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Chapitre 5: Postulats de la Mécanique


Quantique

Rappel – mécanique classique – formalisme Hamiltonien:


En mécanique classique l’état d’un système est déterminé par la

donnée de la position et vitesse de chaque point.


Dans le cas général, on parle de coordonnées généralisées
et des vitesses généralisées .
En utilisant le Lagrangien du système on définit les moments
conjugués
128

Les équations de Hamilton-Jacobi:


L’évolution dans le temps du système est alors faite en utilisant les
équations de Lagrange (formalisme Lagrangien) ou les équations de
Hamilton-Jacobi (formalisme Hamiltonien). Ces dernières sont
données par

où est l’Hamiltonien du système, représentant l’energie


totale du système.
129

Exemple:
Pour une particule soumise à des forces qui dérivent d’un potentiel

scalaire son énergie totale s’écrit


L’Hamiltonien s’écrit alors , et les équations de

Hamilton-Jacobi donnent
+ I- Enoncé des postulats 130

I- A – L’état d’un système

Postulat 1 – état d’un système:


A un système donné, est associé un espace de Hilbert , appelé
espace des états. L’état du système, à un instant donné , est défini
par un vecteur ket appartenant à cet espace .
+ 131

I- B – Les observables

Postulat 2 - Observable:
Toute quantité physique mesurable , est décrite par une observable
agissant sur l’espace des états .
+ 132

I- C – La mesure

Postulat 3 - Résultats possible de la mesure:


Le résultat de la mesure d’une quantité physique , est
nécessairement une des valeurs propres de l’observable
correspondante.
133

Postulat 4 – Probabilité de mesure – cas d’un spectre discret non-


dégénéré:
Quand une quantité physique est mesurée sur un système dont
l’état est décrit par le ket normalisé , la probabilité d’obtenir,
comme résultat de mesure, la valeur propre non-dégénérée de
l’observable correspondante est

où est le vecteur propre normalisé de associé à la valeur propre


.
134

Postulat 4 – Probabilité de mesure – cas d’un spectre discret:


Quand une quantité physique est mesurée sur un système dont
l’état est décrit par le ket normalisé , la probabilité d’obtenir,
comme résultat de mesure, la valeur propre de l’observable
correspondante est

Où est le degré de dégénérescence de la valeur propre et

, ,…
est l’ensemble des vecteurs orthonormés formant la
base du sous espace propre associé à la valeur propre de .
135

La probabilité (dans le cas non-dégénéré) peut être exprimé en


terme du projecteur sur le vecteur propre :

La probabilité peut s’écrire en fonction du projecteur,


sur le sous espace
136

Equation aux valeurs propres cas d’un spectre continu :

Postulat 4 – Probabilité de mesure – cas d’un spectre continu non-


dégénéré:
Quand une quantité physique est mesurée sur un système dont
l’état est décrit par le ket normalisé , la probabilité d’obtenir un
résultat compris entre et est

où est le vecteur propre normalisé, correspondant à la valeur


propre , de l’observable associé à .
137

Deux vecteurs d’états différents par une phase représentent le


même état physique:

Alors les probabilités calculées avec et sont identiques:


138

Postulat 5 – Réduction du paquet d’onde:


Si la mesure d’une quantité physique sur un système dont l’état est
décrit par le ket normalisé , donne le résultat l’état du système
juste après la mesure est

représentant la projection normalisé de sur le sous-espace


propre associé à la valeur propre .

♣ Si la valeur propre est non-dégénérée, .

♣ Si la valeur propre est dégénérée .


𝒫
+ 139

I- D – Evolution temporelle

Postulat 6 – Evolution temporelle:


L’évolution dans le temps d’un vecteur d’état est donné par
l’équation de Schrödinger:

où est l’observable associé à l’énergie totale du système.


est appelé Hamiltonien du système.
+ 140

I- E – Règles de quantification.

Question:
Comment construire l’observable associée à une quantité physique
mesurable , bien défini classiquement?

♣ À la position de la particule est associé l’observable

♣ À l’impulsion de la particule est associé l’observable

♣ L’observable associé à la quantité physique définie


classiquement, est obtenue en remplaçant et , dans l’expression
symétrisée de , par les observables et respectivement.
141

Exemple – Particule soumise à un potentiel scalaire:


L´Hamiltonien classique d’une particule (sans spin) soumise à un
potentiel scalaire est

L’énergie potentielle de la particule est donnée par .



L’impulsion de la particule est .

L’opérateur quantique associé à est alors

L’équation de Schrödinger s’écrit


142

Exemple – Particule soumise à un potentiel vectoriel:


Si la particule est placée dans un champ électromagnétique,
l´Hamiltonien classique est


L’impulsion de la particule est .

L’opérateur quantique associé à est alors

L’équation de Schrödinger s’écrit


+ II- Interprétation physique des postulats de la mesure
143

II- A – Interprétation probabiliste et règles de quantification

En appliquant le postulat 4 au cas où l’observable mesurée est la


position du système (en considérant le cas à 1D), on obtient la
probabilité pour que la mesure de la position donne une valeur
comprise entre et :

La probabilité pour que la mesure de l’impulsion donne une valeur


comprise entre et :
144

Remarques:
♣ Toutes les quantités mesurables ne sont pas nécessairement
quantifiées; certaines observables peuvent avoir un spectre
continu.
♣ Le processus de mesure, en réalité implique une interaction entre
le système mesuré et l’instrument de mesure. Une étude complète
donc nécessite la considération du système global (système
mesuré + instrument de mesure).
♣ L’instrument de mesure peut ainsi influencer l’état du système de
mesure.
+ II- B – La valeur moyenne d’une observable
145

En effectuant la mesure d’une observable , sur un nombre très


grand de copie identique d’un système préparé dans le même état
, le résultat devrait apparaitre fois. Pour ce
nombre devrait s’approcher de

où est la probabilité de trouver le résultat , donnée par le


postulat 4.
Toutes les mesures donneront nécessairement comme résultat une
des valeurs propres de l’observable , nous aurons
La valeur moyenne de l’observable , dans l’état est noté et 146

est définie comme la moyenne des résultats obtenu lors des


mesures. Statistiquement on l’exprime donc par

En utilisant , on aura

En remplaçant par son expression du postulat 4,

22:40
147

Remarque:
Si l’état n’est pas normalisé l’expression de la valeur moyenne
devra s’écrire sous la forme
+ II- C – L’écart quadratique moyen (erreur quadratique moyenne)
148

L’écart quadratique moyen mesure la dispersion des résultats obtenus


autour de la valeur moyenne; il est défini par

Application:
On peut démontrer (voir TD série 3 / Ex. 2) que pour n’importe
quelles deux observables canoniquement conjuguées (comme et
par exemple : ), on a dans n’importe quel état

L’écart quadratique moyen peut être interprétée comme étant


l’incertitude sur la valeur de l’observable physique associée.
+ II- D – Compatibilité des observables
149

Définition:
Deux observables sont dites compatibles, si elles peuvent être
déterminées (mesurées) simultanément.

Exemple:
En prenant par exemple deux observables et qui commutent, on
peut construire alors une base formée par les vecteurs propres
communs aux deux observables

l’indice étant ajouté pour distingués les possibles vecteurs propres


correspondant au même couple de valeurs propres .
150

Considérant le système dans l’état suivant , ,


, ,

♣ Si est mesurée en premier suivie de :

Mesure de Juste après mesure Mesure de


Avant de
la mesure résultat: résultat:
avec la probabilité avec la probabilité
, ,
,
, ,
, ,
,

Juste après mesure de


La probabilité totale (jointe):
,

, ,
151

Considérant le système dans l’état suivant , ,


, ,

♣ Si est mesurée en premier suivie de :

Mesure de Juste après mesure Mesure de


Avant de
la mesure résultat: résultat:
avec la probabilité avec la probabilité
, ,
,
, ,
, ,
,

La probabilité totale (jointe):


Juste après mesure de
, ,
,
152

♣ L’ordre de mesure de deux observables compatibles et , n’est pas


important: on vient de montrer que

, ,

♣ La mesure de la deuxième observable n’affecte pas l’information


obtenue par la mesure de la première observable.
Une mesure de l’observable sur l’état , donnera le résultat
avec certitude.
Une mesure de l’observable sur l’état , donnera le résultat
avec certitude.
153

Pour deux observables qui ne commutent pas


♣ L’ordre de mesure de deux observables incompatibles et , est
important. On peut montrer que

, ,

♣ La mesure de la deuxième observable efface l’information obtenue


par la mesure de la première observable.
Une mesure de l’observable sur l’état , peut donner un
résultat différent du résultat obtenu lors de la première mesure.
Une mesure de l’observable sur l’état , peut donner un
résultat différent du résultat obtenu lors de la première mesure.
Dispositif équivalent à l’utilisation de deux polariseurs non-orthogonaux pour la lumière 154

Exemple (Observables et avec )


♣ L’espace des états est remplacé par l’espace Euclidien à 2D.
♣ Soit la base formée par les vecteurs propres de et
la base formée par les vecteurs propres de .

♣ Si est mesurée en premier suivie de

♣ Si est mesurée en premier suivie de

♣ L’état obtenu à la fin dépend de l’ordre


de mesure des observables.
♣ Les probabilités sont aussi différentes:
.
155
Remarque (préparation d’états)
♣ Si la mesure d’une observable donne une valeur propre non-
dégénérée, l’état après la mesure est le vecteur propre associé ; il
est indépendant de l’état avant la mesure.
♣ Si la mesure donne une valeur propre dégénérée, l’état après la

mesure est et il dépend de l’état avant la


𝒫

mesure, car il dépend des coefficients .


♣ Si après , une observable est mesurée, tel que est un
E.C.O.C. et que la mesure combinée donne alors l’état après
la mesure est encore une fois indépendant de l’état .
♣ Si n’est pas un E.C.O.C. le couple de résultats ne suffit
pas à déterminé l’état après la mesure et une sommation sur
l’indice est nécessaire.
♣ Ceci peut être levée en mesurant une troisième observable tel que
forme un E.C.O.C.
+ III- Interprétation physique de l’équation de Schrödinger 156

III- A – Propriétés générales:


♣ L’équation de Schrödinger s’écrit:

♣ La connaissance de l’état initial, est suffisant pour prédire l’état à


n’importe quel instant .
♣ La solution de l’E.S. établie que l’état à l’instant est obtenu à partir
de l’état à un instant par application de l’opérateur d’évolution:

Dans le cas où l’Hamiltonien du système est indépendant du

temps, on a ℏ .
♣ Principe de superposition: si et sont solutions de
l’ES, alors leurs superposition linéaire , l’est
aussi.
+ 157

III- B – Conservation des probabilités:

♣ La norme d’un vecteur d’état est constante dans le temps:

Preuve:
158

♣ Equation de continuité
De façon similaire à l’équation de conservation de la charge
électrique, on peut écrire

où est la densité de probabilité


et est un courant de probabilité, qui s’écrit sous la forme

suivante pour une particule gouverné par l’Hamiltonien

∗ ∗ ∗


On a alors ∗ ∗
+ III- C – Théorème d’Ehrenfest – 159

Evolution de la valeur moyenne d’une observable:


♣ La valeur moyenne d’une observable dans un état normalisé
obéit à l’équation d’évolution suivante

Preuve:
160

♣ Cas particuliers et :

♣ Pour une particule sans spin, régit par l’Hamiltonien

On peut démontrer le théorème d’Ehrenfest:

Preuve: Appliquer sachant que et



+ III- D – Les systèmes conservatifs: 161

Définition classique:
Un système physique dont l’Hamiltonien est indépendant du temps
est dit conservatif; dans ce cas l’énergie totale est dite constante du
mouvement.

Solution de l’équation de Schrödinger:


On considère un système physique dont l’Hamiltonien ne dépend pas
explicitement du temps. Si à un instant le système est dans l’état

, , ,

où , sont les vecteurs propres de , associés à l'énergie et


est indice utilisé pour caractérisé de façon unique le vecteur propre.
L’état à l’instant est alors donné par

( )
, ℏ ,
,
162

Preuve:

, , , avec , ,

Les composantes sont données par , , .

D’autre part l’E.S.: donne

, ,

, ,

La solution de l’équation différentielle donne alors

( )
, , ℏ
163
Cas Particulier : Les états stationnaires
Si est vecteur propres de , i.e. l’état est superposition de
vecteur propres correspondant à la même valeurs propres:

, ,

Dans ce cas, à un instant , l’état s’écrit:

( ) ( )
, ℏ , ℏ , ,

( )

et diffèrent uniquement par un facteur de phase global;


ils représentent le même état physique.
Les états propres de l’Hamiltonien sont appelés états stationnaires.
si le système est dans un état propre de il ne va pas évoluer dans
le temps.
Constantes du mouvement 164

Définition:
Une constante de mouvement est une observable qui ne dépend pas
explicitement du temps et qui commutes avec l’Hamiltonien:

Propriétés:
♣ La valeur moyenne d’une constante du mouvement, dans n’importe
quel état , est indépendante du temps:

En remplaçant dans on trouve que



165

Propriétés:
♣ Pour une constante du mouvement , il existe toujours des états
stationnaires du système qui restent, à n’importe quel instant , états
propre de , correspondant à la même valeur propre .

Une conséquence pour une constante de mouvement , est qu’on peut


toujours construire une base , , formé des vecteurs propres
communs à et (puisque et commutent):

, , , ,

, , , ,

, , étant vecteur propre de , ils sont donc états stationnaires, et sont


en même temps états propres de .
166

Propriétés:
♣ Quand une constante du mouvement est mesurée, la probabilité de
trouver une valeur propre, , donnée est indépendante du temps:

L’état à un instant et , peut s’écrire dans la base , , :

, , , , , , , ,
, , , ,

( )
, , et , , sont liés par , , ℏ
, , .

La probabilité de trouver le résultat quand est mesurée est

à l’instant : , , , , ,

à l’instant : , , , , , , , ,
167

Propriétés:
♣ Les fréquences de Bohr: La valeur moyenne ( ) d’une observable
évolue dans le temps en oscillant à des fréquences de Bohr:

À un instant , l’état du système s’écrit,

, ℏ
, , et la valeur moyenne de s’écrit

∗ ℏ
( ) , , , ,
, , ,
168

Propriétés:
♣ Incertitude Temps-Energy:
Pour un système conservatif, plus l’incertitude sur l’énergie est grande,
plus rapide sera son évolution temporelle:

où est l’incertitude sur l’énergie et est un interval de temps au


cours duquel le système a suffisamment évolué.

Cas limite: Considérons le cas où le système est dans un état


stationnaire. Dans ce cas, le système est dans un état propre de , donc
l’énergie est bien définie , d’un autre côté l’état étant stationnaire,
il n’évolue pas dans le temps .

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