n°246

Janvier 2024

Informer, rassembler et agir pour l'enseignement supérieur et la recherche à Tours, pour ses
personnels comme pour les étudiant.es, est la visée de notre lettre... ouverte à vos contributions.
Une lettre, lien solidaire entre toutes et tous, pour construire l'université ensemble, sous le regard
de François Rabelais, alias "Alcofribas Nasier" (anagramme qu'il avait lui-même forgée).

Que peut attendre l’Université de cette nouvelle année ? Du gouvernement

sans doute pas grand-chose, comme le laisse à penser le retour aux affaires Sylvie
Retailleau. Notre ministre demeure inaudible et totalement impuissante à
infléchir le cap d’une austérité réaffirmée par Bercy pour notre service public. À
tel point que le Président de la République oublie en la reconduisant qu’elle avait DANS
DANSCE
CENUMÉRO
NUMÉRO
présenté sa lettre de démission quelques semaines plus tôt pour protester contre
la nauséabonde Loi Immigration. Il paraît clair que l’Université n’est pas une ACTUALITÉ À TOURSvœux
- Nos meilleurs :
priorité pour ce nouveau gouvernement dont l’objectif politique est d’en finir avec RECLASSEMENT
pour une UniversitéNÉO-
DES au
cette fonction publique refondée au début des années 80 qui coûte à l’État « un TITULAIRES
service de l’intérêt
pognon de dingue ». Cet affaiblissement du service public de l’ESR pourrait général
REPYRAMIDAGE DES E-C
laisser plus de place au secteur privé toujours volontaire pour récupérer les SAISON 2
activités potentiellement rentables (surtout si elles sont financées par le - Ce dimanche 21
contribuable!) janvier,
DES ÉCHOS contre
DES une loi
qui fait honte
INSTANCES à SUIVI
: LE GT notre
Nous avons pourtant besoin d’une histoire et ferme les
RIFSEEP
Université capable de produire et portes de l’Université
diffuser des savoirs, des sciences et
de la culture pour répondre aux
enjeux de survie pour toute Notre page
l’humanité :
INTRANET
- décarboner les énergies dans les
ICI
transports, le chauffage et les
moyens de production industriels
- contenir les tensions géopolitiques
exacerbées par la dérégulation
économique et le changement
climatique
- lutter contre les inégalités sociales
et économiques qui engendrent les
politiques du pire et la menace de
l’extrême droite sur tous les
continents.
Même si l’Université ne peut pas tout, sa mission
demeure de poser correctement les
problématiques, de proposer des modèles de
compréhension voire des pistes de solution,
d’éduquer le plus grand nombre pour s’en emparer
dans le cadre de coopérations mondiales plutôt
de mises en concurrence délétères. L’exemple
emblématique des travaux du GIEC nous donne une
lueur d’espoir pour répondre au défi du dérèglement
climatique planétaire.
L’année 2024 sera pour l’Université de Tours une
année particulièrement importante et structurante
puisqu’il s’agira à l’automne de renouveler les
Conseils centraux (Conseil d’administration, Conseil
académique composé de la Commission de la
formation et de la vie universitaire et de la
Commission de la recherche). Ces instances éliront
la future équipe présidentielle (présidente ou
président, vice-présidentes ou vice-présidents,
chargés et chargées de missions). La campagne qui
s’annonce sera l’occasion de débattre des
priorités et des choix d’orientation pour notre
université dans un contexte national difficile
avec :
- un manque de financements publics durable
- une remise en question des libertés
académiques dans la recherche comme dans la
formation comme on a pu le voir avec la chape
de plomb qui s’est abatture pour taire les
questionnements au sujet de la politique
israélienne dans les territoires occupés de
Palestine
- une approche managériale de la fonction
publique réaffirmée par le Président de la
République favorisant une mise en concurrence
des personnels dans un cadre toujours plus
arbitraire et nuisible pour les collectifs de
travail
- une remise en cause des statuts et des
conditions de travail avec notamment la hausse
de l’emploi contractuel.
Nous nous devons de contrer ces logiques libérales
chères à notre gouvernement en réaffirmant ce que
devrait être notre université :
- un service public de formation tourné vers les
besoins du plus grand nombre, inclusif, refusant
toute forme de discrimination qu’elle soit de
genre, sociale ou d’origine
- une recherche non corsetée par des injonctions
utilitaristes s’appuyant sur des collectifs de
travail collégiaux
- une vision démocratique de la gestion d’un
établissement public d’enseignement supérieur
et de recherche et d’une université ouverte au
débat contradictoire
- une réaffirmation des statuts, certes
perfectibles, fondements d’une université au
service de l’intérêt général, tout en protégeant
les conditions de travail des personnels
contractuels dans le contexte actuel.
La FSU de l’Université de Tours, par son engagement
dans les Conseils centraux et l’équipe présidentielle,
est pleinement mobilisée pour faire de 2024 une
nouvelle année de résistance aux politiques
nationales annoncées tout en s’investissant pour
que notre université progresse et accomplisse ses
missions en s’appuyant sur une large adhésion des
personnels. L’expérience de ces trois dernières années
confirme qu’une gestion plus collégiale et à l’écoute
des personnels est possible, qu’elle est même
nécessaire pour garantir des conditions de travail
correctes, une activité qui réponde aux besoins des
étudiants et des habitants du territoire, et une
recherche de qualité.

Tanneurs : Élisabeth Gavoille, IUT Tours : Jean-Luc Mercier SNESUP

À Tours, les syndicats de la FSU (SNESUP,
Fabienne Toupin SNESUP ; Sylvie Manu Porcheron SNEP
SNASUB, SNEP, SNICS) ont fait leurs
Mitéro SNASUB Tonnellé : Juliette Rousseau SNASUB
preuves. Les dernières élections et leurs suites
Grandmont : Marc Peigné SNESUP
ont modifié la répartition des responsabilités et
Plat d’Étain : Paule Graveran SNASUB
des correspondant·es SNESUP et FSU sur les
Deux-Lions : Hovig Ter Minassian
différents sites de l’université :
SNESUP
EPU : Gilles Laschon SNESUP
C’est cette dynamique que nous comptons continuer de
faire vivre avec le concours de tous ceux qui s’y
reconnaissent.

Toute l’équipe de la FSU (SNEP, SNASUB, SNESUP)

vous souhaite une très bonne année 2024.

La loi immigration voulue et portée par le gouver-

nement et votée par le parlement mardi 19 décembre
2023 introduit des régressions intolérables pour les droits
de toutes et tous les étranger·es dont les étudiant·es, les
chercheur·es, les enseignant·es et les enseignant·es-
chercheur·es. En prévoyant une caution de retour, la gé-
néralisation de la majoration des droits d’inscription pour
les étudiant·es extra-communautaires, des modalités de
contrôle du caractère réel et sérieux des études condi-
tionnant le maintien de la carte de séjour pluriannuelle
“étudiant”, cette loi distille la défiance sur tout une partie
de la communauté universitaire.

Elle rompt avec ce que devraient être les principes d’ac-

cueil dans les universités françaises, à savoir les mêmes
droits pour tous et toutes les étudiant·es et la circulation
libre des connaissances. En organisant le repli sur soi,
elle prive les universités de l’enrichissement par le mé-
lange des cultures que permettait l’accueil d’étu- LES SITES INTERNET
diant·es et des collègues de tout·es les nationalités.
Ajoutée aux dernières annonces du président de la Répu- NATIONAL
blique concernant la recherche, cette loi dessine un www.snesup.fr
sombre avenir pour l’enseignement supérieur et la re- https://snasub.fsu.fr/
cherche déjà exsangues.
LOCAL
www.snesup-tours.fr
Soyons nombreux à demander la non-promulgation Retrouvez-y toutes les lettres d’Alcofribas, l’actualité
de cette loi, dimanche 21: des luttes et les enjeux des conseils centraux.

CONTACT :
à Tours départ 15h, Place Jean Jaurès; à Paris, départ
14h Trocadéro en direction d’Invalides! fsu@univ-tours.fr

n°246 Janvier 2024