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Premier concile de Nicée

concile œcuménique tenu à Nicée en 325

Premier concile de Nicée

L'empereur Constantin (au centre), avec les évêques du concile de


Nicée (325), tenant anachroniquement le texte du « symbole de Nicée-
Constantinople » dans sa forme liturgique grecque fondée sur le texte
adopté au premier concile de Constantinople (381 apr. J.-C.)
Informations générales
Début 20 mai 325
Fin 25 juillet 325
Lieu Nicée
Liste des conciles
Premier concile de
Constantinople
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Le premier concile de Nicée (en latin : Concilium Nicænum
Primum) est un concile général des évêques de l'Empire romain
qui se tint à Nicée (aujourd'hui İznik, en Turquie) en Bithynie, du
20 mai au 25 juillet 325, sous l'égide de l'empereur Constantin
Ier[1].
Le concile avait pour objectif de résoudre les problèmes qui
divisaient alors les Églises d'Orient, problèmes disciplinaires et
surtout problème dogmatique[2] mis en évidence par la
controverse entre Arius et son évêque Alexandre.
Il est considéré comme le premier concile œcuménique du
christianisme primitif. Il forme, avec le premier concile de
Constantinople de 381, l'un des deux conciles considérés
comme œcuméniques par l'immense majorité des Églises
chrétiennes[Note 1]. Toutefois il faut noter l’absence au concile
des donatistes et des novatiens.
Circonstances

Articles détaillés : Ossius de Cordoue et Arius.


Après que Constantin Ier fut devenu maître de l'empire, le grand
nombre de dissensions au sein du christianisme s'imposa
rapidement à lui comme un problème à résoudre. En effet, au-
delà du schisme de Melitios de Lycopolis qui perdurait et de la
question de la Pâque quartodécimaine qui agitait les esprits, les
disputes ariennes commençaient à diviser l'Église. Au
témoignage d'Eusèbe de Césarée[3], elles avaient commencé à
Alexandrie et s'étaient étendues sur l'Égypte, la Libye, la haute
Thébaïde et menaçaient d'autres provinces encore : « Les uns
disputaient dans Alexandrie avec une opiniâtreté invincible sur
les plus sublimes mystères. D'autres contestaient dans l'Égypte,
et dans la haute Thébaïde sur une question qui avait déjà été
disputée auparavant, de sorte qu'il n'y avait aucune église qui ne
fût divisée. La Libye entière, et les autres provinces furent
atteintes du même mal. Car les ecclésiastiques d'Alexandrie
envoyaient des émissaires aux évêques de plusieurs provinces,
qui se rangeaient eux-mêmes d'un côté ou de l'autre,
partageant en cela le même esprit de discorde. »[4].
Eusèbe de Césarée rapporte que, mis au fait de ces dissensions,
l'empereur essaya tout d'abord de les apaiser en envoyant, à
Alexandrie, une missive ayant pour but de réconcilier les partis
antagonistes : Alexandre d'Alexandrie et Arius[5]. Préservée dans
Vie de Constantin (Vita Constantini)[6], elle nous brosse le
portrait d'un homme préoccupé de l'unité de son empire et des
conséquences qu'un schisme religieux pourrait avoir à son
endroit, un homme soucieux d'établir la concorde et la paix et
indifférent à orienter ou déterminer ce en quoi il convient de
croire[Note 2]. Pour porter cette lettre et négocier la paix, Eusèbe
raconte que Constantin envoya un homme pieux et solide dans
sa foi, sans toutefois en préciser l’identité[5]. À la suite de
Socrate le Scolastique[7] et de Sozomène[8], il fut
traditionnellement identifié avec Ossius de Cordoue, évêque
renommé et respecté du plus grand nombre en son
temps[Note 3]. Les suites données à cette affaire restent
néanmoins floues dans la mesure où Eusèbe n'évoque pas
directement le sujet[Note 4]. Une chose est cependant sûre : ni la
lettre impériale, ni la personnalité épiscopale ne purent suffire à
apaiser les esprits et à réconcilier les deux partis. D'après
Eusèbe de Césarée, « Le mal était trop grand pour qu'on puisse
y remédier par une simple lettre, et l'aigreur des disputes
augmenta et se répandit dans toutes les provinces
orientales. »[9] L'échec de la tentative de conciliation mena ainsi
à la nécessité de réunir un concile afin de rétablir la paix
religieuse dans l'empire[Note 5].
Participants

Article détaillé : Liste des évêques présents au premier concile


de Nicée.
Le nombre des évêques qui participèrent au concile varie selon
les sources anciennes. Dans sa Vita Constantini, Eusèbe de
Césarée, qui était présent au concile, parle de plus de 250
participants[10]. Eustathe d'Antioche, dans un fragment préservé
par Théodoret de Cyr[7], évoque près de 270 participants, tout
en convenant qu'il ne connaît pas le nombre exact et qu'il ne
s'est pas soucié de le déterminer lors du concile. Quant à
Athanase d'Alexandrie, il propose un nombre équivalant tantôt à
plus ou moins 300[11], tantôt à 318[12]. Ce dernier nombre
connut un certain succès dans l'historiographie religieuse. Par un
verset de la Genèse (14:14), Hilaire de Poitiers le rattachait aux
serviteurs d'Abraham[13], et Ambroise de Milan voyait en lui le
signe du nom et de la passion de Jésus-Christ[14]. Il s'imposa
dans la tradition pour sa valeur symbolique[15].
Il existe plusieurs listes des signataires des actes du concile en
grec, en latin, en syriaque, en copte, en arménien et en arabe,
qui varient dans les détails voire dans le nom des
participants[16]. Néanmoins aucune de celle-ci n'atteint le
nombre de 318 et il a fallu attendre les travaux de Ernst
Honnigmann publiés en 1939 pour rechercher la liste originale
des évêques présents au concile : le nombre devait se situer en
fait entre 200 et 250[16]. Le savant allemand a établi une liste de
199 noms qui ont authentiquement fait partie de la liste
originale, dont il a exclu deux évêques ariens de Libye parfois
présents dans certaines listes : Secundus de Ptolémaïs et
Secundus de Teuchira[16].
Nature œcuménique du concile

Cela signifie qu'il réunissait toutes les Églises. En effet, chaque


patriarcat était indépendant et disposait de son propre
magistère, de sorte qu'un excommunié dans un patriarcat
pouvait faire lever son excommunication dans le patriarcat
voisin (ce qui ne manquait pas de se faire). Le concile de Nicée
est considéré comme le premier concile œcuménique bien qu'il
ne s'agisse pas du premier concile à proprement parler.
Cependant, les précédents conciles réunissaient un nombre bien
plus restreint d'évêques, venant de régions moins éloignées les
unes des autres. C'est ainsi que les synodes de Rome et d'Arles
réunis respectivement en 312 et 314 avaient tenté de régler les
litiges provenant de la crise donatiste, et qu'un autre synode
réuni à Antioche en 324-325 tenta de réaliser ce qui le fut à
Nicée en 325[17].
Problème soulevé par l'arianisme et résultats
du concile

Constantin convoqua le concile de Nicée en vue de trancher la


question épineuse soulevée par le prêtre Arius d'Alexandrie qui
affirmait que le Christ a été créé par le Père à partir du néant,
puis parla d'une génération du Fils par le Père qu'il assimilait
toujours à une création. Condamné à Alexandrie par son évêque
Alexandre, Arius trouva cependant en Orient deux défenseurs,
Eusèbe de Nicomédie et Eusèbe de Césarée qui ne partageaient
pas pour autant le subordinatianisme radical d'Arius. Les
délibérations furent longues et laborieuses. Les sympathisants
d'Arius s'exprimèrent par une formule de foi présentée sans
doute par Eusèbe de Nicomédie qui fut rejetée. Puis Eusèbe de
Césarée présenta la sienne pour aider les pères conciliaires à
trouver une formule de foi consensuelle. Lors des délibérations
conciliaires, les rares partisans d'Arius furent battus par la
coalition des Origéniens modérés, à la tête desquels se
trouvaient l'évêque Alexandre et son diacre Athanase qui lui
succédera à sa mort, et des monarchiens asiatiques qui
suivaient Marcel d'Ancyre et Eustathe d'Antioche. On imposa une
formule de foi dans laquelle les propositions ariennes furent
condamnées[18].
Nous sont parvenus, outre la profession de foi dite symbole de
Nicée :

les anathèmes condamnant l'enseignement d'Arius qui y sont


annexés ;
vingt canons portant sur la structure de l'Église (canons 4 et
16) sur le clergé (canons 1, 2, 3, 9, 10 et 17), sur la pénitence
publique (canons 11-14), la réadmission des schismatiques et
des hérétiques (canon 19) et enfin les prescriptions liturgiques
(canons 18 et 20), dont une fixait la date de la célébration de
Pâques suivant l'usage romain et alexandrin au dimanche
immédiatement postérieur au 14 nisân)[19] ;
une liste nominative de participants.
Au terme des débats, seuls Arius et deux évêques, Second de
Ptolémaïs et Théonas de Marmarique, refusèrent de signer la
confession de foi adoptée et furent déposés, excommuniés et
exilés en Illyrie. Eusèbe de Nicomédie fut exilé trois mois plus
tard[20].
Le symbole de Nicée
Cette confession de foi adoptée au concile de Nicée est la
suivante :
Texte grec[21] Traduction française[22].
Πιστεύομεν εἰς ἕνα Θεὸν Πατέρα παντοκράτορα Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant,
πάντων ὁρατῶν τε καὶ ἀοράτων ποιητήν· créateur de tous les êtres visibles et invisibles.
καὶ εἰς ἕνα Κύριον Ἰησοῦν Χριστὸν Et en un seul Seigneur Jésus-Christ,
τὸν Υἱὸν τοῦ Θεοῦ, Fils unique de Dieu,
γεννηθέντα ἐκ τοῦ Πατρὸς μονογενῆ né du Père,
τουτέστιν ἐκ τῆς οὐσίας τοῦ Πατρος c’est-à-dire de la substance du Père,
Θεὸν ἐκ Θεοῦ, Dieu de Dieu,
Φῶς ἐκ Φωτός, lumière de lumière,
Θεὸν ἀληθινὸν ἐκ Θεοῦ ἀληθινοῦ, vrai Dieu de vrai Dieu ;
γεννηθέντα, οὐ ποιηθέντα, engendré, et non fait,
ὁμοούσιον τῷ Πατρί, consubstantiel au Père,
δι’ οὗ τὰ πάντα ἐγένετο par qui a été fait tout ce qui est
τά τε ἐν τῷ οὐρανῷ καὶ τὰ ἐν τῇ γῇ, au ciel et sur la terre ;
τὸν δι’ ἡμᾶς τοὺς ἀνθρώπους, qui pour nous, hommes,
καὶ διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν, et pour notre salut
κατελθόντα, est descendu,
καὶ σαρκωθέντα, s’est incarné
καὶ ἐνανθρωπήσαντα, et s’est fait homme ;
παθόντα, a souffert,
καὶ ἀναστάντα τῇ τρίτῃ ἡμέρᾳ, est ressuscité le troisième jour,
ἀνελθόντα εἰς τοὺς οὐρανούς, est monté aux cieux,
ἐρχόμενον κρῖναι ζῶντας καὶ νεκρούς. et viendra de nouveau juger les vivants et les morts.
καὶ εἰς τὸ Ἅγιον Πνεῦμα. Et au Saint-Esprit.
Τοὺς δὲ λέγοντας Ἦν ποτε ὅτε οὐκ ἦν, Ceux qui disent : « il y a un temps où il n’était pas,
καὶ Πρὶν γεννηθῆναι οὐκ ἦν, avant de naître, il n’était pas ;
καὶ ὅτι Ἐξ οὐκ ὄντων εγένετο, il a été fait comme les êtres tirés du néant ;
ἢ Ἐξ ἑτέρας ὑποστάσεως ἢ οὐσιάς φάσκοντας εἶναι il est d’une substance (hypostasis), d’une essence (ousia) différente,
ἢ κτιστόν il a été créé ;
ἢ τρεπτόν le Fils de Dieu est muable
ἢ ἀλλοιωτὸν τὸν Υἱὸν τοῦ Θεοῦ, et sujet au changement »,
τούτους ἀναθεματίζει ἡ ἁγία καθολικὴ καὶ ἀποστολικὴ ἐκκλησία. l’Église catholique et apostolique les anathématise.

Seule l'Église arménienne orthodoxe utilise encore aujourd’hui


l'anathème sus-cité, après le chant du Symbole de foi. Cette
confession sera complétée au concile de Constantinople en 381,
pour devenir le « symbole de Nicée-Constantinople ».

Icône du premier concile de Nicée


(fêté le dimanche après l'Ascension).
Au premier plan, l'évêque saint
Spyridon s'exprime devant le concile
et confond Arius. Derrière lui, préside
à gauche (à droite de l'autel) le
représentant de l'évêque de Rome,
et en seconde place, à droite, la
puissance invitante, l'empereur
Constantin.

Lettres synodales
Nous sont également parvenues deux lettres à l'Église
d'Alexandrie : la lettre de concile dite Lettre synodale à l'Église
d'Alexandrie et celle de l'empereur Constantin dite Lettre
encyclique aux Églises. Elles nous apprennent que le concile a
statué sur les Méléciens ainsi que sur la date de Pâques.
La lettre synodale spécifie :
« Nous vous avertissons aussi que le différend touchant le
jour auquel la fête de Pâque doit être célébrée a été
heureusement terminé par le secours de vos prières, et que
tous nos frères qui sont en Orient, et qui célébraient
autrefois la fête de Pâque le même jour que les Juifs, la
célébreront à l'avenir le même jour que les Romains, et que
les autres qui la célèbrent de tout temps avec nous[23]. »
Constantin, dans sa Lettre aux Églises, écrit notamment :
« La question touchant la fête de Pâque y ayant été agitée,
tous sont demeurés d'accord d'un commun consentement
de la célébrer le même jour… Tous ont jugé que c'était une
chose indigne, de suivre en ce point la coutume des Juifs…
Ils sont si fort éloignés de la vérité, même en ce point, qu'ils
célèbrent deux fois la fête de Pâque en une année…
Embrassez donc volontairement l'usage, qui est établi à
Rome, en Italie, en Afrique, en Égypte, en Espagne, en
Gaule, en Angleterre, en Achaïe, dans le Diocèse d'Asie et de
Pont, et en Cilicie[23]. »
Formellement, le mode de calcul de la date unique n'est pas
précisé.
Un demi-siècle de controverses trinitaires

Article détaillé : Arianisme.


D'après Jean Daniélou : « ce n'est pas sans hésitation ni
réticence que beaucoup d'évêques orientaux avaient accepté la
notion de consubstantiel d'usage normal en occident et officiel
en Égypte depuis le coup de semonce du pape Denys à Denys
d'Alexandrie ». Attachés à la doctrine des trois hypostases
d'Origène concernant le Père, le Fils et l'Esprit, ils percevaient
dans le terme « consubstantiel » des relents de matérialisme,
mais aussi de sabellianisme tendant à dissoudre la personne du
Fils en celle du Père. La majorité des évêques orientaux fit alors
front contre le mot « consubstantiel » taxé d'hérésie ; ils finirent
par convaincre l'empereur Constantin qui, trois ans après la
clôture du concile, devint, jusqu'à sa mort, un adversaire de la
décision du credo[24].
Par ailleurs, et venant renforcer les craintes de sabellianisme,
comme l'a observé Simonetti, la polysémie du terme ousia
assimilé à celui d'hypostasis intervenant dans le omoousios
pouvait certes signifier que le Fils est de même essence que le
Père, mais aussi que le Fils est de la même hypostase que le
Père (puisque le credo identifiait ousia, c'est-à-dire essence, et
hypostasis, signifiant certes chez les occidentaux la notion de
substance, mais aussi chez les orientaux celle de personne). Or
ce second point de vue était contraire à la doctrine des trois
hypostases (personnes) trinitaires prépondérantes en Orient
depuis Origène[25].
C'est pourquoi un grand nombre d'évêques orientaux se
sentirent insatisfaits de la formule de Nicée, imposée
initialement par l'autorité impériale. La contestation s'organisa,
soutenue alors par Constantin autour d'Eusèbe de Nicomédie
favorable à l'arianisme, et qui était son ami, et aussi d'Eusèbe de
Césarée qui était favorable à la doctrine des trois hypostases.
Elle fut attisée par l'arrivée au pouvoir des successeurs directs
de Constantin, dont Constance II[26], favorables à l'arianisme.
Elle se poursuivra dans la confusion pendant plus de cinquante
ans.
Cependant, un courant se développa tendant à une conciliation
entre les homoousiens de tendance arianisante soutenue par les
empereurs et les partisans homoousiens du « de même
substance » des défenseurs du credo de Nicée dirigés et
encouragés par Athanase d'Alexandrie. Ce sera celui des
évêques homeousiens, d'où sortira Mélèce d'Antioche et Basile
de Césarée[27].
Par ailleurs, l'un des grands défenseurs du Credo de Nicée et
ami d'Athanase, Apollinaire de Laodicée, insistant
maladroitement dans les débats post nicéens sur l'homoousios
du Père et du Fils, en vint à diluer l'humanité du Christ dans sa
divinité. Il sera condamné pour hérésie en raison de cet excès
mais certains de ses disciples renforceront sa thèse condamnée,
ce qui sera à l'origine de l'apollinarisme[28] qui jouera un rôle
important lors des débats sur la double nature du Christ au
cours des conciles d'Ephèse et de Chalcédoine[29].
Toujours dans le courant homoousien, lors d'un synode réuni à
Alexandrie en 362 par Athanase, fut proclamée l'égalité du
Saint-Esprit avec le Père et le Fils, tous deux consubstantiels, ce
qui prolongeait le credo du concile de Nicée dans la direction de
ce qui sera le concile de Constantinople[30].
En 380, l'édit de Thessalonique, commandé par Théodose Ier
pour résoudre la situation particulière de Constantinople,
comporte en son préambule la première définition positive de ce
qu’un empereur romain chrétien considère comme l'orthodoxie
religieuse[31] ; si elle ne contient aucune référence explicite à la
formule de Nicée, cette brève formule de foi présentée dans
l'édit affirme néanmoins clairement l'égale divinité des trois
personnes divines, exposant sans détour la position doctrinale
nicéenne de Théodose[32]. L'année suivante le premier concile de
Constantinople convoqué à la demande de l'empereur, ne
réunissant que des évêques orientaux, établit un symbole de foi
désigné sous le nom de symbole de Nicée-Constantinople qui
complète le symbole de foi proclamé à Nicée.
Notes et références

Notes
1. En effet, les Églises des deux conciles ne reconnaissent,
comme œcuméniques, que le premier concile de Nicée et
celui de Constantinople. Les Églises des trois conciles
reconnaissent le concile d'Éphèse (431) comme troisième
concile œcuménique. Les Églises des sept conciles qui
reconnaissent comme œcuméniques quatre autres conciles :
le concile de Chalcédoine (451), les deuxième (553) et
troisième (680-681) conciles de Constantinople et le second
concile de Nicée (787).
2. L'on s’est parfois interrogé sur l’authenticité de cette lettre et
sur les possibles influences ayant dicté sa rédaction et sa
transmission. Plus récemment, il fut supposé qu'elle fût écrite
dans des circonstances autres que celles décrites par
Eusèbe. Se basant sur l'étude philologique de cette lettre,
S.G. Hall a ainsi tenté de montrer qu'elle fut écrite à
l'occasion d'un synode tenu à Antioche en 325. « It is
possible that Constantine's letter was addressed to the
episcopal synod at Antioch which Ossius superintended, the
proceedings of which are reported in a surviving Syriac
letter. If so, one can see why Eusebius distorts its true
destination. That synod was not one he cared to remember :
he was perhaps the chief of the three bishops
excommunicated on that occasion for their support of Arius.
He regards the synod as just one of the many controversial
meetings which were held in the wake of Licinius' defeat. »
Cf S. G. Hall, « Some constantinian documents in the "Vita
Constantini" », dans S.N.C. Lieu et D. Montserrat (dir.),
Constantine. History, historiography and legend, Londres-
New York, 1998, p. 86-103, esp. p. 91 sv.
3. Dans un récent article, B. H. Warmington a néanmoins
proposé de l'identifier au notaire impérial Marianus dont
Sozomène (I, 26) et les Kephelaia d'Eusèbe (IV, 44) font
mention. L'étude et la comparaison phraséologique d'Eusèbe
permet à l'auteur de confondre l'émissaire dépêché en
Égypte (II, 63 et 73) et au synode de Tyre (IV, 44) en une
seule et même personne, et d'établir qu'il fut laïc plutôt
qu'évêque. « It is necessary therefore to reject the widely
accepted identification of this person as Ossius. There is no
reason to believe that Socrates, who had the Life in front of
him when writing of these events, had any additional
information other than rumour or oral tradition. Another
church historian, Theodoretus, writing in the same decade
and likewise dependent on Eusebius, knows nothing of
Ossius, and merely interprets the Eusebian passage to mean
someone highly reputed for his shrewdness using entirely
different language when he later had occasion to mention
Ossius. » Cfr. B.H. Warmington, « The sources of some
constantinian documents in Eusebius' Ecclesiastical History
and Life of Constantine », dans E. A. Livingstone (dir.),
Studia Patristica. XVIII, Papers of the Ninth International
Conference on Patristic Studies, Oxford, 1983, Kalamazoo,
Cistercian Publications, 1985, p. 93-98, esp. p. 96 sv.
4. D'après Philostorge (Histoire ecclésiastique, I, 7), historien de
tendance arienne dont il ne reste que des fragments, une
entente fut trouvée entre Alexandre d'Alexandrie et Ossius de
Cordoue pour excommunier Arius (prêtre) et promulguer la
consubstantialité du Fils avec le Père par décret conciliaire.
Quelques informations éparses trouvées dans l'œuvre
d'Athanase d'Alexandrie (Apologia contra Arianos, 74 et 76)
permettent également d’évoquer un synode tenu à
Alexandrie en 324, en présence d'Ossius de Cordoue, pour
condamner la secte bien obscure des Colluthiens. Les
sources ne vont pas plus loin et permettent difficilement
d'établir les faits.
5. Au témoignage de Rufin d'Aquilée (Histoire ecclésiastique, X,
1), l'empereur prit cette décision ex sacerdotum sententia
(conformément à l'avis des ecclésiastiques). D'autres sources
supposent une influence d'Alexandre d'Alexandrie (Épiphane
de Salamine, Panarion, LXVIII, 4.) ou d'Ossius de Cordoue
(Sulpice Sévère, Historia sacra, II, 50) dans la réunion du
concile, auquel cas un rapprochement pourrait être fait avec
le fragment de Philostorge précédemment cité.

Références
1. Ephrem Boularand, L'hérésie d'Arius ou la foi de Nicée, Paris
VI, Letouzey et Ané, 1972, p. 192.
2. Henri-Irénée Marrou, op. 1 cité.
3. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, II, 61.
4. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, II, 62.
5. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, II, 63.
6. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, II, 64-72. Socrate le
Scolastique la rapporte partiellement dans son Histoire
ecclésiastique, I, 7.
7. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, I, 7.
8. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, I, 16.
9. Eusèbe de Césarée, Vie de Constantin, II, 73.
10. Vita Constantini III, 8.
11. Decretis, II, 3. Voir aussi Historia Arianorum ad Monachos,
LXVI.
12. Ad Afros Epistula Synodica 2. Voir aussi Epistola ad
Jovianum in Théodoret de Cyr, Historia Ecclesiastica, IV, 3.
13. De Synodis, 86.
14. De Fide, I, 18.
15. Entre autres, Hilaire de Poitiers, De Synodis, 86 ; Ambroise
de Milan, De Fide I 1, 18 ; Rufin d'Aquilée, Historia
Ecclesiastica, X, 1 ; Théodoret de Cyr, Historia Ecclesiastica,
I, 6, 10 ; Epiphane de Salamine, Panarion, LXIX, 11, etc.
16. Mladjov 2021, p. 368-369.
17. Dictionnaire Encyclopédique du Christianisme Ancien, Vol II,
Paris, Cerf, 1990, p. 1745.
18. M. simonetti, in Dictionnaire encyclopédique du
christianisme. Vol I. Chapitre : Arius et l'Arianisme., Paris,
Cerf, 1990, p. 239-240.
19. Kannengiesser, in Dictionnaire encyclopédique du
Christianisme ancien Vo II, Paris, Cerf, 1990, p. 1746.
20. Kannengiesser, in Dictionnaire encyclopédique du
christianisme ancien. Vol II. Chapitre Concile de Nicée., Paris,
Cerf, 1983, p. 1745.
21. Creed of Nicaea 325 – Greek and Latin Text with
(en) «
English translation (https://www.earlychurchtexts.com/publi
c/creed_of_nicaea_325.htm) [archive] », sur
earlychurchtexts.com.
22. Abbé Guyot, La Somme des Conciles généraux et
particuliers, t. I, 1869, 2e éd. (lire en ligne (https://fr.wikisourc
e.org/wiki/Symbole_de_Nic%C3%A9e_(%C3%A9d._Guyo
t)) [archive]), p. 80-81.
23. Socrate, Histoire ecclésiastique, L. I, chap. 9.
24. Jean Daniélou, in Nouvelle histoire de l'Eglise, Vol I, Chapitre
Les péripéties de la crise arienne., Paris, Seuil, 1963, p. 295.
25. M. Simonetta, In Dictionnaire encyclopédique du
Christianisme Ancien. Vol I . Chapitre Arius et Arianisme,
Paris, Cerf, 1990, p. 240.
26. Dictionnaire encyclopédique du Christianisme Ancien, Vol. I.,
Paris, Cerf, 1990, p. 542-543.
27. M. Simonetta, in Dictionnaire encyclopédique du
christianisme. Vol I. Article Homeousiens, Paris, Cerf, 1990,
p. 1186-1187.
28. Kannengiesser, in Dictionnaire encyclopédique du
Christiannisme ancien. Vol I. Chapitre Apollinaire de
Laodicée, Paris, Cerf, 1990, p. 187
29. Henri Marrou, in Nouvelle Histoire de l'Eglise. Vol I., Paris,
Seuil, 1963, p. 387-396.
30. Kannengiesser, in Dictionnaire encyclopédique du
christianisme ancien. Constantinople. Les conciles, Paris,
Cerf, 1990, p. 554.
31. (en) R. Malcolm Errington, Roman imperial policy from Julian
to Theodosius, The University of North Carolina Press, 2006
(ISBN 978-0-8078-3038-3, lire en ligne (https://books.googl
e.com/books?id=HYYuxKiU6AcC&printsec=frontcove
r) [archive]), p. 217
32. Pierre Maraval, Théodose le Grand : Le pouvoir et la foi,
Paris, Arthème Fayard, 2009 (ISBN 978-2-286-06050-3),
p. 108.
Voir aussi

Bibliographie
Heinrich Gelzer, Heinrich Hilgenfeld et Otto Cuntz , Patrum
(de)

Nicænorum nomina latine, graece, coptice, syriace, arabice,


armeniace : Scriptores sacri et profani 2 , Leipzig, Teubner,
coll. « Bibliotheca scriptorum graecorum et romanorum
Teubneriana », 1898, LXXIV-266 p. (lire en ligne (https://archiv
e.org/details/patrumnicaenoru00cuntgoog/page/n6/mode/2u
p) [archive]), compte-rendu par Louis Petit, « H. Gelzer, H.
Hilgenfeld, O. Cuntz. — Patrum Nicaenorum nomina latine,
graece, coptice, syriace, arabice, armeniace, sociata opera
ediderunt. Bibliotheca Teubneriana, scriptores sacri et
profani », Échos de l'Orient, vol. 3, no 1,‎1899, p. 57-59 (lire en
ligne (https://www.persee.fr/doc/rebyz_1146-9447_1899_num_
3_1_3251_t1_0057_0000_5) [archive])
Heinrich Gelzer, Heinrich Hilgenfeld et Otto Cuntz, Sedes
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(ISBN 978-1-108-61746-8), p. 368-375
Articles connexes
Arianisme
Christologie
Histoire de la papauté
Trinité chrétienne
Unitarisme
Conciles pré-œcuméniques de l'Église primitive (en)

Liens externes
Canons du concile (http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/
droit%20canon/canons1erconcileFR.htm) [archive].
Profession de foi et canons (http://www.papalencyclicals.ne
(en)

t/Councils/ecum01.htm) [archive].
Banques de données, dictionnaires et encyclopédies
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· Tchéquie (http://aut.nkp.cz/xx0095522) ·
WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/viaf-126192090)
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.com/event/Council-of-Ni
caea-Christianity-325) [archive] · Gran Enciclopèdia
Catalana (https://www.enciclopedia.cat/EC-GEC-0045961.xm
l) [archive] · Universalis (https://www.universalis.fr/encyclope
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