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Résumé
Mots- clés
1
Cette recherche a pour but de comparer des résultats, mais pas au sens méthodologique du terme.
Mon but est de faire ressortir certaines tendances, un certain profil.
2
Par infirmières veilleuses, j’entends les infirmières qui travaillent uniquement en horaires de nuit.
3
EMS : établissements médicaux sociaux
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes sans qui ce travail n’aurait pas pu être
élaboré :
A toutes les infirmières qui ont pris du temps pour participer à ma recherche.
Aux responsables des institutions qui m'ont permis d’interroger les infirmières,
en me donnant leurs coordonnées et leurs disponibilités.
A Marie-Noëlle qui m’a donné de précieux conseils. Un grand merci aussi pour
tous ces messages d’encouragement tout au long de mon travail.
A mon ami Gilles, qui m’a encouragé tout au long de l’élaboration de ce travail.
A mes parents, qui ont financés mes études, sans qui je ne serais pas là
aujourd’hui.
A tous mes amis qui m’ont soutenue durant ces deux dernières années.
MERCI !
1. Introduction
Les personnes interrogées pour notre recherche sont des infirmières veilleuses
travaillant dans les EMS et dans les cliniques du Valais romand, qui sont en
couple et qui ont au minimum un enfant.
4
Par « terrain », j’entends mes lieux de stages pratiques.
5
" La recherche qualitative est l’analyse d’un phénomène, d’ordinaire de façon complète et approfondie,
grâce à la collecte de données narratives étoffées dans le cadre d’un devis de recherche souple ".
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI. 2007. P. 17
6
" La recherche exploratoire permet au chercheur de se familiariser avec le sujet à étudier et avec les
situations dans lesquelles tel ou tel phénomène se produit. Elle permet de révéler la complexité du sujet
abordé dès lors de faire l’inventaire des variables pouvant avoir une incidence sur le processus entrepris ".
SPHOEPF, Chris. Section méthodologie et Recherches en soins infirmiers. Module 2808 Mai
2008.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 1
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
1.1 Contexte
Depuis le début de la révolution industrielle, le monde du travail vit une véritable
transformation. L’industrie, et conjointement l’homme, se doivent d’être plus actifs
et plus productifs. C’est donc au cours de la deuxième période de
l’industrialisation que le travail de nuit se développa.7 Selon l’office fédéral de la
statistique, en 2008, 220’000 personnes travaillaient à temps complet de nuit, dont
86'000 femmes.8
Dans le secteur des soins, l’activité de nuit était déjà présente avant la révolution
industrielle. Au début du siècle, la surveillance de nuit était effectuée par des
gardes malades. Ces derniers n’avaient pas de qualifications professionnelles et
devaient veiller sur le sommeil des patients, d’où l’appellation « veilleurs de nuit ».
Au fur et à mesure de l’avancée de la médecine et du développement des soins
techniques, les veilleurs ont gagné en qualifications et sont aujourd’hui des
professionnels diplômés.9
Bien que la loi définisse clairement que le travail de nuit est interdit, il ne l’est pas
dans certaines professions sociaux-médicales, dans la restauration, dans le
domaine de la sécurité, dans certaines usines et dans les boulangeries, où il est
indispensable. Malgré cela, il faut reconnaître que le travail de nuit est nocif pour
la santé et la vie sociale, comme l’attestent Carpentier et Cazamian dans leur
ouvrage.10 L’organisme n’est pas fait pour travailler de nuit et ne s’adapte que très
difficilement à ce genre d’horaires atypiques. De plus, en travaillant de cette
manière, l’infirmière vit en décalage avec sa famille, ses amis et la société en
générale. La principale question à laquelle ce travail aimerait répondre est celle de
l’influence du travail de nuit sur la qualité de vie des infirmières travaillant de cette
manière.
7
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève 1977. 90p. P.5
8
Office fédérale de la statistique. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index.html
9
BETOUT C., CARDI C., MORVANT E., PANNISSIER S.. Le travail de nuit des infirmiers : Effets sur les
conditions de vie, les pratiques professionnelles et la qualité des soins. Synthèse réalisée dans le cadre de la
préparation au Diplôme de chef de projet en ingénierie documentaire. Mai 2007
10
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 2
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
1.3 Motivations
1.3.1 Motivations personnelles
Il y a une autre question qui m’interpelle vraiment : quels sont les aspects positifs
du travail nocturne ? Dans notre profession d’infirmière, nous sommes souvent
11
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p
12
Tentamen : Tentative de suicide
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 3
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confrontées au travail de nuit, c’est pourquoi il est important d’en faire ressortir
également les aspects positifs.13
Lorsque notre cycle du sommeil est inversé pendant des années notre corps en
subit-il les conséquences ? J’aimerais savoir comment une infirmière veilleuse
gère son quotidien, sa famille et sa vie sociale. Les réponses aux questions que je
me pose suscitent en moi un intérêt particulier. J’aurais aimé avoir des statistiques
pour pouvoir répondre à quelques questions (par exemples : combien d’infirmières
travaillent uniquement de nuit dans le RSV14, à quel pourcentage, depuis combien
de temps) Mais après un entretien téléphonique avec une personne travaillant aux
ressources humaines du RSV, je me suis rendue compte qu’aucune statistique ne
pouvait nous être transmise.15
Durant mes stages, j’ai côtoyé plusieurs infirmières qui travaillaient de nuit. Une
d’entre elle avait choisi de travailler de cette manière, et avait un taux d’activité de
60%. Elle était très contente car c’était plus facile pour ses enfants, pour qui elle
n’avait pas besoin de baby-sitter. De plus, l’avantage financier n’était pas
négligeable.
J’ai également collaboré avec une autre infirmière qui faisait uniquement des
nuits, depuis trois ans, à 60%. Pour elle, ce n’était pas un choix mais une
obligation financière. En effet, elle était divorcée avec deux enfants. Cette
13
Une infirmière rencontrée en stage faisait des nuits par plaisir, elle aimait ça. Selon elle, cette manière de
travailler facilitait la vie de famille. Elle trouvait plus facile de ne pas avoir besoin de trouver une garderie
pour sa fille qui ouvrait avant 7h00, d’être présente la journée pour lui faire les repas, etc.
14
RSV : Réseau Santé Valais
15
Entretien téléphonique de 20 min. Notre demande d’accès au dossier concernant les statistiques des
horaires du personnel nous a été refusée.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 4
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Pour certaines personnes, le travail de nuit est un choix. Elles trouvent l’ambiance
plus conviviale car il y a moins de personnel, elles ont plus d’autonomie dans
l’organisation du travail et elles ont une relation différente avec le patient.17 Les
motivations des infirmières à travailler de nuit sont diverses. Elles peuvent être
personnelles, familiales et/ou financières. Les mères de famille diminuent les frais
pour leur(s) enfant(s), car elles n’ont pas besoin de les faire garder la journée.
Elles ont également plus de temps pour elles la journée, pour s’occuper des
tâches ménagères ou autres. De plus, comme cité auparavant, elles ont un salaire
plus élevé18 qu’une infirmière de jour.19 Cependant, les infirmières veilleuses n’ont
pas toujours choisi cette méthode de travail, car ce sont parfois des conditions
d’institutions en début de carrière professionnelle.20
16
Ces témoignages ressortent de ma curiosité en stage et ne sont pas des entretiens exploratoires.
17
PERRAUT SOLIVERES A. L’infirmière et la nuit. Sciences humaines Juin 2003. N° 139. 4p
18
Les infirmières veilleuses ont une majoration salariale de 6.- par heure, de 23h à 6h.
19
CHARLES E. Dossier Infirmières de nuit : la face cachée des hôpitaux. Revue de l’infirmière Juin 2000.
Supplément au n° 61. P. 5-9
20
MATTOUT G. Les 35 heures de nuit : serpent de mer réalité virtuelle ? Gestions hospitalières. Janvier
1996. N° 252. 6p
21
LUTUMBA NTETU A, OUELLET J, TREMBLAY M-J. Au secours des infirmières de nuit. L’infirmière
canadienne. Septembre 1994. p.40-43
22
DIEBE M. Travailler de nuit. L’infirmière magazine. Juillet-août 2006. N° 218. P. 52-53
23
PERRAUT SOLIVERES A. L’infirmière et la nuit. Sciences humaines. Juin 2003. N° 139. 4p
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 5
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
calme et propice aux échanges pendant les horaires de nuit que de jour, ainsi que
la solidarité entre infirmières.24 25
Une question qui m’intéresse également est celle du pourcentage. Dans les
lectures que j’ai faites, les auteurs parlent d’une multitude de répercussions
engendrées par le travail de nuit, mais ils ne stipulent pas à partir de quel
pourcentage de travail surviennent ces effets négatifs. Y aurait-il un pourcentage
au-delà duquel les effets néfastes seraient plus présents, plus importants ou
même dangereux ? Cette question deviendra par la suite l’une de nos hypothèses.
24
Ibidem
25
COMMARE V, SIGNORINI F. Mieux vivre la nuit à l’hôpital. Mémoire pour l’obtention du diplôme de
l’Institut de Formation des Cadres de Santé. Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. 1999. 58p
26
Référentiel de compétences Bachelor HES-SO. Annexe 1
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 6
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Elaborant ma première recherche, je m’appuie tout au long de mon travail sur les
principes méthodologiques et sur les conseils reçus pendant les cours de Madame
Chris Schoepf, ainsi que sur le l’ouvrage Méthode de recherche en sciences
infirmières.28 Le travail Bachelor me permet de développer la pratique infirmière
en permettant de mieux la comprendre. Lors de nos cours théoriques nous
n’avons jamais abordé le sujet du travail de nuit, alors que chacune d’entre nous y
27
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI, 2007. P.93
28
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI, 2007.
Dans le milieu médical tout évolue très vite et il est indispensable, pour faire ce
métier, de connaître les nouvelles technologies et d’intégrer les nouvelles
connaissances. Pour pouvoir exercer ma profession de manière autonome, je me
dois d’être réflexive, donc de me poser la question suivante: quelle est la meilleure
manière pour moi de travailler ? Quand j’aurai la réponse à cette question, je
pourrai envisager au mieux ma future vie professionnelle et travailler de manière
efficace et autonome. En faisant mon travail Bachelor, je vais accroître mes
connaissances du travail de nuit et être ainsi en mesure d’éviter certaines
répercussions néfastes.
Il est indispensable, dans la profession d’infirmière, d’être bien avec soi même
pour pouvoir soigner les autres de manière optimale. Il est important que nous
conservions notre santé afin d’être des professionnels efficaces. Cette
compétence va être acquise dans mon travail de Bachelor afin en comprenant et
en proposant des solutions aux nuisances que pourrait engendrer le travail de
nuit.
Analyser mes huit entretiens, en parallèle avec ceux de Tania et comparer les
répercussions sur les infirmières qui travaillent de nuit à 60% et plus avec celles
qui travaillent à un plus faible pourcentage, soit en dessous de 60%. En faire
ressortir les différences et les similitudes. Cette analyse va nous permettre de
définir le pourcentage à partir duquel des répercussions apparaissent.
29
Objectifs spécifiques de la recherche élaborés à l’aide de la taxonomie de Benjamin Bloom.
http://www.erudium.polymtl.ca/html-fra/education/education4d.php
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 9
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2. Problématique
2.1 Législation du travail de nuit
La loi stipule que : « L’employé-e occupé-e à un service du soir, de nuit, du
dimanche ou de jours fériés perçoit une indemnité (art.23a.1). Les jeunes en
dessous de 18 ans révolus ne peuvent être occupés au service ou au piquet de
nuit, ainsi que, à leur demande, les personnes de plus de 55 ans (art. 23a.2)».30
« Durant les huit semaines qui précèdent l’accouchement, il y a interdiction
d’occuper une femme enceinte entre 20h00 et 06h00».31 « Est réputé travail du
soir, le travail effectué entre 20h00 et 23h00 et travail de nuit celui effectué entre
23h00 et 06h00 (art. 23a.3). L’indemnité pour le travail de nuit s’élève à Fr. 6.00
heure32 et est non cumulable avec les indemnités de dimanche, jours fériés et
piquet et vise versa (art.23a.4-art.23a.5)».33
La loi stipule également que le travailleur de nuit, qui est occupé pendant plus de
25 nuits par an, a droit à un examen médical préventif qui vise à évaluer les
principaux problèmes de santé liés à son travail et à y trouver des solutions.34 « Le
travailleur de moins de 45 ans peut faire valoir ce droit tous les deux ans et
chaque année à partir de 45 ans».35
Selon la loi, le travail de nuit est interdit, mais des dérogations ont été accordées,
entre autre, dans le milieu de la santé. Le RSV a également obtenu des
dérogations temporaires permettant de travailler en douze heures, de nuit.36
30
SCIV, SSP/VPOD, SYNA. Convention collective de travail, Réseau Santé Valais, 2007-2009, [en ligne].
Adresse URL :
http://www.rsv-gnw.ch/fr/portrait/emploi/social/Documents/cct2007_2009.pdf
31
Ibidem
32 er
A partir du 1 juillet 2009, auparavant cette rémunération s’élevait à 5.50.- par heure.
33
SCIV, SSP/VPOD, SYNA. Convention collective de travail, Réseau Santé Valais, 2007-2009, [en ligne].
Adresse URL :
http://www.rsv-gnw.ch/fr/portrait/emploi/social/Documents/cct2007_2009.pdf
34
Propos de Monsieur Glassey Stéphane, adjoint administratif au service de la protection des travailleurs.
Entretien de 50 minutes le 9.10.2009.
35
SCIV, SSP/VPOD, SYNA. Convention collective de travail, Réseau Santé Valais, 2007-2009, [en ligne].
Adresse URL :
http://www.rsv-gnw.ch/fr/portrait/emploi/social/Documents/cct2007_2009.pdf
36
Propos de Monsieur Zufferey Bertrand, secrétaire général aux syndicats chrétiens à Sion. Entretien de 45
minutes, mars 2009.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 10
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Supprimer le travail de nuit dans les hôpitaux est inconcevable. Les patients
demandent des soins 24h sur 24. Selon nos observations, certaines institutions,
principalement les EMS, travaillent essentiellement avec des infirmières
veilleuses. Les hôpitaux du RSV, eux, au contraire, travaillent essentiellement
avec des équipes qui travaillent en rotations nuits-jours.37 Ces observations ont
été confirmées par M. Glassey38.
Nous avons interrogé M. Glassey sur son rôle en tant qu’adjoint administratif au
service de la protection des travailleurs. Le rôle de l’office fédéral de la protection
des travailleurs est de faire respecter la loi sur le travail, dans le but de limiter le
travail permanent de nuit et de favoriser le travail alternant jours/nuits. L’office
fédéral s’assure également que les veilleuses de moins de 45 ans, bénéficient
d’un contrôle médical (obligatoire) une fois chaque deux ans, et annuel pour celles
de 45 ans et plus. Lors des inspections dans les différents établissements de
soins, M. Glassey contrôle que les infirmières de nuit aient un endroit calme pour
se reposer, avec des fauteuils, car, comme la loi l’indique, elles devraient se
reposer 4 heures par nuit. Elles devraient également avoir un endroit pour
manger, où elles peuvent faire chauffer leur repas, s’asseoir, etc.
En résumé, les trois éléments importants que l’office fédéral contrôle dans les
établissements sont :
37
Etant donné que nous n’avons pas pu obtenir de statistiques précises, ce sont les résultats de nos
observations lors de nos stages dans le RSV et les dires des praticiennes que nous connaissons qui exercent
dans les EMS.
38
Adjoint administratif au service de la protection des travailleurs.
Dans notre profession, le travail de nuit est impératif, même si notre organisme
n’est pas conçu pour le travail nocturne. Le corps ne s’habitue pas au changement
de rythme, car il n’est pas fait pour inverser le fonctionnement du rythme
biologique. Les effets biologiques causés par le travail de nuit engendrent une
cascade de perturbations, comme des répercussions psychologiques et sociales.
« Il n’y aurait pas d’adaptation ou d’accoutumance mais une intolérance
progressive au travail de nuit ».39
39
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.36
40
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p
41
BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL, Genève. Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail.
Volume II. Les risques professionnels. Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Chapitre 43. P.
34.20
42
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p
43
Les troubles qui seront développés dans le cadre théorique sont : le sommeil et ses troubles, et la fatigue.
Les troubles qui seront développé en annexe seront en autre les troubles biologiques que nous avons choisi
de ne pas développé dans notre travail. Il nous était impossible, par manque de temps, de tous les
présentés dans notre recherche et de tous les explorer à travers notre échantillon d’infirmières.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 12
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1981) ».44 En effet, en travaillant de nuit, des effets négatifs sont souvent
observés, au niveau de la vie familiale. « Ces effets négatifs dépendraient de
plusieurs critères tels que le sexe, l’âge, la situation matrimoniale et la composition
de la famille, etc ».45
Le travail de nuit engendre des répercussions sur tous les membres de la famille :
le travailleur lui-même, le conjoint et les enfants. Ce genre d’horaires influence
autant le côté familial pur, c’est-à-dire les relations avec le conjoint et les enfants,
que le côté organisationnel, c’est-à-dire la répartition des rôles de chacun et la
répartition des tâches de la vie quotidienne. La vie de famille est réglée par
rapport au travailleur de nuit et à ses habitudes. Le travailleur de nuit peut vivre de
plusieurs manières au sein de sa famille :
La principale difficulté, dans ces trois cas, est le sommeil du travailleur. En effet, la
dynamique familiale (les activités du reste de la famille, les repas, les tâches
domestiques, le rythme de vie, etc.) évoluent autour de la période de repos. Cette
période est souvent le centre d’un conflit familial ou de tensions. A cause de la
fatigue, la communication conjugale peut se faire rare et difficile.
De plus, la journée, le sommeil est de moins bonne qualité que la nuit. Les bruits,
les travaux, la circulation, les enfants qui rentrent dîner, sont autant de stimuli
extérieurs qui souvent interrompent le sommeil. Toute la famille doit alors
s’adapter aux horaires de nuit du travailleur. Par exemple, les enfants ne doivent
pas faire de bruits lorsque la maman dort la journée et le conjoint ne peut pas
effectuer de tâches ménagères bruyantes. Ces éléments peuvent être une source
44
Stein, 1963 ; Mott et coll. 1965 ; Tasto et coll. 1978 ; Gadbois. 1981. In BUREAU INTERNATIONNAL DU
TRAVAIL, Genève. Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail. Volume II. Les risques professionnels.
Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Chapitre 43. P.34.20
45
Ibidem
46
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 46-47
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 13
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Lorsque l’infirmière termine sa série de nuits, il lui faut parfois quelques jours de
récupération pendant lesquels elle se repose et n’est donc pas forcément apte à
pratiquer une activité de loisir avec sa famille. Le travail de nuit peut aussi avoir
des répercussions sur la vie sociale du travailleur. C’est le point que nous allons
aborder dans le chapitre suivant.
47
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.47-48
48
MAASEN, 1981 ; DIEKMANN, Ernst et NACHREINER, 1981. In BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL,
Genève. Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail. Volume II. Les risques professionnels. Etablie
sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Chapitre 43. P.34.20
49
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 47
50
BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL, Genève. Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail.
Volume II. Les risques professionnels. Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Chapitre 43.
ème
P.34.20 2 source.
51
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 52-53
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Le fait de travailler de nuit peut engendrer un isolement social car ces personnes
prennent l’habitude d’être seules et autonomes, et s’éloignent de plus en plus de
leurs amis et de leur famille. Elles supportent alors de moins en moins la présence
d’autrui et s’isolent. Dans l’ouvrage de Carpentier et Cazamian on parle même de
« mort sociale ».52
Malgré tout cela, le travail de nuit comprend heureusement des aspects positifs.
La solidarité serait plus présente avec les infirmières des services voisins, que
pendant la journée.
52
Ibidem p. 50
53
Ibidem p. 53
54
Propos de Madame Mathier Irma, professeure et infirmière à la HES-SO Valais, domaine Santé/Social et
ancienne infirmière de nuit.
55
Médecine du Travail du Personnel Hospitalier, Travail de nuit, [en ligne]. Adresse URL :
http://www.mtph.org/index.php?page=travail-de-nuit
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La qualité de vie est propre à chacun, et chaque individu ressent des besoins
différents. La qualité de vie est subjective et chaque personne a ses critères
personnels pour en juger. Toutefois, toutes les répercussions que nous venons de
voir peuvent influencer, à différents niveaux, la qualité de vie des infirmières. Cette
problématique se trouve au centre de ce travail de recherche.
2.7 Hypothèses
Afin de répondre à notre question de manière provisoire, nous avons posé
l’hypothèse suivante :
Nous supposons qu’en diminuant son taux de travail, une infirmière veilleuse
augmenterait son niveau de qualité de vie socio-familiale. Par contre, en
augmentant son pourcentage de travail, elle diminuerait ainsi son niveau de
qualité de vie socio-familiale. Nous voulons donc analyser si le pourcentage de
travail influence la qualité de vie des infirmières.
56
Barton et coll., 1993. In BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL, Genève. Encyclopédie de la sécurité et de
la santé au travail. Volume II. Les risques professionnels. Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman.
Chapitre 43. P.34.20
57
Par influences nous entendons, toutes les actions, les activités, les ressources qui peuvent modifiés la
qualité de vie.
58
Qualité de vie : Perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et
du système de valeurs dans lequel il vit et en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses
inquiétudes. WHO, 1993. Traduction libre de l’anglais en français. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.who.int/mental_health/media/68.pdf
59
Nous entendons par équilibre socio-familial la gestion de l’organisation familiale, des enfants, des repas,
des hobbys de chaque membre de la famille, la participation du conjoint, les activités sportives entre amis
et en famille, les sortie, etc. En somme, tout ce qui se rapporte à la société en général et à la famille.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 16
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Proposer une réflexion sur les facteurs influençant la qualité de vie socio-
familiale des travailleurs de nuit, afin de sensibiliser les infirmières veilleuses.
3. Cadre théorique
Dans ce chapitre, nous allons développer quatre concepts qui nous permettront
d’appuyer notre analyse. Les quatre concepts développés seront la qualité de vie,
la famille, le sommeil et la fatigue. Tania et moi développerons les mêmes
concepts, afin de pouvoir comparer deux analyses réalisées sur une base
commune.
Pour notre travail, nous avons associé la qualité de vie à la vie socio-familiale et
au travail de nuit. Chaque travailleur à temps complet passe environ 42 heures par
semaine sur son lieu de travail, c’est pourquoi ces différentes notions peuvent
facilement se lier.
60
BLEY D. Cadre de vie et travail, les dimensions d’une qualité de vie au quotidien. Ecologie humaine. Edisud,
Aix en Provence. 2005. 279p. P. 17
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 18
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
le contexte, la culture, les périodes, les individus, etc. ».61 Elle contient des
éléments tels que le bien-être et le bonheur, qui sont des aspects subjectifs et
personnels.
Dans le cadre des soins infirmiers, ce concept est essentiellement utilisé dans les
services de soins palliatifs et d’oncologie où le confort du patient est la priorité des
soins. En effet, sous forme d’échelle d’évaluation, ce concept contribue à évaluer
la qualité de vie des patients, et les indicateurs permettant de la mesurer font
appel à des domaines vastes et complexes tels que « les symptômes, le statut
fonctionnel, les activités liées au rôle social, le fonctionnement social, la cognition,
le sommeil et le repos, l’énergie et l’activité, l’état ou le statut émotionnel, la
perception de la santé et enfin la satisfaction générale à l’égard de la vie ».62
« Le travail occupe une place centrale à la fois dans l’organisation de la société (il
en est le structurant principal), et dans la construction de l’identité et de la santé.
C’est un des facteurs primordiaux de la qualité de vie ».65
61
Ibidem p. 55
62
Ibidem p. 19
63
World Health Organization, 1993. Traduction libre de l’anglais en français. *En ligne+. Adresse URL :
http://www.who.int/mental_health/media/68.pdf
64
BLEY D. Cadre de vie et travail, les dimensions d’une qualité de vie au quotidien. Ecologie humaine. Edisud,
Aix en Provence. 2005. 279p. P. 51
65
Ibidem p. 22
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 19
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Le concept de qualité de vie est le plus souvent envisagé selon les quatre
dimensions suivantes :66
La santé physique
La santé psychologique
L’environnement
66
WHOQOL-BREF Introduction, administration, scoring, and generic version of the assessment. Programme
on mental health world health organization. Geneva. December. 1996. [En ligne]. Adresse URL:
www.who.int/mental_health/media/en/76.pdf
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 20
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Dimensions Indicateurs
- relations personnelles
- soutien social
- activité sexuelle
- ressources financières
- liberté, sécurité
L’environnement
67
WHOQOL-BREF Introduction, administration, scoring, and generic version of the assessment. Programme
on mental health world health organization. Geneva. December. 1996. [En ligne]. Adresse URL:
www.who.int/mental_health/media/en/76.pdf
Cette échelle de type Likert69 permet d’évaluer 4 domaines, qui sont la santé
physique, la santé psychologique, les relations sociales et l’environnement. Il
s’agit d’un questionnaire rempli par le sujet et qui mesure son ressenti sur les
quatre dernières semaines. Cette échelle fut créée par un groupe de travail de
l’organisation mondial de la santé (OMS) en collaboration avec 15 pays.
68
OMS, WHOQOL-BREF. 1993. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.performance-sante.fr/upload/Questionnaire/WHOQOL-BREF.pdf
69
Echelle Likert : « mesure qui requiert traditionnellement que la personne indique sur une échelle de 1 à 5
si elle est fortement en désaccord (1) ou fortement d’accord (5) avec un énoncé ».
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI. 2007. 591p. P. 302
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 22
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Cette échelle peut être remplie par les patients mais également par la population
en générale. Nous avons choisi cette échelle car c’est l’une des seules qui explore
le domaine matériel. Dans la problématique, nous faisons référence à l’indemnité
salariale perçue par les infirmières qui travaillent de nuit. L’aspect matériel peut
influencer la qualité de vie, c’est pourquoi nous avons accordé de l’importance à la
présence de la dimension environnement qui n’était pas présente dans les autres
échelles.
70 ème
DELAMARE G. Dictionnaire illustré des termes de médecine. 29 édition. Ed. Maloine. Paris. 2006.
1048p. P. 804
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 23
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
75
Figure 1. Les cycles du sommeil.
Lorsque nous dormons, 4 à 5 cycles s’enchaînent les uns avec les autres, et
chacun d’eux comprend plusieurs phases, que nous pouvons voir sur la figure ci-
dessus.
71
GRUFFAT X. Pharmacien diplômé EPFZ. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.creapharma.ch/sommeil-definition.htm
72 ème
MARIEB Elaine N. Anatomie et physiologie humaines. Adaptation de la 6 édition américaine. Québec.
2005. 1288p.
73
Université de Genève, Antenne Santé, [en ligne]. Adresse URL :
http://www.unige.ch/dase/sante/etreenforme/sommeil.html
74
Science & vie, Hors série, Le sommeil mécanismes du sommeil, N°220 septembre 2002, p.24
75
Elvea Pharma, [en ligne]. Adresse URL: http://elveapharma.com/sommeil.php
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 24
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
C’est durant les différents stades du sommeil lent que la récupération physique se
fait, mais il permet également « la croissance chez les enfants, la cicatrisation et le
renouvellement cellulaire chez l’adulte ».78
76
Anabolisant : « qui favorise l’anabolisme ».
Anabolisme : « transformation des matériaux nutritifs en tissu vivant. C’est la première phase du
métabolisme ».
ème
GARNIER D. dictionnaire illustré des termes de médecine. 29 édition. Ed. Maloine. Paris. 2006. 925p. P. 36
77
Elvea Pharma. [En ligne]. Adresse URL: http://elveapharma.com/sommeil.php
78
Ibidem
79
Catabolisme : « transformation en énergie des matériaux assimilés par les tissus. C’est une des phases du
métabolisme ».
ème
GARNIER D. dictionnaire illustré des termes de médecine. 29 édition. Ed. Maloine. Paris. 2006. 925p. P.
144
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 25
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Le sommeil intermédiaire, est une phase qui est rapide et qui s’accompagne
parfois de micro-réveils. Lorsque ce dernier stade est terminé, un nouveau
cycle peut alors reprendre son cours.
Le sommeil joue un rôle primordial dans notre vie. En effet, sans sommeil, nous
mourons. Pour illustrer l’importance du sommeil, nous reprenons l’exemple de
l’ouvrage de Carpentier et Cazamian : « On survit moins longtemps à l’absence de
sommeil qu’à la privation de nourriture. »83 Le sommeil a des fonctions très
importantes, telles que « permettre à l’organisme de récupérer et au cerveau
d’acquérir de nouvelles informations, de les traiter et de consolider des
expériences vécues ».84 Selon Abraham Maslow85, dormir fait partie des besoins
physiologiques qui se trouvent à la base de la pyramide.86
80
Ibidem
81
Ibidem
82
Elvea Pharma. [En ligne]. Adresse URL: http://elveapharma.com/sommeil.php
83
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.18
84
Université de Genève. Antenne Santé. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.unige.ch/dase/sante/etreenforme/sommeil.html
85
Abraham Maslow est un célèbre psychologue, connu pour son explication de la hiérarchie des besoins de
l’être humain (pyramide de Maslow).
86
Vous trouverez la pyramide d’Abraham Maslow en annexe n° 7.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 26
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
87
Santé Ontario. Com. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.santeontario.com/featuredetails.aspx?feature_id=4005
88
Sommeil et santé. [En ligne]. Adresse URL:
http://www.sommeilsante.asso.fr/inform_vigilance_travail.html
89
Le sommeil diurne : C’est le sommeil de jour. L’infirmière de nuit aura un sommeil diurne, car elle dort
pendant la journée.
Le sommeil nocturne : C’est le sommeil de nuit.
90
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 35-36
91
Ibidem p. 36
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 27
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Notre organisme est fait pour dormir la nuit et être réveillé la journée. Ce rythme
veille/sommeil est régulé par notre horloge biologique interne.92 «Certains de nos
rythmes biologiques régissent nos processus comportementaux et physiologiques
pour qu’ils soient plus actifs le jour et moins actifs la nuit. On les appelle «rythmes
circadiens» parce qu’ils sont synchronisés avec la période de révolution de la
Terre sur elle-même »93, soit 24 heures.
Le corps ne s’habitue pas au travail de nuit, car il n’y a jamais inversion des
rythmes. Carpentier et Cazamian, on observé des ouvriers travaillant de nuit ; ces
derniers ont étés observés pendant treize semaines. Au moment de leur jour de
repos, ces derniers reprenaient un rythme diurne. Ils en ont tiré la conclusion
suivante : aucune inversion des rythmes n’a été observée car le maximum des
fonctions (température, fréquence cardiaque,…) demeure diurne et non nocturne.
Grâce aux synchroniseurs de leur horloge biologique (que nous verrons plus tard),
le rythme se rétablit, en une journée, pendant leur jour de repos hebdomadaire. Le
92
L’horloge biologique est située dans le cerveau, au niveau de l’hypothalamus.
93
Transport Canada. Le portefeuille des transports, de l’infrastructure et des collectivités. *En ligne+.
Adresse URL : http://www.tc.gc.ca/innovation/cdt/publication/tp13959f/13959f.htm
94
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.14
95
CSS Assurance. Le travail de nuit. Conseils pour le sommeil, l’alimentation et les loisirs. [En ligne]. Adresse
URL : www.cssversicherung.ch/it/f_flyer_nachtarbeit.pdf
96
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 22
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 28
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Le rythme biologique n’est pas identique chez toutes les personnes, il peut varier
de 2 heures environs d’un individu à l’autre. On parle alors des personnes plutôt
« du matin » ou au contraire plutôt « du soir ». Le travailleur de nuit doit s’adapter
à différents rythmes d’activités : son rythme personnel, le rythme familial dans
lequel il vit, le rythme social et professionnel. « L’homme est de plus en plus
sensible à la rupture qui résulte pour lui du fait qu’il est soumis à des horaires
différents de ceux de son environnement physique et social».98 Les effets de cette
rupture se ressentent sur les plans psychologique, sociologique et physiologique.
Dans le chapitre qui suit nous allons voir quels sont les synchronisateurs sociaux,
c’est-à-dire les éléments qui régulent l’horloge biologique et donc le sommeil.
97
BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL, Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail. Volume II.
Les risques professionnels. Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Genève. Chapitre 43.
98
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.7
99
Transport Canada. Le portefeuille des transports, de l’infrastructure et des collectivités. [En ligne].
Adresse URL : http://www.tc.gc.ca/innovation/cdt/publication/tp13959f/13959f.htm
100
Elvea Pharma. [En ligne]. Adresse URL: http://elveapharma.com/sommeil.php
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 29
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
101
Transport Canada. Le portefeuille des transports, de l’infrastructure et des collectivités. *En ligne+.
Adresse URL : http://www.tc.gc.ca/innovation/cdt/publication/tp13959f/13959f.htm
102
La société canadienne du sommeil. Stratégies pour travailleurs de nuit. 2003. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.css.to/css/sleep/trav_nuit.pdf
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 30
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
103
Transport Canada. Le portefeuille des transports, de l’infrastructure et des collectivités. *En ligne+.
Adresse URL : http://www.tc.gc.ca/innovation/cdt/publication/tp13959f/13959f.htm
104
La société canadienne du sommeil. Stratégies pour travailleurs de nuit. 2003. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.css.to/css/sleep/trav_nuit.pdf
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 31
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
105 ème
DELAMARE G. Dictionnaire illustré des termes de médecine. 29 édition. Ed. Maloine. Paris. 2006.
1048p. P. 317
106
Wikipedia, l’encyclopédie libre. *En ligne+. Adresse URL :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fatigue_(physiologie)
107
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.20
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 32
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Dans notre cas, l’infirmière de nuit peut souffrir des trois sortes de fatigue que
nous venons de développer, dont nous allons maintenant étudier les causes.
108
Transport Canada. Le portefeuille des transports, de l’infrastructure et des collectivités. [En ligne].
Adresse URL : http://www.tc.gc.ca/innovation/cdt/publication/tp13959f/13959f.htm
109
Ibidem
110 ème
DELAMARE G. Dictionnaire illustré des termes de médecine. 29 édition. Ed. Maloine. Paris. 2006.
1048p. P. 317
111
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 31
112
Ibidem p. 24
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 33
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Selon Carpentier et Cazamian, tous les organes sont fatigables. Une période
d’inactivité est temporairement obligatoire à tous les organes pour qu’ils
récupèrent en énergie. Alfredsson et coll. (1991), ont observé « que les
travailleurs de nuit étaient d’avantage touchés par la fatigue et les troubles du
sommeil que le reste de la population active ».114
Cette fatigue n’est pas anodine car elle peut avoir de graves conséquences.
113
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail, Genève, 1977, 90p. P.24
114
BUREAU INTERNATIONNAL DU TRAVAIL, Genève. Encyclopédie de la sécurité et de la santé au travail.
Volume II. Les risques professionnels. Etablie sous la direction de Jeanne Mager Stellman. Chapitre 43.
P.34.20 IN Alfredsson et coll. 1991.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 34
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Plusieurs grandes catastrophes ont eu lieu la nuit, par une erreur causée par
l’homme, certainement due à la fatigue. En voici quelques exemples: collision
frontale de trains à Hinton, fusion et incendie du cœur du réacteur à Tchernobyl,
catastrophe du Challenger, échouement du vraquier Raven Arrow,119 et bien
d’autres. Tous ces exemples illustrent l’importance de la fatigue quelle qu’elle soit.
Celle-ci ne devrait en aucun cas être banalisée.
Si cette fatigue n’est pas écoutée, elle peut avoir de graves conséquences comme
la névrose du travailleur de nuit.
115
Revue médicale suisse. Médecine de premier secours. N° 181. 26 novembre 2008.
116
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 43
117
Ibidem p. 43
118
Dr. Mullens, Sommeil, Vigilance, Somnolence. [En ligne]. Adresse URL : www.svs81.org
119
Revue médicale suisse. Médecine de premier secours. N° 181. 26 novembre 2008.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 35
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Nous pouvons facilement lier le sommeil, la fatigue et la famille avec notre concept
clé qui est celui de la qualité de vie. En effet, si l’on dort peu, une fatigue plus ou
moins importante va survenir et cette fatigue va engendrer de l’irritabilité, une
diminution de la patience, etc. Ces troubles de l’humeur peuvent influencer la
qualité de vie socio-familiale de l’individu, car s’il est fatigué, il fera moins
d’activités avec ses amis, il aura tendance à moins vouloir sortir, etc. Cela va
aussi influencer sa vie familiale, car le manque de patience et l’irritabilité peuvent
être difficile à vivre pour les membres de la famille. Nous pouvons constater que la
120
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.31
121
Ibidem, p. 32
122
Ibidem, p. 33
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 36
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
qualité de vie peut être influencée par le sommeil et la fatigue et qu’elle peut
influencer la vie sociale et la vie de la famille.
Selon Wright, Watson et Bell (1996) la famille est « un groupe de personnes qui
sont unies par des liens affectifs solides qui leur confèrent un sentiment
d’appartenance et qui les poussent à s’engager dans la vie les uns des autres».124
123
Pyramide de Maslow. [En ligne]. Adresse URL : http://home.nordnet.fr/~sdelbecque/cour/maslow.htm
124
Wright, Watson et Bell, 1996. In WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY Maureen. L’infirmière et la famille Guide
ème
d’évaluation et d’intervention. 3 Edition. Canada. 2007. 428p. p.63.
125
Social info. [En ligne]. Adresse URL : http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=336
Dictionnaire Suisse de Politique sociale.
126
Ibidem
127
ibidem
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 37
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Les liens ente les membres de la famille sont caractérisés par l’affection, la
solidarité et un sentiment d’appartenance.130
128
ibidem
129
Stuart, 1991. In WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY Maureen. L’infirmière et la famille. Guide d’évaluation et
ème
d’intervention. 3 Edition. Canada. 2007. 428p. p.63
130
Ibidem p.63
131 ème
WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY M. L’infirmière et la famille. Guide d’évaluation et d’intervention. 3
Edition. Canada. 2007. 428p. P.29
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 38
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
La famille dite « nucléaire » était le modèle le plus courant dans les années 60.
Cependant, au fil des années, la famille « monoparentale » prend de l’ampleur
avec un nombre croissant de divorces. « Les spécialistes évoquent de
nombreuses causes à ces bouleversements des modèles familiaux : le travail des
femmes, et les mouvements féministes, l’augmentation du niveau de vie, les
allocations familiales et le versement de rentes alimentaires favorisant la désunion
(autrefois, le divorce était un luxe pour une élite aisée) ».133
132
ATTIAS-DONFUT C., LAPIERRE N., SEGALEN M. Le nouvel esprit de famille. Ed. Odile Jacob. Paris. 2002
133
SCHNIDRIG P., CRETTAZ C. Quels sont les éléments facilitateurs d’une garde alternée chez les parents
séparés ou divorcés ? Travail de diplôme. Juin 2005. 104p. P.7
134
Social info. [En ligne]. Adresse URL : http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=336
Dictionnaire Suisse de Politique sociale.
135
Ibidem
136
Ibidem
137
Ibidem
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 39
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
être veuf, séparé, divorcé ou célibataire ».138 Celui-ci est le plus souvent une
femme.
138
Ibidem
139
DUHAMEL F., La santé et la famille, une approche systémique en soins infirmiers, Editeur : Gaëtan Morin,
Paris, 1995. 259p
140
Ibidem P.42
141
Ibidem p.42
142 ème
WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY M., L’infirmière et la famille, Guide d’évaluation et d’intervention. 3
Edition. Canada. 2007. 428p P.30
143
DUHAMEL Fabie, La santé et la famille, une approche systémique en soins infirmiers, Editeur : Gaëtan
Morin, Paris, 1995. 259p. P.42
144
Ibidem p. 43-44
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 40
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Plusieurs facteurs agissent sur la vie familiale et son développement, tels que :
« le divorce, une maladie chronique, le développement personnel au travail et
dans d’autres occupations à l’extérieur de la famille, des mutations, des
déménagements, l’adoption d’un enfant, l’infertilité, un décès accidentel, etc.»145
Pour pouvoir concilier une activité professionnelle avec la vie familiale, le couple
se doit de se partager les tâches et les responsabilités de la vie de famille. Les
différents types d’horaires, l’instauration des horaires libres, le travail de nuit, le
travail à temps partiel et les lieux d’accueil pour les enfants (garderies-crèches)
favorisent et facilitent l’organisation familiale.148
« Le couple doit évaluer, sur les plans financier et affectif, le coût des diverses
solutions permettant d’assurer l’éducation des enfants. La mère et le père, chacun
à sa manière, contribuent au développement de l’enfant.»149 D’après Schnittger et
Bird (1990),150 « les hommes et les femmes font appel à des stratégies
145
Ibidem p.43
146 ème
WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY M. L’infirmière et la famille. Guide d’évaluation et d’intervention. 3
Edition. Canada. 2007. 428p. P.33
147
Ibidem p. 33
148
Ibidem
149
Ibidem p. 113
150
Ibidem p. 112
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 41
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Les trois rôles principaux des parents dans le modèle de Calgary 152 sont les
suivants :
L’entretien de la maison
La plus lourde responsabilité pour les parents est d’élever les enfants et de
répondre à leurs besoins tout en maintenant une activité professionnelle. La plus
grande difficulté étant de trouver les ressources financières satisfaisantes.153
Pour pouvoir concilier la vie professionnelle avec la vie familiale, lorsque les deux
parents travaillent, il est important que le partage des tâches domestiques et les
soins des enfants soient équitables pour les deux conjoints.
151
Ibidem p. 112
152
Ibidem p. 113
153
Ibidem p. 113
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 42
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
154
DOCUMENTS AFFAIRES SOCIALES. Vie professionnelle et vie familiale, de nouveaux équilibres à
construire. Ministère des affaires sociales et de l’emploi. Haut conseil de la population et de la famille. Paris.
1987. P. 9
155
Ibidem P. 9
156
Ibidem P. 13
157
Ibidem p. 28
158
Ibidem p. 28
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 43
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
159
JENSON J, SINEAU M. Qui doit garder le jeune enfant ? Modes d’accueil et travail des mères dans l’Europe
en crise. Droit et société. Paris. 1998. 303p. P.33
160
L’infirmière qui a participé à mon pré-test travaille de nuit, car selon ses propos, cette méthode
faciliterait la vie familiale (elle n’a pas besoin de faire garder son fils la journée).
161
JENSON J, SINEAU M. Qui doit garder le jeune enfant ? Modes d’accueil et travail des mères dans l’Europe
en crise. Droit et société. Paris. 1998. 303p. P.70
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 44
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
4. Méthodologie
Ce chapitre, décrit chaque étape du processus méthodologique utilisé tout au long
de mon travail de mémoire. La succession de chacune de ces étapes, m’a permis
de garder un fil rouge tout au long de mon travail de recherche.
Pour répondre à cette question centrale, j’ai choisi d’utiliser comme outil
d’investigation les entretiens semi-directifs,162 163
auprès d’infirmières de plusieurs
EMS et cliniques du Valais. J’ai réalisé un pré-test et huit entretiens auprès
d’infirmières correspondant à mon public cible. Ma grille d’entretien contenait cinq
questions ouvertes permettant aux infirmières de répondre librement, ainsi que
plusieurs relances afin de ne pas s’éloigner du sujet.
162
Entretien semi-directif : « entrevue dans laquelle le chercheur s’est muni d’une liste de sujets à aborder
plutôt que de questions précises à poser ».
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI, 2007.591p. P. 297
163
Vous trouverez la grille d’entretien en annexe n°4.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 45
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
4.3 Échantillonnage
Dans le but de construire mon échantillonnage typique raisonné164, j’ai contacté
par téléphone 25 infirmiers chefs165 d’EMS et de cliniques romandes. Ces
infirmiers chefs ont immédiatement pu me dire si leur établissement fonctionnait
avec du personnel travaillant uniquement de nuit. Un tiers d’entre eux travaillaient
avec des veilleuses mais seule une partie correspondait à mon public cible. Après
avoir pris contact par e-mail ou par téléphone avec les huit infirmières
correspondant aux critères de mon public cible, je leur ai fait parvenir un courrier
présentant les points clés de ma recherche.
Mes critères d’exclusions étaient : les hommes, les infirmières n’ayant pas
d’enfants et celles n’étant pas en couple. Je n’ai pas pris en considération ni leur
âge, ni leurs années d’expérience, car mon public cible était déjà très restreint.
Une recherche encore plus limitée dans les critères d’inclusions, ne m’aurait
certainement pas permis d’avoir le quotta minimum d’entretiens pour que la
recherche apporte des données suffisantes pour élaborer mon analyse.
164
Echantillonnage typique raisonné : « méthode d’échantillonnage non probabiliste dans laquelle le
chercheur sélectionne les participants d’après le jugement qu’il se fait des personnes les plus
représentatives ou les plus en mesure de livrer une grande quantité d’information ».
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI, 2007. 591p. P. 269
165
Nous parlons d’infirmiers chefs au masculin, car la majorité de ceux contactés était des hommes, mais il
y avait cependant quelques infirmières cheffes.
166
Je la nomme dans mon travail avec son accord.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 46
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
sociale des infirmières veilleuses et la façon dont elles gèrent leur quotidien en
travaillant de nuit. Je leur ai aussi demandé quels sont leurs critères personnels
pour avoir une bonne qualité de vie.
167
SCHOEPF Chris, Pré-test des outils, fiabilité et validité et Recherches en soins infirmiers. Module 2808,
mai 2008.
168
Les relances qui ont été rajoutées ou précisées suite au pré-test sont les suivantes : « Comment vous-y
prenez-vous avec vos enfants ? » Cette relance a été nécessaire car à travers la question « Quelles
ressources mettez-vous en place pour faire cohabiter votre vie professionnelle et votre vie sociale et
familiale ? » l’infirmière participant au pré-test n’a relaté aucun élément concernant son enfant.
De plus, la question suivante a été rajoutée après le pré-test : « Quels changements avez-vous observé sur
votre sommeil, depuis que vous travaillez de nuit ? » Cette question a été nécessaire car la question
« Comment dormez-vous après une nuit de travail ? » ne suffisait pas pour que l’infirmière relate
suffisamment d’éléments concernant son sommeil.
169
J’ai conscience que le lieu et le contexte des entretiens influencent les contenus de ces derniers.
Effectivement, les infirmières qui m’ont accueillies chez elles, se sont peut être senties plus à l’aise dans la
production de leur discours que les autres. Je suis consciente que le contexte peut créer des biais
méthodologiques, cependant je n’ai pas pu faire mes huit entretiens dans un contexte semblable.
170
La lettre de consentement éclairé se trouve en annexe n°5.
171
La huitième infirmière devait m’envoyer par courrier cette échelle remplie. Je n’ai pas reçu ce courrier.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 47
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Les participantes de ma recherche ont été informées que les données transmises
lors des entretiens sont confidentielles et que les informations enregistrées seront
détruites, au plus tard, six mois après la soutenance orale, soit au plus tard en
août 2010.
5. Analyse
Dans ce chapitre, j’interprète les réponses recueillies durant les huit entretiens et
je les mets en relation avec le cadre théorique. Pour ce faire, je vais réaliser une
analyse thématique, qui a pour but, dans un premier temps, de répondre à la
question centrale de recherche. Dans un deuxième temps, cette analyse sera
comparée avec celle de ma collègue Tania, afin d’infirmer ou de confirmer la
validité de notre hypothèse de recherche.
Notre grille d’entretien à été élaborée avec comme objectif d’identifier si les
influences du travail de nuit sur la qualité de vie des infirmières interrogées sont
en relation avec le pourcentage de travail de celles-ci.
Afin de procéder à mon analyse j’ai choisi de mettre en évidence les différents
thèmes afin de pouvoir catégoriser les différentes réponses collectées lors des
entretiens. Cette démarche a pour but de classer et structurer les données et d’en
extraire un sens.172
172
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. Québec : ERPI, 2007. 591p.P. 400
173
Leur pourcentage de travail est de 60% maximum, ce qui représente 5 à 7 nuits de travail par mois, ce
nombre varie en fonction du nombre d’heures effectuées par nuit, et de l’établissement où elles exercent.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 49
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
2ans et 1an et
N° 5 42ans 40% mariée 2 enfants
6mois demi
14ans,
N° 6 40ans 50% mariée 3 enfants 10ans et 7ans
5ans
19ans
N° 7 60ans 30% divorcée 2 fils 15ans
(jumeaux)
12ans et
N° 8 43ans 50% mariée 2 filles 7ans
14ans
Je suis consciente que l’âge des infirmières, l’âge de leurs enfants ainsi que le lieu
où elles exercent peuvent influencer certaine réponse. De même, le pourcentage
peut lui aussi influencer les réponses. Je suis consciente qu’une infirmière qui a
174
Je tiens à soulever que les infirmières 2 et 7 m’ont témoignés des éléments du passé. L’infirmière 1 m’a
répondu au passé lorsque ses deux filles étaient petites car elle faisait déjà des nuits, et l’infirmières 7 m’a
relaté des éléments du passé également lorsqu’elle était mariée avec ses deux fils en bas âge car elle
travaillait déjà de nuit.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 50
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
trois enfants en bas âge et qui travaille à 30% dans un EMS ne relatera pas les
mêmes propos qu’une infirmière qui travaille à 60% dans un service aigu avec des
enfants adolescents. Cependant, par manque de temps, je n’ai pas pu trouver
suffisamment d’infirmières veilleuses correspondant exactement aux mêmes
critères.
175
WHOQOL-BREF. Echelle de la qualité de vie. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.performance-sante.fr/upload/Questionnaire/WHOQOL-BREF.pdf
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 51
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
176
AVQ : activités de la vie quotidienne.
177
WHOQOL-BREF Introduction, administration, scoring, and generic version of the assessment. Programme
on mental health world health organization. Geneva. December. 1996. [En ligne]. Adresse URL:
www.who.int/mental_health/media/en/76.pdf
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 52
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
La section qui suit, traitera des aspects concernant la santé physique globale, le
sommeil et la fatigue.
J’illustre ci-dessous les réponses aux questions posées lors des entretiens
relatives à la santé physique globale. Durant les entretiens, j’ai posé la question
suivante : « Votre santé physique s’est-elle modifiée depuis que vous travaillez de
nuit ? » Je classe les réponses des infirmières dans les trois tableaux suivants. Le
premier tableau (1) concerne la santé globale des infirmières, le second (2)
concerne le sommeil et le dernier (3), la fatigue.
Tableau 1
Je remarque qu’une infirmière a affronté un cancer du sein depuis qu’elle fait des
nuits.
178
Je reprends uniquement les thèmes qui sont directement en lien avec mes questions d’entretiens et
donc avec mon cadre de référence.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 53
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
« Je me suis quand même fait un cancer du sein. Mais est-ce que ça vient de ça ou pas, je n’en sais
rien. Alors j’en ai fais un, mais je ne pense pas que ce soit à cause de la nuit. A mon avis, c’est
parce que c’était comme ça.»
Selon elle, son cancer n’a aucun lien avec le travail de nuit. Des études relèvent
cependant qu’il y aurait « une augmentation d’incidence du cancer du sein chez
les infirmières travaillant la nuit comparées à celles qui n’avaient jamais travaillé
de nuit».179 « Le CICR vient, d’ailleurs de classer le travail de nuit cancérigène
probable pour l’homme».180
Une autre infirmière souffre de problèmes intestinaux depuis qu’elle fait des nuits.
Elle explique :
« Alors j’ai plus de problèmes intestinaux depuis que je travaille la nuit, c’est vrai qu’au début
quand je recommence les nuits, j’ai passablement mal au ventre enfin des choses comme ça. »
Effectivement en faisant des nuits, des troubles intestinaux peuvent survenir. Que
nous dormons ou travaillons, la motilité gastro-intestinale ainsi que les sécrétions
(suc gastrique, bile, etc.) sont fortement diminuées ou même interrompues
pendant la nuit. Le bol alimentaire reste donc bloqué où il se trouve et n’est pas ou
peu réabsorbé.181 Le transit est donc arrêté ce qui provoque la constipation. C’est
seulement vers les 5 heures du matin que tous ces éléments reprennent leur
rythme, et que les sécrétions sont à nouveau libérées. Selon le bureau
international du travail, les horaires de nuit, provoquent des irrégularités dans les
horaires de repas. Ces irrégularités peuvent amener à des troubles gastro-
intestinaux.182
La santé physique est l’une des quatre dimensions qui englobent le concept de la
qualité de vie. Avoir une bonne santé contribue donc à avoir une bonne qualité de
vie. Cependant, cette dernière reste très subjective et personnelle. De plus, elle
englobe d’autres dimensions pour former un tout. Je ne peux donc pas déduire
que ces deux infirmières soient atteintes dans leur qualité de vie car elles souffrent
179
Revue médicale suisse. Médecine de premier secours. N° 181. 26 novembre 2008.
180
Ibidem
181
Dr. Mullens, Sommeil, Vigilance, Somnolence. [En ligne]. Adresse URL : www.svs81.org
182
BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, GENEVE, Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, volume II,
Les risques professionnels. Edition originale anglaise établie sous la direction de Jeaunne Mager Stellman.
Chapitre 43.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 54
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Suite à mon analyse, je conclus que la majorité des infirmières sont en bonne
santé depuis qu’elles travaillent de nuit et que seules deux d’entre elles ont vu des
changements sur leur état de santé depuis qu’elles pratiquent des horaires
nocturnes. De plus, selon l’échelle « WHOQOL-BREF » toutes les infirmières se
disent « satisfaite » ou très satisfaite » de leur santé.
Nous allons maintenant voir les aspects concernant le sommeil des infirmières
veilleuses. Les questions relatées lors de mes entretiens au sujet du sommeil
étaient les suivantes : « Comment dormez-vous après une nuit de travail ?
Combien de temps ? Quels changements avez-vous observés sur votre sommeil,
depuis que vous travaillez de nuit ? Et enfin, vous arrive-t-il d’utiliser une aide
pharmaceutique pour dormir après une nuit de travail ? » Le tableau qui suit
relatent les réponses des infirmières au sujet de leur sommeil.183
183
A savoir que les adjectifs utilisés comme items dans ce tableau, sont tous les adjectifs utilisés par les
infirmières lors des entretiens pour définir leur sommeil diurne.
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
5.3.1.2 LE SOMMEIL
Tableau 2
N°1 X X X X X X
N°2 X X X X
N°3 X X X X
N°4
X X X
N°5 X X X X X
N°6 X X X
N°7 X X
« C’est sûr que le sommeil de jour est plus court que le sommeil de nuit, il est moins réparateur ».
« Je dors beaucoup moins longtemps, et mon sommeil est plus léger, je me réveille souvent, etc. »
J’observe dans ces tableaux, que sur la totalité des infirmières interrogées, une
seule d’entre elles, a un sommeil optimal. Leur sommeil diurne est, si je reprends
les adjectifs les plus utilisés par les infirmières pour le décrire, court, peu
réparateur, léger, interrompu par des bruits, entrecoupé, etc. Cependant, dans le
questionnaire de la qualité de vie « WHOQOL-BREF », j’observe que trois d’entre
184
Pour visualiser plus facilement les propos des infirmières par rapport à leur sommeil, j’illustre par des
croix lorsque l’infirmière est concernée par l’adjectif défini.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 56
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Je ne peux pas faire de liens avec le fait que les infirmières sont souvent
réveillées par des bruits extérieurs et l’âge de leurs enfants. Effectivement, le fait
d’avoir des enfants en bas âge, pourrait perturber le sommeil diurne des
infirmières car il est difficile de faire comprendre aux enfants en pleins
développement, qu’il ne faut pas faire de bruit lorsque « maman » dort. Mais si
j’observe mon échantillonnage, je n’observe aucune corrélation entre le sommeil
interrompu et l’âge des enfants de chaque infirmière.
Plusieurs infirmières confirment que leur sommeil diurne est plus court que le
sommeil nocturne.
« Avec l’âge, la qualité du sommeil est très mauvaise. Moi j’ai tendance à dormir 3 heures, même
la nuit, je dois me lever aller me promener, faire quelque chose avant de me recoucher parce que
je n’ai pas une longue période de sommeil. »
Toutes les infirmières définissent leur sommeil diurne comme étant moins
réparateur que le sommeil nocturne. En effet, le sommeil diurne est moins
185
A savoir que les infirmières avaient cinq choix de réponses ; Très insatisfaite ; insatisfaite ; ni satisfaite, ni
insatisfaite ; satisfaite ; très satisfaite.
186
J’émets l’hypothèse que cette contradiction est due au fait que l’infirmière répond de manière globale
au questionnaire de la qualité de vie. Elles jugent donc leur sommeil de manière générale, et pas
uniquement le sommeil diurne. Dans ce cas elles peuvent être satisfaites.
187
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail, Genève, 1977, 90p. P.24
188
Ibidem p. 24
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Tous ces troubles du sommeil seraient normaux si on en croit les propos des
auteurs de « travail de nuit et santé »191 qui stipulent que les troubles du sommeil
sont la première répercussion du travail de nuit. Conne-Perréard et Parrat Jean192
disent également que les individus ne sont pas faits pour travailler la nuit et dormir
le jour. Le sommeil de jour est souvent interrompu par des éléments perturbateurs
extérieurs. Les infirmières sont donc souvent réveillées la journée par des
synchronisateurs sociaux comme le bruit des enfants, de la circulation, des
travaux, etc. J’observe effectivement que pour plus de la moitié des infirmières, le
sommeil diurne est plus léger et qu’elles sont pour cette raison plus sensibles aux
bruits qui les entourent.
« J’ai eu pris occasionnellement quelque chose mais pas dernièrement. Plus maintenant. Ça
m’arrive si je dois faire le changement de sens, si j’ai vraiment quelque chose d’important le jour
suivant, ça m’arrive de prendre un petit quelque chose de léger juste pour m’endormir. Parce que
je dois dormir, si j’ai un rendez-vous le lendemain matin, sinon je traîne je suis encore à
l’ordinateur à 1h du matin. »
« J’utilise parfois des médicaments. Mais moi j’utilise l’homéopathie. Je ne suis pas quelqu’un qui
prend facilement des médicaments. Après c’est infernal si on commence avec ça ».
189
Ibidem p. 24
190
La durée du sommeil est subjective. Une personne peut avoir l’habitude de dormir 4 heures maximum et
se sentir très bien, tandis que d’autres personnes doivent avoir au minimum 8 heures de sommeil pour se
sentir bien.
191
CONNE-PERREARD E., PARRAT J. Travail de nuit et santé. Conférence romande et tessinoise des offices
cantonaux de protection des travailleurs. Genève. 2004. 47p. P.22
192
Ibidem p. 22
193
Ibidem P. 28
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 58
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Ces propos montrent que cette infirmière est consciente, que la prise régulière de
médicaments peut avoir des conséquences néfastes. Effectivement, la prise
régulière de certaines substances, peut rapidement s’accompagner d’un
phénomène d’accoutumance. Pour pouvoir dormir la journée, les infirmières se
voient donc dans l’obligation d’augmenter la prise de médicaments pour obtenir
l’effet désiré.194 Par rapport à mon échantillon, j’observe qu’aucune infirmière ne
prend régulièrement des substances médicamenteuses pour pouvoir dormir.
Selon la société canadienne du sommeil,195 il est vrai que 10% des gens,
n’éprouveraient pas de difficultés à travailler de nuit. Cette infirmière pourrait en
faire partie. Mis à part ces 10%, les autres ne s’adapteraient pas au travail de nuit
mais en subiraient les conséquences. La preuve est que la majorité des
infirmières interrogées m’ont évoqué une multitude de changements observés sur
leur sommeil depuis qu’elles travaillent de nuit.
Pour Abraham Maslow, dormir et se reposer font partie des besoins de survie d’un
individu, au même titre que boire et manger, qui se trouvent à la base de la
pyramide.196 Pour la moitié des infirmières également, dormir et se reposer sont
des éléments nécessaires pour avoir une bonne qualité de vie. De plus, le
sommeil fait partie intégrante de la dimension « santé physique ». Avoir un bon
sommeil contribuerait donc à optimiser sa qualité de vie.
194
CONNE-PERREARD E., PARRAT J. Travail de nuit et santé. Conférence romande et tessinoise des offices
cantonaux de protection des travailleurs. Genève. 2004. 47p. P.28
195
La société canadienne du sommeil. Stratégies pour travailleurs de nuit. 2003. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.css.to/css/sleep/trav_nuit.pdf
196
Vous trouverez cette pyramide en annexe N° 7.
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
5.3.1.3 La fatigue
Tableau 3
« Alors là je mettrais un point d’interrogation, dans le sens où je sais pas si c’est les nuits ou si c’est
les enfants. On en a eu deux d’un coup assez rapprochés alors euh… Je sais pas si c’est l’un ou
l’autre ».
Effectivement, le fait d’avoir des enfants en bas âge est certainement source de
fatigue. La prise en charge d’enfants demande du temps et de l’investissement
pour leur éducation et leur développement. J’émets donc l’hypothèse que cette
fatigue peut effectivement être due au fait qu’elles aient des enfants et pas
uniquement au fait qu’elles travaillent de nuit. J’observe tout de même, à travers
mon échantillon, que le fait d’avoir des enfants en bas âge ou des enfants
adolescents n’influence pas l’importance de cette fatigue. De plus, aucune relation
peut-être faite entre le pourcentage de travail et la fatigue ressentie.
Effectivement, les infirmières ressentent toutes de la fatigue, qu’elles travaillent à
30% ou à 60%.
J’observe que cette fatigue ressentie par la majorité des infirmières n’est pas
anodine pour leur vie sociale et familiale. Effectivement, cinq infirmières affirment
que cette fatigue les freine occasionnellement dans leurs activités sociales et
197
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.31
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 62
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
familiales. Elles ont ainsi un manque de motivation pour faire certaines choses et
laissent parfois tomber leurs activités sportives ou de loisirs à cause de cette
fatigue ressentie. Cependant, je ne peux pas dire que la fatigue est proportionnelle
aux nombres d’enfants ou au pourcentage de travail car la majorité des infirmières
se sentent fatiguées, qu’elles travaillent à 30% ou à 60%, qu’elles aient des
enfants en bas âge ou non.
« Oui je pense que la fatigue me freine quand même. En tout cas moi je pense que je suis moins
habilitée à aller vite faire des achats, ou sortir avec mes filles faire les magasins la journée après la
dernière nuit que je veille, c'est-à-dire que lorsque je me réveille vers midi, je ne pars pas
volontiers à 16h. Je ne vais pas aller à la foire du Valais ou aller regarder le rallye. On se freine un
petit peu. Ce n’est pas rare, ce n’est pas exceptionnel, c’est comme ça des fois oui bien sûr. »
Je constate que la fatigue peut effectivement nuire à la vie familiale et sociale des
infirmières de nuit et donc à leur qualité de vie. Les relations sociales font partie
intégrante des quatre dimensions de la qualité de vie, et nous voyons dans le
témoignage de cette infirmière que la fatigue a influencé ses relations sociales.
198
Par sentiments positifs j’entends l’épanouissement personnel, le sentiment d’appartenance, le
sentiment d’accomplissement personnel, le sentiment de se sentir utile, etc.
199
Par sentiments négatifs j’entends le manque de patience, la mauvaise humeur, l’irritabilité, l’agressivité,
le manque de motivation, etc.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 63
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
avec la santé psychologique, car mon but était d’explorer le sommeil et ses
troubles, la famille et la vie sociale. Cependant, quelques infirmières m’ont relatés
des éléments de leur santé psychologique à travers les questions suivantes :
« Quel impact a le travail de nuit sur votre qualité de vie ? » et « Est-ce que cette
fatigue vous freine-t-elle dans vos activités sociales et familiales ? »
J’illustre tout d’abord dans un tableau les propos des infirmières sur leur santé
psychologique.200
200
Toutes les infirmières n’ont pas relatés de propos sur cette dimension, car aucune question ne leur avait
été posée sur ce sujet lors des entretiens. Cependant, quelques infirmières m’ont témoigné certains
éléments de leur santé psychologique lorsque je leur ai posé les questions suivantes : « Cette fatigue vous
freine-t-elle dans vos activités sociales et familiales ? Pour vous quel, impact a le travail de nuit sur votre
qualité de vie ? »
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 64
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Une infirmière témoigne avoir des troubles de l’humeur et être irritable à cause de
cette fatigue.
Une autre exprime avoir occasionnellement moins de patience avec ses enfants.
« Là, oui j’avais un peu moins de patience avec les enfants. La fatigue agit un peu là-dessus. Mais
bon c’est vraiment occasionnel ».
Je constate que pour ces deux infirmières, il n’est pas rare d’enchaîner la journée
qui suit une nuit de travail sans dormir, mais en se reposant uniquement quelques
heures dans l’après-midi, si elles en on le temps.
« Si je peux dormir deux heures de temps ça va, mais c’est assez rare, sinon je me repose, etc. »
« Ça dépend ; s’il y a quelqu’un qui est là pour me les garder, je vais me coucher. Autrement, on
continue ! Sans dormir ! »
201
Dr. Mullens, Sommeil, Vigilance, Somnolence. [En ligne]. Adresse URL : www.svs81.org
202
CONNE-PERREARD E., PARRAT J., Travail de nuit et santé. Conférence romande et tessinoise des offices
cantonaux de protection des travailleurs. Genève. 2004. 47p. P.26
203
Université de Genève. Antenne Santé. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.unige.ch/dase/sante/etreenforme/sommeil.html
204
Santé Ontario. Com. [En ligne]. Adresse URL :
http://www.santeontario.com/featuredetails.aspx?feature_id=4005
205
Ibidem
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 65
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
ne pas dormir la journée après une nuit de travail. Ces deux infirmières courent
selon eux un risque, car « la suppression d’une seule nuit de sommeil entraîne, le
lendemain, une détérioration prononcée de la performance à diverses tâches
expérimentales. Un véritable état de stress se constitue lorsque la privation de
sommeil se prolonge, avec des troubles métaboliques profonds. »206 Nous
pouvons donc faire le lien entre le manque de sommeil et la fatigue avec le
manque de patience, l’irritabilité et les troubles de l’humeur, car le sommeil induit
la fatigue et celle-ci, engendre des sentiments négatifs comme l’irritabilité et
l’impatience et dans les réponses (dans le tableau « santé psychologique ») cinq
infirmières le soulignent.
206
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P.19
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 66
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Suite à mon analyse, je conclus que plus de la moitié des infirmières ressentent
des sentiments négatifs depuis qu’elles travaillent de nuit. Effectivement, les
horaires de nuit pourraient, selon mon échantillon, engendrer de l’irritabilité, des
troubles de l’humeur, un manque de patience, mais il pourrait également, selon
deux infirmières, être source de sentiments positifs tels qu’un sentiment
d’appartenance et d’épanouissement personnel.
La troisième dimension de la qualité de vie que j’ai analysé, sont les « relations
sociales ». Cette dimension concerne les éléments qui se rapportent à la vie
sociale et familiale des infirmières veilleuses. A travers nos entretiens, ce qui nous
intéressait de savoir, c’est comment une infirmière gère sa vie familiale et
sociale en travaillant de nuit?
Lors des entretiens, j’ai posé les questions et les relances suivantes concernant la
famille et la vie sociale: « Quelles ressources mettez-vous en place pour faire
cohabiter votre vie professionnelle avec votre vie sociale et familiale ? »
« Comment vous-y prenez-vous avec vos enfants ? » « Dans quelle mesure votre
conjoint participe-t-il à la vie familiale ? » « Quel impact a le travail de nuit sur
votre vie sociale ? » et enfin, « A quelle fréquence voyez-vous vos amis et est-ce
que cette fréquence vous convient-elle ? »
J’illustre dans le tableau qui suit, les réponses des infirmières aux questions ci-
dessus.
La relation entre les propos des auteurs de la littérature et les propos des
infirmières interrogées laissent apparaître des divergences. En effet, j’observe que
pour toutes les infirmières, le fait de travailler de nuit est un avantage et non un
inconvénient pour l’organisation familiale. Pour la majorité d’entre elles, le premier
avantage de ces horaires est le fait d’être présente la journée, pour les enfants.
« Pour mes filles, maman était toujours là et s’il y avait quelque chose la journée, on ose me
réveiller, on ose venir me demander, où est mon pantalon ? »
« C’était uniquement pour pouvoir recommencer à travailler et puis être présente, et continuer à
avoir une vie familiale, sans devoir priver les enfants d’autres choses et puis en même temps, moi
j’avais besoin de me réaliser et de retrouver une activité professionnelle. »
207
CARPENTIER J, CAZAMIAN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p
208
Cette infirmière travaillait de jour dans un service de soins aigus à l’hôpital, avant de travailler dans un
EMS. Effectivement, j’émets l’hypothèse que l’organisation familiale, est plus difficile à gérer en travaillant
dans un service aigu avec des horaires irrégulier, qu’en travaillant de nuit dans un EMS comme elle fait
maintenant. De plus, ses filles étaient plus petites, donc demandaient plus de présence pour leurs besoins.
209
En plus de cela, j’émets l’hypothèse, que la fatigue ressentie, qu’elle soit physique ou psychologique, est
d’autant plus grande lorsqu’on travaille dans un service aigu que dans un EMS.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 69
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
supposer qu’elles veulent privilégier leur rôle de mère plutôt que leur rôle de
femme active professionnellement. Rappelons que le rôle des parents est «
d’évaluer, sur les plans financier et affectif, le coût des diverses solutions
permettant d’assurer l’éducation des enfants. La mère et le père, chacun à sa
manière, contribuent au développement de l’enfant.»210 Mes entretiens montrent
que l’une des solutions utilisées par les infirmières interrogées pour contribuer au
développement de leurs enfants, est de justement travailler de nuit pour remplir
leur rôle au sein de la famille.
J’observe à travers mes entretiens que les conjoints des infirmières sont souvent
cités comme ressource pour participer à l’éducation des enfants. La deuxième
ressource (après le conjoint) citée le plus souvent par les infirmières pour la garde
des enfants est leur propre mère.
210 ème
WRIGHT M. Lorraine, LEAHEY M., L’infirmière et la famille. Guide d’évaluation et d’intervention. 3
Edition. Canada. 2007. 428p P.113
211
Social info. [En ligne]. Adresse URL : http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=336
Dictionnaire Suisse de Politique sociale.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 70
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
plus en plus de leurs amis et de leur famille. Ils supportent alors de moins en
moins la présence d’autrui et s’isolent. De plus, en travaillant de nuit, une forme
d’exclusion de la vie sociale aurait lieu, à cause des horaires.212 Selon, Rachel
Luciani213, la personne travaillant de nuit, se retrouve seule, avec un réseau social
restreint qui se résume uniquement à sa famille. Le travail de nuit influencerait
donc fortement la vie sociale du travailleur nocturne, du fait de « l’irrégularité des
horaires et des plages de repos ». Je remarque à nouveau une contradiction entre
la théorie et les propos des infirmières. En effet, la majorité d’entre elles disent
être satisfaites de leur vie sociale, ainsi que de la fréquence à laquelle elles voient
leurs amis.
« Mes amis je les vois quand je veux ou quand eux me demande. Mais ils me manquent pas je
pense que je les vois suffisamment. J’ai pas une sensation de perte ou de manque ».
Quelques infirmières expriment que leur vie sociale s’est modifiée, mais non pas
parce qu’elles travaillent de nuit, mais plutôt depuis qu’elles ont des enfants.
« C’est surtout depuis que j’ai les enfants que j’ai dû modifier certaines choses plutôt. »
Seule une infirmière souhaiterait voir plus souvent ses amis, car elle ne les voit
que quatre fois par an. Cette fréquence n’est, à nouveau, pas influencée par le
travail de nuit mais par la distance qui les séparent.
« Mes vrais amis, j’en ai deux. On se voit quatre fois par année. Bien sûr que j’aimerais les voir
plus. Mais après y a la distance aussi ce n’est pas lié au travail de nuit. Je suis à 100 km d’eux. »
De plus, je soulève que pour quelques infirmières, la vie sociale (les amis, les
sorties, etc.) sont des critères de la qualité de vie.
212
CONNE-PERREARD E., PARRAT J. Travail de nuit et santé, Conférence romande et tessinoise des offices
cantonaux de protection des travailleurs. Genève. 2004. 47p. P. 29
213
LUCIANI R., Le travail de nuit : Analyse des stratégies utilisées par les ouvriers travaillant la nuit pour
concilier vie professionnelle et vie familiale. Mémoire de licence présenté à la Faculté des Lettres de
l’Université de Fribourg. Niederhasli. 2003. p. 47
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 71
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
5.3.4 L’environnement
214
Je soulève tout de même, que d’autres facteurs peuvent influencer cette dimension et non pas
seulement les horaires nocturnes. En effet, l’aspect financier à son rôle à jouer dans cette dimension. Tout
le monde n’a pas les moyens de pratiquer une activité sportive ou de loisirs.
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Comme les infirmières veilleuses sont libres la journée, elles peuvent pratiquer
leurs activités de loisirs lorsque les autres personnes travaillent. Durant ces plages
horaires, les espaces publics (les clubs par exemple) sont alors moins fréquentés.
Cependant, peu de cours de sport, par exemple, ont lieu la journée. Celles-ci sont
donc forcées de pratiquer plutôt des loisirs et des activités individuelles que
collectives.215 De plus, elles ont des horaires irréguliers, et ne travaillent pas
toutes les semaines les mêmes nuits. Une activité fixe qui dépend d’horaires n’est
donc que peu accessible pour elles. Néanmoins, le fait de travailler de nuit à 60%
et moins ne semble pas être un frein pour pratiquer une activité sportive ou de
loisir. En effet, les infirmières interrogées pratiquent toutes une activité.
Cependant, je constate que dans la moitié des cas, ce sont des plaisirs plutôt
individuels que collectifs. Une infirmière exprime :
« Participer à une activité fixe collective, c’est difficile. Surtout en ayant des jours de travail fixes
c’est dur. C’était plus facile quand je travaillais la journée. Alors faire partie d’une société, je
trouve que c’est difficile, non moi je n’arrive pas ».
Carpentier et Cazamin stipulent très bien dans leur ouvrage qu’en travaillant de
nuit, il est difficile de pratiquer une activité collective où l’on voit du monde. Les
travailleurs nocturnes vont plutôt choisir un sport individuel ou une activité qui ne
dépend d’aucun horaire. J’observe toutefois que certaines infirmières pratiquent
une activité collective.
Pour une majorité d’infirmières, avoir une activité sportive ou de loisirs est un
critère d’une bonne qualité de vie. En effet, dans la dimension « environnement »
qui est l’une des quatre dimensions de la qualité de vie, les activités récréatives,
sportives ou de loisirs ont leur importance, car celles-ci sont des indicateurs de la
qualité de vie. Pratiquer un sport ou une activité contribuerait donc à avoir une
bonne qualité de vie. De plus, comme ces activités sont souvent pratiquées en
famille ou entre amis, elles peuvent contribuer à augmenter ou optimiser les
sentiments positifs, le bien être et les relations sociales d’un individu et donc sa
qualité de vie.
215
CONNE-PERREARD E., PARRAT J., Travail de nuit et santé. Conférence romande et tessinoise des offices
cantonaux de protection des travailleurs. Genève. 2004. 47p. P. 29
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 73
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Suite à mon analyse, je conclus que le travail de nuit n’est pas un frein pour
pratiquer une activité sportive ou de loisirs qu’elle soit individuelle, collective ou
encore familiale.
-Dormir
-La famille
N° 6 -Avoir un travail qu’on aime
-Faire du sport
-Avoir du temps pour soi
Ce tableau prouve que chaque infirmière a ses propres critères de qualité de vie.
Effectivement, j’observe que pour une seule infirmière, avoir un bon salaire est un
critère de bonne qualité de vie. Ce critère peut être important pour elle et non pour
les autres, tandis que les autres ont des critères qui ne seront pas importants pour
elle. Je remarque donc que la qualité de vie de chaque individu est très subjective
et personnelle. Cependant, quelques critères sont significatifs pour plusieurs
infirmières comme passer du temps en famille et entre amis, dormir et se reposer,
garder du temps pour soi et faire des activités. Je soulève également le fait que
pour la moitié des infirmières, le fait de bien dormir est un critère de bonne qualité
de vie, toutefois celles-ci expriment que leur sommeil est altéré depuis qu’elles
travaillent de nuit.
216
Je suis consciente que le fait d’influencer les réponses peut créer des biais méthodologiques.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 75
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Après avoir mené une réflexion sur les influences du travail de nuit sur la qualité
de vie socio-familiale auprès des infirmières veilleuses, je vais pouvoir, dans ce
chapitre, répondre à ma question centrale de recherche. Par la suite, je vais
pouvoir infirmier ou confirmer l’hypothèse posée au début de mon travail. Pour ce
faire, je vais comparer les résultats de mon analyse avec les résultats de celle de
Tania, pour voir si la qualité de vie des infirmières travaillant à plus de 60% est
moins bonne que celle des infirmières qui travaillent à 60% et moins. Et enfin, je
vais revenir sur les objectifs spécifiques de ma recherche pour voir si je les ai
atteints.
Dans les deux groupes de population cible, les témoignages reflètent qu’avec un
pourcentage inférieur ou supérieur à 60%, le temps de sommeil diurne est
moindre. Les infirmières relatent qu’elles dorment moins en travaillant de nuit,
quelque que soit leur taux de travail.
Quel que soit le pourcentage de travail, la fatigue est présente chez la majorité
des infirmières. Cependant, les infirmières travaillant à moins de 60% témoignent
être d’avantage freinées par cette fatigue, pour leurs activités sociales ou
familiales.
217
J’émets l’hypothèse, que cette contradiction est due au fait que les infirmières ne font pas le lien entre
sommeil et santé. En répondant à la question de l’échelle « WHOQOL-BREF » « Etes-vous satisfaite de votre
santé » les infirmières pensent certainement « Est-ce que je suis malade ? Est-ce que j’ai une maladie ? » et
non pas « Est-ce que je dors bien ? »
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 77
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Les infirmières travaillant avec un pourcentage plus élevé semblent plus sujettes à
la prise de poids que les infirmières travaillant avec un pourcentage plus faible.
Aucune infirmière travaillant à moins de 60% n’a relatés cet élément.
Mes entretiens permettent de constater que la fatigue ressentie par la majorité des
infirmières engendre chez certaines de l’irritabilité, un manque de patience et de la
mauvaise humeur. Effectivement, comme relaté dans la littérature, le manque de
sommeil est source de sentiments négatifs. Toutefois, cette fatigue ne semble pas
influencer leur qualité de vie, car la majorité d’entre elles se disent satisfaite de
leur qualité de vie dans le questionnaire « WHOQOL-BREF ». De plus, la plupart
d’entre elles relatent, lors des entretiens, que le travail de nuit n’a pas d’impact sur
leur qualité de vie. Notons donc la présence d’un décalage entre le questionnaire
et les réponses des infirmières lors des entretiens qu’on trouve à la page 62.218
Nous remarquons qu’une des grandes influences des horaires de nuit est la
qualité et le temps de sommeil. La majorité des infirmières interrogées, qu’elles
travaillent avec un haut ou un bas pourcentage, disent ressentir de la fatigue. Pour
certaines d’entre elles, quel que soit le pourcentage, cette fatigue peut engendrer
des sentiments négatifs tels que de l’irritabilité, de la mauvaise humeur ou un
manque de patience.
A travers mes entretiens, j’ai également remarqué que la totalité des infirmières
ont fait le choix de travailler de nuit pour des raisons d’organisation familiale. Le
travail de nuit facilite pour elles la prise en charge des enfants. Je remarque que
les perturbations au niveau familiales soulevées dans la littérature ne se sont pas
le reflet des propos des infirmières, lors des entretiens. Effectivement, selon la
218
J’émets l’hypothèse que cette contradiction prend sa source à travers les questions des entretiens qui
n’était, peut-être pas suffisamment précises. Cela pourrait donc créé des biais lors de l’élaboration de cette
recherche.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 78
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
6.1.4 L’environnement
A travers nos observations, nous pouvons mettre en avant que les infirmières qui
travaillent à plus faible pourcentage, ont plus de facilité à participer à des activités
collectives qui imposent des horaires réguliers. Toutefois, le travail de nuit ne
semble pas être un frein pour pratiquer des activités sportives ou de loisirs car la
totalité des infirmières pratiquent une activité.
Nous soulignons également que l’aspect financier du travail de nuit est un élément
non négligeable pour les infirmières qui travaillent avec un pourcentage de 60% et
plus. A contrario, les infirmières travaillant avec un pourcentage inférieur, n’ont-
elles pas relevé cet élément.
6.1.5 Synthèse
Nous constatons que les infirmières travaillant à moins de 60%, souffrent d’une
modification de leur sommeil, d’irritabilité, de fatigue qui les freine dans certaines
activités, d’un manque de patience envers leurs enfants et de mauvaise humeur.
Toutes ces répercussions sont dues, à la base, au sommeil et à ses troubles.
Chaque dimension de la qualité de vie peut être perturbée par cette fatigue. Et
toutes ces dimensions sont interdépendantes. En effet, le manque de sommeil et
la diminution de sa qualité peut engendrer de la fatigue. Cette fatigue peut elle,
être source d’irritabilité, d’agressivité et encore d’un manque de patience. Ces
sentiments négatifs ressentis peuvent influencer la vie sociale et familiale de
l’infirmière. Des conflits au sein du couple et de l’entourage social peuvent
survenir à cause du manque de patience et de l’irritabilité. Je conclus que
beaucoup d’éléments sont influencés par le sommeil et donc par la santé physique
globale qui est la dimension de la qualité de vie qui englobe le sommeil et la
fatigue.
La majorité des infirmières interrogées ne semblent pas affectées dans leur qualité
de vie sociale et familiale, malgré leurs troubles du sommeil et la fatigue ressentie.
D’après l’échelle WHOQOL-BREF, les infirmières évaluent par « bonne » ou par
« très bonne » leur qualité de vie.219
L’analyse des données obtenues lors de mes entretiens, mise en lien et comparée
avec celle de Tania, me permet maintenant, de vérifier la validité de mon
hypothèse.
219
A savoir qu’une infirmière devait me faire parvenir cette échelle remplie par courrier. Malheureusement,
je n’ai pas reçu ce courrier.
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Quelles sont les influences du travail de nuit sur la qualité de vie220 socio-
familiale221 des infirmières, étant en couple, ayant au minimum un enfant et
travaillant uniquement de nuit avec un pourcentage de 60% et moins ?
Par influences, nous sous entendons toutes les actions, les activités, les
ressources qui peuvent modifier la perception de la qualité de vie.
Par qualité de vie, nous avons proposé le modèle utilisé par l’OMS qui est
composé de quatre dimensions qui sont : la santé physique, la santé
psychologique, les relations sociales et l’environnement.
220
Le terme de qualité de vie est repris et argumenté dans le cadre de référence dans le chapitre 3.
221
Nous entendons par équilibre socio-familial : la gestion de l’organisation familiale, des enfants, des
repas, des hobbys de chaque membre de la famille, la participation du conjoint, les amis, les activités
sportives entre amis et en famille, les sorties,… En somme, tout ce qui se rapporte à la société en général et
à la famille.
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Pour faire face aux horaires de nuit, j’ai pu remarquer que les infirmières de nuit
n’avaient pas vraiment de ressources spécifiques, mais qu’elles le faisaient tout
naturellement. Selon Monsieur Glassey222, il existe une sélection naturelle des
personnes employées de nuit, c’est-à-dire qu’il existerait des individus qui
supporteraient très bien les horaires du travail de nuit alors que d’autres pas du
tout. Ces derniers se voient donc contraints d’arrêter la pratique de ces horaires.
Je peux dire aujourd’hui, que cet objectif a été atteint. Au travers de nombreuses
lectures faites afin d’élaborer notre cadre théorique, j’ai appris et éclaircis
beaucoup d’éléments sur le sommeil, ses troubles et ses répercussions, mais
aussi sur la qualité de vie, la fatigue et la famille. De plus, ce travail m’a apporté
beaucoup de ressources et d’éléments nécessaires pour ma future vie
222
Adjoint administratif au service de la protection des travailleurs.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 82
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
professionnelle, car durant mes trois ans de formation, le thème du travail de nuit
n’a été que peu abordé.
Je peux dire aujourd’hui, que je suis capable de nommer les influences du travail
de nuit sur la qualité de vie socio-familiale des infirmières veilleuses, travaillant
uniquement de nuit à 60% et moins. Grace aux huit entretiens, j’ai pu identifier les
différentes influences des horaires nocturnes sur la qualité de vie et j’ai ainsi pu
répondre à ma question centrale de recherche.
Proposer une réflexion sur les facteurs influençant la qualité de vie socio-
familiale des travailleurs de nuit, afin de sensibiliser les infirmières veilleuses.
Cet objectif est difficilement vérifiable, mais j’espère qu’à travers mes entretiens,
j’ai poussé les infirmières à la réflexion sur les influences du travail de nuit sur la
qualité de vie, tels que les troubles du sommeil et la fatigue.
7. Discussion
Dans ce chapitre, je vais porter un regard critique sur mon travail de recherche.
Cela va permettre de vérifier la crédibilité de la recherche et la validité interne et
externe de celle-ci. Je vais également, vous faire part de plusieurs de mes
interrogations qui me sont apparues lors de l’élaboration de mon travail.
Mon sujet me semble pertinent pour toutes les infirmières, qu’elles soient novices
ou non. Il est vrai que durant notre formation, aucun renseignement ne nous a
vraiment été apporté au sujet du travail de nuit, alors que dans notre carrière
d’infirmière, nous seront pratiquement toutes, une fois ou l’autre, confrontées au
horaires de nuit. Je pense que mon travail peut servir à sensibiliser les infirmières
aux effets du travail nocturne sur la qualité de vie. Je pense que notre cadre de
référence est adapté à notre travail et prend en compte les principaux éléments du
travail de nuit. Cependant, je pense que le concept de la famille tel que nous
l’avons présenté, a apporté peu de choses à mon analyse.224 Cependant, je pense
que le concept de la qualité de vie et le concept du sommeil ont été les deux
concepts les plus travaillés lors de leur élaboration et ce sont eux qui nous ont
permis de faire le plus de liens lors de l’analyse. J’ai pu établir des liens
223
« Les conclusions internes d’une recherche sont les conclusions que le chercheur tire de l’analyse de ses
données. Le mot « interne » renvoie ici aux résultats de la recherche et non à l’ensemble de la population à
l’étude ».
GOULET, C. Planète Psy. [En ligne]. mai 2009. Adresse URL :
http://www.collegeahuntsic.qc.ca/pagesdept/Sc_Sociales/psy/methosite/consignes/validite.htm#interne
224
Car j’ai eu peut d’éléments à mettre en lien avec le concept de la famille, construit comme il l’a été.
Beaucoup d’éléments développés dans ce concept sont très intéressants (différents types de famille,
caractéristiques de la famille, différentes structures de la famille). Tous ces éléments n’ont pas eu leur place
lors de mon analyse.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 84
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
intéressants entre mon cadre théorique et les propos des infirmières, même si
certains éléments relatés dans mes entretiens ne correspondaient pas à la
littérature.
7.1.3 Echantillonnage
Mon échantillon a été élaboré en fonction de mon public cible. Il comprend huit
infirmières, travaillant toutes uniquement de nuit avec un pourcentage de 60% et
moins. Elles sont en couple225 et ont au minimum un enfant. Je voulais interroger
huit infirmières travaillant dans le même milieu. Cependant, après avoir pris
contact avec près de 25 EMS, je me suis rendu compte qu’un nombre insuffisant
225
Une seule infirmière interrogée n’était pas en couple. Elle m’a alors relaté des éléments du passé,
lorsqu’elle était mariée.
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
7.1.4 Analyse
L’analyse des données recueillies a été pour moi une tâche difficile. Je les ai
élaborées de manière thématique. Les questions d’entretiens auraient dû être
d’avantage en lien avec mon cadre théorique, car à travers mes questions, je
pense avoir quelquefois influencé les propos des infirmières dans leurs
réponses.227 D’autres part, certaines questions et relances manquaient peut-être
de précision car les infirmières ne répondaient pas toujours à mes questions. C’est
parfois seulement après plusieurs relances que certaines infirmières répondaient à
la question posée.
De plus, tous les entretiens n’ont pas été élaborés dans le même contexte.
Plusieurs d’entre eux ont été réalisés au domicile des infirmières, et quelques-uns
ont été interrompus par l’arrivée du conjoint ou les pleurs des enfants. Après ces
interruptions, les entretiens ont repris leur cours sans aucun problème.
De plus, je ne pense pas avoir atteint le seuil de saturation des données après
mes huit entretiens. L’une des questions posées était : « quels sont les éléments
nécessaires pour avoir une bonne qualité de vie ? » A travers cette question,
chaque infirmière m’a relaté des différents éléments. C’est d’ailleurs grâce à cette
question que nous voyons la subjectivité de la qualité de vie. J’émets l’hypothèse
que le seuil de saturation sera difficilement atteint lorsque l’on aborde le sujet de la
qualité de vie des individus. La qualité de vie est tellement personnelle et
subjective, que de nouveaux éléments pourront toujours survenir, même en
226
Cependant, je suis consciente que des biais méthodologiques sont présents car le milieu de travail peut
influencer les réponses des infirmières. En effet, la charge psychologique d’une infirmière qui travaille aux
soins intensifs ne sera pas identique qu’une infirmière qui travaille en EMS.
227
En effet, le fait d’expliquer préalablement aux infirmières le thème et le but de notre travail, aura
certainement influencé leur propos. De plus à travers les questions, elles ont peut-être voulu répondre
« juste » en disant « oui » j’ai une bonne qualité de vie.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 86
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
élaborant plus d’entretiens. Nous ne pouvons donc que difficilement objectiver des
faits qui sont subjectifs telle que la qualité de vie.
Je ne peux pas prétendre que les résultats de ma recherche puissent être étendus
à un autre public cible. En effet, les résultats obtenus sont significatifs uniquement
pour les infirmières de nuit et non pas pour d’autres travailleurs postés. De plus,
cette recherche de type initiale comporte inévitablement des biais car les outils
méthodologiques sont également utilisés pour la première fois.
Après avoir élaboré mes entretiens, je peux dire que les infirmières, travaillant de
nuit à 60% et moins, étant en couple et ayant au minimum un enfant, sont en
général satisfaites de leur qualité de vie. Cependant, la plupart d’entre elles
ressentent certains effets négatifs du travail de nuit et de ses horaires.
Effectivement, le sommeil est troublé, une fatigue se fait ressentir, des troubles de
228
LOISELLE, Carmen G., PROFETTO-McGRATH, Joanne. Méthodes de recherche en sciences infirmières,
Approches quantitatives et qualitatives. P.17 Québec : ERPI, 2007, p. 206
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 87
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
8. Conclusion
J’ai pu atteindre cet objectif en élaborant mon cadre théorique. A travers cette
étape charnue de la recherche, j’ai développé mes connaissances sur le sommeil,
la fatigue, la famille et la qualité de vie.
Analyser mes huit entretiens, en parallèle avec ceux de Tania et comparer les
répercussions sur les infirmières qui travaillent de nuit à 60% et plus avec celles
qui travaillent à un plus faible pourcentage, soit en dessous de 60%. En faire
Ces deux objectifs ont également été atteints. Grâce à l’analyse de mes huit
entretiens j’ai effectivement pu répondre à la question centrale de cette recherche
ainsi que vérifier la validité de mon hypothèse. J’ai également pu comparer mes
résultats de recherche avec ceux de ma collègue Tania, afin de faire ressortir
certaines différences et similitudes.
Ces deux objectifs ont été atteints, j’ai pu synthétiser ma recherche en faisant
ressortir les points clé de celle-ci. J’ai également pu, grâce à ma synthèse,
facilement comparer mes résultats de recherche avec ceux de Tania. J’ai
également évalué mon travail dans la section discussion et je vais dans le chapitre
suivant, m’auto-évaluer en faisant ressortir mes facilités et mes difficultés
rencontrées tout au long de l’élaboration de ce travail Bachelor.
8.2.1 Facilités
229
Notre recherche n’est pas une recherche comparative pure, mais notre but est d’en faire ressortir
certaines tendances.
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 90
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Ce qui a été également une facilité dans ma recherche a été la première étape,
celle de la revue de la littérature. J’ai ressenti un grand intérêt à découvrir ce sujet
à travers de multiples et enrichissantes lectures. La facilité pour la lecture, m’a
également permis de faciliter l’élaboration de mon cadre théorique, qui a été
l’étape la plus intéressante pour moi.
8.2.2 Difficultés
La plus grande difficulté pour moi a été l’élaboration de mon analyse. Cette étape,
bien que la plus importante du travail, a été la plus difficile à réaliser. Ma difficulté
résidait dans le fait de ne pas prendre en considération tous les propos des
infirmières mais uniquement les éléments clés des entretiens. Ce qui a été difficile
pour moi également, a été de garder un fil rouge tout au long de la recherche et de
parler le plus objectivement possible d’un sujet qui est très subjectif. Durant mes
lectures, je trouvais à tout moment de nouvelles idées et je voulais exploiter un
sujet trop vaste, (le travail de nuit dans tous ses aspects). Il m’a été difficile de
cibler le sujet et de ne pas me disperser.
La familiarisation avec les principes méthodologiques ne m’a pas été facile. Cette
recherche est en effet une première pour moi et je n’avais aucune notion de
méthodologie avant de commencer ce travail.
Une autre difficulté que j’ai rencontrée est le respect des échéances. En effet,
Tania et moi-même avons dû demander un délai supplémentaire à la direction
pour pouvoir mener à bien notre recherche. Nos obligations professionnelles en
parallèle avec le programme de dernière année scolaire qui était chargé, nous ont
freinées dans l’élaboration de notre mémoire. Mais notre travail acharné durant les
six mois de prolongation a porté ses fruits.
Ce travail de recherche a été pour moi un réel défi. Arrivant au terme, je ressens
une certaine satisfaction.
230
LUCIANI R, Travail de nuit, analyse des stratégies utilisées par les ouvriers travaillants la nuit pour
concilier vie professionnelle et vie familiale, mémoire de licence présenté à la Faculté des lettres de
l’Université de Fribourg (Suisse), Niederhasli (ZH), 2003.
9. Bibliographie
9.1 Littérature
- ATTIAS-DONFUT C., LAPIERRE N., SEGALEN M. Le nouvel esprit de
famille. Ed. Odile Jacob. Paris. 2002
- BETOUT C., CARDI C., MORVANT E., PANNISSIER S. Le travail de nuit des
infirmiers : effets sur les conditions de vie, les pratiques professionnelles et la
qualité des soins. Synthèse réalisée dans le cadre de la préparation au
Diplôme de chef de projet en ingénierie documentaire. Mai 2007
- BLEY Daniel, Cadre de vie et travail, les dimensions d’une qualité de vie au
quotidien, Ecologie humaine/Edisud. Aix en Provence. 2005. 279p
- BOIVIN B., Diane O., JAMES F. Prévention par la photothérapie des troubles
d’adaptation au travail de nuit. Rapport de recherche. Institut de recherche
Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail. Bibliothèque nationale du
Québec. 2002. 111p
9.2 Etudes
- CHAPATTE Bénédicte, PROFICO Luisa. Travail de nuit et sommeil : amis ou
ennemis. Travail de mémoire, cours post-grade soins intensif. Soins infirmiers.
Sion. 1998.
- LUCIANI Rachel, Travail de nuit, Analyse des stratégies utilisées par les
ouvriers travaillants la nuit pour concilier vie professionnelle et vie familiale.
mémoire de licence présenté à la Faculté des lettres de l’Université de
Fribourg (suisse), Niederhasli (ZH). 2003.
10. Cyberographie
- BOIVIN Diane B. L’horloge biologique des travailleurs de nuit. Centre d’étude
de traitement des rythmes circadiens; Hôpital Douglas; Université McGill. [En
format pdf]. Adresse URL : cgsst.fsa.ulaval.ca/chaire/stock/fra/doc53-190.pdf
(consulté le 25.11.2008)
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 100
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
http://www.forum.umontreal.ca/numeros/1999-2000/Forum99-11-
29/article04.html (consulté le 25.11.2008)
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 101
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers 102
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
http://www.rsv-gnw.ch/fr/portrait/emploi/social/Documents/cct2007_2009.pdf
(consulté le 20.05.2009)
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Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
11. Annexes
11.1 Annexe 1 : Référentiel de compétences de
la filière en soins infirmiers
La progression des neuf compétences pour atteindre le niveau expertise, décliné
ci-dessous, s'effectue durant les trois années Bachelor.
L’étudiant-e :
L’étudiant-e :
I
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
- critique les réajustements opérés dans son activité face à des imprévus
L’étudiant-e :
L’étudiant-e :
L’étudiant-e :
L’étudiant-e :
III
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
L’étudiant-e :
L’étudiant-e :
- fait preuve d’esprit critique dans l’utilisation des outils et des résultats.
L’étudiant-e :
IV
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
V
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Les troubles digestifs : La sensation de satiété est présente la nuit car le bol
alimentaire est arrêté, et que la motilité intestinale est interrompue. De plus, les
travailleurs de nuit, n’ont souvent pas de rythme alimentaire et ils ne mangent
pas à heures régulières. Le travailleur de nuit prend, en général, un repas
durant son travail, lors de la période de « désactivation » digestive, et deux
231
Toutes les répercussions biologiques ont été développées en collaboration avec Madame Irma Mathier-
Favre, infirmière-enseignante à la HES-SO de Sion, domaine santé social, qui a également travaillé plusieurs
années de nuit. Elle nous a conseillé de faire ressortir ces répercussions, qui lui semblait les principales. Ces
dernières ont été cependant complétées par d’autres sources.
232
Dr. MULLENS Eric. Sommeil, vigilance, somnolence. [En ligne]. Septembre 1998. Adresse URL :
www.svs81.org
233
BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, GENEVE, Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, volume
II, Les risques professionnels. Edition originale anglaise établie sous la direction de Jeaunne Mager Stellman.
Chapitre 43.
VI
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
repas diurnes ; le dîner interrompant souvent le sommeil, pour qu’il soit pris en
famille. Durant la nuit, pour vaincre la fatigue, l’infirmière à tendance à manger
plus sucré, ce qui peut entraîner chez 20% des veilleuses, un surpoids. Ce qui
peut également amener à ce surpoids, c’est l’irrégularité des horaires de repas
ainsi que la prise de repas lourds et peu équilibrés à des heures ou le corps est
en « désactivation ».234 Les troubles digestifs seraient présents chez 20 à 70%
des travailleurs de nuit. Les plaintes principales sont les troubles du transit et
les douleurs abdominales.235
234
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p.
235
NTAWURUHUNGA E., CHOUANIERE D., DANUSER B., PRAZ-CHRISTINAZ S.-M. Effets du travail de nuit sur
la santé. Revue médicale suisse n° 181. 26 novembre 2008. P. 2581-2585. 2ème source
236
THIIS.EVENSON (1958) in BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, GENEVE, Encyclopédie de sécurité et de
santé au travail, volume II, Les risques professionnels. Edition originale anglaise établie sous la direction de
Jeaunne Mager Stellman. Chapitre 43.
VII
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
237
Dr. HEBERT Marc ET SASSEVILLE Alexandre. L’effet biologique de la lumière : Implications pour les
travailleurs de nuit. Université Laval-Centre de recherche, Université Laval Robert-Giffard.
238
Ibidem
239
NTAWURUHUNGA E., CHOUANIERE D., DANUSER B., PRAZ-CHRISTINAZ S.-M. Effets du travail de nuit sur
la santé. Revue médicale suisse n° 181. 26 novembre 2008. P. 2581-2585. 2ème source
240
NTAWURUHUNGA E., CHOUANIERE D., DANUSER B., PRAZ-CHRISTINAZ S.-M. Effets du travail de nuit sur
la santé. Revue médicale suisse n° 181. 26 novembre 2008. P. 2581-2585. 2ème source
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Glassey stéphane, adjoint administratif au service de la protection des travailleurs.
VIII
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Le stress : Le travail de nuit est peut stressant, sauf en situation de crise (client
en fin de vie, décès, transfert des urgences). Durant la période creuse, de 2h à 4h,
le stress est au plus bas, la tournée de 2h est terminée et on attend celle de 4h.
Durant cette période, un petit agent stressant peut prendre de l’ampleur la nuit et
provoquer un immense stress, par exemple un patient ou un téléphone qui sonne.
L’adrénaline monte brusquement sur un terrain calme. Ce stress peut augmenter
le risque d’erreur. De plus, la nuit, les infirmières sont souvent seules pour gérer le
service, ce qui peut être une source d’angoisse supplémentaire. Nous pouvons
également faire le lien entre le stress et les ulcères gastriques, cité à la page
précédente.
242
Ibidem
243
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90 p. P.56
244
Toutes les répercutions psychologiques ont été développées en collaboration avec Madame Irma
Mathier-Favre, infirmière-enseignante à la HES-SO de Sion, domaine santé social, qui a également travaillé
plusieurs années de nuit, elle nous a conseillé de faire ressortir ces répercutions, qui lui semblait les
principales. Celles-ci ont été cependant complétées par d’autres sources.
IX
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
- La prise de poids est un aspect à ne pas négliger non plus, en effet, toute
l’alimentation est perturbée et les horaires des repas également. L’infirmière de
nuit ne prend souvent aucun petit déjeuner en rentrant,247 et dîne lorsqu’elle se
lève et non pas en même temps que sa famille à midi, pour ne pas couper son
sommeil. Les travailleurs de nuit, mangeraient trop gras et trop sucré, et
grignoteraient beaucoup entre les repas. Et ne mangeraient pas assez de fruits
et de légumes.248 Nous trouvons quelques conseils alimentaires sur un site qui
s’intitule « ma vie d’infirmière ».249 Sur le site de CSS Assurances250 nous
trouvons aussi des conseils alimentaires pour les travailleurs de nuit. Les
principaux conseils de ces deux sites sont ; d’essayer de prendre les repas en
famille, afin de favoriser les relations familiales, mais aussi de favoriser les
repas équilibrés et diversifiés, pas trop lourds avant d’aller dormir, de manger
avant d’aller travailler, de manger pendant au minimum 30 minutes, etc.
245
BUREAU INTERNATIONAL DU TRAVAIL, GENEVE, Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, volume
II, Les risques professionnels. Edition originale anglaise établie sous la direction de Jeaunne Mager Stellman.
ème
Chapitre 43. 2 source.
246
CARPENTIER J, CAZAMIN P, Le travail de nuit ; effets sur la santé et la vie sociale du travailleur. Bureau
international du travail. Genève. 1977. 90p. P. 33
247
Dr. MULLENS Eric. Sommeil, vigilance, somnolence. [En ligne]. Septembre 1998. Adresse URL :
www.svs81.org
248
Ma vie d’infirmières. [En ligne]. Adresse URL : http://melenig.kazeo.com/Travail-de-nuit,r121243.html
249
Ma vie d’infirmières. [En ligne]. Adresse URL : http://melenig.kazeo.com/Travail-de-nuit,r121243.html
250
CSS Assurance. Le travail de nuit. Conseils pour le sommeil, l’alimentation et les loisirs. [En format pdf].
Adresse URL : www.cssversicherung.ch/it/f_flyer_nachtarbeit.pdf
X
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
- Tous ces effets néfastes du travail de nuit ne sont pas à prendre au pied de la
lettre, se sont des effets qui peuvent survenir selon les personnes. Chaque
individu est différent et chacun à une adaptation différente au travail de nuit.
Ces effets peuvent survenir à court, moyen et long terme en fonction de
l’adaptation au travail de nuit. Cette adaptation dépend de l’âge des personnes,
du pourcentage, des co-morbidités, de la charge de travail à domicile, de la vie
de couple, des enfants, etc.251 Chaque travailleur met ou non, à sa disposition
des moyens de prévention et des ressources personnelles pour faire face à
certaines de ces conséquences.
- Une autre répercussion qui est à l’origine de multiples études à l’heure actuelle,
est celle du cancer du sein chez la femme qui travaille de nuit. Il y aurait « une
augmentation l’incidence du cancer du sein chez les infirmières travaillant la
nuit comparées à celles qui n’avaient jamais travaillé de nuit».252 « Le CICR
vient, d’ailleurs de classer le travail de nuit cancérigène probable pour
l’homme».253
251
Dr. MULLENS Eric. Sommeil, vigilance, somnolence. [En ligne]. Septembre 1998. Adresse URL :
www.svs81.org
252
NTAWURUHUNGA E., CHOUANIERE D., DANUSER B., PRAZ-CHRISTINAZ S.-M. Effets du travail de nuit sur
la santé, Revue médicale suisse n° 181. 26 novembre 2008. P. 2581-2585.
253
Ibidem
XI
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
XII
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
XIII
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
Comment vous-y
prenez- vous avec vos
enfants ?
XIV
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
modifiés ?
Participez-vous à des
activités individuelles ou
collectives de loisirs ?
(hobbys)
XV
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
XVI
Délèze Céline Travail de Bachelor janvier 2010
La soussignée :
Certifie être informée sur le déroulement et les objectifs du mémoire de fin d’étude ci-dessus.
Affirme avoir lu attentivement et compris les informations concernant la recherche.
Atteste qu’un temps de réflexion suffisant lui a été accordé.
Est informée du fait qu’elle peut interrompre sa participation à la recherche à tout moment,
sans aucune conséquence négative pour elle.
Accepte que les entretiens soient enregistrés, puis retranscrits anonymement.
Est informée que les enregistrements seront détruits dès la fin du mémoire, à savoir au plus
tard fin juillet 2010.
Consent à ce que les données recueillies pendant le mémoire soient publiées dans des revues
professionnelles, l’anonymat de ces données étant garanti.
Tout préjudice qui pourrait vous être causé dans le cadre de ce mémoire de fin d’étude sera
couvert en conformité des dispositions légales en vigueur.
La soussignée accepte donc de participer au mémoire de fin d’étude mentionné dans l’en-tête.
Contacts :
Délèze Céline, étudiante HES-SO//Valais Walis. Tel : 078.805.28.58
Trummer Tania, étudiante HES-SO//Valais Walis. Tel : 079.630.79.02
HES-SO Valais, domaine Santé & Social - Filière Soins Infirmiers XVII
Marie-Noëlle Baudin Annexe juillet 2009
Avant d’aller travailler le soir, il est important de se reposer ou de faire une sieste,
surtout lors de la première nuit de la série, car cette nuit est souvent précédée
d’une journée sans repos.256
Pendant le travail de nuit, il est conseillé de ne pas consommé de café après 23h
ou minuit, pour ne pas corrompre la qualité du sommeil diurne. Et il est également
important de ne pas grignoter sans cesse durant la nuit, pour lutter contre le
sommeil.257
254
Dr. MULLENS Eric. Sommeil, vigilance, somnolence. [En ligne]. Septembre 1998. Adresse URL :
www.svs81.org
255
Ibidem
256
Ibidem
257
Ibidem
258
Ibidem
XVIII
Marie-Noëlle Baudin Annexe juillet 2009
Pour ne pas lutter contre la fatigue et le sommeil, il est impératif, d’aller se coucher
dès l’arrivée à domicile, après avoir pris son petit déjeuner. Il faut également éviter
les éléments qui favorisent l’éveil ou qui perturbent le sommeil, tels que le bruit et
la lumière du jour. Pour lutter contre ces deux perturbateurs du sommeil il faut :
rendre la pièce où l’on dort la plus obscure possible, éviter les bruits en fermant
les fenêtres, en avertissant les proches que nous dormons, en éteignant le
téléphone portable, en mettant un écriteau sur la porte « ne pas déranger »,…259
D’autres éléments peuvent aussi perturber le sommeil ou l’endormissement, tels
que la prise de stimulants (café, nicotine) avant d’aller dormir, une mauvaise nuit à
l’hôpital, le stress, l’anxiété, les problèmes familiaux, les soucis, la faim, les
douleurs, la chaleur, le froid, les problèmes digestifs liés à l’irrégularités des repas
ou à la malnutrition,…260
Un autre élément important pour éviter la fatigue est de bien dormir les jours de
congé, afin de ne pas accumuler un manque de sommeil. Il est conseillé de ne
pas se coucher trop tard et de bien dormir le matin. Les siestes, l’après-midi, sont
les bienvenues également. En effet, les jours de congés sont utiles pour récupérer
la dette de fatigue et de sommeil accumulé les jours de travail. 261 Ses éléments
sont importants à respecter mais ne favorisent pas la vie sociale et familiale.
259
Ibidem
260
Ibidem
261
Ibidem
XIX
Marie-Noëlle Baudin Annexe juillet 2009
262
http://www.quandladrogue.com/ch-flp/pic1/maslow1.gif
XX