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RI DRV-92/018-RH LA ROCHELLE/L'HOUMEAU

Les algues et invertébrés marins des


pêches françaises

Algues, Eponges, Corail rouge, Escargots de mer, Bivalves,


Poulpes, Seiches, Encornets, Crustacés, Oursins et Violets

2° partie
INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE POUR L'EXPLOITATION DE LA MER
9
^08 A
IFREMER DIRECTION DES RESSOURCES VIVANTES
Station de La Rochelle/L'Houmeau
Place du Séminaire BP 7 DEPARTEMENTS : Ressources Halieutiques
17137 L'HOUMEAU

Coordinateurs : Quéro J.C. ; Arzel P. : algues ; Dardignac M J . : bivalves ; code :


Latrouite D. : crustacés ; Véron G. : escargots de mer.
RI DRV 92-018
Auteur (s) : Arzel P., Baud J.P. ; Berthou P. ; Boletzky S.v. ; Campillo A. RH/LA ROCHELLE
Clavier J. ; Dao J.C. ; Dardignac M. J. ;Decamps P. ; Duclerc J. ; Flassch J.P. L'HOUMEAU
Fleury P.G. ; Fontaine B. ; Harmelin J.G. ; Héral M. ; Hussenot J.
Latrouite D. ; Laubier A. ; Le Calvez J.C. ; Le Foil D. ; Lemoine M. ; Marin J.
Monniot C. ; Monniot F. ; Perez R. ; Quéro J.C. ; Raimbault R. ; Richard O.
Talidec C. ; Têtard A. ; Vacelet J. ; Vadon C. ; Véron G.

D e s s i n a t e u r s : Vayne J.J. ; Photographes : Leguay D. ; Porche P. ;


Vayne J. J.

Titre d a t e : j u i n 1992

LES ALGUES ET INVERTEBRES MARINS


DES PECHES FRANÇAISES tirage nb : 75
Algues, Eponges, Corail rouge, Escargots de mer, Bivalves, Poulpes,
Seiches, Encornets, Crustacés, Oursins et Violets

Nb pages : 392 (en


trois parties)
Nb figures : 400

RESUME : Ce rapport interne constitue l'étape préalable à la diffusion d'un ouvrage de vulgarisation sur les produits
commerciaux des pêches métropolitaines, destiné en priorité à la profession. Cet ouvrage sera le complément de celui
édité en 1984 pour le FIOM par Jacques Grancher : " Les poissons de mer des pêches françaises".

L'objectif est de mettre à la portée du plus grand nombre, des données sur la connaissance, Ja biologie, la pêche et les
appellations françaises (officielles et vernaculaires) et étrangères des espèces marines commerciales. Plus d'une centaine
d'espèces d'algues et d'invertébrés sont présentées.

ABSTRACT : This report is a prerequisite publication of a popular book, synthesizing and summarizing the main data
on identification, names, biology and fishing aspects fo more than a hundred species of seaweeds and marine
invertebrate.

mots-clés algues, invertébrés marins, France

key words seaweeds, marine invertebrates, France

IFREMER-SDP
Centre de BREST
IFREMER-BtMotheque de BREST
Bibliothèque

REMER OBR29854
II jB.P. 70-292DO PLOUZAJBE
Ce rapport interne sur "Les Algues et Invertébrés marins des
Pêches françaises" est une étape devant conduire à la publication d'un
ouvrage de vulgarisation. Il a été conçu pour compléter "Les Poissons
de Mer des Pêches françaises" publié en 1984 aux éditions Jacques
Grancher par le FIOM, puis diffusé par cet organisme.

Pour que cette étape soit utile, nous vous demandons de nous faire
parvenir vos critiques, suggestions, additions concernant le texte et
l'iconographie à l'adresse ci-après :

IFREMER
Station de La Rochelle-L'Houmeau
Place du Séminaire - Boite Postale N° 7
17137 L'HOUMEAU
FAX N° (33) 46.50.93.79

En vous remerciant de votre collaboration

J.C. QUERO

J.J. VAYNE
TS1 A
D U
QU'EST—CE QU'ON BIVALVE ?

par Marie-José Dardignac

Les bivalves ou lamellibranches appartiennent à l'embranchement des mollusques. Comme leur


nom l'indique, ils ont une coquille constituée de deux valves unies par un ligament situé le
long de la charnière ; ils disposent aussi de branchies. Il existe plusieurs classifications
des bivalves, selon que les auteurs tiennent compte de la forme de la coquille, de celle de
la charnière ou de la structure des branchies.

Les quatre ordres de bivalves : protobranches, filibranches, eulamellibranches et


septibranches se subdivisent en plusieurs familles qui se distinguent par différents carac-
tères parmi lesquels nous pouvons citer : la forme de la coquille, celle de la charnière
(présence ou absence de dents, nombre et forme de ces dernières lorsqu'il y en a ) , la forme
et la position du ligament, la trace des muscles adducteurs (nombre et importance), la pré-
sence ou non d'organes ou d'appendices comme siphons, pied, byssus, e t c . .

Anatoaie :

L 'ORIENTATION : les parties dorsales et ventrales d'un lamellibranche sont aisément recon-
naissables lorsque l'on sait que le ligament et la charnière sont situés du côté dorsal et
que les branchies sont orientées vers la face ventrale. La détermination des zones anté-
rieures et postérieures est en revanche plus délicate. Dans la plupart des cas, chez les
bivalves de forme arrondie ou légèrement allongée horizontalement (la coquille étant disposée
la charnière vers le haut), genre praire, coque ou palourde, le bord antérieur est situé
devant le crochet et c'est en général la partie postérieure qui se développe le plus. Chez
les formes allongées verticalement (moules, huîtres creuses) le bord antérieur correspond à
l'extrémité rétrécie de la coquille. Pour certaines espèces, comme les coquilles Saint-
Jacques, la valve droite est concave alors que la gauche est plane.

LE MANTEAU : il adhère étroitement au corps dans les régions dorsale et latéro-dorsale ; sur
la face ventrale il forme deux lobes minces, droit et gauche, qui délimitent la cavité pal-
léale (ou branchiale) et dont les bords peuvent être libres sur toute leur étendue ou soudés
à un, deux ou trois endroits. Le manteau joue un rôle non négligeable dans la circulation de
l'eau au niveau des branchies ; il participe à la respiration grâce à un échange direct de
gaz avec l'eau environnante et accumule des réserves. Toutefois, son rôle principal est d'as-
surer la formation de la coquille, sa calcification et la sécrétion du ligament.

LES BRANCHIES elles sont au nombre de deux. Reliées à la masse viscérale par l'inter-
médiaire de l'axe branchial, chacune est constituée de deux rangées de filaments : les fila-
ments internes et les filaments externes, Chaque filament est relié à son voisin par des
touffes de cils qui délimitent entre eux des espaces : les ostia. Enfin, les faces latérales
des filaments sont garnies de cils qui, par leurs mouvements, entretiennent la circulation de
l'eau dans la cavité palléale, Les branchies sont avant tout les organes de la respiration
car c'est à leur niveau que la majeure partie du sang s'oxygène. Mais elles jouent aussi un
rôle extrêmement important dans l'alimentation en retenant les particules en suspension. Ce
sont elles enfin qui créent le courant d'eau sans lequel le mollusque ne peut vivre.
branchie à
ments
non réfléchis

Divers types de branchies chez les lamellibranches


A : Protobranches.
B : Filibranches : branche directe (T) et réfléchie (2)
du filament externe.
branche directe (3) et réfléchie ©
du filament interne.
C : Eulameltibranches.

Face dorsale

asse viscérale

axe branchial

Face ventrale

-Coupe transversale schématique d'une moule.


axe branchial

sillon dorsal

expansion du tissu unissant les


deux branches d'un filament

touffes de cils unissant les


filaments entre eux

zone d'insertion des cils

sillon marginal

Mytilus edulis. Vue d'ensemble d'une branchie.

cils frontaux

cils latero-
frontaux

cils latéraux

Branchie de Mytilus edulis. Détail de la ciliature.


L'APPAREIL DIGESTIF : la bouche est une ouverture transversale dont les lèvres se continuent
de part et d'autre par deux paires de palpes labiaux. L'oesophage, très court, débouche dans
l'estomac. Ce dernier présente un long diverticule aveugle, le coecum du stylet, qui contient
le stylet cristallin, mince baguette transparente dont l'extrémité vient buter sur le bou-
clier gastrique, partie de la paroi stomacale particulièrement dure. Les cils qui garnissent
la paroi du coecum font tourner le stylet continuellement sur lui-même. Celui-ci s'use contre
le bouclier gastrique et se regénère par la base. De l'estomac partent des canaux qui vont se
ramifiant et se terminent en une infinité de tubules aveugles ce sont les diverticules
digestifs qui forment autour de lui une masse brunâtre appelée parfois improprement le foie,
L'intestin fusionne dans sa partie antérieure avec le coecum du stylet et se termine par le
rectum qui traverse le ventricule du coeur. L'anus est situé près du siphon exhalant, sous le
muscle adducteur postérieur.

LE SYSTEME CIRCULATOIRE : le coeur, entouré d'une mince membrane transparente, le péricarde,


comprend deux oreillettes et un ventricule. Le sang est chassé dans deux aortes puis passe
dans des artères et des arterioles et aboutit à des lacunes, les sinus, où il circule sans
être endigué. Il est ensuite poussé dans les veines et ramené au coeur. Presque incolore, la
présence d'hémocyanine (pigment respiratoire) lui confère une teinte légèrement bleuâtre.

LE SYSTEME EXCRETEUR : il est constitué par deux reins en forme de tubes recourbés en U et
communiquant d'une part avec la cavité péricardique, d'autre part avec la cavité palléale.
Une partie des déchets vient directement du sang après passage à travers la paroi du coeur et
est rejetée dans la cavité palléale. Le transport des déchets vers les régions du corps où
ils pourront être évacués est aussi assuré par des cellules du sang, les amibocytes, qui ont
un grand pouvoir phagocytaire et sont capables de migrer à travers les tissus et de circuler
dans toutes les parties du corps.

LE SYSTEME NERVEUX : il comporte 3 paires de ganglions principaux : les ganglions cérébro-


pleuraux, de chaque côté de la bouche, les ganglions pédieux, à la base du pied ou de la
masse viscérale, et les ganglions viscéraux qui sont placés en arrière du pied. De nombreux
nerfs, issus des ganglions, innervent les différentes parties du corps. Le système nerveux
est décentralisé : il n'y a pas de "cerveau". En ce qui concerne les organes des sens on peut
mentionner des tentacules, situés au bord du manteau (sensibles à la lumière et à la
qualité du milieu environnant) ; des "yeux" branchiaux (sensibles aussi à la lumière) ; une
paire de statocystes, organes d'équilibration qui semblent réagir en outre aux bruits et aux
ébranlements.

LE SYSTEME REPRODUCTEUR : la glande génitale, ou gonade, peut s'étendre de façon diffuse dans
le manteau ou au contraire se présenter sous la forme d'un organe nettement différencié.
Selon les espèces les animaux sont à sexes séparés ou hermaphrodites. Dans ce dernier cas la
maturité des éléments mâles et femelles peut être atteinte au même moment (maturation syn-
chrone) ou au contraire avoir lieu à des époques différentes. Ces dernières peuvent même être
si éloignées qu'il semble plutôt s'agir d'un changement de sexe. En effet, l'animal fonc-
tionne d'abord exclusivement comme mâle (ou femelle) puis, quelques temps plus tard, comme
femelle (ou mâle). Mais contrairement à un véritable changement de sexe, cette inversion peut
se reproduire plusieurs fois au cours de la vie.
Biologie :

MOEURS : les lamellibranches vivent dans des milieux extrêmement variés eaux douces, sau-
màtres ou milieu marin. Ils peuvent être libres ou fixés. Parmi ces derniers certains
(huîtres) sont définitivement attachés à un support alors que d'autres gardent la possibilité
de se déplacer (moules, pétoncles). Il existe aussi des espèces fouisseuses (palourdes,
coques) ou perforantes (tarets).

REPRODUCTION la fécondation a lieu à l'extérieur des voies génitales. Chez certaines


espèces les larves sont libres dès le début de leur vie ; chez d'autres elles sont incubées,
jusqu'à un stade variable, dans les branchies ou la cavité palléale. La durée de la vie péla-
gique varie aussi selon les espèces et les conditions du milieu. Au terme de cette phase la
larve tombe sur le sol ou se fixe sur un support adéquat et se métamorphose une réorgani-
sation générale de tous les organes la transforme en un jeune animal semblable à l'adulte
qu'il deviendra.

ALIMENTATION : les lamellibranches sont des filtreurs. Ils vivent pour l'essentiel aux dépens
des particules en suspension dans le milieu. Ce sont les branchies qui assurent le ravitail-
lement en tamisant l'eau qu'elles font circuler à travers le mollusque. Leur pouvoir de
rétention dépend de l'agencement, des mouvements et de la fréquence des battements des cils
branchiaux. Ces derniers sont eux-mêmes recouverts d'une couche de mucus gluant ce qui favo-
rise la retenue, par adhérence, des petites particules dont la taille peut être inférieure au
micron. L'efficacité du filtre branchial est liée à la qualité du milieu environnant : tempé-
rature, importance du matériel en suspension, présence de certaines substances, e t c . .

Les particules retenues sont ingérées par la bouche (si leur concentration dans le milieu est
trop grande une partie d'entre elles est écartée et rejetée à l'extérieur : ce sont les
pseudofèces). La majeure partie de la digestion a lieu dans les diverticules. Les
lamellibranches sont aussi capables de prélever directement dans le milieu des substances
dissoutes.
CLASSE DES BIVALVES
SOUS-CLASSE DES FILIBRANCHES

Ordre des arcoida


Famille des glycyméridés
amande commune d'Europe

Ordre des myliloida


Famille des mytilidés
moule commune

moule de Méditerranée

datte de mer d'Europe

Ordre des pterioida


Famille des pectinidés

coquille Saint-Jacques de l'Atlantique

coquille Saint-Jacques de Méditerranée

pétoncle noir

pétoncle vanneau
Famille des pectinides
(suite)

pétoncle d'Islande

pétoncle glabre

peigne du Canada

Famille des ostreidés

huître plate d'Europe

huître creuse

.SOUS-CLASSE DES EULAMELLIBRANCHES

Ordre des veneroida

Famille des cardiidés

coque commune
Famille des mactridés

grande lutraire

lutraire elliptique

lutraire étroite

/ ^
0k: •f%
tfc:
mactre coralline ^x^C

mactre fauve

spisule épaisse

spisule ovale
Famille des solénides

couteau arqué

'"•iftifiilr^"- - i " * '


couteau droit d'Europe

couteau sabre

couteau silique

Famille des tellinidés

telline aplatie

telline délicate

telline onyx

telline opale

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. v.%x
--•' / ;•: S
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telline pourpre -..: 1 ::t-£>r


Famille des donacidés

flion aplati

(lion des canards

flion gracieux

flion semistrié

7?

£• ']
2
flion tronqué

, Famille des scrobiculariidés

lavignon poivré

Famille des vénéridés ^^F


^SjW'K
*^
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clam commun
W^^ssmv
\&*<££ !"-£***
^«Sï^iffig

montre fauve
Famille des vénerides
(suite)

palourde bleue

palourde croisée d'Europe

palourde croisée japonaise

palourde jaune

palourde rose

praire africaine

praire chambrière
. Famille des vénéridés
(suite)

praire commune

vernis fauve

Ordre des myoidea

Famille des myidés

mye des sables

mye tronquée

, Famille des pholadidés

mmmmsmmm
E&.-.SSgas.-gsSfc-»'

pholade commune
QUELQUES DEJFINITXONS

Byssus Ensemble de filaments sécrétés par la glande byssogène et permettant à


l'animal de s'ancrer sur son support.

Crochet Partie saillante de la coquille, brièvement spiralée.

Dents Excroissances de la coquille disposées le long de la charnière. Chaque


"dent" d'une valve s'emboîte dans une "fossette" située sur la valve
opposée.

Hermaphrodisme Présence des deux sexes chez le même animal.

Ligament II unit les valves l'une à l'autre et par son élasticité tend à pro-
voquer l'ouverture de la coquille. Sa forme et sa disposition sont
très variables selon les espèces,

Micron Unité de longueur égale à un millième de millimètre.

Muscles adducteurs Muscles qui relient le corps de l'animal à sa coquille et assurent,


par leur contraction, la fermeture des valves. Ils sont généralement
au nombre de deux mais chez beaucoup de bivalves le muscle antérieur
est réduit et peut même être absent. Ils laissent sur les faces inter-
nes de la coquille des traces (impressions) généralement bien visi-
bles.

Pélagique Qui vit en pleine eau, et non posé sur le fond.

Phagocyte Cellule possédant la propriété d'englober diverses particules étran-


gères.

Pied Saillie musculaire de forme et de volume très variables située au-


dessous de la masse viscérale. Chez beaucoup de genres le pied con-
tient une glande byssogène qui élabore le byssus destiné à fixer
l'animal sur son support.

Septum Cloison séparant les deux parties d'un organe,

Siphons Tubes plus ou moins longs formés par le manteau et servant à l'entrée
(siphon inhalant) et à la sortie (siphon exhalant) de l'eau dans la
cavité branchiale,
- Quelques définitions .

muscle adducteur
antérieur

muscle adducteur muscle adducteur


pied postérieur antérieur

byssus

muscle adducteur
postérieur
siphons

muscle adducteur
antérieur
crochet
dent latérale
ligament postérieure gament élastique
élastique dents
empreinte adductrice cardinales
postérieure _
empreinte
adductrice
sinus palléal antérieure
muscle ligne
adducteur
postérieur crenelures padéale
AMANDE: COMMUNE D * EUROPE
par Patrick Berthou
Glycymeris glycymeris, (Linné, 1758)

Classe : Bivalves ou La- b o u r g ) , coque rouge (Agon), Portugais : castanhola-do-


mellibranches. coque brune ( G r a n v i l l e ) . mar.
Ordre : Filibranches.
Famille : Glycymeridés. ATLANTIQUE : amande ( C h a -
r e n t e s ) , a m a n d e du l a r g e Répartition géographique :
(Arcachon) .
B Autre dénomination de ven- De l a Norvège à l a c ô t e ma-
te admise : MEDITERRANEE : vovan (Mar- r o c a i n e , p r é s e n t e en B a l -
amande de mer. s e i l l e ) , p r e i r e (Nice). t i q u e , M é d i t e r r a n é e , Ca-
n a r i e s e t aux î l e s du Cap
Vert.
Noms FAO NOBS européens

Français : amande marbrée, Allemand : Glatte Arche, Répartition bathyaétrique :


A n g l a i s : common e u r o p e a n Anglais : dog-cockle, common
bittersweet.. european bittersweet. L ' a m a n d e v i t de l a c ô t e
Espagnol : almendra de mar. Espagnol : almendra de mar j u s q u ' à u n e p r o f o n d e u r de
lcastillan), petxinot (cata- 80 m.
lan), rabioso (galicien),
Noos f r a n ç a i s régionaux : itsas arbendola (basque),
Italien : paluorde, pie d'a- Caractères distinctifs :
HANCHE : amande de mer sino.
I. Saint-Vaast ) , praire (Cher- Grec : archivada chondri. Coquille épaisse, equivalve
Néerlandais : kamschelp. équilatérale , pratiquement
ronde. Couleur brun foncé ou REPRODUCTION : l e s s e x e s t i c u l e s t r a n s i t a n t au d e s s u s
o c r e r o u g e en t a c h e s i r - sont s é p a r é s e t l e sex r a t i o du sédiment.
r é g u l i è r e s sur un fond b l a n c e s t é q u i l i b r é . La g o n a d e ,
ou c r è m e . S t r i e s de c r o i s - d i f f u s e a u t o u r de l ' h é -
sance c o n c e n t r i q u e s bien v i - p a t o p a n c r é a s , a une c o - Pêche :
s i b l e s . L ' i n t é r i e u r de l a l o r a t i o n b l a n c h e chez l e s
c o q u i l l e e s t b l a n c ou brun mâles e t brun r o u g e â t r e chez L'amande de mer e s t c a p t u r é e
foncé. l e s f e m e l l e s . La p o n t e peut en France exclusivement à l a
s ' é t a l e r sur toute l'année, d r a g u e . P l u s d e 50 % d e s
Taille maximale : 8 cm en f o n c t i o n d e l a t e m - c a p t u r e s proviennent du g o l -
Taille commune : 4-6 cm p é r a t u r e du m i l i e u , a v e c fe Normano-Breton e t pour l e
t o u t e f o i s un f l é c h i s s e m e n t r e s t e de B r e t a g n e s u d e t
h i v e r n a l e t un a u t r e p l u s d'Iroise.
Confusions possibles : l é g e r en j u i n ou j u i l l e t s e -
lon l ' a n n é e . La f é c o n d a t i o n La p r o d u c t i o n e s t s t a b l e d e -
Avec l e s a u t r e s e s p è c e s du a l i e u dans le milieu ex- p u i s p l u s i e u r s a n n é e s en
g e n r e d o n t G. bimaculata., t é r i e u r . La l a r v e a une v i e r a i s o n d ' u n marché peu a c -
G. pilosa, E l l e se d i s - p é l a g i q u e de l ' o r d r e de 3 à t i f ; e l l e s e s i t u a i t en
t i n g u e de la première par l a 4 semaines. 1988 e n t r e 2000 e t 2500 t o n -
forme de son c r o c h e t o b l i q u e n e s , mais l e s p o t e n t i a l i t é s
( d r o i t chez G. bimaculata) CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e sont t r è s f o r t e s ,
e t de l a s e c o n d e p a r l ' a b - de l ' e s p è c e e s t é t u d i é e par
s e n c e de c o s t u l e s r a y o n - examen d e s s t r i e s d ' a c - Elle est s u r t o u t com -
nantes (costules rayonnantes croissement v i s i b l e s à la mercialisée à l ' é t a t frais,
espacées bien v i s i b l e s in- s u r f a c e de l a c o q u i l l e . L ' a - mais un marché p o u r r a i t se
térieurement chez G. mande de mer a une c r o i s - développer pour la c h a i r
pi 1 osa). sance t r è s l e n t e . E l l e peut d é c o r t i q u é e à l ' é t a t congelé
ê t r e r é s u m é e comme s u i t en en f o n c t i o n d e s p r o g r è s
Manche o u e s t , mais e l l e e s t t e c h n o l o g i q u e s en m a t i è r e de
Biologie : p l u s r a p i d e en I r o i s e e t sud t r a n s f o r m a t i o n (en p a r t i -
Bretagne. c u l i e r d a n s l e domaine de
MOEURS : l ' a m a n d e d e mer ALIMENTATION : l ' a m a n d e de l ' a t t e n d r i s s e m e n t du p r o -
e s t un b i v a l v e f o u i s s e u r v i - mer e s t un f i l t r e u r s u s - duit).
vant d a n s les s a b l e s g r o s - pensivore, c'est à dire
s i e r s et graviers. q u ' e l l e se n o u r r i t des p a r -

G. piloaa
G. bimaculata
MOULES
par Marie-José Dardignac

• MOULE COMMUNE
MyTilus edulis Linné, 1758

• MOULE MEDIXERRANEENNE
Mytilus galloprovincialis Lamarck, 1819

i r T i r i r i i r

Classe : Bivalves ou manière ordonnée sur des Moules de p a r c s : m o u l e s


Lamellibranches c o n c e s s i o n s concédées sur l e p r o v e n a n t de c o n c e s s i o n s du
Ordre : Filibranches domaine p u b l i c m a r i t i m e e t , domaine p u b l i c m a r i t i m e où
Famille : M y t i l i d é s de ce f a i t , a y a n t vécu sans e l l e s sont é l e v é e s sur le
c o n t a c t a v e c l e s o l , com- s o l , r e t r e m p é e s , t r i é e s et
mercialisées à partir d'é- l a v é e s avant e x p é d i t i o n dans
1 Autres dénominations de tablissements agréés. des é t a b l i s s e m e n t s a g r é é s .
vente admises :
Moules de c o r d e s : m o u l e s Moules de pêche r e t r e m p é e s :
A p p e l l a t i o n s des moules t r i é e s et l a v é e s provenant m o u l e s p r o v e n a n t de b a n c s
f r a n ç a i s e s d ' é l e v a g e ( dé*- de s u p p o r t s en s u s p e n s i o n , naturels, ensuite re-
c i s i o n n S4 du 25 a v r i l sous des i n s t a l l a t i o n s f i x e s trempées, t r i é e s et lavées
1 9 S 4 du c o m i t é i n- ou f l o t t a n t e s , concédées sur dans des é t a b l i s s e m e n t s
t e r p r o f e s s i o n n e l de la con- l e domaine p u b l i c m a r i t i m e agréés.
chyliculture ) : e t , de ce f a i t , a y a n t vécu
sans c o n t a c t avec le s o l ,
Moules de b o u c h o t s : moules commercialisées à partir
t r i é e s et l a v é e s p r o v e n a n t d'établissements agréés.
d e s u p p o r t s p l a n t é s de
NOMS f r a n ç a i s régionaux : F i n l a n d a i s (M. edulis) :
sini-simpukka.
MANCHE (M. edulis) : mouille G r e c (M. galloprovin-
(Fécamp), coieux, caieux, cialis) : m i d j i de Cons-
g a i e u x , l a blonde (Nor- t a n t i n o p l e , mauromidjii
m a n d i e ) , cayeu ( B i n i c ) , I s l a n d a i s (M. edulis) :
meskl ( B r e t a g n e ) . kroeklinguer,
I t a l i e n (M, galloprovin-
ATLANTIQUE (M. edulis) cial is) : m u s c o l o , m i t i l o
moucle, charron ( C h a r e n t e s ) , commune, cozzeche.
mouscouliona (St Jean-de- N é e r l a n d a i s (M. edulis) :
Luz) . muschel, mossel. Mytilus galloprovincialis :
N o r v é g i e n (H. edulis) : commune s u r t o u t en Mé-
MEDITERRANEE (M. edulis) : blaaksjell. d i t e r r a n é e , e l l e e s t trouvée
m o u s c l o , m u s c l é , m u s c l e de P o r t u g a i s (M. edulis) : également sur la côte At-
v a s e , muscle de Bourdeou mexilhao-vulgar ; (M, lantique (Arcachon) et
(Languedoc e t Provence). galloprovincialis) : j u s q u ' e n Manche o c c i d e n t a l e
( li. gal loprovincial is) : mexilhao-do-Mediterrâneo. (Bretagne nord, côtes an-
mouscle, mousclo, musclé S u é d o i s (M. edulis) : ma- glaises) .
( L a n g u e d o c ) , musclé de Mar- mussla.
t i g u e s ( S è t e ) , m u s c l é de
Rocco ( M a r s e i l l e ) . R é p a r t i t i o n bathyaétrique :

Répartition géographique : Depuis l a l i m i t e s u p é r i e u r e


Noas FAO : des h a u t e s mers j u s q u ' à 6-9
m è t r e s de p r o f o n d e u r , p l u s
F r a n ç a i s : moule commune, r a r e m e n t 17 m è t r e s (mer du
moule méditerranéenne. Nord) e t même 30-40 m è t r e s
A n g l a i s : common mussel, me- (mer B a l t i q u e ) ,
d i t e r r a n e a n mussel,
Espagnol raejillon, me-
j i l l o n mediterraneo, Caractères d i s t i n c t i f s :

La c o q u i l l e d e l a m o u l e ,
Noas européens : p l u s ou moins r e n f l é e , p o i n -
De nombreuses e s p è c e s e x i s - tue à l ' u n e des extrémités
Allemand (M. edulis) : Mies- t e n t d a n s l e m o n d e . Deux e t a r r o n d i e à l ' a u t r e , com-
muschel, Seemuschel. s o n t p r é s e n t e s en Europe prend deux v a l v e s é g a l e s . La
A n g l a i s (M. edulis) : Mytilus edulis (Linné) et couleur généralement bleu
mussel. Mytilus gailoprovincialis n o i r e peut t o u t e f o i s ê t r e
Danois (W, edulis) : blaa- (Lamarck) , brune, v o i r e jaune.
musling, mussling,
Espagnol <M. edulis) : me- Myt.ilus edulis : très lar- Les i m p r e s s i o n s m u s c u l a i r e s ,
j i l l o n ( c a s t i l l a n ) , musclo gement répandue dans l e mon- v i s i b l e s à l ' i n t é r i e u r des
( c a t a l a n ) , mexillon (gali- de , en Europe e l l e s e r e n - v a l v e s , s o n t i n é g a l e s . Le
c i e n ) , muskuilua (basque), c o n t r e en B a l t i q u e , en mer p i e d , brun f o n c é , e s t t r è s
(H. galloprovincialis) : mo- du Nord e t en A t l a n t i q u e nettement v i s i b l e au d e s s o u s
cejone, mexillon. jusqu'au Portugal. de l a m a s s e v i s c é r a l e . I l
c o n t i e n t l a glande byssogène
qui génère l e byssus p e r -
m e t t a n t à l a moule de s'ac- t r e n t l ' e a u q u ' e l l e s font é m i s s i o n s l e s p l u s im-
crocher. c i r c u l e r à t r a v e r s l e mol- p o r t a n t e s ont l i e u au p r i n -
lusque . temps (mars à mai s u r t o u t ) ,
s u i v i e s d'une p é r i o d e de r e -
Confusions p o s s i b l e s : REPRODUCTION : l e s m o u l e s pos s e x u e l en é t é . De nou-
sont des animaux à sexes s é - v e l l e s pontes peuvent avoir
La moule peut ê t r e confondue p a r é s e t l e nombre des mâles l i e u en automne e t en h i v e r
avec l e s modioles : e s t à peu p r è s é g a l à c e l u i s i l a t e m p é r a t u r e n ' e s t pas
des f e m e l l e s . t r o p b a s s e . Dans l e s zones
* Modiolus barbatus (Lin- n o r d i q u e s ( H o l l a n d e , Da-
n é ) , de forme t r è s v o i s i n e L'âge de la r e p r o d u c t i o n e s t nemark, Ecosse), on c o n s t a t e
mais dont la c o q u i l l e e s t a t t e i n t t r è s t ô t : d è s 6-8 l ' a b s e n c e de p o n t e s h i -
r e c o u v e r t e de f i l a m e n t s p l u s mois s i l e s c o n d i t i o n s sont v e r n a l e s e t un d é c a l a g e de
ou moins longs, favorables. l a p é r i o d e de r e p r o d u c t i o n
v e r s l e s mois d ' é t é ,
* Modiolus adriaticus (La- La f é c o n d a t i o n e s t e x t e r n e .
marck), analogue à la pré- E l l e donne n a i s s a n c e à une CROISSANCE : e l l e e s t t r è s
cédente mais sans f i l a m e n t . l a r v e dotée d'un système c i - v a r i a b l e selon la moule con-
l i a i r e ( l e velum) qui l u i sidérée (la moule
* Modiolarca t umi da permet de n a g e r e t de s ' a - méditerranéenne a une c r o i s -
( H a n l e y ) , p l u s p e t i t e e t de l i m e n t e r . La d u r é e de c e s a n c e p l u s r a p i d e que l a
c o u l e u r v e r t e , v i t dans l e s s t a d e , d i t " v e l i g è r e " à cau- moule commune) e t s e l o n l e s
t u n i q u e s des a s c i d i e s . Assez se du v e l u m , e s t t r è s v a - e n d r o i t s . Ce d e r n i e r p o i n t
rare. riable selon les conditions est i l l u s t r é par la figure
du m i l i e u : d i x - h u i t à m o n t r a n t l a c r o i s s a n c e de
On peut a u s s i c o n f o n d r e l e s q u a t r e - v i n g t j o u r s en l a - m o u l e s n é e s au p r i n t e m p s
moules communes avec l a mou- b o r a t o i r e . P e n d a n t t o u t ce 1981 d a n s l e s b o u c h o t s du
le n a i n e , Brachyodontes temps, l a l a r v e mène une v i e p e r t u i s B r e t o n . A p r è s 16
minimus ( P o l i ) , r e m a r q u a b l e p é l a g i q u e au c o u r s de l a - m o i s d ' é l e v a g e , 50 % d e s
p a r sa p e t i t e t a i l l e , o u , q u e l l e e l l e e s t e n t r a î n é e au a n i m a u x p l a c é s d a n s de
p l u s d i f f i c i l e m e n t , avec l e gré des c o u r a n t s bonnes c o n d i t i o n s d é p a s s e n t
lithodome lithophage, L o r s q u ' a r r i v e l e moment de 40 mm, ( t a i l l e minimale e x i -
Lithophaga 1ithophaga (Lin- la métamorphose, la l a r v e gée p o u r l a v e n t e en F r a n -
né), qui v i t en M é - r e c h e r c h e un support s u r l e - c e ) , a l o r s que d a n s un s e c -
d i t e r r a n é e , dans l a p i e r r e . q u e l e l l e se f i x e e t se t e u r m o i n s f a v o r a b l e 30 %
t r a n s f o r m e en une jeune mou- seulement a t t e i g n e n t c e t t e
le. t a i l l e a p r è s 26 mois . La
Biologie : m o u l e commune e s t gé-
La longueur de la p é r i o d e de néralement commercialisée
MOEURS : l a moule v i t f i x é e r e p r o d u c t i o n d é p e n d de l a a u t o u r de 50 mm a l o r s q u ' a u
par son byssus. E l l e se meut t e m p é r a t u r e . Plus l a moyenne moment de la mise en marché,
sur son support mais s e s dé- thermique e s t é l e v é e , plus l a t a i l l e de l a moule
placements r e s t e n t cependant la r e p r o d u c t i o n d u r e l o n g - m é d i t e r r a n é e n n e se s i t u e l e
t r è s l i m i t é s . Ce mode de vie temps. En Méditerranée e t en p l u s s o u v e n t e n t r e 60 e t
sédentaire lui interdit C a l i c e , on o b s e r v e d e s 70 mm.
d ' a l l e r c h e r c h e r sa n o u r - pontes durant la majeure
r i t u r e . Comme chez t o u s l e s p a r t i e de l ' a n n é e a v e c des La l o n g é v i t é v a r i e é n o r -
l a m e l l i b r a n c h e s , la c o l l e c t e maxima au p r i n t e m p s e t à mément s e l o n les po-
de la n o u r r i t u r e e s t a s s u r é e l ' a u t o m n e . Dans l e p r o c h e p u l a t i o n s , On o b s e r v e chez
par l e s b r a n c h i e s q u i f i l - A t l a n t i q u e e t en Manche, l e s d e s a n i m a u x de l a r a d e de
Toulon une l o n g é v i t é moyenne En ce q u i c o n c e r n e l e s p o s - T o u t e f o i s , l e s gisements na-
de t r o i s à q u a t r e ans ; c e r - s i b i l i t é s de s é l e c t i o n des t u r e l s c o n t r i b u e n t largement
t a i n s peuvent même a t t e i n d r e mollusques f i l t r e u r s , les c e r t a i n e s a n n é e s à la
huit ans et v r a i - a u t e u r s ne s o n t p a s d ' a c - p r o d u c t i o n t o t a l e . Mais l e
semblablement l e s dépasser. c o r d . La p l u p a r t pensent que c a r a c t è r e a l é a t o i r e du r e -
ces animaux ne s o n t pas ca- n o u v e l l e m e n t de c e s g i -
ALIMENTATION : c o m m e tous p a b l e s d e f a i r e un c h o i x sements amène l a p r o d u c t i o n
l e s f i l t r e u r s , l a moule v i t , dans l e u r n o u r r i t u r e , le à f l u c t u e r largement d'une
pour l ' e s s e n t i e l , aux dépens s e u l c r i t è r e de t r i é t a n t l a année s u r l ' a u t r e sans q u ' i l
des p a r t i c u l e s en suspension t a i l l e d e s p a r t i c u l e s . Tou- s o i t p o s s i b l e de p r é v o i r l e
dans l ' e a u . Ses b r a n c h i e s t e f o i s c e r t a i n s travaux mon- phénomène.
peuvent r e t e n i r des éléments t r e n t q u ' u n e s é l e c t i o n parmi
dont la t a i l l e e s t in- les particules présentes I l f a u t e n f i n p r é c i s e r que
f é r i e u r e au m i c r o n . Lorsque peut n ' ê t r e pas exclue. même l e s a n n é e s où e l l e e s t
la c o n c e n t r a t i o n des p a r - é l e v é e ( j u s q u ' à 80 000 t o n -
t i c u l e s e s t f a i b l e , t o u t le nes en 1 9 8 1 ) , l a p r o d u c t i o n
m a t é r i e l e s t i n g é r é . Quand Pêche : nationale t o t a l e est tou-
la t u r b i d i t é augmente, les j o u r s i n f é r i e u r e à la de-
q u a n t i t é s absorbées aug- L ' e s s e n t i e l de l a p r o d u c t i o n mande, ce qui c o n d u i t à im-
mentent j u s q u ' à un maximum de moule en F r a n c e p r o v i e n t p o r t e r , selon les années,
au d e l à d u q u e l l e m a t é r i e l de l ' é l e v a g e . D e p u i s 1972, e n t r e 30 à 45 % du t o t a l des
e s t é c a r t é de l a bouche e t e l l e é v o l u e chaque année en- moules consommées.
r e j e t é , ce s o n t l e s p s e u - t r e 40 000 e t 60 000 tonnes,
dofèces.

moule barbue
COQUILLES ST—JACQUES
par Jean-Claude DAO
& P h i l i p p e Décamps
• COQUILLE ST —JACQUES DE L ' A T L A N T I Q U E
Pecten maximus (Linné, 1758)

D COQUILLE ST—JACQUES DE MEDITERRANEE


Pecten jacobeus (Linné, 1758)

Classe : Bivalves ou Noas FAO : Noos français régionaux :


Lamellibranches.
Ordre : Filibranches. Français : c o q u i l l e St- MER DU NORD : v a n n e , grande
Famille : P e c t i n i d é s , J a c q u e s (P. maximus), co- vanne (Dunkerque, Grave-
quille St-Jacques de lines).
Méditerranée (P. jacobeus).
m A u t r e d é n o m i n a t i o n de Anglais : common s c a l l o p (.P. MANCHE : g r a n d e p è l e r i n e
vente admise : maximus), great Mediter- ( C a l a i s ) , p a l o u r d e (Bou-
en f r a i s : c o q u i l l e S t - r a n e a n s c a l l o p (P. jaco- l o g n e ) , p e i g n e de S t -
Jacques. beus) . Jacques, manteau, p è l e r i n e
en c o n s e r v e , s e m i - c o n s e r v e Espagnol : v i e i r a (P. maxi- ( S a i n t - V a l é r y ) , vanne ( F é -
ou à l ' é t a t s u r g e l é , d é - mus) , c o n c h a de p e r e g r i n o camps, La Hague, Cherbourg),
c o q u i l l e : " n o i x de S t - (P. jacobeus). g o d f i c h e , g r a n d e vanne, do-
J a c q u e s " a c c o m p a g n é e de r i n , darin (Normandie),
l ' i n d i c a t i o n du c a l i b r e c i l i e u x (Val-de-Saire) , c l a -
exprimé en nombre de noix au me ( F e r m a n v i l l e ) , c o f i c h e ,
kilogramme. g o f i c h e ( b a i e du Mont St
M i c h e l , G r a n v i l l e , Agon),
ricardeau, dahin, darin Répartition géographique : La c o q u i l l e S t - J a c q u e s de
(Cancale à S t - B r i e u c ) . l ' A t l a n t i q u e a l e s c ô t e s de
la valve d r o i t e convexe,
ATLANTIQUE : k r o k e n S a n c t - a p l a t i e s et anguleuses
J a c q u e z , krogen S a i n c t - latéralement.
Jacquez (Bretagne), r i -
cardeau (Camaret), g r o s i l l e La c o q u i l l e S t - J a c q u e s de
( C h a r e n t e s ) , berenne (Ar- M é d i t e r r a n é e a l e s c ô t e s de
cachon), v i e i r a s (Bayonne). la valve d r o i t e a r r o n d i e s .

MEDITERRANEE : p a t c h a r i n a T a i l l e s maximales
(Port-Vendres ) , pelerine, C o q u i l l e S t - J a c q u e s de l ' A t -
p é l e r i n o ( P r o v e n c e ) , pigna C o q u i l l e S t - J a c q u e s de l a n t i q u e : 17 cm
(Nice). l'Atlantique Atlantique C o q u i l l e S t - J a c q u e s de Mé-
n o r d - e s t d e p u i s l e nord de d i t e r r a n é e : 15 cm
l a Norvège j u s q u ' a u nord du
Noas Européens : Maroc, mer du Nord, Manche. T a i l l e s communes
C o q u i l l e S t - J a c q u e s de l ' A t -
Allemand : Pilgermuschel. C o q u i l l e S t - J a c q u e s de l a n t i q u e : 7-13 cm
Anglais : scallop, f r i l l , Méditerranée : Méditerranée C o q u i l l e S t - J a c q u e s de Mé-
clam. e t en A t l a n t i q u e - e s t au sud d i t e r r a n é e : 8-10 cm
Danois : kammusling. du P o r t u g a l e t au n o r d du
E s p a g n o l : (P. maximus) : Maroc. T a i l l e s minimales a u t o r i s é e s
vieira (castillan, gali- C o q u i l l e St-Jacques de l ' A t -
c i e n ) , p e t x i n a de p e l e g r i lantique : 10 à 11 cm
( c a t a l a n ) , beira handia Répartition bathyaétrique : suivant l e s gisements
( b a s q u e ) ; (P. jacobeus) : C o q u i l l e S t - J a c q u e s de Mé-
concha de peregrino ( c a s t i l - On l a t r o u v e s u r l e s fonds d i t e r r a n é e : 7 cm
l a n ) , c l o s c a de p e r e g r i sablo-vaseux et c o q u i l l i e r s
(catalan), vieira (gali- e n t r e 10 e t 80 m è t r e s de
cien), beira txikia (bas- profondeur plus rarement Confusions p o s s i b l e s :
que) . j u s q u ' à 200 mètres.
F i n l a n d a i s : kampa-simpukka. Les c o q u i l l e s S t - J a c q u e s se
Italien : pellegrine, pel- d i f f é r e n c i e n t de l a p l u p a r t
lerina. Caractères d i s t i n c t i f s : des a u t r e s p e c t i n i d é s par
Néerlandais g r o o t e kam- l e u r v a l v e gauche s u p é r i e u r e
schelh. Le p l u s g r o s d e n o s P e c - presque d r o i t e e t pourvue de
Norvégien : kammuslinger. t i n i d é s , sa c o q u i l l e e s t i n - c ô t e s bien marquées.
Portugais : (P. maximus) n é q u i v a l v e , l a v a l v e de
v i e i r a ; (P. jacobeus) : d r o i t e e s t bombée a l o r s que
vieira-do-Mediterràneo, la gauche e s t p l a t e . L ' e n - Biologie :
Suédois : kammusla. semble r e s t e r i g o u r e u s e m e n t
e q u i l a t e r a l , Les deux o r e i l - MOEURS : l a c o q u i l l e S t -
l e t t e s sont pratiquement J a c q u e s e s t un a n i m a l ben-
é g a l e s . E l l e e s t de c o u l e u r t h i q u e qui se c r é e une
rouge à brun, q u e l q u e f o i s d é p r e s s i o n dans les fonds
rose ou t a c h e t é e e t pourvue m e u b l e s . Au r e p o s sa v a l v e
de g r o s s e s c ô t e s s t r i é e s supérieure est recouverte
p a r t a n t du sommet de la c o - d ' u n e p e l l i c u l e de sédiment,
quille . On ne v o i t a l o r s que son
bord a r r o n d i avec le s u r v i e dépend des c o n d i t i o n s Pêche :
manteau, p a r t i e de l a c h a i r écologiques, température,
qui s é c r è t e la c o q u i l l e , a l i m e n t a t i o n en p h y t o - La p ê c h e e s t une a c t i v i t é
C e l u i - c i e s t g a r n i de f i l a - p l a n c t o n , e t des phénomènes h i v e r n a l e qui m o b i l i s e
ments t e n t a c u l a i r e s e t p o r t e de c o m p é t i t i o n e t de p r é d a - p a r t i e l l e m e n t une f l o t t i l l e
s o i x a n t e o c e l l e s qui se tion, d ' u n m i l l i e r de b a t e a u x de
p r é s e n t e n t comme de p e t i t e s pêche c ô t i è r e , e n t r e q u e l -
t a c h e s r o n d e s , brun sombre Au bout de 3 à 4 s e m a i n e s , q u e s j o u r n é e s e t p r è s de
et b r i l l a n t e s . les larves se méta- c i n q m o i s , Le v o l u m e d e s
m o r p h o s e n t . Les p r e m i e r s captures est t r è s variable,
E l l e p e u t s e d é p l a c e r en s i g n e s sont la p e r t e de l e u r e s t i m é p o u r 1990 à 6 000
c l a q u a n t d e s v a l v e s . La organe de n a t a t i o n , l ' a p p a - t o n n e s , t r è s i n f é r i e u r aux
c o n t r a c t i o n p r o v o q u e une r i t i o n d ' u n p i e d qui l e u r années r e c o r d s (1976-78 :
c h a s s e de l ' e a u inter- p e r m e t de r a m p e r e t d ' u n e 25 000 t o n n e s / a n ) ,
v a l v a i r e v e r s l ' a v a n t ou glande à byssus qui a s s u r e
l ' a r r i è r e provoquant un bond la f i x a t i o n sur un s u b s t r a t . La pèche se f a i t à l a drague
de q u e l q u e s m è t r e s . E l l e q u i e s t un e n g i n r a c l e u r
r e c o m m e n c e a v e c p l u s de A 3-5 mm, e l l e s ont la forme muni d ' u n e lame en forme de
d i f f i c u l t é . E l l e peut a i n s i de l a c o q u i l l e a d u l t e . Mais r â t e a u e t p r o l o n g é d ' u n sac
échapper à ses p r é d a t e u r s , c'est seulement vers métallique. Toutes ses
en p a r t i c u l i e r l e s é t o i l e s 20-30 mm, a p r è s l a p e r t e du c a r a c t é r i s t i q u e s sont codi-
de mer, b y s s u s , que l e s animaux a c - fiées.
quièrent définitivement leur
REPRODUCTION : espèce herma- comportement d'adulte, L'exploitation fait l'objet
p h r o d i t e , l a c o q u i l l e a une c a r a c t é r i s é par l a p o s i t i o n d'une r é g l e m e n t a t i o n n a t i o -
glande g é n i t a l e u n i q u e : l e e n t e r r é e et le déplacement n a l e qui c l a s s e l e s g i s e -
c o r a i l . C e l u i - c i e s t formé par bonds. m e n t s , l i m i t e l a t a i l l e de
de 2 p a r t i e s , l ' u n e m â l e c a p t u r e à 10 cm, c a l c u l é e
blanche ivoire, l'autre CROISSANCE : l a l o n g é v i t é sur la l o n g u e u r de l ' a n i m a l
femelle rouge orangée. t h é o r i q u e e s t d e 15 à e t non l a h a u t e u r , e t a u t o -
20 a n s . En France, par s u i t e r i s e l e s pêches e n t r e l e 1 e r
L'animal pond à p a r t i r de 2 de l ' e x p l o i t a t i o n i n t e n s i v e , o c t o b r e e t l e 15 mai de
a n s e t émet j u s q u ' à p l u - l e s animaux de p l u s de 6-8 l ' a n n é e s u i v a n t e . Sur chaque
s i e u r s d i z a i n e s de m i l l i o n s ans sont r a r e s . gisement c l a s s é , des r é g l e -
d ' o v u l e s . La s a i s o n d e mentations additionnelles
r e p r o d u c t i o n se s i t u e e n t r e Au-delà de 5 ans la c o q u i l l e l o c a l e s ont é t é r a j o u t é e s
mai e t s e p t e m b r e a v e c p l u - s ' a c c r o î t en p o i d s p l u s pouvant l i m i t e r l ' e x e r c i c e
s i e u r s p o n t e s , chaque g i s e - qu'en t a i l l e . Selon les de l a p ê c h e à q u e l q u e s
ment a y a n t un rythme p a r t i - gisements et la profondeur, heures e f f e c t i v e s par
culier . l a c r o i s s a n c e e s t p l u s ou semaine.
moins r a p i d e . Les p l u s
Les i n d i v i d u s pondent fortes v a l e u r s sont obser- Les p r i n c i p a u x g i s e m e n t s se
s u c c e s s i v e m e n t d e s gamètes vées en baie de Seine. t r o u v e n t en Manche, en b a i e
mâles et f e m e l l e s et la de S e i n e e t en b a i e de St
fécondation a l i e u en p l e i n e B r i e u c . Les d e n s i t é s d ' a n i -
eau, maux s u r l e f o n d sont
d ' e n v i r o n 1 c o q u i l l e pour 10
DEVELOPPEMENT ; l e s l a r v e s 2
à 25 m mais peuvent a t t e i n -
sont p é l a g i q u e s , e l l e s sont
dre sur les meilleures
p o r t é e s par l e s c o u r a n t s , la " t a c h e s " d e s v a l e u r s de 1
coquille/m . Des licences de Aquaculture :
pêche limitent l'eiccès à la
ressource. La p r o d u c t i o n de la c o q u i l l e
en é c l o s e r i e commence à ê t r e
m a î t r i s é e en F r a n c e e t des
e s s a i s de c u l t u r e s s u s -
pendues e t de s e m i s s u r l e
fond s o n t e x p é r i m e n t é s avec
s u c c è s . Des p r o j e t s de
développement sont ébauchés.

valve gauche

. autres pectinidés - valve gauche


(vue ventrale )

coquille S a i n t - J a c q u e s .
( vue ventrale )
PETONCLE NOIR
par Jean-Claude Dao
& Philippe Décamps
Chlamys varia (Linné, 1758)

valve i n t é r i e u r e gauche valve extérieure droite

2 cm

Classe : B i v a l v e s ou La- Ncms français régionaux : Ncms FAO


mellibranches ,
Ordre : Filibranches. HER DU NORD : p e t i t e vanne Français pétoncle bigarré,
Famille : P e c t i n i d é s . (Gravelines). Anglais variegated seal-
lop.
MANCHE : v a n n e t t e , o l i v e t t e Espagnol : zamburina
% Autres dénominations de (Normandie), péton (Die-
vente admises : l e t t e , U r v i l l e , Cherbourg,
en f r a i s : p é t o n c l e , B a r f l e u r ) , pétonche, pétonge Nous européens :
(de G r a n v i l l e à Agon).
en c o n s e r v e , s e m i - c o n s e r v e Allemand : Bunte Kammuschel,
ou à l ' é t a t s u r g e l é , d é c o - ATLANTIQUE : p e t i t e pa- Mantelbunter.
q u i l l é : " n o i x de S a i n t - l o u r d e , amande ( c ô t e A t l a n - Anglais : v a r i e g a t e d s c a l -
J a c q u e s " a c c o m p a g n é e de tique), conchiliana (St- lop.
l ' i n d i c a t i o n du c a l i b r e Jean-de-Luz). Danois : j o m f r u s t e r s .
exprimé en nombre de noix au Espagnol : zamburina
kilogramme. MEDITERRANEE : p i t c h i l i n a , ( c a s t i l l a n , g a l i c i e n ) , pet-
pichilen (Languedoc), pele- xina variada (catalan),
rino ( M a r s e i l l e ) , pigna zanburina (basque).
iNice). Grec : k t é n i , c h t e n i .
I r l a n d a i s : s l i o g à n mara
(Gaélique),
Italien : pettine vario, Confusions p o s s i b l e s : a n n é e s p u i s f e m e l l e , La
canestrelli d i mar. gonade e s t r e s p e c t i v e m e n t
Néerlandais : bonté mantel. Etant donné sa p e t i t e t a i l l e blanc nacré puis jaune
Portugais : leque-variado. e t s e s deux v a l v e s bombées, clair,
le p é t o n c l e n o i r se d i f -
férencie aisément des Comme chez l e s a u t r e s p e c t i -
Répartition géographique : c o q u i l l e s S a i n t - J a c q u e s et n i d é s l e s pontes ont l i e u de
du p e i g n e du C a n a d a ( u n e l a f i n du printemps à l a f i n
Le p é t o n c l e n o i r e s t p r é s e n t v a l v e p r e s q u e d r o i t e ) . Par de l ' é t é en p l u s i e u r s é m i s -
en mer du Nord, en Manche, l e f a i b l e d é v e l o p p e m e n t de s i o n s s u c c e s s i v e s . La fécon-
en A t l a n t i q u e - e s t du sud de son o r e i l l e t t e p o s t é r i e u r e , d a t i o n des gamètes a l i e u en
l a Norvège j u s q u ' a u S é n é g a l , i l se d i s t i n g u e du p é t o n c l e p l e i n e eau,
dans t o u t l e b a s s i n M é d i t e r - v a n n e a u e t du p é t o n c l e
r a n é e n . I l p é n è t r e même glabre ( o r e i l l e postérieure La p r i n c i p a l e d i f f é r e n c e
quelque peu en mer Noire. bien d é v e l o p p é e ) . d a n s l e d é v e l o p p e m e n t de
c e t t e espèce e s t la p e r s i s -
I l p o u r r a i t ê t r e confondu t a n c e de l a s é c r é t i o n du
Répartition bathyaétrique : avec l e p é t o n c l e d ' I s l a n d e . b y s s u s q u i l u i p e r m e t de
I l s ' e n d i f f é r e n c i e p a r sa v i v r e fixée en permanence.
Le p é t o n c l e n o i r s e t r o u v e p l u s p e t i t e t a i l l e e t un
le long des c ô t e s j u s q u ' à p l u s p e t i t nombre (25 à 35) La l o n g é v i t é de l ' e s p è c e e s t
une p r o f o n d e u r d ' e n v i r o n de c ô t e s r a y o n n a n t e s ( u n e f a i b l e , de l ' o r d r e de 4 - 5
80 m. c i n q u a n t a i n e chez l e p é - ans.
toncle d'Islande),
Les g i s e m e n t s de p é t o n c l e
Caractères d i s t i n c t i f s : n o i r p e u v e n t a t t e i n d r e des
Biologie : d e n s i t é s é l e v é e s dans l e s
Le p é t o n c l e n o i r s e r e c o n - z o n e s où l e s l a r v e s p é l a -
n a î t à s e s v a l v e s bombées MOEURS : l e p é t o n c l e n o i r g i q u e s s o n t c o n c e n t r é e s par
p l u s h a u t e s que l a r g e s , à est le plus c ô t i e r des l e s c o u r a n t s c ô t i e r s , Le
ses o r e i l l e t t e s t r è s iné- pectinidés français. Il vit développement d ' u n gisement
gales les postérieures étant sur l e s f o n d s m e u b l e s , f i x é dépend de l ' e f f o r t de pêche
à peine développées, à par un s o l i d e byssus sur des e x e r c é m a i s a u s s i de deux
l'ornementation extérieure s u b s t r a t s v a r i é s , notamment f a c t e u r s p a r t i c u l i e r s : la
de chaque v a l v e c o n s t i t u é e d e s c o q u i l l e s v i d e s de p r é d a t i o n par les crabes,
de 25 à 35 c ô t e s r a y o n n a n t e s d i f f é r e n t s m o l l u s q u e s . On t r è s a b o n d a n t s en zone peu
écailleuses. p e u t en p ê c h e r à b a s s e - m e r profonde qui s ' a t t a q u e n t aux
de v i v e s eaux. j u v é n i l e s , et la présence
Sa c o l o r a t i o n v a r i a b l e n'est s u r l e s f o n d s de s u p p o r t s
pas t o u j o u r s n o i r e . Pour s e d é p l a c e r , i l rompt a p p r o p r i é s p o u r que l e s
chimiquement son byssus p u i s animaux p u i s s e n t se f i x e r .
T a i l l e maximale : nage par claquement des
S cm. v a l v e s , a v a n t de se r e f i x e r
sur un nouveau support. Pêche :
T a i l l e commune :
4 , 5 - 5 , 5 cm. REPRODUCTION ET DEVELOP- La p ê c h e du p é t o n c l e n o i r
PEMENT : l e p é t o n c l e e s t un s ' e s t p r a t i q u é e en F r a n c e
animal hermaphrodite p r o t a n - s u r deux gisements : la zone
drique, c ' e s t - à - d i r e qu'il des p e r t u i s C h a r e n t a i s e t la
est mâle l e s premières r a d e de B r e s t . L ' e n g i n de
pèche e s t une drague o s t r é i - d é b u t d e s a n n é e s 7 0 . La Il est possible d'obtenir
c o l e , le sac m é t a l l i q u e p r o d u c t i o n f l u c t u e de 200 à des j u v é n i l e s par c a p t a g e de
ayant des m a i l l e s s u f f i - 400 t o n n e s , l a campagne de n a i s s a i n sur l e s gisements
samment p e t i t e s pour r e t e n i r pêche commençant en novembre n a t u r e l s et par r e p r o d u c t i o n
l e s a n i m a u x de taille et se t e r m i n a n t en f é v r i e r . c o n t r ô l é e en é c l o s e r i e . Les
commerciale ( l o n g u e u r supé- L'accès à la ressource est animaux p e u v e n t ê t r e é l e v é s
r i e u r e à 40 mm, taille l i m i t é aux p ê c h e u r s p o s - en p o c h e s o s t r é i c o l e s . Les
a t t e i n t e à p l u s de 2 a n s ) , sédant une l i c e n c e de pêche. résultats techniques
positifs à petite échelle
A l ' h e u r e a c t u e l l e s e u l e la doivent maintenant ê t r e r e -
pêche en r a d e de B r e s t sub- Aquaculture : vus dans l e c a d r e d ' e x p l o i -
s i s t e , l e s gisements c h a r e n - tations conchylicoles.
t a i s a y a n t é t é d é c i m é s au Les p r e m i e r s e s s a i s d ' a q u a -
culture sont encourageants.

valve gauche

autres pectinidés. valve gauche


(vue ventrale )

coquille Saint-Jacques .
( vue ventrale )
PETONCLE VANNEAU
par Jean-Claude Dao
& P h i l i p p e Décamps
Aequipecten opercularis (Linné, 1758)
1 r

Classe : B i v a l v e s ou La- Noas français régionaux : NOBS FAO


me 1 1 ibranches.
Ordre : Filibranches. HER DU NORD : o l i v e t t e . Françai s p é t o n c l e oper-
Famille : P e c t i n i d é s . culaire.
MANCHE : pétoncle, amande Anglais : queen s c a l l o p .
( St-Valéry-sur-Somme) , vanne Espagnol : v o l a n d e i r a .
I A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de (Fécamp), p a l o u r d e (Rouen),
vente admises v a n n e t t e (La H a g u e ) , o l i -
en f r a i s : pétoncle, vette (Granville), s i l l e t t e , NOBS européens :
vanneau, o l i v e t t e de mer. p e t i t e vanne (Normandie),
olivier (Cancale), pétoncle Allemand : G e d e c k e l t e Kam-
en c o n s e r v e , s e m i - c o n s e r v e (Brest). muschel.
ou à l ' é t a t s u r g e l é , d é c o - ATLANTIQUE : p é t o n c l e (Bre- A n g l a i s : queen s c a l l o p ,
q u i l l é : " n o i x de S a i n t - tagne, Charente-Maritime), clam.
J a c q u e s " a c c o m p a g n é e de p é t o n c l e du l a r g e ( R o y a n ) , Danois : kammusling, m a r i e s -
l ' i n d i c a t i o n d ' o r i g i n e par p e t i t e palourde (Bordeaux). kaller.
pays e t du c a l i b r e exprimé Espagnol : volandeira
en nombre de n o i x au k i l o - MEDITERRANEE : pageline ( c a s t i l l a n ) , xelet (cata-
gramme . (Port-Vendres), caouquilla, lan), andurina (galicien),
c a o u q u i l l a de M a g e l o u n a b o l a n d e i r a (basque).
(Languedoc), p è l e r i n e (Mar- I r l a n d a i s : c r e a c h , creachan
seille ) . (Gaélique).
I t a l i e n : pettine oper- T a i l l e commune : 2 0 - 3 0 mm, s o i t à l'âge de
colare, canestrella. 4-6 cm, quelques mois.
N é e r l a n d a i s : wammossel,
wijde mantel. L'animal se r e p r o d u i t en é t é
Norvégien : h a r p e s k j e l l . Confusions p o s s i b l e s : dès l a f i n de s a p r e m i è r e e
Portugais : leque, année le développement
On p e u t c o n f o n d r e l e p é - l a r v a i r e et p o s t - l a r v a i r e
t o n c l e vanneau avec d ' a u t r e s e s t s i m i l a i r e à c e l u i de la
Répartition géographique : p e c t i n i d é s . Il s'en d i s - c o q u i l l e St Jacques.
t i n g u e p a r s e s deux v a l v e s
Le p é t o n c l e v a n n e a u e s t r e n f l é e s (une v a l v e presque La l o n g é v i t é de l ' e s p è c e e s t
p r é s e n t en mer du Nord, en p l a t e chez l e s c o q u i l l e s f a i b l e , de l ' o r d r e de 4 - 5
Manche, en A t l a n t i q u e - e s t du S a i n t - J a c q u e s et le peigne ans.
n o r d de l a N o r v è g e e t d e s du C a n a d a ) , p a r s e s d e u x
î l e s F é r o è au sud du Maroc o r e i l l e s développées ( o r e i l - Les g i s e m e n t s de p é t o n c l e
et dans t o u t le b a s s i n le p o s t é r i e u r e t r è s r é d u i t e vanneau ne sont pas s t a b l e s .
Méditerranéen. chez l e p é t o n c l e n o i r e t l e I l s apparaissent brutalement
p é t o n c l e d ' I s l a n d e ) et par e t ne s e m a i n t i e n n e n t que
s e s 16 à 25 c ô t e s r a y o n - q u e l q u e s a n n é e s . I l semble
Répartition bathyaétrique : n a n t e s ( s e u l e m e n t 9 à 14 que l ' e x p l i c a t i o n r é s i d e
chez l e p é t o n c l e g l a b r e ) . dans l e t r a n s p o r t des l a r v e s
I l p e u t se t r o u v e r sur p é l a g i q u e s par l e s c o u r a n t s
p r e s q u e t o u t le p l a t e a u du l a r g e , qui conduisent l e s
c o n t i n e n t a l , de l a c ô t e Biologie : essaims sur des zones v a r i a -
j u s q u ' à des fonds de 180 m, b l e s . Lorsque l e s bonnes
mais i l e s t p l u s abondant de MOEURS : l e pétoncle vanneau conditions sont r é u n i e s , i l
20 à 80 m, s e t r o u v e d a n s l e s mêmes y a formation d'une "tache"
f o n d s q u e l a c o q u i l l e St où l ' o n peut t r o u v e r j u s q u ' à
2
J a c q u e s . I l se d i f f é r e n c i e 50 individus/m .
Caractères d i s t i n c t i f s : par son comportement car i l
v i t posé s u r l e fond e t non
Le p é t o n c l e v a n n e a u se r e - enfoui. Pêche :
c o n n a î t à s e s v a l v e s à peu
près aussi larges que Plus mobile que la c o q u i l l e , La pêche e s t o c c a s i o n n e l l e ,
h a u t e s , bombées, la supé- i l est capable d'effectuer souvent a s s o c i é e à c e l l e de
r i e u r e ( g a u c h e ) l ' é t a n t un d e s b o n d s de p l u s g r a n d e la c o q u i l l e St J a c q u e s . Dans
peu p l u s , à s e s o r e i l l e t t e s amplitude. L'arrivée d'un l a Manche, e l l e e s t p r a t i -
bien développées, l'an- engin de pêche t r a î n a n t p r o - quée au c h a l u t ou à l a d r a -
térieure étant toutefois voque des mouvements de f u i - gue l o r s q u ' u n g i s e m e n t e s t
plus grande, à l'orne- te. détecté.
m e n t a t i o n e x t é r i e u r e de
chaque v a l v e f a i t e de 16 à REPRODUCTION ET DEVELOP- Bien que d ' u n g o û t compa-
25 c ô t e s r a y o n n a n t e s a r - PEMENT : c ' e s t une e s p è c e r a b l e à c e l u i de l a c o -
rondies . h e r m a p h r o d i t e comme l a q u i l l e , l e p r i x payé aux pê-
c o q u i l l e St J a c q u e s . Sur c h e u r s e s t peu a t t r a c t i f .
T a i l l e maximale c e r t a i n s gisements, la g l a n - L'animal péché meurt r a p i -
11 cm. de g é n i t a l e ( l e c o r a i l ) , de dement e t sa q u a l i t é se dé-
c o u l e u r blanche et rouge, g r a d e t r è s v i t e ce q u i e s t
a p p a r a î t d è s l a t a i l l e de un o b s t a c l e m a j e u r à l a
v a l o r i s a t i o n de c e t t e e s -
valve gauche
pèce.
HUITRE PLATE D * EUROE»E
par Maurice Héral
Ostrea edulis (Linné, 1758)

Classe : Bivalves ou l i m i t é e au nord par l a r i v e Noms FAO :


Lamellibranches, gauche du Couesnon e t au sud
Ordre : Filibranches, p a r l a r i v e d r o i t e de l a F r a n ç a i s : h u î t r e p l a t e eu-
Famille : O s t r e i d é s . Loire. ropéenne.
Anglais : european o y s t e r ,
Marennes : h u î t r e s p l a t e s à flat oyster.
• Autres dénominations de c h a i r v e r t e a f f i n é e s en Espagnol : o s t r a .
vente admises : c l a i r e s e t en p r o v e n a n c e
d i r e c t e des é t a b l i s s e m e n t s
A p p e l l a t i o n s s p é c i f i q u e s des o s t r é i c o l e s de M a r e n n e s - Nous français régionaux :
huîtres plates (décision Oléron.
n 79 du C o m i t é inter- MANCHE : pied de c h e v a l ( l e s
p r o f e s s i o n n e l de l a c o n - Gravettes : huîtres plates g r o s s e s ) (Dunkerque à Tré-
c h y l i c u l t u r e du 6 a v r i l élevées et affinées à p a r t i r guier), belon, istr
1983) : de n a i s s a i n s d ' o r i g i n e f r a n - (Bretagne).
çaise dans le b a s s i n d'Ar-
Bêlons : h u î t r e s p l a t e s à cachon et e x p é d i é e s d'un ATLANTIQUE : la Marenne
c h a i r blanche é l e v é e s et af- é t a b l i s s e m e n t s i t u é s u r ce (Marennes-Oléron), la gra-
f i n é e s en B r e t a g n e à p a r t i r même b a s s i n . v e t t e (Arcachon), o s t r i a (St
de n a i s s a i n s d ' o r i g i n e f r a n - Jean-de-Luz) ,
ç a i s e et e x p é d i é e s d i -
rectement d'un é t a b l i s s e m e n t MEDITERRANEE : l u s t r o , u s t r o
de la r é g i o n de l a Bretagne (Narbonne), h î t r e s (Agde),
huitras (Sète) , ustri qu'aux marées de v i v e s eaux à 1500 0 0 0 . Les l a r v e s ,
(Marseille), ostrega (Nice). par des c o e f f i c i e n t s su- b l a n c h â t r e s l o r s de l a f é -
p é r i e u r s à 60. condation, deviennent pro-
g r e s s i v e m e n t g r i s e s e t sont
Noas européens : l â c h é e s dans l e m i l i e u en-
Caractères distinctifs : v i r o n n a n t à une t a i l l e de
Allemand : A u s t e r , San- 180 m i c r o n s . La d u r é e de la
dauster, La c o q u i l l e d e l ' h u î t r e phase p l a n c t o n i q u e des
Anglais : oyster. p l a t e a d u l t e e s t ronde, p r é - larves véligères est
Danois : osters. s e n t a n t deux v a l v e s i n é - f o n c t i o n de l a t e m p é r a t u r e ,
Espagnol : ostra (castillan, g a l e s . Comme chez l ' h u î t r e de 5 j o u r s d a n s l e s eaux à
catalan, galicien), rostra c r e u s e , la c o q u i l l e p r é s e n t e 26 C, j u s q u ' à 14 j o u r s à
arrunta (basque), une s t r u c t u r e feuilletée 17 C. La f i x a t i o n d e l a
Grec : o s t r e a , s t r i d i . c r a y e u s e . La valve gauche ou l a r v e métamorphosée se f a i t
Italien : ostrega, ostrica. i n f é r i e u r e e s t p l u s concave à une t a i l l e de 280 à
Néerlandais : o e s t e r . e t c o n t i e n t l a c h a i r de 300 m i c r o n s . La f i x a t i o n dé-
Portugais : ostra-plana- 1'huître. f i n i t i v e sur le s u b s t r a t
europeia. s'effectue d e l a même
m a n i è r e que c h e z l ' h u î t r e
Biologie : c r e u s e . En E u r o p e , l a r e -
Répartition géographique : p r o d u c t i o n de l ' h u î t r e p l a t e
MOEURS : l ' h u î t r e plate a l i e u de la Norvège à l ' E s -
L'huître plate est l'espèce a d u l t e v i t a c c r o c h é e par l a pagne. En B r e t a g n e , l o r s de
indigène européenne, e l l e valve i n f é r i e u r e sur un sub- conditions c l i m a t i q u e s nor-
peuple l a côte a t l a n t i q u e de s t r a t dur. L'huître indigène males, l ' h u î t r e p l a t e pré-
la Norvège à l ' E s p a g n e et européenne v i t dans l e s eaux s e n t e , d a n s l e même é t é , 3
notamment, le Danemark, m a r i n e s de s a l i n i t é s p l u s pontes s u c c e s s i v e s .
l'Allemagne, l e s Pays-Bas, é l e v é e s que c e l l e s n é -
la B e l g i q u e , la Grande- c e s s a i r e s pour l'huître CROISSANCE : comme p o u r
B r e t a g n e , l ' I r l a n d e et la c r e u s e , e l l e ne p r o l i f è r e l ' h u î t r e creuse, la c r o i s -
F r a n c e . En M é d i t e r r a n é e , pas dans l e s e s t u a i r e s ou l a sance de l ' h u î t r e p l a t e e s t
e l l e e s t p r é s e n t e en France, turbidité est trop forte. f o n c t i o n de l ' a b o n d a n c e de
I t a l i e , S i c i l e mais a u s s i au n o u r r i t u r e dans l e m i l i e u ,
Maroc e t en T u n i s i e . Sa r é - REPRODUCTION : l ' h u î t r e des d e n s i t é s d ' é l e v a g e s e t
partition s'étend jusqu'en p l a t e e s t une e s p è c e h e r - des n i v e a u x d e s s t o c k s n a -
Mer A d r i a t i q u e e t en Mer m a p h r o d i t e a v e c un r y t h m e t u r e l s ou c u l t i v é s . Par a i l -
Noire. s e x u e l t e l que l ' h u î t r e l e u r s , c e t t e espèce p r é s e n t e
p e n d a n t l e même é t é p e u t une c r o i s s a n c e r é d u i t e ,
s u c c e s s i v e m e n t ê t r e mâle e t l o r s q u e l a t e m p é r a t u r e de
Répartition bathynétrique : f e m e l l e . C ' e s t un mollusque l ' e a u d e s c e n d en d e s s o u s de
l a r v i q u e , c ' e s t à d i r e que, 8-10 °C.
T o u j o u r s immergée j u s q u ' à contrairement à l ' h u î t r e
des fonds de 25 m ou dans le c r e u s e , l a f é c o n d a t i o n des ALIMENTATION : l o r s des d i f -
domaine i n t e r t . i d a l , c ' e s t - ovules par les sper- f é r e n t s s t a d e s de l e u r
à - d i r e l a zone d ' o s c i l l a t i o n m a t o z o ï d e s s ' e f f e c t u e dans croissance, les huîtres s'a-
de la marée, mais à l ' é t a g e l a c a v i t é p a l l é a l e où l e s limentent s o i t par ab-
infralittoral (coef, oeufs puis les larves in- s o r p t i o n de s u b s t a n c e s o r -
9 0 - 1 1 0 ) . En é l e v a g e , e l l e ne cubent pendant S à 10 j o u r s . g a n i q u e s d i s s o u t e s dans
p e u t - ê t r e c u l t i v é e que sur Le nombre de l a r v e s émis à l ' e a u de mer, s o i t p a r f i l -
d e s p a r c s ne d é c o u v r a n t chaque p o n t e e s t de 500 000 t r a t i o n et i n g e s t i o n des
p a r t i c u l e s en s u s p e n s i o n , 0.4 e t 2 l i t r e s par h e u r e c l e n c h é e s dans l e s années
Les p a r t i c u l e s m i n é r a l e s , par gramme de c h a i r s è c h e , 1970 (Marteillia refringens
organiques d é t r i t i q u e s et en f o n c t i o n d e l a t e m - e t Bonamia ostreae) , elle
vivantes (phytoplancton. . . ) pérature. d é p a s s a i t 15 000 tonnes.
sont r e t e n u e s par l e s b a t -
t e r i e s de c i l s des b r a n c h i e s Les d i f f é r e n t e s t e c h n i q u e s
puis i n g é r é e s et par- Pêche : d'élevage sont sensiblement
t i e l l e m e n t d i g é r é e s dans i d e n t i q u e s à c e l l e de l ' h u î -
l ' e s t o m a c muni d ' u n s t y l e t Hormis l a p ê c h e à p i e d s u r t r e c r e u s e . Depuis l e s é p i -
c r i s t a l l i n b r o y e u r . Lorsque les gisements n a t u r e l s , la d é m i e s , l e s c h a r g e s en
les p a r t i c u l e s sont trop production française d'huî- é l e v a g e des semis s o n t cinq
a b o n d a n t e s , t r o p g r a s s e s , ou tre plate provient prin- fois moindres (100 à
de q u a l i t é i n a d é q u a t e , e l l e s cipalement des c u l t u r e s . 200 k g / a r e ) p e r m e t t a n t a i n s i
sont r e j e t é e s sous forme de Depuis 1 9 8 5 , l a p r o d u c t i o n une c r o i s s a n c e p l u s r a p i d e
p s e u d o f è c e s . Le t a u x de r é - a n n u e l l e o s c i l l e a u t o u r de (2 à 3 a n s ) p o u r é c h a p p e r
t e n t i o n ( q u a n t i t é de l i t r e s 2000 t o n n e s a l o r s q u ' a v a n t dans l a m e s u r e du p o s s i b l e
d'eau f i l t r é e ) v a r i e entre l e s maladies qui se sont dé- aux m o r t a l i t é s l i é e s aux pa-
rasites.
HUITRE CREUSE
par Maurice Héral
Crassostrea gigas (Thunberg, 1793)

intérieur vaive gauche extérieur valve droite

U cm

Classe : Bivalves ou huîtres) compris e n t r e 6,5 c o n s t i t u é par une multitude


Lamellibranches. et 9,0. de diatomées : l e s n a v i c u l e s
Ordre : Filibranches. b l e u e s . Les c l a i r e s doivent
Famille : Ostreidés, Huîtres s p é c i a l e s : h u î t r e s ê t r e r é p e r t o r i é e s en t a n t
c r e u s e s provenant de parcs que " c l a i r e s " au c a d a s t r e
d'élevage o s t r é i c o l e s , ayant n a t i o n a l ou au c a d a s t r e des
I Autres dénominations de un i n d i c e de q u a l i t é s u - é t a b l i s s e m e n t s de c u l t u r e s
vente admises : périeur à 9,0, marines) à r a i s o n d'une im-
m e r s i o n pendant une durée
Appellations s p é c i f i q u e s des H u î t r e s f i n e s de c l a i r e s : minimale d'un mois avec une
h u î t r e s creuses (norme fran- h u î t r e s creuses provenant de d e n s i t é m a x i m a l e de 20
ç a i s e NFV 4 5 - 0 5 6 , septembre centres d'élevage os- h u î t r e s par mètre c a r r é et
1985) : t r é i c o l e s , a f f i n é e s en ayant un i n d i c e de q u a l i t é
claires (bassins creusés compris entre 6,5 et 9,0.
Huîtres fines : huîtres dans d e s s o l s a r g i l e u x n a -
c r e u s e s p r o v e n a n t des p a r c s t u r e l l e m e n t imperméables, de H u î t r e s s p é c i a l e s de c l a i -
d ' é l e v a g e o s t r é i c o l e s et d i m e n s i o n s v a r i a b l e s e t de r e s : h u î t r e s c r e u s e s pro-
ayant un i n d i c e de q u a l i t é profondeur f a i b l e , séparés venant de c e n t r e s d ' é l e v a g e
[ p o u r c e n t a g e de la masse de par des t a l u s , a l i m e n t é s en o s t r é i c o l e s , a f f i n é e s en
l a c h a i r é g o u t t é e du c o - eaux de mer par un réseau de c l a i r e s à r a i s o n d'une im-
q u i l l a g e p a r r a p p o r t à sa chenaux dont l e fond peut se m e r s i o n pendant une durée
masse t o t a l e avant ou- recouvrir périodiquement minimale de deux mois avec
v e r t u r e , c a l c u l é e s u r 20 d'un m u c i l a g e v e r t - b l e u â t r e une d e n s i t é maximale de 10
h u î t r e s par m è t r e c a r r é et No»s européens : Répartition bathyaétrique :
a y a n t un i n d i c e de q u a l i t é
s u p é r i e u r à 9,0. Allemand : Japanishe Auster. Cette h u î t r e peut c o l o n i s e r
Anglais : Japanese o y s t e r . t o u t l e domaine i n t e r t i d a l ,
C a t é g o r i e s (norme f r a n ç a i s e Danois : p o r t u g i s i k o s t e r s . c'est-à-dire la zone
NFV 4 5 - 0 5 6 , septembre Espagnol : o s t r a japonesa d ' o s c i l l a t i o n des m a r é e s , à
1985) : ( c a s t i l l a n ) , ostra (cata- p a r t i r de niveaux d é c o u v r a n t
lan), ostratzar japoniarra à de f a i b l e s coefficients
T r è s g r o s s e s : 110 grammes (basque). (40). Elle peut ê t r e c u l -
et a u - d e s s u s , à l ' e x c e p t i o n Grec : mâti. t i v é e à des niveaux p l u s
d e s h u î t r e s s p é c i a l e s de Portugais :ostra-gigante. p r o f o n d s j u s q u ' à d e s fonds
c l a i r e s : 120 g e t a u - de 10-20 m.
dessus.
Répartition géographique :
Grosses : de 80 g e t p l u s à Caractères d i s t i n c t i f s :
m o i n s d e 110 g , à l ' e x - L ' h u î t r e c r e u s e (C. gigas)
c e p t i o n des h u î t r e s spé- est naturellement présente La c o q u i l l e d e l ' h u î t r e
c i a l e s de c l a i r e s : de 90 g dans l'Océan Pacifique a d u l t e e s t de forme a l l o n g é e
i n c l u s à 120 g e x c l u . (Union S o v i é t i q u e , Japon, p r é s e n t a n t deux v a l v e s i n é -
C o r é e . . . ) s u r l a c ô t e Pa- g a l e s . La v a l v e g a u c h e e s t
Moyennes : de 50 g e t p l u s à c i f i q u e d ' A m é r i q u e du Nord, concave e t c r e u s e . La v a l v e
moins de 80 g, à l ' e x c e p t i o n au Canada, de l ' A l a s k a à la d r o i t e , ou valve s u p é r i e u r e ,
d e s h u î t r e s s p é c i a l e s de Colombie B r i t a n n i q u e e t aux p l u s ou m o i n s p l a t e , p r é -
c l a i r e s : 60 g i n c l u s à 90 g E t a t s - U n i s j u s q u ' e n Ca- s e n t e une ornementation t r è s
exclu. l i f o r n i e . L'huître japonaise v a r i é e , la f r i s u r e des co-
f u t i m p o r t é e en F r a n c e à q u i l l e s é t a n t p l u s ou moins
Petites : de 30 g (masse mi- p a r t i r de 1966, massivement p r o n o n c é e en f o n c t i o n du
nimale de v e n t e ) à moins de de 1970 à 1974 p o u r r e m - mode p l u s ou moins b a t t u du
50 g , à l ' e x c e p t i o n des placer l ' h u î t r e portugaise milieu (baie abritée,
huîtres spéciales de décimée p a r deux m a l a d i e s p r o t é g é e de l a h o u l e ; zone
claires : 50 g i n c l u s à 60 g v i r a l e s . Les g é n i t e u r s p r o - souvent a g i t é e ) , des t e c h -
exclu. v e n a i e n t de Colombie B r i - n i q u e s d ' é l e v a g e e t de l ' o -
t a n n i q u e e t l e n a i s s a i n du r i g i n e g é o g r a p h i q u e de
Japon. Depuis 1972, l e s po- l'huître,
Noms FAO : p u l a t i o n s i m p o r t é e s se r e -
produisent sur la côte a t -
Français : huître creuse, l a n t i q u e f r a n ç a i s e de l a Ro- Biologie :
huître japonaise, huître c h e l l e à Arcachon. C e t t e e s -
portugaise. pèce e s t c u l t i v é e dans p l u - MOEURS : l ' a d u l t e v i t f i x é
Anglais : Japanese o y s t e r , s i e u r s a u t r e s pays européens s u r un s u b s t r a t d u r , a c -
Portugese oyster, giant à p a r t i r de n a i s s a i n p r o d u i t c r o c h é p a r l a v a l v e gauche
cupped o y s t e r . en é c l o s e r i e (Grande- de l a c o q u i l l e q u i s ' é t a l e
Espagnol : o s t r a , o s t i ô n . B r e t a g n e , I r l a n d e , Danemark, e t s ' a t t a c h e au s u p p o r t . Sur
Allemagne, Norvège, Espagne, l e s g i s e m e n t s n a t u r e l s , la
Italie...] densité peut dépasser
Noms f r a n ç a i s régionaux : 250 i n d i v i d u s au m . Les
h u î t r e s ne p e u v e n t a l o r s
Huître c r e u s e , h u î t r e por- c r o î t r e que v e r s l e h a u t ,
tugaise, huître japonaise, d r e s s é e s à l a v e r t i c a l e de
la s u r f a c e du banc.
Lorsqu'elle est cultivée, s ' a c c r o c h e r au s u p p o r t . La n i v e a u d ' u n e c o n c e s s i o n ou
l ' h u î t r e peut ê t r e détachée métamorphose se p o u r s u i t par même d ' u n e poche r e n f e r m a n t
sur des fonds sablo-vaseux le développement des bran- un p l u s ou m o i n s g r a n d
ou dans des s t r u c t u r e s d ' é - c h i e s a l o r s que l e velum e t nombre d ' h u î t r e s d a n s l e s
levage. le pied d i s p a r a i s s e n t , la c u l t u r e s en s u r é l é v a t i o n .
f i x a t i o n au s u b s t r a t é t a n t A i n s i p l u s l e s n i v e a u x des
REPRODUCTION : l e s huîtres a l o r s a s s u r é e par la co- s t o c k s de m o l l u s q u e s c u l -
c r e u s e s s o n t des m o l l u s q u e s q u i l l e . En E u r o p e , l a r e - t i v é s ou n a t u r e l s s e r o n t
à sexes séparés. L'huître p r o d u c t i o n de l ' h u î t r e j a - élevés, plus les per-
e s t mâle ou femelle pour une p o n a i s e s ' e f f e c t u e de ma- formances de c r o i s s a n c e dé-
s a i s o n donnée e t p e u t éven- nière r é g u l i è r e sur le l i t - c l i n e r o n t (exemple du b a s s i n
t u e l l e m e n t c h a n g e r de sexe t o r a l f r a n ç a i s a t l a n t i q u e de de Marennes-Oléron).
l ' a n n é e s u i v a n t e . Les h u î - La Rochelle à Arcachon e t en
t r e s j a p o n a i s e s peuvent ê t r e mer A d r i a t i q u e . Dans l e Nord ALIMENTATION : c o m m e tous
matures la première année s i de son a i r e de r e p r o d u c t i o n les mollusques f i l t r e u r s ,
e l l e s ont dépassé la t a i l l e ( M a r e n n e s - O l é r o n , I l e de l ' h u î t r e c r e u s e f i l t r e par
de 50 mm. L ' e f f o r t de r e - Ré), e l l e pond une f o i s par l e s c i l s branchiaux l a nour-
p r o d u c t i o n e s t f o n c t i o n de é t é a l o r s que dans l e b a s s i n riture particulaire dis-
l ' â g e ; a i n s i , au mois de d'Arcachon, e l l e présente p o n i b l e dans l ' e a u . Pa-
j u i l l e t - a o û t l o r s q u e l a tem- deux à t r o i s p o n t e s s u c - r a l l è l e m e n t , e l l e peut ab-
p é r a t u r e de l ' e a u de mer e s t c e s s i v e s pendant l e s mois sorber la m a t i è r e organique
s u p é r i e u r e à 20 C, l a ponte d'été. d i s s o u t e par l e s branchies
d ' u n e h u î t r e â g é e de 2 à e t l e s p a l p e s l a b i a u x . Le
3 ans r e p r é s e n t e 60 % de son CROISSANCE : les per- t a u x de r é t e n t i o n du ma-
p o i d s de c h a i r . L'huître formances de c r o i s s a n c e sont tériel particulaire (fil-
j a p o n a i s e é j e c t e s e s gamètes t r è s v a r i a b l e s d ' u n pays à t r a t i o n ) v a r i e e n t r e 1 et
dans l ' e a u , de 20 à 100 m i l - l ' a u t r e , d'une baie à l ' a u - 10 l i t r e s p a r h e u r e p a r
l i o n s à chaque p o n t e . La f é - t r e , e t d a n s l a même b a i e gramme de c h a i r s è c h e avec
c o n d a t i o n des ovules par l e s d'un s i t e à l ' a u t r e , une v a l e u r moyenne de 5 l i -
spermatozoïdes est externe t r e s . L'huître japonaise re-
dans l ' e a u ambiante e t donne La c r o i s s a n c e de l ' h u î t r e t i e n t 50 % d e s p a r t i c u l e s
une l a r v e n a g e a n t e a p p e l é e j a p o n a i s e dépend de l a tem- s u p é r i e u r e s à 4 microns.
l a r v e trocophore mesurant p é r a t u r e , mais également de
e n v i r o n 50 microns. La durée la n o u r r i t u r e d i s p o n i b l e .
de l a v i e l a r v a i r e e s t en Pêche :
r e l a t i o n é t r o i t e avec la Elle e s t fonction :
t e m p é r a t u r e , E l l e p e u t va- Hormis l e s pèches à pied sur
r i e r e n t r e 21 j o u r s pour des - de l a v a l e u r n u t r i t i v e qui l e s gisements n a t u r e l s c l a s -
e a u x à 20 C e t 28 j o u r s à dépend du n i v e a u de l a p r o - s é s ou n o n , l a p r o d u c t i o n
26 C. La f i x a t i o n de l a l a r - d u c t i o n p r i m a i r e e t du taux française d ' h u î t r e creuse
ve i n t e r v i e n t a p r è s l a mé- de renouvellement des masses p r o v i e n t p r i n c i p a l e m e n t des
t a m o r p h o s e pour une t a i l l e d ' e a u . Ainsi c e r t a i n e s b a i e s c u l t u r e s . La p r o d u c t i o n an-
de 300 m i c r o n s . A i n s i , à la t r è s pauvres et t r è s fermées n u e l l e o s c i l l e e n t r e 110 000
f i n de la v i e p é l a g i q u e ap- ne p e r m e t t e n t pas de c r o i s - e t 1 3 0 0 0 0 t o n n e s . La
p a r a î t un p i e d qui permet à sance s a t i s f a i s a n t e , C h a r e n t e - M a r i t i m e avec le
l a l a r v e de r a m p e r p o u r b a s s i n de M a r e n n e s - O l é r o n ,
c h o i s i r son s u b s t r a t . Le - de 1 ' impact de la d e n s i t é premier département pro-
p i e d de l a p o s t - l a r v e s e - des é l e v a g e s sur la nour- d u c t e u r , c o m m e r c i a l i s e 51 %
c r è t e a l o r s un b y s s u s tem- r i t u r e d i s p o n i b l e , que ce de l a production n a t i o n a l e .
p o r a i r e q u i l u i permet de s o i t l a d e n s i t é l o c a l e au
COQUE COMMUNE
par Michel Lemoine
Cerastoderma edule (Linné, 1758)

intérieur extérieur

valve gauche

Classe : B i v a l v e s ou ATLANTIQUE : rigadeau, Anglais : c o c k l e .


Lamellibranches. rigadot ( L o r i e n t à St Danois : h j e r t e m u s l i n g .
Ordre : Eulamellibranches, N a z a i r e ) , sourdon, coque Espagnol : berberecho
Famille : C a r d i i d é s , sourdon, m a i l l o t (Nantes à ( c a s t i l l a n ) , e s c o p i n y a de
Arcachon), croque (Bayonne). g a l l e t ( c a t a l a n ) , croque
(galicien), berberetxo ar-
• Autre dénomination de MEDITERRANEE : c o u r q u i l l e , r u n t a (basque).
vente admise : bourdes (Port-Vendre s) , Finlandais : sydan-simpukka.
coque. bourdos, besourde, bigour, Grec : kydoni,
bigou, b i g o n , mourgue (Lan- I t a l i e n : muja, cuore e d u l e ,
guedoc, Provence). nuce, a r c e l l a .
NOBIS f r a n ç a i s régionaux : Néerlandais : kokhaan,
k r a u s , kokkel.
MANCHE : hénon (Boulogne, St Noms FAO : Norvégien : h j e s t e m u s l i n g e r ,
Valéry s u r Somme, D i e p p e ) , hjerteskjell,
Enon ( B o u l o g n e ) , p a l o u r d e Français : coque commune, Portugais : berbigâo-vulgar.
(St V a l é r y s u r Somme), A n g l a i s : common e d i b l e Suédois : h j à r t m u s s l a .
r i g a d o t , rigadeau ( St Valéry- cockle.
sur Somme, c ô t e s d ' A r m o r ) , Espagnol : berberecho comun.
m a i l l o t , c o q u e de g e n ê t Répartition géographique :
(Normandie), r i g a d e l , r i g a -
délie, rigadeau (côtes Noas européens : La coque, Cerastoderma edu-
d'Armor, F i n i s t è r e ) . le, e s t une d e s e s p è c e s de
Allemand : Herzmuschel, bivalves les plus fré-
quemment e t l e s p l u s l a r - Répartition bathyaétrique : p r i n c i p a l e s en é t é . E l l e s
gement r é p a n d u e s l e long du s ' é t a l e n t t o u t e f o i s s u r une
l i t t o r a l de l a p l u p a r t des E l l e se t r o u v e dans l a zone longue p é r i o d e de mars à o c -
p a y s d ' E u r o p e . Les p r i n - médiolittorale inférieure, tobre.
cipaux gisements n a t u r e l s le p l u s s o u v e n t sous l e n i -
font l ' o b j e t d'une ex- veau moyen de l a m i - m a r é e , La première m a t u r i t é s e x u e l -
ploitation professionnelle. et se t r o u v e p a r - le i n t e r v i e n t selon l e s zo-
E l l e e s t également abondante t i c u l i è r e m e n t abondante dans n e s à d e s s t a d e s de d é -
aux P a y s - B a s ( W a d d e n z e e , des z o n e s de b a i e ou d ' e s - veloppement t r è s d i v e r s , dès
Z e e l a n d e ) au R o y a u m e - U n i tran largement découvert à la première année en b a i e de
( W a s h , e s t u a i r e de l a sol sablovaseux. Somme, à un âge de 2 ans sur
Tamise, b a i e s de Morecambe d ' a u t r e s gisements é t u d i é s .
et Caenarfon) e t en Espagne La f é c o n d i t é semble par con-
(Galice et côte m é d i t e r - Caractères d i s t i n c t i f s : t r e t o u j o u r s s u p é r i e u r e chez
ranéenne) . l e s coques â g é e s d ' a u moins
E l l e p o u r r a i t ê t r e confondue un an.
En F r a n c e , l ' e s p è c e e s t p r é - avec la coque glauque
s e n t e s u r l'ensemble du l i t - Cerastoderma glaucum, très La f é c o n d a t i o n e t l e d é -
toral. commune d a n s l e s eaux veloppement ont l i e u dans
saumâtres. Elle s'en l'eau, les larves véligères
Du n o r d a u s u d , l e s g i - d i s t i n g u e par la forme o v a l e ayant une vie nageuse de 2 à
sements l e s p l u s c o n s t a n t s de s a c o q u i l l e (presque 4 semaines avant de se f i x e r
se trouvent : t r i a n g u l a i r e chez l a coque sur l e sédiment à une t a i l l e
glauque) et la faible i n f é r i e u r e à un m i l l i m è t r e .
* aux abords de Dunkerque. l o n g u e u r d e s s i l l o n s de sa
face i n t e r n e s ' a r r ê t a n t à la
* clans l e s b a i e s de Canche, ligne p a l l é a l e (la dépassant CROISSANCE : le r e c r u t e m e n t ,
d ' A u t h i e e t s u r t o u t de Som- l a r g e m e n t chez la coque c ' e s t - à - d i r e l ' a r r i v é e sur
me. glauque). l e s l i e u x de p r e m i e r e n -
f o u i s s e m e n t , se f a i t a p r è s
* en b a i e s de S e i n e , d e s T a i l l e maximale : s e l o n l e s de n o m b r e u x d é p l a c e m e n t s
Veys e t de S a i n t - V a a s t - L a - z o n e s de m o i n s de 20 mm à dans l e s masses d ' e a u . Ceci
Hougue, près de 60 mm, explique la d i l u t i o n et l e s
d é p e r d i t i o n s probablement
* en b a i e du M o n t - S a i n t - T a i l l e minimale a u t o r i s é e : t r è s é l e v é e s des e f f e c t i f s
Michel e t en d i v e r s e s a n s e s 30 mm. de l a r v e s p a r p r é d a t i o n ou
de Bretagne nord. p e r t e d é f i n i t i v e en mer.

* en b a i e de V i l a i n e (pro- Biologie : Lors des premières f i x a t i o n s


duction de n a i s s a i n s ) . au s o l , l e s u c c è s du r e -
MOEURS : l a c o q u e v i t de crutement dépend e n s u i t e des
* en b a i e de La B a u l e et p r é f é r e n c e d a n s un s o l q u a l i t é s physiques du m i l i e u
e s t u a i r e de la Loire. " g r a s " mais ferme, e t a p t e à ( g r a n u l o m é t r i e , mouvements
conserver l ' e a u . des s é d i m e n t s , t e m p é r a t u r e ,
* d a n s l e s b a s s i n s de Ma- niveau des marées) et b i o -
rennes-Oléron et d'Arcachon. REPRODUCTION : l a coque e s t logiques (compétition intra
une e s p è c e à s e x e s s é p a r é s et i n t e r - s p é c i f i q u e pour
dont l a m a t u r a t i o n a l i e u , l ' e s p a c e et la n o u r r i t u r e ,
en g é n é r a l , au p r i n t e m p s prédation, parasitisme).
pour a b o u t i r à d e s p o n t e s Ceci p e r m e t d ' e x p l i q u e r l a
Baie de Somme (jusqu'en 1981

Baie de Seine

Baie des Veys

< 1001 100t<<500t 500t<<1000t >1000t

Gisement naturel
Naissain
o O
Elevage ou reparquage

Répartition de la production nationale de coques.


(synthèse CEASM, d'après estimations IFREMER)
t r è s f o r t e i n s t a b i l i t é des Pêche : En F r a n c e , l ' é v o l u t i o n de l a
b a n c s de c o q u e s q u i a p - p r o d u c t i o n de coque e s t r e -
p a r a i s s e n t et d i s p a r a i s s e n t . * La coque n ' e s t e x p l o i t é e l a t i v e m e n t mal c o n n u e du
La m o r t a l i t é n a t u r e l l e peut q u ' e n E u r o p e au moyen de f a i t de l a d i s p a r i t é des s i -
ê t r e t r è s élevée (70 .» en 12 râteau, pelle, fourche, t e s e t de la v a r i a b i l i t é des
m o i s en Grande B r e t a g n e ; r é c o l t e u s e a u t o m a t i q u e (Le niveaux de p r o d u c t i o n s e l o n
p l u s de 80 % en q u e l q u e s Croisic). l e s années.
mois en baie de Somme).
* 4 pays r é a l i s e n t l ' e s - Nous ne c o n s i d é r e r o n s que la
Les p r i n c i p a u x l i e u x de dé- s e n t i e l de l a p r o d u c t i o n : production t o t a l e s ' e s t s i -
pôt p o u v a n t c o n s t i t u e r des les Pays-Bas, l'Espagne, le t u é e récemment e n t r e 5 000
n o u r r i c e r i e s se s i t u e n t gé- Royaume-Uni et l a France. et 6 000 tonnes.
néralement dans l e s s o l s f a -
v o r a b l e s aux a d u l t e s , p r o - * Les P a y s - B a s p r o d u i s e n t En B a i e de Somme, p r e m i e r
v o q u a n t a i n s i une com- e n v i r o n 50 000 tonnes par an s i t e n a t i o n a l , la p r o d u c t i o n
p é t i t i o n alimentaire et t e r - e s s e n t i e l l e m e n t p a r dragage a é t é de 2 000 à 3 000 t o n -
r i t o r i a l e d é f a v o r a b l e aux à p a r t i r d ' u n e t r e n t a i n e de n e s p a r an j u s q u ' e n 1 9 8 2 ,
r e c r u e s qui ont a u s s i à su- n a v i r e s de 30 à 40 m. Leurs e l l e est pratiquement nulle
bir saisonnièrement les c a p t u r e s s o n t depuis.
dégradations dues à c o m m e r c i a l i s é e s en " d é -
l ' e x p l o i t a t i o n des a d u l t e s . cortiqué". L'intensité Actuellement, la production
c r o i s s a n t e de l ' e f f o r t de e s t de l ' o r d r e de 4 000 t o n -
A p a r t i r de la f i x a t i o n dans pêche s e m b l e ê t r e en t r a i n nes avec p r è s de 1 600 t o n -
une zone f a v o r a b l e , la de c o m p r o m e t t r e l ' é t a t des nes ( s o i t 45 %) au Croisic.
c r o i s s a n c e de l a coque e s t stocks.
r a p i d e p u i s q u e l e s 20 mm A cela i l faut ajouter la
p e u v e n t ê t r e a t t e i n t s en * L'Espagne p r o d u i t environ p r o d u c t i o n de n a i s s a i n qui
q u e l q u e s mois e t une t a i l l e 7 000 t o n n e s p a r an d e s - s ' é l è v e à environ 1 000 t o n -
commerciale de 30 mm en 10 à t i n é e s e s s e n t i e l l e m e n t à la nes dont 800 p r o v i e n n e n t de
15 mois. t r a n s f o r m a t i o n , mais l a p r o - la b a i e de V i l a i n e .
duction régresse depuis
La c r o i s s a n c e e s t f o r t e du- 10 ans e t l ' E s p a g n e f a i t de
r a n t l e s t r o i s p r e m i è r e s an- p l u s en p l u s a p p e l à l ' i m -
n é e s j u s q u ' à une t a i l l e de portation.
40 à 45 mm mais p r é s e n t e c e -
pendant de t r è s i m p o r t a n t e s * Le Royaume-Uni a vu s a
v a r i a t i o n s selon les c r i - p r o d u c t i o n r é g r e s s e r de
t è r e s examinés : 10 500 t o n n e s en 1 9 8 1 à
5 400 tonnes en 1984, niveau
* l a v i t e s s e de c r o i s s a n c e a c t u e l s t a b i l i s é au p l u s
dépend b e a u c o u p de l a qua- b a s . La c o q u e e s t s u r t o u t
l i t é du m i l i e u e t d e s f a c - consommée en f r a i s s u r un
teurs climatiques. marché f o r t e m e n t demandeur
qui f a i t a u s s i appel à l ' i m -
* la l o n g é v i t é t r è s va- p o r t a t i o n de Hollande,
riable peut a t t e i n d r e
10 a n s .
S P I S U L E S
par P a t r i c k Berthou

• S P I S U L E OVA3L.E
Spisula ovalis (Sowerby, 1817)

D S P I S U L E E P A I S S E
Spisula solida (Linné, 1758)

Classe : B i v a l v e s ou La- ATLANTIQUE : venus, p a l o u r d e Répartition géographique :


mellibranches. blanche, patagot, pa-
Ordre : Eulamellibranch.es. l o u r d i n e , mactre é p a i s s e . L a r g e d i s t r i b u t i o n en A t -
Famille : Mactridés. l a n t i q u e e s t , d e p u i s l e sud
de l ' I s l a n d e j u s q u ' à l a c ô t e
Noms européens : du Maroc. E l l e ne semble pas
Autres dénominations de ven- p é n é t r e r en Méditerranée.
t e admises : Anglais : thick trough
S p i s u l e , venus b l a n c h e , shell.
douceron. Espagnol : ( S . solida) : ai- Répartition bathymétrique
me j a b l a n c a ( c a s t i l l a n ) ,
cornicha ( g a l i c i e n ) , t x i r l a E l l e vit e n t r e la c ô t e
Noos f r a n ç a i s régionaux : zuria (basque), (+ 2 m ) et 50 m de pro -
P o r t u g a i s : (S. solida) fondeur.
MANCHE : v e n u s , coque blan- ameijoa-branca.
c h e , c o q u e de b a n c , d o u -
ceron ,
Caractères distinctifs : Ainsi i s o l é e , la s p i s u l e ova 1 is, Les e s p è c e s p r é -
forme des bancs à t r è s f o r t e s e n t e n t d e s v a r i a t i o n s de
Coquille épaisse, équivalve, d e n s i t é (fréquemment su- croissance importantes d'a-
presque é q u i l a t é r a l e . Forme p é r i e u r e à 2 kg/m ) , l e p l u s bord i n d i v i d u e l l e s mais a u s -
t r i a n g u l a i r e a l l o n g é e aux souvent c o n s t i t u é s d'une si selon l e s bancs, l e s an-
angles a r r o n d i s . Couleur s e u l e c l a s s e d ' â g e , ou, sur nées et la d e n s i t é des i n -
b l a n c j a u n â t r e . Les f i n e s les gisements les plus dividus.
structures concentriques g r a n d s , d ' u n e m o s a ï q u e de
t r è s marquées sur la co- c l a s s e s d ' â g e , aux r e l a t i o n s ALIMENTATION : l a s p i s u l e
q u i l l e correspondent aux a r - spatiales très limitées. e s t un f i l t r e u r s us -
r ê t s de c r o i s s a n c e hi- Pour un s e c t e u r d o n n é , l a pensivore, c'est à dire
v e r n a u x . L ' i n t é r i e u r de l a présence d ' a d u l t e s à forte q u ' e l l e se n o u r r i t des p a r -
coquille est blanc. d e n s i t é s e m b l e empêcher l e t i c u l e s t r a n s i t a n t au d e s s u s
recrutement de j u v é n i l e s . du sédiment.
T a i l l e maximale : 45 mm.
T a i l l e commune : 35 mm. REPRODUCTION : chez l a s p i -
T a i l l e minimale a u t o r i s é e : s u l e , l e s sexes sont s é p a r é s Pêche :
28 mm. et l e sex r a t i o e s t é q u i -
l i b r é . La g o n a d e , d i f f u s e En F r a n c e l a s p i s u l e e s t
a u t o u r de 1 ' h é p a t o p a n c r é a s , capturée exclusivement à la
Confusions p o s s i b l e s : a une c o l o r a t i o n b l a n c crème d r a g u e , P l u s de 80 % d e s
chez l e s m â l e s e t r o s e i n - c a p t u r e s proviennent de Bre-
La d i s t i n c t i o n e n t r e l e s dien chez l e s f e m e l l e s . L ' â - tagne sud, d ' I r o i s e , de Ven-
deux e s p è c e s e s t p o s s i b l e ge de p r e m i è r e m a t u r i t é e s t dée e t pour l e r e s t e du g o l -
par l ' o b s e r v a t i o n de l a f o r - de 18 mois à 2 a n s . La ponte fe Normano-Breton,
me g é n é r a l e de l a c o q u i l l e peut s ' é t a l e r sur t o u t e
p l u s a l l o n g é e c h e z S. ava- l ' a n n é e , en f o n c t i o n de l a La p r o d u c t i o n de c e t t e e s -
ils. t e m p é r a t u r e du m i l i e u , avec pèce a d o u b l é au c o u r s des
t o u t e f o i s un maximum en é t é . d e r n i è r e s a n n é e s . E l l e se
La fécondaton a l i e u dans l e s i t u a i t en 1987 a u t o u r de
Biologie : m i l i e u e x t é r i e u r . La l a r v e a 4000 t o n n e s e t d é p a s s a i t
une v i e p é l a g i q u e de l ' o r d r e 5000 tonnes en 1988. Les po-
MOEURS : l a s p i s u l e e s t un de 3 à 4 semaines. t e n t i a l i t é s sont bonnes,
bivalve f o u i s s e u r dans les t o u t en p r é c i s a n t que l e s
sables fins coquilliers. CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e gisements étant es-
E l l e c o n s t i t u e des bancs des e s p è c e s e s t é t u d i é e par sentiellement constitués
très l o c a l i s é s , étroitement examen d e s s t r i e s de r a - d'une seule classe d ' â g e , i l
l i é s à des a c c u m u l a t i o n s l e n t i s s e m e n t de c r o i s s a n c e s ' e n s u i t des i n t e r r u p t i o n s
s o u s - m a r i n e s de s a b l e s du- bien v i s i b l e s à la s u r f a c e de l a p ê c h e , en l ' a t t e n t e
n a i r e s , f a ç o n n é e s p a r de de l a c o q u i l l e . d ' u n nouveau r e c r u t e m e n t . I l
violentes actions des y a exploitation successive
c o u r a n t s , où l e m a t é r i e l mis Les s p i s u l e s ont une c r o i s - des nombreux g i s e m e n t s d i s -
en s u s p e n s i o n e s t par- sance assez rapide durant séminés l e long du l i t t o r a l .
t i c u l i è r e m e n t a b o n d a n t . Ce les 3 premières années et à
f a c t e u r bien s u p p o r t é par p a r t i r de 5 ans l a c o q u i l l e La s p i s u l e e s t s u r t o u t com-
l ' e s p è c e e s t le p l u s souvent s ' a c c r o î t s u r t o u t en é p a i s - mercialisée à l ' é t a t frais,
l i m i t a n t pour la m a j o r i t é s e u r . La l o n g é v i t é de l ' e s - le plus souvent a p r è s t r a n -
des a u t r e s animaux marins pèce e s t d'une d i z a i n e d ' a n - s i t en b a s s i n d é g o r g e o i r ,
( s i ce n ' e s t s e s p r é d a t e u r s n é e s . S. solicia. a une c r o i s - mais un marché du congelé e t
dont l e s é t o i l e s de mer). s a n c e p l u s r a p i d e q u e S. de l a c h a i r d é c o r t i q u é e se
d é v e l o p p e en p a r t i c u l i e r
vers l'Europe du sud.
taille (en mm) poids (en g) 16

- 14

-12

- 10

- 4

-2

nombre d'années

taille poids

CROISSANCE DE LA SPISULE
CLAM COMMUN
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Mercenaria mercenaria (Linné, 1758)

C l a s s e : Bivalves ou Lamel- NOMS FAO : Répartition géographique :


libranches,
Ordre : Eulamellibranches. Français : clam commun. Le clam, importé d'Amérique,
Famille : Vénéridés. Anglais : quahog, hard a é t é i n t r o d u i t dans q u e l -
shell-clam, ques zones c ô t i è r e s eu-
Espagnol : c h i r l a merce- ropéennes et a f r i c a i n e s .
B Autre dénomination de naria. P o u r l ' A t l a n t i q u e , on l e
vente admise : t r o u v e en G r a n d e - B r e t a g n e ,
clam, au Pays-Bas, en Belgique, en
Nons européens : France p r i n c i p a l e m e n t dans
l e b a s s i n de l a S e u d r e , au
NOBS français régionaux : Allemand : Sandklaffmuschel, P o r t u g a l , d a n s l e sud de
Anglais : Northern quahog. l ' E s p a g n e e t au Maroc. En
ATLANTIQUE : p r a i r e ( Noir- Danois : sandmusling. M é d i t e r r a n é e , i l n ' y en a
mout.ier, Charente-Maritime). Espagnol : c h i r l a merce- qu'en haute A d r i a t i q u e e t en
naria. Sicile.
MEDITERRANEE : p r a i r e p l a t e , I t a l i e n : vongola.
palourde ( M a r s e i l l e ) . Néerlandais : s t r a n d g a p e r .
Norvégien : s a n d s k j e l l ,
Portugais clame.
r a l e à l a c h a r n i è r e de l a dommage, p e n d a n t de c o u r t e s
v a l v e g a u c h e . I l se d i f - p é r i o d e s , des v a r i a t i o n s
f é r e n c i e de l a v e n u s g a l - plus i m p o r t a n t e s .
Répartition bathyaétrique : l i n e t t e par sa grande t a i l l e
et par la présence d'une REPRODUCTION : l e clam s e
I l v i t dans l e s zones c ô t i è - s a i l l i e a l l o n g é e e t rugueuse r e p r o d u i t g é n é r a l e m e n t au
res, plus particulièrement sous l e l i g a m e n t d e s c h a r - bout de l a première année de
dans l e s e s t u a i r e s et l e s nières. vie. Certains individus
lagunes. peuvent t o u t e f o i s a t t e i n d r e
leur maturité sexuelle à
Sa r é p a r t i t i o n b a t h y m é t r i q u e Biologie : p a r t i r de 3 à 4 mois d ' e x i s -
s ' é t e n d de l ' e s t r a n j u s q u ' à tence.
d e s f o n d s d e l ' o r d r e de MOEURS : l e c l a m s e r e n -
15 m, a v e c une p r é f é r e n c e c o n t r e d a n s l e s f o n d s de L ' e s p è c e possède des g l a n d e s
m a r q u é e p o u r l a z o n e de v a s e m ê l é e à du d é t r i t i q u e mâle e t f e m e l l e a v e c p o s s i -
basses eaux. c o q u i l l i e r , du g r a v i e r ou du b i l i t é d'inversion sexuelle.
s a b l e . Le t y p e de s é d i m e n t
l e p l u s f a v o r a b l e à sa p r é - D'une m a n i è r e g é n é r a l e l e s
Caractères d i s t i n c t i f s : sence est c o n s t i t u é d'un s u j e t s sont mâles la p r e -
é g a l mélange de s a b l e e t de mière année e t 50 % d ' e n t r e
Le clam e s t un b i v a l v e de vase. eux d e v i e n d r o n t f e m e l l e s au
grande t a i l l e , à c o q u i l l e cours de l a deuxième année.
t r è s é p a i s s e . I l se d i s - I l v i t généralement enfoui
t i n g u e des a u t r e s v é n é r i d é s dans l e sédiment dans l e q u e l On c o n s i d è r e que l a tempé-
de n o s c ô t e s , par la i l s ' e n f o n c e à l ' a i d e de son r a t u r e j o u e un r ô l e impor-
présence d'une part d'un p i e d . I l peut a u s s i demeurer t a n t dans le déclenchement
bord i n t e r n e crénelé, à l a s u r f a c e du s u b s t r a t e t de l a r e p r o d u c t i o n . C e t t e
d ' a u t r e p a r t d ' u n e zone en y e f f e c t u e r des déplacements d e r n i è r e , bloquée pendant l a
r e l i e f allongée rugueuse h o r i z o n t a u x de f a i b l e a m p l i - durée de l a s a i s o n f r o i d e ,
a u - d e s s o u s du l i g a m e n t e t tude, quelques centimètres n ' i n t e r v i e n t qu'au p r i n t e m p s
p a r l ' a b s e n c e de d e n t l a - par m o i s , t o u j o u r s à l ' a i d e ou au d é b u t de l ' é t é s e l o n
t é r a l e à sa valve gauche. Sa de son p i e d . l e s e c t e u r g é o g r a p h i q u e . La
coloration est gris jaunâtre d u r é e de l a p é r i o d e de
à l ' e x t é r i e u r et l i l a s à La p r o f o n d e u r d'enfouis- r e p r o d u c t i o n e s t de l ' o r d r e
1'intérieur. s e m e n t du c l a m n ' e x c è d e de t r o i s mois.
g é n é r a l e m e n t pas l a h a u t e u r
T a i l l e maximale : 13 cm, de l a c o q u i l l e . E l l e p e u t La f é c o n d a t i o n e s t e x t e r n e .
cependant v a r i e r en f o n c t i o n Les p r o d u i t s g é n i t a u x s o n t
du c y c l e a l i m e n t a i r e , de l a e x p u l s é s par l ' i n t e r m é d i a i r e
Confusions p o s s i b l e s : marée e t de l a t e m p é r a t u r e , des s i p h o n s d a n s l e m i l i e u
j u s q u ' à 10 cm environ. naturel.
Avec l e bord i n t e r n e de sa
c o q u i l l e c r é n e l é , l e clam C e t t e espèce e s t e u r y h a l i n e , Trente s i x h e u r e s a p r è s la
p o u r r a i t ê t r e confondu avec c'est-à-dire qu'elle fécondation survient l ' é c l o -
l e s p r a i r e s ou la venus g a l - supporte de grandes sion d'une larve véligère
l i n e t t e , Chamelea gal Una. v a r i a t i o n s de s a l i n i t é . p l a n c t o n i q u e . Six à douze
I l se d i s t i n g u e des p r a i r e s , C e l l e s de s e s a i r e s de j o u r s p l u s t a r d , la jeune
o u t r e par l ' o r n e m e n t a t i o n p r é d i l e c t i o n s o n t comprises l a r v e se f i x e sur un support
d i f f é r e n t e de ses c o q u i l l e s , e n t r e 10 e t 2 8 ° / 0 0 , m a i s grâce à son byssus.
par l ' a b s e n c e de dent l a t é - e l l e peut supporter sans
A l'issue d'une courte Les j e u n e s s o n t p l u s v u l n é - voqué e n t r a î n e sur la
p é r i o d e de v i e f i x é e , e l l e r a b l e s que l e s a d u l t e s à la s u r f a c e f i l t r a n t e des b r a n -
se d é t a c h e de son s u p p o r t et p r é d a t i o n . Les p r i n c i p a u x chies les microorganismes
s'enfonce dans l e sédiment. p r é d a t e u r s de l ' e s p è c e sont benthiques ou p l a n c t o n i q u e s ,
l e s é t o i l e s de m e r , l e s
CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e crabes, l e s p o i s s o n s et les
est faible : il lui faut oiseaux de mer. Pêche :
p l u s de q u a t r e ans pour a t -
t e i n d r e 7,5 cm de long. Dans ALIMENTATION : c e t t e e s p è c e , Le c l a m e s t c a p t u r é à l a
les régions froides, la comme l a p l u p a r t des b i v a l - drague s u r l e s fonds s a b l o -
c r o i s s a n c e s ' i n t e r r o m p t en ves f o u i s s e u r s , s ' a l i m e n t e v a s e u x d e s e s t u a i r e s . La
h i v e r , quand l a t e m p é r a t u r e en a s p i r a n t l ' e a u de mer m a j o r i t é des c a p t u r e s f r a n -
e s t i n f é r i e u r e à 7 C e t ne grâce à s e s siphons dont l e s ç a i s e s p r o v i e n n e n t du g o l f e
r e p r e n d que l o r s q u e c e t t e o r i f i c e s a f f l e u r e n t à la du Morbihan e t de C h a r e n t e -
d e r n i è r e dépasse 9 C. p a r t i e s u p é r i e u r e du s é d i - Maritime.
ment. Le c o u r a n t d ' e a u p r o -
PRAIRE COMMUNE
par Patrick Berthou
Venus verrucosa (Linné, 1758)
1 r

Classe : B i v a l v e s ou La- ATLANTIQUE : p a l o u r d e sau- Répartition géographique :


mellibranches, vage ( C h a r e n t e s ) .
Ordre : Eulamellibranches. L a r g e d i s t r i b u t i o n en A t -
Famille : vénéridés. MEDITERRANEE : p r a i r e dou- l a n t i q u e e s t , depuis l a c ô t e
ble, praïro. ouest d'Ecosse jusqu'à la
c ô t e o u e s t d ' A f r i q u e (An-
• Autre dénomination de ven- g o l a ) , en p a s s a n t p a r l a
te admise : NOMS européens : Manche e t l a M é d i t e r r a n é e ;
praire. p r é s e n t e en o u t r e du Cap de
Allemand : H a r t z i g e Venus- Bonne Espérance j u s q u ' à Dur-
muschel. ban.
Noas FAO : Anglais : warty venus.
Espagnol : e s c u p i n a grabada
Français : praire commune. (castillan), escopinya Répartition bathyaétrique :
Anglais : warty venus. (catalan), carneiro (gali-
Espagnol : escupina grabada, c i e n ) , t x i r l a garatxoduna Elle v i t e n t r e la côte et
(basque). 100 m de p r o f o n d e u r , m a i s
Italien : taratufolo, tar- surtout, de 0 à 50 m, sur nos
Noms français régionaux : tufo de mari, caparon, rivages.
Grec : achivada, chavaro.
HANCHE : p a l o u r d e ( N o r - Portugais : pe de b u r r o .
m a n d i e ) , coque r a y é e , r i g a -
d e l l e i c ô t e s d'Arroor), coque
St. Jacques ( F i n i s t è r e ) .
Caractères d i s t i n c t i f s : REPRODUCTION : l e s s e x e s tures françaises proviennent
sont s é p a r é s et l e sex r a t i o du g o l f e Normano-Breton e t
Coquille é p a i s s e , équivalve e s t é q u i l i b r é . La d i f f é r e n - pour l e r e s t e de l a r a d e de
e t bombée. Les s t r i e s l a - c i a t i o n m a c r o s c o p i q u e du Brest e t de Bretagne sud. La
mellaires concentriques t r è s sexe n ' e s t pas a i s é e : la p r a i r e e s t une d e s e s p è c e s
marquées ont c o n d u i t à la g o n a d e , d i f f u s e a u t o u r de majeures dans l e c a l e n d r i e r
b a p t i s e r la verruqueuse, l ' h é p a t o p a n c r é a s , a une c o - des pèches des f l o t i l l e s c ô -
Couleur e x t é r i e u r e a l l a n t du l o r a t i o n t r è s v o i s i n e chez t i è r e s du g o l f e N o r m a n o -
blanc au r o u i l l e en p a s s a n t les mâles et l e s femelles, B r e t o n de Paimpol à C a r -
par l e g r i s , j a u n e e t brun, b e i g e e t b l a n c h e . L ' â g e de t e r e t , d e p u i s l ' o r i g i n e de
selon l e s i n d i v i d u s et les première m a t u r i t é e s t de 2 à c e t t e p ê c h e r i e d a n s l e s an-
gisements. I n t é r i e u r blanc 3 a n s . La p o n t e p e u t s ' é - nées 1950. En 1986, 183 u n i -
avec p a r f o i s des t a c h e s bru- t a l e r s u r t o u t e l ' a n n é e , en t é s c ô t i è r e s ont e x p l o i t é
nes, f o n c t i o n de l a t e m p é r a t u r e c e t t e r e s s o u r c e , d o n t 75
du m i l i e u , avec t o u t e f o i s un plus de 6 mois de l ' a n n é e .
T a i l l e maximale : 70 mm. maximum e n é t é . La f é -
T a i l l e commune : 45 mm. c o n d a t i o n a l i e u dans l e mi- La p r o d u c t i o n a c u l m i n é à
T a i l l e minimale a u t o r i s é e : l i e u e x t é r i e u r . La l a r v e a p l u s de 5000 t o n n e s en 1962
40 mm. une v i e p é l a g i q u e de l ' o r d r e e t 1 9 7 5 . E l l e e s t en s e n -
de 3 à 4 semaines. s i b l e d i m i n u t i o n d e p u i s le
début d e s a n n é e s 80 où e l l e
Confusions p o s s i b l e s : CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e a a t t e i n t 4400 t o n n e s . E l l e
de l ' e s p è c e e s t é t u d i é e par se s i t u a i t à e n v i r o n 1800
La p r a i r e commune p e u t ê t r e examen d e s s t r i e s de r a - t o n n e s en 1987 e t 1400 t o n -
confondue avec la p r a i r e l e n t i s s e m e n t de c r o i s s a n c e n e s en 1 9 8 8 . Le r e c u l im-
chambrière, Circomphalus v i s i b l e s s u r l a s e c t i o n de p o r t a n t de l a p ê c h e a pour
casinus ou l a p r a i r e a f r i - la c o q u i l l e e t d o n t l a p é - c a u s e l a s u c c e s s i o n de r e -
caine Circomphalus rosalina. r i o d i c i t é a n n u e l l e a é t é dé- c r u t e m e n t s peu i m p o r t a n t s ,
montrée. I l e x i s t e une t r è s faisant suite à l'arrivée
E l l e se d i s t i n g u e de l a f o r t e v a r i a b i l i t é de l a dans l a p ê c h e r i e d ' u n e c l a s -
p r a i r e c h a m b r i è r e e t de la c r o i s s a n c e i n d i v i d u e l l e et se d ' â g e exceptionnelle
p r a i r e a f r i c a i n e par les selon l e s bancs. ( 1 9 7 1 ) . I l en r é s u l t e un
côtes concentriques la- accroissement des c a p a c i t é s
m e l l e u s e s de s e s b o r d s an- ALIMENTATION : l a p r a i r e e s t de c a p t u r e qui sont
t é r i e u r s e t p o s t é r i e u r s en un f i l t r e u r s u s p e n s i v o r e , désormais devenues fortement
forme de t u b e r c u l e s v e r - c ' e s t à d i r e q u ' e l l e se e x c é d e n t a i r e s . Les é l é m e n t s
ruqueux ( p a s de t u b e r c u l e s n o u r r i t des p a r t i c u l e s t r a n - b i o l o g i q u e s o b t e n u s en 1987
verruqueux sur les côtes s i t a n t a u d e s s u s du s é - et 1988 concernant l e s c l a s -
concentriques lamelleuses diment , ses d ' â g e e x p l o i t é e s non en-
des deux a u t r e s p r a i r e s ) . core pleinement r e c r u t é e s e t
le p r é r e c r u t e m e n t s o u l i g n e n t
qu'aucune a m é l i o r a t i o n de l a
Pêche :
production n ' e s t à prévoir
Biologie :
dans l e s p r o c h a i n e s a n n é e s .
En F r a n c e , l a p r a i r e e s t
Malgré la d i m i n u t i o n s e n -
MOEURS : l a p r a i r e e s t un capturée presque ex-
s i b l e des rendements, l a pè-
b i v a l v e f o u i s s e u r peu p r o - c l u s i v e m e n t à l a d r a g u e . La
che de l a p r a i r e r e s t e a t -
fond v i v a n t dans l e s sa-bles p è c h e e s t s a i s o n n i è r e , de
t r a c t i v e pour l e p é c h e u r en
g r o s s i e r s et g r a v i e r s , pro- septembre à a v r i l , sauf l i -
r a i s o n d'une f o r t e aug-
pres ou envasés, mitation supplémentaire lo-
m e n t a t i o n du p r i x moyen au
c a l e . P l u s de 95 % d e s cap-
débarquement. E l l e e s t s u r -
t o u t commercialisée à l ' é t a t
frais.
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PALOURDE C R O I S E E D * EUROPE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Ruditapes decussatus (Linné, 1758)

Classe : B i v a l v e s ou toye (Arcachon), almeixa, Noms européens :


Lamellibranches. chirla (Saint-Jean-de-Luz).
Ordre : Eulamellibrancb.es. A l l e m a n d : G e g i t t e r t e Ve-
Famille : Vénéridés. MEDITERRANEE : arcelli nusmuschel,
( P o r t - V e n d r e s ) , benda, t r a o n A n g l a i s : c a r p e t - she 1 1 ,
(Languedoc), c l o v i s s e ( S è t e , grooved c a r p e t s h e l l ,
m Autre dénomination de P r o v e n c e ) , bea, bède ( S è t e ) , Danois : toppimuslinger.
vente admise : clouvisso bianco, c l o u h i s s a , Espagnol : almeja fina
palourde. claouvisa. ( c a s t i l l a n ) , cloïsa (cata-
l a n ) , ameixa fina ( g a l i -
c i e n ) , t x i r l a handia (bas-
Nous français régionaux : Nous FAO : que).
Grec : achivâda.
MANCHE : f l i e , blanchet Français : palourde croisée Italien : arsella nera
(Normandie), van I B a r f l e u r , d'Europe. (Gênes), vongola (Naples),
S t - V a a s t ) , coque à b r ê n e s Anglais : grooved carpet caperozzolo ( A d r i a t i q u e ) .
( B l a i n v i l l e , A g o n ) , coque shell. Néerlandais : t a p i j s c h e l p ,
d'officier, klokus plat Espagnol : almeja f i n a . P o r t u g a i s : ameijoa-boa.
(Bretagne),

ATLANTIQUE : klokus plat


(Bretagne), clovisse, cou-
Répartition géographique : Confusions p o s s i b l e s : t i o n n e l l e s d e n s i t é s dans l e s
l a g u n e s s a u m â t r e s commu-
La p a l o u r d e c r o i s é e d'Europe La p a l o u r d e c r o i s é e d'Europe n i q u a n t avec l a mer ( b a s s i n
se t r o u v e en mer du Nord, en e s t s o u v e n t c o n f o n d u e avec d ' A r c a c h o n , l a g u n e s de
Manche, d a n s 1 ' A t l a n t i q u e - la p a l o u r d e c r o i s é e j a - M é d i t e r r a n é e ) . La p a l o u r d e
e s t de l a Norvège au g o l f e ponaise et la palourde s e r é p a r t i t de l ' e s t r a n
de G u i n é e , en M é d i t e r r a n é e bleue. j u s q u ' à des profondeurs
e t d e p u i s l ' o u v e r t u r e du maximales de 10 m.
canal de Suez au nord de la E l l e se d i s t i n g u e de l a p r e -
mer Rouge. mière par l ' o r n e m e n t a t i o n de Cette espèce vit le plus
l a r é g i o n p o s t é r i e u r e de s e s souvent enfouie dans
c o q u i l l e s où l e s s t r i e s l ' é p a i s s e u r du sédiment dans
Répartition bathy»étrique : rayonnantes sont très lequel elle s'enfonce à
s e r r é e s ( s é p a r é e s par des l ' a i d e de son pied.
Ce b i v a l v e v i t s u r 1 ' e s t r a n intervalles relativement
v e r s le n i v e a u des b a s s e s l a r g e s chez la palourde La p r o f o n d e u r e s t v a r i a b l e ,
m e r s d e s m a r é e s de c o e f - croisée japonaise). Elle notamment en f o n c t i o n de l a
f i c i e n t moyen. s'en d i f f é r e n c i e également s a i s o n e t de l a t a i l l e des
p a r l a f o r m e du sommet du i n d i v i d u s , mais généralement
s i n u s p a l l é a l q u e l q u e peu i n f é r i e u r e à 15 cm. On r e n -
Caractères distinctifs : anguleux dorsalement (bien c o n t r e l a p a l o u r d e dans une
a r r o n d i chez la p a l o u r d e grande v a r i é t é de s é d i m e n t s
La palourde c r o i s é e d'Europe croisée japonaise). d e p u i s l e s s a b l e s f i n s bien
possède deux c o q u i l l e s éga- calibrés jusqu'aux vases
lement développées, s o l i d e s , E l l e se d i s t i n g u e de l a pa- d é t r i t i q u e s de l a p a r t i e
p l u s l a r g e s que h a u t e s dont l o u r d e b l e u e p a r son s i n u s c e n t r a l e de l ' é t a n g de Thau,
la forme r a p p e l l e g r o s - p a l l é a l anguleux dorsalement
s i è r e m e n t un r e c t a n g l e ou ( a r r o n d i chez la palourde Comme de nombreux b i v a l v e s
p l u t ô t un p a r a l l é l o g r a m m e . b l e u e ) n ' a t t e i g n a n t pas l a f o u i s s e u r s sa d i s t r i b u t i o n
Extérieurement la coquille l i g n e médiane des v a l v e s se f a i t par " t a c h e s " .
p r é s e n t e de n o m b r e u s e s ( a t t e i g n a n t ou d é p a s s a n t l a
s t r i e s c o n c e n t r i q u e s et l i g n e médiane des v a l v e s La p a l o u r d e s u p p o r t e s a n s
rayonnantes qui s'en- chez l a p a l o u r d e b l e u e ) e t dommage d ' i m p o r t a n t e s v a r i a -
t r e c r o i s e n t , ces s t r i e s dont l a branche v e n t r a l e e s t t i o n s d e s c o n d i t i o n s de
étant plus fortes sur s é p a r é e p a r un e s p a c e r e - m i l i e u , notamment de l a
l ' a v a n t e t l ' a r r i è r e de la l a t i v e m e n t l a r g e de l a l i g n e s a l i n i t é . Toutefois, lorsque
c o q u i l l e . Le s i n u s p a l l é a l p a l l é a l e ( s é p a r é e p a r un c e t t e d e r n i è r e excède 40 /oo
profond n ' a t t e i n t t o u t e f o i s e s p a c e é t r o i t chez la p a - on c o n s t a t e un r a l e n t i s -
pas la l i g n e médiane des lourde b l e u e ) . s e m e n t de l ' a c t i v i t é c a r -
v a l v e s e t sa b r a n c h e v e n -
diaque, pouvant aller
t r a l e e s t nettement séparée
jusqu'à l ' a r r ê t t o t a l .
de la l i g n e p a l l é a l e .
Biologie :
REPRODUCTION : l'espèce
T a i l l e maximale : MOEURS : l a palourde se r e n - possède des g l a n d e s mâle e t
S cm. contre, à l'état naturel, f e m e l l e . Les g o n a d e s v i s i -
dans des zones c ô t i è r e s b l e s d è s que l ' i n d i v i d u
T a i l l e commune : p a r t i c u l i è r e m e n t bien a b r i - a t t e i n t une t a i l l e de 4 à
4-5 cm. tées : embouchures, b a i e s , 5 mm r é g r e s s e n t t o t a l e m e n t
r i a s , e t c . . . Les g i s e m e n t s en h i v e r . Chaque a n n é e , l e
peuvent p r é s e n t e r d ' e x c e p - c y c l e s e x u e l commence p a r
une r e s t a u r a t i o n des gonades d é c h e t s et l ' é m i s s i o n des d r a g u e à m a i n , a p p e l é e en
e t la formation de l a glande p r o d u i t s s e x u e l s . L'alimen- M é d i t e r r a n é e c l o v i s s i è r e ou
génitale. tation est principalement à arseillière. Elle est
base d'algues mono- c o n s t i t u é e p a r un r â t e a u
Les g a m è t e s s o n t émis dans c e l l u l a i r e s phyto- m é t a l l i q u e à d e n t s muni d'un
l e m i l i e u n a t u r e l où s ' e f - p l a n c t o n i q u e s ou b e n t h i q u e s , f i l e t e t emmanché s u r une
f e c t u e la f é c o n d a t i o n ; mais p o u r c e r t a i n s a u t e u r s p e r c h e de b o i s de l o n g u e u r
a p r è s une c o u r t e p é r i o d e de cette espèce aurait la v a r i a b l e , sans t o u t e f o i s
vie p l a n c t o n i q u e , l e s l a r v e s p o s s i b i l i t é d ' u t i l i s e r la d é p a s s e r 10 m, selon l a p r o -
tombent s u r l e fond e t com- matière organique dissoute fondeur du s i t e de pêche.
mencent l e u r phase ben- dans l ' e a u .
t h i q u e . La t a i l l e d e s i n d i - Par temps c a l m e , l o r s q u e l a
v i d u s e s t a l o r s p r o c h e de L'eau a s p i r é e à l ' i n t e r f a c e t r a n s p a r e n c e de l ' e a u l e
0,5 mm. par l e s i p h o n i n h a l a n t e s t permet, la pêche peut ê t r e
f i l t r é e sur les branchies effectuée à l ' a i d e d'une
Le déclenchement de l a matu- qui r e t i e n n e n t l e s p a r t i - f o u r c h e t t e emmanchée, a p r è s
r a t i o n s e x u e l l e p u i s de la cules a l i m e n t a i r e s avant r e p é r a g e des siphons du mol-
p o n t e n é c e s s i t e une tempé- d ' ê t r e r e j e t é e par le lusque depuis la surface à
r a t u r e du m i l i e u s u p é r i e u r e deuxième siphon appelé la l u n e t t e de c a l f a t .
à 20 °C. siphon e x h a l a n t .

La p r e m i è r e p o n t e a l i e u Elevage :
généralement au c o u r s de la Pêche :
p r e m i è r e a n n é e de v i e (T < La p a l o u r d e e s t un mollusque
20 mm). De nombreux i n d i - L e s d i f f é r e n t s m o d e s de p a r t i c u l i è r e m e n t p r i s é des
vidus e f f e c t u e n t deux p o n t e s p ê c h e a u t o r i s é s en F r a n c e consommateurs, t o u t s p é c i a -
dans l a même s a i s o n . D'une pour l a r é c o l t e des p a l o u r - l e m e n t en E s p a g n e e t en
manière g é n é r a l e , l a p é r i o d e des sont l e s s u i v a n t s : Italie.
de r e p r o d u c t i o n s ' é t e n d de
juin à septembre. - l a p è c h e à p i e d , à marée Pour f a i r e face à une impor-
b a s s e ou d a n s l e s zones de t a n t e demande, on a e n t r e -
CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e f a i b l e p r o f o n d e u r . Après p r i s l a mise au p o i n t de sa
de l ' e s p è c e e s t v a r i a b l e repérage des siphons les p r o d u c t i o n en é l e v a g e . Dans
selon l e s s i t e s , deux p r i n - mollusques sont r é c o l t é s à une p r e m i è r e p h a s e , c e s
cipaux f a c t e u r s semblent la l'aide d'une fourchette, o p é r a t i o n s ont p o r t é sur la
c o n d i t i o n n e r : l e s tem- d'une p e l l e ou d'une bêche ; palourde "japonaise"
p é r a t u r e s moyennes et la Ruditapes philippinarum qui
d i s p o n i b i l i t é de n o u r r i t u r e . - l a pêche en plongée, a u t o - présente l'avantage d'une
r i s é e u n i q u e m e n t en a p n é e . c r o i s s a n c e p l u s r a p i d e dans
Les p l u s g r o s i n d i v i d u s E l l e s ' e f f e c t u e également l e s p r e m i e r s s t a d e s . On tend
r é c o l t é s en m i l i e u n a t u r e l p a r r e p é r a g e à l a vue d e s actuellement à lui substi-
peuvent dépasser 80 mm. siphons et r é c o l t e à l ' a i d e t u e r , s u r t o u t en M é d i t e r -
d'une f o u r c h e t t e . Ce mode de r a n é e , l ' e s p è c e i n d i g è n e en
ALIMENTATION : l e s s i p h o n s pêche e s t p a r t i c u l i è r e m e n t r a i s o n de s o n c o u r s n e t -
de l a p a l o u r d e q u i af- employé en Méditerranée dans t e m e n t p l u s é l e v é . Ces
f l e u r e n t à l a s u r f a c e du le g o l f e de Fos e t l ' é t a n g espèces sont principalement
sédiment ont pour quadruple de Thau ; élevées à l ' i n t é r i e u r d'en-
r ô l e de p e r m e t t r e la r e s p i - c l o s i n s t a l l é s par p e t i t s
r a t i o n , 1 ' a p p o r t de n o u r - - l a p ê c h e en b a t e a u e f - fonds ou sur l ' e s t r a n ,
r i t u r e , l ' é l i m i n a t i o n des fectuée à l'aide d'une
intérieur valve gauche extérieur valve droite

- palourde croisée japonaise

intérieur valve gauche extérieur valve droite

- palourde bleue -
PALOURDE C R O I S E E J A P O N A I S E
par J.P. Flassch, J.P. Baud
&. Jean-Claude Quéro
Ruditapes philippinarum (Adams & R e e v e , 1850)
i 1 1 r

intérieur vaive gauche extérieur valve droite

^Jm

3 cm

Classe B i v a l v e s ou L a - NOBS e u r o p é e n s : p l u s r a p i d e que l a p a l o u r d e


mellibranches. c r o i s é e d ' E u r o p e . On l a
Ordre Eulamellibranches. Anglais : Japanese carpet trouve principalement le
Famille : v é n é r i d é s . shell, long des c ô t e s b r e t o n n e s et
Espagnol : almeja japonesa dans le bassin Marennes-
( c a s t i l l a n ) , ameixa j a p o n e s a 01eron,
1 Autre dénomination de (galicien), txirla japo-
v e n t e admise : niarra (basque).
palourde. Répartition bathysétrique

R é p a r t i t i o n géographique : Cette espèce v i t sur l ' e s -


Noms FAO : t r a n à de f a i b l e s pro-
La p a l o u r d e c r o i s é e ja- f o n d e u r s a i n s i que dans l e s
Français : palourde croisée ponaise e s t d ' o r i g i n e indo- lagunes l i t t o r a l e s et les
japonaise, pacifique. Elle y est claires.
Anglais : Japanese carpet l'objet d'une pêche im-
shell, p o r t a n t e e n t r e 25 N e t 45 N.
Espagnol : almeja j a p o n e s a . Elle a é t é acclimatée sur Caractère d i s t i n c t i f s :
n o s c ô t e s à p a r t i r d e 1972
pour l ' a q u a c u l t u r e . Des La p a l o u r d e c r o i s é e ja-
e s s a i s ont a l o r s montré ponaise possède deux co-
q u ' e l l e a v a i t une c r o i s s a n c e quilles également dé-
v e l o p p é e s p l u s ou m o i n s ( l ' a t t e i g n a n t ou l a d é - s o i t pas t r o p inférieur à
ovales. Celles-ci présentent p a s s a n t chez la palourde 60 %.
e x t é r i e u r e m e n t à l a f o i s de bleue) et par la présence
nombreuses s t r i e s con- d ' u n e s p a c e b i e n marqué REPRODUCTION : l e s p a l o u r d e s
c e n t r i q u e s et des s t r i e s e n t r e l a branche v e n t r a l e du sont des animaux à s e x e s
r a y o n n a n t e s q u e l q u e peu e s - sinus et la ligne palléale s é p a r é s . E l l e s sont matures
pacées qui s ' e n t r e c r o i s e n t . ( e s p a c e r é d u i t ou n u l chez dès l e u r deuxième année à
Le s i n u s p a l l é a l ré- la p a l o u r d e b l e u e ) . Les s i - p a r t i r d ' u n e t a i l l e de
g u l i è r e m e n t a r r o n d i e s t dé- phons de l a palourde c r o i s é e 20 mm. A p a r t i r de 35 mm,
veloppé sans t o u t e f o i s a t - j a p o n a i s e sont soudés sur selon les conditions
t e i n d r e l a l i g n e médiane des l e s t r o i s q u a r t s de l e u r d ' a l i m e n t a t i o n , i l peut y
valves. longueur. a v o i r s o i t deux p o n t e s
a n n u e l l e s v e r s l a f i n du
T a i l l e maximale : p r i n t e m p s e t l a f i n de l ' é -
8 cm. Biologie : t é , s o i t une s e u l e p o n t e
estivale.
T a i l l e commune : MOEURS : La palourde c r o i s é e
3,5-4,5 cm. j a p o n a i s e v i t e n f o u i e dans Avec l e d é v e l o p p e m e n t de
l e s é d i m e n t d e s f o n d s de l ' é l e v a g e d e s p a l o u r d e s (ou
f a i b l e p r o f o n d e u r de l ' e s - vénériculture) la r e -
Confusions p o s s i b l e s : t r a n ou d e l a g u n e s l i t - p r o d u c t i o n de c e s b i v a l v e s
t o r a l e s . Son e n f o u i s s e m e n t est provoquée, p u i s con-
La p a l o u r d e c r o i s é e j a - e s t p r o p o r t i o n n e l à sa t r ô l é e en m i l i e u a r t i f i c i e l .
p o n a i s e p e u t ê t r e confondue taille. Il a t t e i n t en
avec la p a l o u r d e c r o i s é e moyenne 7 cm p a r f o i s 10 cm. L ' i n d u c t i o n de l a m a t u r i t é
d'Europe et la palourde Les m i l i e u x l e s p l u s f a - s e x u e l l e s e f a i t d a n s une
bleue. v o r a b l e s à l ' é l e v a g e de ce a i r e de c o n d i t i o n n e m e n t . On
b i v a l v e s o n t ceux où l ' o n l ' o b t i e n t au b o u t de 3 à 5
E l l e se d i s t i n g u e de l a p r e - trouve la palourde croisée semaines en a g i s s a n t s u r des
mière par l ' o r n e m e n t a t i o n de d'Europe e t la coque commune r e p r o d u c t e u r s de 3 a n s ou
la r é g i o n p o s t é r i e u r e de s e s a i n s i que l e ver n o i r : l ' a - p l u s c h o i s i s pour l e u r bon
c o q u i l l e s où l e s s t r i e s r é n i c o l e marin. é t a t p h y s i o l o g i q u e , en l e u r
r a y o n n a n t e s s o n t f o u r n i s s a n t une a l i m e n t a t i o n
relativement espacées La p a l o u r d e c r o i s é e j a - a b o n d a n t e en a l g u e s u n i -
( s t r i e s rayonnantes très ponaise e s t t r è s r é s i s t a n t e c e l l u l a i r e s à une tem-
s e r r é e s chez la p a l o u r d e a u x v a r i a t i o n s du m i l i e u p é r a t u r e de 20 à 25 C.
croisée d'Europe). Elle s'en ( t e m p é r a t u r e , s a l i n i t é , oxy-
d i f f é r e n c i e également par la g é n a t i o n e t exondation) dans La p o n t e e s t p r o v o q u é e p a r
f o r m e du sommet du s i n u s l a m e s u r e où e l l e s ne sont s t i m u l a t i o n t h e r m i q u e dans
palléal régulièrement pas t r o p f o r t e s ou d u r a b l e s . de l ' e a u de mer f i l t r é e .
a r r o n d i ( q u e l q u e peu a n - 11 n ' e n r e s t e pas moins que L ' é m i s s i o n des c e l l u l e s
guleux d o r s a l e m e n t chez la pour bien se développer e l l e r e p r o d u c t r i c e s peut d u r e r
palourde c r o i s é e d'Europe. a b e s o i n d ' u n e eau à tem- une demi h e u r e . L o r s q u ' u n
p é r a t u r e c o m p r i s e e n t r e 10 nombre s u f f i s a n t d ' o v o c y t e s
E l l e se d i s t i n g u e de la pa- e t 30 C e t préféren- ( a s p e c t g r a n u l e u x ) e s t ob-
lourde b l e u e p a r l e moindre t i e l l e m e n t e n t r e 18 et t e n u , on r e t i r e l e s g é -
d é v e l o p p e m e n t de son s i n u s 25 C. De même l a s a l i n i t é n i t e u r s . On y a j o u t e q u e l -
palléal, celui-ci n'at- o p t i m a l e e s t de l ' o r d r e de ques m i l l i l i t r e s de sperme
t e i g n a n t pas la ligne 12 à 32 /oo et i l faut que (aspect l a i t e u x ) provenant
médiane des valves le taux d'oxygène d i s s o u s ne d e p l u s i e u r s m â l e s . Le
n o m b r e moyen d e s p e r m a - I l y a un a r r ê t t o t a l de la h a l a n t de la p a l o u r d e . L'eau
t o z o ï d e s autour d'un ovocyte c r o i s s a n c e pendant la s a i s o n et l e s p a r t i c u l e s a r r i v e n t
doit être d e 5 à 10 f r o i d e e t un g r o s s i s s e m e n t dans la c a v i t é infra-
( c o n t r ô l e m i c r o s c o p i q u e ) . La maximal au p r i n t e m p s e t en b r a n c h i a l e , p u i s aux b r a n -
fécondation est optimale automne. Les v a r i a t i o n s an- chies qui a r r ê t e n t la
dans la première heure, n u e l l e s l i é e s aux c o n d i t i o n s matière organique puis les
c l i m a t i q u e s peuvent ê t r e im- amènent j u s q u ' a u x p a l p e s
L ' i n c u b a t i o n a l i e u dans de p o r t a n t e s . I l faut environ 1 labiaux grâce à l ' a c t i v i t é
l ' e a u f i l t r é e à 25 C a v e c an e t demi à deux a n s pour mucociliaire,
une d e n s i t é m a x i m a l e de 50 o b t e n i r u n e p a l o u r d e de
oeufs au m i l l i l i t r e . I l faut t a i l l e c o m m e r c i a l e (35 mm)
24 h e u r e s à 2 3 C p o u r dans un é l e v a g e en c l a i r e . Pêche :
obtenir la première larve, Un i n d i v i d u é l e v é sur l ' e s -
12 à 15 j o u r s pour l a f i n du t r a n s e r a p o u r u n e même La p r o d u c t i o n f r a n ç a i s e de
développement l a r v a i r e , d u r é e , de t a i l l e p l u s grande palourde c r o i s é e japonaise,
(45 mm), provenant des c u l t u r e s v a r i e
CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e d e p u i s 1989 e n t r e 400 e t 500
de l a p a l o u r d e v a r i e b e a u - ALIMENTATION : l a p a l o u r d e t o n n e s . T o u t e f o i s en 1990
coup s e l o n l a s a i s o n , s e l o n se n o u r r i t de p h y t o p l a n c t o n s ' y e s t a j o u t é e une p r o -
le s i t e , selon la d e n s i t é e t de m a t i è r e s o r g a n i q u e s d u c t i o n n a t u r e l l e i s s u e des
des animaux e t la n o u r r i t u r e p a r t i c u l a i r e s . Ces éléments é l e v a g e s d ' e n v i r o n 1500 t o n -
disponible. s o n t amenés p a r l e c o u r a n t nes,
d ' e a u c r é é par l e siphon i n -

intérieur valve gauche extérieur valve droice

SU&f^^^
mgg^m
- palourde croisée d'Europe -

intérieur valve gauche extérieur valve droite

Dalourde bleue
PALOURDE KOSE
par P a t r i c k Berthou
Venerupis rhomboïdes, (Pennant, 1777)

Classe : B i v a l v e s ou Noas européens : Répartition bathyaétrique :


Lame11i branches.
Ordre : Eulamellibranches. A n g l a i s : banded c a r p e t La p a l o u r d e r o s e v i t d e
Famille : Vérénidés. shell. l ' e s t r a n j u s q u ' à une p r o -
Espagnol : almeja rubia f o n d e u r d e 180 m. Les d e n -
( c a s t i l l a n ) , ameixa r u b i a s i t é s maximales sont ob-
Nons FAO : (galicien), t x i r l a zerren- s e r v é e s dans l e s 50 p r e m i e r s
daduna (basque), mètres.
Français : palourde r o s e . Portugais : ameijoa-rolada.
A n g l a i s : banded c a r p e t
shell. Caractères d i s t i n c t i f s :
Espagnol : almeja rubia. Répartition géographique :
Coquille épaisse, équivalve,
De l a Norvège à l a c ô t e ma- inéquilatérale, triangulaire
NOBS français régionaux : r o c a i n e , p r é s e n t e en t l é - à o v a l e ou r h o m b o ï d e . Cou-
diterrannée. Elle constitue l e u r b l a n c à crème avec sou-
MANCHE : palourde r o s e , c l o - l ' u n e d e s espèces b e n t h i q u e s vent d e s marques r o s e s , b r u -
visse, palourde d'eau pro- l e s p l u s communes e t l a r - nes ou r o u g e s . L ' i n t é r i e u r
fonde , gement r é p a r t i e s en Manche. de l a c o q u i l l e e s t b l a n c
souvent nuancé de r o s e , d ' o ù
ATLANTIQUE : palourde des son nom. L e s a n n e a u x c o n -
Clënan. c e n t r i q u e s de r a l e n t i s s e m e n t
de c r o i s s a n c e s o n t l e p l u s
MEDITERRANEE : c l o v i s s e , s o u v e n t _ t r è s bien marqués,
Taille maximale : 70 mm, p a r é s e t l e sex r a t i o e s t ALIMENTATION : l a palourde
Taille commune : 45 mm. é g a l à 1. La d i f f é r e n c i a t i o n r o s e e s t un f i l t r e u r s u s -
Taille minimale autorisée : du sexe n ' e s t pas a i s é e : la pensivore, c'est à dire
38 mm. g o n a d e , d i f f u s e a u t o u r de q u ' e l l e se n o u r r i t d e s p a r -
l ' h é p a t o p a n c r é a s , a une c o - t i c u l e s t r a n s i t a n t au d e s s u s
l o r a t i o n beige et blanche du sédiment,
Confusions possibles : t r è s v o i s i n e chez l e s mâles
e t l e s f e m e l l e s . L ' â g e de
Avec les autres palourdes p r e m i è r e m a t u r i t é e s t de Pêche :
des genres Venerupis et à un 2 a n s . La p o n t e p e u t s ' é -
degré moindre Ruditapes, t a l e r s u r t o u t e l ' a n n é e , en En F r a n c e , l a p a l o u r d e r o s e
f o n c t i o n de l a t e m p é r a t u r e e s t c a p t u r é e exclusivement à
du m i l i e u , avec t o u t e f o i s un la d r a g u e . Les d e r n i è r e s an-
Biologie : maximum en é t é . La f é - nées, les captures pro-
c o n d a t i o n a l i e u dans l e mi- v e n a i e n t s u r t o u t de Bretagne
MOEURS : l a p a l o u r d e r o s e l i e u e x t é r i e u r . La l a r v e a sud e t pour l e r e s t e du g o l -
e s t un b i v a l v e f o u i s s e u r , une v i e p é l a g i q u e de l ' o r d r e fe N o r m a n o - B r e t o n . C e t t e
é l e c t i v e des s a b l e s g r o s - de 3 à 4 semaines. t e n d a n c e s ' e s t i n v e r s é e en
siers et g r a v i e r s . Elle est 1988. La p r o d u c t i o n en 198S
c e p e n d a n t u b i q u i s t e ; on CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e é t a i t de l ' o r d r e de 800 t o n -
l ' o b s e r v e dans des s a b l e s de l ' e s p è c e e s t é t u d i é e par n e s , mais l e s p o t e n t i a l i t é s
f i n s e n v a s é s j u s q u ' a u x mi- examen d e s s t r i e s d ' a c - sont f o r t e s , en p a r t i c u l i e r
l i e u x g r a v e l e u x . Les p l u s croissement v i s i b l e s à la dans l e g o l f e Normano-Bre-
f o r t e s d e n s i t é s sont f r é - s u r f a c e de l a c o q u i l l e . E l l e ton.
quemment o b s e r v é e s dans l e s e s t r a p i d e , p l u s f o r t e dans
sables g r o s s i e r s à maërl le sud B r e t a g n e qu'en Elle est surtout com-
(Lithothammium sp.) M a n c h e - o u e s t . La l o n g é v i t é mercialisée à l ' é t a t frais,
m a x i m a l e o b s e r v é e e s t de mais un marché du congelé e t
REPRODUCTION : c h e z cette 12 a n s . de l a c h a i r d é c o r t i q u é e se
espèce, les sexes sont sé- d é v e l o p p e , en p a r t i c u l i e r à
1'exportation.

taille (en mm) poids (en g)

7 8 9 10

nombre d'années
taille poids

CROISSANCE DE LA PALOURDE ROSE


AUTRES BIVAI.VES COMMERCIAUX

DATTE OE MER D"EUROPE


par Jean Duclerc
8e Jean-Claude Quéro
Lithophaga lithophaga (Linné, 1758)
( = Lithodomus lithophaga)

intérieur valve gauche

extérieur valve droite

2 cm

Classe : B i v a l v e s ou La- NOBS FAO : (côte romaine), cannulicchi


mellibranches. (Sicile).
Ordre : Filibranches, Français : d a t t e l i t h o p h a g e . Grec : daktyli.
Famille : M y t i l i d é s , A n g l a i s : European date Portugais : mexilhao-tâmara.
mussel.
Espagnol : d â t i l de mar.
• Autre dénomination de Caractères :
vente admise :
d a t t e de mer. NOBS e u r o p é e n s : Cette espèce est aisément
r e c o n n a i s s a b l e à sa c o q u i l l e
Allemand : S e e d a t t e l , S t e i n allongée à section arrondie
Noms f r a n ç a i s régionaux : dattel. et à c o l o r a t i o n marron p l u s
Anglais : date s h e l l , ou m o i n s f o n c é . P o u r s a
MEDITERRANEE : datte brune, E s p a g n o l : d à t i l d e mar forme e t sa c o u l e u r , e l l e a
date rouge, li datti (Lan- (castillan, catalan), itsas é t é c o m p a r é e à une d a t t e .
guedoc, Provence), datteri d a t i l a (basque), E x t é r i e u r e m e n t , sa c o q u i l l e
(Nice). Italien d a t t a o de maa, f o - p r é s e n t e des s t r i e s d ' a c -
r a p i e t r e (Gênes), daterro c r o i s s e m e n t p l u s ou m o i n s
b i e n m a r q u é e s e t en s o n
m i l i e u de f i n e s stries Biologie : Pêche :
transverses.
Les d a t t e s de mer c r e u s e n t La r é c o l t e de c e t t e e s p è c e
T a i l l e m a x i m a l e : 12 cm ; des t u n n e l s à l ' i n t é r i e u r s ' e f f e c t u e en c a s s a n t l a r o -
commune : 5 à 6 cm. des r o c h e s c a l c a i r e s immer- che où e l l e se t r o u v e . Mal-
g é e s ou d é c o u v r a n t e s , à gré q u ' e l l e s o i t t r è s a p p r é -
l ' i n t é r i e u r desquelles e l l e s c i é e , e l l e n ' e s t l ' o b j e t que
Répartition : t r o u v e n t un a b r i . Leur d ' u n e pèche a r t i s a n a l e ou l e
c o q u i l l e est revêtue d'un plus souvent d ' a m a t e u r s .
La d a t t e de mer e s t p r é s e n t e périostracum brun t r è s
dans l ' o c é a n A t l a n t i q u e au r é s i s t a n t . Au cours du c r e u -
P o r t u g a l e t au Maroc, dans s e m e n t , l e s d a t t e s de mer
tout le bassin méditerranéen sont m a i n t e n u e s en p o s i t i o n
e t é g a l e m e n t en mer Rouge. par des f i l a m e n t s de byssus
Elle s'y trouve à faible qu'elles détachent et
profondeur dans l ' é t a g e i n - r e c o n s t r u i s e n t au f u r e t à
fralittoral. m e s u r e de l ' a v a n c e m e n t .
L ' a t t a q u e de l a r o c h e e s t
due à une s é c r é t i o n a c i d e
v r a i s e m b l a b l e m e n t combinée
au mucus q u i p e u t ê t r e émis
dans l a r é g i o n a n t é r i e u r e .
C e t t e s é c r é t i o n n ' a l t è r e pas
la c o q u i l l e , bien protégée
p a r s o n p é r i o s t r a c u m . La
c i r c u l a t i o n de l ' e a u e t
l ' a p p o r t de n o u r r i t u r e s ' e f -
f e c t u e n t par l ' i n t e r m é d i a i r e
de s i p h o n s q u i s o r t e n t de
1'ouverture.
AUTRES P E C T I N I D E S
p a r J e a n - C l a u d e Dao
& P h i l i p p e Décamps

• P E I G N E DU CANADA
Placopecten magellanicus (Gmélin, 1791)

• PETONCLE D ' I S L A N D E
Chlamys islandica (Mùller, 1776)

• PETONCLE GLABRE
Flexopecten glaber (Linné, 1758)

Classe : B i v a l v e s ou La- e x p r i m é en nombre d e n o i x au Koas e u r o p é e n s :


mellibranches. kilogramme.
Ordre : Filibranches, Portugais : v i e i r a americana
Famille : Pectinidés. (P. magellanicus), leque-
Koas FAO : i s l a n d ë s (C. islandica).

m Autres dénominations de F r a n ç a i s : pecten d'Amérique


vente admises : (P. magellanicus), pétoncle
en f r a i s : pétoncle. g l a b r e (F. glaber), Caractères :
Anglais sea s c a l l o p (P.
en c o n s e r v e , s e r a i - c o n s e r v e magellanicus), smooth Les p e c t i n i d é s ont deux
ou à l ' é t a t s u r g e l é , d é c o - s c a l l o p (F. glaber). valves généralement dif-
quillé : " n o i x de S a i n t - Espagnol : v i e i r a americana férentes, à contour cir-
J a c q u e s " a c c o m p a g n é e de (P. magellanicus), xelét (F. c u l a i r e , c a r a c t é r i s é e s par
l'indication du calibre glaber). la p r é s e n c e d ' o r e i l l e s .
Le p e i g n e du Canada a une Le p é t o n c l e d ' I s l a n d e e s t f e m e l l e du p e i g n e du Canada
valve presque p l a t e , l ' a u t r e p r é s e n t en A t l a n t i q u e nord- e t jaune pour c e l l e p é t o n c l e
bombée e t d e s o r e i l l e t t e s e s t de l a c ô t e de Mourmansk d ' I s l a n d e . Les animaux sont
bien développées. Il pré- e t de l ' I s l a n d e j u s q u ' a u s e x u e l l e m e n t mûrs à p l u s de
s e n t e e x t é r i e u r e m e n t de t r è s p l a t e a u C e l t i q u e e t en 3 ans. Il est vraisemblable
nombreuses c ô t e s f i n e s , A t l a n t i q u e n o r d - o u e s t de que l e s i n d i v i d u s l e s p l u s
l ' o c é a n A r c t i q u e au cap Cod. septentrionaux acquièrent
Le p é t o n c l e d ' I s l a n d e a deux On l ' y t r o u v e sur l e p l a t e a u leur maturité plus t a r d i -
v a l v e s bombées pourvue d ' u n e c o n t i n e n t a l de l a c ô t e à vement encore,
oreillette postérieure 180 m de profondeur.
réduite. Il présente exté- Les p o n t e s o n t l i e u en é t é
r i e u r e m e n t une c i n q u a n t a i n e Le p é t o n c l e g l a b r e e s t e t l e s l a r v e s o n t une v i e
de c ô t e s é c a i l l e u s e s . p r é s e n t en A t l a n t i q u e - e s t le p é l a g i q u e de 1 à 2 mois. Les
long d e s c ô t e s p o r t u g a i s e s c o u r a n t s ont donc une a c t i o n
Le p é t o n c l e g l a b r e a deux et m a r o c a i n e s dans t o u t le p r é p o n d é r a n t e s u r l a forma-
valves presque également b a s s i n m é d i t e r r a n é e n e t en t i o n d e s g i s e m e n t s en
bombées p o u r v u e s d'une M é d i t e r r a n é e o c c i d e n t a l e . On c o n c e n t r a n t ou en d i s p e r s a n t
o r e i l l e t t e p o s t é r i e u r e bien l ' y t r o u v e dans l e s eaux cô- l e s animaux a v a n t l e début
développée. Il présente t i è r e s m a i s é g a l e m e n t dans de l e u r vie benthique.
e x t é r i e u r e m e n t 9 à 13 c ô t e s l e s lagunes.
arrondies. Les deux e s p è c e s n o r d i q u e s
ont une c r o i s s a n c e l e n t e et
Tailles maximales : Biologie : l ' o n c o n s i d è r e q u ' i l faut de
peigne du Canada : 20 cm 4 à 7 ans pour que l e p é t o n -
pétoncle d'Islande : 10 cm MOEURS : l e s t r o i s e s p è c e s c l e du Canada s o i t e x p l o i -
pétoncle glabre : 8,5 cm ont des comportements appa- t a b l e , de 5 à 8 pour c e l u i
Tailles communes : r e n t é s à c e u x de l ' u n ou d'Islande.
peigne du Canada : 12-18 cm l ' a u t r e des p e c t i n i d é s dé-
pétoncle d'Islande : 5-8 cm c r i t s p r é c é d e m m e n t . Le
pétoncle glabre : 4-5 cm p é t o n c l e du Canada r e p o s e Pêche :
s u r l e fond e t se d é p l a c e
quand i l e s t perturbé, La pèche de deux e s p è c e s e s t
Répartition : notamment au passage des en- t r è s i m p o r t a n t e pour l e s
g i n s de p ê c h e . Le p é t o n c l e pays r i v e r a i n s e t p è s e s u r
Le p e i g n e du C a n a d a e s t d ' I s l a n d e e s t f i x é p a r son l e commerce i n t e r n a t i o n a l de
p r é s e n t dans l ' A t l a n t i q u e byssus sur des fonds sableux la c h a i r de p e c t i n i d é s . Le
n o r d - o u e s t de l a c ô t e nord à g r a v e l e u x comme l e p é t o n - peigne du Canada pour l e Ca-
du g o l f e du S t - L a u r e n t c l e n o i r . I l n ' y a p a s de nada et l e s Etats-Unis
j u s q u ' a u c a p H a t t e r a s en d e s c r i p t i o n d é t a i l l é e du r e p r é s e n t e p l u s de 150 000
C a r o l i n e du s u d . On l ' y p é t o n c l e g l a b r e , en r a i s o n t o n n e s . C ' e s t l a deuxième
t r o u v e dans l e s eaux cô- de sa f a i b l e a b o n d a n c e sur espèce de p e c t i n i d é s e x p l o i -
t i è r e s de 35 à 90 m de p r o - les côtes françaises. t é e dans l e monde a p r è s c e l -
fondeur . l e du J a p o n . Le p é t o n c l e
REPRODUCTION : l e s s e x e s d'Islande est exploité
sont s é p a r é s chez l e s deux p r i n c i p a l e m e n t en Norvège et
e s p è c e s n o r d i q u e s que sont I s l a n d e . La p r o d u c t i o n a
l e s p é t o n c l e s du Canada e t d é p a s s é 50 000 t o n n e s mais
d ' I s l a n d e . La gonade ( l e co- les gisements indiquent
r a i l ) e s t b l a n c h e chez l e s a c t u e l l e m e n t une s u r e x -
mâles mais rouge pour la p l o i t a t i o n t r è s importante.
Ces deux espèces sont pré- Aquaculture :
sentes au large de St Pierre
et Miquelon et la flottille L ' a q u a c u l t u r e de p e c t i n i d é s
locale en pêche de petite e s t à son d é m a r r a g e comme
quantités. pour l e s e s p è c e s métropo-
l i t a i n e s . En l a b o r a t o i r e des
e s s a i s de r e p r o d u c t i o n a r t i -
f i c i e l l e ont é t é r é u s s i s ,
Sur l e t e r r a i n , l e s p r e m i e r s
é l e v a g e s en p a n i e r s s u s -
pendus a c c r o c h é s à des
f i l i è r e s f l o t t a n t e s s o n t en
c o u r s . I l e s t c e r t a i n que l a
c r o i s s a n c e l e n t e des animaux
e s t un h a n d i c a p , p a r t i c u -
l i è r e m e n t d a n s l e c a s du
pétoncle d ' I s l a n d e .
MACTKES
par Jean Duclerc
8t Jean-Claude Quéro

• MACTRE CORALLINE
tlactra corallina (Linné, 1758)

• MACTRE FAUVE
Mactra glauca Born, 1788

Classe : B i v a l v e s ou La- ATLANTIQUE : f a u s s e praire Nous européens :


mellibranches. (Finistère).
Ordre : Eulamellibranches. Allemand : Trogmuschel;
Famille : Mactridés. milchweisse Trogmuschel.
Noms FAO : Anglais : rayed trough-
shell,
• Autre dénomination de Français : mactre c o r a l l i n e Espagnol : pechina l i s a , es-
vente admise : (M. corallina), mactre fauve cupina b e s t i a .
mactre. ( M. glauca) . Grec : achivâda.
Anglais : rayed t r o u g h - s h e l l I t a l i e n : paparazzi d i mare,
(M. corallina), g r e y rough fasulo,
Noms français régionaux : s h e l l ( M. glauca ) . Néerlandais : s t r a n d s c h e l p ,
Espagnol : p e c h i n a l i s a (M,
MANCHE : b l a n c h e t , flie corallina), pechina blanca
fausse palourde (Normandie) [M. glauca).
fausse p r a i r e ( F i n i s t è r e ) .
Caractères : Répartition : L'animal a s p i r e l e s p a r t i -
cules d ' a l i m e n t s microsco-
Coquillages à valves ovales La mactre c o r a l l i n e e s t p r é - p i q u e s grace aux s i p h o n s qui
symétriques l'une par s e n t e en mer du Nord au sud s ' é t e n d e n t à l a s u r f a c e du
rapport à l ' a u t r e , à cro- de l a Norvège, en Manche, en fond marin.
chets recourbés vers Atlantique jusqu'au Sénégal,
l ' a v a n t , à c h a r n i è r e s pour- en M é d i t e r r a n é e e t en mer Dans l e s z o n e s v a s e u s e s ,
vues de l i g a m e n t s i n t e r n e s Noire, e l l e a p p a r a î t en g r a n d e s
d é v e l o p p é s e t de d e n t s c a - q u a n t i t é s . C ' e s t une espèce
r a c t é r i s t i q u e s , comme p a r La m a c t r e f a u v e s e t r o u v e c o m e s t i b l e , pèchée e t vendue
exemple l e s d e n t s c a r d i n a l e s d a n s l a M a n c h e , en A t - sur l e s marchés.
de l a valve gauche d i s p o s é e s l a n t i q u e j u s q u ' a u s u d du
en V r e n v e r s é . Maroc e t en Méditerranée. Autour des î l e s B r i t a n n i q u e s
où e l l e e s t commune dans le
La m a c t r e c o r a l l i n e de bien Ces deux espèces se t r o u v e n t s a b l e p r o p r e ( r a r e m e n t dans
p l u s p e t i t e t a i l l e que l a dans la zone i n f r a l i t t o r a l e . le s a b l e v a s e u x ) .
mactre fauve, s ' e n d i s t i n g u e
p a r l a d i s p o s i t i o n de sa
dent c a r d i n a l e a n t é r i e u r e Biologie : Pêche :
presque p a r a l l è l e au bord de
la c h a r n i è r e , ce q u i n ' e s t La mactre c o r a l l i n e v i t dans Les m a c t r e s s o n t g é n é r a -
pas l e cas chez la m a c t r e des fonds vaseux, généra- l e m e n t l ' o b j e t de p ê c h e s
fauve. lement e n t r e 20 e t 30 cm de a r t i s a n a l e s a c c e s s o i r e s à la
profondeur, parfois elle drague ou au r â t e a u .
T a i l l e maximale : p e u t a t t e i n d r e 55 cm. E l l e
mactre c o r a l l i n e : 7 cm s ' e n f o n c e dans la vase e t l e
mactre fauve : 11,5 cm sable, facilitant sa
p r o g r e s s i o n en é j e c t a n t un
T a i l l e commune : rapide courant d'eau depuis
mactre c o r a l l i n e : 4,5-5,5cm son manteau q u i e n t o u r e l e s
mactre fauve :7 -9 cm sédiments l e s p l u s compacts.
I.UTEAIKES
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
• GRANDE LUTKAIRE
Lutraria magna (da Costa, 1778)

• I.UXRAIRE ELI.I I»XIQUE


Lutraria lutraria (Linné, 1758)

A I.UXRAIRE EXROIXE
Lutraria angustior Philippi, 1844

Classe : B i v a l v e s ou L a - NOMS FAO : Nous e u r o p é e n s :


mellibranches ,
Ordre : Eulamellibranches. Français : l u t r a i r e oblongue E s p a g n o l : (L. lutraria) :
Famille : Mactridés. (L. magna), lutraire el- arola (castillan, galicien),
l i p t i q u e (L. lutraria), lu- ou ( c a t a l a n ) , l u t r a r i a ( b a s -
traire étroite (I. an- que) .
I Autre dénomination de gustior) ,
vente admise : A n g l a i s : oblong o t t e r s h e l l
lutraire. ( i . magna), common o t t e r Caractères :
s h e l l (L. lutraria), narrow
o t t e r s h e l l (L. angustior). C o q u i l l a g e s à v a l v e s beau-
Noms f r a n ç a i s régionaux : Espagnol : pechina oblonga c o u p p l u s l a r g e s que h a u t e s ,
( I . magna), a r o l a (L. lutra- symétriques l'une par
ATLANTIQUE : calmar (I. ria), p e c h i n a e s t r e c h a ( L. rapport à l'autre, à cro-
l u t r a r i a ) ( g o l f e du angustior). chets recourbés vers l'a-
Morbihan). vant, à c h a r n i è r e s pourvues
de l i g a m e n t s internes
d é v e l o p p é s e t de d e n t s T a i l l e s communes : Les l u t r a i r e s se t r o u v e n t de
c a r a c t é r i s t i q u e s . Le s i n u s grande l u t r a i r e : 9-10 cm la c ô t e à une c i n q u a n t a i n e
p a l l é a l t r è s profond d é p a s s e lutraire elliptique de m è t r e s de p r o f o n d e u r et
la l i g n e médiane des v a l v e s . 9-10 cm même j u s q u ' à e n v i r o n 100 m
lutraire étroite : 6-9 cm, pour la l u t r a i r e e l l i p t i q u e .
La g r a n d e l u t r a i r e se
d i s t i n g u e des l u t r a i r e s e l -
l i p t i q u e et é t r o i t e par la Répartition : Biologie :
p o s i t i o n a n t é r i e u r e de sa
c h a r n i è r e s i t u é e à peu p r è s La g r a n d e l u t r a i r e e s t p r é - La g r a n d e l u t r a i r e a une
au q u a r t de sa l a r g e u r ( v e r s sente en M a n c h e , en c o q u i l l e s o l i d e dont l a l o n -
l e t i e r s ou l e s deux c i n - At1 a n t i q u e - e s t d e s î l e s gueur p e u t a t t e i n d r e 13 cm,
quièmes chez l e s a u t r e s ) . B r i t a n n i q u e s au S é n é g a l ( e t légèrement jaune.
en A f r i q u e du s u d ) e t en
La l u t r a i r e e l l i p t i q u e se Méditerranée, La g r a n d e l u t r a i r e a une
d i s t i n g u e de l a g r a n d e l u - p r é f é r e n c e pour l e s s a b l e s
t r a i r e e t de l a l u t r a i r e La l u t r a i r e e l l i p t i q u e e s t c o q u i l l i e r s , la l u t r a i r e
é t r o i t e à la f o i s p a r la connue en mer B a l t i q u e , en e l l i p t i q u e et la l u t r a i r e
f o r m e g é n é r a l e de s a c o - mer du Nord, en Manche, en é t r o i t e pour des sédiments
q u i l l e et par la s é p a r a t i o n A t l a n t i q u e - e s t de l a Norvège hétérogènes et mous.
e n t r e l e bord v e n t r a l de son au g o l f e de G u i n é e e t en
s i n u s p a l l é a l et la l i g n e Méditerranée.
p a l l é a l e ( c o n f 1 u e n t e chez Pêche :
les autres) , La l u t r a i r e é t r o i t e v i t en
Manche, en A t l a n t i q u e - e s t Les l u t r a i r e s f o n t p a r t i e
T a i l l e s maximales : d e s î l e s B r i t a n n i q u e s au des c a p t u r e s a c c e s s o i r e s des
grande l u t r a i r e : 12,5 cm S é n é g a l ( e t en A f r i q u e du pêches a r t i s a n a l e s à l a d r a -
l u t r a i r e e l l i p t i q u e : 13 cm sud) e t en Méditerranée. gue ou au r â t e a u .
l u t r a i r e é t r o i t e : 11 cm

! h
intérieur v a l v e droite

intérieur valve droite

grande lutraire l u t r a i re é t r o i t e
intérieur valve gauche

- Jutraire elliptique -
COUTEAUX
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro

• COUTEAU ARQUE
Ensis arcuatus ( J e f f r e y s , 1865)

D COUTEAU DROIT D * EUKOE»E


Solen marsinatus (Pennant, 1777)

• COUTEAU SABRE
Ensis ensis (Linné, 1758)

O COUTEAU SXX.IQUE
Ensis siliqua (Linné, 1758)

P i r i 3; r -i 1 1 r
fc:
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Classe : B i v a l v e s ou La- News f r a n ç a i s régionaux : ATLANTIQUE : k o u n t e l l e c ( F i -


mellibranches , n i s t è r e ) , p i e d s de c o u t e a u x
Ordre : Eulamellibranches. MER DU NORD : r a s o i r , gaine, ( g o l f e du M o r b i h a n ) , c o u -
Famille Solénidés. manche e d ' c o u t i e u . telèe (Charente-Maritime),
coûtas, coutoyes, coutad
MANCHE : manchot, manchotte, ( B o r d e a u x ) , d i l l e
• Autre dénomination de manche de c o u t e a u (Nor- (Arcachon),
vente admise : mandie, côte d'Armor) ,
couteau. manceau ( C a n c a l e ) , koun- MEDITERRANEE : n a c r e , manche
tellec (Finistère). de c o u t e l ( P o r t - V e n d r e s ) ,
couteu, c o u t i l (Languedoc,
Provence), cutseu, coteu Caractères : couteau silique : 20-30 cm
( N i c e ) , manico d i c o l t e l l o
[Corse), Les s o l é n i d é s q u ' i l s s o i e n t
d r o i t s ou c o u r b e s , que ce Répartition :
s o i t e n mer du N o r d , en
Noms FAO : Manche, en A t l a n t i q u e ou en Le c o u t e a u a r q u é s ' é t e n d a n t
Méditerranée sont appelés de l a Norvège à l a p é n i n s u l e
Français : couteau droit dans l e p a t o i s ou l a langue I b é r i q u e e s t p r é s e n t dans de
d'Europe (Solen marginatus), du p a y s , manche de c o u t e a u n o m b r e u x e n d r o i t s de n o s
c o u t e a u - s a b r e (Ensis ensis), ou t o u t au m o i n s c o u t e a u , c ô t e s de l a mer du Nord, de
couteau s i l i q u e (Ensis nom é v o c a t e u r de l e u r forme. la Manche e t de 1'At-
siliqua). L e u r s c o q u i l l e s s o n t en lantique.
Anglais : grooved razor effet t r è s é t r o i t e s et a l -
s h e l l (Soie/7 marginatus) , longées. E l l e s sont réunies Le c o u t e a u d r o i t d'Europe se
pod r a z o r s h e l l (Ensis p a r un l i g a m e n t e x t e r n e t r o u v e en mer B a l t i q u e , en
ensis), sword r a z o r s h e l l s i t u é sur l e u r bord an- mer du Nord ( a u sud de l a
(Ensis siliqua). t é r o d o r s a l où s e t r o u v e n t N o r v è g e ) , en Manche, en At-
Espagnol : longueiroû (Solen é g a l e m e n t l e s c r o c h e t s non lantique-est jusqu'au
marginatus), navaja (Ensis v i s i b l e s extérieurement. S é n é g a l , en M é d i t e r r a n é e e t
ensis), muergo (Ensis en Mer Noire,
si 1iqua). Le c o u t e a u d r o i t d ' E u r o p e
est c a r a c t é r i s é par la pré- Le couteau sabre e s t s i g n a l é
sence p r è s du bord a n t é r i e u r é g a l e m e n t de l a mer B a l -
N O B S européens : de l a c o q u i l l e d ' u n e d é - t i q u e , de l a mer du Nord au
pression externe trans- sud de l a N o r v è g e , en
Allemand : O r g e l p f e i f f e v e r s a l e , a b s e n t e sur les Manche, en A t l a n t i q u e - e s t
(Solen marginatus), Mes- t r o i s autres espèces. j u s q u ' a u sud du Maroc, e t en
s e r s c h e i d e (Ensis ensis). Méditerranée,
A n g l a i s : razor s h e l l (Solen Le c o u t e a u s a b r e s e d i s -
marginatus), sabre razor t i n g u e des a u t r e s par ses Le c o u t e a u s i l i q u e est
(Ensis ensis). bords d o r s a l e t v e n t r a l n e t - p r é s e n t en mer B a l t i q u e , en
Danois : knivmusling. t e m e n t a r q u é s e t son b o r d mer du Nord au s u d de la
E s p a g n o l : (E, ensis) : a n t é r i e u r a r r o n d i . Seul l e N o r v è g e , en Manche, en At-
navaja ( c a s t i l l a n ) , n a v a l l a b o r d v e n t r a l du c o u t e a u l a n t i q u e j u s q u ' a u sud du
[catalan, galicien), datil arqué e s t légèrement c o u r b e . Maroc e t en Méditerranée.
o k e r r a ( b a s q u e ) ; (E. sili- I l e s t r e c t i l i g n e chez l e
qua) : muergo ( c a s t i l l a n ) , couteau s i l i q u e . I l s v i v e n t dans l ' é t a g e in-
longueiron ( g a l i c i e n ) , d a t i l fralittoral,
handia (basque). T a i l l e s maximales :
Grec : s o l i n e s . couteau arqué : 24 cm
I r l a n d a i s : s c i an m h a r a , couteau d r o i t d'Europe Biologie :
muirscionn (Gaélique), 17 cm
I t a l i e n : manego de c o u t e l o ,
couteau sabre : 17,5 cm Le c o u t e a u a r q u é v i t d a n s
manico di c o l t e l l o , capa da
couteau s i l i q u e : 32 cm l e s fonds sableux e t vaseux,
deo, c a n n u l i c h i a .
e n f o n c é p r è s de l a s u r f a c e
Néerlandais : scheerme.
T a i l l e s communes : a v e c un c o u r t siphon,
P o r t u g a i s : { E, ensis) :
couteau arqué : 15-20 cm P a r f o i s , cependant, i l s ' e n -
l o n g u e i r â o - c u r v o ; (E,
couteau d r o i t d'Europe : fonce p l u s profondément,
siliqua) : longueirào-
9-11 cm pouvant a t t e i n d r e 1 m sous
direito
couteau sabre : 7-10 cm l a s u r f a c e . Ce mouvement
s ' e f f e c t u e g r â c e à son pied dans l e s d é t r i t i q u e s c o q u i l - Le c o u t e a u s i l i q u e vit
qui peut s ' é t e n d r e l o i n hors l i e r s f i n s ou g r o s s i e r s , j u s q u ' à des profondeurs
de la c o q u i l l e et se r é t r a c - d e p u i s l e b a s de l a z o n e maximales de 35 m.
ter brusquement, projetant i n t e r t i d a l e j u s q u ' à des
l a c o q u i l l e en p r o f o n d e u r . profondeurs de 35 m.
Ce p r o c e s s u s e s t f a c i l i t é Pêche :
par un j e t d ' e a u é j e c t é par Le couteau sabre v i t enfoncé
l e s siphons. dans l e s a b l e f i n e t p a r f o i s Les c o u t e a u x s o n t l e p l u s
s i l t e u x , depuis le bas de l a s o u v e n t p é c h é s à l a main à
C ' e s t une e s p è c e comestible zone i n t e r t i d a l e , j u s q u ' à l ' a i d e de b ê c h e ou de c r o -
r e c h e r c h é e . On l a rencontre q u e l q u e s m è t r e s de p r o f o n - chets. I l s figurent égale-
dans l e s fonds de sable fin deur. ment dans l e s captures
ou g r o s s i e r e t également a c c e s s o i r e s des pêches a r t i -
s a n a l e s à la drague,

extérieur valve droite

_ couteau arque _
T E L L I N E S
par Jean Duclerc
8c J e a n - C l a u d e Quéro
• TEX.X-INE A P L A T I E
Tellina planata Linné, 1758

Q TELJL.INE ONYX
Tellina albicans Gmelin, 1791

• T E ILL I N E POURPRE t?
^ ^ 50-
Tellina incarnata Linné, 1758

O TEX.1.INE DELICATE
Tellina tenuis Da C o s t a , 1778
[
• XELJLINE OPAI.E
Tellina fabula Gronovius, 1781 Y \ ZO'N
0' 2Q"E
( S i : i 1 1 iVi

Classe : B i v a l v e s ou L a - NOBS f r a n ç a i s r é g i o n a u x : (T. albicans), t e l l i n e pour-


mellibranches. p r e (T. incarnata).
Ordre : Eulamellibranch.es. MANCHE : d o u c e r o n ( d e S t Anglais : flat t e l l i n (T.
Famille : T e l l i n i d é s , Léonard à Champeaux, Nor- planata), glossy t e l l i n (T.
mandie ) , albicans), f l e s h y t e l l i n ( T.
incarnata) ,
• Autre dénomination de Espagnol : t e l i n a p l a n a (T.
vente admise Noms FAO : planata), telina brillante
telline. (T. albicans), telina encar-
Français : telline aplatie nada (T. incarnata).
[ T, planata), t e l l i n e onyx
Caractères : t e l l i n e pourpre : 3-4 cm sableuse s u p e r f i c i e l l e , e l l e
ne d é p a s s e pas l e s fonds de
Coquillages à valves plus 6 m ; e l l e n'a pas
l a r g e s que h a u t e s , t r è s Répartition : d ' e x i g e n c e s s t r i c t e s en
comprimées l a t é r a l e m e n t e t à m a t i è r e de s a l i n i t é des eaux
charnières présentant 2 La t e l l i n e a p l a t i e e s t p r é - et s u p p o r t e une l é g è r e
d e n t s c a r d i n a l e s sur chacune s e n t e en A t l a n t i q u e - e s t du d e s s a l u r e . Sa p l u s g r a n d e
d e s c o q u i l l e s . Le b o r d sud du P o r t u g a l au sud du abondance c o r r e s p o n d à des
p o s t é r i e u r de l a face Maroc e t en Méditerranée. m i l i e u x r i c h e s en
interne présente ventra- nourriture.
lement p r è s de l ' o r i g i n e du La t e l l i n e onyx se t r o u v e en
s i p h o n p a l l é a l d e u x em- A t l a n t i q u e - e s t seulement en La t e l l i n e o p a l e s u c c è d e à
p r e i n t e s i s o l é e s où s ' a t - b a i e de Cadix e t en Méditer- l a p r é c é d e n t e q u a n d on
tachent les muscles cruci- ranée. s ' é l o i g n e du r i v a g e . C ' e s t
formes. l ' h ô t e d e s s a b l e s f i n s par
La t e l l i n e p o u r p r e est 5 m de p r o f o n d e u r . E l l e ne
La t e l l i n e o n y x , de forme connue en A t l a n t i q u e - e s t des d é p a s s e p a s l e s f o n d s de
o v a l e a l l o n g é e , a son bord c ô t e s sud de l'Espagne 20 m. Ce mollusque e s t comme
p o s t é r i e u r régulièrement ar- j u s q u ' a u sud du Maroc e t en l e p r é c é d e n t de p e t i t e
rondi . Méditerranée. t a i l l e , généralement infé-
r i e u r e à 12 mm. Sa v i e ne
La t e l l i n e pourpre, de forme La t e l l i n e d é l i c a t e e s t dépasse pas 4 années.
o v a l e a l l o n g é e , a son bord comme en A t l a n t i q u e - e s t de
p o s t é r i e u r en p o i n t e aigiie. l a N o r v è g e au Maroc e t en
Méditerranée, Alimentation :
La t e l l i n e a p l a t i e , de forme
o v a l e a l l o n g é e , a son bord La t e l l i n e o p a l e e s t comme Les t e l l i n e s s o n t des
p o s t é r i e u r en p o i n t e émous- en B a l t i q u e et dans m a n g e u r s de d é t r i t u s b e n -
sée. 1 ' At 1 a n t i q u e - e s t d e l a t h i q u e s , e l l e s n ' o n t pas la
Norvège à l ' E s p a g n e . p o s s i b i l i t é d ' u t i l i s e r les
La t e l l i n e d é l i c a t e , a sa m a t i è r e s en suspension.
c o q u i l l e b l a n c h e , j a u n e ou La t e l l i n e a p l a t i e e t l a
rosée, à peine plus large t e l l i n e onyx ne v i v e n t que
que h a u t e . dans l a zone c ô t i è r e , la Reproduction e t croissance :
t e l l i n e pourpre peut d e s -
La t e l l i n e o p a l e a u n e cendre j u s q u ' à 60 m de p r o - La p é r i o d e de r e p r o d u c t i o n
coquille blanche très a l - fondeur. de l a t e l l i n e d é l i c a t e s e
l o n g é e , la valve d r o i t e s i t u e pendant la b e l l e
p r é s e n t a n t de f o r t e s c ô t e s . s a i s o n , a v e c deux p i c s au
Biologie : printemps e t en automne.
Tailles maximales :
telline a p l a t i e : 7 cm La t e l l i n e a p l a t i e v i t p l u s Le t a u x de c r o i s s a n c e au
telline onyx : 5 cm profondément enfouie que l e s c o u r s de l a p r e m i è r e année
telline pourpre : 4,5 cm a u t r e s t e l l i n e s , pour échap- de v i e e s t deux f o i s p l u s
telline d é l i c a t e : 3 cm p e r a u x p r é d a t e u r s . Sa i m p o r t a n t en M é d i t e r r a n é e
telline opale : 2,3 cm longévité est supérieure à 5 q u ' e n A t l a n t i q u e . La d u r é e
années. de v i e ne s e m b l e pas
T a i l l e s communes : d é p a s s e r deux ans en
t e l l i n e a p l a t i e : 5-6 cm La t e l l i n e d é l i c a t e est M é d i t e r r a n é e . Dans d ' a u t r e s
t e l l i n e onyx 3,5-4,5 cm localisée à une bande
s e c t e u r s maritimes on compte 16 à 18 mm s o n t i n f é r i e u r e s Les t e l l i n e s font p a r t i e des
de 5 à 8 c l a s s e s d ' â g e , à c e l l e s o b s e r v é e s en c a p t u r e s a c c e s s o i r e s de pê-
Atlantique. ches a r t i s a n a l e s à l a d r a -
Les t a i l l e s maximales gue.
r e l e v é e s en M é d i t e r r a n é e , de
Pêche :
F L I O N S
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro

• ELION A P L A T I
Donax variegatus (Gmelin, 1791)

D F3L.ION GRACIEUX
Donax venust.vs P o l i , 1795

A FLION S E M I S T R I E
Donax semistriatus P o l i , 1795

O F L I O N TRONQUE
Donax trunculus Linné, 1758

• FLION DES CANARDS


Donax vittatus (Da Costa, 17 78)

Classe : B i v a l v e s ou La- B Autres dénominations de Noms français régionaux :


mellibranches . vente admises :
Ordre : Eulamellibranches. f l i o n , h a r i c o t de mer. MANCHE : h a r i c o t de mer
Famille : Donacidés. (Boulogne), fléon, fliot
(Normandie), o l i v e , p a l o u r d e
( c ô t e s d'Armor).
ATLANTIQUE : o l i v e Caractères : Répartition :
(Charente-Maritime, Arca-
chon, Bayonne) , l a g a g n o n C o q u i l l e s o l i d e peu bombée Le f l i o n a p l a t i e s t p r é s e n t
(Arcachon), cadelucha en f o r m e de t r i a n g l e i n é - s u r t o u t e s nos c ô t e s mais
(Bayonne), galement a l l o n g é , l a p a r t i e rarement en abondance.
p o s t é r i e u r e é t a n t bien plus
MEDITERRANEE : t e n i l l e , t a - courte. Le f l i o n g r a c i e u x v i t en
n i l l e , t r u i l l e (Languedoc). A t l a n t i q u e s u r l e s c ô t e s du
Le f l i o n tronqué a une a r ê t e sud P o r t u g a l , du Maroc e t de
p o s t é r i e u r e sans s t r i e s f o r - l a M a u r i t a n i e ( j u s q u ' a u cap
NOBS PAO : tement m a r q u é e s . I l en e s t B l a n c ) , de t o u t l e b a s s i n
de même p o u r l e f l i o n g r a - m é d i t e r r a n é e n e t de l a mer
F r a n ç a i s : f l i o n a p l a t i (D. c i e u x . Ce d e r n i e r s e d i s - Noire o c c i d e n t a l e .
variegatus) ; flion gracieux t i n g u e t o u t e f o i s du f l i o n
(D. venustus) ; flion se- t r o n q u é p a r l ' a b s e n c e de Le f l i o n s e m i s t r i é n ' e s t
m i s t r i é (D. semistriatus) ; fines s t r i e s entrecroisées p r é s e n t chez nous q u ' e n Mé-
f l i o n t r o n q u é (D. trun- sur l a r é g i o n p o s t é r i e u r e de d i t e r r a n é e où i l s e t r o u v e
culus). sa c o q u i l l e , o r n e m e n t a t i o n également dans tout le
A n g l a i s : smooth donax (D. p r é s e n t e chez le flion b a s s i n a i n s i q u ' e n mer
variegatus) ; l o v e l y donax t r o n q u é ( s a u f au n i v e a u de N o i r e . En A t l a n t i q u e i l
( D . venustus) ; half- l'arête). n ' e x i s t e q u ' a u sud du P o r -
s t r i a t e d d o n a x (D. se- t u g a l e t au nord du Maroc.
mistriatus) ; t r u n c a t e donax Le f l i o n s e m i s t r i é a une
(D. trunculus). a r ê t e p o s t é r i e u r e pourvue de Le f l i o n t r o n q u é s e t r o u v e
Espagnol : c o q u i n a l i s a (D. f o r t e s s t r i e s au n i v e a u des l e l o n g de n o s c ô t e s a t -
variegatus) ; coquina de- s i l l o n s c o n c e n t r i q u e s . I l en l a n t i q u e s (où on l e t r o u v e
l i c i o s a (D. venustus) ; tel- e s t de même p o u r l e f l i o n j u s q u ' a u S é n é g a l ) e t mé-
l e r i n a (D. semistriatus) ; a p l a t i . Cette dernière d i t e r r a n é e n n e s (où i l e s t
coquina (D. trunculus). e s p è c e se d i s t i n g u e des p r é s e n t dans t o u t l e b a s s i n
t r o i s a u t r e s par l'absence a i n s i qu'en mer N o i r e ) .
de c r é n e l u r e s s u r son bord
Nous européens : interne, Le f l i o n d e s c a n a r d s n ' e s t
p r é s e n t que s u r l e s c ô t e s
Allemand : Stumpfmuschel. T a i l l e s maximales : a t l a n t i q u e s où on l e t r o u v e
Anglais : wedge s h e l l . flion a p l a t i : 3,8 cm j u s q u ' e n Norvège.
Espagnol : (D. s e m i s t r i a t u s ) flion gracieux : 4 cm
: tellerina (castillan), f l i o n des canards : 4 cm
t e l l a r i n a ( c a t a l a n ) , cadela flion semistrié : 3,5 cm Biologie :
( g a l i c i e n ) , kadeluxa (bas- f l i o n tronqué : 5 cm
q u e ) ; (D. trunculus) : Le f l i o n a p l a t i e s t u n e
coquina ( c a s t i l l a n , g a l i - T a i l l e commune : espèce des s a b l e s g r o s s i e r s ,
cien), t e l l a r i n a (catalan), flion a p l a t i 2-3 cm v o i r e de p e t i t s g r a v i e r s des
kadeluxa (basque). flion gracieux : 2-3 cm f o n d s à f o r t c o u r a n t de
Grec : k o h i l i . flion semistrié : 2-3 cm l'étage infralittoral.
Italien : calcinello, f l i o n des canards : 2-3 cm
f a s i o l a , tonninola, caz- f l i o n tronqué : 2 , 5 - 3 , 5 cm Les f i i o n s g r a c i e u x , s e -
zonello. m i s t r i é et tronqué vivent
P o r t u g a i s : (D. trunculus) dans l e s s a b l e s fins et
cadelinha. p r o p r e s de l ' é t a g e in-
f r a l i t t o r a l de 0 à 15 m de
p r o f o n d e u r pour le f l i o n p r o f o n d e u r ( A l g é r i e ) , mais Le f l i o n d e s c a n a r d s s e
t r o n q u é , de 0 à 10 m pour l e i l se c a n t o n n e en f a i t dans trouve depuis la p a r t i e
f l i o n s e m i s t r i é . Le f l i o n les sédiments s u p e r f i c i e l s basse des p l a g e s j u s q u ' à 20
aplati recherche plutôt les dont l a t a i l l e moyenne des m d e p r o f o n d e u r a v e c une
s a b l e s g r o s s i e r s des s e c - g r a i n s e s t comprise e n t r e abondance maximale vers
t e u r s où i l y a du c o u r a n t . 500 e t 250 m i c r o n s s u r t o u t moins 5 m,
dans l e s b a n c s qui se
Le f l i o n s e m i s t r i é a d e s d é p l a c e n t . Les p l u s j e u n e s La d u r é e d e v i e d e c e s
e x i g e n c e s écologiques s t r i c - individus a p p a r a i s s e n t vers e s p è c e s e s t de 1 à 2 a n s . La
t e s du point de vue g r a n u l o - l e h a u t de l a p l a g e , l e s r e p r o d u c t i o n a l i e u en é t é .
m é t r i e . Dans l e s hauts p l u s g r a n d s au n i v e a u d e s
n i v e a u x , quand l a t a i l l e des b a s s e s eaux. Les p o p u l a t i o n s
grains devient plus élevée, de f l i o n t r o n q u é sont Pêche :
i l e s t remplacé par l e f l i o n c o m p o s é e s de p l u s de 5
t r o n q u é , que l ' o n ne t r o u v e c l a s s e s d ' â g e . La c r o i s s a n c e Les fiions sont l'objet de
que dans ces s a b l e s . a l i e u e s s e n t i e l l e m e n t de pêches artisanales et de pê-
mars à o c t o b r e . ches d'amateurs à la main.
Le f l i o n t r o n q u é se r e n -
contre jusqu'à 7 m de
LAVIGNON POIVRE
par Jean Duclerc
& J e a n - C l a u d e Quéro
Scrobicularia plana (da C o s t a , 1778)

Classe : B i v a l v e s ou L a - Nous FAO : Caractères :


me 1 1 i b r a n c h e s .
Ordre : Eulamellibranches, Français : lavignon poivré. Le lavignon poivré est un
Famille : S c r o b i c u l a r i i d é s . Anglais : peppery furrow. bivalve à c o q u i l l e s minces à
Espagnol : almeja de perro. peu p r è s é g a l e m e n t dé-
v e l o p p é e s , d e forme o v a l e un
1 Autre dénomination de peu p l u s l a r g e que h a u t e ,
vente admise : Noas européens : c o m p r i m é e s l a t é r a l e m e n t . La
lavignon. c h a r n i è r e e s t r é d u i t e à une
Allemand : 0 t t e r m u s c h e 1 , seule dent cardinale à la
Pfeffermuschel. v a l v e gauche e t à deux d e n t s
NOMS f r a n ç a i s régionaux : Anglais : hens, furrow cardinales à la valve
shell. d r o i t e . Le l i g a m e n t i n t e r n e
MANCHE palourde plate E s p a g n o l : a l m e j a de p e r r o est bien développé.
(Normandie ) , l c a s t i l l a n ) , cloïsa plana
( c a t a l a n ) , cadela (gali- T a i l l e maximale :
ATLANTIQUE : l a v a g n o n cien), t x i r l a zapala (bas- 6 , 5 cm
ICharente-Maritime ) , pa- que) .
lourde (Arcachon) . I t a l i e n : locca peperina, T a i l l e commune :
cappazolo s o t t i l e . 4 à 5 cm
Néerlandais : slykgaper.
P o r t u g a i s : lambujinha.
Répartition : Biologie : Pêche :

Ce c o q u i l l a g e e s t p r é s e n t en C ' e s t une e s p è c e l i t t o r a l e E l l e f a i t l ' o b j e t d ' u n e pê-


mer B a l t i q u e , en mer du Nord qui v i t enfoncée dans le che a r t i s a n a l e ou d ' a m a t e u r s
le long des c ô t e s nor- sédiment e n t r e 0 et 10 cm en au r â t e a u ou à la main.
végiennes e t p l u s au s u d , en é t é , 4 e t 21 cm en h i v e r ,
M a n c h e , en Atlantique E l l e peut é t e n d r e son siphon
j u s q u ' a u Sénégal et dans i n h a l a n t à l a s u r f a c e du
tout le bassin m é - s é d i m e n t j u s q u ' à 8 cm hors
diterranéen. d e s o n t r o u . En c a s d e
d e s t r u c t i o n par prédation,
le siphon peut se r é g é n é r e r .

Les l a v i g n o n s sont des


m a n g e u r s de détritus
benthiques.

La p o n t e i n t e r v i e n t e n t r e
j u i n e t s e p t e m b r e quand l a
t e m p é r a t u r e du s é d i m e n t se
s i t u e e n t r e 15 e t 17 C.
MONTRE FAUVE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Dosinia exoleta (Linné, 1758)

Classe : B i v a l v e s ou La- Noms FAO : s u b c i r c u l a i r e s et a p l a t i e s ,


mellibranches. p r é s e n t a n t e x t é r i e u r e m e n t de
Ordre : Eulamellibranches. F r a n ç a i s : montre r a d i é e . t r è s nombreuses s t r i e s con-
Famille : Vénéridés. Anglais : mature d o s i n i a , c e n t r i q u e s t r è s marquées.
Espagnol : r e l o j . Les b o r d s i n t e r n e s s o n t
l i s s e s . La c h a r n i è r e , o u t r e
• Autres dénominations de 3 dents cardinales, possède,
vente admises : Noas européens : uniquement sur la valve
montre, d o s i n i e . gauche, une dent l a t é r a l e en
Espagnol : r e l o j ( c a s t i l - forme de t u b e r c u l e ,
l a n ) , moelo ( c a t a l a n ) , r e l o
Noas f r a n ç a i s régionaux : ( g a l i c i e n ) , doxinia (bas- T a i l l e maximale :
que) , 6 cm
HANCHE : p r a i r e , p a l o u r d e , Grec : a c h i v a d i s t a .
p a l o u r d e p l a t e (Normandie, I t a l i e n : cappa o b l i a t a , ca- T a i l l e commune :
c ô t e s d ' A r m o r ) , mounchou casangue. 3 , 5 - 4 , 5 cm
lFinistère).

ATLANTIQUE : mounchou Caractères : Répartition :


(Finistère), praire plate
(Royan), coque p l a t e , La m o n t r e f a u v e e s t un Ce c o q u i l l a g e s e t r o u v e en
bivalve à coquilles s o l i d e s , Atlantique-est, de l a
Norvège au golfe de Guinée Biologie : Pêche :
et dans tout le bassin mé-
diterranéen. MOEURS : la montre fauve v i t La montre fauve f a i t p a r t i e
enfoncée a s s e z profondément des c a p t u r e s a c c e s s o i r e s de
dans l e s g r a v i e r s c o q u i l - la pêche a r t i s a n a l e à la
l i e r s ou v a s e u x , d e p u i s l e drague ou au r â t e a u ,
bas de l a zone i n t e r t i d a l e
j u s q u ' à e n v i r o n 70 m de
profondeur.
PALOURDE BLEUE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Venerupis pullastra (Montagu, 1803)

intérieur valve gauche xtérieur valve droite

Classe : B i v a l v e s ou La- (Agde), a r s é l i ( S è t e ) , clo- Irlandais : kullyak


mellibranches. visse. (Gaélique).
Ordre : Eulamellibranch.es. Italien : kukuigghie
Famille : Vénéridés, ( T a r e n t e ) , sammachie,
Noms FAO : P o r t u g a i s : ameijoa-macha.

• Autre dénomination de Français : palourde bleue


vente admise : (de M é d i t e r r a n é e ) . Caractères :
palourde p o u l e t t e . Anglais : pullet carpet
shell. La p a l o u r d e b l e u e p o s s è d e
Espagnol : almeja babosa. deux c o q u i l l e s également d é -
Noms français régionaux : veloppées, solides, plus
l a r g e s que h a u t e s , à forme
MANCHE : coque bleue Noms européens : r a p p e l a n t un parallélogramme
( N o r m a n d i e ) , coque de v a s e p l u s ou m o i n s a r r o n d i s u r
i B a r f l e u r ) , coque d ' h e r b i e r , Anglais : pullet carpet ses a n g l e s . Extérieurement
coque franche (Agon). shell. la c o q u i l l e p r é s e n t e de nom-
Espagnol : almeja babosa breuses s t r i e s concentriques
ATLANTIQUE clovisse, [castillan), cloïssa babosa et r a y o n n a n t e s qui s ' e n -
( c a t a l a n ) , ameixa babosa trecroisent. Le s i n u s
MEDITERRANEE : arcelli (galicien), txirla lingir- p a l l é a l largement arrondi
(Port-Vendres), traon datsua (basque). est t r è s développé, at-
t e i g n a n t ou d é p a s s a n t l a N o r d , en M a n c h e , en A t - r o c h e r s ou dans d e s c o q u i l -
l i g n e médiane des v a l v e s . Sa l a n t i q u e - e s t de l a Norvège les mortes depuis le milieu
branche v e n t r a l e n'est au Maroc et en Méditerranée. de l a z o n e de b a l a n c e m e n t
s é p a r é e de l a l i g n e p a l l é a l e des marais j u s q u ' à 35 m.
q u e p a r un e s p a c e très E l l e v i t l e long d e s c ô t e s
é t r o i t presque nul pos- du n i v e a u des basses mers de Elle est généralement a t -
térieurement . marées à c o e f f i c i e n t moyen t a c h é e par un byssus s u r des
j u s q u ' à une p r o f o n d e u r de objets solides.
T a i l l e maximale : 35-40 m.
5 cm
Pêche :
T a i l l e commune : Biologie :
3-4 cm T r è s r e c h e r c h é e comme l a
MOEURS : l a p a l o u r d e b l e u e palourde c r o i s é e d'Europe
v i t e n f o n c é e de 2 , 5 à 5 cm avec l a q u e l l e e l l e p e u t se
Répartition : dans l e s é d i m e n t , de p r é f é - t r o u v e r , la palourde bleue
rence s a b l e dur, s a b l e c a i l - e s t l ' o b j e t de pêches à pied
La p a l o u r d e b l e u e se t r o u v e l o u t e u x , g r a v i e r v a s e u x ou à m a r é e b a s s e , en p l o n g é e
en mer B a l t i q u e , en mer du s a b l e v a s e u x au p i e d d e s s o u s - m a r i n e , e t en b a t e a u à
l ' a i d e de d r a g u e s .
PALOUBDE JAUNE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Venerupis aurea (Graelin, 1791)

Classe : B i v a l v e s ou La- Noas FAO : Catractères :


mellibranches.
Ordre : Eulamellibranches, Français : palourde jaune, La p a l o u r d e j a u n e p o s s è d e
Famille : Vénéridés. Anglais : golden carpet deux c o q u i l l e s également d é -
shell. v e l o p p é e s de forme o v a l e ,
Espagnol : almeja dorada. p l u s l a r g e s que h a u t e s ,
• Autre dénomination de Elles sont ornées ex-
vente admise : t é r i e u r e m e n t de s t r i e s con-
clovisse, Noas européens : c e n t r i q u e s b i e n marquées e t
de f i n e s . s t r i e s r a y o n n a n t e s
Espagnol : almeja dorada m o i n s v i s i b l e s , Le s i n u s
Noms f r a n ç a i s régionaux : (castillan), margarida p a l l é a i e s t développé, sans
( c a t a l a n ) , bicuda ( g a l i - a t t e i n d r e toutefois la ligne
HANCHE : c l o v i s s e jaune. c i e n ) , u r r e - t x i r l a (basque), médiane des v a l v e s . L ' e x -
Grec : achivâda, t é r i e u r de la c o q u i l l e b l a n -
ATLANTIQUE : c l o v i s s e jaune, I t a l i e n : sammachie, r a - châtre est généralement
marje, c o l o r é de j a u n e d'or,
MEDITERRANEE : c l o v i s s e , P o r t u g a i s : ameijoa-bicuda. p a r f o i s d ' o r a n g é ou d e
arcelli, courreire. violine,

T a i l l e maximale :
5 cm
Taille commune : Elle v i t l e long des c ô t e s l a g u n e s c ô t i è r e s . Les s e x e s
3-4 cm d e p u i s l e n i v e a u moyen des s o n t s é p a r é s . La p o n t e en
b a s s e s mers j u s q u ' à 35-40 m M é d i t e r r a n é e a l i e u en j u i n
de profondeur. et j u i l l e t .
Répartition :

E l l e s e t r o u v e en mer du Biologie : Pêches :


Nord, en M a n c h e , en
A t l a n t i q u e - e s t de l a Norvège La p a l o u r d e jaune v i t enfon- Elle est l'objet d'une pèche
à l a M a u r i t a n i e , en Mé- cée dans l e s s é d i m e n t s meu- artisanale ou d'amateurs à
d i t e r r a n é e , en mer N o i r e , en b l e s s a b l o - v a s e u x ou vaseux pied à marée basse et en ba-
mer d'Azov a i n s i que dans l e e n t r e l e s n i v e a u x de b a s s e - teau à l'aide d'une drague.
nord de l a mer Rouge où e l l e mer de m o r t e s - e a u x e t de
a i m m i g r é p a r l e c a n a l de v i v e s - e a u x e t l e long d e s
Suez,
PETITES PRAIRES
par Patrick Berthou
• PRAIRE CHAMBRIERE
Circomphalus casina (Linné, 1758)

• PRAIRE AFRICAINE
Circomphalus rosalina (Rang, 1334)

Classe : Bivalves ou La- Caractères : Répartition :


mellibranches .
Ordre : Eulamellibranches. Coquillages à valves symé- La praire chambrière est
Famille : Vénéridés. triques, épaisses et bombées présente en mer du Nord, en
présentant extérieurement de Manche, en Atlantique-est du
nombreuses stries lamel- sud de la Norvège au golfe
I Autre dénomination de laires concentriques mais de Guinée, et en Méditer-
vente admise : pas de tubercules verruqueux ranée.
praire. comme chez la praire
commune. La praire africaine se
trouve de la Mauritanie à la
Noos FAO : Guinée, où elle est
Taille maximale : localement très commune.
Français : venus chambrière praire chambrière : 5 cm
( C. casina ) praire africaine La praire chambrière vit sur
Anglais : chamber venus ( C. le plateau continental entre
casina). Taille commune : 5 et 180 m de profondeur,
Espagnol : almeja casera ( C. 3-4 cm
casina ) . La praire africaine se
trouve sur le plateau
continental.
Biologie : La praire africaine vit an (20 mm) ne semblent pas
enfoncée dans les sédiments 1'être.
La praire chambrière vit grossiers. Sa croissance est
enfouie dans les sables très rapide les quatre Pêches :
grossiers, coquilliers, plus premières années, puis se
ou moins envasés. La stabilise ensuite. La La praire chambrière est
croissance de l'espèce est longévité de l'espèce semble l'objet de captures très
lente et varie selon la être de 9 ans, la longueur limitées à la drague,
nature du sédiment et la maximale observée étant constituant alors une prise
profondeur où elle vit. alors de 57 mm. La ponte est accessoire pour les
Ainsi sur des fonds de 100 m étalée sur une longue pêcheurs.
un individu de 40 mm de période mais elle est plus
longueur est âgé de 10 à 15 intense d'octobre à La praire africaine ne
ans. La longévité de décembre. Les individus de 2 semble pas être réellement
l'espèce apparaît supérieure ans (30 mm) sont tous pèchée. Elle pourrait
à 20 ans. matures, alors que ceux d'un pourtant faire l'objet d'une
exploitation intéressante.
V E R N I S FAUVE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Callista chione (Linné, 1758)

Classe : B i v a l v e s ou La- palourde (Charente- l a n ) , ameixon ( g a l i c i e n ) ,


mellibranches. Maritime), pucelage (Royan). t x i r l a a r r e gorriska (bas-
Ordre : Eulamellibranches. que) .
Famille : Vénéridés. MEDITERRANEE : c a o u q u i l l o Grec : megali achivada.
liso (Provence), preiré I t a l i e n : cocciola fasulara,
(Nice). fasularè.
• Autre dénomination de P o r t u g a i s : clame dura.
vente admise :
vernis Noas PAO :
Caractères :
Français : v e r n i s fauve.
NOBS f r a n ç a i s régionaux : Anglais : smooth c a l l i s t a , Le v e r n i s fauve e s t un grand
Espagnol : almejôn. bivalve ovale, plus large
MANCHE : g r a n d e c o q u e , que h a u t . Sa s u r f a c e e x t e r n e
coque, f i a t (Normandie), b r i l l e comme s i e l l e é t a i t
coque rouge ( c ô t e s d'Armor), Noas européens : r e c o u v e r t e de v e r n i s . Les
p a l o u r d e r o u g e , g r a n d e pa- bords i n t e r n e s s o n t l i s s e s .
lourde ( F i n i s t è r e ) . Allemand : b r a u n e Venus- La c h a r n i è r e p r é s e n t e o u t r e
muschel, Hurenmuschel. t r o i s d e n t s c a r d i n a l e s , des
ATLANTIQUE : palourde rouge, Anglais : cocks, cram, dents l a t é r a l e s a n t é r i e u r e s
grande p a l o u r d e ( B r e t a g n e ) , Espagnol : a l m e j ô n ( c a s t i l - bien développées.
p e l o t e (Le C r o i s i c ) , grosse lan), petxina lluenta (cata-
Taille maximale : Biologie : Pêche :
11 cm
Taille commune Le v e r n i s fauve v i t f a i b l e - Le v e r n i s fauve e s t l ' o b j e t
6-8 cm ment enfoncé dans l e s s a b l e s de p è c h e a r t i s a n a l e à l a
propres, depuis le rivage d r a g u e ou a u r â t e a u e t
j u s q u ' à 150 m de fond. également en Méditerranée en
Répartition : plongée sous-marine.
I l peut a t t e i n d r e 110 mm de
Ce c o q u i l l a g e e s t connu en long, 48 mm d ' é p a i s s e u r , 85
A t l a n t i q u e - e s t des î l e s B r i - mm de l a r g e . I l e s t p a r t i c u -
t a n n i q u e s , au sud du Maroc l i è r e m e n t a b o n d a n t dans l e s
et dans p r e s q u e t o u t le s e c t e u r s où l e s a b l e e s t
b a s s i n méditerranéen. r e c o u v e r t d ' u n e c o u c h e de
fin sédiment organique.
L o r s q u ' i l e s t e n f o n c é dans
le s a b l e , l e s s i p h o n s sont
largement é t a l é s à l ' e x t é -
r i e u r . I l s e n o u r r i t de
p l a n c t o n de p e t i t e t a i l l e .
En c a s de p e r t u r b a t i o n , i l
r é t r a c t e brusquement ses
siphons.

En M é d i t e r r a n é e l a p o n t e a
lieu en a v r i l - m a i .
MYES
par Jean Duclerc
81 Jean-Claude Quéro

- MYE DBS SABLES


Mya arenaria Linné, 1758

- MYE TRONQUEE
Mya truncata Linné, 1758

Classe : B i v a l v e s ou La- HANCHE : (M. arenaria) : Noas FAO (M,arenaria) :


mellibranches. c l a n q u e , c l o v i s s e (Norman-
Ordre : Eulamellibrancb.es. d i e ) , b e r l u (St B r i e u c ) , Français : mye des s a b l e s .
Famille : Myidés. pisseuse (Morlaix). Anglais : sand gaper.
{M. truncata) : p e t i t e clan- Espagnol : l e i t o ama.
que (Normandie),
• Autre dénomination de
vente admise : ATLANTIQUE : (M. arenaria) : Noas européens :
mye. kouillou-seurezed, staoterez
( B r e s t ) , v i s e en l ' a i r , Allemand : Sandmuschel,
beudja, bedjar, calmars Klaffmuschel.
Noras f r a n ç a i s régionaux : ( M o r b i h a n ) , b e c de j a r A n g l a i s : (M. arenaria) :
(Morbihan, Charente- sand g a p e r , soft-shelled
•1ER DU NORD ( V. truncata) Maritime) , patagot clam.
palourde, (Charente-Maritime), betja {M. truncata) : blunt gaper.
( Charente-Maritime, D a n o i s : (M. arenaria) :
Gironde), clanque (Gironde). sandmusling,
I r l a n d a i s : (M. arenaria) : Répartition : E l l e v i t g é n é r a l e m e n t dans
c o l l i a c , sugar loon les p a r t i e s b a s s e s des
(Gaélique;. La mye d e s s a b l e s e s t p r é - plages et des e s t u a i r e s .
N é e r l a n d a i s : (M. are- sente dans le Pacifique
naria) : strandgape, piep nord, en mer Blanche, en mer La m a t u r i t é s e x u e l l e e s t a t -
mossel, du Nord, en Manche, dans l e t e i n t e au b o u t d ' u n a n . La
(M. truncata) : afgeknotte n o r d - o u e s t e t l e n o r d - e s t de s a i s o n de r e p r o d u c t i o n s e
gaper. l ' A t l a n t i q u e j u s q u ' a u sud de s i t u e en é t é . Dans c e r t a i n s
P o r t u g a i s : (M. a r e n a r i a ) : l a p é n i n s u l e I b é r i q u e , en s e c t e u r s de l a c ô t e a m é r i -
clame-da-areia. Adriatique e t en mer Noire. c a i n e on o b s e r v e une double
saison de ponte.
La mye t r o n q u é e s e t r o u v e
Caractères : également dans l e P a c i f i q u e La p r o d u c t i o n moyenne
nord, dans t o u t e l ' A r c t i q u e , d ' o v u l e s , pour une mye de 60
C o q u i l l a g e s b â i l l a n t p l u s ou dans l ' A t l a n t i q u e du n o r d - mm d u r a n t la s a i s o n de ponte
moins l a r g e m e n t vers o u e s t e t du nord-est e s t de 1 2 0 0 0 0 . A c e t t e
l ' a r r i è r e , à c o q u i l l e s plus j u s q u ' a u sud de l a p é n i n s u l e grande f é c o n d i t é répond une
l a r g e s que hautes e t à valve Ibérique. i m p o r t a n t e m o r t a l i t é pendant
d r o i t e p l u s bombée que l a la phase l a r v a i r e p é l a g i q u e ,
gauche. C e l l e - c i présente La mye d e s s a b l e s e t l a mye la métamorphose e t l e r e c r u -
une e x p a n s i o n i n t e r n e de la t r o n q u é e v i v e n t de l a c ô t e tement ,
c h a r n i è r e d é v e l o p p é e , le j u s q u ' à des profondeurs
c u i l l e r o n , s u r l e q u e l se d ' e n v i r o n 70 m. La d u r é e t o t a l e du c y c l e :
fixe l e ligament, vie p 1 a n c t o n i q u e , méta-
morphose et croissance
La mye d e s s a b l e s s e d i s - Biologie : j u s q u ' à 2 mm n é c e s s i t e 5
t i n g u e a i s é m e n t de l a mye semaines environ.
t r o n q u é e p a r son c o n t o u r La mye d e s s a b l e s p r é s e n t e
p o s t é r i e u r arrondi une c o q u i l l e f o r t e , a l -
( f o r t e m e n t t r o n q u é chez l o n g é e , o v a l e . La v a l v e Pêche :
l ' a u t r e e s p è c e comme l e d i t gauche e s t généralement p l u s
son nom), p e t i t e que l a d r o i t e . Les Dyes f o n t p a r t i e d e s
c a p t u r e s a c c e s s o i r e s des pè-
T a i l l e maximale : Elle v i t enfoncée jusqu'à ches a r t i s a n a l e s à l a d r a -
mye des s a b l e s : 15 cm 20 cm d a n s l e s a b l e e t l a gue.
mye tronquée : 7,5 cm vase, étendant ses longs
siphons bruns j u s q u ' à la
T a i l l e commune s u r f a c e du s é d i m e n t . En cas
mye des s a b l e s 8-10 cm de p e r t u r b a t i o n , e l l e r é -
mye tronquée 4- 6 cm tracte rapidement ses
s i p h o n s e t é m e t un j e t
d'eau.

vue dorsale valve gauche

inférieur valve gauche

charnière

•M
- mye des s a b l e s -

3 cm
PHOLADE COMMUNE
par Jean Duclerc
& Jean-Claude Quéro
Pholas dactylus Linné, 1758

intérieur valve gauche

extérieur valve droite

U cm

Classe : B i v a l v e s ou La- MEDITERRANEE datteri Portugais : taralhôes.


mellibranches. (Nice).
Ordre : Eulamellibranches.
Famille : Pholadidés. Caractères :
Noas FAO :
La p h o l a d e commune e s t un
I Autres dénominations de Français : pholade commune. bivalve à coquilles blan-
vente admises : Anglais : common piddock. ches, f r a g i l e s , également
pholade, a i l e d ' a n g e . Espagnol : almeja brava. d é v e l o p p é e s . E l l e s sont g l o -
buleuses et t r è s allongées
postérieurement. Elles b â i l -
Nons f r a n ç a i s régionaux : Noas européens : lent largement vers l'avant
et v e r s l ' a r r i è r e . Elles
MANCHE : d e r t e (Normandie), Allemand : B o r m u s c h e l , p r é s e n t e n t dorsalement t r o i s
taret (Saint-Halo), reli- Steinfingermuschel, minces p l a q u e s c a l c a i r e s a c -
g i e u s e , bonne soeur ( B r e s t ) , Anglais : common piddock. c e s s o i r e s , ce q u i d i s t i n g u e
Danois : boremusling. l a p h o l a d e commune d ' u n e
ATLANTIQUE : d a i 1 Espagnol : almeja brava, a u t r e e s p è c e f r é q u e n t e sur
( C h a r e n t e - M a r i t i m e , folado, nos c ô t e s , la pholade
Gironde), g i t e (Arcachon), Grec : achivada. b l a n c h e Barnea Candida
I t a l i e n : l a t t e r e é fango, ( L i n n é , 1758) qui ne possède
dattilo. qu'une seule plaque ac-
cessoire, Cette dernière Biologie : C ' e s t une e s p è c e l a r g e m e n t
p l u s p e t i t e a t t e i n t au p l u s d i s t r i b u é e de l a Norvège à
7,5 cm de long. M o l l u s q u e a l l o n g é en forme la Méditerranée a i n s i que l a
de d a t e , i l p e u t a t t e i n d r e Mer N o i r e , r e c h e r c h é e pour
Taille maximale : une longueur de 150 mm, pour ses q u a l i t é s organo-
15 à 15,5 cm une h a u t e u r d e 33 mm. Sa l e p t i q u e s . Une p a r t i c u l a r i t é
c o q u i l l e e s t ornée de s c u l p - de c e t t e espèce, l o r s q u ' e l l e
Taille commune : t u r e s de n e r v u r e s c o n c e n - e s t v i v a n t e , e s t sa p r o -
8 cm t r i q u e s e t r a d i a n t e s , avec p r i é t é de p h o s p h o r e s c e n c e ,
des d e n t s marquées e t h é r i s - l e c o n t o u r de l ' a n i m a l émet-
s é e s . Les v a l v e s ne sont pas t a n t une l u m i è r e v e r t - b l e u e
Répartition : f i x é e s e t p e u v e n t se d é p l a - dans l ' o b s c u r i t é . La p r o d u c -
cer l i b r e m e n t l ' u n e par t i o n de l u m i è r e a s o n
La pholade commune se t r o u v e rapport à l ' a u t r e . L'épi- o r i g i n e dans l ' e x c r é t i o n de
le long des c ô t e s dans l ' A t - derme e s t j a u n â t r e , la c e r t a i n e s c e l l u l e s glandu-
lantique des î l e s Bri- c o q u i l l e blanche. l a i r e s du manteau.
t a n n i q u e s au sud du Maroc,
d a n s t o u t l e b a s s i n mé- C ' e s t une espèce p e r f o r a n t e .
d i t e r r a n é e n e t en mer Noire. E l l e p e r c e des t r o u s dans l e Pêche :
b o i s immergé, a u s s i bien que
E l l e s e t r o u v e l e l o n g des d a n s d i f f é r e n t s t y p e s de En F r a n c e , la pholade
r i v a g e s de la c ô t e à e n v i r o n r o c h e s , souvent dans les commune e s t l ' o b j e t de
20 m de profondeur. grés et l e s marnes. pêches d ' a m a t e u r s à pied à
marée b a s s e ou en M é d i t e r -
r a n é e en p l o n g é e sous-
marine.

plaque antérieure plaque postérieure


plaque médiane

pholade c o m m u n e . plaque antérieure


(vue dorsale )

. pholade b l a n c h e .
(vue dorsale)
L E S T E C H N I Q U E S DE P E C H E

par Patrick Berthou

Les bivalves se pèchent essentiellement à la drague et pour certaines espèces au chalut


de fond. Dans la zone de balancement des marées, ils font l'objet d'une pèche à pied, à la
main, au râteau ou à la drague à harnais tractée par un homme. En zone infralittorale ne
découvrant pas à basse mer, il existe une pêche au râteau à partir d'un bateau, comme la
clovissière de l'étang de Thau. Enfin, il existe une pèche en plongée, en apnée et en
scaphandre.

LES DRAGUES

Les dragues sont toutes construites sur le même principe : la surface d'attaque qui
rabote plus ou moins le sédiment, soutenue par une armature métallique, est prolongée par un
sac ou une cage destiné à recueillir le produit de la pêche. Au devant de la drague, 4 à 5
barres ou "branchons" forment une patte d'oie prolongée par un anneau où l'on maille la fune
de traction. Il existe une grande variété de dragues en fonction de l'espèce cible et du
secteur de pêche.

Les dragues à pectinidés

La plus classique est la drague à coquille Saint-Jacques développée en Bretagne. Il


s'agit d'un cadre rectangulaire en fer rond, d'une largeur maximale de 2 mètres, maintenant
ouvert un sac constitué le plus souvent d'anneaux métalliques, rarement d'une alèze de
chalut. L'avant de l'engin est équipé d'une courte lame sur laquelle sont soudées 20 dents au
maximum, d'une longueur de 8 à 13 cm. En baie de Saint-Brieuc, l'adjonction d'un volet
dépresseur est autorisé ; il limite les sauts de l'engin et améliore donc son efficacité.

Pour atténuer les chocs en substrat rocheux, les pécheurs utilisent, depuis quelques
années sur les gisements où la réglementation le permet, des dragues développées au Royaume-
Uni dont la lame est montée sur ressort. D'une taille plus réduite, elles sont montées sur un
tangon par série de 3 à 6,

Les dragues à praires

Voisine de la drague à coquille, en rade de Brest, mais avec des dents plus longues et
plus serrées, équipée d'un sac de maillage réduit, la drague à- praires a connu un
développement original dans le golfe Normano-Breton. II s'agit d'une cage, de tri entièrement
rigide sélectionnant les animaux selon l'épaisseur à travers des barrettes métalliques dont
l'écartement varie entre 21 et 25 mm. L'ouverture de l'engin est munie d'une lame plate ou
ronde, d'une longueur de 8 à 25 cm et la drague est plus ou moins lestée selon la nature des
fonds. Réglementairement, la largeur de cette drague est fixée à 60 cm,
Les dragues à bivalves

Elles sont très diverses. Certaines, très proches de la drague à praires du golfe
Normano-Breton, sont entièrement rigides mais avec des maillages réduits (15 à 18 m m ) , en
fonction de l'espèce cible, et beaucoup plus légères. Elles sont parfois équipées de dents.
D'autres, en particulier dans le sud-Bretagne, sont munies d'un sac en grillage.

De nouveaux modèles sont actuellement en cours d'élaboration, en vue d'améliorer


l'efficacité et la sélectivité. Ils reposent en particulier sur des principes, déjà utilisés
à l'étranger, d'injection d'eau à l'entrée de la drague.

LES CHALUTS

Les chaluts de fond et les chaluts à perche peuvent permettre la capture en quantité
plus ou moins importante de bivalves. La seule espèce qui fasse officiellement l'objet d'une
pèche dirigée au chalut est le pétoncle vanneau.
T E C H N I Q U E S D ' E L E V A G E DE LA M O U L E

par Marie José Dardignac

En France, sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, les moules sont cultivées sur
bouchots. En Méditerranée, où il n'y pas de marées importantes, c'est l'élevage en suspension
qui est pratiqué. Enfin, depuis 1981, une technique déjà utilisée à l'étranger fait son
apparition en France : c'est l'élevage sur longues lignes.

Culture sur bouchots.

Un bouchot est une ligne de pieux plantés dans le sol.

Ces pieux, en chêne, ont 4 à 7 mètres de haut et sont enfoncés de moitié dans le sol. Leur
disposition est réglementée.

Les jeunes moules (naissains) sont captées directement sur des pieux ou sur des cordes en
coco.

Ces dernières sont ensuite enroulées autour des pieux.

Au fur et à mesure qu'elles grossissent, les moules tendent à former des paquets qui
s'écartent du pieu et risquent de tomber. Dans la plupart des régions, ces paquets sont
récoltés, mis dans des boudins en filets et transférés sur d'autres pieux.

La récolte se fait manuellement ou mécaniquement à l'aide d'une machine conçue pour prélever
tout ce qui se trouve sur le pieu.

Culture en suspension

On la rencontre principalement dans l'étang de Thau où les installations sont des "tables"
constituées de pieux enfoncés dans le sol. Au sommet des pieux sont fixés des madriers sur
lesquels sont posées des perches. Les cordes d'élevage sont attachées aux perches,

Les moules sont mises en élevage lorsqu'elles ont une taille comprise le plus souvent entre 2
et 4 cm. Elles sont placées dans des filets tubulaires en nylon dont la maille dépend de la
taille des mollusques, ou dans des "cordes marseillaises".

Les longues lignes

Elles ont fait leur apparition en France au début des années 80 en Méditerranée et en
Bretagne. Plusieurs types ont été essayés et des structures mises au point. A l'heure
actuelle la phase expérimentale est maintenant terminée en Méditerranée. En Bretagne, des
problèmes restent encore à résoudre.
TECHNIQUES D'ELEVAGE DES HUITRES

par M. Héral

Les différents types d'élevage de l'huître creuse sont :

- La culture sur parc découvrant,

Culture à plat : elle est pratiquée sur des fonds sableux vaseux avec des protections pé-
riphériques contre les prédateurs et les tempêtes. Les densités d'élevage sont de 700 kg à
1000 kg à l'are.

Culture en surévélation : les huîtres soit fixées sur les collecteurs, soit placées dans des
casiers ou dans des poches en matière plastique sont déposées sur des tables métalliques de
3 mètres de long et de 0,50 m de hauteur.

- La culture subtidale.

Elevage en eau profonde : les huîtres sont semées sur le sol à des charges de 700 à 900 kg à
l'are pour les huitres "prégrossies" puis hersées et draguées par bateau (Quiberon, Cancale).

Elevage en eau suspension : en Méditerranée, les huitres sont suspendues à des structures
fixes de 50 m sur 10 m auxquelles sont accrochés environ 1000 supports qui soutiennent les
chapelets d'huîtres (Etang de Thau). Les huîtres peuvent aussi être suspendues sous des ra-
deaux, identiques aux structures utilisées en Espagne pour les moules (Corse).
T E C H N I Q U E S D ' E L E V A G E DE LA P A L O U R D E

par J.P. Baud et J.P. Flassch

L'élevage contrôlé de la palourde japonaise, du stade larvaire à l'adulte consommable,


dénommé "vénériculture" a pris son essor sur le littoral atlantique français en 1980, à
partir des résultats de recherches publiques et privées, pour devenir à ce jour une
profession en pleine évolution.

Le cycle d'élevage est d'environ 24 à 30 mois. Il se décompose en trois phases :


l'écloserie, le préélevage et l'élevage.

Dans l'écloserie située à proximité du littoral, la production de juvéniles est réalisée


de manière artificielle. Les larves sont obtenues par fécondation contrôlée des ovocytes
issus d'adultes reproducteurs. On distingue l'élevage larvaire qui se prolonge durant environ
13 jours et la période de "micronurserie" où s'effectuent la métamorphose puis la croissance
du naissain pendant 30 jours jusqu'à la taille de 1 à 2 mm,

Le préélevage ou prégrossissement se pratique habituellement de la taille de 4 mm à


12-15 mm selon deux techniques :

o Le prégrossissement naturel sans apport artificiel d'eau à travers l'élevage.

o Le prégrossissement forcé avec pompage d'eau et utilisation de matériel spécialisé.

L'objectif est de fournir en 2 à 3 mois une palourde de taille suffisante pour être
élevée en marais ou sur estran.

La première technique est développée sur estran ou en marais soit à partir de poches ou
clayettes en plastique ajouré, immergées sur des tables ostréicoles, soit à l'aide d'un
filet, emprisonnant une couche de sédiment entre deux nappes pliées en portefeuille pour
éviter la prédation par le crabe vert.

La deuxième technique repose sur l'emploi d'une "nurserie" pour les jeunes palourdes.
Celle-ci est composée de bassins réservoirs dans lesquels sont disposés des bacs tamis à fond
ajouré traversés par un courant continu d'eau de mer, du bas en haut.

L'élevage s'effectue généralement de 12-15 mm à 35 mm (taille marchande légale) et plus.


Les techniques d'élevage sont adaptées au caractère fouisseur de la palourde et au
comportement de son prédateur le crabe vert.

Le semis avec protection horizontale.

Le casier semi enfoui,

Le semi avec protection verticale,


Les palourdes sont semées sur le sol de façon homogène suivant les densités appropriées
à la taille du naissain et au site d'élevage.

Le semis est recouvert immédiatement et en totalité sur tout le périmètre, par un filet
enfoui dans le sol et d'une maille inférieure à la plus petite longueur moyenne de la
palourde,

Il peut être également réparti dans des casiers de plastique ajouré qui sont ensuite à
demi enfouis dans le sédiment,

Une protection verticale composée d'une barrière faite de piquets, d'un filet agrafé et
d'une volige matérialise un enclos dans lequel se déroule l'élevage à l'abri de la prédation,

Récemment, dans quelques régions littorales (Pays de Loire, Charente-Maritime) une


technique d'élevage intensif a été développée, Elle est cependant tributaire de la présence
d'eau salée souterraine riche en sels nutritifs permettant de produire de manière économique
de grandes quantités d'algues microscopiques, qui sont utilisées comme fourrage pour la
palourde. Ce type d'élevage reprend essentiellement les conditions techniques de l'extensif
en augmentant toutefois fortement les densités par unité de surface.

La récolte conrétise la phase finale de l'élevage et reste un poste relativement onéreux


et jusqu'à présent difficile à automatiser.

Estran

Engins motorisés, composés d'une lame de chargement du sédiment et d'un laveur tamiseur
à brosse ou à grille pour la récupération des palourdes,

2
Ils peuvent être couplés à un tracteur ou autotractés (150 m /heure),

Marais

Drague tirée par un treuil et équipée d'un bac laveur alimenté par un jet d'eau sous
2
pression pour séparer les palourdes du sédiment (100 m /heure).

Pour les deux sites la pêche manuelle peut être également utilisée (4 m /heure),
LES XECHNIQUES D'ELEVAGE EXI»ER I M E N T A L E S

par P.G. Fleury & J.C. Dao

D'autres bivalves, la coquille Saint-Jacques et le pétoncle noir, sont l'objet


d'élevages expérimentaux. Toutefois ces techniques ne concernent que l'écloserie et le pré-
élevage, les coquilles étant ensuite semées en milieu naturel,

L'écloserie :

Après maturation des géniteurs pendant plusieurs semaines en bacs d'eau tiède (15 à
16 C ) , on provoque la ponte en augmentant la température de l'eau de 5 C. Jusqu'à la
métamorphose, les larves seront en bacs d'élevage larvaire. Le naissain étant fixé, on le
maintiendra en nourricerie jusqu'à une taille de 2 mm,

Le pré-élevage :

Le naissain consomme alors trop d'algues du phytoplancton pour être gardé en


nourricerie. Il est alors pré-élevé en mer (dans des casiers grillagés d'abord à mailles de
0,5 à 4 mm (casiers Colas) pendant les 2 à 4 mois de vie fixée des coquilles de 2 à 10 mm,
puis à mailles de 5 mm (casiers Northtwest) pendant les 4 à 6 mois de vie nageuse des
coquilles de 10 à 30 mm.

Environ 1 an après la ponte, à une taille de 3 en, la coquille peut être semée en eau
profonde où 2 ou 3 ans plus tard elle atteindra une taille commerciale. Le taux de recapture
est jugé satisfaisant au-delà de 30 %.
P O U R E N S A V O I R P L U S . . .

P.P. Grasse : Traité de zoologie.


tlasson et Cie, 1960, tome 5 (2ème fascicule) 2219 p.

B. Bonnel : Contribution à l'étude de l'élevage de la coque, Cerastoderma edule, dans le


Traict du Croisic,
Rapport de convention IFREMER /C.C.I. -St.Nazaire, SRC Bretagne sud, 1986.

C R . Boyden : A comparative study of the reproductive cycles of the cockles Cerastoderma


edule and glaucum.
Journal of the Marine Biology Association of the United Kingdom, n 51 : 605-622, 1971,

P.J. Madec : Recherche des possibilités de valorisation des coques de pêche à pied en
Baie de Somme : étude de la filière.
Rapport du CEASM, convention IFREMER / Région Picardie, 1986.

P.G. Sariau : Les mollusques non cultivés du Bassin de Marennes-Oléron : quantification


et répartition géographique des stocks.
Haliotis n° 16, (à paraître), 14 p, 1987,
QU'EST—CE QU'UN CEPHALOPODE

E»OUr.£»E , SEICHE, ENCORNET ?

par Sigurd v. Boletzky

Les céphalopodes sont des mollusques très particuliers, différenciés à partir d'un ancêtre
"gastéropode" du cambrien supérieur. La coquille externe, calcifiée et cloisonnée, qui ca-
ractérisait cet ancêtre, se trouve encore chez le nautile de 1 ' Indo-Pacifique.

Chez tous les autres céphalopodes vivants, la coquille est entièrement recouverte de tissu
musculaire et cutané. Cette coquille interne est encore calcifiée et cloisonnée chez la
spirule et chez la seiche, alors que chez les autres formes elle est composée de matière or-
ganique "cornée", sans formation de loges ; elle peut être très réduite voire absente au
stade adulte.

Les céphalopodes à coquille interne (Coleoidea) peuplent toutes les mers, de la surface aux
grands fonds. Ils vivent normalement à des salinités supérieures à 30 /oo , mais certaines
espèces côtières supportent des salinités plus faibles jusqu'à un minimum d'environ 15 /oo,

Parmi les 650 à 700 espèces vivantes (le nombre exact n'est pas connu du fait de beaucoup
d'incertitudes d'ordre taxonomique), les genres Sepia et Octopus contiennent chacun près
d'une centaine d'espèces, vivant sur le plateau continental et la partie supérieure du talus,
jusqu'aux profondeurs voisines de 500 mètres. Bien qu'elles vivent au fond (pouvant même
s'enfouir dans les substrats meubles), les seiches et les pieuvres sont capables de nager à
vive allure, grâce à leur système de propulsion à réaction qui est formé par le manteau et
l'entonnoir musculeux. Le tuyau de l'entonnoir est dirigeable et permet la nage en arrière
(mouvement de fuite) ainsi que la nage en avant (mouvement d'attaque). Les meilleurs nageurs
sont les calmars fusiformes, notamment ceux appartenant aux familles des loliginidés et des
ommastrephidés. L'action des nageoires musculeuses du manteau, aussi bien dans les mouvements
de sustentation que pendant la nage lente, est particulièrement importante chez ces animaux.
Seuls les octopodes incirrates sont dépourvus de nageoires.

Tous les céphalopodes sont carnivores, s'attaquant aux proies vivantes de grandeurs souvent
proches de leur propre taille, et ceci dès les plus jeunes stades post-embryonnaires. En
effet, à l'éclosion le jeune animal présente déjà les caractéristiques de l'adulte quant à sa
mobilité, son acuité visuelle, sa capacité de dépecer des proies de taille relativement im-
portante .

La taille du céphalopode nouveau-né varie (en fonction de la taille de l'oeuf dont il est
issu) d'environ 2 à 20 mm, les tailles minimales étant réalisées chez certains octopodes in-
cirrates pélagiques {Argonauts) et chez les calmars de la famille des ommastrephidés. La lon-
gévité des céphalopodes de très petite taille (ex. sépioles) est de l'ordre de 6 mois, alors
que les espèces de très grande taille (plusieurs centaines de kilogrammes chez les ar-
chiteuthidés ) peuvent atteindre plusieurs années.

La classification des céphalopodes est encore sujet à discussion. A l'intérieur des


Coleoidea, l'ancien ordre des décapodes (dix bras) comprend, en plus des formes fossiles de
type "bélemnite", les ordres actuels des Sepioidea (avec la spirule, la seiche et quelques
familles comme celle des sepiolidés) et des Teuthoidea (calmars), alors que les octopodes
(huit bras) sont toujours considérés comme un ordre, bien que les sous-ordres Cirrata et
Incirrata se distinguent par plusieurs caractères très importants. Récemment, la sous-
division des décapodes a été poussée encore plus loin par l'élévation des sepiolidés au rang
d'un ordre (Sepiolioidea ou Sepiolida) .

- 2 -
CLASSE DES CEPHALOPODES
Ordre des sepioides

: Famille des sépiidés

seiche commune

seiche élégante

Ordre des teuthoides

Famille des loliginidés

encornet

encornet veiné

Famille des ommastréphidés

encornet rouge

Ordre des octopodes

Famille des octopodidés

élédone commune

poulpe commun
QUELQUES DEFINITIONS

Bec Paire de mandibules cornées ("bec de perroquet") permettant le dé-


pècement de proies, les morceaux étant ensuite ramenés dans la cavité
buccale par la radula,

Bras Appendices pédieux disposés en couronne brachiale autour de la bouche,


garnis de ventouses. Chez les décapodes, les appendices ventro-
latéraux se différencient en bras spécialisés, souvent très longs,
appelés tentacules.

Chromatophore Unité de base des livrées chromatiques, rapidement interchangeables.


Chaque chromatophore est composé d'une cellule centrale à membrane cy-
to-élastique contenant le pigment, et de fibres musculaires disposées
en étoile permettant d'étirer la cellule centrale pour ainsi former
une tache colorée (étalement ou retour à l'état de contraction en
quelques fractions de seconde).

Entonnoir Valve annulaire, musculeuse fermant l'ouverture du manteau, et étirée


antérieurement en une extrémité tubulaire par laquelle l'eau contenue
dans la cavité palléale est éjectée.

Manteau Bourse musculaire dissimulant l'ensemble des organes formant la masse


viscérale (tube et appendices digestifs, organes d'excrétion et de
circulation, gonade) et les branchies qui baignent dans l'eau entrée
par les fentes s'ouvrant entre le bord postérieur de l'entonnoir et le
bord du manteau.

Nageoire Paire de lames musculaires ancrées dans le tégument du manteau,


animées par des mouvements ondulatoires servant à la sustentation et à
la nage lente (la nage rapide étant assurée par les éjections de l'en-
tonnoir).

Oeil Organe de vision structuré (à l'exception du nautile) comme l'oeil de


vertébré, le cristallin permettant la projection d'images sur la
rétine. Les muscles oculaires permettent de faire converger les deux
champs visuels pour la fixation binoculaire, notamment de proies au
moment de la capture.

Os Coquille interne, calcifiée et cloisonnée, de la seiche ("os de


seiche" ou "sépion").

Plume Coquille interne, de matière organique, chez les décapodes autres que
La spirule et la seiche (formée par les sécrétions du sac coquillier
situé dans la partie supérieure du manteau, cette structure correspond
à la trame organique de l'os de seiche). Chez les Octopodes, elle est
transformée en lame transversale (Cirrata) qui se divise en deux
"stilets" ( I n c i r r a t a ) .
Soins maternels Comportement couveur des femelles chez les octopodes incirrates qui
gardent leurs oeufs jusqu'à l'éclosion des jeunes animaux (chez
Argonauta, la femelle forme une nacelle calcitique à partir de sé-
crétions des bras dorsaux dans laquelle les oeufs sont fixés).

Spermatophore Réservoir contenant les spermatozoïdes, formé par les sécrétions de


glandes spécialisées du mâle, et transféré à la femelle au moment de
1'accouplement.

Tentacule Bras ventro-latéraux spécialisés des décapodes (voir bras).

Tête Partie du corps comprenant la masse buccale, les yeux, le cerveau


enfermé dans sa capsule cartilagineuse (NB : le terme "céphalopode"
fait allusion à la situation du "pied" par rapport à la "tête" ; pré-
cisons que la couronne brachiale ne représente que la partie an-
térieure du "pied de mollusque", la partie postérieure formant le
tuyau de l'entonnoir).

- 2-
POULPE COMMUN
par Sigurd v. Boletzky
Octopus vulgaris Cuvier, 1797

16 cm

Classe Céphalopodes. St B r i e u c ) , minon (St Malo à Noas européens :


Ordre Octopodes. St B r i e u c ) , m i n n a , morgaz
Famille Octopodidés. (Brest). Allemand : Krake.
Anglais : common octopus.
ATLANTIQUE : poulpe (Auray), E s p a g n o l : p u l p o
m Autre dénomination de olagaroua ( S t - J e a n - d e - L u z ) . ( c a s t i l l a n ) , pop r o q u e r
vente admise : ( c a t a l a n ) , polbo ( g a l i c i e n ) ,
pou1pe. MEDITERRANEE : poup rouqué olagarro arrunta (basque).
(Port-Vendres), pourpré Grec : o k t a p o d i .
rouqué (Agde), poufre, I t a l i e n : polpo.
Noas français régionaux : poulpe rouquié (Sète), Néerlandais : achtarm.
pourpri, pourpe (Provence), Portugais : polvo-vulgar.
MANCHE : p o u l p e ( B o u l o g n e , pupre (Nice),
G r a n v i l l e , S t M a l o à St
B r i e u c ) , peup ( B o u l o g n e ) , Répartition géographique :
chàtrou (St-Valéry-sur- Noms FAO :
Somme, N o r m a n d i e ) , h a v e - Dans l e s zones t e m p é r é e s e t
tauque ( B a r f l e u r , St Vaast ) , Français : pieuvre. t r o p i c a l e s , à l ' e x c e p t i o n de
s a t r o u i l l e , s a t r o u l e (Nord Anglais : common octopus. la c ô t e ouest des Amériques,
Cotent i n ) , pùrve (La Hague), Espagnol : pulpo comùn. du P a c i f i q u e c e n t r a l e t
m i n a ( G r a n v i l l e ) , c ha - s u d - o u e s t e t d e s c ô t e s de
t r o u i l l e , s a t r o n , baligaud l ' A u s t r a l i e . C e p e n d a n t , des
( N o r m a n d i e ) , minard (Nor- d o u t e s p e r s i s t e n t quant à
mandie, G r a n v i l l e , St Malo à l ' i d e n t i t é s p é c i f i q u e des
p o p u l a t i o n s s é p a r é e s par des manteau étant autour de e n t r e deux eaux v e r s l ' a r -
m i l l i e r s de k i l o m è t r e s . 20 cm. r i è r e , par r é a c t i o n c ' e s t -
L'espèce se trouve s u r t o u t e à - d i r e p r o p u l s é p a r j e t s de
les côtes européennes à T a i l l e commune : e n v i r o n l ' e n t o n n o i r . Le corps t r a î n e
l ' e x c e p t i o n de l a B a l t i q u e 1 m, a v e c une l o n g u e u r du a l o r s l a c o u r o n n e de b r a s
et de la mer Noire. manteau de 10 à 15 cm. d i s p o s é s en une a i l e h o r i -
zontale. Par contre
l o r s q u ' i l a t t a q u e , l e poulpe
Répartition bathymétrique : Confusions p o s s i b l e s : nage g é n é r a l e m e n t vers
l ' a v a n t , la membrane o u v e r t e
Le poulpe commun ou p i e u v r e La p i e u v r e peut ê t r e confon- en p a r a c h u t e , l e s b r a s
se t r o u v e e n t r e l a c ô t e e t due avec d ' a u t r e s e s p è c e s du é c a r t é s p r ê t s à e n t o u r e r la
des p r o f o n d e u r s d ' e n v i r o n g e n r e Octopus qui est ca- proie,
100 m, l e s c o n c e n t r a t i o n s r a c t é r i s é par la d i s p o s i t i o n
les plus élevées étant l i - d e s v e n t o u s e s en d e u x REPRODUCTION : l a pieuvre
m i t é e s généralement aux p r e - rangées s u r chaque b r a s . Ce- peut a t t e i n d r e l a m a t u r i t é
miers 50 m. p e n d a n t , l e s c o u l e u r s e t la s e x u e l l e probablement à
longueur r e l a t i v e des bras l ' â g e de 1 à 1 f a n , à des
p e r m e t t e n t de d i s t i n g u e r l e t a i l l e s a s s e z v a r i a b l e s . La
Caractères d i s t i n c t i f s : p o u l p e commun 0. vulgaris p é r i o d e de r e p r o d u c t i o n e s t
d ' 0 . macropus, caractérisé en g é n é r a l é t a l é e s u r 6 à
La p i e u v r e e s t c a r a c t é r i s é e par s e s t a c h e s b l a n c h e s t r è s 7 mois (mars à o c t o b r e ) ,
p a r une c o u r o n n e de 8 b r a s marquées s u r fond b r u n , e t avec une c o n c e n t r a t i o n des
t r è s musclés r e l i é s entre d'O. salutii qui présentant p o n t e s dans l e s eaux c ô -
eux p a r une membrane t r è s une c o u l e u r p l u s c l a i r e , t i è r e s a u p r i n t e m p s . La
développée. Les b r a s p o r t e n t r o s e - o r a n g e , é g a l e m e n t avec femelle dépose p l u s i e u r s
i n t é r i e u r e m e n t deux r a n g é e s des t a c h e s b l a n c h e s assez c e n t a i n e s de milliers
de v e n t o u s e s de taille marquées. De p l u s , c e s deux d ' o e u f s (2 x 1 mm) en c o r -
décroissante entre leurs d e r n i è r e s e s p è c e s ont des dons f i n e m e n t t r e s s é s , g é -
bases et l e u r s e x t r é m i t é s . bras p l u s f i n s et re- n é r a l e m e n t au p l a f o n d d ' u n e
Toutefois c e r t a i n e s ven- lativement p l u s longs. a n f r a c t u o s i t é ou d ' u n e
t o u s e s s o n t a g r a n d i e s chez c a v e r n e r o c h e u s e (ou d a n s
l e mâle a l o r s que p o u r l a des o b j e t s t e l s que b i d o n s
même r é g i o n du b r a s , e l l e s ou pneus de v o i t u r e ) . L ' e x -
Biologie :
s o n t de t a i l l e s i m i l a i r e t r é m i t é du cordon e s t f i x é e
chez l a f e m e l l e . La c o u l e u r p a r une s é c r é t i o n a p p e l é e
MOEURS : l a p i e u v r e e s t un
peut changer d'un brun foncé " c o l l e " p r o v e n a n t de l a
céphalopode e s s e n t i e l l e m e n t
à un g r i s c l a i r s u i v a n t g l a n d e de l ' o v i d u c t e . L'oeuf
benthique, v i v a n t , le jour,
l ' a t t i t u d e et l ' é t a t d'ac- e s t r é u n i à un axe c e n t r a l
sur des fonds rocheux et
t i v i t é de l ' a n i m a l , avec des p a r un f i l a m e n t , p r o l o n -
s a b l e u x , cachée dans des an-
é t a t s i n t e r m é d i a i r e s , marbré gement de son u n i q u e e n v e -
fractuosités sortant à l'ap-
b r u n - r o u g e . Ces c o l o r a t i o n s loppe, le chorion. L'axe
p r o c h e de l a n u i t pour
sont souvent accompagnées de c e n t r a l e s t c o n s t i t u é par
c h a s s e r . L'animal se d é p l a c e
c o n t r a c t i o n s du tégument qui l ' e n s e m b l e des f i l a m e n t s
au fond en e f f e c t u a n t d e s t r e s s é s q u i en o u t r e e s t
p r o d u i s e n t des p a p i l l e s p l u s
m o u v e m e n t s de " m a r c h e " à f o r t i f i é p a r l a même s é c r é -
ou moins fortement d r e s s é e s ,
l ' a i d e de s e s b r a s , mais i l t i o n que c e l l e q u i f i x e l e
peut se m e t t r e à nager à c o r d o n au s u b s t r a t . La
T a i l l e maximale environ t o u t moment e n t r e a u t r e s f e m e l l e r e s t e en c o n t a c t
1 , 5 m, l a l o n g u e u r du pour f u i r e t a t t a q u e r . Dans i n t i m e avec sa ponte t o u t au
le premier cas i l se d é p l a c e
ENCORNET
par Sigurd v. Boletzky
Loligo vulgaris Lamarck, 1798

Classe Céphalopodes, corniche (Bayonne), c h i p i - Espagnol : calamar ( c a s t i l -


Ordre Teuthoïdes. loua ( S t - J e a n - d e - L u z ) . lan, c a t a l a n ) , lura (gali-
Famille Loliginidés. cien), t x i b i a (basque).
MEDITERRANEE : calamar Grec : o k t a p o d i , c h t a p o d i s .
( P o r t - V e n d r e s ) , glaougeau I t a l i e n : calamaretto.
• A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de ( S è t e , P r o v e n c e ) , glaouchoou Néerlandais : p i j l i n k t u i s c h .
vente admises : (Sète), taouteno, toutene, Portugais : lula-vulgar,
calmar, c h i p i r o n : pour l e s toutenou, touteno, loutène
e x e m p l a i r e s dont l e c a l i b r e (Provence), t a u t ( N i c e ) ,
correspond à un nombre é g a l R é p a r t i t i o n géographique :
ou s u p é r i e u r à 80 i n d i v i d u s
par kilogramme, Noas PAO : A t l a n t i q u e e s t , de 20 Sa
55 N, de l ' e n t r é e de l a
Français : e n c o r n e t . B a l t i q u e aux î l e s Bri-
Noms f r a n ç a i s régionaux : Anglais : European squid, t a n n i q u e s e t en M é d i t e r -
Espagnol : calamar. ranée .
MANCHE : calamar (Boulogne),
cornet (St-Valéry-sur-Somme,
Barfleur), soquet (Saint- Noas européens : R é p a r t i t i o n bathymétrique :
Vaast), t i f e l e k ( B r e s t ) ,
Allemand : Gemeiner Kalmar. De quelques mètres à environ
ATLANTIQUE : s e i c h e a n g l a i s e Anglais : European squid, 250 m, e f f e c t u a n t d e s m i -
( î l e de Ré), s e i c h e r o u g e , grations saisonnières.
lançaoù (Arcachon), c o r n e t ,
Caractères distinctifs : Quant aux a d u l t e s , l'en- a s s e z r é g u l i e r , en g é n é r a l
c o r n e t commun s e d i s t i n g u e coordonné avec c e l u i des
L'encornet est c a r a c t é r i s é de l ' e n c o r n e t v e i n é (Loligo autres individus faisant
p a r son c o r p s f u s i f o r m e , forbesi) par l ' a g r a n d i s - p a r t i e du même g r o u p e , par
m u s c u l e u x . Les n a g e o i r e s s e m e n t d e s v e n t o u s e s mé- j e t s de l ' e n t o n n o i r et
forment ensemble une s u r f a c e d i a n e s de l a m a s s u e t e n - l ' o n d u l a t i o n des n a g e o i r e s .
o s a n g i q u e c o u v r a n t l e s 2/3 t a c u l a i r e . Si l e s t e n t a c u l e s Pour s ' a p p r o c h e r d'une
p o s t é r i e u r s du m a n t e a u . La manquent, l a c o n f u s i o n avec prcàe, l'encornet sort ra-
massue t e n t a c u l a i r e e s t ca- c e t t e d e r n i è r e espèce peut pidement du g r o u p e , p a r f o i s
r a c t é r i s é e par le fort être évitée lorsqu'on s u i v i d ' a u t r e s i n d i v i d u s en-
agrandissement des ventouses compare l e t é g u m e n t de l a t r a î n é s p a r ce mouvement.
médianes. La couleur de l ' a - partie latérale antérieure L ' a n i m a l a d o p t e ce mode de
nimal e s t rouge vif l o r s q u e du m a n t e a u où on o b s e r v e v i e g r é g a i r e à p a r t i r de
l e s chromatophores, bien i n - chez l e s deux sexes de 1 ' en- quelques semaines voire
d i v i d u a l i s é s à l ' o e i l nu, c o r n e t v e i n é des marques q u e l q u e s mois a p r è s l ' é -
s o n t en e x p a n s i o n . S e u l l e colorées fusiformes très closion lorsque les in-
mâle a d u l t e montre des n e t t e s , p l u s g r a n d e s que d i v i d u s o n t a t t e i n t une
marques colorées lon- c e l l e s d i f f é r e n c i é e s chez t a i l l e de p l u s i e u r s c e n -
g i t u d i n a l e s sur l e s f l a n c s l e s mâles a d u l t e s de l ' e n - t i m è t r e s . Aux s t a d e s p l u s
du manteau. c o r n e t commun. Si l a peau p r é c o c e s , l e s jeunes en-
cornets vivent individuel-
manque, i l r e s t e une d e r -
lement dans le p l a n c t o n ,
T a i l l e maximale n i è r e p o s s i b i l i t é de d i s -
L ' o r i e n t a t i o n de l e u r corps
Environ 50 cm s a n s compter t i n c t i o n basée sur l a t a i l l e
e s t a l o r s o b l i q u e , à environ
l e s t e n t a c u l e s (30 à 40 cm d e s yeux ( p r o p o r t i o n n e l -
45 , l e s b r a s dans l ' a x e du
en longueur du manteau). lement p l u s g r a n d s chez
corps. L'encornet quitte
l ' e n c o r n e t v e i n é ) ce qui e s t
c e t t e p o s i t i o n pour l ' h o r i -
T a i l l e commune toutefois d i f f i c i l e à ap-
z o n t a l e en a p p r o c h a n t une
30 à 40 cm s a n s t e n t a c u l e s précier.
proie, crustacé plane-
(20 à 25 cm en l o n g u e u r du
tonique, q u ' i l poursuit à
manteau).
vue. L ' a t t a q u e f i n a l e vers
Biologie :
l ' a v a n t se f a i t grâce au j e t
de l ' e n t o n n o i r replié
Confusions p o s s i b l e s : MOEURS : l ' e n c o r n e t e s t un
p o s t é r i e u r e m e n t , s e r v a n t de
calmar semi-pé1agique,
p r o p u l s e u r , e t au battement
Les j e u n e s e n c o r n e t s se vivant sur l e p l a t e a u c o n t i -
vigoureux des nageoires
trouvent souvent mélangés nental en bancs de p l u s i e u r s
s e r v a n t de g o u v e r n a i l . A ce
dans l e s pèches avec l e c a s - individus de t a i l l e s r e l a t i -
s t a d e l e s n a g e o i r e s sont
s e r o n (A 1loteuthis spp.) vement p r o c h e s . B i e n que
l i m i t é e s à l a région p o s t é -
autre représentant, de r e s t a n t normalement p r è s du
r i e u r e du manteau. E l l e s se
p e t i t e t a i l l e , de la f a m i l l e fond, l ' a n i m a l p e u t monter
développent postérieurement
d e s L o l i g i n i d é s . La d i s - bien a u - d e s s u s , notamment en
au cours de la c r o i s s a n c e ,
tinction est relativement chassant des p r o i e s . En nage
f a c i l e du f a i t de l a mus- lente "sur p l a c e " , l'en-
c u l a t u r e p l u s é p a i s s e , no- c o r n e t p r é s e n t e une a l l u r e REPRODUCTION : l'encornet
tamment du m a n t e a u , c h e z c a r a c t é r i s t i q u e , le corps commence à se r e p r o d u i r e à
l ' e n c o r n e t , a i n s i que de la étant presqu'à 1 ' ho- l ' â g e d ' e n v i r o n 1 a n , du
f o r m e m o i n s p o i n t u e du r i z o n t a l e , les bras et ten- moins en ce qui concerne une
manteau (légèrement a r r o n d i e t a c u l e s r é u n i s en " a i l e " , p a r t i e de la p o p u l a t i o n , car
chez l ' e n c o r n e t , très I l avance et r e c u l e dans un c e r t a i n s i n d i v i d u s peuvent
p o i n t u e chez l e c a s s e r o n ) . mouvement de v a - e t - v i e n t s é j o u r n e r p l u s longtemps en
eau p r o f o n d e et r e m o n t e r CROISSANCE : au moment de p l u s de l a m o i t i é de l e u r
v e r s la c ô t e pour se r e - l ' é c l o s i o n , l ' a n i m a l mesure propre longueur. Lorsque l e s
p r o d u i r e seulement dans la 5 à 6mm (2,5 à 3 mm en lon- a n i m a u x o n t a t t e i n t une
s e c o n d e m o i t i é de leur gueur du m a n t e a u ) . Des ex- t a i l l e de q u e l q u e s c e n -
deuxième a n n é e . Bien que l a p é r i e n c e s d ' é l e v a g e en aqua- t i m è t r e s , avec l e s c r u s t a c é s
r e p r o d u c t i o n s o i t massive en rium o n t m o n t r é que l ' e n - q u ' i l s continuent à chasser,
eau c ô t i è r e au printemps, on c o r n e t p e u t a t t e i n d r e une i l s c a p t u r e n t de p l u s en
trouve des pontes à d ' a u t r e s t a i l l e de p l u s d e 10 cm plue r é g u l i è r e m e n t des p o i s -
s a i s o n s et à des profondeurs ( l o n g u e u r du m a n t e a u 5 à sons.
v a r i a b l e s . La f e m e l l e com- 7 cm) en 3 mois. J u s q u ' à une
mence à p o n d r e peu a p r è s l o n g u e u r du m a n t e a u d ' e n -
l ' a c c o u p l e m e n t e t émet des v i r o n 12 cm, m â l e s e t f e - Pêche :
c a r t o u c h e s g é l a t i n e u s e s con- m e l l e s o n t à peu p r è s l e
tenant plusieurs dizaines à même t a u x de c r o i s s a n c e , L ' e n c o r n e t se pêche à la
près d'une centaine d'oeufs a l o r s q u ' à l a f i n de }.a p r e - t u r l u t e près des c ô t e s . I l
mesurant chacun e n v i r o n 2,0 mière année, l e s mâles sont f a i t p a r t i e également des
x 1.5 mm. Ces c a r t o u c h e s en moyenne p l u s g r a n d s que p r i s e s a c c e s s o i r e s de l a
sont c o l l é e s , l ' u n e après les femelles. Celles-ci at- pêche au c h a l u t de fond e t
l ' a u t r e , s u r des s u b s t r a t s t e i g n e n t l e u r t a i l l e maxi- des f i l e t s l a m p a r o s , t r é -
solides, notamment au male (20 à 25 cm en longueur mails, sennes c o u l i s s a n t e s
plafond d'anfractuosités du m a n t e a u ) au p l u s t a r d et f i l e t s m a i l l a n t s pé-
t r a v e r s é e s p a r de f a i b l e s après deux ans a l o r s que l e s l a g i q u e s . I l e s t u t i l i s é de
c o u r a n t s a s s u r a n t une bonne mâles mesurent j u s q u ' à 35 cm façon v a r i é e ( f r a i s , ré-
o x y g é n a t i o n des o e u f s . Mais en longueur de manteau. Leur f r i g é r é ou c o n g e l é ) , n o -
on en t r o u v e a u s s i s u r l e s t a i l l e maximale e s t e n v i r o n tamment dans d e s f r i t u r e s .
b r a n c h a g e s de b o i s c o u l é , 4 5 cm e n l o n g u e u r du I l n ' e x i s t e p a s de s t a -
s u r des c o r d a g e s , e t c . Les manteau, ce q u i c o r r e s p o n d t i s t i q u e f i a b l e sur l a pêche
embryons, s e l o n l a tempé- p e u t - ê t r e à un â g e p l u s de c e t t e e s p è c e q u i e s t
rature (20 C ) , se dé- élevé. souvent mélangée avec d ' a u -
v e l o p p e n t en 3 à 10 s e - t r e s dans l e s v e n t e s , et
m a i n e s . On ne c o n n a î t p a s ALIMENTATION : peu a p r è s pour l a q u e l l e une p a r t non
e n c o r e l a d u r é e moyenne de l ' é c l o s i o n , l e s jeunes en- n é g l i g e a b l e de l a p e t i t e
p o n t e d ' u n e f e m e l l e , de c o r n e t s commencent à a t - pêche a r t i s a n a l e (notamment
s o r t e que l e nombre moyen t a q u e r des l a r v e s de c r u s - pêche à la t u r l u t e en
d ' o e u f s e f f e c t i v e m e n t pondus t a c é s e t d e s c r e v e t t e s de M é d i t e r r a n é e ) n ' e s t pas r e -
par c e l l e - c i ne peut q u ' ê t r e t r è s p e t i t e t a i l l e pouvant censée .
estimé t r è s g r o s s i è r e m e n t . cependant c o r r e s p o n d r e à

jranaes ventouses

Encornet veiné Encorr.et commun Casseron


ENCORNET V E I N E
par Sigurd v. Boletzky
Loligo forbesi S t e e n s t r u p , 1856

H
10 cm

Classe Céphalopodes. N O M S européens : deux s e x e s . D ' a u t r e p a r t , l a


Ordre Teuthoïdes. massue t e n t a c u l a i r e ne
Famille Loliginidés. Espagnol : c a l a m a r v e t e a d o montre pas de ventouses p a r -
( c a s t i l l a n ) , lura (gali- ticulièrement agrandies,
cien), t x i b i a sojatua (bas- c o n t r a i r e m e n t à c e l l e de
I Autres dénominations de que). l ' e n c o r n e t commun où l e s
vente admises : Portugais : l u l a - r i s c a d a . v e n t o u s e s d e s deux r a n g é e s
calmar, encornet, chipiron : médianes de l a massue sont
pour les exemplaires dont le t r è s nettement a g r a n d i e s . La
calibre c o r r e s p o n d à une Caractères : t a i l l e maximale des mâles
valeur égale ou supérieure à d é p a s s e 1,50 m (90 cm en
80 individus par kilogramme. L'encornet veiné est ca- longueur du m a n t e a u ) , 60 cm
r a c t é r i s é , en p l u s d e s c h e z l a f e m e l l e (40 cm en
longues n a g e o i r e s semblables longueur du manteau).
Moms FAO : à c e l l e s de l'encornet
commun, couvrant j u s q u ' à 3/4
Français : encornet veiné. de l a l o n g u e u r du m a n t e a u , Répartition :
Anglais : veined squid. par des m a r q u e s chro-
Espagnol : calamar veteado. ma t o p h o r i q u e s ( " f l a m m e s " A t l a n t i q u e - e s t , de l a Scan-
colorées longitudinales) d i n a v i e au S é n é g a l , e t aux
très développées sur les A ç o r e s , en M é d i t e r r a n é e .
c ô t é s du m a n t e a u , s u r t o u t à Données i n c e r t a i n e s s u r sa
l ' a v a n t , e t c e c i chez l e s p r é s e n c e en mer Rouge e t s u r
la c ô t e s u d - e s t d ' A f r i q u e . Biologie :
Alors que l ' e s p è c e se t r o u v e
r é g u l i è r e m e n t s u r des fonds L ' e n c o r n e t veiné peut se r e -
de 50 m e t moins en Manche, p r o d u i r e p r e s q u e t o u t au
e l l e monte r a r e m e n t au- long de l ' a n n é e . Les c a r -
d e s s u s d e 100 m e n Mé- t o u c h e s g é l a t i n e u s e s de l a
d i t e r r a n é e ; en r e v a n c h e ponte r e s s e m b l e n t à c e l l e s
e l l e peut descendre j u s q u ' à de l ' e n c o r n e t commun,
400 m de profondeur. t o u t e f o i s e l l e s sont plus
c l a i r e s aux s t a d e s p r é c o c e s
du d é v e l o p p e m e n t e m b r y o n -
n a i r e du f a i t d'une g é l a t i n e
nidamentaire plus épaisse,
Les o v u l e s s o n t n e t t e m e n t
plus grands et plus lon-
giformes ( e n v i r o n 3 x 2 mm)
que ceux de l'encornet
commun (2 x 1,5 mm). A l ' é -
closion le jeune animal est
donc r e l a t i v e m e n t grand (7 à
8 mm en longueur t o t a l e , 4,5
mm en l o n g u e u r du m a n t e a u ) .
La c r o i s s a n c e e s t r a p i d e , e t
l e s deux sexes a t t e i g n e n t la
m a t u r i t é s e x u e l l e en moins
d ' u n a n . La l o n g é v i t é ne
dépasse probablement pas 1
an 1/2. L ' e n c o r n e t v e i n é se
n o u r r i t e s s e n t i e l l e m e n t de
p e t i t s p o i s s o n s , e t - à un
degré moindre - de c r e v e t t e s
e t d ' a u t r e s céphalopodes,

grandes ventouses

Encornet veiné Encornet commun


SEICHE COMMUNE

par Sigurd v. Boletzky


Sepia officinalis Linné, 1758
1 1 1 1

*c •s?
Sj?
t> ( / 60
» c xO * 1
— *r? * I
\\ }• *-* J

V \ 20'N
15 cm
^ I o- l
20" E
1 , ^
I^S 1 1

Classe Céphalopodes. jeune ( G r a n v i l l e ) , scipion Noms FAO :


Ordre Sepioïdes. (St B r i e u c ) , chakod (Bre-
Famille Sepiidés. t a g n e ) , b i s c u i t de mer, p a i n F r a n ç a i s : s e i c h e commune.
d ' m o i g n e u : os de seiche A n g l a i s : common c u t t l e f i s h .
(St-Valéry-sur-Somme). Espagnol : sepia comun;
I A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de choco.
vente admises : ATLANTIQUE : chakod
s e i c h e , supion : pour les ( B r e t a g n e ) , margade (Noir-
exemplaires dont le c a l i b r e moutier), casseron : jeune Noas e u r o p é e n s :
c o r r e s p o n d à une valeur (Les S a b l e s d ' O l o n n e , Bor-
é g a l e ou s u p é r i e u r e à 80 i n - d e a u x , A r c a c h o n ) , s i p e (Ar- Allemand : Gemeiner Tin-
dividus par kilogramme, cachon), chibia (St-Jean- tenfisch, Sepie.
de-Luz). Anglais : c u t t l e f i s h .
Espagnol : choco ( c a s t i l l a n ,
NOBS f r a n ç a i s r é g i o n a u x : MEDITERRANEE : s i p i (Port- galicien), sipia (catalan),
Vendres), sepio (Agde), txoko ( b a s q u e ) .
HANCHE margate (Nord- sepia, supi (Provence), Grec : s o u p i a .
Cotentin, Granville, Can- supia ( N i c e ) , seppia (Ajac- I t a l i e n : s c a r p e t t a , seppa.
c a l e ) , m o r g a t e (La H a g u e ) , cio ) . N é e r l a n d a i s : gewone i n k t -
chéchot jeune (Annoville, vis, zeekat.
A g o n ) , s è c h e ( N o r m a n d i e , St Portugais : choco-vulgar.
B r i e u c ) , margade ( G r a n v i l l e ,
Cancale), sépion, seichot
R é p a r t i t i o n géographique : p a r t i e d i t e n u c a l e avec la forme du c o r p s e s t m o i n s
p o c h e de l ' e n t o n n o i r , de t r a p u e . Quant aux t a i l l e s
A t l a n t i q u e e s t , de l ' e n t r é e s o r t e que l a t è t e s e d é - s u p é r i e u r e s à une d i z a i n e de
de la Baltique e t du sud de marque d a v a n t a g e du c o r p s . cm, i l n ' y a pas de r i s q u e
l a Norvège à l a c ô t e n o r d - De même, d e u x b r a s s p é - de confusion avec une a u t r e
o u e s t de l ' A f r i q u e , et cialisés, les tentacules, espèce, la p l u s proche
Méditerranée. qui sont chez l'animal (S. hierredda) étant pré-
vivant le p l u s souvent sente sur la côte africaine
r e t i r é s à l ' i n t é r i e u r de l a uniquement au sud du 30 N
Répartition bathynétrique : c o u r o n n e de b r a s n ' é t a n t parallèle.
normalement " é j e c t é s " q u ' a u
De l a s u r f a c e à e n v i r o n moment de l a p r i s e d ' u n e
100 m, maximum 150 m ( l ' o s p r o i e , a p p a r a i s s e n t comme Biologie :
de seiche ne r é s i s t e pas aux deux a p p e n d i c e s b l a n c h â t r e s ,
p r e s s i o n s h y d r o s t a t i q u e s su- a u s s i l o n g s que l ' a n i m a l . MOEURS : l a s e i c h e commune
p é r i e u r e s à e n v i r o n 15 a t - Leur e x t r é m i t é e s t d o t é e e s t un céphalopode benthique
mosphères) . d ' u n e s é r i e de v e n t o u s e s ou n e c t o - b e n t h i q u e c ' e s t - à -
pratiquement identiques à d i r e qui v i t sur l e fond ou
c e l l e s qui couvrent la près de l u i . Le j o u r , l ' a -
Caractères d i s t i n c t i f s : surface i n t e r n e des bras nimal r e s t e e n f o u i dans l e
a u t o u r de l a bouche. C e l l e - s a b l e ou caché dans des an-
La s e i c h e e s t c a r a c t é r i s é e c i s ' o u v r e e n t r e deux man- fractuosités rocheuses. Il
p a r s a f o r m e à peu p r è s dibules cornées appelées devient a c t i f à l'approche
ovale, légèrement a p l a t i e , " b e c de p e r r o q u e t " , qui de l a n u i t p o u r c h a s s e r .
avec des n a g e o i r e s de f a i b l e servent à dépecer des L o r s q u e l a s e i c h e se s e n t
l a r g e u r qui prolongent proies. attaquée, elle s'enfuit,
c h a q u e c ô t é du c o r p s . Le é j e c t a n t vigoureusement par
manteau renferme l e s organes T a i l l e maximale l ' e n t o n n o i r l ' e a u de l a
i n t e r n e s et l e s b r a n c h i e s , Environ 50 cm ( s a n s l e s t e n - cavité p a l l é a l e . Elle laisse
ces dernières étant sus- tacules) . sur p l a c e un nuage d ' e n c r e
pendues dans l a c a v i t é p a l - d e s t i n é à tromper l'at-
l é a l e . A l ' é t a t v i v a n t , la T a i l l e commune taquant .
t è t e avec la couronne des 10-40 cm dans l e s c h a l u t s à
b r a s r e l a t i v e m e n t c o u r t s se grand m a i l i a g e . La s e i c h e e f f e c t u e des mi-
démarque peu du c o r p s . La grations saisonnières. Elle
c o u l e u r peut a l l e r du brun r e j o i n t , au printemps et en
foncé, presque n o i r , au g r i s Confusions p o s s i b l e s : é t é , l e s eaux c ô t i è r e s pour
c l a i r , en p a s s a n t p a r une l a r e p r o d u c t i o n . Les jeunes
m u l t i t u d e de d e s s i n s pouvant Dans l e s eaux e u r o p é e n n e s , s e i c h e s e t l e s a d u l t e s qui
c h a n g e r b r u s q u e m e n t . Ceci l e s j e u n e s s e i c h e s communes n ' o n t pas e n c o r e a t t e i n t l a
e s t du à l ' é t a t d ' e x p a n s i o n de t a i l l e i n f é r i e u r e à une m a t u r i t é s e x u e l l e descendent
ou de c o n t r a c t i o n d e s m i l -
d i z a i n e de cm p o u r r a i e n t vers des eaux p l u s profondes
l i o n s de c e l l u l e s pigmentées
ê t r e confondues avec l e s j u - en automne.
en r e l a t i o n avec le système
v é n i l e s e t a d u l t e s de l a
n e r v e u x c e n t r a l . Après la
s e i c h e é l é g a n t e (S épia REPRODUCTION : l a s e i c h e
mort, l e s c o u l e u r s v a r i e n t
elegans) e t de l a s e i c h e peut a t t e i n d r e l a m a t u r i t é
s u i v a n t l ' é t a t de c o n s e r -
rosée (Sepia orbignyana). La s e x u e l l e à p a r t i r de 1 ' â g e
v a t i o n de l a p e a u . Le r e -
couleur de c e s deux espèces d'un an dans l e s c o n d i t i o n s
lâchement des muscles en-
est plus r o u g e à t r e que c e l l e de t e m p é r a t u r e e t de n u -
t r a i n e l ' a l l o n g e m e n t de la
de S. officinalis, et la t r i t i o n les plus favorables.
C e p e n d a n t , en mer l ' â g e pendant, dans l e s c o n d i t i o n s 150 j o u r s à une température
moyen d ' u n e s e i c h e p r ê t e à naturelles, les ac - de 20 C, en 250 j o u r s à une
se r e p r o d u i r e s e r a p l u t ô t de couplements s o n t r é p é t é s de t e m p é r a t u r e de 15 C. La
l'ordre d e 1 a n J en s o r t e q u ' i l y a normalement t a i l l e maximale, à environ 2
M é d i t e r r a n é e e t 1 an J à une s u r a b o n d a n c e de s p e r - a n s , e s t de 50 cm ( e n v i r o n
2 ans en Manche. A r r i v é s sur matozoïdes s t o c k é s , 30 cm e n l o n g u e u r du
l e s l i e u x de p o n t e , l e s m a n t e a u ) , e l l e e s t rarement
mâles et l e s f e m e l l e s mûrs La t a i l l e moyenne de l ' o e u f , a t t e i n t e par l e s femelles,
s ' a c c o u p l e n t . Les p a r a d e s o v u l e e t son e n v e l o p p e l e
nuptiales sont spec- chorion, sans la g é l a t i n e ALIMENTATION : la seiche
t a c u l a i r e s , l e mâle montrant nidamentaire, est d'environ f r a î c h e m e n t é c l o s e e s t un
des z é b r u r e s t r è s c o n t r a s - 7 x 5 mm ; e l l e v a r i e en a d u l t e en m i n i a t u r e . Bien
t é e s sur t o u t e la s u r f a c e du f o n c t i o n de l a t a i l l e de la q u ' e l l e dispose dans la
c o r p s . La femelle commence à femelle ( 4 , 5 à 9 mm de grand c a v i t é v i s c é r a l e d'une r é -
é m e t t r e des o e u f s . C e u x - c i d i a m è t r e ) . Le nombre d ' o - s e r v e v i t e l l i n e , e l l e com-
sont f i x é s , un par u n , à un v u l e s p r o d u i t s p a r une mence à s ' a l i m e n t e r a c -
s u b s t r a t de forme a l l o n g é e , femelle e s t également fonc- t i v e m e n t dès l e p r e m i e r ou
p o s i d o n i e s , a l g u e s , t u b e s de t i o n de sa t a i l l e e t de la deuxième jour après l ' é -
v e r s , e t c . , mais a u s s i s u r durée t o t a l e de l a ponte qui closion. La r é s o r p t i o n
des c o r d a g e s , des n a s s e s , peut s ' é t a l e r s u r p l u s i e u r s f i n a l e de l a r é s e r v e v i -
e t c . Au moment de l a f i x a - semaines v o i r e p l u s i e u r s t e l l i n e a lieu indépen-
t i o n de l ' o e u f au s u b s t r a t , mois chez un même i n d i v i d u . damment de l a d i g e s t i o n des
la femelle s e c r è t e la gangue Le nombre maximal d ' o e u f s p r o i e s i n g é r é e s . Dans l e s
gélatineuse autour de émis p a r une f e m e l l e main- c o n d i t i o n s t r è s r a r e s où
l ' o v u l e , E l l e l ' é t i r é en tenue en aquarium e s t d ' e n - e l l e ne peut pas t r o u v e r de
deux f i l a m e n t s qu'elle v i r o n 3 0 0 0 . Les g r a n d e s p r o i e s a p p r o p r i é e s dès sa
masses d ' o e u f s o b s e r v é e s en naissance, la p e t i t e seiche
d i s p o s e , à l ' a i d e de s e s
mer sont l e f a i t de p o n t e s peut s u r v i v r e plusieurs
b r a s p o i n t u s , a u t o u r du
m u l t i p l e s dues à p l u s i e u r s j o u r s s a n s a l i m e n t a t i o n ex-
support de manière à former
femelles venant déposer t é r i e u r e grâce à cette
un anneau de f i x a t i o n . Les
r é s e r v e . La s e i c h e nouveau-
grappes d ' o e u f s dont l e s en- l e u r s oeufs au même e n d r o i t ,
née s ' a t t a q u e à de p e t i t s
veloppes g é l a t i n e u s e s sont Les a d u l t e s meurent a p r è s la
c r u s t a c é s Mysidacés e t à de
n o i r c i e s par des t r a c e s reproduction.-
j e u n e s c r e v e t t e s , a i n s i des
d ' e n c r e i n c l u s e s au moment
P a l a e m o n i d é s , dont l a l o n -
de l e u r s é c r é t i o n , res- CROISSANCE : à l ' é c l o s i o n ,
g u e u r ne d é p a s s e p a s s a
s e m b l e n t à d e s g r a p p e s de qui a l i e u selon la
p r o p r e t a i l l e . Ces p r o i e s
r a i s i n , d ' o ù l e nom v e r - température de l ' e a u (20 C),
sont s a i s i e s à l ' a i d e des
n a c u l a i r e " r a i s i n de mer", 1 à 3 mois a p r è s la f é -
deux t e n t a c u l e s p r o t a c t i l e s
Les s p e r m a t o p h o r e s que l e c o n d a t i o n , l e j e u n e animal
que l ' a n i m a l l a n c e à t r è s
mâle dépose d a n s une poche mesure environ 1 , 5 cm
grande v i t e s s e , a p r è s a v o i r
s i t u é e sous la bouche de la ( l o n g u e u r du m a n t e a u 6 à
f i x é e l e but en v i s i o n b i -
f e m e l l e au moment de l ' a c - 10 mm s u i v a n t l a t a i l l e de
noculaire (ses yeux
couplement c o n t i e n n e n t suf- l'oeuf dont i l e s t i s s u ) . La
c o n v e r g e n t au moment d e
fisamment de s p e r m a t o z o ï d e s v i t e s s e de c r o i s s a n c e e s t
l ' a t t a q u e ) . Cette technique
pour a s s u r e r l a f é c o n d a t i o n t r è s v a r i a b l e s e l o n la
de " t i r " e s t d ' u n e h a u t e
de p l u s i e u r s c e n t a i n e s voire température, l'alimentation
p r é c i s i o n e t p e r m e t de
de m i l l i e r s d ' o e u f s q u i disponible. Ainsi, bien
s a i s i r des p r o i e s r a p i d e s ,
s e r o n t pondus au c o u r s des nourrie, la seiche pourrait
même en p l e i n e nage. Au bout
semaines qui s u i v e n t le a t t e i n d r e une l o n g u e u r de
de q u e l q u e s s e m a i n e s , l e
d é b u t de l a p o n t e . Ce- manteau d ' e n v i r o n 10 cm en
choix des p r o i e s approchées accompagnée d ' u n e i n j e c t i o n tres p e t i t s céphalopodes
p a r la s e i c h e d e v i e n t p l u s de t o x i n e d e s g l a n d e s s a - pour la vente en " s i p i o n " ou
l a r g e , e t l ' a n i m a l commence l i v a i r e s . La p r i s e de nour- " s u p i o n " , l e s i n d i v i d u s de
à u t i l i s e r une t e c h n i q u e r i t u r e j o u r n a l i è r e , aux tem- t a i l l e moyenne e t g r a n d e
complémentaire de c a p t u r e : p é r a t u r e s é l e v é e s , peut r e - s o n t vendus e n t i e r s , f r a i s
au l i e u de l a n c e r l e s t e n - p r é s e n t e r j u s q u ' à 20 % du ou c o n g e l é s , ou p r é p a r é s en
t a c u l e s pour s a i s i r sa poids de la s e i c h e . " b l a n c de s e i c h e " , le
p r o i e , e l l e se l a n c e sur manteau d é b a r r a s s é des v i s -
c e l l e - c i pour la c o i f f e r c è r e s , de la peau e t de l ' o s
t o u t de s u i t e de s e s b r a s , Pêche : de s e i c h e .
sans f a i r e i n t e r v e n i r ses
tentacules. Cette a l t e r - La s e i c h e s e c a p t u r e e s - Selon l e s s t a t i s t i q u e s f r a n -
n a t i v e e s t généralement ap- s e n t i e l l e m e n t au c h a l u t de ç a i s e s , la production moyen-
p l i q u é e à l a c a p t u r e de fond e t a v e c l e s c a s i e r s , ne a n n u e l l e e s t de l ' o r d r e
c r a b e s , notamment c e u x de mais a u s s i par d ' a u t r e s mé- de 6500 t o n n e s , m a i s de
t a i l l e relativement grande, thodes ( f i l e t s m a i l l a n t s de f o r t e s f l u c t u a t i o n s ont é t é
a l o r s que l e s p r o i e s c a - fond e t t r é m a i l , t u r l u t e , n o t é e s (de 12500 à 2500
p a b l e s d ' u n e nage r a p i d e l e u r r e s s e m b l a b l e s à une tonnes).
( c r e v e t t e s , p o i s s o n s ) seront s e i c h e , v o i r e une s e i c h e
toujours s a i s i e s à l'aide p r é a l a b l e m e n t c a p t u r é e qui Les p r i n c i p a l e s z o n e s de
des t e n t a c u l e s q u i l e s r a - e s t a t t a c h é e à un f i l pour pèche se s i t u e n t dans le
mènent dans l a couronne des a t t i r e r d e s mâles mûrs). g o l f e de G a s c o g n e e t en
b r a s . La p r o i e c a p t u r é e s e r a A l o r s que l e s s e i c h e s de Manche, sur la bande c ô t i è r e
m i s e à m o r t p a r l e s man- très petite taille sont l e p r i n t e m p s e t l ' é t é , au
d i b u l e s . Leur m o r s u r e e s t souvent mélangées avec d ' a u - l a r g e l'automne e t l ' h i v e r .

sépion, vue v e n t r a l e -

seir.^.e commune seiche rosée seiche élégante


S E I C H E ELEGANTE
par Sigurd v, Boletzky
Sepia elesans B l a i n v i l l e , 1827
1 1 1 1

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" AI XwJ' I
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3 cm
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20° E
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1 S! 1 1

Classe Céphalopodes. Noas européens : dépasse rarement 10 cm ( s a n s


Ordre Sepioïdés. les tentacules r é t r a c t i l e s ) .
Famille Sépiidés. Espagnol : choquito (castil- En l o n g u e u r du m a n t e a u , l a
lan), choquino (galicien), t a i l l e maximale e s t de 9 cm.
txoko dotorea (basque).
I A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de Portugais : choco-elegante.
vente admises : Répartition :
s e i c h e , s u p i o n : pour l e s
e x e m p l a i r e s dont l e c a l i b r e Caractères : A t l a n t i q u e - e s t , de l a mer du
c o r r e s p o n d à une v a l e u r Nord au g o l f e de G u i n é e , en
é g a l e ou s u p é r i e u r e à 80 i n - La s e i c h e é l é g a n t e e s t c a - M é d i t e r r a n é e , s u r d e s fonds
d i v i d u s par kilogramme. r a c t é r i s é e p a r sa forme a l - v a s e u x d e 30 à e n v i r o n
longée e t sa c o u l e u r r o s e - 400 m,
o r a n g e . E l l e se d i s t i n g u e
Nous FAO : f a c i l e m e n t de l a s e i c h e
r o s é e (Sepia orbignyana) qui Biologie :
Français : seiche é l é g a n t e , v i t aux mêmes p r o f o n d e u r s ,
Anglais : elegant cutt- p a r l ' a b s e n c e de l ' é p i n e La s e i c h e é l é g a n t e s e r e -
lefish. t e r m i n a l e de l ' o s . C e l u i - c i p r o d u i t t o u t au l o n g de
Espagnol : choquito. est aussi plus é t r o i t vers l ' a n n é e , avec t o u t e f o i s une
L ' a r r i è r e que l e s é p i o n de c o n c e n t r a t i o n d e s p o n t e s au
S. orbignyana e t S. of- p r i n t e m p s e t en é t é en c e
ficinalis. La t a i l l e a d u l t e qui concerne la M é d i t e r r a n é e
et l ' A t l a n t i q u e n o r d - e s t . pas pigmentée. L'ovule s ' e n f o u i r d a n s un s u b s t r a t
Les o e u f s s o n t d é p o s é s s u r mesure e n v i r o n 4 mm. A 1 ' é - m e u b l e . On ne c o n n a î t p a s
d e s s u p p o r t s a l l o n g é s , de c l o s i o n , le jeune animal e n c o r e l a c r o i s s a n c e , mais
p r é f é r e n c e sur c e r t a i n s m e s u r e e n v i r o n 5 mm ( 3 à les analyses f a i t e s sur les
t y p e s de c o r a u x comme l e s 4 mm e n l o n g u e u r du populations n a t u r e l l e s in-
a l c y o n s , l e s deux f i l a m e n t s manteau). I l peut s ' a t t a c h e r d i q u e n t que l a m a t u r i t é
é t i r é s de l ' e n v e l o p p e , à un s u b s t r a t d u r p a r s a sexuelle est a t t e i n t e à
f o r m é s p a r l a f e m e l l e au surface v e n t r a l e qui fonc- l ' â g e d ' e n v i r o n 1 a n , à une
moment d e l a p o n t e , é t a n t t i o n n e a l o r s comme une ven- longueur du manteau de 4 à 6
f i x é s a u t o u r du s u p p o r t . En t o u s e . La s e i c h e é l é g a n t e ne cm, l a l o n g é v i t é serait
général, l'enveloppe n'est semble p a s ê t r e c a p a b l e de a l o r s d e l ' o r d r e de 1 an
1/2.

sépion, vue ventrale -

seiche commune seiche rosée seiche élégante


ELEDONE COMMUNE
par Sigurd v. Boletzky
Eledone cirrhosa (Lamarck, 1798)

Classe : Céphalopodes. (galicien), olagarro zuria h o r i z o n t a l e . La nage se f a i t


Ordre : Octopodes. (basque). par l ' a r r i è r e par p r o p u l s i o n
Famille : Octopodidés. Portugais : p o l v o - d o - a l t o . à réaction c ' e s t - à - d i r e jet
de l ' e n t o n n o i r . La t a i l l e
a d u l t e e s t d e 40 cm a u
m Autre dénomination de Caractères : maximum (13 à 15 cm en l o n -
vente admise : gueur du manteau).
poulpe. L ' é l é d o n e commune s e r e -
connaît à la d i s p o s i t i o n des
v e n t o u s e s en une s e u l e s é r i e Répartition :
NOBS FAO : sur l e s h u i t b r a s , e t à sa
couleur r o u g e - c l a i r qui la Atlantique-est de l'Islande
Français : poulpe b l a n c . d i s t i n g u e de l'élédone au Maroc, en Méditerranée,
Anglais : horned o c t o p u s . musquée (Eledone moschata) sur fonds sableux et vaseux
Espagnol : pulpo bianco. connue de l a M é d i t e r r a n é e et dans des blocs de roche à
j u s q u ' a u x c ô t e s s u d - o u e s t du partir de 30 m (le plus sou-
P o r t u g a l . Les é l é d o n e s vent 50 m) jusqu'à 400 voire
Noos européens nagent nettement plus 500 m de profondeur.
rapidement que l e s p i e u v r e s
Espagnol : pulpo bianco du f a i t de l a p l u s p e t i t e
( c a s t i l l a n ) , pop b l a n c t a i l l e de l e u r c o u r o n n e de Biologie :
( c a t a l a n ) , cabezon b r a s q u i p r e n n e n t l a forme L'élédone est nettement plus
a l o r s d ' u n e a i l e
rapide en nage que les pieu-
v r e s du g e n r e Octopus, no- s u r e n t 7,5 x 2,5 mm ( s a n s l a encore l e taux de c r o i s s a n c e
tamment du f a i t d ' u n e t a i l l e t i g e du c h o r i o n ) , i l s ne p o s t - e m b r y o n n a i r e , l e s ex-
p l u s modeste de l a couronne s o n t c o n n u s que d ' a n i m a u x p é r i e n c e s d ' é l e v a g e en a q u a -
b r a c h i a l e . E l l e a v a n c e par a y a n t pondu en a q u a r i u m . A rium n ' a y a n t pas r é u s s i
propulsion à réaction (jet l ' é c l o s i o n , l e j e u n e animal j u s q u ' i c i . T o u t e f o i s , des
de l ' e n t o n n o i r ) , l a couronne mesure e n v i r o n 7 mm ( 4 , 5 mm o b s e r v a t i o n s e f f e c t u é e s sur
b r a c h i a l e é t a n t en a i l e en l o n g u e u r du m a n t e a u ) e t des i n d i v i d u s r é c o l t é s à
horizontale. Inactif, l ' a n i - p r é s e n t e comme l e s t r è s d i v e r s s t a d e s j u v é n i l e s et
mal se pose au fond ou dans jeunes p i e u v r e s des bras s u b a d u l t e s o n t p e r m i s de se
des a n f r a c t u o s i t é s e x a c t e - e n c o r e p l u s c o u r t s que l e r e n d r e compte de l a c r o i s -
ment comme l a p i e u v r e . c o r p s . C o n t r a i r e m e n t aux sance r e l a t i v e m e n t rapide
p i e u v r e s fraîchement é c l o s e s chez l e s animaux n o u r r i s aux
L ' é l é d o n e s e r e p r o d u i t au qui s o n t p é l a g i q u e s , le c r u s t a c é s , crabes et c r e -
p r i n t e m p s e t en é t é , à l ' â g e jeune é l é d o n e s e p o s e d é j à , vettes, leurs proies pré-
d ' e n v i r o n 1 à 2 a n s . Les de t e m p s à a u t r e , s u r l e férentielles .
oeufs fraîchement pondus me- s u b s t r a t . On ne c o n n a î t pas
ENCORNET ROUGE

par Sigurd v. Boletzky


lllex coindetii (Vérany, 1S39)

i-^'V^i'-^-r•.'•jVtfyVn'-^ •''-••••

8 cm

Classe Céphalopodes. Noms FAO R é p a r t i t i o n géographique :


Ordre Teuthoïdes.
Famille Ommastrephidés. Français encornet rouge. A t l a n t i q u e - e s t : de 60 N à
Anglais : b r o a d t a i l s h o r t f i n 15 S, y compris l a Méditer-
B A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de squid. ranée ; également dans
vente admises : Espagnol : pota voladora. 1 ' At I a n t i q u e - o u e s t entre
calmar i l l e x , encornet 10 °N e t 27 °N.
i l l e x , c h i p i r o n : pour l e s
e x e m p l a i r e s dont l e c a l i b r e NOBS européens :
c o r r e s p o n d à une v a l e u r Répartition bathyaétrique :
égale ou s u p é r i e u r e à 80 i n - Allemand : Pfeilkalmar.
d i v i d u s par kilogramme. Anglais : b r o a d t a i l squid. De l a s u r f a c e à e n v i r o n
Espagnol : volador 1000 m, l e p l u s s o u v e n t
( c a s t i l l a n ) , choupa e n t r e 150 e t 300 m en
Nous f r a n ç a i s régionaux : ( g a l i c i e n ) , pota h e g a l a r i a A t l a n t i q u e - e s t , e t e n t r e 60
(basque). et 400 m en Méditerranée.
Les noms e n c o r n e t rouge et I t a l i e n : totano v o l a t o r e ,
faux e n c o r n e t sont u t i l i s é s Portugais pota-do-norte.
de manière plus ou moins in- Caractères distinctifs :
d i f f é r e n t e , p e u t - ê t r e selon
certaines tendances ré- L ' e n c o r n e t rouge e s t ca-
gionales . r a c t é r i s é par son corps long
et é t r o i t , avec des na-
geoires relativement courtes Biologie : d ' o e u f s t r è s p e t i t s (1 mm).
( 3 5 % de l a l o n g u e u r du La p e t i t e t a i l l e d e s o e u f s
manteau). Ensemble l e s deux MOEURS : l ' e n c o r n e t r o u g e se t r a d u i t p a r un d é -
n a g e o i r e s sont en forme de e s t un c a l m a r p é l a g i q u e à veloppement embryonnaire
coeur. La l a r g e u r t o t a l e e s t semi-démersal, vivant entre r a p i d e , qui dure 1 à 2 s e -
é g a l e à 55-60 % de l a l o n - deux eaux l a n u i t , p r è s du maines suivant la tem-
g u e u r du m a n t e a u . La t ê t e fond l e j o u r . L ' e s p è c e ef- p é r a t u r e (20 à 15 °C) ,
e s t au moins a u s s i l a r g e que f e c t u e des m i g r a t i o n s s a i -
le manteau (un peu p l u s s o n n i è r e s . Nageur très CROISSANCE : à l ' é c l o s i o n ,
large chez les mâles r a p i d e , l ' e n c o r n e t rouge se l ' a n i m a l mesure environ
a d u l t e s ) . Couleur rouge- pose au fond l o r s q u ' i l e s t 2 mm. C ' e s t l e c a s t y p i q u e
orange. maintenu en a q u a r i u m , mon- du t r è s p e t i t c é p h a l o p o d e
t r a n t une p o s i t i o n de p l a n c t o n i q u e qui se n o u r r i t
T a i l l e maximale "repos" assez caracté- s a n s d o u t e de l a r v e s de
35 à 50 cm (longueur du man- r i s t i q u e . Cependant, la c r u s t a c é s et éventuellement
t e a u x 20 cm c h e z l e s p l u s survie en c a p t i v i t é e s t t r è s de c o p e p o d e s . Ces animaux
grands mâles, 27 cm chez l e s l i m i t é e e t ne p e r m e t p a s a t t e i g n e r a i e n t une t a i l l e
plus grandes f e m e l l e s ) . e n c o r e de d é c r i r e l e com- é g a l e à l a m o i t i é de l a
portement de c e s animaux. t a i l l e a d u l t e (en l o n g u e u r
T a i l l e commune du manteau) en 4 à 5 mois en
25 à 40 cm ( l o n g u e u r du REPRODUCTION : la période de é t é , e t en 5 à 6 m o i s en
manteau 15 à 22 cm). reproduction est très h i v e r , mais en l ' a b s e n c e de
étendue. Les mâles sont mûrs données p r é c i s e s o b t e n u e s à
à des t a i l l e s comprises p a r t i r d ' é l e v a g e s , ces e s -
Confusions p o s s i b l e s : e n t r e 10 e t 15 cm en l o n - t i mations restent ap-
gueur du manteau, a l o r s que p r o x i m a t i v e s .
L ' e s p è c e p o u r r a i t ê t r e con- l e s f e m e l l e s ne sont p r ê t e s
f o n d u e a v e c 11 1 e x i 1 - à pondre q u ' à p a r t i r d ' u n e ALIMENTATION : les très
lecebrosus dans l e s eaux à longueur du manteau de 15 cm petits crustacés forment
l'ouest des î l e s Bri- pour l e s p l u s p r é c o c e s , l a probablement la n o u r r i t u r e
t a n n i q u e s . Bien que p l u s majorité des femelles a t - principale voire exclusive
commune d a n s l ' A t l a n t i q u e teignant la maturité sexuel- des j e u n e s e n c o r n e t s rouges
nord-ouest, cette dernière l e à une t a f l l e d ' e n v i r o n de t a i l l e a l l a n t de quelques
espèce e s t également pêchée 20 cm e n l o n g u e u r du m i l l i m è t r e s à quelques cen-
dans l ' A t l a n t i q u e n o r d - e s t . m a n t e a u . Ces g r a n d e s f e - t i m è t r e s . A p a r t i r d'une
E l l e e s t c a r a c t é r i s é e par la melles s o n t â g é e s d ' e n v i r o n longueur du manteau de 4 cm,
t è t e plus é t r o i t e et l ' e x - 1 an 1 / 2 , a l o r s q u e l e s p l u s de l a m o i t i é d e s c o n -
t r é m i t é p o s t é r i e u r e des na- mâles mûrs e t l e s p e t i t e s tenus stomacaux sont
g e o i r e s p l u s p o i n t u e que femelles mûres ont environ 1 c o n s t i t u é s de p o i s s o n s , l e
chez I. coindetii. De par sa an. r e s t e é t a n t des c r u s t a c é s
couleur rouge-orange, Illex e t , sauf en h i v e r , d ' a u t r e s
r e s s e m b l e à Toda ro ps i s La ponte a probablement l i e u c é p h a l o p o d e s . En é t é l e s
eblanae, mais peut ê t r e fa- dans des eaux r e l a t i v e m e n t poissons peuvent r e p r é s e n t é s
c i l e m e n t d i s t i n g u é p a r sa profondes. La femelle 90 % des contenus stomacaux.
forme plus a l l o n g é e . s é c r è t e une g é l a t i n e n i -
damentaire très trans- E t a n t donné l a r a p i d i t é de
p a r e n t e , s o u s forme d ' u n la p l u p a r t de ces p r o i e s , i l
" b a l l o n " , qui c o n t i e n t des e s t n a t u r e l que l ' a p p a r e i l
d i z a i n e s de m i l l i e r s v o i r e tentaculaire soit par-
des c e n t a i n e s de m i l l i e r s t i c u l i è r e m e n t e f f i c a c e . Une
caractéristique de la Pêche :
famille des ommastrephidés
e s t la fusion des deux t e n - Les données s t a t i s t i q u e s sur
t a c u l e s au c o u r s du d é - la pèche de l ' e n c o r n e t rouge
veloppement embryonnaire sont peu f i a b l e s du f a i t de
tardif, A l'éclosion, le mélanges avec d'autres
j e u n e animal p r é s e n t e donc calmars dans l e s a p p o r t s .
une espèce de "trompe" dont L'encornet rouge e s t capturé
l ' e x t r é m i t é e s t d o t é e de aux c h a l u t s (de fond, p é l a -
quelques v e n t o u s e s . Au cours gique e t semi-pélagiques) et
de l a c r o i s s a n c e post- également à l a t u r l u t e . I l
embryonnaire, c e t t e fusion est u t i l i s é f r a i s , r é f r i g é r é
des t e n t a c u l e s e s t supprimée ou congelé.
p a r une s é p a r a t i o n p r o -
g r e s s i v e des t r o n c s ten-
t a c u l a i r e s . A la séparation
d é f i n i t i v e des massues t e n -
t a c u l a i r e s , une s t r u c t u r e de
t y p e " b o u t o n p r e s s i o n " se
d i f f é r e n c i e à la base de la
massue t e n t a c u l a i r e qui
permet l a j o n c t i o n des t e n -
t a c u l e s au moment de l e u r
é j e c t i o n . La p r o i e t o u c h é e
par l e s t e n t a c u l e s e s t r a -
pidement ramenée dans la
couronne des a u t r e s bras qui
l a t i e n d r o n t e t l a ma-
nipuleront pendant le dé-
pècement a s s u r é par l e s man-
dibules.
LES TECHNIQUES DE RECOLTE

EX DE PREPARATION

Les céphalopodes sont le plus souvent péchés au chalut. Pour.sles calmars, la turlute (le
"jigger" des Anglo-saxons) est devenue l'engin sélectif de choix, notamment depuis le dé-
veloppement au Japon de navires spécialisés, équipés de nombreux treuils électriques avec des
palangres de turlutes, combinées avec des rampes de projecteurs puissants dont la lumière
attire les calmars. En plus de ces techniques très répandues, il existe une multitude de mé-
thodes artisanales (leurres, pièges, filets dormants ou sennes tirées à la main...).

Mis à part le "sachimi" (chair fraîche de calmar découpée) des Japonais, les méthodes de pré-
paration par cuisson ou rôtissage varient en fonction de l'état du produit utilisé (frais,
séché, congelé). En général, on utilise uniquement les parties musculeuses, c'est-à-dire les
bras et tentacules et le manteau avec l'entonnoir et les nageoires.
P O O R E N S A V O I R I»LOS . . .

Pour avoir des précisions sur la systématique ou la biologie des céphalopodes :

P, R. Boyle (éd.) : Cephalopod Life Cycles.


Species Accounts. Vol. I. Academic Press, London, 1983 (475 p . ) .

P. R. Boyle (éd.) : Cephalopod Life Cycles.


Comparative Reviews. Vol. II. Academic Press, London, 1987 (441 p . ) .

M. R. Clarke & E. R. Trueman (éds.) Paleontology and Neontology of Cephalopods.


Volume 12 in The Mollusca (K. M. Wilbur, éd.). Academic Press, San Diego, 1988 (355 p . ) .

K. Mangold (éd.) : Céphalopodes.


Tome V, fascicule 4 in Traité de Zoologie (P. P. Grasse, éd.), Masson, Paris, 1989 (804
p.).

" Pour s'informer sur leur pèche :

J. F. Caddy (éd.) : Advances in assessment of world cephalopod ressources.


FAO Fisheries Tech. Paper 231, 1983 (452 p . ) .

R. Kreuzer : Cephalopods : handling, processing and products.


FAO Fish. Tech. Pap. 254, 1984 (108 p . ) .

C. F. E. Roper, C. C. Lu 1 F. G. Hochberg ( éds. ) : Proceedings of the workshop on


the biology and resource potential of cephalopods.
Melbourne, Australia, 9-13 March 1981. Memoirs of the National Museum of Victoria, 44,
1983 (311 p . ) .

C. F. E. Roper, M. J. Sweeney & C. - E . Nauen : FAO species calalogue.


Vol. 3. Cephalopods of the world. An annotated and illustrated catalogue of species of
interest to fisheries. FAO Fish. Synop. 125, vol. 3, 1984 (277 p . ) .

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