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ISOLATION THERMIQUE À TEMPÉRATURE AMBIANTE. APPLICATIONS ___________________________________________________________________________
avec U (W · m–2 · K–1) coefficient de transmission surfacique, Figure 1 – Principe d’une isolation intérieure et extérieure
(d’après [62])
Ψ (W · m–1 · K–1) coefficient de transmission linéique,
A (m2) surface intérieure,
(m) longueur de la liaison.
Les déperditions par les liaisons entre ouvrages (pourtour de
baies) sont intégrées au calcul sous forme de déperditions linéi-
Ug (W · m--2 · K--1)
ques.
Mur de 3 m
Compte tenu des modes constructifs courants, les calculs ont
montré que, pour une structure de paroi donnée et pour une même 2
épaisseur d’isolant, les déperditions sont plus fortes en isolation
intérieure qu’en isolation extérieure. La figure 2 présente la varia-
Ug =
ΣUA + ΣΨ ᐉ
tion du coefficient de transmission surfacique global U g avec A A
l’épaisseur de l’isolant pour les deux cas. On remarque que :
1,5
— dans le cas de l’isolation intérieure, l’incidence des déperdi- 1 + 0,44
Ψ
tions linéiques ( ∑ ---------- = 0,44 sur la figure 2) sur Ug est d’autant Isolation intérieure
A
plus importante que l’épaisseur de l’isolant croît (faisant diminuer
UA 1 + 0,12 0,6 + 0,44
∑ ----------
A
-); 1,0
0,43 + 0,44
— dans le cas de l’isolation extérieure, l’épaisseur de l’isolant a 0,33 + 0,44
0,27 + 0,44
peu d’influence sur les déperditions linéiques ;
0,6 + 0,06
— pour obtenir un coefficient Ug donné, l’épaisseur d’un même 0,5 Isolation extérieure
isolant est différente suivant le mode d’isolation et est plus faible 0,43 + 0,05
pour une isolation extérieure ; on peut considérer en moyenne
que, pour obtenir un coefficient Ug équivalent (pour 0,33 + 0,03
0,27 + 0,02
λ = 0,04 W · m–1 · K–1), à 6 cm d’isolant extérieur correspondent 12
à 15 cm d’isolant intérieur.
0
Les techniques d’isolation par l’extérieur peuvent se réduire à 0 3 6 9 12 15 18
trois systèmes de base : Épaisseur d'isolant (cm)
— enduit sur l’isolant (figure 3a ) : l’isolant est collé sur la Isolation intérieure : 1 cm plâtre + isolant d’épaisseur variable
façade, puis recouvert d’un enduit armé propre au système ; et λ ⬇ 0,04 W · m--1 · K--1
— vêture (figure 3b ) : c’est un système comprenant un isolant Isolation extérieure : même système d’isolation
et une peau, manufacturés. L’ensemble est posé directement sur la
façade ;
— bardage rapporté (figure 3c ) : l’isolant se place contre la Figure 2 – Variation du coefficient de transmission surfacique
façade en ménageant une lame d’air entre la peau extérieure et globale en fonction de l’épaisseur de l’isolant
l’isolant. (béton de granulats courants sans baie) (d’après [62])
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2. Isolation dynamique
2.1 Principe
Face à l’impossibilité de réduire à zéro les pertes de chaleur par
conduction en améliorant le matériau isolant, l’isolation dynami-
que se propose de faire fonctionner la paroi comme un échangeur
de chaleur. Les pertes de chaleur sont récupérées en préchauffant,
par exemple, l’air de renouvellement venant de l’extérieur en le fai-
sant circuler à l’intérieur des parois. On distingue deux types d’iso-
lation dynamique.
■ Isolation perméodynamique : l’air circule à contre-courant du
flux de chaleur à travers l’isolant qui doit être un matériau poreux
perméable :
— en circuit ouvert, en faisant intervenir l’air de renouvellement
(figure 4a ) ;
— en circuit fermé, dans ce cas, l’air circulant ne pénètre pas dans
le local et ne contribue pas au renouvellement de l’air (figure 4b ).
a enduit sur isolant
■ Isolation pariétodynamique : l’air de renouvellement circule dans
une paroi à une ou plusieurs lames d’air parallèles à ses faces
(figure 5).
Dans tous les cas, la circulation de l’air est naturelle ou forcée (à
l’aide de ventilateurs), mais elle doit être réglable ou autoréglable.
Échangeur
Intérieur
b vêture Matériau
poreux
Air neuf
ou rejeté
Parois
imperméables
Air neuf
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S
p = t ⁄ Π S (3)
q = irc ⁄ Π S (4)
r = ren ⁄ Π S (5)
0
avec p + q + r = 1. 0 1 2 Pe*
d
Π d = t + ren + irc + vent (6)
ηE = 1
avec vent puissance des ventilateurs, η p = 0,5
Πd
η = 1 – ---------
- (8) 0,2 ηE = 0,9
ΠS
p = 0,35
Π ′d
η ′ = 1 – ----------
- (9)
ΠS
0,1
Sur les figures 6 et 7, les efficacités η et η′ des deux types de ηE = 0,8
systèmes sont représentés en fonction du nombre de Péclet de p = 0,35
filtration :
0
( ρ c p ) g vd 0 1 2 3 Pe*
Pe* = ---------------------------
-
λ
Figure 7 – Efficacité de l’isolation perméodynamique
avec v vitesse de filtration de l’air à travers l’isolant, liée à sa per-
en système fermé (d’après [64])
méabilité K et la perte de charge ∆p, par la loi de Darcy.
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η U0 η
0,25 0,3
0,20 3,0
2,5 0,2
0,15 2,0
1,5
0,10 0,1
1,0
0,05 0,5
0 0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 4 8 12 16 20 24
Q/A Q/A (m 3 · h --1 · m --2)
mesures modèle
Figure 8 – Efficacité de l’isolation pariétodynamique d’une paroi
à une seule lame d’air (d’après [66])
Figure 10 – Efficacité du procédé d’isolation pariétodynamique
thermophonie (d’après [67])
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Mur lourd η
capteur-accumulateur
Surface 0,6
absorbante
(ε ⬇ 1)
0,4
0,2
Te Ti
0
Extérieur Intérieur 0 1 2 3 4
ΛM (W · m --2 · K --1)
D
Figure 11 – Principe d’un système d’isolation translucide (d’après [70])
Le maintien de la température extérieure du mur (surface absor- avec A facteur d’absorption (totale hémisphérique) de la
bante) a un niveau moyen journalier élevé favorise le maintien surface extérieure du mur,
d’un gain important de chaleur (|q –| > |q +|) sur l’ensemble de la
D
améliorée du mur de type trombe, basé sur l’effet de serre et l’uti- comparaison, les rendements d’isolants transparents de type
lisation des apports solaires indirects (chauffage solaire passif). vitrage sont également donnés. Les rendements η sont calculés
pour un même mur et une même surface extérieure absorbante.
D’après la relation (11), on remarque que η croît avec l’augmenta-
3.2 Matériaux utilisés. tion de ΛM et la diminution de ΛIT ce qui met en évidence l’effica-
cité des superisolants translucides aérogels ainsi que l’intérêt de
Performances du système l’application de ce procédé d’isolation à des maisons anciennes
mal isolées ayant des murs épais de capacité thermique élevée. La
On peut associer au système une conductance thermique équi- figure 12 montre l’influence de ces deux paramètres ΛIT et ΛM (en
valente Λ* exprimée par la relation : abscisse). Pour des bâtiments anciens mal isolés, avec ΛM compris
Λ IT Λ M entre 1 et 2 W · m–2 · K–1, le rendement du système est particuliè-
q η q sol
Λ* = ----------- = ------------------------
- – ---------------- (10) rement intéressant.
∆T Λ IT + Λ M ∆T (0)
avec q = (Σ|q +|) – (Σ|q –|) bilan thermique surfacique moyen sur
une période de temps donnée, 3.3 Résultats expérimentaux
ΛM (W · ·m–2 K–1) conductance thermique
La figure 13 représente la variation moyenne hebdomadaire de
du mur,
Λ* en fonction du rapport entre le flux solaire q sol et la différence
ΛIT (W · m–2
· K–1)
conductance thermique de température ∆T (Te variable, Ti ≈ constant). Les valeurs expéri-
de l’isolant translucide, mentales sont déterminées à partir des mesures de densité de flux
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IT
D
T
Type de matériau
(%) (W · m–2 · K–1) (%)
= 0,9 .
1
q = qcv + qr = ( h cv + h r ) ⋅ S ⋅ ( T 1 – T A ) (12)
0 6/93 7/93
52/92
4/93 5/93
--1
1 1
9/93 53/92 h r = 4 σ T 3 ⁄ ------- + ------- – 1 (13)
--2 51/92 εE εp
3/93 1/93 5/93
--3 avec S surface de la paroi,
η=
2/93
0,5 hcv coefficient de transfert thermique surfacique de
--4 convection,
10/93
thermique effectuées sur la face intérieure du mur, ce qui permet En affectant au cas de la paroi sans film réfléchissant l’indice 1
le calcul de la différence |q +| – |q –| et de ∆T en fonction du temps et à celui avec film réfléchissant l’indice 2 (et en posant
à l’aide des enregistrements de q, Ti , Te . hj = hcvj + hrj ; j = 1,2 et hcvj étant supposé identique pour les deux
cas), le gain dû à l’augmentation des résistances superficielles est
Dans la plupart des cas Λ* < 0, ce qui met en évidence l’impor- 1 1
tance de l’apport gratuit d’énergie solaire qui compense et dépasse exprimé par δr = -------- – -------- .
h2 h1
les pertes par conduction.
Un calcul simple conduit à exprimer δr par la relation :
δh r 1 δh r f
4. Isolants réfléchissants h r1
δr = --------- ⁄ --- – --------- -----------
f h r1 h r1 (14)
1 1 2
Pour augmenter l’efficacité des systèmes isolants, on préconise ---------r = -------------------- – -------------------------------------- ---------- – 1
quelquefois l’utilisation de films réfléchissants, de basse émissivité h r1 2 1 1 ε p1
--------- – 1 ---------- + ---------- – 1
(ε ≈ 0, 1), comme revêtement de surface des parois ou des isolants. ε p1 ε p1 ε p2
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50
45
0,6 40
35
30
0,4 25
20
15
0,2 10
5
0
0
0 1 2 3 4 5
0 0,2 0,4 0,6 0,8 Facteur f
Résistance thermique de la paroi (m2 · K · W--1)
Film réfléchissant côté intérieur, visible Film réfléchissant côté intérieur, visible, d’émissivité εp2 = 0,1
Émissivité : trait plein : εp2 = 0,1 trait pointillé : εp2 = 0,2
(0)
Si l’on s’en tient aux valeurs des coefficients de transfert ther-
mique surfacique, d’après les règles Th-U (tableau 2), pour une
Tableau 2 – Valeurs des coefficients de transfert thermique paroi verticale ou une toiture en hiver, f est compris entre 0,4 et 0,6
surfacique (d’après Th-U [17]) et δr est très faible, inférieur à 0,2 m2 · K · W –1. Pour un plancher
Paroi en contact avec : bas avec flux thermique descendant, f ≈ 0,9 et le gain peut attein-
— l’extérieur ; dre 0,6 m2 · K · W –1.
— un passage ouvert ; La contribution relative au film réfléchissant est représentée en
Position de la paroi — un local ouvert. fonction de la résistance thermique de la paroi sur laquelle il est
1 1 1 1 appliqué (figure 15). On peut remarquer que cette contribution
-------- -------- -------- + --------
h1 h2 h1 h2 n’est réelle que pour des parois de résistance thermique faible,
δr
Paroi verticale ou faisant avec le inférieure à 1 m2 · K · W–1 pour laquelle ------- peut dépasser 10 %.
R
plan horizontal un angle supérieur Il faut néanmoins mentionner l’intérêt d’appliquer un revête-
à 60o 0,13 0,04 0,17
ment ou une peinture réfléchissante sur le toit, côté extérieur.
Dans un tel cas, le rayonnement solaire sera largement réfléchi,
évitant ainsi le chauffage du toit. Une telle solution peut permettre
d’améliorer le confort d’été de l’habitat [71].
Paroi horizontale ou faisant avec Souvent, l’intérêt des couches réfléchissantes dans l’amélioration
le plan horizontal un angle égal ou des systèmes isolants a été exagéré dans le domaine des températu-
inférieur à 60o res ambiantes par extrapolation de leurs performances dans d’autres
cas particuliers (vase de Dewar, isolation sous vide, applications à
— flux ascendant (toiture) 0,10 0,04 0,14
haute température, etc.) où le rayonnement est prépondérant.
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