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Chapitre III- 1e Partie

Modélisation d’un capteur solaire plan

Chapitre III
Modélisation d’un capteur solaire
plan

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Chapitre III- 1e Partie
Modélisation d’un capteur solaire plan

1. Introduction

Afin d’arriver à prédire le comportement d’un capteur plan exposé aux rayonnements
solaires à une position géographique et une période données nous devons en premier
lieu établir les équations mathématiques et les bilans qui régissent les phénomènes
thermiques dans le capteur.
Dans ce qui suit, on s’intéressera particulièrement à :

 Établir le bilan énergétique au niveau du capteur ;


 Formuler des hypothèses pour simplifier nos calculs ;
 Déterminer les différents coefficients des transferts thermiques ;
 Établir un schéma de l’analogie électrique-thermique ;
 Déterminer le coefficient d’échange global et les rendements.

2. Différents types de capteurs solaires

Le rôle d’un capteur solaire thermique est de transformer le rayonnement solaire qu’il
reçoit en énergie calorifique utilisable, le plus souvent par l’intermédiaire d’un fluide
caloporteur (eau, air, …).

Afin d’intercepter l’énergie provenant du rayonnement solaire, il existe plusieurs sortes


de capteurs solaires. Dans ce qui suit une brève description de trois types de capteurs
solaires plans les plus usuels.

2.1. Capteurs plans sans vitrage ni isolant


C’est le modèle le plus simple, le plus économique mais le moins performant. Il est
généralement constitué d’une simple plaque de métal ou de matière plastique
(absorbeur) sur laquelle sont collés plusieurs tubes porteurs de fluide caloporteur,
Fig.3.1.

Fig.3.1- capteurs plans sans vitrage


Les capteurs plans non vitrés ne sont pas isolés sur la face avant, c’est pourquoi ils
répondent mieux à des applications à basse températures (inférieure à 30°C). Le
domaine d’utilisation principal de ce type de capteurs est le chauffage des piscines

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extérieures. En l’absence de vitrage, ces capteurs absorbent une grande partie de


l’énergie solaire. Toutefois, parce qu’ils ne sont pas isolés sur leur face avant, une
grande partie de la chaleur absorbée est perdue lorsqu’il y a notamment du vent et
que la température extérieure n’est pas assez élevée.

La typique intégration architecturale qu’autorise ce type de produit permet la mise en


œuvre de surface plus grande, pour compenser la différence d’efficacité avec les
capteurs plans vitrés, en particulier pendant l’hiver.

2.2. Capteurs plans vitrés


Les capteurs solaires plans vitrés sont très répandus. Ils existent sous formes de
capteurs à eau et de capteurs à air.
Ces capteurs conviennent mieux à des applications à température modérée où les
températures souhaitées se situent entre 30°C et 70°C. Les capteurs à circulation
d’eau (Fig. 3.2) sont plus couramment utilisés pour la production de l’eau chaude
sanitaire à l’échelle individuelle ou collective, pour un usage industriel et ainsi que pour
les piscines intérieures.

Fig.3.2- Vue éclatée d’un capteur plan vitré à Eau

Les capteurs à air (Fig. 3.3) sont utilisés pour le séchage, pour le chauffage des locaux,
par le chauffage de l’air de ventilation.

Fig.3.3- Vue éclatée d’un capteur plan vitré à Air

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2.3. Capteurs plans à tubes sous vide

Les capteurs sous vide permettent d'atteindre des températures de l’ordre de 150°C
avec des rendements corrects. Le vide créé à l'intérieur des tubes permet de réduire
de manière importante les déperditions lors de la montée en température. Ils sont
moins encombrants et plus performants que les capteurs plans vitrés mais ils sont plus
couteux et plus fragiles.

Fig.3.4- capteurs plans à tubes sous vide

3. Principaux éléments constituants un capteur plan vitré


Généralement un capteur plan vitré est constitué (Fig. 3.2 et 3.3) :
-d’une couverture transparente ;
-d’un absorbeur ;
-d’une isolation thermique sur les côtés et à l’arrière de l’absorbeur ;
-d’un cadre ou coffret.

3.1. La couverture transparente


Du fait de sa résistance aux agressions mécaniques (chocs, grêle, neige, …etc.) et
aux agressions thermiques (brusque refroidissement, …etc.), le verre trompé est
spécialement utilisé comme couverture transparente. Afin d’être le plus possiblement
transparent et transmettant du rayonnement solaire, il est de préférence que le vitrage
soit pauvre en oxyde de fer.
La couverture transparente (verre) possede une fonction de protection mécanique
mais aussi permet surtout de réaliser l’effet de serre (section 4). Plusieurs matériaux
sont utilisés mais le plus courant est le verre ordinaire pratiquement opaque dans
l’infrarouge.

Dés fois une seconde vitre est parfois disposée au-dessus du système. Cette solution
présente certains avantages :
-les pertes par convection avec l’air ambiant sont moindres
-les pertes par infrarouge sont réduites de 25%

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Pour les capteurs intégrés en toiture, des matériaux synthétiques sont parfois utilisés.
Ils sont plus légers, moins chers et plus facile à mettre en place, mais leurs durées de
vie sont moins que celle du verre ordinaire.
Les principales caractéristiques d’un vitrage sont :

 Un coefficient de transmission élevé  v  ;


 Un coefficient d’émission très bas   v  ;
 Pouvoir de réflexion du rayonnement lumineux au minimum quelle que soit son
inclinaison ;
 Un coefficient d’absorptivité très bas v  , pour absorber au minimum le
rayonnement lumineux incident.

Le coefficient de transmission  v  est essentiellement déterminé par la structure du


vitrage (double ou triple, l’épaisseur des vitres, des espaces et la nature du gaz de
remplissage entre l’absorbeur et le vitrage).
D’autres matériaux sont aussi utilisés dont les principales caractéristiques sont
regroupées dans le Tableau 3.1 (ces valeurs sont données à titre indicatif).
Tableau 3.1- Comparaison des matériaux de couverture

La particularité d’un bon vitrage est sa faible absorption du rayonnement solaire d’où
sa transmission maximale d’énergie vers l’absorbeur.

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3.2. L’absorbeur
Le rôle principal d’un absorbeur (Fig. 3.2 et 3.3) est le captage du rayonnement solaire
et sa conversion en énergie calorifique. Il doit avoir une surface sélective fortement
absorbante dans le visible mais faiblement émissive dans l’infrarouge.
Il s’agit surtout, pour le cas classique le moins cher, de couches de peinture ou encore
plus efficacement de dépôt d’oxyde sur un substrat métallique (oxyde de cuivre sur du
cuivre, noir de chrome sur nickel…). Le Tableau 3.2 regroupe quelques
caractéristiques des couches sélectives utilisées.

Entre guillemets-1
« Définition d’une couche sélective : La couche sélective est une couche mince
déposée sur la surface d’un corps et lui concède la capacité de sélectionner les
rayonnements reçus et émis. Dans le domaine du génie solaire, le dépôt de couches
sélectives permet aux surfaces de captation solaire d’avoir un pouvoir d'absorption très
élevé pour le rayonnement solaire visible, mais aussi un pouvoir émissif très faible
pour le rayonnement infrarouge. »

Tableau 3.2- Comparaison des caractéristiques des couches sélectives

D’une façon générale, l’absorbeur est choisi selon les caractéristiques suivantes :
 Un bon coefficient d’absorption ;
 Une bonne conductivité thermique ;
 Une bonne résistance à la corrosion.

Le choix du matériau et le procédé de construction ont une grande influence sur la


qualité d’un capteur. Du fait de leurs conductivités élevées, le cuivre, l’acier et
l’aluminium sont les matériaux les plus couramment utilisés.

3.2.1. Circuit du fluide


La géométrie du circuit emprunté par le fluide caloporteur a une importance
considérable. Il est nécessaire d’assurer une irrigation parfaite de l’absorbeur et d’avoir
un transfert thermique rapide entre le fluide caloporteur et l’absorbeur afin d’éviter les
zones chaudes et d’améliorer le rendement.
On rencontre plusieurs types :

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 A film d’eau (Fig. 3.5) : l’absorbeur est constitué de deux feuilles de métal avec
un jeu de chicanes intérieures qui permet d’enfermer de fines lames de fluide
caloporteur (radiateurs extra-plats).

Figure 3.5- Absorbeur à film d’eau

 A tube en S (Fig. 3.6) : l’absorbeur est constitué d’une plaque de métal avec
un tube monté en S dans lequel circule le fluide caloporteur. Ce type
d’absorbeur présente l’inconvénient d’avoir de fortes pertes de charge et une
inégale répartition de la température du fluide.

Figure 3.6- Absorbeur tube en S

 A tubes parallèles montés en Tickelman (Fig. 3.7) : c’est la technique la plus


utilisée. Elle consiste à souder sur une plaque de métal une série de tubes
parallèles avec un écartement constant compris entre 5 à 15 cm.

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Figure 3.7- Absorbeur montage Tickelman

3.3. La lame d’air


L’espacement entre la vitre et la plaque absorbante et dite "Lame d’air". Son épaisseur
influe sur les échanges convectifs entre l’absorbeur et la vitre. D’une manière générale,
les dimensions de l’épaisseur se situent entre 1,5 cm et 4,5 cm. Pour les très petits
espacements entre les plaques, la convection est supprimée et le mécanisme de
transfert de chaleur à travers
l'espace se fait par conduction et
rayonnement. Dans cette gamme, le
coefficient de perte par le haut du
capteur diminue rapidement à
mesure que l'espacement des
plaques augmente jusqu'à atteindre
un minimum aux environs de 10 à 15
mm d'espacement. Lorsque le
mouvement du fluide commence à
contribuer au processus de transfert
de chaleur, le coefficient de perte par
le haut augmente jusqu'à atteindre
un maximum à environ 20 mm. Une
augmentation supplémentaire de
l'espacement entre les plaques
entraîne une légère réduction du
coefficient de perte par le haut. Un
comportement similaire se produit
dans d'autres conditions et pour
d'autres conceptions de collecteurs.
La Fig. 3.8 illustre clairement ces
Figure 3.8- Variation typique du
observations.
coefficient de perte par le haut à
différentes épaisseurs de la lame d’air.

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Il est possible de réaliser une lame d’air étanche mais il faut veiller aux pressions
obtenues. La meilleure solution consiste réaliser une légère ventilation du capteur qui
permet l’évacuation des condensations.

3.4. Le cadre ou coffret


Le cadre ou coffret renferme les éléments actifs du capteur. Il doit assurer une
protection efficace aux agents atmosphériques. Ils sont réalisés en fibre de verre
enduite de résine, soit en fines feuilles de métal (acier galvanisé, aluminium, inox) avec
protection par revêtement. Le cadre ou coffret doit permettre d’assurer sa fixation sur
la couverture tout en lui permettant de se déplacer librement. Le vitrage est
généralement posé avec un joint élastomère insensible aux rayonnements ultraviolets
et avec un profil mécanique autorisant des opérations de montage et démontage aisés
de celui-ci.

3.5. L’isolant
Un capteur doit être bien isolé thermiquement, et cela avec des matériaux appropriés.
Ces derniers doivent avoir une faible conductivité thermique, afin de minimiser les
pertes thermiques par conduction à travers les faces du capteur. Généralement,
l’épaisseur de l’isolant est de l’ordre de 5 à 10 cm. Les propriétés des isolants les plus
utilisés sont citées au tableau (3-3).
Tableau 3-3 : Quelques propriétés des isolants

Les laines minérales, les matières synthétiques (de laine de verre, mousses
expansives de polyuréthanne ou polystyrène) sont généralement les matières
isolantes utilisées. Elles doivent résistés aux hautes températures qui peuvent être
atteintes à l’intérieur d’un capteur.
4. L'effet de serre

L’effet de serre (Fig. 3.9) consiste à emprisonner l’énergie apportée par le


rayonnement solaire avec le minimum de pertes. Pour cela, on place au-dessus d’un
absorbeur peint en noir mât une couverture transparente au rayonnement solaire et
opaque au rayonnement infrarouge.

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Le rayonnement solaire traverse la couverture transparente et vient frapper la surface


de l’absorbeur qui s’échauffe. Celui-ci émet vers l’extérieur un rayonnement thermique
dans l’infrarouge (λ> 4 μm). La vitre opaque (qui s'oppose au passage de la lumière)
à ce rayonnement va l’absorber et émettre à son tour vers l’absorbeur. La chaleur est
donc bloquée entre l’absorbeur et la couverture transparente : c’est l’effet de serre.

Figure 3.9- L’effet de serre

5. Prince de fonctionnement et paramètres caractéristiques

Une partie du rayonnement solaire qui arrive sur la vitre la traverse pour atteindre la
plaque absorbante (Fig.3.10). Cette dernière s’échauffe et transfère la chaleur au
fluide caloporteur qui circule dans les tubes. Comme tout corps qui s’échauffe,
l’absorbeur émet un rayonnement (essentiellement dans l’infrarouge) qui est réfléchit
par la vitre, c’est le principe de « l’effet de serre ». L’isolant a pour fonction de minimiser
les déperditions thermiques avec l’extérieur. En effet, la grande partie de l’énergie
absorbée doit être transmise au fluide, il faut donc minimiser les pertes avec
l’environnement proche.

Les paramètres caractérisant le fonctionnement d’un capteur plan peuvent être


classés en deux catégories : les paramètres externes et les paramètres internes.
5.1. Les paramètres externes

Les principaux paramètres externes qui peuvent intervenir directement sur les
performances d’un capteur plan sont :

 Paramètre d’ensoleillement : le rayonnement solaire, position du soleil, durée


d’insolation, …etc. ;
 Température ambiante ;

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 Vitesse du vent.

Figure 3.9- Principe de fonctionnement d’un capteur plan vitré (les taux rapportés sur
la figure sont à titre indicatif).

5.2. Les paramètres internes


 Les paramètres de position : angle d’inclinaison, orientation du capteur ;
 La surface du capteur ;
 Les dimensions des différents éléments : épaisseur, longueur et largeur.
Paramètres de fonctionnement :
 La température d’entrée du fluide caloporteur ;
 Le débit massique du fluide caloporteur ;
 Les températures des différents éléments du capteur.
Ces paramètres sont très importants. Ils permettent, en tenant compte du coût, d’avoir
une température de sortie du fluide élevée (puissance utile élevée). En d’autres termes
; un meilleur rendement du capteur.

6. Inclinaison optimale d’un capteur


L’inclinaison correspond à l’angle que fait le plan du capteur avec l’horizontale (Fig.
3.11). Le calcul de l’angle d’inclinaison se fait en déduisant la déclinaison du soleil de
la latitude géographique du lieu de l’emplacement du capteur.

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En général, il correspond à la latitude de l’emplacement plus ou moins 10 à 15°. Il est


recommandé d’employer un angle d’inclinaison plus élevé à la latitude de 10 à 15
degrés durant les mois d’hiver lorsque la trajectoire du soleil est basse dans le ciel
(position hivernale). Par contre, en été (position estivale), lorsque la trajectoire du soleil
est plus haute dans le ciel, il faut employer un angle d’inclinaison moins élevé à la
latitude de moins 10 à 15 degrés.

Figure 3.11- Angle d’inclinaison d’un capteur solaire


Pour un captage annuel, l’angle d’inclinaison du capteur est fixé à la latitude de lieu.

Aussi, la meilleure orientation pour l’installation de panneaux solaires thermiques est


plein sud.

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