de l’organisme.

Effets du stress chronique :


- une diminution de la résistance aux maladies infectieuses
- des maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle, angine de poitrine)
- une dépression
- des maladies psychosomatiques.

Le stress aigu augmente le stress chronique et inversement.

Gestion du stress
Les armes contre le stress sont :
- l’apprentissage, l’expérience
- le travail en équipe
- l’humour, l’improvisation, la fantaisie
- un bon équilibre en vie professionnelle et vie privée.

Le stress peut se gérer également en remontant son niveau de tolérance au stress par une bonne hygiène de vie :
- en évitant de consommer, alcool, tabac, café, drogues, excitants, médicaments (amphétamines, barbituriques),
aliments trop sucrés.
- en dormant suffisamment
- en mangeant équilibré (de tout en petites quantités)
- en pratiquant des activités substitutives (physiques, créatives, artistiques ou autres du moment qu’elles sont en
accord avec sa personnalité)
- en changeant d’air.

En cas de stress aigu :


- prendre le temps de faire, en s’écoutant respirer, deux inspirations profondes
- puis, essayer de lister tous les éléments stressants de la situation (ne pas hésiter à le faire par écrit)
- dédramatiser les éléments en partant du plus gênant : çà pourrait être pire !
- se poser la question : « est-ce que je peux changer les choses ? »
- si oui, agir
- sinon, accepter son impuissance et gérer sa frustration : « je ne suis pas le bon dieu ! »

En tout état de cause, il est important :


- d’écouter son corps, il est notre meilleur ami
- de prendre en considération ses signaux d’alarme (malaises, « mal-à-dit »)
- de cerner la ou les causes de son stress

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- de choisir de ne plus subir ses stresseurs
- et enfin, d’agir : prendre des mesures concrètes pour changer de mode de vie

3.3 – Sommeil et fatigue

La performance globale est le résultat des effets combinés de la fatigue accumulée, de la durée d’éveil et des horaires
de travail.

Les biorythmes
Nos rythmes biologiques sont synchronisés avec notre environnement et ses variations rythmiques. Ex : le rythme
circadien (sur 24 heures), les saisons …

Le lundi n’est pas un bon jour, chrono-biologiquement parlant, à cause de la rupture de rythme.

Ni l’hiver, une bonne saison : on s’est aperçu qu’en cette saison, les défenses de l’organisme sont au plus bas. D’où une
recrudescence de la grippe, de dépressions saisonnières provenant de la difficulté d’adaptation au raccourcissement de
la durée d’ensoleillement.

Le décalage horaire lors de voyages témoigne de l’existence de notre horloge biologique.

On souffre alors, de désynchronisation. Il faut 2 à 4 jours pour rétablir le rythme veille, sommeil.
Il existe des moments favorables pour prendre des médicaments, pour avoir moins d’effets secondaires.

Êtes-vous synchro
avec votre corps ?

Il est indispensable de bien connaître ses biorythmes et de les respecter pour une meilleure hygiène de vie.

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Le sommeil

Pour une meilleure qualité du sommeil

Une journée agitée entraîne presque à coup sûr une nuit perturbée qui à son tour risque d’être le début d’une période
néfaste.

Quelques règles simples, qui se confondent avec une saine hygiène de vie, peuvent éviter un tel enchaînement ou
rétablir un équilibre harmonieux temporairement compromis :
- connaître son temps optimum de sommeil et le respecter ;
- créer les conditions de repos favorables à la détente, plus particulièrement éviter le bruit (radio, télévision) ;
- des dîners trop copieux et trop arrosés peuvent être à l’origine de troubles du sommeil ;
- éliminer autant que possible les causes d’anxiété et d’angoisse en menant une vie calme et détendue ;
- le sport en apportant une utile dépense physique est excellent pour la santé quel que soit l’âge ;
- supprimer les excitants sous toutes leurs formes : (thé, café, tabac et certains médicaments).

L’homme étant un être diurne, le sommeil de jour est moins réparateur que le sommeil de nuit.
Le manque de sommeil présente un certain nombre d’effets et de désagréments. Il est plus difficile de focaliser son
attention, de se concentrer. On a tendance à changer d’attitude, d’humeur. On devient agressif ou on se retire de
l’action. La mémoire, la vision et l’équilibre se dégradent.
Il est donc important de respecter certains conseils.

« Napping »
Le napping est une technique d’assoupissement ou de sieste légère destinée à regagner de la vigilance.
Cette technique, recommandée par la NASA est efficace : 20 minutes de napping entraîne un regain de vigilance
pendant deux heures environ. Culturellement mieux acceptée parmi les navigants techniques elle reste à promouvoir
dans les métiers de la maintenance.
Par ailleurs le meilleur traitement d’une privation de sommeil reste le sommeil lui-même !

La fatigue
La fatigue est un autre facteur qui affecte la performance. Elle est le résultat de la consommation de nos ressources
physiques et mentales. Cette consommation commence dès que l’on se lève. La fatigue a des effets non seulement sur

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notre état physique mais également sur nos capacités mentales et sur nos comportements. La fatigue entraîne une
baisse de nos capacités de prévention, de détection, et de récupération des erreurs.
La fatigue survient plus rapidement si la charge de travail est élevée, s’il y a un fort niveau de stress, si l’on est malade
ou si l’on manque de sommeil. Le manque de sommeil peut résulter d’un sommeil insuffisant en quantité ou en qualité.
Manque de sommeil et fatigue peuvent entraîner de l’hypovigilance. Il s’agit d’un état entre la veille et le sommeil. Ce
n’est pas un manque d’attention. Sur le terrain, le risque d’hypovigilance est maximum en fin de vacation de nuit, surtout
lorsque la charge de travail diminue.
Les effets psychologiques de la fatigue
BAISSE HAUSSE
- des performances - du temps de
perceptives réaction
- des performances de la - de l’irritabilité
mémoire - de l’agressivité
- des capacités à - de l’anxiété
communiquer - du stress
- de la vigilance - des erreurs et
- des capacités à coopérer omissions

Entre 11 h et 14 h, la période de moindre vigilance


est due à une fatigue biologique fondamentale : Prendre un temps de repos ou d’activité
c’est la période la moins performante ; la libre, sans contrainte, à tous les âges,
température du corps est à son minimum. La faim est raisonnable.
et la digestion ne créent donc pas cette fatigue,
mais elles peuvent la renforcer.

3.4. – Abus d’alcool, de médicaments, de drogue

L’alcool est un poison !

L’alcool ou éthanol est un toxique, un poison, qui a des effets sournois sur l’organisme :
- accoutumance (l’organisme s’habitue au poison)
- dépendance (pour avoir un effet désinhibiteur, la personne doit augmenter sa consommation).
A ce titre, l’alcool est une drogue.
L’alcool altère de nombreuses fonctions :
- le champ visuel est rétréci
- l’équilibre devient instable
- le temps de réaction augmente rapidement dès le premier verre
- le raisonnement et la prise de décision sont altérés
- la capacité de jugement baisse, ainsi que la détection des erreurs
- la prise de risques augmente
- la vigilance, la résistance à l’endormissement diminuent
- la qualité du sommeil se détériore.

Le sentiment que procure l’alcool d’être plus performant, plus efficace, est illusoire.

Il est également faux de croire que le café supprime ou diminue les effets de l’alcool.
Il n’existe pas de produit capable de masquer l’alcoolémie.
Le taux atteint son maximum en 1 heure. En fonction du taux initial, les effets peuvent persister plusieurs heures après
la prise de boisson.

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L’élimination de l’alcool dans le sang se fait selon un taux constant de 0,15 gramme par heure en moyenne. Elle se fait
par les voies respiratoire, cutanée et urinaire.
L’alcool étant un diurétique, la quantité de liquide éliminée dépasse la quantité absorbée, ce qui entretient la prise de
boisson. Pour améliorer la récupération, il est donc important de boire beaucoup d’eau.

L’alcoolisme se caractérise par une habitude de consommation installée, même avec des quantités absorbées peu
importantes. Le sevrage est difficile, mais l’alcoolisme se soigne.

Ne pas réussir à refuser un deuxième verre d’alcool, c’est déjà être dépendant !

Attention aux repas entre amis avant le travail !


Pour des raisons de sécurité, l’alcool est interdit sur les lieux de travail.

L’automédication n’est pas sans conséquences !

L’automédication consiste à consommer des médicaments (par exemple le reste d’un traitement antérieur) sans
prescription médicale, sur la base d’une décision personnelle ou du conseil d’un tiers. L’automédication est une réalité.
Son impact potentiel sur la performance met directement en jeu la sécurité personnelle et professionnelle.
Avant de recourir à une médication, il faut connaître la cause des symptômes (faire le bon diagnostic), les effets des
médicaments (souhaités, secondaires et indésirables), les impacts possibles sur la performance, et les éventuels effets
combinatoires en cas de prise simultanée de plusieurs médicaments. Et nous ne sommes pas médecin ! Demanderiez-
vous à un médecin de faire de la mécanique avion ?
De plus, il est souvent difficile de séparer les effets recherchés des effets non désirés. Autrement dit, en cherchant à
améliorer sa condition, on peut parfois la détériorer. Avant de prendre un médicament, il faut donc toujours demander
l’avis de votre médecin, du médecin du travail, ou de votre pharmacien. En dernier recours, lisez la notice d’emploi.
N’utilisez jamais un médicament pour lequel vous ne possédez pas d’information !

Illicite et dangereuse : la consommation de drogues.


La consommation des autres drogues (cannabis, crack, extasie, etc.) et l’usage détourné des médicaments
(amphétamines, barbituriques, tranquillisants) est également dangereuse à court et à long terme.
Elle perturbe :
- l’état de conscience
- le comportement
- la mémoire
- la performance
- la motivation, etc …

Les effets des drogues étant tout à fait incompatibles avec les activités de
maintenance, il est de la responsabilité de chacun de
s’abstenir d’en consommer.
Et les médicaments détournés de leur usage médical sont dangereux !

Le tabac est aussi une drogue

C’est un excitant. Il génère de la fatigue et entraîne des troubles du sommeil.

Il est interdit de fumer dans les sones à risque et … d’enfumer ses voisins !

3.5 – Environnement physique

3.5.1 – Bruit

Les effets du bruit sur l’organisme.

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En fonction de l’intensité et de la durée d’exposition, le bruit a des effets à plus ou moins long terme sur l’oreille : La
fatigue auditive
Des audiogrammes, enregistrés après une exposition au
bruit, puis après différents temps de récupération, montre que
la perte d’audition peut être temporaire et régénérée par le
repos. Mais ce phénomène n’est possible qu’à des
expositions inférieures à 85dB et si celles-ci ne sont pas
régulières.
La perte d’audition :
L’audiogramme ci-contre présente 2 courbes :
- la courbe A, située dans la zone colorée comprise en
10 et -10dB de déficit, indique une audition normale.
- la courbe B, montre une perte d’audition.

La surdité professionnelle :
les trois audiogrammes ci-contre, mettent
en évidence les effets du temps sur
l’audition. L’exposition régulière à un
niveau sonore élevé dans des fréquences
sonores spécifiques (générées par
exemple par une machine), conduit à la
création de « trous auditifs » c’est-à- dire
à une surdité dans les fréquences
auxquelles le employé est exposé.

Les traumatismes sonores aigus :


C’est l’exposition à un niveau sonore soudain et violant. C’est le cas d’une exposition à une explosion : les membranes
et les cellules auditives sont détruites immédiatement et définitivement.

L’oreille n’est pas le seul organe touché par le bruit excessif. Sont également perturbés : le système nerveux, l’appareil
cardio-vasculaire, l’appareil digestif, .la vue

Comment se préserver du bruit ?


1) En étant à l’écoute de son corps : quand un son est trop fort, dure trop longtemps, se répète ou est
discordant, nous éprouvons une sensation désagréable qui se traduit par de l’irritabilité ou d’autres
manifestations psychosomatiques.
Nous pouvons, alors, choisir de nous éloigner du bruit ou de nous isoler.

2) Il existe des moyens de protection contre le bruit au travail.

Attention à l’effet de
masque !
On parle d’effet de
masque lorsqu’un
bruit, de par son
niveau, en cache un
autre. Ainsi le bruit
généré par un appareil
peut masquer un
message verbal, un
signal d’alerte.

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Il est faux de croire que l’on « s’habitue au bruit ».
Si on a l’impression de ne plus entendre, le cerveau et le reste du corps
continuent, eux, à subir les méfaits de ce bruit.

3.5.2 - Fumée

Composition - La fumée provient de corps en combustion. Elle peut Teneur de


être composée de : l’atmosphère
en oxygène(%)
- de produits gazeux à pression
Effets
- de particules solides extrêmement fines atmosphérique
- de vapeurs exhalées par un liquide chaud. normale
Baisse de la vision nocturne
Accroissement de la quantité
Effets sur l’organisme – La fumée peut provoquer :
17 d’air inspiré.
- Une asphyxie dès que la proportion en dioxygène dans l’air Accélération du rythme
(qui est normalement de 21%) devient inférieure à 17%. cardiaque
- Une intoxication due aux produits de combustion. Vertiges
- Parmi ceux-ci, le monoxyde de carbone (CO) est le toxique le 16 Troubles de l’attention, du
jugement et de la coordination
plus dangereux parce qu’il est inodore, qu’il est présent dans
Épisodes d’apnée
toutes les combustions organiques et qu’il forme avec Fatigabilité
l’hémoglobine du sang une combinaison irréversible. 15 Perte du contrôle de la
Pourcentage de CO dans l’air Conséquences motricité
0,01% Maux de tête Fortes perturbations du
jugement et de la coordination
0,05% Vertiges musculaire
0,10% Syncopes 12 Perte de conscience
Lésions cérébrales
0,20% Coma, mort rapide
irréversibles
0,50% Mort immédiate Incapacité à se mouvoir
- Un aveuglement : quatre mètres minimum de vision 10 Nausées
Vomissements
sont nécessaires pour éviter la panique.
Respiration spasmodique
- Une irritation des voies respiratoires et digestives de la peau et 6 Mouvements convulsifs
des yeux pouvant aller jusqu’à la brûlure, en cas de fumées Mort en 5 à 8 minutes
chaudes.

Mesures de prévention
Un système de ventilation avec extracteur d’air peut être étudié, sinon, il est nécessaire d’utiliser des protections
individuelles : filtres, masques.

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Conséquences d’un travail en ambiance bruyante et/ou enfumée
* Dans une ambiance bruyante et/ou enfumée, la gêne ressentie par l’opérateur entraîne pour lui :
- un manque d’attention
- une tendance à travailler plus vite pour sortir de ces conditions
- des risques d’erreurs
- un risque d’accident plus élevé

* Pour l’entreprise :
- une baisse de qualité du travail
- une baisse de production
- une perte économique

Au travail, le port de PEI (bouchons d’oreilles, casque anti-bruit,


masque respiratoire) reste le meilleur moyen de prévention.

Par ailleurs, attention à la musique !


Écoutée à un volume trop élevé et/ou durant trop longtemps
(concerts, discothèques), elle peut entraîner une perte d’audition, une
hyperacousie (perception des sons métalliques exacerbée),
et même rendre sourd(e) !

3.5.3 – Lumière

Les effets d’un éclairage non adapté


Un éclairage non adapté peut engendrer :
- une fatigue visuelle qui peut aller jusqu’à la diminution de l’acuité visuelle (capacité de l’œil à distinguer deux
points distincts)
- des maux de tête
- des postures inconfortables, si on ne respecte pas le champ visuel (étendue de l’espace visible pour un œil
immobile)
- des accidents du travail, mais aussi
- une diminution du rendement.

Les mesures de prévention


Aménager un poste de travail en respectant les quatre critères du confort visuel :
- niveau d’éclairement (flux lumineux : quantité de lumière reçue par une surface ou un objet) suffisant pour la
tâche à effectuer
- absence d’éblouissement
- bon indice de rendement des couleurs
- absence de contrastes trop importants dans le champ visuel.

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La visite médicale annuelle permet de détecter les troubles et les dysfonctionnements de la vision (myopie,
hypermétropie, presbytie, astigmatisme), afin d’y remédier par un traitement et/ou le port de lunettes de correction.

3.5.4 – Climat et température

La température du corps
Elle doit être maintenue, malgré la température extérieure et l’effort physique, à 37°C 0,5. IL y a danger quand la
température interne dépasse 42°C ou descend en dessous de 25°C.

La thermorégulation
C’est l’ensemble des mécanismes mis en œuvre par le système nerveux pour permettre à l’homme de maintenir sa
température corporelle.

Effets d’une ambiance thermique inadaptée


Une ambiance thermique inadaptée peut avoir des conséquences pour l’opérateur et l’entreprise.

Quand la température extérieure est trop élevée

Pour l’homme Pour l’entreprise


- Une transpiration abondante - Une diminution du rendement (par réduction de la
- Un épuisement, une somnolence capacité de l’individu à travailler.
- Un évanouissement (syncope) - Une perte de qualité du travail (par manque de
- Un « coup de chaleur » (qui peut être fatal si les vigilance et augmentation des erreurs)
mesures nécessaires ne sont pas prises à temps). - Une perte économique (travail à refaire, remplacement
d’un ouvrier)

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Quand la température extérieure est trop basse

Pour l’homme Pour l’entreprise


- Un frissonnement - Une diminution du rendement (par réduction de la
- Un refroidissement des extrémités capacité de l’individu à travailler)
- Une gelure qui est une lésion grave de la peau des - Une perte de qualité du travail (par manque de
extrémités (doigts, orteils, nez et lobe des oreilles) vigilance et augmentation des erreurs)
- Une engelure qui s’installe petit à petit en rendant les - Une perte économique (travail à refaire, remplacement
doigts ou les orteils violacés, douloureux avec d’un ouvrier)
formation de crevasses.
- L’hypothermie qui est l’abaissement au dessous de la
normale de la température corporelle. Elle peut
entraîner la mort si elle n’est pas traitée
immédiatement.

Mesures de prévention

En ambiance très chaude, on peut :


- Abaisser la température à l’intérieur des locaux :
° En favorisant, naturellement, la circulation de l’air (ouvrir portes et fenêtres)
° En ventilant artificiellement par des brasseurs d’air
° En climatisant
- S’habiller de lin ou de coton pour permettre à la peau de respirer et d’éliminer ou, au contraire, porter des
vêtements de protection contre la chaleur et les flammes
- Boire beaucoup d’eau pour compenser les pertes dues à la transpiration ou à la climatisation (ne pas attendre
d’avoir soif !)
- Éviter :
° Les boissons sucrées ou alcoolisées, qui sont très caloriques
° de beaucoup manger, surtout les aliments caloriques (graisse, sucreries)

En ambiance très froide, on peut :


- Élever la température à l’intérieur des locaux :
° En installant des appareils de chauffage, munis de thermostat (attention au chauffage au gaz dont la
combustion produit des gaz toxiques ; dioxyde de carbone et surtout, le mortel monoxyde de carbone !)
° En colmatant les ouvertures (attention de ne pas boucher les conduits d’aération !)
- En portant des vêtements de protection contre le froid (soie, laine, polaire, vêtements fourrés réchauffant) et
isolants (coupe-vent, bottes, bonnet, gants, cache-nez)
- En buvant des boissons chaudes et caloriques (soupes, chocolat)
- Éviter l’alcool qui réchauffe momentanément mais refroidit ensuite
- Boire de l’eau pour compenser la sécheresse due au chauffage
- Bouger : l’activité physique réchauffe et empêche l’engourdissement.

3.5.5 – Déplacement et vibration


Des déplacements et des vibrations extérieurs peuvent gêner certains gestes techniques et provoquer des blessures.
On parle alors de risques mécaniques.

Exemples :
Risques Dommages corporels
- Liés à la manipulation - Égratignure, ecchymose*, piqûre, écorchure
- De chute de plain-pied, dans les - Déchirure musculaire, douleurs lombaires
escaliers, de hauteur - Coupure superficielle, moyenne ou profonde, plaie avec
- D’écrasement saignement léger ou abondant
- Liés à l’intervention sur une machine - Traumatismes au thorax, rupture des viscères
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lors d’un incident mineur - Luxation, entorse, fracture simple ou ouverte
- Liés à l’intervention lors d’une panne - Section d’un doigt, écrasement de la main, coupure
d’énergie ou de machine (associé au - Brûlure
risque électrique ou risque chimique).
*ecchymose : bleu

A noter :
1 – Les interventions en hauteur sur plateformes élévatrice :
Ces plateformes ne sont pas complètement stables et peuvent, par leurs mouvements propres, parasiter le travail
du technicien. Ces sensations d’instabilité sont souvent à l’origine d’une baisse de concentration et d’une gêne dans
l’exécution des gestes fins.
D’autre part, les travaux en hauteur sont à considérer comme des risques importants car ils engendrent
généralement des conséquences d’une gravité exceptionnelle, parfois mortelles, toujours suivi de séquelles graves.

2- L’utilisation d’outils pour visser, percer, fraiser, poncer …


Ces outils provoquent des vibrations absorbées par l’organisme. Ces vibrations peuvent être responsables de
plusieurs problèmes :
- Douleurs au niveau des mains (diminution de la vascularisation causée par les vibrations)
- Lésions tendineuses (tendinites) si l’utilisation de ce type d’outils est fréquente
- Imprécision du geste technique
- Erreurs dues à une baisse de concentration.

Prévention
1 – Respecter les règles d’utilisation des machines
Les éléments de protection intégrés aux machines constituent la meilleure « prévention collective » contre les
accidents.
Carters, écrans… empêchent l’accès aux zones dangereuses. Des détecteurs arrêtent l’alimentation électrique en
cas de défaillance d’un mécanisme.
▫ Demandez la formation pratique à la sécurité, obligatoire à l’embauche ou pour un changement de poste
de travail ou de technique
▫ Suivez les instructions permanentes de sécurité qui figurent obligatoirement au-dessus de chaque
machine.
▫ Repérez les dispositifs d’arrêt d’urgence (de couleur rouge), boutons, barres, poignées
▫ Signalez immédiatement les dysfonctionnements pour éviter les accidents.

2 – Les plateformes élévatrices doivent être en parfait état de fonctionnement pour éviter les chutes.

3- Utiliser les équipements de sécurité


Les équipements de protection individuels (EPI) doivent être utilisés systématiquement quand les protections
collectives sur les machines sont techniquement impossibles. L’employeur doit fournir à chacun les EPI adaptés, en
assurer l’entretien et le renouvellement.
▫ Portez les vêtements professionnels adaptés au travail que vous effectuez.
▫ Choisissez les gants adaptés à votre activité et à votre taille.
▫ Signalez les équipements à remplacer aux membres du CHSCT ou à l’employeur

3.6 – Environnement de travail

Le mécanicien en aéronautique intervient dans des environnements variés : hangar, parking, box, différentes parties de
l’aéronef (intérieur, extérieur). Il travaille souvent en équipe et n’a généralement pas de poste de travail qui lui est
attribué en particulier.
Il doit donc, en fonction de ses caractéristiques physiques propres (déterminants opérateur : taille, poids volume, âge)
s’accommoder aux mieux, des contraintes imposées (déterminants entreprise) :d’une part, des abords physique de ses
différents postes de travail et, d’autre part, de la présence physique des autres opérateurs.

Prévention

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L’ergonomie est l’ensemble des études et des recherches sur l’organisation méthodique du travail et l’aménagement de
l’équipement en fonction des possibilités de l’homme.
Chacun peut donc soumettre à l’équipe ses propositions afin d’améliorer les conditions de travail à un poste donné.
Et pour des raisons de sécurité et d’efficacité, il est évident que chaque opérateur veille à garder un environnement :
propre, rangé, dépourvu d’obstacles, dépourvu de produits nocifs autres que nécessaires (stockage et rangement du
reste).

3.7 – Tâches

3.7.1 – Travail physique

La tâche est un travail à faire dans un temps fixé.


Ex : changement d’une roue sur un avion à ailes basses.

En maintenance, les tâches peuvent comporter :


- du travail physique (mouvements du corps)
- du travail de nuit
- du travail en horaires décalés
- des vacations
- des rythmes élevés (surtout en piste)
Ces tâches ont des conséquences non négligeables sur la santé des opérateurs et sur l’entreprise.

Le travail physique englobe tous les gestes et postures (attitudes) de l’opérateur.


Ex : il s’accroupit et se penche sur le côté pour placer un crick.

Pour un mécanicien en aéronautique, ce travail physique sollicite autant les articulations et les muscles du dos que ceux
des membres.

Exemples de gestes :
- effectuer des déplacements, longs et fréquents, à pieds
- porter des pièces lourdes
- s’introduire dans des endroits confinés
- travailler sur des équipements situés en hauteur

Exemples de postures :
- rester longtemps debout
- rester longtemps dans une position pénible.

Travail physique Effet sur le corps Dommages corporels


Opérateur effectuant des gestes répétitifs, en Sollicitation excessive d’un - Douleurs musculaires et
force groupe musculaire et de ses articulaires
tendons - Tendinites
Opérateur effectuant simultanément ou non Sollicitation trop importante des - Lumbago : « entorse des
des manutentions de pièces lourdes : muscles et tendons au niveau vertèbres » au niveau lombaire
- en position inclinée sur le côté lombaire
- en position penchée en avant bras levés Trop forte pression sur une Fuite d’un noyau gélatineux en
au-dessus de la tête partie d’un disque intervertébral arrière pouvant provoquer au
- en torsion (combinée ou non avec une niveau lombaire :
inclinaison, en avant, en arrière ou sur le ° sciatique
côté) ° hernie discale

Prévention
L’intérêt de la « compagnie » est que les tâches soient exécutées correctement et dans les temps impartis. Pour ce faire
il est important :
- que l’opérateur soit formé à l’exécution de la tâche demandée
- que son poste de travail soit aménagé de façon à simplifier l’organisation des manutentions

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- que soient prévus des aides à la manutention (ex : poignées de manutention, pinces lève-tôles, pinces
magnétiques, pinces ventouses, gerbeurs à bras, chariots élévateurs, palan)

Et dans tous les cas :


- que l’opérateur choisisse et utilise le matériel adapté au travail à effectuer, en respectant les limites de
fonctionnement prévues
- qu’il porte les équipements de protection individuelle (gants de protection, chaussures de sécurité, combinaison
de travail)
- qu’il respecte les principes d’économie d’effort.

Pendant l’exécution de la tâche, l’opérateur peut :


- changer de position fréquemment pour diminuer les contraintes qui pèsent sur les membres ou le dos et
restreindre ainsi la fatigue
- Faire des exercices simples pour soulager les douleurs et permettre aux muscles et aux ligaments de rester
souples et détendus :
 se redresser et se pencher doucement en arrière
 faire des mouvements amples de rotation dans un sens puis dans l’autre de toutes les
articulations (cou, épaules, coudes, poignets)
 inverser la cambrure de la colonne vertébrale

En règle générale et exécuté dans de bonnes conditions : le travail dynamique (en mouvement) est moins pénible que le
travail statique (en posture).

3.7.2 – Tâches répétitives

Les métiers de la maintenance impliquent un certain nombre de tâches répétitives.


La répétition d’une même tâche conduit à une spécialisation.

Cette spécialisation présente des avantages et des inconvénients :


Avantages Inconvénients
- l’opérateur est reconnu comme spécialiste : - l’opérateur, par routine, risque :
▫ il devient LE référent technique de la compagnie ▫ d’avoir des moments d’inattention
▫ cela lui apporte prestige et satisfaction. ▫ d’avoir une baisse de vigilance
- l’opérateur consomme peu de ressources. ▫ de faire des erreurs
- la compagnie réduit ses coûts industriels : ▫ d’être démotivé, de se laisser aller
▫ les processus sont maîtrisés ▫ de manquer de stimulation, de créativité.
▫ les matières et les outils sont utilisés - l’opérateur risque d’être maintenu à son poste
rationnellement (de façon pratique) longtemps.
▫ le rendement est maximal (efficacité, gain
de temps)
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Un autre risque est de souffrir de TMS (troubles musculo-squelettiques) : la répétition des mêmes gestes, en force, peut
entraîner fatigue et douleur articulaires et musculaires, notamment au niveau des membres supérieurs.

Prévention

Pour éviter la routine et ses conséquences, ainsi que les TMS, il est possible, dès les premiers signes d’inattention, de
douleur ou de fatigue :
- de faire une pause, de changer d’activité pendant dix minutes ou plus
- de demander un changement de poste
- de passer de nouvelles qualifications
- de se réorienter.

B.4.4 – Danger sur le lieu de travail

4.1 – Reconnaissance et évitement des dangers

Il existe plusieurs types de dangers. Sur la piste, les principaux dangers se rencontrent lors des transferts de carburant
avion et des manœuvres au sol. Les incendies, les aspirations et souffle réacteurs, les hélices, les matériels d’accès et
de levage et les chariots automoteurs sont aussi source de danger.
De même, les différents matériels d’accès, de levage, d’essai et de contrôle ou de manutention et de tractage
constituent des sources de dangers au hangar. L’opérateur doit interagir avec des produits qui peuvent se révéler être
dangereux comme les solvants, certains déchets et effluents. Il convient également d’insister sur les risques liés aux
circuits hydrauliques, électriques et pneumatiques.
Face à ces risques il convient de respecter scrupuleusement les procédures, de porter les protections de sécurité, de
préparer les tâches individuellement et collectivement, de coordonner les activités et d’en rendre compte en
communiquant de manière efficace.
Pour se protéger des dangers, il est au minimum nécessaire d’en connaître l’existence.
L’étiquette de danger constitue un moyen efficace de prévention des incidents et des accidents du travail. Placée sur
une commande, elle indique d’une façon formelle l’interdiction de manœuvrer celle-ci.

Quelle est la marche à suivre pour prévenir ou se protéger


des risques professionnels ? Tout d’abord il convient
d’analyser le risque pour connaître sa nature et les moyens
de l’éradiquer ou de s’en protéger. Si le supprimer est
impossible, s’en protéger passe dans un premier temps par la
mise en place de protections collectives (ex : hottes
aspirantes). Dans un deuxième temps il faut utiliser des
protections individuelles comme les casques antibruit.

Dans la pratique, suffit-il d’être sensibilisé et formé aux


risques pour adopter des comportements sûrs ? En fait, notre
perception des risques évolue avec le temps. En particulier si
nous ne sommes pas confrontés régulièrement à l’accident,
notre conscience du danger finit par s’amenuiser.

Perception des risques en pratique

Même si on est formé pour se protéger des dangers …


… les accidents et les incidents arrivent.
Si on n’est pas confronté régulièrement à l’accident,
on s’habitue au risque.

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Prendre et vaincre des risques fait partie de la nature humaine. Nos décisions face au risque ne sont pas le résultat
d’une simple analyse rationnelle de la situation. La dimension émotionnelle intervient également. Quelque part ces
décisions découlent d’un compromis entre plaisir et peur.

Dans la pratique, d’autres facteurs modifient notre perception des risques. On peut citer en particulier la pression du
temps, les raccourcis et les violations de procédures, la conformité aux règles du clan et la fatigue qui entraîne des
baisses de vigilance.
Il est donc important de prendre des précautions.

Une bonne pratique consiste à :


1 – réactiver notre conscience des risques, individuellement, mais aussi au niveau de l’équipe, lors du passage des
consignes et de la répartition des tâches
2 – participer aux différentes formations (sécurité, secourisme)
3 – pratiquer le retour d’expérience pour apprendre comment les risques peuvent se combiner et comment ils
peuvent prendre en défaut les protections du système.

4.2 – Choix parmi les urgences


Comme en secourisme, il s’agit de suivre un plan d’intervention prévu à l’avance, afin :
- de gagner du temps,
- de mettre les personnes (et le matériel) à l’abri,
- d’être le plus efficace possible.

Il s’agit donc, dans l’ordre, de :

1 – PROTEGER :
- ne pas se précipiter : prendre quelques secondes pour juger de la situation
- supprimer le danger ou évacuer les lieux afin d’éviter à soi-même et aux autres un accident ou un sur-accident.

2 – EXAMINER : pour dresser un état des dommages (victimes en priorité)

3 – ALERTER : les personnes ou organismes compétents (noms et numéros de téléphone doivent


figurer très visiblement (et lisiblement) près du téléphone

4 – SECOURIR : pratiquer sur les victimes les gestes efficaces appris en SST (sauvetage –
secourisme du travail)

Il y a donc une phase préventive à mettre en place.

Pour être efficace en cas d’accident, il faut, au préalable, avoir été formé et
se recycler régulièrement !

Le mieux étant bien sûr de prévenir les accidents en amont, en évitant les
dysfonctionnements !

B.5 – LES RISQUES LIÉS À UNE SITUATION DE TRAVAIL

Les fiches qui suivent ont pour objet de permettre d’identifier les risques liés :
- à l’organisation générale des ateliers de production ;
- à la manutention ;
- aux machines de débit / découpe mécanique ;
- aux machines de débit / découpe thermique et jet d'eau ;
- aux machines de conformage ;
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