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Chic Planète n°00

Le journal du Forum des Citoyens d'Ossau et d'Ailleurs


Notre projet ? Nous souhaitons constituer une association de citoyens indépendants, lieu d'expressions
diverses, d'actions, d'informations pour faire vivre la démocratie. Une démocratie vivante, ce sont des
citoyens actifs en réflexion et propositions, des citoyens exigeants, attentifs et si nécessaire critiques vis à vis
de leurs représentants élus (Communes, Conseil Général et Communauté de Communes). Ici comme ailleurs,
la démocratie au niveau des personnes, des citoyens, se réduit aux périodes électorales. Entre elles, c'est le
vide ou presque.

Notre Planète est mal en point, nous n'en avons pas de rechange

La période que nous vivons exige des évolutions profondes voire radicales car l'humanité doit faire face à des
problèmes majeurs du fait d'un développement économique basé sur la production infinie de richesses sur
une planète aux ressources et dimensions finies. La croyance aveugle à la croissance nous a déjà fait dépasser
des limites physiques (réchauffement climatique), biologiques (épuisement/disparition des espèces
animales/végétales) qui mettent en danger l'espèce humaine, elle-même. Si notre Planète souffre dans ses
équilibres fondamentaux, la majorité de l'espèce humaine souffre également, du fait d'une inégale et injuste
répartition des richesses : une poignée d'hyper-riches s'approprie des fortunes immenses et gaspille ; une
minorité de pays consomme l'essentiel des ressources planétaires (pétrole, minerais, produits agricoles). Des
mouvements spéculatifs gigantesques totalement déconnectés du réel génèrent des revenus considérables en
quelques secondes et atteignent durablement la vie du plus grand nombre en faisant bondir les prix des
produits agricoles et énergétiques et, dernier avatar en date, en ruinant le système financier mondial. Beau
bilan !

Le système économique actuel est une vaste machine à crédit, un vaste casino qui fonctionne sur
l'endettement et la spéculation enrichissant une minorité, appauvrissant le plus grand nombre. Nous vivons
économiquement à crédit, mais nous vivons aussi et surtout écologiquement à crédit car la croissance
économique sans limite épuise des ressources non renouvelables et épuise même les ressources renouvelables
: n'a t-on pas déjà mis en péril les populations de poissons dans les océans ? Et si par quelques tours de
passe-passe financier, on peut « solutionner » une crise financière, les dégâts sociaux sont eux déjà réels
pouvant inciter à penser que les dégâts à notre environnement sont un souci secondaire. Il nous faut
comprendre que le système économique actuel est à la fois socialement et écologiquement destructeur. D'où
la nécessité d'en changer en sachant que l'on ne peut pas tout mettre cul par dessus tête du jour au lendemain.
Cependant, plus on repousse l'engagement de changements radicaux économiques, sociaux, écologiques,
plus nous réduisons nos marges de manoeuvres, plus ces transformations seront difficiles

De tout cela ressort la nécessité que nous, citoyens, devons (re)prendre notre destin en main afin de modifier
en profondeur le système économique (contrôle public des banques, des assurances, suppression des paradis
fiscaux, interdiction des spéculations sur les produits agricoles et les ressources énergétiques, taxation accrue
des revenus purement financiers, réforme de l'impôt, instauration d'un revenu maximal admissible, etc.), en
abandonnant le dogme de la croissance qui est une absurdité.

La vallée d'Ossau fait partie du monde et partage ses problèmes : quelles réponses ?

Dans notre région, les emplois industriels sont fortement dépendants des secteurs automobiles et
aéronautiques. Voit-on nos élus (communaux, départementaux, régionaux) s'inquiéter de cette situation et
travailler à des alternatives ? Le réchauffement climatique déjà sensible depuis le début des années 1990
condamne à court terme l'économie des stations de ski qui survit à coup de millions d'euros dans
l'équipement et le fonctionnement de canons à neige. Des mesures de reconversion prenant le relais d'une
activité ski condamnée ont-elles été imaginées et mises en oeuvre ?

L'imprévision des bouleversements en cours doit faire place à une action volontariste à laquelle tous les
citoyens doivent être associés car il s'agit de notre avenir commun.
Réagir ensemble

Dans ce cadre, la création de la Communauté de Communes de la vallée d'Ossau doit être l'occasion de
définir un projet de vie collectif. Que veut-on faire et que peut-on faire ensemble ? Des débats à l'initiative
des élus et surtout à l'initiative des citoyens eux-mêmes permettraient de faire émerger les attentes des
citoyens, leurs préoccupations. Des projets sont déjà en cours à l'initiative de quelques personnes : crèche,
école de musique, mais ces initiatives sont peu relayées et surtout isolées et risquent de s'essouffler faute de
combattants. Nous proposons pour cela que soit créé un Conseil de Développement tel que prévu par la
législation régissant l'intercommunalité. Ce Conseil de Développement rassemble les associations, les
syndicats, les individus porteurs de propositions etc. mais n'est pas ouvert aux élus. C'est un lieu d'échange et
d'élaboration d'un projet de vie collective qui permet la remontée de la volonté citoyenne vers les élus.

Pour notre part, nous proposons que s'élabore un projet de haute qualité environnementale du point de
vue social, écologique, économique, culturel ces différents éléments étant indissociables et ne devant pas être
hiérarchisés. Pour sortir de la morosité qui plane, nous avons besoin de rencontres autour de pièces de
théâtre, de soirées lectures, de musiques de tous horizons qui s'ajoutent à ce qui existe, notamment le cinéma
associatif à Arudy et municipal à Laruns.

Plusieurs actions nous semblent nécessaires à mettre en oeuvre, par exemple :

Les déplacements

L'objectif est de réduire progressivement l'usage de la voiture individuelle et donc notre consommation en
carburant. mais aussi, par le transport en commun, de retrouver, bon gré malgré, des moments de rencontre.

1 La création d'un service de transport en commun léger ;


2 La réouverture de la ligne de train aux voyageurs depuis Arudy ;
3 La création d'une piste cyclable empruntant l'ancienne ligne de chemin de fer entre Laruns et
Arudy dont l'intérêt est à la fois touristique mais également pratique pour la vie de tous les jours.
4 La mise en place de pédibus visant à réduire les déplacements en voiture et les bouchons autour des
écoles pour accompagner les enfants à l'école : plusieurs communes en France ont mis en place un
« ramassage » à pied des enfants habitant dans un rayon d'un kilomètre des écoles.

L'énergie

1. La production de biogaz (méthane) par fermentation des boues des stations d'épuration, des déchets
verts, des déchets organiques ménagers, des fumiers agricoles devrait être mis à l'étude sachant que
les techniques sont largement au point. Le biogaz produit pourrait servir à alimenter le transport en
commun valléen, ou à produire de l'électricité.
2. Une action pilote pourrait être lancée pour permettre aux personnes / familles à faible revenu de
s'équiper en panneaux solaires pour la production d'eau chaude. L'installation serait prise en charge
par les collectivités moyennant le paiement mensuel du montant de la facture « ancienne énergie »
sur la durée d'amortissement. On permet ainsi aux personnes ayant le plus besoin d'une énergie de
substitution de s'équiper en étalant leur dépense de manière indolore avec un gain pour la collectivité
en matière d'économie d'énergie. Accompagnant ce projet, une production locale de chauffe-eau
solaire pourrait être envisagée.
3. Une décision collective d'extinction de l'éclairage public entre 23 h et 6 h sauf sur quelques zones de
circulation ou d'animation. Sommes-nous si riches pour éclairer le ciel la nuit ? L'économie
financière d'une telle mesure est à la fois réelle (l'éclairage public représente en moyenne 20 % de la
consommation électrique d'une commune, cette part devant être plus lourde pour les petites
communes) mais aussi symbolique d'une autre attitude vis à vis du gaspillage énergétique.

4. Promotion de constructions collectives et individuelles visant l'autonomie énergétique, c'est à dire


n'ayant pas besoin ou très peu d'énergie pour son chauffage et sa climatisation. Ceci est parfaitement
conciliable avec de faible coûts en choisissant des techniques simples de construction type ossature
bois et murs en paille. Les murs traditionnels en blocs-béton sont une aberration tant
environnementale (fabrication du ciment très coûteuse en énergie et besoin de carrière pour le sable)
qu'énergétique car le bloc-béton est un corps mort, froid, bref de la m. qui est pourtant la référence.
Bienfaits du marketing et des lobbys !

Suppression de l'emploi de pesticides

Il faut bannir l'usage de produits type désherbants et autres funestes saloperies sur notre Planète donc en
Vallée d'Ossau. Quand on voit les agents du Conseil Général traiter les bas-côtés de la route qui enjambe le
lac de Castet, on a envie de pleurer : où va le désherbant ? dans le lac, puis dans le ventre des truites, puis
ailleurs... Quand on voit dans les rues de Bielle, les agents communaux traiter les bas-côtés des rues fin
octobre 2008, on se frotte les yeux : l'herbe folle pousserait-elle quand arrive l'hiver ?

Il faut savoir que 90 % des points de mesures de la qualité des eaux en France montre l'existence d'au-moins
un pesticide ! C'est dire que 90 % de notre eau douce est polluée durablement par des produits qui ne se
dégradent que lentement et infestent toute la chaîne alimentaire. Cette pollution généralisée condamne la
santé de nos enfants. Depuis 20 ans, le taux de cancers explose, notamment chez les enfants, car nous
baignons dans une véritable soupe chimique pour laquelle nos organismes ne sont pas faits.

A nous de jouer

Ces quelques propositions esquissent ce que pourrait être la vallée d'Ossau : une sorte de laboratoire d'idées
et de projets allant dans le sens d'un mieux-vivre ensemble. Il ne s’agit pas ici d’entrer dans une autre et
énième compétition cherchant à être meilleur que le voisin, à attirer les activités, bref à être compétitif dans
un monde pourri par la compétition et la concurrence. Il s’agit d’ouverture, de complémentarité et non de
gagner des parts de marché (de dupe).

Nous ignorons souvent les difficultés morales, économiques de proches voisins parce que nous vivons de
plus en plus recroquevillés sur nous, parce que nous ne prenons plus le temps de regarder à côté. On doit
également constater combien la peur du qu’en dira t-on, l'enflure des rumeurs minent les relations du
quotidien. De quoi et de qui a t-on peur ? Nous avons peut-être et surtout besoin de confiance en l’autre pour
ne plus le regarder en étranger, en concurrent parce qu’il est différent ou inconnu. A partir de cette confiance
mutuelle qui suppose beaucoup d’exigences dans les relations, dans les paroles et les attitudes, peut
s’instaurer une autre vision commune de la vie, de l’avenir.

Nous voulons dire ici notre lassitude des guéguerres locales, des querelles de clocher, des rumeurs
malfaisantes, des mauvais procès, et des procès tout courts, à une époque où le monde vacille, à un moment
de difficultés qui appellent un sursaut moral, éthique pour relier des solidarités.

Aux antipodes de ce que nous souhaitons initier et construire, l'acharnement hallucinant du Conseil
Municipal de Bielle contre la famille Paroix-Roland laisse pantois. Vouloir couper l'eau à une famille de 2
enfants, oui 2 enfants, pour l'obliger à quitter le Bénou au prétexte que ce site n'a jamais été habité, bien
qu'actuellement il y existe plus de résidences secondaires que de granges paysannes actives, est abject et
indigne du simple point de vue humain. Si cette menace, qui est déjà par elle-même une infamie, venait à
être exécutée, c'est une ombre glacée qui tomberait sur la vie dans cette vallée. Et nous ne laisserons pas faire
cela.

Le comité de création du Forum Citoyen d'Ossau et d'Ailleurs


Réversibilité (XLIV) ; Extrait des Fleurs du Mal (Charles Baudelaire).

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,


La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,


Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine?
Ange plein de bonté connaissez-vous la haine?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,


Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,


Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète horreur du dévouement
Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avide!
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,


David mourant aurait demandé la santé
Aux émanations de ton corps enchanté;
Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange plein de bonheur, de joie et de lumières!

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