Gestion Des Aléas de La Production

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Mis à jour : mars 2006 MAP/DAFL/SDAB/BECPA

Ensemble 1.2. Gestion des aléas de la production.

Sommaire

I. Le dispositif. II. Les concours publics : 23 millions d’euros


en 2004
Pêches maritimes.
- régime chômage-intempérie des pêcheurs Les crédits consacrés à la gestion des aléas sont
- indemnisation tempête et marée noire exclusivement nationaux. Ils sont en
- le fonds de prévention des aléas de pêche augmentation en 2004 du fait de la dotation de
(FPAP) l’Etat de 15 millions d’euros, accordée au fonds
de prévention des aléas de pêche.
Cultures marines.
- régime des calamités agricole pour les L’indemnisation des dommages liés à la tempête
cultures marines et aux naufrages de l’Erika et du Prestige a pris
fin.

1. Le dispositif.

La gestion des aléas de la production regroupe deux catégories de mesures pérennes


relatives aux calamités et aux intempéries : l’indemnisation du chômage-intempérie pour les
pêcheurs et le dispositif spécifique aux calamités subies par les exploitants des cultures
marines. Ces mesures sont complétées par la prise en compte d'incidents conjoncturels
exogènes au secteur, notamment l’indemnisation des dommages causés par la tempête de
1999, les deux marées noires du Prestige et de l'Erika ainsi que la hausse du prix du gazole
de fin 2004. Compte-tenu de l'importance des financements accordés à ces deux formes
d'aléas, il a été jugé utile de les présenter dans des rubriques spécifiques.
En outre, afin d'atténuer les effets économiques et sociaux consécutifs à l'ajustement de
l'effort de pêche l'État a mis en place un dispositif d'accompagnement social à travers un
double mécanisme : la cessation anticipé d'activité (CAA) et l'allocation complémentaire de
ressources (ACR). Ce dispositif lié aux sorties de flotte est traité dans l’ensemble relatif aux
actions structurelles.

L’indemnisation de chômage-intempérie des pêcheurs. Jusqu’en fin 1998, le Fonds


d’intervention et d’organisation des marchés des produits de la pêche maritime et de la
conchyliculture (FIOM) était chargé de gérer, pour le compte de l’État, les crédits publics
affectés aux Caisses de chômage intempérie.
En janvier 1999, l’OFIMER a remplacé le FIOM pour l’ensemble de ses missions, à
l’exception de la gestion des Caisses locales de chômage-intempérie et avarie qui relèvent
du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).
L’indemnisation du chômage occasionnel des pêcheurs pour cause d’intempérie est gérée
par les caisses locales au nombre de 30 auxquelles peuvent adhérer tous les marins actifs
embarqués à bord d’un navire de pêche (environ 8000 cotisants en 2004, contre 7850 en
2003). La période d’indemnisation a été porté de vingt à quarante jours en 1995, et le
dispositif a été étendu au risque « avarie ». Cette possibilité de couverture bénéficie
désormais à l’ensemble des marins de la pêche artisanale rémunérés et non couverts par le
régime des ASSEDIC.
Les caisses de chômage sont alimentées par les cotisations volontaires des adhérents pour
un montant égal au salaire forfaitaire journalier de l’Établissement national des invalides de
marine (ENIM), dans la limite d’un plafond de 20, 30 ou 40 jours. En contrepartie, l’État
accorde une subvention pour un montant équivalent aux cotisations, versée en deux
tranches de 65% et 35% ; le tout (cotisation volontaire et aide de l'État ) constitue
l'indemnisation versée au pêcheur au prorata du nombre de jour d’intempéries ou d’avaries
survenus dans l’année.
Mise à jour : Mars 2006 MAP/DAFL/SDAB/BECPA

L’indemnisation des dommages liés à la tempête et aux naufrages de l'Erika et du


Prestige. Afin de venir en aide aux pêcheurs et aux aquaculteurs, victimes de la tempête de
1999 et des deux marées noires de 1999 et 2002, le MAP a mis en place un dispositif
d’aides exceptionnelles. Ce dispositif a été géré par l’OFIMER en ce qui concerne les dégâts
causés par les deux marées noires et la tempête et par le Fonds national de garantie des
calamités agricoles (FNGCA) pour les indemnisations des dommages causés par la tempête
dans le secteur de la conchyliculture.
Cet agencement a été complété par des mesures d’allègement des charges sociales au
niveau national suite à la dégradation sensible du marché des produits de la mer,
consécutive à ces deux sinistres et à la hausse du gazole en 2000. Ces mesures
d'allègement de charges sociales qui se sont étalées au cours des années 2000 à 2003 sont
prises en compte dans le domaine de la protection sociale et de la solidarité.

Le fonds de prévention des aléas pêche. Face à la hausse constante du prix du gazole au
deuxième semestre 2004, les pouvoirs publics et les professionnels ont mis en place un
fonds de prévention des aléas pêche (FPAP). Créé en octobre 2004, le FPAP a pour objet
de proposer aux marins pêcheurs, un système de garantie contre les risques non couverts,
jusqu'à présent par les systèmes classiques d'assurance. Le FPAP intervient au titre des
risques suivants :

- la fluctuation des prix des carburants des navires ;


- la pollution maritime ou risque sanitaire relatif à la production ;
- la fermeture des quotas ou réduction importante des possibilités de pêche ;
- le risque relatif au marché.
Pour bénéficier de ces garanties, l'adhérent s'engage sur une période de trois ans
moyennant le versement d'un droit d'adhésion de 150 euros et une cotisation spécifique au
type de risque assuré. Pour le risque carburant la cotisation est de 0,35 centimes d'euros par
litre pour un volume de gazole prévisionnel utilisé au cours de l'année. Cette cotisation
versée par les marins pêcheurs est déductible de leur revenu imposable.

Le mécanisme de couverture carburant mis en place par le FPAP permet de se prémunir


contre la hausse des prix du carburant, par le biais d'une souscription d'une option d'achat
auprès d'un établissement financier spécialisé à un prix plafond (ou prix objectif) de 250 et
260 euros par tonne selon les options du carburant assuré. Chaque mois, le FPAP procède
à la comparaison entre la cotation moyenne mensuelle de l'indice de référence du carburant
et son plafond (250 ou 260 euros par tonne)1.
Si la cotation moyenne mensuelle de l'indice de référence est supérieure au plafond,
l'établissement financier partenaire verse au FPAP la différence entre la cotation moyenne
mensuelle et le plafond de l'option. Cette indemnité est ensuite reversée par le FPAP à
l'adhérent, pour le volume consommé dans la limite des quantités assurées. Si la cotation
moyenne mensuelle du carburant est inférieure au plafond de l'option, l'adhérent ne perçoit
aucune indemnité2.

L’indemnisation des exploitants de culture marine au titre des calamités agricoles. Les
cultures marines peuvent bénéficier des indemnisations versées par le Fonds national de
garantie des calamités agricoles (FNGCA) pour les sinistres affectant leur production. Ces
sinistres relèvent des cas de tempêtes, d’accidents climatiques divers (gel, pluie,
sécheresse) et de mortalités accidentelles indépendantes de la conduite de l’exploitation.

1 Soit approximativement un prix hors taxe du gazole de 25 à 26 centimes d'euros par litre en fin 2004. Ces prix ont enregistré
des variations à la hausse tout au long de 2005.
2 A titre d'exemple, lors du dernier trimestre de 2004, le cours du gazole a oscillé aux alentours de 35 à 36 centimes d'euros par
litre pour un prix objectif de 27 centimes par litre. L'assuré a donc perçu la différence, soit environ 10 centimes par litre de
carburant assuré effectivement consommé, moyennant une cotisation de 0,35 centime. Depuis la mise en place du Fonds, le
prix objectif de 27 centimes par litre a été porté à 30 centimes au cours de l'année 2005.

2
Mise à jour : Mars 2006 MAP/DAFL/SDAB/BECPA

Le FNGCA est alimenté par des taxes sur les assurances agricoles et par le budget du MAP.
En longue période, l'aquaculture marine ne représente en moyenne que 0,5% du montant
total des indemnisations servies par le FNGCA.

2. Les concours publics.

2004 budget budget


Concours publics de l'ensemble 1.2
(gestion des aléas de la production) 1994 2000 2001 2002 2003 2004 / national UE
2003 2004 2004
Financememt des caisses de chômage-intempérie 1,9 5,7 7,7 5,0 7,5 5,9 -21,9% 5,9 0,0
Indemnisation dommages tempête, Erika et Prestige 0,0 42,3 11,2 12,7 0,8 0,0 // 0,0 0,0
Fonds de prévention des aléas pêche 0,0 15,0 // 15,0 0,0
Indemnisation pertes cultures marines (FNGCA) 0,2 5,0 0,6 0,0 1,3 1,6 25,6% 1,6 0,0

TOTAL 2,1 53,0 19,4 17,7 9,6 22,4 133,6% 22,4 0,0
Unité : millions d'euros
Source : Les concours publics aux pêches maritimes et aux cultures marines - MAP

Sur la période 1994-2004, les concours publics à la gestion des aléas se caractérisent
globalement par une forte variabilité liée aux événements conjoncturels qui ont marqué le
secteur. Les soutiens varient entre 2 et 53 millions par an. Les programmes d'indemnisation
des dommages causés par la tempête de 1999 et la marée noire de l'Erika et du Prestige qui
constituaient les principaux postes de dépense entre 2000 et 2003 ont pris fin en 2004. Le
versement de l'État pour le financement des caisses de "chômage-intempérie" s'est réduit.
Suite à la sécheresse de 2003, les productions conchylicoles ont fait l’objet d’indemnisation
par le FNGCA. Ces versements qui concourent à la gestion des aléas dans le domaine des
pêches et des cultures marines ont été complétés, en 2004, par les premiers décaissements
du fonds de prévention des aléas destiné, notamment, à faire face au surcoût engendré par
la hausse du prix du gazole en fin 2004.
Entre 2003 et 2004, les crédits consacrés à la gestion des aléas de la production sont
passés de 9,6 millions d'euros à 22,4 millions d'euros, financés en totalité par l'État. La
variation importante enregistrée en 2004 résulte de la dotation de l'État, sous forme d'avance
remboursable, au fonds de prévention des aléas pêche.

L’indemnisation du chômage. La contrepartie de l’État à l’indemnisation du chômage-


intempérie est relativement stable entre 1990 et 1999. Elle augmente sensiblement à partir
de 2000 sous la conjonction de trois facteurs liés à la tempête de 1999 : l’ouverture de
caisses supplémentaires, le rallongement des périodes indemnisées et l’accroissement du
rythme d’affiliation des pêcheurs. En dépit de l'augmentation du nombre d'adhérents en
2004, la contribution de l’État enregistre une réduction de 22%, résultant du versement de la
première tranche de 65% au titre des indemnisation de 2003 et du report du règlement de la
deuxième tranche sur 2005.

L’indemnisation des dommages liés à la tempête et aux naufrages de l'Erika et du


Prestige. Les premières indemnisations des dommages causés par la marée noire
(naufrage Erika) et la tempête de 1999 sont intervenues en 2000 et en 2003 pour le naufrage
du Prestige. Après les versements importants effectués entre 2000 et 2002, l’OFIMER a
poursuivi en 2003 le règlement des indemnisations, pour un montant de 1 million consacré
en grande partie au dédommagement des dégâts causés par le naufrage du Prestige,
l'apurement des dossiers a pris fin au cours de l'année 2003 et aucun règlement n'a été
exécuté en 2004

Le fonds de prévention des aléas pêche. Afin d'aider au démarrage du Fonds, l'État a
consenti une avance remboursable de 15 millions d'euros. Ce premier versement effectué en
octobre 2004 est en cours d’ajustement pour 2005. Pour 2006, ce mécanisme devra être
complété par des dispositifs plus structurels d’économie et de reconversion de flotte.

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Mise à jour : Mars 2006 MAP/DAFL/SDAB/BECPA

Les indemnisations pour les cultures marines. Les indemnisations pour les cultures
marines par le FNGCA connaissent des variations annuelles dépendantes des aléas
exogènes à la production. Elles ont été relativement élevées au titre des sinistres intervenus
en 1995 et 1997, suite à la mortalité estivale exceptionnelle des huîtres en Bretagne et en
Pays-de-la-Loire. L'ampleur des pertes a nécessité de compléter l'intervention du Fonds par
des aides consistant en une prise en charge d'intérêts. En 2000, le fonds a procédé aux
premières indemnisations pour les dommages causés par la tempête et la marée noire dans
le secteur conchylicole. Les versements ont concerné essentiellement la Charente-Maritime
pour un montant de 5 millions d’euros. En 2003, le FNGCA a procédé à l'indemnisation dans
le secteur des cultures marines dans l'étang de Thau pour un montant de 1,2 million. Par
ailleurs, suite aux dommages causés par le naufrage du Prestige en fin 2002, un FAC (fonds
l'allègement des charges) de 60 000 euros a été mis en place, en 2003, pour les
conchyliculteurs du département de la Gironde qui ont connu un arrêt temporaire de la
commercialisation de leurs produits.
En 2004, l'indemnisation pour les cultures marines a concerné la production conchylicole
dans six départements suite à la sécheresse de 2003 pour un montant de 1,6 million d'euros.

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