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Groupe SONATRACH

Direction Centrale Santé, Sécurité & Environnement

Guide-line
Elaboration des études de dangers
&
Termes de référence du MATE
« Ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement »

Ce guide-line définit les exigences minimales d’élaboration d’une étude de danger, pour les
installations classées définies par l’instruction ministérielle R1 du 22 septembre 2003 relative à la
maîtrise et la gestion des risques industriels impliquant des substances dangereuses.
Les exigences traitées dans ce document ne sauraient être exhaustives, il convient en effet de tenir
compte des facteurs propres à l’installation, à son organisation et à la nature de ses activités.

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0 01Jan.04 Tout Soumise à enrichissement Groupe Sécurité Industrielle Groupe de travail « R1 »


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1 03 juil. 04 Tout Pour application Sous-direction Directeur central


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SOMMAIRE

1 Préambule. ____________________________________________________________________ 3

2 Introduction __________________________________________________________________ 3

3 Définition ______________________________________________________________________ 4

4. Références___________________________________________________________________ 6

5. Objet d’une étude de dangers ____________________________________________ 7

6. Contenu d’une étude de dangers _________________________________________ 8

7. Annexe 1 : Termes de références de l’étude de danger du « MATE » 9


8. Annexe 2 ___________________________________________________________________ 12

9. Annexe 3 : Exemple de scénarios à prendre en compte_______________ 17

i) Scénario A : BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion) 17

j) Scénario B : UVCE (Unconfined Vapor Cloud Explosion)___________ 17

k) Scénario C : Perte instantanée de confinement d’une capacité de gaz


toxique ____________________________________________________________________________ 17
l) Scénario D: Explosion confinée vapeur ou poussière _________________ 18

m) Scénario E : Détonation en phase condensée __________________________ 18

n) Scénario F : Incendie d’un dépôt de liquides inflammables__________ 18


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1 Préambule.

L’activité dans le domaine des hydrocarbures est considérée comme une activité
à risque, qui peut être à l’origine de risques d’accident ; pour l’homme, les
installations et l’environnement : incendie, explosion, émanation accidentelle de
gaz toxique, déversement accidentel de produits polluants et/ ou toxiques dans
les cours d’eau ou les nappes phréatiques et la mer…

Le ministère de l’aménagement du territoire et de l’environnement, dans sa


mission d’inspection des installations classées pour la protection de
l’environnement, doit s’assurer que les dispositions les plus adaptées ont été
prises pour éviter ces accidents.

Pour ce fait, il est demandé aux industriels, exploitants d’une installation classée
de réaliser une étude de danger.

2 Introduction

La gestion d’une entreprise comporte toujours des risques. En exploitant des


installations utilisant des produits dangereux, l’entreprise se trouve confrontée :

Aux problèmes de fiabilité technique ;


A la fiabilité humaine ;
A l’évaluation des risques conséquents.

L’entreprise est soumise à des réglementations contraignantes relatives à la


sécurité des installations industrielles qui se décline en fonction de la sensibilité
du publique face au risque.

Ces contraintes conduisent l’entreprise a une gestion des risques qui est un
processus systématique de gestion des expositions aux risques
environnementaux d’une entreprise pour atteindre ses objectifs dans une
manière cohérente avec l’intérêt du public, la sécurité humaine, les facteurs de
l’environnement et la loi.

La gestion du risque consiste en la planification, l’organisation, la conduite, la


coordination et le contrôle des activités entreprises avec l’intention de fournir un
plan efficace pour minimiser l’impact de risque sur les ressources les biens et les
personnes.
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3 Définition

Etablissement : l’ensemble de la zone placée sous le contrôle d’un exploitant


où des substances dangereuses se trouvent dans une ou plusieurs installations, y
compris les infrastructures ou les activités communes ou connexes ;

Installations : une unité technique à l’intérieur d’un établissement où des


substances dangereuses sont produites, utilisées, manipulées ou stockées. Elle
comprend tous les équipements, structures, canalisations, machines, outils,
embranchements ferroviaires particuliers, mais des chargements appontements
desservant l’installation, jetées, dépôts ou structures analogues, flottantes ou
non, nécessaires pour le fonctionnement de l’installation ;

Exploitant : toute personne physique ou morale qui exploite ou détient


l’établissement ou l’installation ou, si cela est prévu par la législation nationale,
toute personne qui s’est vu déléguer à l’égard de ce fonctionnement technique
un pouvoir économique déterminant ;

Substances dangereuses : les substances, mélanges ou préparations présents


sous forme de matière première, de produits, de sous- produits intermédiaires, y
compris ceux dont il est raisonnable de penser qu’ils sont générés en cas
d’accidents ;

Danger : la propriété intrinsèque d’une substance dangereuse ou d’une situation


physique de pouvoir provoquer des dommages pour la santé humaine et /ou
l’environnement.

Risque : la probabilité qu’un effet spécifique se produise dans une période


donnée ou dans des circonstances déterminées.

Accident : Un événement non souhaité du fait du travail ou pendant le travail


associé aux opérations du Groupe Sonatrach, qui entraîne des lésions corporelles
(blessures).

Incident : Un événement non souhaité survenu au cours du travail n’ayant pas


entraîné des lésions corporelles.

Presque-accident : Un événement non souhaité qui, en des circonstances


sensiblement différentes, aurait pu blesser des personnes, endommager une
propriété et/ou l’environnement, ou qui aurait pu causer une perte d’activité.
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Accident majeur : Evénement survenu du fait du travail ou pendant le travail


associé aux opérations du Groupe Sonatrach, et ayant entraîné des lésions
professionnelles mortelles ou des blessures graves multiples avec un arrêt de
travail de 21 jours et plus.

Incident majeur : Evénement, lié ou survenu au cours du travail n’ayant pas


entraîné des lésions corporelles graves, défini par un incendie
important/explosion, un coût estimé de la perte (matériel, production…)
supérieur à 10 Millions de DA et/ou des émissions ou déversement accidentels
de produit chimique classé dangereux supérieur à 10 tonnes / 10 000 litres.

Stockage : la présence d’une certaine quantité de substances dangereuses à des


fins d’entreposage, de mise en dépôt sous bonne garde ou d’emmagasinage.

Pipeline : canalisations servant ou destinées à servir au transport du pétrole, du


gaz ou tout autres produits, et reliant le point terminal départ au terminal arrivé,
y compris les branchements, extensions, citernes, réservoirs, installations de
stockage ou de chargement, pompes, rampes, rampe de chargement,
compresseurs, systèmes de communication entre station, …., Ainsi que les
ouvrages ou autres, biens, immeubles, ou meubles, connexes à l’extension des
égouts ou canalisations de distribution d’eau servant ou destinés à servir
uniquement aux besoins municipaux.

POI : Plan d’Organisation Interne

PPI : Plan Particulier d’Intervention

SGS : Système de Gestion de la Sécurité


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4 UURéférences

a- Décret exécutif n° 85-231 du 25 août 1985 fixant les conditions et


modalités d’organisation et de mise en œuvre des interventions et secours
en cas de catastrophes.

b- Décret n° 85-232 du 25 août 1985 relatif à la prévention des risques de


catastrophes.

c- Décret exécutif n° 98-339 du 3 novembre 1998 définissant la


réglementation applicable aux installations classées et fixant leur
nomenclature.

d- Décret n°76- 34 du 20 février 1976 relatif aux établissements dangereux,


insalubres ou incommodes.

e- Décret n°90- 245 du 18 août 1990, portant réglementation des appareils à


pression de gaz.

f- Décret n°90- 246 du 18 août 1990, portant réglementation des appareils à


pression de vapeur.

g- Instruction Ministérielle « R1 » du 22 septembre 2003 relative à la maîtrise


et la gestion des risques industriels impliquant des substances dangereuses.

h- Décret n°84- 105 du 12 mai 1984 portant institution d’un périmètre de


protection des installations et infrastructures.

i- Décret n°84- 385 du 22 décembre 1984 fixant les mesures destinées à


protéger les installations et ouvrages et moyens.

j- Directive Européenne n° 96/82/CE du 9 décembre 1996, concernant la


maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances
dangereuses.

k- Guide du secrétariat d’état auprès du Premier ministre chargé de


l’environnement et de la prévention des risques technologiques et naturels
majeurs « république française octobre 1990 » maîtrise de l’urbanisation
autour des sites industriels à haut risque.
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5 Objet d’une étude de dangers


Une étude de dangers a pour objet de rendre compte de l’examen effectué par
l’exploitant pour caractériser, analyser, évaluer, prévenir et réduire les risques
d’une installation ou d’un groupe d’installations, autant que technologiquement
performant et réalisable, économiquement acceptable, que leurs causes soient
intrinsèques aux produits utilisés, liées aux procédés mis en œuvre ou dues à la
proximité d’autres risques d’origine interne ou externe à l’installation.

Elle précise l’ensemble des mesures de maîtrise des risques mises en œuvre à
l’intérieur de l’établissement, qui réduisent le risque à l’intérieur et à l’extérieur
de l’établissement à un niveau jugé acceptable par l’exploitant.

Fondée sur les principes d’amélioration continue du niveau de sécurité des


installations, l’étude de dangers est fondée sur l’analyse des risques. Ses
versions successives proposent ou prennent en compte les évolutions des
installations et de leur mode d’exploitation, ainsi que celle de l’environnement et
du voisinage, notamment à l’occasion des réexamens imposés par la
réglementation.

Le fait que certains processus réglementaires dépendent de l’étude de dangers


rend nécessaire que sa rédaction permette de :

Autoriser et réglementer la ou les installations dont elle est l’objet ;

Servir de donnée d’entrée au processus de veille réglementaire;

Servir de donnée d’entrée au système organisationnel de gestion des


risques majeurs ;

Procéder à l’information préventive du public et du personnel sur le


risque encouru ;

Servir de base à l’élaboration des servitudes d’utilité publiques, des


Plans de Prévention des Risques Technologiques et à la définition de
règles d’urbanisation ;

Elaborer les plans d’urgence: les plans d’opérations interne (POI) et


les plans particuliers d’intervention (PPI).
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6 Contenu d’une étude de dangers


L’étude de dangers doit s'appuyer sur une description suffisante des
installations, de leur voisinage et de leur zone d’implantation. Elle doit présenter
les mesures techniques et organisationnelles de maîtrise des risques et expliciter
un certain nombre de points clés fondés sur une démarche d’analyse des risques
:
Identification et caractérisation des potentiels de danger ;

Description de l’environnement interne, externe et du voisinage ;

Présentation du système de gestion de la sécurité ;

Estimation des conséquences de la matérialisation des dangers;

Accidents et incidents survenus ;

Evaluation préliminaire des risques ;

Etude détaillée de réduction des risques ;

Les mesures prises pour lutter contre les conséquences des accidents / des
incidents ;

Quantification et hiérarchisation des différents scénarios en tenant compte


de l’efficacité des mesures de prévention et de protection ;

Résumé non technique de l’étude de dangers – Représentation


cartographique ;

Les principaux points sont développés en annexe 1.


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7 Annexe 1 : Termes de références de l’étude de danger du « MATE »

L’étude de dangers constitue un document important pour l’obtention de


l’autorisation d’exploitation au même titre que l’étude d’impact sur
l’environnement.

Elle doit tout d’abord exposer les dangers que peut présenter l’établissement
en cas d’accident et justifier les mesures propres à en réduire la probabilité et
les effets.

Elle doit comporter ou faire référence aux éléments suivants :

Description des différentes installations localisées dans la zone d’étude.


Description de l’environnement.
L’identification des risques d’origine interne et externe.
Mesures prises pour prévenir les risques d’accidents identifiés ainsi que leur
justification.
Les mesures prises pour lutter contre les conséquences environnementales
d’accidents induisant une pollution des eaux, de l’air, etc.
L’organisation des secours aux blessés éventuels.

L’étude de dangers, expose les dangers que peuvent présenter les installations en
cas d’accident, en présentant une description des accidents susceptibles
d’intervenir, que leur cause soit d’origine interne ou externe, et en décrivant la
nature et l’extension des conséquences que peut avoir un accident éventuel,
d’une part, justifie les mesures propres à réduire la probabilité et les effets d’un
accident.

Indiquer l’implantation et la catégorie de l’unité

Missions du bureau d’études :

Tâches 1. Description du projet. Décrire brièvement l’(les) installations


présentant un risque pour les travailleurs, les populations alentour,
l’environnement et l’économie, en se servant au besoin de cartes (à la bonne
échelle) et en donnant, entre autres, les renseignements suivants :
emplacement, plan d’ensemble, taille et capacité par sous sections ou unités.
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Tâches 2. Description de l’environnement.

Assembler, évaluer et présenter les données de base sur les éléments pertinents
qui caractérisent l’environnement de l’air d’étude. Décrire l’environnement
immédiat et définir la zone d’influence potentiellement affectée en cas de
catastrophe industrielle, y compris les autres installations industrielles situées à
proximité.

a) Environnement physique : géologie ; relief ; sols ; climat et météorologie ;


qualité de l’air ambiant ; hydrologie des eaux superficielles et
souterraines ; paramètres côtiers et océaniques ; sources existantes
d’émissions atmosphériques ; rejets de polluants dans l’eau ; qualité des
exutoires.

b) Environnement biologique : flore ; faune ; espèces rares ou menacées ;


Habitats sensibles, comprenant les parcs ou les réserves et les sites
naturels importants, etc. ; espèces d’importance commerciale et celles
susceptibles d’être facteur de nuisance, vecteurs de maladie dangereuse.

c) Environnement socioculturel (en comprenant la situation actuelle et


prévue, selon qu’il convient) : population, occupation des sols ; activités
de développement prévues ; structure de la communauté ; emploi
réparation des revenus, des biens et des services ; loisirs ; santé publique ;
patrimoine culturel ; populations tribales ; coutumes, aspirations et
attitudes.

Tâche 3. Textes législatifs et réglementaires.

Décrire les lois, décrets, normes et règlements pertinents qui régissent la sécurité
des installations industrielles et la prévention en cas de catastrophes
technologiques ou des désastres naturels. Mentionner également le cadre
législatif et réglementaire relatif à la préservation des milieux sensibles et des
espèces menacées de sécurité industrielle auxquelles l’Algérie est partie.
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Tâche 4. Détermination des risques que représente l’installation.

Conduire une méthode d’analyse de risque afin d’identifier tous les facteurs de
risques générés par l’exploitation de l’installation considérée. Cette évaluation
doit tenir compte non seulement des facteurs intrinsèques mais également des
facteurs extrinsèques auxquels l’installation est exposée.

Tâche 5. Analyse des impacts potentiels en cas de catastrophes.

Sur la base de la méthode d’analyse de risque adoptée, présenter l’impact


potentiel dans les principaux scénario de catastrophes sur les populations (y
compris les travailleurs au sein de l’installations), l’environnement ainsi que les
impacts économiques et financiers prévisibles. (il sera utile ici de se référer au
cadre systématique d’évaluation des risques industriels développés par l’OCDE
afin de balayer de façon rigoureuse le champ des impacts). Le bureau d’étude
mettra en œuvre à cet effet, une méthode quantitative standard d’évaluation des
risques (évaluation de la probabilité d’occurrence et estimation de la sévérité de
la catastrophe ou de l’accident). Le bureau d’étude préparera une synthèse
graphique des résultats de l’évaluation indiquant les périmètres affectés selon les
différents scénarios de catastrophes ou d’incidents étudiés.
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8 Annexe 2
a) Identification et caractérisation des potentiels de danger

Les potentiels de danger des installations seront identifiés et caractérisés sans


omettre ceux liés aux modes d’approvisionnement et d’acheminement des
matières susceptibles de générer des dommages par effets domino réciproques.

b) Estimation des conséquences de la matérialisation des dangers

Avant toute analyse de risque et afin de permettre l’information du public et


l’élaboration du PPI, sont présentées les conséquences de la libération des
potentiels de dangers. A ce stade, l’ensemble des évènements physiquement
vraisemblables sont envisagés à l’exclusion de ceux résultant des actes de
malveillance. Par exemple un BLEVE de réservoir sous talus n’est pas
physiquement vraisemblable. Il sera en particulier tenu compte de
l’accidentologie. Leurs conséquences sont évaluées en terme de gravité et
classées selon leurs effets (thermique, mécanique, toxique…) complétés par les
éléments de cinétique connus. L’analyse des actes de malveillance fait l’objet
d’un traitement séparé au regard de la confidentialité.

Cette estimation peut conduire à plusieurs variantes tenant compte de la réalité


physique du stockage ou du procédé, des mesures de protection physiques
passives de grande ampleur qui auraient déjà été mises en œuvre pour réduire le
risque à la source, et des limites physiques réalistes référencées par le retour
d’expérience et les méthodes de calcul en usage (fraction de la quantité
d’engrais conduisant à une explosion, ou de GPL impliqué dans un BLEVE).

Il est rappelé que les accidents pris en compte pour l’établissement du PPI ne
tiennent pas compte des mesures de prévention mises en œuvre : ces scénarios
sont donc en fait très « alarmistes » et ne doivent pas servir de base aux autres
approches.

c) Accidents et incidents survenus

Les événements relatifs à la sûreté de fonctionnement survenus sur le site et sur


d’autres sites mettant en oeuvre des installations, des produits et des procédés
comparables seront recensés. L’étude précisera les mesures d’améliorations
possibles que l’analyse de ces incidents ou accidents a conduit à mettre en
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œuvre ou à envisager.

d) Evaluation préliminaire des risques

L’analyse des risques sera conduite selon une méthode globale, adaptée à
l’installation, proportionnée aux enjeux, itérative et permettant d’identifier tous
les scénarios susceptibles d’être, directement ou par effet domino, à l’origine
d’un accident majeur tel que défini par la réglementation relatif à la prévention
des accidents majeurs.

La méthode de cotation des risques retenue, la grille de criticité choisie et


utilisée pour la réalisation de l’analyse des risques ainsi que les règles de décote
de la probabilité d’occurrence ou/et de la gravité des conséquences
d’évènements redoutés en fonction des mesures de maîtrise des risques mises en
place seront décrites et justifiées.

En se basant sur les dangers identifiés à l’étape 1 et sur les données issues de
l’accidentologie, l’exploitant réalise, selon sa grille de criticité, une première
cotation de l'ensemble des scénarios identifiés :

- Recherche des évènements pouvant conduire à la libération des potentiels


de danger (corrosion, sur-pression, impact…)
- Identification des barrières préliminaires de sécurité qui peuvent prévenir,
détecter, contrôler ou réduire les conséquences de ce déconfinement de
produit ; y compris toute mesure spécifique d’intervention d’urgence.
- Identification de la nature des conséquences potentielles (pollution, feu,
bleve…)
- Evaluation préliminaire des risques correspondant aux scénarios
déterminés ci-dessus : appréciation de la probabilité d’occurrence de
l’évènement et de la gravité des conséquences
- Hiérarchisation des risques selon la matrice de criticité de l’entreprise

La sélection des scénarios critiques résulte de cette hiérarchisation.

e) Etude détaillée de réduction des risques

A partir des scénarios identifiés comme critiques dans l’étape précédente, une
démarche itérative de réduction des risques sera conduite.
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Si cette démarche faisait apparaître de nouveaux scénarios qui n’auraient pas été
identifiés dans la phase préalable, ceux-ci seraient alors réintroduits dans le
processus d’analyse des risques.

Chaque scénario dont le risque est réductible fera alors l'objet d'une démarche de
réduction des risques par application de mesures de maîtrise des risques jusqu’à
atteindre un niveau de risque résiduel évalué au sens des critères d’acceptabilité
des risques.

Cette démarche vise à supprimer les causes des événements redoutés ou en


réduire la probabilité d’occurrence ou en réduire les conséquences par le choix
de moyens prenant en considération les pratiques et techniques disponibles ainsi
que leur économie.
La réduction des risques jusqu’à un niveau aussi bas que raisonnablement
réalisable « ALARP » (As Low As Reasonably Practicable) doit rester l’objectif
à atteindre.

f) Quantification et hiérarchisation des différents scénarios tenant


compte de l’efficacité des mesures de prévention et de protection

En tenant compte de tout ou partie des mesures de maîtrise des risques et de la


cinétique des événements envisagés sur l’ensemble des scénarios résultant de
l’analyse détaillée et représentatifs de la typologie des accidents possibles,
l’étude de dangers:

Evalue les conséquences éventuellement réduites (effets, distances, dommages,


populations affectées…) et les probabilités d’occurrence des différents scénarios
correspondants ainsi que leur cinétique;

- Présente une hiérarchisation des scénarios

- Propose les scénarios qui pourraient servir à l’élaboration des POI, PPI.

L’indépendance, la fiabilité, la disponibilité et l’opérabilité des mesures de


maîtrise des risques seront examinés avec un soin particulier, sans omettre
l’analyse des modes communs de défaillance pour l’ensemble des phases
d’exploitation des installations.

Les éléments importants pour la sécurité seront présentés, en se fondant


notamment sur des éléments d’appréciation des causes de défaillance de ces
mesures de prévention et des probabilités ou classes de probabilité des
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événements redoutés et de leur cinétique. Le SGS (Système de Gestion de la


Sécurité) précisera les modes d’exploitation des instruments, équipements et
procédures importants pour la sécurité.

g) Résumé non technique de l’étude de dangers - Cartographie

L’étude de dangers contient un résumé non technique de son contenu faisant


apparaître la situation actuelle résultant de l’analyse des risques et son évolution
éventuelle (dans le cas d’installations existantes), sous une forme didactique.
Les propositions d’améliorations, les délais et les coûts correspondants seront
explicités.

Ce résumé est joint au dossier de demande d’autorisation. Il comporte une


cartographie précisant la nature et les effets des accidents majeurs avant et après
réduction des risques ainsi qu’une présentation des principales mesures
d’amélioration permettant à cette réduction des risques.

Ces éléments seront fournis aux autorités respectivement en charge de


l’élaboration des documents d’urbanisme, des plans de secours et de
l’information du public.

h) Points importants relatifs à la démarche d’analyse et de


hiérarchisation des risques

Il découle de la description précédente du contenu d’une étude de dangers que


l'analyse des risques constitue le cœur de l’étude de dangers, elle-même donnée
d’entrée incontournable de l’élaboration des plans d’intervention.

En conséquence il convient d’insister sur le fait qu’elle doit, en application d'une


méthode incluant une grille de criticité et les critères d’acceptabilité référencés
dans le SGS :

1) Recenser et décrire, pour chacun des scénarios d’accident majeur, les


éléments de maîtrise des risques permettant une défense en profondeur
à savoir :

Les mesures de prévention adoptées à la conception et lors des


modifications pour en réduire la probabilité d'occurrence ;

Les dispositions de surveillance et de conduite appliquées pour


l'exploitation afin d'anticiper les accidents ;
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Les mesures de protection et d'intervention prévues pour en limiter


la gravité des conséquences sur les populations et sur
l’environnement ou pour en ralentir la cinétique.

2) Justifier que les conjonctions d’événements simples ont bien été prises
en compte par un groupe de travail approprié dans l’identification des
causes d’accidents majeurs ;

3) Préciser les règles de cotation permettant à l'exploitant de qualifier un


risque tolérable ou non dans sa grille de criticité et de procéder aux
itérations nécessaires ;

4) Argumenter du choix des mesures de maîtrise des risques retenues, en


fonction de leur efficacité, de leur fiabilité, de leur coût et de la
stratégie industrielle ;

5) Justifier d'un équilibre entre les moyens de prévention, de protection et


d'intervention retenue ;

6) Hiérarchiser les scénarios d'accident dont les conséquences dépassent


les limites de l'établissement en fonction de leur nature, de l'estimation
de leur probabilité, de la gravité de leurs effets et de leur cinétique ;

7) Comporter des éléments de comparaison et de références au plan


national et international (mesures de sécurité notamment).
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9 Annexe 3 : Exemple de scénarios à prendre en compte

a) Scénario A : BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion)

Mise à l ’air libre brutale par éclatement de l ’enveloppe d ’un stockage par
fusion ou perforation du métal, d ’une masse de gaz liquéfié (produits
biphasiques tel que le butane ou le butadiène) à l ’état surchauffé qui s ’évapore
et est enflammée par une source extérieure.

Les effets à étudier sont :

- Effets des radiations thermiques


- Effets de surpression

b) Scénario B : UVCE (Unconfined Vapor Cloud Explosion)

Ce type d ’explosion peut se produire lorsqu ’une grande quantité de vapeurs


combustibles est rejetée en « atmosphère non confinée » sans qu ’il y ait
inflammation immédiate.

Les paramètres à étudier sont :

- Le calcul du débit de rejet à la brèche en phase liquide (cas des gaz


liquéfiés)
- Estimation de la masse explosible
- Evaluation des effets de l’explosion par la méthode de l’équivalent TNT

c) Scénario C : Perte instantanée de confinement d’une capacité de gaz


toxique

La méthode d’évaluation des effets consiste à estimer les deux paramètres


suivants :

- Estimation de la masse gazeuse rejetée


- Evaluation de la dispersion atmosphérique de la bouffée et des zones à
risque
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d) Scénario D: Explosion confinée vapeur ou poussière

Est une explosion confinée vapeur ou poussière et susceptible de se produire dès


qu ’un mélange combustible de gaz , de vapeurs ou de poussières est présent
dans une enceinte fermée.
e) Scénario E : Détonation en phase condensée

Ce type d ’explosion peut survenir lorsqu ’une substance très sensible s ’est
accumulée en grosse quantité jusqu ’à l ’instant où un mécanisme initiateur
quelconque entraîne la formation d ’une onde de détonation.

f) Scénario F : Incendie d’un dépôt de liquides inflammables

Ce type d’évènement peut être étudier pour les trois cas suivants :
- Feu sur la plus grande cuvette ;

- Explosion de la phase gazeuse des bacs à toit fixe

- Boule de feu et projection de produit enflammé par phénomène de BOIL


OVER (explosion d’un bac de stockage de liquide inflammable pris dans
un incendie, du fait de la vaporisation d’une masse d’eau ou hydrocarbure
présente au fond d’un bac).

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