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CHAPITRE 3 : MODELISATION ET DIMENSIONNEMENT DES SYSTEMES DE

PRODUCTION D’EAU CHAUDE SANITAIRE

1. Introduction
Le dimensionnement des capteurs solaires nécessite une connaissance précise des phénomènes
physiques qui interviennent dans le fonctionnement de ces capteurs. Ce chapitre va être consacré à la
modélisation, au dimensionnement et à la gestion des systèmes de production d’ECS.

2. Les éléments fondamentaux d’un capteur solaire plan

Un capteur solaire plan est essentiellement constitué d’une boîte métallique surmontée d’un
vitrage en verre ou en plastique, et d’une plaque absorbante de couleur foncée au fond, avec
Les côtés et l'arrière généralement isolées pour réduire les pertes thermiques.
 La plaque absorbante:
Il est un matériau caractérisé par une conductivité thermique élevée, une résistance adéquate à la
traction et une bonne résistance corrosive. Il est plus souvent en cuivre, acier ou en thermoplastique.
 Les conduites d’écoulement des fluides

Elles assurent la circulation du fluide de travail à travers le capteur. Si le fluide est un liquide, la
conduite d'écoulement est généralement un tube qui est soudé à la plaque absorbante ou est une partie
de la plaque absorbante. Si le fluide de travail est l'air, la conduite d’air devrait être en dessous de la
plaque absorbante afin de minimiser les pertes de chaleur.

 Le vitrage
Il est généralement fait en verre (ou en plastique) trempé, très résistant, non dégradable et Transparent.
Il joue essentiellement trois importants rôles :
 il transmet le maximum de l’énergie solaire à l’absorbeur ;
 il permet de réduire les pertes thermiques convective et radiative provenant de
l’absorbeur ;
 il préserve la plaque absorbante d’une exposition directe aux intempéries.
 L’isolation
Le matériau utilisé pour l’isolation doit :
 avoir une faible conductivité thermique ;
 être stable à des températures élevées (jusqu’à 200°C) ;
 pas émettre de gaz jusqu’à 200°C ;
 être anticorrosif.

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Les isolants sont généralement placés à l’arrière et sur les côtés du capteur afin de réduire les pertes
thermiques.
 Le Boîtier
Une boîte avec une très grande résistance aux intempéries abrite généralement le capteur. Elle
rassemble tous les composants afin de les protéger contre les intempéries, facilite l'installation du
capteur sur un toit ou dans un cadre approprié.

Figure 3.1: Composition d’un capteur solaire plan vitré (source : www.inessolaire.com)

3. Modélisation d’un capteur solaire plan


Principe de fonctionnement d’un capteur plan vitré:
Une partie de l'irradiation solaire qui arrive sur le vitrage traverse celui-ci pour atteindre l'absorbeur.
Ce dernier s'échauffe et transmet la chaleur au fluide caloporteur qui circule dans les tubes. Comme
tout corps qui s'échauffe, l'absorbeur émet un rayonnement (en grande partie dans les infrarouges) qui
est d'une part absorbé par le vitrage, d'autre part réfléchi par le film placé sur l'isolant. L'isolant a pour
fonction de limiter les déperditions thermiques avec l'extérieur. En effet, le maximum d'énergie doit
être transmis au fluide, il faut donc limiter les pertes avec l'environnement proche.

Figure 3.2 : Bilan thermique autour d’un capteur solaire plan vitré (source : www.inessolaire.com)

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Bilan thermique autour d’un capteur solaire plan vitré
Le bilan thermique autour d’un capteur solaire plan peut être résumé suivant l’équation ci-après
̇ ̇ ̇ (1.1)
̇ : Puissance utile que transmet l’absorbeur au fluide de travail (W)
̇ : Puissance solaire incidente optique absorbée par l’absorbeur (W)
̇ : Déperditions thermiques au niveau de l’absorbeur (W)

 La puissance utile
La puissance utile est la chaleur sensible transmise au fluide de travail et peut être exprimée comme
suit :
̇ ̇ (1.2)
̇ : Débit du fluide de travail (kg/s)
: Capacité thermique du fluide (J/kg.K)
: sont respectivement les températures du fluide à l’entrée et à la sortie de l’absorbeur (K).

 La puissance solaire incidente optique


La puissance solaire incidente optique absorbée par l’absorbeur est exprimée par :
̇ (1.3)

: Absorptance de la surface de l’absorbeur
: transmittance du vitrage
Is : irradiation solaire incidente arrivant à la surface du capteur (W/m2)
Acapt : surface du capteur (m2)
 Les pertes thermiques
Les pertes thermiques sont de trois types. Il y a des pertes conductives ̇ , convectives
̇ , et radiatives ̇ , dont les expressions sont ci-après détaillées :
̇ ̇ ̇ ̇ (1.4)
̇
̇
̇

: conductivité thermique moyenne équivalente (W/m.K)


e : épaisseur moyenne de l’isolant (m)
Aabs : surface de l’absorbeur (m2)
hconv : coefficient global moyen de transfert de chaleur par convection (W/m2.K)
e : émissivité de la surface de l’absorbeur

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: constante de Stefan-Boltzmann (5.670 × 10-8 W/m2K4)
Sont respectivement la température moyenne au niveau de l’absorbeur, la
Température ambiante et la température de la voûte céleste (toutes exprimées en K).
L’équation précédente peut s’écrire comme :
̇ ̇ ( ) (1.5)
Où h est ici un coefficient combiné de la convection et de la conduction (W/m2/K).

4. Dimensionnement d’un capteur solaire plan

La méthodologie du dimensionnement d’un capteur solaire plan fait intervenir les différents points
suivants :
 La demande en énergie thermique
 Le bilan thermique autour du capteur
 La performance du capteur
 L’efficacité du capteur
 La sélection des matériaux
a) La demande en énergie thermique
L’évaluation de la demande en énergie thermique est la première étape dans le dimensionnement d’un
capteur solaire plan. Il est important de bien évaluer la demande avec les niveaux de températures
requises.
b) Le bilan thermique autour du capteur
Il est développé au paragraphe précédent. Il est important de bien évaluer la ressource solaire
ainsi que les déperditions thermiques pour mieux estimer la taille du capteur.
c) La performance du capteur
La performance d’un capteur dépend beaucoup de son orientation : son azimut et son angle
d’inclinaison.
 L'azimut le plus évident pour une surface donnée dans l'hémisphère nord est orientée plein
sud, ou vice-versa. Certains facteurs peuvent influer sur l’orientation du champ des capteurs
tels que les bâtiments ou l’orientation des terrains, la demande d’énergie thermique, les
obstacles (montagne, arbres…), le climat (couverts nuageux persistants matin ou après
midi)…
 L'inclinaison : pour un capteur plan donné, il s’agit d'incliner sa surface, par rapport à
l'horizontale, à un angle égal à l'angle de la latitude du milieu concerné. A cette inclinaison, si
le capteur est orienté plein sud (en supposant l’hémisphère Nord), le soleil sera normal au
capteur à midi, deux fois par an (aux équinoxes). En outre la position du soleil à midi ne peut

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varier en dessous ou au dessus de sa position (normale à la surface du capteur incliné) qu’avec
un écart maximal de 23,5°.

d) L’efficacité du capteur
L’efficacité instantanée du capteur est le rapport de la puissance utile fournie au fluide de travail par
rapport à l’ensoleillement reçu à la surface du collecteur. Il est exprimé comme suit:
̇

l’efficacité optique du capteur qui est le rapport de la puissance optique absorbée par l’absorbeur et
l’ensoleillement approprié, est exprimée par :

e) La sélection des matériaux


La sélection des matériaux reste une étape très importante dans le dimensionnement des capteurs
solaire plan.
 Pour la plaque absorbante, il faut des matériaux avec une bonne diffusivité thermique (voir en
annexe le tableau de quelques matériaux usuels). Le revêtement sélectif de la plaque doit se
faire avec un matériau de bonne absorptance et une faible émissivité et qui résiste à des
températures élevées de près de 200°C.
 Pour l’isolant, il faut des matériaux de faible conductivité thermique, stable à des températures
avoisinant 200°C et qui n’émettent pas de gaz à ces niveaux de température.
 La couverture en haut du capteur doit être faite avec un matériau qui a une bonne
transmittance mais une faible réflexivité et qui n’absorbe pratiquement pas la chaleur.

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CAS PRATIQUE, MODELES DE GESTION DES SYSTEMES D’EAU CHAUDE
SANITAIRE

1. Description des systèmes de chauffage solaire de l’eau

Les systèmes de chauffage solaire de l’eau utilisent des capteurs solaires et une unité de pompage pour
transférer la chaleur à la charge, en général par l’intermédiaire d’un réservoir de stockage. L’unité de
pompage comprend la ou les pompes (utilisées pour faire circuler le fluide caloporteur entre les
capteurs et le réservoir de stockage) et des équipements de contrôle et de sécurité. Un système de
chauffage solaire de l’eau convenablement conçu peut fonctionner quand la température extérieure est
bien en dessous du point de congélation (zéro Celsius) et, s’il est protégé contre les risques de
surchauffe, les jours chauds et ensoleillés. De nombreux systèmes ont également un chauffage
auxiliaire de sorte que les besoins en eau chaude sont satisfaits même lorsqu’il n’y a pas assez de
soleil. La Figure suivante illustre les trois fonctions de base d’un chauffe-eau solaire :
 la collecte d’énergie solaire : le rayonnement solaire est « capté » puis transformé en chaleur
par un capteur solaire;

 le transfert d’énergie : un fluide caloporteur transfert la chaleur générée par le capteur solaire
à un réservoir de stockage thermique; la circulation est naturelle (systèmes à thermosiphon) ou
forcée en utilisant un circulateur (pompe à faible tête de pression); et

 le stockage : l’eau chaude est stockée jusqu’à son utilisation dans un réservoir souvent placé
dans la chambre mécanique d’un bâtiment ou en toiture dans le cas d’un système à
thermosiphon.

Figure : Schéma d’un système solaire résidentiel typique.

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