Vous êtes sur la page 1sur 19

Cours Energies renouvelables

Chapitre III : Energie solaire thermique

I. Production directe de la chaleur


L’énergie solaire thermique est la transformation instantanée de l’énergie des
rayons solaires en énergie thermique. Cette transformation peut être utilisée
directement, comme par exemple le chauffage de l’eau sanitaire (ECS) à l’aide des
capteurs solaire, ou indirectement dans le cas de la production de l’électricité dans une
centrale thermodynamique solaire. Le solaire thermique est basé sur l’utilisation de la
chaleur transmise par rayonnement qui est différente de celle du photovoltaïque où
l’électricité est générée par l’énergie des photons.
L'énergie solaire thermique trouve de nombreuses applications :
La production d’eau chaude,
Le chauffage des maisons,
Le chauffage de l’eau des piscines, le séchage des récoltes,
Distillation
La réfrigération par absorption pour les bâtiments,
la production de très haute température.

La chaleur produite par une installation solaire thermique permet donc de subvenir
directement à des besoins, contrairement à une installation solaire photovoltaïque dont la
production d’électricité est en totalité injectée sur le réseau électrique.

II. Capteurs solaires thermiques


Les capteurs solaires sont des appareils qui convertissent l'énergie fournie par rayonnement
solaire en énergie thermique sous forme de chaleur et la transférer dans l'antigel (air ou
liquide) (Figure III.1).
Il existe différents types de capteurs solaires thermiques selon le type d’application
considéré, la nature de l’élément caloporteur utilisé et le niveau de température qu'ils
permettent d'atteindre.
Le type d’application peut aller donc du chauffage d’une piscine avec un capteur léger,
à une centrale solaire thermodynamique produisant de l’électricité. Le fluide caloporteur
peut être de l’air, de l’eau, un mélange antigel, un fluide à changement de phase, ou encore
une huile possédant une température de vaporisation élevée pour les applications nécessitant
de hautes température.
Page 1
Cours Energies renouvelables

Figure III.1: Capteur solaire thermique


1. Capteur solaire plan
Ces capteurs peuvent atteindre des températures de chauffage de 50°C à 80°C. Ils
comprennent un caisson isolant au-dessus duquel est fixée une vitre en verre ou en plastique.
À l’intérieur, une feuille métallique noire absorbe la chaleur du soleil emprisonnée dans le
caisson. Cette chaleur est transmise à de l’air, de l’eau ou tout autre fluide caloporteur qui ne
gèle pas. Le fluide circule librement ou dans des tuyaux vers le point d’utilisation. La figure
III.2 ci-dessous montre les composants.

Figure III.2 : Coupe d’un capteur solaire plan

-Vitrage:
La vitre solaire avec une grande transmission lumineuse, optimise les rendements solaires et
résiste aux intempéries.
-L’absorbeur :
Feuille métallique noire qui capte la chaleur du rayonnement solaire, il assure deux fonction:
absorber la plus grande partie du rayonnement solaire possible, transmettre la chaleur
Page 2
Cours Energies renouvelables

produite vers le fluide caloporteur avec un minimum de pertes. L’absorbeur doit avoir les
caractéristiques suivantes : un bon coefficient d’absorption, une bonne conductivité
thermique et une bonne résistance à la corrosion. Le choix du matériau et le mode de
construction à une grande influence sur la qualité du capteur.
Du fait de leurs conductivités élevées, les absorbeurs son généralement en cuivre, en acier ou
en aluminium.

-Entrée du caloporteur :
Le caloporteur froid s’écoule dans les tubes de circulation pour absorber l’énergie solaire
piégée dans le capteur.
Sortie du caloporteur :
Le caloporteur qui sort du capteur à une température élevée (pouvant atteindre 80°C
environ), est stocké ou utilisé immédiatement.
-L’ isolation thermique arrière et latérale :
Les isolants utilisés sont de la laine de verre ou de la mousse polyuréthane de 4 à 8 cm. Les
propriétés des isolants les plus utilisés sont : la laine de roche, laine de verre, Polyuréthane,
Polystyrène, liège expansé.
-Le coffre du capteur:
C’est une structure sous forme de cadre qui consolide l’ensemble.

2. Classification des capteurs solaires plans

On peut classer les capteurs selon :

2.1. Le fluide de travail utilisé


On peut trouver :
 Des capteurs solaires à air
Ce type de capteurs s’adapte aux appareils de chauffage à air pour le séchage des
produits agro-alimentaires, et le chauffage des locaux (Figure III.3).

Figure III.3 : Capteurs solaires thermique à air


 Des capteurs solaires à eau :
Page 3
Cours Energies renouvelables

Ils s’adaptent aux appareils de chauffage à liquide, y compris ceux dont le liquide
entre en ébullition pendant le chauffage (la production de l’eau chaude sanitaire) comme
l’indique la figure III.4 ci-dessous. Les capteurs à eau peuvent être classés en capteurs à :
 Faible pression de circulation, tel est le cas du chauffage des piscines.
 Haute pression de circulation où le circuit d’eau est généralement constitué de tubes
de cuivre et de plaques métalliques qui augmentent la surface d’absorption.

Figure III.4: Capteurs solaires thermique à eau

L’eau et l’air sont les principaux fluides de travail utilisés pour les capteurs solaires
plans, mais il en existe d’autres, tels que les hydrocarbures qui sont utilisés pour la
réfrigération et la génération d’électricité.
2.2. L’orientation des capteurs
Les capteurs solaires peuvent être :
 Des capteurs fixes
Ces capteurs ne bougent pas dans la journée, ce qui est le cas des chauffe-eaux solaires
domestiques, et présentent les propriétés suivantes :
 La simplicité et la fiabilité.
 Un faible entretien.
 Ils peuvent faire partie intégrante d’une construction (toit ou mur).
 L’angle d’incidence du rayonnement solaire sur l’absorbeur n’est pas très longtemps
chaque jour à son maximum d’efficacité.
 Des capteurs à poursuite
Le capteur solaire peut être équipé d'un dispositif de guidage automatique dans la
direction d'origine du faisceau, ce qui améliorera l'efficacité du capteur.

2.3. Les types des composants


Page 4
Cours Energies renouvelables

Les composants des collecteurs diffèrent d’un capteur à un autre, on peut classer les
capteurs suivants :
 La couverture

Elle peut exister ou pas, on peut alors trouver :


 Les capteurs solaires plans non vitrés
Ils se composent d'un réseau de tuyaux peint en noir en plastique résistant aux
radiations Lumière UV, pas de couvercle transparent. Ils sont principalement utilisés pour le
chauffage d'eau de la piscine extérieure en été, doit être relativement à basse température
30°C à 35°C.
 Les capteurs solaires plans vitrés
Les vitrages produisent un effet de serre, qui peut atteindre une température de 70°C
à 90°C, augmentant ainsi l'efficacité. Le capteur solaire peut avoir un ou plusieurs
couvercles transparents.
 L’absorbeur

L’absorbeur peut être classé suivant sa forme. On trouve : Les capteurs plans
Les capteurs à cavités

3. Mode de fonctionnement d’un capteur solaire plan


Les capteurs à plaque plate convertissent l'énergie solaire incidente en énergie
électrique. Ce dernier est converti en chaleur à basse température. Cette transformation est
réalisée grâce à un processus appelé effet de serre. Les rayons du soleil sont principalement
dispersés dans gamme de longueurs d'onde visibles (~ 0,5 μm) à travers un couvercle
transparent et tomber sur l'absorbeur. C'est noir, en absorbant la majeure partie de la lumière
reçue qui deviendra chaude en conséquence. En raison de la température élevée, il réémet
vers l’avant dans la gamme infrarouge (~9μm) (Figure III.5).

Figure III.51 : Principe de fonctionnement du capteur

Page 5
Cours Energies renouvelables

Le verre est complètement opaque aux rayons infrarouges et réfléchit à nouveau la


lumière vers l’absorbeur. Par conséquent, la chaleur reste entre le couvercle transparent et
l'absorbeur. Cette énergie est transférée au liquide caloporteur, qui circule dans l'échelle
tubulaire du capteur, transférant cette chaleur à l’utilisateur.

4. Les paramètres influant sur le fonctionnement d’un capteur solaire plan


Le rendement d’un capteur solaire plan est influencé par différents paramètres. On
distingue :
4.1. Les constituants internes
 Couverture
C'est une plaque en verre, plexiglas, polycarbonate, mais le verre vu est plus
couramment utilisé en fonctionnalités.
Le verre est très intéressant comme boîtier pour l’équipement solaire, parce qu'il
absorbe la quasi-totalité du rayonnement infrarouge réémis par l'absorbeur, améliorant ainsi
l'efficacité thermique du capteur. Cependant, son utilisation présente également des
inconvénients, à savoir son coût élevé et sa fragilité lors du transport et de l'utilisation, c'est
pourquoi les couvercles en plastique transparent sont largement utilisés dans les capteurs
solaires à coûts de fabrication modérés et solides depuis de nombreuses années. Dans ce
cas, selon une étude numérique, le capteur a pour fonction de double recouvrir différents
matériaux. Il a des meilleures performances qu'un capteur avec deux panneaux du même
matériau.
Les propriétés de divers types de verre sont données par le tableau III.1 suivant:

Verre Réflexion Absorption Transmission

Verre clair 8% 9% 83%

Verre basse 8% 2% 90%


teneur en Fe2O3

Tableau III.1:Quelques caractéristiques optiques des verres

 Absorbeur
C'est une pièce essentielle et sa capacité d'absorption doit être maximale, ce qui
signifie le corps noir théorique est le plus proche possible de lui.
La plaque mince et la grande surface, car la chaleur absorbée est proportionnelle.
Elle doit posséder les caractéristiques suivantes :

Page 6
Cours Energies renouvelables

 Une bonne conductivité et diffusivité thermique


 Un facteur d'absorption aussi voisin que possible de l'unité
 Une bonne résistance chimique vis-à-vis du fluide qui le baigne.
Les matériaux utilisés comme absorbeur sont :
 Les métaux : le cuivre, les aciers, l'aluminium.
 Les métaux plastiques : le polyuréthane, le polyphenyloxyde mais ces matériaux ont
des mauvaises conductivités thermiques
Ces absorbeurs sélectifs réduisent également la perte de chaleur causée par le
rayonnement obtenu en déposant plusieurs fines couches de métal sur des bas métalliques.
Dans le tableau III.2 sont données les caractéristiques de divers métaux pouvant être
utilisés comme absorbeur.

Matière Conductibilité (w/m°C) Coefficient de dilatation


Aluminium 230 2.38
Cuivre 380 1.65
Zinc 112 2.9
Acier 52 1.15
Inox 52 1.15
Plastique 0,2-0,4 7-20

Tableau III.2 : Caractéristiques des matériaux utilisés comme absorbeur

On peut améliorer l'absorbeur en le rendant sélectif (sélectivité). L'absorbeur sert à absorber


la longueur d'onde du spectre solaire (0,25 μ à 2,5 μ). L'augmentation de la surface du capteur
augmente le taux de rayonnement solaire intercepté et la surface de contact entre l'absorbeur et le
fluide caloporteur (l'augmentation de la surface d'échange), mais elle augmente également le
coefficient de perte de chaleur et l'apparence entre les revêtements.
Les modes de revêtements les plus courants sont illustrés dans le tableau III.3.

Revêtement Abs Em
orp issi
tion on
Peinture noire 0,92 0,9
- 5
0,97
Chrome noir sur cuivre 0,95 0,1
(sélectif) 4
Chrome noir sur acier 0,91 0,0
(sélectif) 7
Inox (sélectif) 0,95 0,0
5
Tableau III.3 : Revêtements des surfaces d’absorbeur

Page 7
Cours Energies renouvelables

 Isolants
La principale perte de chaleur du capteur est la couverture car les côtés et l'arrière
peuvent être isolés, tandis que la façade doit être exposée au rayonnement solaire et à la
température ambiante. C'est pourquoi l'air est souvent utilisé comme matériau isolant pour
empêcher la conduction d'air et la perte de chaleur par convection. L'absorbeur fait face à la
fenêtre. Ces pertes peuvent être réduites en utilisant des matériaux isolants transparent
indique que nous pouvons utiliser de l'aérogel (Matériau poreux à faible conductivité
thermique), excellent comme isolant du l'avant du capteur solaire plan.
Le tableau III.4 présente quelques propriétés des isolants.

Isolant Conductivité thermique Température max


Laine de verre 0,041 150
Laine de roche 0,05 150
Polyuréthane 0,027 110
Polystyrène 0,039 85
Liège expansé 0,042 110
Tableau III.4 : Quelques propriétés des isolants

 Forme et diamètres des pipes


Un autre facteur affecte également l'efficacité du capteur, c'est-à-dire l'efficacité de
la tuyauterie. Généralement soudé au fond de l'absorbeur, parfois à une partie de l'absorbeur
La forme de l'absorbeur varie d'un capteur à l'autre. Sous ces différentes formes, La forme
sinusoïdale est la plus efficace car elle offre la plus grande surface d’échange en réduisant la
zone morte.

 Le fluide caloporteur
Le fluide caloporteur transfère la chaleur collectée par l'absorbeur vers un fluide
caloporteur appelé fluide de travail tel que :
 Air : il est gratuit, mais la capacité thermique est faible
 Eau : possède les avantages suivants :
 Une grande chaleur massique
 Une faible viscosité
L’augmentation de la circulation du fluide caloporteur augmente la puissance du
capteur solaire.
 L’orientation et l’inclinaison du capteur
L'influence de la direction du capteur et de son inclinaison par rapport à l'horizontale
est due au fait que ces deux dernières changent le rayonnement solaire en atteignant la
surface du capteur.

Page 8
Cours Energies renouvelables

La meilleure direction pour le capteur solaire est de lui faire face directement au sud.
Le meilleur angle d'inclinaison convient à divers systèmes, tels que capteurs plans ou
paraboliques, panneaux photovoltaïques, maisons solaires installées dans une position fixe.
Cet angle a pour but d’augmenter la récupération d'énergie du capteur solaire.
4.2. Les paramètres externes
 Obstacles
Le plus important concerne les bâtiments et la végétation, leur emplacement dans la
forêt. La traînée du soleil formera une ombre à la surface de la collecte d'eau qui est nocive.
 Rayonnement solaire
L'efficacité des capteurs solaires est amplement affectée par le rayonnement solaire.
L'élévation de température est presque linéaire avec le rayonnement solaire incident.
 Température
La température ambiante affecte fortement le fonctionnement du capteur solaire. Les
nuits sombres, le capteur peut être endommagé par le gel.
 Vitesse du vent
La vitesse du vent apparaît dans le coefficient de convection entre le verre et
l'extérieur. Cela affecte la valeur de la perte, c'est pourquoi la connaissance des données
météorologiques est importante. Lorsque le coefficient de transfert de chaleur est dû au vent
maximum minimise l'efficacité.

5. L'appoint énergétique

Un chauffe-eau solaire ne peut pas fournir de l’eau chaude en cas de faible


ensoleillement, dans ce cas, il faut se servir d’un chauffage d’appoint utilisant une source
d’énergie conventionnelle (gaz, fioul, électricité, bois). Cependant :
 Le fonctionnement du chauffage d'appoint ne doit pas réduire le rendement du
chauffe-eau solaire et la priorité doit être donnée à l'énergie solaire toujours ;
 Le ballon de stockage aura besoin d'une bonne isolation thermique afin de conserver
l'énergie solaire au mieux et réduire le recours au chauffage d’appoint ;
 Un voyant doit montrer que le chauffe-eau solaire marche correctement ; sinon, l'eau
chaude pourrait être fournie exclusivement par l'appoint sans que l'utilisateur se rende
compte.
Il existe plusieurs types de chauffage d’appoint :
5.1. L'appoint intégré
Dans ce cas l’installation ne dispose que d’un seul ballon, pourvue de deux

Page 9
Cours Energies renouvelables

échangeurs, l’un récupère l’énergie solaire et chauffe d’abord l’eau située en partie basse du
ballon "circuit capteurs". L’autre échangeur, qui peut être une résistance électrique (Figure
III.6) ou provenant d’une chaudière à gaz (Figure III.7), situé en partie haute, apporte le
complément d’énergie nécessaire à l’obtention du degré recherché.

Figure III.6 : L’appoint électrique Figure III.7 : L’appoint chaudière gaz


Le choix entre l’énergie d’appoint (résistance électrique ou chaudière à gaz) présente toujours
un compromis, le tableau III.5 suivant présente une comparaison entre ces deux vecteurs
énergétiques utilisés comme appoint.

Solutions mixtes Economie Ecologique Rendement


Economique à l’investissement, Le risque lié au stockage 50 à 70%
Solaire et électricité
l’hybridation à l’électricité coûte des déchets radioactifs.
en consommation, mais une
résistance coûte peu à remplacer

L’équipement est moins cher, Le gaz naturel rejette du 94%


Solaire et gaz naturel
cependant avec le couplage à gaz CO2 qui participe à l’effet
le brûleur doit être changé assez de serre.
souvent.

Tableau III.5:Comparaison entre l’appoint électrique et l’appoint à gaz naturel

5.2. L'appoint séparé


Le nombre de jours qu'un chauffe-eau solaire puisse fonctionner sans appoint varie
surtout avec le climat, mais aussi suivant le dimensionnement de l'installation par rapport aux
besoins, l'appoint séparé peut être envisagé dans certains cas, généralement quand un ballon
de stockage existe déjà, cette configuration comporte alors deux ballons de stockage et deux
échangeurs de chaleurs (Figure III.8).

Page 10
Cours Energies renouvelables

Figure III.8 : L'appoint séparé


5.3. L'appoint en série
On peut envisager l'installation d'un chauffe-eau solaire en série avec un chauffe-eau
électrique conventionnel (existant ou neuf), l'eau chaude solaire pourrait servir directement ou
transiter par le chauffe-eau électrique. Si nécessaire, le chauffe-eau électrique servira comme
appoint et pourrait augmenter la température de l'eau préchauffée par le soleil.

III. Les capteurs solaires thermodynamiques

On définit par ’solaire thermodynamique’ l’ensemble des techniques qui visent à


convertir le rayonnement soleil en chaleur à température élevée, puis celle- ci en
énergie mécanique puis électrique à travers un cycle thermodynamique dans une
centrale solaire.

1. Transformation de la chaleur du soleil en énergie électrique

La filière thermodynamique ou héliothermodynamique (du grec hélios : soleil) produit


de l’électricité en concentrant le rayonnement (ou flux) solaire à l’aide de miroirs ou de
réflecteurs. La température très élevée obtenue permet de chauffer un fluide et de produire de
la chaleur qui sera transformée en énergie mécanique puis électrique. On parle aussi
d’électricité solaire thermodynamique à concentration, traduction de CSP (Concentrated Solar
Power). Cette vapeur peut en outre être stockée (stockage dit thermique) pour être utilisée lors
des périodes de pointe.

On distingue trois étapes successives (décrites dans la figure III.9) :


 La collecte du flux solaire via des miroirs (ou réflecteurs) et sa concentration sur un
récepteur pour chauffer un fluide.
Page 11
Cours Energies renouvelables

 La production de chaleur à haute température (sous la forme de vapeur d’eau ou d’un


autre fluide)
 La conversion de chaleur en électricité et la production simultanée de chaleur basse
température.

Figure III.9 : Eléments clés du processus de transformation de la chaleur du soleil en


électricité par voie thermodynamique
2. Systèmes de concentration

Seul le rayonnement direct du soleil permet d’obtenir des températures exploitables pour
produire de l’électricité, le rayonnement diffus ne pouvant pas être focalisé.

Une centrale solaire ne peut donc fonctionner que par ciels clairs et secs, conditions
remplies dans les zones arides de notre planète.

Les centrales solaires sont une technologie relativement récente, possédant un important
potentiel de développement. Elles offrent une opportunité aux pays ensoleillés comparable à
celle des fermes éoliennes pour les pays côtiers.

Les endroits les plus prometteurs pour l'implantation de ces technologies sont ceux du
sud-ouest des États Unis, l'Amérique du Sud, une grande partie de l'Afrique, les pays
méditerranéens et du Moyen Orient, les plaines désertiques d'Inde et du Pakistan, la Chine,
l'Australie, etc (figure III.10).

Page 12
Cours Energies renouvelables

Figure III.10 : Zones d’implantation des centrales solaires

La production d'électricité à partir du rayonnement solaire est un processus direct.


L'énergie solaire étant peu dense, il est nécessaire de la concentrer pour obtenir des
températures exploitables pour la production d'électricité. Le rayonnement est concentré en un
point ou en une ligne, où l'énergie thermique est transmise au fluide caloporteur. L'intensité de
la concentration est définie par le facteur de concentration. Plus celui-ci est élevé, plus la
température atteinte sera importante.

Figure III.11 : Principales technologies de concentration

Les quatre principales technologies de collecte et de concentration du flux solaire


sont décrites dans la figure III.11. Les miroirs réflecteurs, fixes ou mobiles, et le récepteur,
linéaire ou ponctuel, permettent de concentrer plus ou moins le flux solaire. Les systèmes à

Page 13
Cours Energies renouvelables

concentration en ligne on généralement un facteur de concentration inférieur à ceux des


concentrateurs ponctuels. Ce coefficient permet d’évaluer l’intensité de la concentration
solaire : plus le facteur de concentration est élevé, plus la température atteinte sera importante.

Facteur de concentration = surface du récepteur / surface du miroir

3. Les fluides caloporteurs et thermodynamiques

L’énergie thermique provenant du rayonnement solaire collecté est convertie grâce à un


fluide caloporteur puis un fluide thermodynamique. Dans certains cas, le fluide caloporteur est
utilisé directement comme fluide thermodynamique. Le choix du fluide caloporteur détermine
la température maximale admissible, oriente le choix de la technologie et des matériaux du
récepteur et conditionne la possibilité et la commodité du stockage.

- L’eau liquide est, a priori, un fluide de transfert idéal. Elle offre un excellent coefficient
d’échange et possède une forte capacité thermique. Cependant son utilisation implique de
travailler à des pressions très élevées dans les récepteurs en raison des hautes
températures atteintes, ce qui pose problème pour les technologies cylindro-paraboliques.

- Les huiles sont des fluides monophasiques qui présentent un bon coefficient d’échange.
Leur gamme de température est limitée à environ 400 °C. C’est le fluide le plus
couramment employé dans les centrales à collecteurs cylindro-paraboliques.

- Les sels fondus à base de nitrates de sodium et de potassium offrent un bon coefficient
d’échange et possèdent une densité élevée. Ils sont donc également de très bons fluides
de stockage. Leur température de sortie peut atteindre 650 °C.

- Les gaz tels l’hydrogène ou l’hélium peuvent être utilisés comme fluides
thermodynamiques et entraîner les moteurs Stirling qui sont associés aux collecteurs
paraboliques.

- Les fluides organiques (butane, propane, etc.) possèdent une température d’évaporation
relativement basse et sont utilisés comme fluide thermodynamique dans un cycle de
Rankine.

- L’air peut être utilisé comme fluide caloporteur ou comme fluide thermodynamique dans
les turbines à gaz.

4. Différents types de centrales solaires thermodynamiques

Les systèmes solaires thermodynamiques peuvent être classés en quatre filières

Page 14
Cours Energies renouvelables

technologiques: Cylindro-parabolique, Fresnel, récepteur central (tour), parabole-Stirling. Ces


technologies, qui ne valorisent que la composante directe du rayonnement solaire, sont équipées
de dispositifs de suivi de la trajectoire du soleil et de miroirs pour concentrer ses rayons.

4.1 Les centrales à collecteurs cylindro-paraboliques

C’est la filière de loin la plus mature. Ces centrales utilisent des miroirs cylindro-
paraboliques de 100 à 800 m2 qui concentrent les rayons du soleil sur des tubes placés à l’axe
focal du concentrateur et dans lesquels circule un fluide caloporteur (Figure III.12). Le
concentrateur suit la course du soleil en tournant sur un axe. Le fluide caloporteur,
généralement une huile de synthèse, chauffé lors du passage dans les tubes, circule à travers une
série d’échangeurs de chaleur pour produire de la vapeur surchauffée à la température de 390°C
sous une pression de 100 bars. Il constitue ainsi la source chaude d’un cycle vapeur classique à
resurchauffe (Figure III.13).

Un stockage thermique de plusieurs heures dans des sels fondus permet de mieux adapter
la production à la demande bien que l’adjonction de ce système et l’extension du champ solaire
qui en résulte engendrent un surcoût d’investissement. Le champ de collecteurs peut également
être intégré à une centrale fossile pour augmenter le cycle vapeur. Le rendement solaire-
électrique maximal est dans le meilleur des cas d’environ 25% tandis que le rendement annuel
net est de 15%.

Figure III.12 : Centrale à collecteurs cylindro-parabolique

Page 15
Cours Energies renouvelables

Figure III.13 : Schéma synoptique d’une centrale cylindro-parabolique

Cette technologie présente cependant quelques inconvénients. En particulier, un terrain


assez plat (pente maximale de 3%) et rectangulaire est requis. D’autre part, l’huile thermique
utilisée pose des problèmes : elle se dégrade chimiquement à partir de 400°C ce qui limite le
rendement du cycle thermodynamique du fait de la limitation de la température de la source
chaude ; elle fige à 12°C et il peut être nécessaire la nuit ou en hiver de consommer du
combustible fossile dans l’unique but de la garder fluide ; enfin l’huile est inflammable et
présente un risque environnemental. Des recherches sont en cours pour tenter d’utiliser d’autres
fluides caloporteurs, en particulier les sels fondus ou la production directe de vapeur qui
présentent eux aussi des risques d’exploitation.

4.2 Les centrales solaires à miroir de Fresnel

Cette filière est simple et peu coûteuse. Elle nécessite un terrain assez plat (pente au plus
de 5%). Les collecteurs sont des miroirs en bandes parallèles disposés à plat et près du sol
concentrant les rayons sur des tubes récepteurs fixes comme le montre la figure III.14. L’eau,
portée à 100 bars et à 500°C, est utilisée comme fluide caloporteur et comme fluide de travail.
Cette technologie est encore au stade de la démonstration. Son principe est similaire à celui de

Page 16
Cours Energies renouvelables

la filière cylindro-parabolique mais elle utilise des miroirs plans ou légèrement incurvés moins
chers que les réflecteurs paraboliques. Cette filière possède les plus faibles performances
optiques et le plus faible rendement solaire-électrique annuel net (10%). Le lavage des miroirs
peut s’automatiser.

Figure III.14 : Centrale solaire à miroir de Fresnel

4.3 Les centrales à tour

La technologie la plus souple d’utilisation. Des baisses de coûts importantes sont


attendues. Les centrales solaires à tour sont constituées de nombreux miroirs concentrant les
rayons solaires vers une chaudière située au sommet d'une tour (figure III.15). Les miroirs
uniformément répartis sont appelés héliostats. Chaque héliostat est orientable, et suit le soleil
individuellement et le réfléchit précisément en direction du receveur au sommet de la tour
solaire (figure III.16).

Le facteur de concentration peut dépasser 1000, ce qui permet d'atteindre des


températures importantes, de 600 °C à 1000 °C. L’énergie concentrée sur le receveur est ensuite
soit directement transférée au fluide thermodynamique (génération directe de vapeur entraînant
une turbine ou chauffage d’air alimentant une turbine à gaz), soit utilisée pour chauffer un
fluide caloporteur intermédiaire. Ce liquide caloporteur est ensuite envoyé dans une chaudière
et la vapeur générée actionne des turbines. Dans tous les cas, les turbines entraînent des
alternateurs produisant de l'électricité (figure III.17).

Le stockage est trois fois plus efficace qu’avec la filière cylindro-parabolique. Le

Page 17
Cours Energies renouvelables

rendement maximal des centrales à tour à cycle de Rankine est de l’ordre de 22% pour un
rendement annuel net d’environ 16%. Les héliostats acceptent un terrain pentu. Le bon
rendement thermodynamique limite la puissance nécessaire de la source froide et la
consommation d’eau.

Figure III.15 : Centrale à tour Figure III.16 : Schéma des héliostats

Figure III.17 : Principe de fonctionnement d’une tour à sel fondu

4.4 Les centrales à capteurs paraboliques

Ayant la même forme que les paraboles de réception satellite, les capteurs paraboliques
fonctionnent d'une manière autonome. Ils s’orientent automatiquement et suivent le soleil sur
deux axes afin de réfléchir et de concentrer les rayons du soleil vers un point de convergence
appelé foyer. Ce foyer est le récepteur du système. Il s’agit le plus souvent d’une enceinte

Page 18
Cours Energies renouvelables

fermée contenant du gaz qui est monté en température sous l'effet de la concentration. Cela
entraîne un moteur Stirling qui convertit l’énergie solaire thermique en énergie mécanique puis
en électricité.

Le rapport de concentration de ce système est souvent supérieur à 2000 et le récepteur


peut atteindre une température de 1000 °C.

Un de leurs principaux avantages est la modularité : ils peuvent en effet être installés dans
des endroits isolés, non raccordés au réseau électrique. Pour ce type de système, le stockage
n'est pas possible. Elle est très coûteuse et a du mal à passer au stade commercial.

Figure III.18 : Centrales à capteurs paraboliques

Page 19

Vous aimerez peut-être aussi