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RI DRV-92/018-RH LA ROCHELLE/L'HOUMEAU

Les algues et invertébrés marins des


pêches françaises

Algues, Eponges, Corail rouge, Escargots de mer, Bivalves,


Poulpes, Seiches, Encornets, Crustacés, Oursins et Violets

1° partie
INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE POUR L'EXPLOITATION DE LA MER

IFREMER DIRECTION DES RESSOURCES VIVANTES


Station de La Rochelle/L'Houmeau
Place du Séminaire BP 7 DEPARTEMENTS : Ressources Halieutiques
17137 L'HOUMEAU

Coordinateurs : Quéro J.C. ; Arzel P. : algues ; Dardignac M.J. : bivalves ; code :


Latrouite D. : crustacés ; Véron G. : escargots de mer.
RI DRV 92-018
Auteur (s) : Arzel P., Baud J.P. ; Berthou P. ; Boletzky S.v. ; Campillo A. RH/LA ROCHELLE
Clavier J. ; Dao J.C. ; Dardignac M. J. ;Decamps P. ; Duclerc J. ; Flassch J.P. L'HOUMEAU
Fleury P.G. ; Fontaine B. ; Harmelin J.G. ; Héral M. ; Hussenot J.
Latrouite D. ; Laubier A. ; Le Calvez J.C. ; Le Foil D. ; Lemoine M. ; Marin J.
Monniot C. ; Monniot F. ; Perez R. ; Quéro J.C. ; Raimbault R. ; Richard O.
Talidec C. ; Têtard A. ; Vacelet J. ; Vadon C. ; Véron G.

D e s s i n a t e u r s : Vayne J.J. ; Photographes : Leguay D. Porche P.


Vayne J.J.

Titre d a t e : j u i n 1992

LES ALGUES ET INVERTEBRES MARINS


DES PECHES FRANÇAISES tirage nb : 75
Algues, Eponges, Corail rouge, Escargots de mer, Bivalves, Poulpes,
Seiches, Encornets, Crustacés, Oursins et Violets

Nb pages : 392 (en


trois parties)
Nb figures : 400

RESUME : Ce rapport interne constitue l'étape préalable à la diffusion d'un ouvrage de vulgarisation sur les produits
commerciaux des pêches métropolitaines, destiné en priorité à la profession. Cet ouvrage sera le complément de celui
édité en 1984 pour le FIOM par Jacques Grancher : " Les poissons de mer des pêches françaises".

L'objectif est de mettre à la portée du plus grand nombre, des données sur la connaissance, la biologie, la pêche et les
appellations françaises (officielles et vemaculaires) et étrangères des espèces marines commerciales. Plus d'une centaine
d'espèces d'algues et d'invertébrés sont présentées.

ABSTRACT : This report is a prerequisite publication of a popular book, synthesizing and summarizing the main data
on identification, names, biology and fishing aspects fo more than a hundred species of seaweeds and marine
invertebrate.

mois-clés algues, invertébrés marins, France

key words seaweeds, marine invertebrates, France

IFREMER-SDP
Centra de BREST
Bibliothèque
IFREMER-fciblioHwque <*» BREST
8.P. 70-23230 PLOtiZANE

REMER I
0BR29851 Utoif
Ce rapport interne sur "Les Algues et Invertébrés marins des
Pêches françaises" est une étape devant conduire à la publication d'un
ouvrage de vulgarisation. Il a été conçu pour compléter "Les Poissons
de Mer des Pêches françaises" publié en 1984 aux éditions Jacques
Grancher par le FIOM, puis diffusé par cet organisme.

Pour que cette étape soit utile, nous vous demandons de nous faire
parvenir vos critiques, suggestions, additions concernant le texte et
l'iconographie à l'adresse ci-après :

IFREMER
Station de La Rochelle-L'Houmeau
Place du Séminaire - Boite Postale N'
17137 L'HOUMEAU
FAX N" (33) 46.50.93.79

En vous remerciant de votre collaboration

J.C. QUERO

J.J. VAYNE
Coordination scientifique et mise en oeuvre éditoriale
QUERO J.C. IFREMER-La Rochelle

assisté de
QUERO C. Centre International de la Mer, Rochefort
TRAVERS E. Centre International de la Mer, Rochefort

Illustration graphique
VAYNE J.J. IFREMER-La Rochelle

Illustration photographique
LEGUAY D. IFREMER-La Rochelle
PORCHE P. IFREMER-Nantes
VAYNE J.J. IFREMER-La Rochelle

Table des auteurs


ARZEL P, IFREMER-Brest
BAUD J.P. IFREMER-Bouin
BERTHOU P. IFREMER-Brest
BOLETSKY S. voi Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer
CAMPILLO A. IFREMER-Sète
CLAVIER J. ORSTOM
DAO J.C. IFREMER-Brest
DARDIGNAC M.J. IFREMER-La Rochelle
DECAMPS P. IFREMER-La Rochelle
DUCLERC J. IFREMER-Sète
FLASSCH J.P. IFREMER-Nantes
FLEURY P.G. IFREMER-Brest
FONTAINE B. IFREMER-Boulogne
GUENNEGAN Y. IFREMER-Bastia
HARMELIN J.G. Station marine d'Endoume, Marseille
HERAL M. IFREMER-La Tremblade
HUSSENOT J. CREMA-L'Houmeau (CNRS/IFREMER)
LATROUITE D. IFREMER-Brest
LAUBIER A. Institut Océanographique, Paris
LE CALVEZ J.C. Ecole Formation maritime aquacole, Saint-Malo
LE FOLL D. IFREMER-Brest
LEMOINE M. IFREMER-Ouistreham
MARIN J. IFREMER-Cayenne, Guyane
MONNIOT C, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris
MONNIOT F, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris
PEREZ R. IFREMER-Nantes
QUERO J.C. IFREMER-La Rochelle
RAIMBAULT R. IFREMER-Sète
RICHARD 0. Syndicat mixte Equipement littoral, Blainville
TALIDEC C. IFREMER-Lorient
TETARD A. IFREMER-Ouistreham
VACELET J. Station marine d'Endoume, Marseille
VADON C. Muséum national d'Histoire naturelle, Paris
VERON G. IFREMER-Brest
T A B L E D E S M A T I E R E S

Préface
Avant-propos.

QUELQUES GENERALITES.

LES ALGUES- P. Arzel

Qu'est-ce qu'une algue ?,..,,,,


Quelques définitions
Gélidium impérial Gélidium sesquipedale.
Lichen carragheen Chondrus crispus
Ascophyllum Ascophyllum nodosum..,
Fucus dentelé Fucus serratus
Fucus spirale Fucus spiralis
Fucus vésiculeux Fucus vesiculosus
Tali Laminaria digitata. . . .
Tali-penn Laminaria hyperborea..
Ouessane Undaria pinnatifida R. Perez
Les techniques de pêche
Les techniques de culture de 1'ouessane R. Perez
Pour en savoir plus

LES EPONGES J. Vacelet

Qu'est-ce qu'une éponge ?


Quelques définitions
Eponge commune Hippospongia communis.
Eponge fine grecque Spongia officinalis. . •
Eponge fine oreille d'éléphant Spongia agaricina
Les techniques de pêche et de préparation
Pour en savoir plus

LE CORAIL ROUGE J.G. Harmelin

Qu'est-ce que le corail rouge ?


Quelques définitions
Corail rouge Corallium rubrum,
Les techniques de pèche
Pour en savoir plus
LES ESCARGOTS DE MER (Mollusques Gastéropodes) G. Véron

Qu'est-ce qu'un escargot de mer ?


Quelques définitions
Ormeau Haliotis tuberculata J. Clavier & 0. Richard,
Bigorneau commun Littorina littorea G. Véron
Buccin Buccinum undatum G. Véron

Autres escargots de mer commerciaux


Patelles de l'Atlantique Patella vulgata G. Véron
Patelles de Méditerranée G. Véron
Patelle méditerranéenne Patella caerulea
Patelle ponctuée Patella rustica
Cornet Cerithium vulgatum G. Véron & R. Raimbault.
Murex droite épine Bolinus brandaris G. Véron & R. Raimbault.
Rocher fascié Phyllonotus trunculus G. Véron & R. Raimbault.
Casque échinophore Cassidaria echinophora G. Véron & R. Raimbault.
Casque saburon Phalium saburon G. Véron & R. Raimbault.

Les techniques de pèche G . Véron •


Pour en savoir plus

LES BIVALVES (Mollusques Lamellibrancb.es)- M.J. DARDIGNAC

Qu'est-ce qu'un bivalve ?


Quelques définitions
Amande commune d'Europe Clycymeris glycymeris P. Berthou
Moules M.J. Dardignac
Moule commune tiytilus edulis
Moule de Méditerranée Mytilus galloprovincialis
Coquilles Saint-Jacques J . C . Dao & P . D é c a m p s . . . .
Coquille Saint-Jacques de l'Atlantique Pecten max 1 mus
Coquille Saint-Jacques de la Méditerranée Pecten jacobeus
Pétoncle noir Chlamys varia J.C. Dao & P. Décamps....
Pétoncle vanneau Chlamys opercularis J.C. Dao & P. Décamps...,
Huître plate d'Europe Ostrea edulis M. Héral
Huître creuse Crassostrea gigas M. Héral
Coque commune Cerastoderma edule M. Lemoine
Spisules P. Berthou
Spisule épaisse Spisula solida
Spisule ovale Spisula ovalis
Clam commun tlercenaria tnercenaria J. Duclerc & J.C. Quéro.
Praire commune Venus verrucosa P. Berthou
Palourde croisée d'Europe Ruditapes decussatus J. Duclerc & J.C. Quéro.
Palourde croisée japonaise Ruditapes philippinarum J.P. Flassch, J.P, Baud &
J.C. Quéro
Palourde rose v'enerupis rhomboïdes P. Berthou

- 2 -
Autres bivalves commerciaux
Datte de mer d'Europe Lithophaga J. Duclerc & J.C. Quéro.
lithophaga
Peignes J.C. Dao & P. Décamps...
Peigne du Canada Placopecten magellanicus.
Pétoncle d'Islande Chlamys islandica
Pétoncle glabre Flexopecten glaber
Mactres J. Duclerc & J.C. Quéro.
Mactre coralline Mactra corallina.
t-lactre fauve Mactra glauca. . . .
Lutraires J. Duclerc & J.C. Quéro.
Grande lutraire Lutraria magna.
Lutraire elliptique Lutraria lutraria..
Lutraire étroite Lutraria augustior,
Couteaux J. Duclerc & J.C. Quéro,
Couteau arqué Ensis arcuatus...
Couteau droit d'Europe Solen marginatus.
Couteau sabre Ensis ensis
Couteau silique Ensis siliqua....
Tellines J. Duclerc & J.C. Quéro.
Telline aplatie Tellina planata...
Telline délicate Tellina tenuis....
Telline onyx Tellina albicans. .
Telline opale Tellina fabula....
Telline pourpre Tellina incarnata.
Fiions J. Duclerc & J.C. Quéro.
Flion aplati Donax variegatus
FI ion des canards Donax vittatus
Flion gracieux Donax venustus.
Flion semistrié Donax semistriatus....
Flion tronqué Donax trunculus
Lavignon poivré Scrobicularia plana Duclerc & J.C. Quéro,
Montre fauve Dosinia exoleta Duclerc & J.C. Quéro.
Palourde bleue Venerupis pullastra Duclerc & J.C. Quéro.
Palourde jaune Venerupis aurea Duclerc & J.C. Quéro.
Petites praires Berthou
Praire chambrière Circomphalus casinus..
Praire africaine Circomphalus rosalina.
Vernis fauve Callista chione J. Duclerc & J.C. Quéro.
Myes J. Duclerc & J.C. Quéro.
Mye des sables Mya arenaria
Mye tronquée Hya truncata
Pholade commune Pholas dactylus J. Duclerc & J.C. Quéro.

Les techniques de pêche P. Berthou


Les techniques d'élevage de la moule M.J. Dardignac
Les techniques d'élevage de 1'huître M . Héral
Les techniques d'élevage de la palourde J.P. Baud & J.P. Flassch.
Les techniques d'élevage expérimentales P.G. Fleury & J.C. Dao...
Pour en savoir plus

- 3-
LES POULPES, SEICHES, ENCORNETS, (Mollusques céphalopodes) S.v. Boletzky

Qu'est-ce qu'un poulpe, une seiche, un encornet ?


Quelques définitions
Poulpe commun Octopus vulgaris. .
Encornet Loligo vulgaris. . .
Encornet veiné Loligo forbesi....
Seiche commune Sepia officinalis.
Seiche élégante Sepia elegans

Autres céphalopodes commerciaux


Elédone commune Eledone cirrhosa.
Encornet rouge Illex coindetii. .
Les techniques de pêche et de préparation
Pour en savoir plus

LES CRUSTACES D. Latrouite

Qu'est-ce qu'un crustacé?.


Quelques définitions
Pouce pied Hitella pollicipes D. Latrouite.
Crevette rouge Aristeus antennatus A. Campillo..
Crevette rose Parapenaeus longirostris A. Campillo,.
Caramote Penaeus kerathurus A, Campillo..
Crevette japonaise Penaeus japonicus A. Laubier...
Bouquet Palaemon serratus A. Campillo. .
Crevette nordique Panda lus boreal is B. Fontaine.,
Crevette Edouard Plesionika edwardsii Y. Guennegan.
Crevette grise Crangon crangon A. Têtard....
Langouste rouge Palinurus elephas J. Marin
Langouste rose Palinurus mauritanicus D. Latrouite.
Langouste verte Panulirus regius J. Marin.
Cigales de mer A. Campillo..
Petite cigale Scyllarus arctus
Grande cigale Scyllarides latus
Langoustine Nephrops norvegicus C. Talidec
Homard européen Homarus gamma rus D. Latrouite... .
Galathée rose Munida rugosa C. Talidec
Tourteau Cancer pagurus D. Latrouite.,..
Araignée de mer Maja squinado D. Le Foil
Etrille Necora puber D. Latrouite....
Crabe vert Carcinus maenas J , C. Le Calvez.
Géryon européen Geryon affinis D. Latrouite
Squilles Squilla mantis A. Campillo

Les techniques de pèche


Les techniques d'élevage de la crevette japonaise Hussenot.
Pour en savoir plus

- 4 -
LES OURSINS C. Vadon

Qu'est-ce qu'un oursin ?


Quelques définitions
Oursin violet Paracentrot.us lividus
Oursin granuleux Sphaerechinus granularis
Oursin vert Psammechinus milxaris
Les techniques de pèche
Pour en savoir plus ....,,....

LES VIOLETS C. & F. Monniot

Qu'est-ce qu'un violet ?


Quelques définitions
Violet Microcosmus sabatieri
Autres violets commercialisables
Violet pédoncule Styela clava

Les techniques de pèche


Pour en savoir plus

Index ......,,......,,
ALGUES ET INVERTEBRES MARINS COMMERCIAUX

Le Corail rouge

Les Escargots de mer


ALGUES ET INVERTEBRES MARINS COMMERCIAUX
(suite)

Les Poulpes, Seiches, Encornets

Les Crustacés

Les Oursins

Les Violets
QUELQUES GENERALITES

Selon son mode de vie, un animal sera dit :

- sessile lorsqu'il vit fixé au substrat

- vagile lorsqu'il peut se déplacer

- pélagique lorsqu'il vit dans les eaux superficielles ou entre deux eaux.

- néritique au-dessus du plateau continental.

- côtier près de la côte.

- épipélagique plus au large.

- océanique au-dessus du talus continental ou de la plaine abyssale.

- épipélagique entre la surface et le niveau du sommet du talus


continental, environ 200 m dans nos eaux.

- Bésopélagique au niveau de la partie haute du talus continental,


c'est-à-dire de 200 m a l 000 m.

- bathypélagique au niveau de la partie basse du talus continental,


c'est-à-dire de 1 000 m à la plaine abyssale (2 500 m à
4 000 m selon les régions).

- abyssopélagique au niveau de la plaine abyssale.

- hadopélagique au niveau des fosses abyssales.

- benthique ou déaersal lorsqu'il vit sur le fond du plateau continental.

- bathybenthique lorsqu'il vit sur le talus du plateau continental.

- abyssobenthique lorsqu'il vit sur le fond des fosses abyssales.

- euryhalin lorsqu'il est capable de supporter de grandes variations de salinité.

- sténohalin lorsqu'il ne peut supporter que de faibles variations de salinité.


pélagique
côtier

Benthique

Bathybenthique

Abyssobenthique

Hadobenthique
•UE
CJU ' E S T — C E Q U "U N E AI-GUE ?

Les algues sont des végétaux pourvus de chlorophylle. Elles sont autotrophes,
c'est-à-dire capables d'élaborer leur propre substance à partir d'éléments minéraux. Au
soleil elles absorbent le gaz carbonique dissous dans l'eau et fabriquent des substances
carbonées. Ce sont des végétaux inférieurs. Leur organisme, quand il est pluricellulaire, ne
présente pas d'organes différenciés (racines, tige ou feuilles). On les appelle des thal-
lophytes ; le thalle étant un appareil végétatif ne présentant pas de tissus conducteurs ou
vaisseaux.

Ce sont des végétaux essentiellement aquatiques, très ubiquistes : on en trouve tant en


eau douce qu'en eau de mer . Il existe même des algues primitives vivant hors de l'eau dans
les milieux humides (fissures des murs, caniveaux). Certaines se développent sur les gla-
ciers, d'autres dans les sources hydrothermales.

Très polymorphes les algues présentent des formes très variées ; certaines ont un port
dressé, d'autres sont encroûtantes. Leur taille peut varier de quelques microns (millioneme
de mètre) à 40-50 mètres de longueur.

La classification biologique des grandes algues se base sur le pigment surnuméraire qui
accompagne la chlorophylle.

On distingue ainsi quatre grandes classes, chacune d'entre elles comportant plusieurs
familles dont certaines ont un intérêt commercial ou sont bien connues du public :

* Cyanophycées ou algues bleues


* Rhodophycées ou algues rouges
* Chlorophycées ou algues vertes
* Phéophycées ou algues brunes

Ecologie :

On distingue deux grands groupes d'algues :

B Les unes se trouvant en surface ou en pleine eau, sont pélagiques ; elles sont dans ce
cas essentiellement unicellulaires.

B Les autres étant sur le fond sont benthiques. Certaines d'entre elles sont des algues
de grande taille. Elles sont distribuées sur les substrats marins selon un schéma précis.
Leur limite inférieure de répartition est marquée par la limite de pénétration de la lumière
dans l'eau, En Bretagne, cette limite se situe autour de 25-30 m. D'autres facteurs jouent
dans la répartition des différentes espèces : nature du fond, agitation de l'eau, tem-
pérature, salinité. La combinaison des différents facteurs détermine une zonation des algues
en ceintures successives.
CLASSE DES RHODOPHYCEES ou ALGUES ROUGES
.Ordre des gélidiales

Famille des gélidiacées

gélidium impérial

.Ordre des gigartinacés


I
I Famille des gigartinacées

lichen carragheen

CLASSE DES PHEOPHYCEES ou ALGUES BRUNES


Ordre des fucales

Famille des fucacées

ascophyllum

fucus dentelé

fucus spirale

fucus vésiculeux
.Ordre des laminariales

Famille des laminariacées

tali

tali-penn

Famille des aianacées

ouessane
QUELQUES DEFINITIONS

Anthérozoïde Camète mâle.

Apical Qui se trouve, qui appartient au sommet, à la pointe,

Dichotomie Mode de division par bifurcation des rameaux. Chaque rameau se sépare
en deux tour à tour.

Epiphyte Se dit d'un organisme vivant qui croît sur un végétal.

Euryhalin Se dit d'un organisme vivant supportant de larges variations de


salinité,

Eurytherme Se dit d'un organisme vivant supportant de larges variations de


température.

Fronde Désigne le thalle aplati en feuille de certaines algues comme les


laminaires,

Gamète Cellule reproductrice.

Gamétophyte Dans le cycle b'iologique de l'algue, il peut y avoir alternance de


deux générations d'individus. Dans l'une des étapes, le gamétophyte
haploïde assure la production des gamètes dont la fusion aboutit à
l'oeuf diploïde,

Haptère Sorte de crampons, évoquant les racines situées à la base des algues
et assurant sa fixation sur le support (roche, coquille, . . . ) .

Mucilage Substance à forte viscosité contenue dans l'algue.

Sporophyte Dans le cycle biologique de l'algue, il peut y avoir alternance de


deux générations d'individus. Dans l'une des étapes, le sporophyte
.- diploïde assure la production des spores qui vont germer pour donner
les gamètophytes.

Sténohalin Se dit d'un organisme vivant ne supportant que de faibles variations


de salinité.

Stipe C'est la "tige" des laminaires.

Thalle Appareil végétatif des algues sans structure différenciée.

—0OO0—
fronde

thalle

stipe

haptère
G E L I D I U M I M P E R I A L
par Pierre ARZEL
Gelidium sesquipedale (Clémente) Thuret in Bornet & Thuret, 1S76

Classe Rhodophycées Répartition géographique : Répartition bathymétrique :


Ordre Gélidiales
Famille Gélidiacées Le g e l i d i u m e s t t r è s s e n -
s i b l e à la lumière : i l
trouve les conditions
Nous français régionaux : i d é a l e s de son développement
à p a r t i r du n i v e a u de
ATLANTIQUE : Belarra (Pays b a s s e - m e r de v i v e s - e a u x
Basque). jusqu'à des profondeurs
a v o i s i n a n t l a q u i n z a i n e de
m è t r e s . I l semble p r é f é r e r
N O B S FAO : l e s eaux a g i t é e s ,
Cette algue, comme la
Anglais : g i a n t gelidium. p l u p a r t des g é l i d i a l e s , e s t
Espagnol : o c l e i m p e r i a l . une e s p è c e à affinités Caractères d i s t i n c t i f s :
F r a n ç a i s : g e l i d i u m im- t e m p é r é e s c h a u d e s . On l a
périal . r e n c o n t r e en A t l a n t i q u e des Les f r o n d e s s ' é l e v a n t à
côtes anglaises jusqu'en p a r t i r de f i l a m e n t s rampants
Mauritanie, peuvent a t t e i n d r e 25 à 30 cm
de h a u t e u r . D'une c o u l e u r
rouge sombre, l a f r o n d e se
d i s p o s e dans un s e u l p l a n ,
l e s rameaux p o r t e n t des
r a m e a u x s e c o n d a i r e s , en basale vivant longtemps peut ç a i s . L ' i n s u f f i s a n c e des ap-
g é n é r a l o p p o s é s , qui à l e u r ê t r e â g é e . En r e v a n c h e l e s ports a conduit c e r t a i n s
t o u r p o r t e n t des p e t i t e s rameaux ne dépassent guère 6 p r o d u c t e u r s à en e n v i s a g e r
ramules simples ou pennées. a n n é e s . On a r e m a r q u é d e s la c u l t u r e . En Espagne, en
m a r q u e s de croissance r e v a n c h e , la pèche se f a i t
On d i s t i n g u e l e g é l i d i u m a n n u e l l e s s u r l e s rameaux, par p l o n g e u r s et peut
i m p é r i a l des a u t r e s g é 1 i - i l e s t d o n c p o s s i b l e de a t t e i n d r e a i n s i des tonnages
diums à sa p l u s grande déterminer l e u r âge et bien p l u s é l e v é s p u i s q u ' i l s
t a i l l e , à sa c o n s i s t a n c e d ' é t a b l i r l a s t r u c t u r e des s o n t de l ' o r d r e de 4500
plus robuste, plus c a r t i l a - populations. t o n n e s . Des t o n d e u s e s s o u s -
gineuse . marines ont é t é t e s t é e s e t
La m o r t a l i t é e s t e s s e n t i e l - semblent a v o i r donné s a t i s -
lement due aux c o n d i t i o n s f a c t i o n . De t o u t e s f a ç o n s ,
Biologie : physiques des milieux que la r é c o l t e s o i t manuelle
exposés, les algues étant ou m é c a n i s é e , e l l e d o i t
Le c y c l e du g é l i d i u m impé- a r r a c h é e s par l e s vagues et obéir à des consignes
r i a l se d é r o u l e sur t r o i s j e t é e s au r i v a g e . Le r ô l e d ' e x p l o i t a t i o n bien p r é c i -
g é n é r a t i o n s avec deux t y p e s des p r é d a t e u r s s e r a i t d ' u n s e s . La coupe e s t o b l i g a -
d ' i n d i v i d u s d i f f é r e n t s . La moindre e f f e t . t o i r e et d o i t se f a i r e avec
p r o d u c t i o n e s t f o n c t i o n de un o u t i l p a r f a i t e m e n t t r a n -
la t e m p é r a t u r e . E l l e donc Quoiqu'il en s o i t , la chant , de façon à ce que la
s a i s o n n i è r e , mais ne semble repousse e s t r a p i d e , e l l e se c i c a t r i s a t i o n s o i t rapide et
a p p a r a î t r e que v e r s la f a i t en q u e l q u e s s e m a i n e s . que des nécroses ne p u i s s e n t
deuxième, v o i r e la t r o i s i è m e C ' e s t pourquoi on c o n s i d è r e a p p a r a i t r e . La coupe d o i t se
a n n é e , comme c ' e s t l e c a s que l e r e n o u v e l l e m e n t du f a i r e à une d i z a i n e de
s u r une e s p è c e v o i s i n e , p o t e n t i e l d ' u n champ de c e n t i m è t r e s de h a u t e u r pour
Gélidium latifolium. On a gélidium dépend p l u s de la permettre le re-démarrage
remarqué q u ' à l ' a p p r o c h e de r é g é n é r a t i o n des axes des rameaux e t épargner l e s
l'automne le pourcentage des d r e s s é s que de l a g e r m i - jeunes pousses. L'ex-
a l g u e s f e r t i l e s en echouage nation des s p o r e s . p l o i t a t i o n se f a i t par r o t a -
augmentait. Cette par- t i o n une année sur deux.
t i c u l a r i t é a été interprétée
comme é t a n t u n e forme Pêche : UTILISATION : l e s g é l i d i u m s
d ' a m é l i o r a t i o n de l a fécon- s o n t e x p l o i t é s dans l e but
d i t é , p a r une m e i l l e u r e En F r a n c e , l a r é c o l t e d e s d ' e n e x t r a i r e de l ' a g a r ,
d i s s é m i n a t i o n des s p o r e s . g é l i d i u m s s e l i m i t e au dont l ' u n e des a p p l i c a t i o n s
simple ramassage des a l g u e s l e s p l u s communes e s t de
La c r o i s s a n c e e s t s u r t o u t en é p a v e . Le m é l a n g e d e s s e r v i r de m i l i e u de c u l t u r e
p r i n t a n i è r e , e l l e se f a i t au espèces r e j e t é e s par la mer aux a n a l y s e s bactério-
rythme de 9 à 10 cm par an. rend p a r f o i s c e t t e o p é r a t i o n l o g i q u e s . La p o s i t i o n de la
'•lais i l faut d i s t i n g u e r la fastidieuse. Il est ainsi France dans le négoce i n t e r -
c r o i s s a n c e des filaments c o l l e c t é , bon a n , mal a n , n a t i o n a l des agars est
r a m p a n t s de c e l l e des 300 à 400 t o n n e s s u r l e s modeste. Le marché é t a n t aux
rameaux d r e s s é s . La p a r t i e rivages du Pays Basque Fran- mains des j a p o n a i s , des
danois, et des e s p a g n o l s .
L I C H E N C A R R A G H E E N
par Pierre AftZEL
Chondrus crispus Stackhouse, 1797

Classe Rhodophycées N O B S européens : Répartition géographique


Ordre Gigartinales
Famille Gigartinacées Allemand : Irlandisch Moos,
Knoppeltang,
Anglais : Irish moss, car-
B Autres dénominations de rageen.
vente : Espagnol : liquen de mar,
Petit goémon, goémon frisé, musgo perlado.
goémon blanc, lichen car- Norvégien : gelatin tang,
ragheen , driesflig.
Portugais : musgo-gordo.

NOMS français régionaux :


Le lichen carragheen est une
HANCHE : liquin (Nord- espèce typiquement at-
Cotentin), petit goémon lantique et boréale. On le
(Ouest-Cotentin) , bijin trouve sur les côtes de
bihan, pioka, lichen, picot, l'Atlantique nord-est du Ma-
carragheen iBretagne). roc jusqu'au Cap Nord. Sur
ATLANTIQUE : bijin bihan, le littoral américain, il
pioka, lichen, picot, car- est connu de l'embouchure du
ragheen . Saint-Laurent au New-Hamps-
hire .
UTILISATION : le lichen lisés dans : l'industrie
carragheen est utilisé poul- textile, la fabrication des
ies polysaccharides présents peintures, la peausserie, la
dans sa paroi cellulaire, photographie, et surtout
appelés carraghénanes. l'industrie alimentaire :
Ceux-ci sont composés de laitages, sauces, glaces,
deux parties plus ou moins bières, boissons choco-
importantes selon la saison latées, confitures, pâtis-
et les champs d'algues, series, pâtes alimentaires,
etc.
* les kappa carraghénanes
qui ont la propriété de for-
mer des gels,
* les lambda carraghénanes
qui donnent un produit de
forte viscosité.

Selon les produits obtenus,


les carraghénanes sont uti-

PRODUCTIONS DE LICHEN CARRAGHEEN


tonnes
8000

6000

4000 -

2000 -

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988
années
ASCOPHYLLUM
par Pierre ARZEL
.•iscophyllum nodosum (L. ) Le Jol,

1 1 1 1

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Classe Phéophycées N O B S européens : La distribution géographique


Ordre Fucales de 1 'ascophyllum est large.
Famille Fucacées Allemand : Knotentang. Il est présent sur les côtes
Anglais : knobbed wrack, de l'Atlantique nord, aussi
yellow tang, rockweed. bien américaines qu'euro-
• Autre dénomination de Danois : buletang. péennes et en mer Blanche.
vente : Néerlandais : knot swier. En France, la population ne
Goémon noir, varech Norvégien : hestang, grise- dépasse guère le sud de la
tang, knopped tang. Loire. Toutefois il est de
Suédois : Knôl tang. nouveau abondant sur la
Nous français régionaux : pointe nord-ouest de
Repartition géographique : l'Espagne.
MANCHE couillard (La
Hague), vro robert
(Barfleur), yoton (Agon), Répartition bathymétrique :
korre, lassou, klogor
(Bretagne ) . L'ascophyllum vit dans la
ATL.\NTIQUE : korre lassou, zone de balancement des ma-
klogor, rées entre les niveaux de
pleine mer et de basse mer
de mortes-eaux. Il préfère
les endroits calmes. En mi-
lieu exposé, il cède la pla- laineuses accrochées au ANALYSE DES POPULATIONS :
ce au fucus vésiculeux. thalle, s'il est possible de donner
un âge à un rameau
REPRODUCTION - CROISSANCE : d'ascophyllum, il n'est pas
Caractères distinctifs : l'ascophyllum peut se re- aisé pour autant de dé-
produire végétativement par terminer celui des plants.
L'ascophyllum se distingue des pousses latérales mais En effet, sur les haptères
aisément des autres fucales le mode de reproduction le se développent sans cesse de
par divers caractères. Les plus courant est le mode nouvelles ramifications. Un
thalles sont allongés. La sexué. Le cycle, simple, est plant peut donc être un en-
section des tiges arrondie à commun à toutes les Fucales, semble de rameaux d'âges
la base s'ovalise vers le différents.
sommet, Les frondes de cou- Il existe des pieds mâles et
leur jaune olivâtre peuvent des pieds femelles. Les pre- En général, on considère que
atteindre 1,50 mètre. Elles miers se reconnaissent en les sites moyennement ex-
portent des vésicules période de reproduction à la posés qui conviennent encore
ovoïdes. Grosses ampoules gelée orange qui recouvre à 1'ascophyllum portent des
pouvant atteindre 3 cm de les réceptacles, sortes de populations plutôt jeunes
long, ces flotteurs plein boursouflures sur les ra- car soumises à un re-
d'air maintiennent les meaux. Sur les pieds fe- nouvellement important du
thalles dressés à marée melles, la coloration est fait de l'action des vagues.
haute. plutôt brun-verdàtre. Le En sites protégés, la ro-
flot emporte les cellules tation des populations est
reproductrices à la marée plus lente, la production
Biologie : montante et la fécondation est moins active. Les popu-
peut se faire car les ga- lations comportent des in-
L'ascophyllum est une espèce mètes femelles émettent des dividus âgés qui se dé-
de milieux abrités. On peut substances hormonales qui veloppent au détriment des
le trouver assez haut dans attirent les anthérozoïdes plants sousjacents. Ainsi,
les estuaires (abers) car il (gamètes mâles). Une fois du fait de l'ombrage, les
est euryhalin. Il peut vivre sous-strates ont une crois-
fécondé, l'oeuf se fixe et
dans les eaux dont la sa- sance ralentie. Au total
commence à germer. Le dé-
linité varie entre 15 et donc, les sites abrités
veloppement est très lent.
37 % . hébergent des populations
Ce n'est qu'au bout d'une
âgées dont le taux de re-
année que la petite algue
nouvellement est lent. En
Il est également eurytherroe. commence vraiment à devenir
général, on considère que
Il tolère des différences de visible. Dès ce stade, la
les biomasses sont de l'or-
température allant de 0 à croissance, toujours api-
dre de 8 à 10 kg/m2.
20 C environ, comme le mon- cale, la fera grandir de 10
tre sa répartition locale et à 15 cm par an,
géographique. Pêche :
Chaque année voit l'ap-
L'ascophyllum peut porter parition d'une vésicule sui- La récolte de 1'ascophyllum
plusieurs espèces végétales vie d'une dichotomisation du s'effectue à la main à l'ai-
epiphytes dont la plus cou- rameau. Cette particularité de de faucilles. Les algues
rante est une petite algue aide à la détermination de sont chargées dans les re-
rouge Polysiphonia lanosa. l'âge des plants. On évalue morques et tracteurs et con-
Elle se présente sous forme à une vingtaine d'années la voyées vers les usines pour
de petites houppettes longévité des ascophyllum. transformation. L'été les
algues sont livrées après
avoir été séchées, l'hiver à de façon à épargner les ra-
l'état frais. La récolte meaux latéraux, qui assurent
intéresse essentiellement le la reproduction.
nord de la Bretagne,
UTILISATION : l'ascophyllum
Les diverses études ré- a été utilisé comme nour-
alisées à ce jour ont montré riture pour le bétail jusque
l'avantage de la récolte par vers le XVIIe siècle dans
coupe sur celle de l'ar- les pays Scandinaves. En
rachage. En effet, la re- France, son utilisation com-
constitution après arrachage me engrais est restée très
des champs d'ascophyllum est importante jusqu'en 1950.
lente, de l'ordre parfois
d'une dizaine d'années avant Des essais d'introduction de
le complet rétablissement de farines d'ascophyllum dans
la population. De plus les les aliments pour le bétail
fucus peuvent réoccuper les ont été réalisés. Ils ont
places dénudées, montré l'intérêt d'une telle
pratique. La proportion de
En ce qui concerne la coupe, farine d'ascophyllum ne doit
le rétablissement est de toutefois pas dépasser 5 %
l'ordre de deux ans et demi. du poids de la ration.
Une période de rotation de
trois années est donc con- La fabrication d'alginates à
seillée avec une coupe des partir de cette espèce est
plants à 15-20 cm de la base également possible, mais les
productions restent faibles.

PRODUCTIONS D'ASCOPHYLLUM

2.000 -

1.000

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988
années
F U C U S DENXEI.E
par Pierre ARZEL
Fucus serratus Linné

Classe : Phéophycées. Répartition géographique : Répartition bathymétrique :


Ordre : Fucales.
Famille : Fucacées. Le fucus dentelé se trouve
vers le bas de l'estran,
juste avant les Himanthalia
• Autres dénominations de et les laminaires qui ne
vente : découvrent qu'aux basses-
Goémon noir, varech, ser- mers de vives-eaux. Vers le
ratus haut, il s'étend environ
jusqu'au niveau de mi-marée
où il est remplacé par le
Noms français régionaux : En Europe, le fucus dentelé fucus vésiculeux et
se rencontre de la Scan- 1'ascophyllum.
HANCHE : vré plat (Gran- dinavie au Portugal.
ville), fulle de quène (Nord
Cotentin) , bijin du, kalpan On le trouve également en Caractères distinctifs :
l. Bretagne ) . Amérique du Nord, tant sur
la côte Est que sur la côte Le fucus dentelé est fa-
ATLANTIQUE : bijin du, kal- Ouest. En France, il est cilement reconnaissable à
pan . très commun entre Dunkerque son thalle plat à bords den-
et Arcachon. telés, démunis de vésicules,
de couleur brun-orangeàtre.
Pêche :
Biologie : REPRODUCTION ET CROISSANCE :
le fucus dentelé dispose La récolte du fucus dentelé
Comme toutes les autres fu- d'un cycle analogue à celui s'effectue manuellement dans
cales, le fucus dentelé est de l'ascophyllura. La re- les mêmes conditions que
une algue qui accepte le production a lieu en au- celle de 1'ascophyllum.
rythme emersion-immersion. tomne. La durée de vie de C'est une récolte manuelle.
On ne trouve pas de fucus en l'algue est de l'ordre de 3 On considère qu'à la suite
Méditerranée, sauf en Adria- à 5 ans selon le degré d'ex- d'une coupe, le champ d'al-
tique, où de faibles marées position à l'action des va- gue met 3 ans à se re-
existent. Lors des emersions gues. La croissance est de constituer, à retrouver son
par forte chaleur, le fucus l'ordre de 25 cm par an mais niveau d'origine.
dentelé peut perdre jusqu'à elle est très variable. Elle
60 % d'eau. est fonction des sites, du UTILISATION : le fucus
degré d'exposition aux va- dentelé fut utilisé pendant
Le fucus dentelé est aussi gues et à l'insolation. très longtemps dans l'amen-
très tolérant vis-à-vis des dement des terres. De nos
températures. La température ANALYSE DES POPULATIONS : en jours, on ne le récolte
idéale de développement se général, les champs de fucus (comme le goémon noir) que
situe à 17,5 C. Au-dessus de dentelé sont composés de dans le but d'en extraire
25 C, on observe des né- trois classes d'âge. Pour des alginates.
croses sur les segments api- 100 individus de 1 an, on
caux. compte environ 50 de 2 ans
et 10 de 3 ans. On ne trouve
Vis-à-vis de la salinité, guère d'individus plus âgés.
les conditions optimales se Ils sont arrachés par le
situent entre 20 et 35 % ; mauvais temps.
mais on trouve le fucus
dentelé dans les estuaires. A cette mortalité, due à
Comme les autres fucacées, l'environnement physique,
il est relativement ré- s'ajoute une autre bien plus
sistant aux hydrocarbures. forte portant sur les tous
Le mucilage recouvrant les premiers stades de vie de la
thalles protège l'algue de plante. Elle trouve son ori-
la pénétration des pol- gine dans la prédation ef-
luants. fectuée par les gastéropodes
brouteurs (patelles, lit-
torines, . . . )

PRODUCTIONS DE FUCUS DENTELE


tonnes
40000 -i

30000 -

20000

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988
années
FUCUS S P I R A L E
par Pierre ARZEL
Fucus spiralis

Classe Phéophycées Noas français régionaux : Caractères distinctifs :


Ordre Fucales
Famille Fucacées MANCHE : bijin du (Bretagne Le thalle est à bords lisses
nord). et spirales. Les réceptacles
ATLANTIQUE : bijin du sont entourés d'une marge.
• Autre dénomination de (Bretagne sud). Il n'y a pas de vésicule
vente : aérifère.
Goémon noir
Répartition bathyaétrique :

Cette algue que l'on trouve


au niveau de pleine mer de
mortes eaux supporte les
conditions du milieu moyen-
nement battu à abrité. Elle
accepte des conditions
sévères de dessication,

—0OO0-
F U C U S V E S I CUZ.EUX
par Pierre ARZEL
Fucus vesiculosus Linné

Classe Phéophycées Répartition géographique : pourvue de vésicules


Ordre Fucales aérifères.
Famille Fucacées Le fucus vésiculeux a une
répartition semblable à cel-
le des autres fucacées, en Caractères distinctifs :
• Autres dénominations de Europe de la Scandinavie au
vente : Portugal. Le thalle est à bord lisse
Goémon, varech et les réceptacles sont
dépourvus de marge. Les
Répartition bathyaétrique : vésicules aérifères ou flot-
Noms français régionaux : teurs sont nombreux.
On le trouve en milieu
MANCHE : craquet, cratchet moyennement battu entre le
(Ouest-Cotentin) , mousette niveau de pleine-mer de Pêche :
lLa Hague), bijin du mortes-eaux et le niveau de
lBretagne), basse-mer de mortes-eaux, Le fucus vésiculeux n'est
ATLANTIQUE : bijin du. plus guère ramassé si ce
En faciès battu, il est n'est dans les lieux où il
remplacé par la forme Fucus est associé au fucus
vesiculosus evesiculosus. La dentelé.
fronde est dressée et dé-
—0OO0—
TALI
par Pierre ARZE1
Laminaria digitata Lamouroux, 1813

Classe Phéophycés Noas européens : On trouve cette espèce, de


Ordre Laminariales la mer de Barentz jusqu'à la
Famille Laminariacées Allemand : Finger Tang. côte de Bretagne Sud, et
Anglais : kelp (horse tail- également de la côte Can-
kelp) , red ware. tabrique à la baie de Vigo.
• Autre dénomination de Norvégien : finger tare,
vente : silke tare.
Laminaire. Suédois : finger tang. Répartition bathyaétrique :

Répartition géographique : En Bretagne, le tali vit sur


Noas français régionaux : les estrans rocheux moyen-
nement battus entre +1 mètre
MANCHE : tali-moan, tali-du, et -5 mètres par rapport au
teil-siliou (Bretagne), an- zéro des cartes. En Nor-
guiller, fouet (Normandie). mandie, on le rencontre en-
ATLANTIQUE : livarde. core en peuplements ho-
mogènes jusqu'à -10 mètres.
Caractères distinctifs : mètres en milieu favorable perborea et Laminaria ochro-
(fort courant en eau clai- leuca.
Le tali, comme tous les au- re ) .
tres laminaires, dispose Le tableau suivant résume
d'un stipe cylindrique al- les différences qui per-
longé portant une fronde di- Confusions possibles : mettent d'éviter de
gitée. confondre ces espèces,
Cette espèce peut être con-
En général long de 1 à 2 mè- fondue avec Laminaria hv-
tres, il peut atteindre 5

L.digitata L.hyperborea L.ochroleuca

Stipe lisse et souple rigide et rugueux lisse, rigide


section parfois et plutôt conique et allongé
ovalisée

Fronde longue et souple courte et très longue et


quelques lames divisée cassante

Couleur brunâtre rougeàtre jaunâtre

Biologie : REPRODUCTION : le cycle du libèrent chacun 32 à


tali s'accomplit grâce à 64 zoospores. Après quelques
Le tali est une espèce vi- deux générations suc- heures de nage libre, la
vant en milieu moyennement cessives. L'une, dite spo- spore se fixe et germe im-
battu. Il affectionne les rophytique, correspond à la médiatement pour donner au
zones de forts courants. Il plante que l'on rencontre bout de 2 à 2.5 mois des ga-
accepte une certaine emer- sur les estrans. métophytes soit mâles, soit
sion puisqu'aux basses mers femelles.
de vives-eaux la frange su- L'autre, dite gaméto-
périeure de la population phytique, est représentée Le gamétophyte mâle libère
est découverte. par une plantule mi- un spermatozoïde qui va fé-
croscopique à courte durée conder l'oosphère porté par
C'est une espèce franchement de vie. le gamétophyte femelle pour
marine qui disparaît dans donner un oeuf. La ger-
les eaux dessalées dès que La période de fertilité des mination assure l'apparition
la salinité s'abaisse au- plants adultes ou spo- d'un jeune sporophyte.
dessous de 25 % . Les tem- rophytes se situe entre
pératures supérieures à juillet et décembre. A ce CROISSANCE : au bout de
23 C sont léthales pour le moment, les lames présentent 5 mois, la plantule mesure
tali mais déjà au-delà de des régions de couleur plus environ 1 mm. La zone de
18 C la croissance s'ar- foncée appelées sores. croissance, intercalaire, se
rête . situe au niveau de la join-
Ces sores portent des spo- ture du stipe et de la lame.
rocystes qui, à maturité,
Table 1: Tableau de croissance moyenne de Laminaria digitata (PEREZ, 1971)

Age 1 2 3 4 5

Longueur stipe
*- fronde (cm) 30 120 190 140 90

ANALYSE DES POPULATIONS : tissu frais disponible dans partie du littoral breton
les populations sont en gé- le Calvados. En Bretagne, i. voir carte ) .
néral composées de quatre des travaux identiques ont
classes d'âge. Il est rare été effectués dans le Trégor UTILISATION : les laminaires
en effet que l'algue dépasse et le pays Bigouden. Ils sont transformés dans deux
la cinquième année. Il est sont en cours de réalisation usines bretonnes.
souvent difficile de dis- dans le Finistère Nord.
cerner les classes modales, Elles produisent des al-
surtout au niveau des po- ginates ; ce sont des agents
pulations de rive, En gé- Pêche : épaississants et sta-
néral, les algues qui dé- bilisateurs qui in-
couvrent à basse mer, sont La pèche du tali a lieu terviennent dans la fa-
de plus petite taille que essentiellement dans les brication des savons et cos-
celles qui restent toujours Quartiers maritimes de Brest métiques, des produits phar-
immergées. La densité des et de Morlaix. A eux seuls maceutiques, dans l'in-
populations se compte en les équipages issus de ces dustrie textile et l'in-
nombre d'individus par unité Quartiers assurent près de dustrie du papier, dans la
de surface. 95 % de la récolte fabrication de la peinture
française. et des électrodes, dans le
Dans les populations non ex- traitement des eaux.
ploitées, on peut mettre en Mise au point en 1971, la
évidence l'existence de deux méthode de récolte des al- On les retrouve aussi dans
maxima de densité, l'un en gues par scoubidou a permis l'industrie alimentaire où
mars et l'autre en novembre, un essor de la production et ils interviennent comme ad-
avec 30 à 40 pieds au m'. A une augmentation des ren- ditifs dans la fabrication
ce moment, on compte une dements , des glaces, crèmes pâ-
forte proportion de thalles tissières, yaourts, fromages
jeunes qui assurent le re- Jusqu'en 197S, les algues frais, etc. Dans la no-
crutement. En revanche, en étaient vendues séchées. De- menclature européenne, les
septembre, l'abondance est puis pour éviter les pertes alginates sont classés de
minimale : 15 à 20 pieds au dues aux intempéries, les E400 à E411.
7
industriels achètent les al-
m". La biomasse moyenne par
gues fraîches. Elles sont
unité de surface est de
soit travaillées aussitôt,
l'ordre de 10 à 15 kg d'al-
soit formulées pour une
gues par m", soit 100 à
transformation ultérieure.
150 tonnes par hectare.

La cartographie des champs Bien que la pèche soit


de Laminaires a été réalisée effectuée par des bateaux du
sur les côtes du Calvados et Finistère Nord, les algues
du Cotentin. On évalue à 100 sont récoltées sur une bonne
000 tonnes la quantité du
PRODUCTIONS DE TALI

60000 -

30000 -

1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988
années
T A L I — P E N N
par Pierre ARZEL
Laminaria hvperborea (Gunnerus) Foslie (1885)

"i 1 r l 1 r

Classe Phéophycées Noms européens : C'est une espèce que l'on


Ordre Laminariales rencontre du Cap Nord, en
Famille Laminariacées Allemand : Palmen Tang. Norvège, au Portugal. Le Sud
Anglais : tangle, cuvy. de la Norvège est la zone
Norvégien : troll tare, optimale de répartition de
• Autres dénominations de stortare. 1'espèce.
vente :
Laminaire, cloustonni.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE Répartition bathymétrique :

Noas français régionaux : Présente parfois au niveau


de basse-mer de vives-eaux
HANCHE : anguiller, baudrée, dans les sites battus, le
mantelet (Normandie), tali- tali-penn ne commence à for-
penn, kalkut, cuvy, cal- mer de belles "forêts" qu'à
cogne, goémon rouge, goémon partir de -3 mètres. La den-
d'Avril, melkern (Bretagne), sité maximale est obtenue
ATLANTIQUE tali-penn, vers -8 mètres ; l'espèce
kalkut, cuvy, calcogne, disparait à partir de
goémon rouge, goémon -25 mètres. Avec les pro-
d'Avril, melkern, fondeurs croissantes, à par-
tir de 10 mètres, la densité C. Les températures su- anneaux annuels d'arrêt de
et la taille des individus périeures à 20 C seraient croissance.
diminuent, léthales, comme pour le
tali. En revanche, aux tem- Chaque saison, au début du
pératures proches de 0 C, la printemps, la fronde est re-
Caractères distinctifs : plante arrive à survivre. nouvelée. La nouvelle fronde
apparaît entre le stipe et
Le tali-penn se distingue C'est une espèce sté- la précédente qui finit par
des autres laminaires par nohaline. Elle est absente être arrachée par la mer et
son stipe rigide, rugueux et dans les eaux de salinité rejetée à la côte. Le stipe
légèrement conique. La fron- inférieure à 20 % . est donc l'élément pérenne
de très digitée est re- de la plante. Il peut vivre
lativement courte et de cou- REPRODUCTION : la re- plus d'une dizaine d'années
leur brun-rougeàtre. production est du type de (10 à 12 ans), et mesurer
celle décrite chez le tali, alors près de 1,40 mètre.
Les plants atteignent leur
Biologie : première maturité vers 2 La croissance est maximale
ans. La période de fertilité d'avril à juin, puis elle se
Le tali-penn vit sur les est hivernale. ralentit de juillet à no-
fonds rocheux. On ne le vembre et s'arrête de dé-
trouve pas sur les fonds de CROISSANCE : elle est in- cembre à mars.
cailloux ou de galets. Les tercalaire, c'est-à-dire que
champs d'algues abritent de ce sont les tissus situés au La croissance des stipes de
petits mollusques, Patina niveau de la jointure stipe tali-penn varie selon les
pellucida, qui rongent les et fronde qui assurent la lieux et selon la pro-
crampons et s'y logent, fra- croissance. La croissance en fondeur. Il est possible de
gilisant ainsi la plante. épaisseur des stipes est vi- déterminer l'âge des stipes
sible sur des coupes trans- de tali-penn par comptage
L'algue assure son plein dé- versales. On y distingue les des anneaux de croissance à
veloppement entre 10 et 17 la base des crampons.

TAILLE

cm

60

40H

oO H I I I 1
2 3 4 5 6ans

Croissance moyenne du t a l i - p e n n du s i t e de Ploumoguer


ANALYSE DES POPULATIONS : ractérise par des individus Pêche :
les populations de tali- nains. On compte en général
penn forment des "forêts" 10 à 20 individus au m" La pèche de tali-penn reste
épaisses vers 5 à 10 mètres dans la zone d'abondance expérimentale ; elle s'o-
de profondeur. En bordure maximale, soit une biomasse père par dragage. Les pro-
7
supérieure de leur aire de ductions commerciales
moyenne de S à 12 kg au m".
répartition bathymétrique, actuelles de stipes pro-
elles sont surtout com- La structure des po- viennent de ramassage d'al-
posées de jeunes plants du pulations varie selon le gues en épaves,
fait des brassages. La mode d'exposition et la
frange inférieure se ca- profondeur.

UTILISATION : les alginates sentent la particularité donc leur spécificité -sur


issus de tali-penn pré- d'être gélifiants. Ils ont le marché,

PRODUCTIONS DE TALl-PENN
tonnes
3000

2500 -

2000 -

1500 -

1000 -

500 -

1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986


années
I stipes seuls ^ stipes et feuilles
OUESSANE
par René Perez
Undaria pinnatifida (Harvey) Suringar, 1395

Classe Phéophycées Répartition géographique : Corée. De même, l e s impor-


Ordre Laminariales t a t i o n s d ' h u î t r e s en prove-
Famille Alariacées nance de l ' E x t r ê m e - O r i e n t
sont r e s p o n s a b l e s de
l ' a p p a r i t i o n de l ' e s p è c e
1 A u t r e s d é n o m i n a t i o n s de sur l e r i v a g e méditerranéen
vente : en 1 9 7 1 e t s u r l a c ô t e
Wakame (nom commercial l e c a n t a b r i q u e vers 1989,
p l u s répandu, o r i g i n a i r e du L ' i n t r o d u c t i o n en Bretagne
Japon). a été réalisée volontai-
rement pour d é v e l o p p e r l a
c u l t u r e . L'algue a aussi
NOBS f r a n ç a i s régionaux : créé des peuplements impor-
J u s q u ' e n 1950, l ' a l g u e e s t t a n t s en N o u v e l l e - Z é l a n d e
Fougère de mer (Languedoc- endémique d e s c ô t e s j a p o - ( a u t o u r du p o r t d e Wel-
Roussillon ) , n a i s e s q u ' e l l e peuple t o t a - l i n g t o n ) e t en Tasmanie ;
l e m e n t à l ' e x c e p t i o n du dans l e p r e m i e r c a s , e l l e
s u d - e s t e t du n o r d - e s t de a u r a i t é t é amenée p a r des
l ' î l e Hokkaido ; m a i s , l e s b a t e a u x ; dans l e s e c o n d ,
t r a n s f e r t s n é c e s s i t é s par e l l e s e r a i t l a conséquence
la c u l t u r e o n t provoqué la d ' u n commerce d ' o r m e a u x
n a i s s a n c e de p e u p l e m e n t s e n t r e l a Corée e t l a T a s -
n a t u r e l s en C h i n e e t en m a n i e . L ' a i r e de r é p a r -
tition est donc en expan- Biologie : lules, le gamétophyte
sion. femelle. Ses cellules
REPRODUCTION : le cycle de terminales a c c u m u l e n t des
r e p r o d u c t i o n e s t le suivant r é s e r v e s et se transforment
Répartition bathymétrique : : l e s membranes en s p i r a l e en gamètes f e m e l l e s , immo-
autour du s t i p e c o n s t i t u e n t b i l e s et lourds : les
L'espèce c h o i s i t des sub- la zone s p o r i f è r e qui, oogones.
s t r a t s r o c h e u x e n mer lorsqu'elle atteint la
o u v e r t e e t dans d e s b a i e s m a t u r i t é ( m a i - j u i n ) , prend La rencontre du gamète mâle
parcourues par des courants une c o l o r a t i o n sombre. Une et du gamète femelle forme
t e m p é r é s . En E x t r ê m e - coupe t r a n s v e r s a l e r é v è l e un oeuf, ou z y g o t e , qui se
Orient, elle s'installe la s t r u c t u r e typique des d é v e l o p p e en une p l a n t u l e
depuis le niveau des plus Laminariales : on y observe visible à l'oeil nu à
basses mers j u s q u ' à 15 m de en e f f e t une p a l i s s a d e de p a r t i r de novembre.
p r o f o n d e u r . Sur l a c ô t e cellules allongées (les
méditerranéenne, e l l e ne se paraphyses), fortement Le c y c l e e s t d i t dipha-
fixe j a m a i s à p l u s de 1 m c o l o r é e s , p r o t é g e a n t des sique, c ' e s t - à - d i r e composé
de l a s u r f a c e en r a i s o n de sacs ( l e s sporocystes) de 2 phases :
la c o m p é t i t i o n inter- r e m p l i s de 30 à 50 g r a i n s
spécifique. (les spores). - la phase macroscopique
r e p r é s e n t é e par l ' a l g u e de
Lorsque l e s s p o r o c y s t e s grande t a i l l e qui f o u r n i t
Caractères distinctifs : sont mûrs, i l s s ' o u v r e n t l e s s p o r e s e t qu'on nomme,
par la p a r t i e a p i c a l e et pour c e t t e r a i s o n , s p o r o -
Le t h a l l e a d u l t e e s t formé l i b è r e n t l e s s p o r e s . Ces phyte.
d ' u n e lame p r o f o n d é m e n t d e r n i è r e s sont m o b i l e s car
échancrée dans le sens pourvues de 2 f l a g e l l e s ; - la phase m i c r o s c o p i q u e
h o r i z o n t a l (1 à 3 m de lon- e l l e s mesurent de 4 à 6 m c o n s t i t u é e p a r l e s gamé-
g u e u r ; 20 à 50 cm de de d i a m è t r e . A p r è s u n e t o p h y t e s dont l a f o n c t i o n
l a r g e u r ) et parcourue par p é r i o d e de n a t a t i o n q u i est de p r o d u i r e des
une n e r v u r e m é d i a n e . La d u r e de 10 m i n u t e s à 2 gamètes.
nervure se prolonge v e r s le jours selon l e s conditions
bas par une p a r t i e e f f i l é e de m i l i e u , la spore se fixe Ce c y c l e se d é r o u l e sur un
et plate, le stipe et perd s e s f l a g e l l e s , an : l ' o u e s s a n e e s t une
( l o n g u e u r = 8 à 20 cm ; algue a n n u e l l e ,
largeur = 0,5 à 1 cm). A la I l y a des s p o r e s mâles et
b a s e de c e l u i - c i , on des spores f e m e l l e s . UTILISATION : l a v a l e u r de
o b s e r v e de nombreux r h y - l ' o u e s s a n e r é s i d e dans le
zoïdes divisés dichoto- La spore mâle germe en un f a i t q u ' e l l e e s t une algue
raiquement et t r è s enche- filament microscopique t r è s a l i m e n t a i r e , La f i n e s s e et
v ê t r é s . I l s c o n s t i t u e n t le r a m i f i é , a p p e l é gamétophyte la c o u l e u r de l a lame, l a
crampon qui fixe l ' a l g u e au m â l e , composé de p e t i t e s t e x t u r e c h a r n u e de l a
substratum rocheux. J u s t e cellules. Lorsqu'il est n e r v u r e , du s t i p e e t d e s
a u - d e s s u s du crampon, deux mature, cet organisme a i l e s s p o r i f è r e s la rendent
membranes ondulées, de part en e f f e t a g r é a b l e à consom-
l i b è r e des g a m è t r e s m â l e s
et d ' a u t r e du s t i p e , sem- mer. F r a î c h e ou simplement
biflagellés.
blent constituer une r é h y d r a t é e , e l l e peut ê t r e
s p i r a l e autour de c e l u i - c i . un c o m p o s a n t a p p é t i s s a n t
La spore f e m e l l e c o n d u i t à
un filament p l u s c o u r t , peu des s a l a d e s ; c u i t e , e l l e
ramifié, à grosses cel- se c u i s i n e comme un légume
et accompagne harmo- f e r , z i n c , magnésium) que de l ' o u e s s a n e , de 250 000 à
n i e u s e m e n t l e s p l a t s de l ' o u e s s a n e se r é v è l e ê t r e 300 000 t pour une consom-
poissons e t de r i z . un aliment de haute v a l e u r . m a t i o n de 220 000 t . Le
Sa f o r t e t e n e u r en K l , surplus est exporté sous
Composition c h i m i q u e : l e v i t a m i n e j o u a n t un r ô l e forme de mioc s a l é v e r s l e
taux de p r o t é i n e s se s i t u e dans l e s mécanismes r é g u - Japon qui a une p r o d u c t i o n
e n t r e 15 % en Corée et 22 °i l a n t la v i s c o s i t é du sang, de 120 000 t de c e t t e algue
en F r a n c e . La t e n e u r en explique qu'on a t t r i b u e à a p p e l é e wakame p o u r une
g l u c i d e s e s t élevée ; mais, l ' o u e s s a n e une action demande i n t é r i e u r e de
i l s ' a g i t s u r t o u t de g l u - p r é v e n t i v e des maladies 210 000 t . La Chine o b t i e n t
c i d e s non a s s i m i l a b l e s . Le cardiovasculaires. près de 8 0 000 t de
p o u r c e n t a g e de l i p i d e s q u n d a i c a i (= o u e s s a n e ) e t
n ' a t t e i n t pas 3 % du poids La production mondiale en l e s u t i l i s e presque dans la
s e c . L ' e s p è c e e s t r i c h e en 1990, e l l e se s i t u e a u t o u r totalité, excepté une
v i t a m i n e s A, D, E, Bl, B2, de 450 000 t de m a t i è r e p e t i t e q u a n t i t é exportée au
B5, B12, K l . M a i s , c ' e s t f r a î c h e . Plus de 90 % sont Japon. La France qui s ' e s t
s u r t o u t en r a i s o n de sa o b t e n u e s p a r c u l t u r e . La lancée dans c e t t e a l go-
c o m p o s i t i o n en s e l s m i n é - Corée (du Sud) e s t l e p r i n - c u l t u r e en 1990, n ' a pour
raux (calcium, i o d e , p o t a s - cipal producteur avec, l ' i n s t a n t qu'une production
sium) e t en o l i g o é l é m e n t s s e l o n l e s a n n é e s , une r é - symbolique à l ' î l e d'Oues-
(nickel, cuivre, cobalt, c o l t e de m i o c , nom c o r é e n sant.

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N Croissance de 1'ouessane
8

- Cycle de reproduction de l'ouessane -

Les dessins de la figure schématisent l'évolution naturelle de l'algue depuis le moment


(novembre) où la piantule devient visible à l'oeil nu, jusqu'à sa disparition en juillet.

On distingue 2 variétés :

la forme "distans" caractérisée par un stipe allongé et pourvu à la jonction avec


la lame de fins barbules en position opposée,

la forme "typica" avec un stipe court sans barbule.


LES T E C H N I Q U E S DE P E C H E

Pour la plupart des algues, en particulier pour celles qui se trouvent sur l'estran
et que l'on peut aller chercher à pied à marée basse, les techniques de récolte sont restées
traditionnelles. Ainsi les fucus et les ascophyllums se récoltent à la faucille. Les lichens
carragheen s'arrachent à la main. Ce n'est qu'au niveau des algues de grande taille et se
trouvant presque toujours immergées comme les talis, que les techniques ont évolué. C'est
pour elles que l'on a conçu un appareil de pèche, le scoubidou, Il tire son nom du titre
d'une chanson à la mode, à l'époque où les prototypes manuels ont été rais au point. Il se
compose de deux parties : la grue et le crochet.

I La grue

Elle est composée de deux bras articulés entre eux. La partie basale, assez forte,
s'appuie sur un socle pivotant. Le mouvement de rotation est obtenu par deux chaînes ac-
tionnées par un jeu de vérins (figure). A l'aide d'un troisième vérin, le bras inférieur peut
s'abaisser à l'horizontale, mais ne peut guère s'élever à plus de 80 . L'élément supérieur ou
balancier, long de 3 mètres environ, pivote à l'extrémité du précédent à l'aide d'un qua-
trième vérin. La conjugaison des mouvements permet un déplacement vertical de l'ordre de 5 à
6 mètres (figure). Le balancier porte en bout un moteur hydraulique monté sur étrier. C'est
ce moteur qui donne à la tige son mouvement de rotation.

I Le crochet

Le crochet en fer rond de 30 mm de diamètre est situé à l'extrémité d'une tige


longue de 3,50 mètres environ. Depuis quelques années, il est un peu plus allongé. Le crochet
en lui-même tourne sur un rayon de 50 cm environ ; il est inutile de le faire trop grand. Le
bout du crochet s'use sur les rochers, aussi est-il parfois nécessaire en fin de saison de le
rallonger. La tige peut être d'un seul morceau ou en deux éléments articulés par cardans ;
dans ce cas, l'élément inférieur est le plus grand (2ra). Cet outil subit des efforts in-
tenses, les avaries ne sont pas rares. Elles portent le plus souvent sur les flexibles qui
éclatent.

—oOOo—
LES T E C H N I Q U E S DE C U L T U R E DE L * O U E S S A N E

par René Perez

Le principe consiste à produire des plantules en écloserie sur un substrat amovible


I généralement une cordelette) qui sera ensuite placée en mer sur un cordage porteur tendu à
1 m sous la surface,

Dans la technique asiatique, l'ensemencement est effectué à partir de spores émises par
les membranes sporifères ; la technique française se différencie par le fait que
l'ensemencement est réalisé avec des gamétophytes mâles et femelles produits à volonté en
conditions contrôlées et pulvérisés sur le substrat choisi. Les schémas permettent de
comparer les 2 procédures.

La cordelette portant les plantules est, soit enroulée en spirale autour du cordage
porteur, soit découpée en brins de 5 à 6 cm insérés entre les torons du cordage à raison de 1
tous les 5 cm.

Le développement s'effectue en 4 à 5 mois. En Extrême-Orient, la mise sur le cordage-


porteur a lieu en octobre et la récolte en mars-avril. En Bretagne, la disponibilité de la
semence et les conditions hydroclimatiques permettent 3 récoltes par an :

- ensemencement en octobre, récolte en fin-janvier ;


- ensemencement en février, récolte en mai ;
- ensemencement en mai, récolte en septembre.

Durant toute la période de développement végétatif, 1'algoculteur doit veiller à ce


qu'il n'y ait pas de variation de niveau de façon à ce que l'algue bénéficie de la croissance
maximale. Au cas où certains thalles présenteraient des symptômes de maladies (blanchiment de
la lame, stipe "tirebouchonné") pour lesquelles on ne connaît pas de traitement, il n'a
d'autres recours que de les repérer rapidement et de les éliminer avant qu'ils ne contaminent
le reste du peuplement. Une surveillance constante est donc nécessaire.

Le rendement peut atteindre 11 kg par m de cordage. Ce qui correspond à 25 à 30 plants


mesurant de 120 à 150 cm de longueur. Une densité plus élevée conduit à des algues plus
courtes (90 c m ) , une densité inférieure (10 pieds au m) à des lames plus longues (jusqu'à
3 m ) . La plus forte production et la meilleure qualité sont obtenues en hiver.

En Extrême-Orient, la culture de l'ouessane représente à la production un chiffre


d'affaire de 2,50 milliards de francs en Corée, 1,40 milliards au Japon, plus de 1 milliard
en Chine. Pour avoir une idée plus précise de l'importance de cette activité, il faut ajouter
à ce chiffre les plus-values qui sont générées tout au long de la chaîne "conditionnement-
promotion-distribution-commercialisation", ce qui revient à le multiplier par 4.

Le marché occidental, pour l'instant embryonnaire, est en train de se créer. On l'a


d'abord estimé à 60 t ; mais, la demande actuelle est au-delà des 2 000 t prévues pour 1991.
En outre, le Japon, où la récolte tend à baisser en raison de problèmes de pollution, est un
importateur intéressé par la récolte atlantique.
Ce sont généralement des entreprises familiales, de plus en plus associées en
coopératives stabilisant le marché, qui assurent la majeure partie de la production. Le
nombre est en baisse au Japon (14 500 en 1980 ; 12 500 en 1990), suite à la réduction des
espaces cultivables ; il se maintient en Corée (37 000) et augmente en Chine (15 000) qui
espère doubler le tonnage récolté d'ici 1995.

L'avenir semble tendre vers la polyculture Undaria-Porphyra ou Undaria-Laminaria


japonica, ce qui permet l'activité tout au long de l'année. En Corée, on y associe également
l'élevage des mollusques, notamment l'engraissement des ormeaux.

® 2 bases fertiles
M A l n J UIIM
n b-'àaes fertiles
LIBERATION D E S 3 P O FI E 3

• collecteur
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production
ENSEMENCEMENT
de gamétophytes
DES COLLECTEUns

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J U I [Vi-AOUT
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V IE B A L E N T IE

SEPTEMBRE:
-" L " " -" A -' " I - " • i_l .*• i., 11
pulvérisatzon
DEVELOPHEMENT
ACCELERE i collecteur
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P R E C U I_T U H E
:i:H;§fî$t:!i!É:
—« --M.—m—

/ développement
B
* accéléré (183)

CORDAGE
PORTEUR
(détail)
insertion
en sDirale

A : méthode a s i a t i q u e : ensemencement p a r s p o r e s .

3 : méthode f r a n ç a i s e : ensemencement p a r g a m é t o p h y t e s .

- 2 -
P O U R E N S A V O I R P L U S . . .

BIOLOGIE :

P. Gayral : Les algues : Morphologie, Cytologie, Reproduction, Ecologie.


Editions Douin, 1975 (166 pp).

P. Gayral et J. Cosson : Connaître et reconnaître les algues marines.


Editions Ouest-France Rennes, 1986 (221 pp ) .

J. Ribier et J.-C. Godineau : Les algues.


Editions Flammarion Paris, 1984 - Collection "La maison rustique".

T. Belsher Etudes bibliographiques de quelques espèces planctoniques et benthiques de


la Manche.
IFREMER Brest, 1986, DERO/EL (281 pp) - Volume 4 "Espèces phytobenthiques".

UTILISATION DES ALGUES :

V.J. Chapman : Seaweeds and their uses.


London, 1970 (304 pp).

J.-Y. Floch et J.-P. Lebref : Symposium sur les algues narines.


CCI Brest, UBO Brest, 19 novembre 1987 (63 pp).

D, Brault Le centre d'études et de valorisation des algues de Pleubian. Une structure


de transfert et de développement.
Equinoxe N° 16, IFREMER Paris, avril-mai 1986 (pp. 25-26).

J. MacHugh : Production et utilisation of products from conaercial seaweeds.


FAO Fisheries Technical paper n° 288. FAO Rome, 1987 (189 pp).

Collectif d'auteurs : Valorisation des algues et autres végétaux aquatiques.


Sous la direction de R. Délépine, J. Gaillard, Ph. Morand, IFREMER Brest, 1988 (349 pp),

J. Naylor : Production, couierce et utilisation des algues marines et produits dérivés.


F.A.O. Documents techniques sur les Pêches N 59 - F.A.O. Rome, 1977 (76 pp).

Anon . Pilot survey of the world seaweed industry and trade.


International Trade center UNCTAD/GATT Geneva, 1981 (111 pp).

EXPLOITATION :

P. Arzel Les goémoniers.


Editions de l'Estran Douarnenez, 1987 (305 pp) (plus de 300 références).
Collectif d'auteurs Les végétaux aquatiques.
Biomasse actualité N spécial 3. - PYC-Editions, Paris, 1983 (71 pp).

Collectif d'auteurs : Les Algues marines et leur utilisation


Penn-ar-Bed N " 108-109, Brest, 1982 (76 pp).

P. Arzel Etude sur l'aménagement traditionnel de l'exploitation des algues dans le


Léon.
F.A.O, Documents techniques sur les pèches N 49 - F.A.O. Rome, 1984 (63 pp),

P. Arzel : Hier, l'avenir: Histoire de l'exploitation des algues dans le Léon,


Equinoxe »' 1, IFREMER, Paris, 1985 (pp. 47-49).

M, S. Doty, J.F. Caddy et B. Santelice : Case studies of seven commercial seaweed


resources.
FAO Fisheries Technical paper n 281, Rome, 19S7 (311 pp),

COSMETIQUES ET THERAPEUTIQUES :

Y. Donnadieu et J. Bassire : Les algues, les thérapeutiques nouvelles.


Editions Maloine S.A. Paris, 1985 (11 pp).

A. Saury : Les Algues, source de vie.


Editions Dangles, St Jean de Bray, 1982 (147 pp),

L. Brisset : Algues et thérapeutiques.


Thèse Pharmacie, Paris V, 1987 (60 pp).

Bibliographie sur les algues.


Centre atlantique d'études en Cosmétologie, Nantes, 1988 (6 pp).

ALIMENTATION :

E. Hara : Algues dans la cuisine macrobiotique.


Editions G. Tredaniel, La Maisnie, Paris, 1983 (103 pp).

S. & A. Tarasaki : Les légumes de mer.


Editions G, Tredaniel, Paris, 1985 (223 pp).

C. Vinot et P. Durand : Algues alimentaires : Undaria, des résultats prometteurs.


Equinoxe N° 16, IFREMER, Paris, avril-mai 1986 (pp. 29-34),

D. Braud et X. Briand L'algue alimentaire humaine, perspectives de développement en


France.
Equinoxe N 24, IFREMER, Paris, août-septembre 1987 (pp, 4-13).

C. Lagarde : Les algues en alimentation humaine,


Thèse Pharmacie Paris V, 1988 (11 pp).
J. -P. Boude : Le marché des algues alimentaires dans le Monde en 1987.
Place d' Undaria pinnatifida. Les publications du département d'halieutique N S, ENSA Rennes,
1988 (47 pp).

ALGOCULTURE :

K.T. Bird et P.H. Benson : Seaweed cultivation for renewable resources.


Elsevier Science Ed, Amsterdam (381 pp).

CEREOPA : Les cultures marines en Bretagne : les Algues.


CEREOPA, Paris, 1987.
0
Q U ' E S T - C E Q U ' U N E E P O N G E ?

L'éponge à usage domestique ou industriel est le squelette en fibres souples et


élastiques d'un organisme appartenant au grand groupe (embranchement) des Spongiaires. Il
s'agit d'animaux primitifs, représentés dans les eaux marines et douces par plus de 5 000
espèces différentes, dont une dizaine seulement, vivant dans les mers tempérées chaudes ou
tropicales, sont utilisables par l'homme. La grande majorité des éponges sont pourvues soit
d'un squelette minéral calcaire ou siliceux, soit d'un squelette fibreux lâche ou rigide, qui
n'est pas utilisable.

Les éponges vivent fixées à demeure. Ce sont des organismes filtreurs, qui absorbent
l'eau environnante par une multitude d'orifices, les "pores inhalants", invisibles à l'oeil
nu (50 cm de diamètre environ). L'eau est conduite par un réseau complexe de canaux jusqu'à
de petites cavités tapissées par des cellules microscopiques, les "choanocytes". Ces cellules
sont munies d'un cil dont le battement assure la mise en circulation de l'eau et d'un tamis
extrêmement fin qui retient les particules dont l'éponge se nourrit. L'eau usée est collectée
par un autre réseau de canaux et rejetée par de gros orifices appelés "oscules".

La reproduction s'effectue en produisant des larves nageantes ovoïdes, de 0,5 à 1 mm de


long, qui se développent soit en pleine eau, soit plus souvent (et en particulier chez les
éponges commerciales) dans les tissus maternels. Le pouvoir de régénération est très élevé et
a été utilisé dans les essais de culture d'épongés commerciales. Si une éponge est coupée en
fragments, que l'on fixe sur un support au fond ou sur un cordage en pleine eau, chaque
morceau peut régénérer une nouvelle éponge. La croissance des "boutures" est assez lente, et
malgré des résultats expérimentaux encourageants, la spongiculture n'a encore jamais vraiment
atteint le stade industriel.

La classification des éponges est fondée sur les caractères du squelette. On distingue
trois classes :

K
Les éponges calcaires (Calcarea), dont le squelette est formé de petites aiguilles
(spicules) en calcite.

* Les hexactinellides, à spicules siliceux à trois ixes, localisées à grande profondeur


(Euplectelle par exemple).

* Les démosponges, à spicules siliceux très variés ou sans spicules. Les éponges com-
merciales sont des démosponges dont le squelette comporte uniquement des fibres
("éponges cornées").

—oOOo—
QUELQUES DEFINIXIONS

Anastomose (Fibres). Réunion de plusieurs fibres sur une partie de leur longueur.

Arena ce Contenant du sable ou de petits corps étrangers,

Conule Petite élévation en forme de cône à la surface d'une éponge pourvue de


ses tissus vivants, correspondant à la terminaison en surface d'une
fibre primaire.

Ectosome Tissu vivant superficiel.

Exhalant S'applique à des canaux ou à des orifices par lesquels l'eau est
rejetée après filtration dans le corps de l'éponge.

Fibre primaire Fibre dirigée à angle droit vers la surface.

Fibre secondaire Fibres formant un réseau reliant entre elles les fibres primaires.

Lacune Grand canal ou cavité à l'intérieur du corps de l'éponge.

Lobe osculifère Elévation de la surface à l'extrémité de laquelle se trouve un oscule.

Oscule Gros orifice superficiel, pouvant atteindre plusieurs millimètres de


diamètre, par lequel l'eau est rejetée hors de l'éponge.

Spicule Aiguille ou corpuscule de forme diverse, en silice ou en calcaire,


constituant le squelette minéral des éponges non commerciales.

-0OO0—
E P O N G E C O M M U N E
par Jean Vacelet
Hippospongja communis (Lamarck, 1S13)

Classe Démosponges Répartition géographique : Caractères distinctifs :


Ordre Dictyocératide
Famille Spongiidés Eponge massive, atteignant
plusieurs dizaines de cen-
timètres de diamètre, de
Nous FAO : couleur gris noirâtre à
blanc jaunâtre en surface,
Français : éponge commune souvent brun orangé à l'in-
Anglais : honey comb térieur. Surface pourvue de
Espagnol : esponja commun conules très irrégulièrement
dispersés.

Noms Européens : Méditerrannée. Exploitée Un ectosome mince et gé-


surtout en Méditerranée néralement lisse recouvre
Allemand : Pferdeschwamm orientale, principalement en les lacunes superficielles.
Tunisie. L'éponge est parcourue de
Nombreuses appellations en grandes lacunes méandri-
fonction de la provenance Répartition bathymétrique : formes internes.
[Djerba, Venise, etc.) ou du
mode de pèche (Kamaki, Gan- Commune de 0.5 à 30 m. Si- Fibres primaires rares, de
gave... ) gnalée jusqu'à SO m en Ly- 60 à 100 Mm de diamètre,
bie. formées par l'anastomose de
plusieurs fibres . à leur ex- lâche, facile à déchirer, diamètre à partir de la lar-
trémité dans les conules, et avec des fibres primaires ve. En culture suspendue ex-
contenant des corps étran- bien individualisées. périmentale, l'accroissement
gers. Fibres secondaires de moyen est un doublement an-
25 à 30 ym de diamètre. nuel du volume des frag-
Taille maximale : elle peut Biologie : ments .
dépasser 30 cm de diamètre.
'lOEl'RS : elles vivent fixées ALIMENTATION : animal fil-
sur les rochers ou sur les treur, elle retient bien les
Confusions possibles : rhizomes de Posidonies. particules de la taille dés
Elles sont parfois libres bactéries (.2 à 3 nm ) ou même
Elle peut être confondue sur le fond (variété dite plus petites.
avec : "roulée", de qualité mé-
diocre ) .
* Les éponges commerciales Pêche :
"fines" du genre Spongia, REPRODUCTION : la repro-
qui sont dépourvues des duction est sexuée, par Elle est pèchée prin-
grandes lacunes internes. larves ovoïdes de 0.6 à 1 mm cipalement en Tunisie (golfe
de long, émises surtout du- de Gabès, Kerkennah), à
* Le genre Ircinia ("épon- rant la saison chaude, l'aide de dragues (gan-
ges mâles") dont la chair L'éponge commune peut être gaves ) , à pied ou par cro-
contient des filaments de multipliée artificiellement chet (Kamaki) à faible pro-
spongine en forme de corde à par fragmentation. Elle ne fondeur, et de plus en plus
sauter de quelques micro- se régénère pas après dis- en plongée. La production
mètres de diamètre, qui leur sociation des cellules, tunisienne, de 80.5 t en
donnent une grande ré- 1984, a décliné fortement en
sistance à la déchirure, CROISSANCE : la croissance 1986 et en 1987 par suite
mais qui n'ont pas de qua- est mal connue dans les con- d'une épidémie d'origine in-
lités commerciales. ditions naturelles. On es- connue qui a ravagé les
time généralement à 3 ans la bancs spongifères de Médi-
* Le genre Cacospongia dont durée nécessaire pour ob- terranée orientale. Il n'y a
le réseau squelettique est tenir une éponge de 15 cm de pas de production française.

—oOOo—
EPONGE F-XNE GRECQUE
par Jean Vacelet
Spongia officinalis Linné, 1759, s s p . adriatica Schmidt, 1S62.

iSlSIIPSSÉ

Classe Démosponges cien), bainu-belakia (bas- schwamm), en forme de cône


Ordre Dictyocératide que) . inversé, est localisée dans
Famille Spongiidés la partie Est de la Médi-
Répartition géographique : terranée orientale.

NOBS FAO
Répartition bathymétrique :
Français éponge fine
grecque Commune de 1 à 40 m. Plus
Anglais greek bathing rare en profondeur, de 40 à
sponge 75 m.
Espagnol esponja de bano
griego
Caractères distinctifs :

Nom européen : Mediterranée. Signalée sur C'est une éponge de forme


les côtes atlantiques du variable, généralement mas-
Allemand : Dalmatinenschwamm Portugal et de l'Espagne. sive arrondie, mais souvent
Espagnol : esponja de bario pourvue de lobes réguliers
lcastillan), esponja (cata- La ssp. mollissima Schmidt, (surtout chez les grands
lan), pan de gavioca (gali- 1S62 l Fine Syrie, Turkey spécimens), ou de grands lo-
cup, feiner Levantiner- bes osculifères coniques.

IFfïEMER-SDP
Centre de BREST
Bibliothèque
8.P. 70-2S2E0 PLÛUZANE
La couleur varie du blanc de nombreuses lacunes in- CROISSANCE : la croissance
jaunâtre au noir en fonction ternes ; dans les conditions na-
de 1'éclairement en surface, turelles est mal connue. On
de blanchâtre à couleur de avec le genre Ircinia (épon- estime généralement à 3 ou 4
rouille à l'intérieur. La ges "males') dont la chair ans la durée nécessaire pour
surface est pourvue de nom- contient des filaments de obtenir une éponge de 15 cm
breux petits conules ré- spongine en forme de corde à de diamètre à partir de la
guliers. Les oscules de 3 à sauter de quelques mi- larve. En culture suspendue
10 mm de diamètre sont sou- cromètres de diamètre, qui expérimentale, l'accrois-
vent surélevés, leur donnent, une grande ré- sement moyen est un dou-
sistance à la déchirure ; blement annuel du volume des
Les fibres primaires peu fragments,
nombreuses, de 50 à 100 jim avec le genre Cacospongia
de diamètre sont formées à dont le réseau squelettique ALIMENTATION : animal fil-
leur extrémité dans les co- est lâche, facile à dé- treur, elle retient bien les
nules par l'anastomose de chirer, avec des fibres pri- particules de la taille des
plusieurs fibres, et con- maires bien individualisées. bactéries (2 à 3 fim ) ou même
tiennent quelques corps plus petites.
étrangers. Les fibres se-
condaires en réseau serré, Biologie :
de 20 à 35 nm de diamètre Pêche :
sont parfois plus fines près MOEURS : Cette éponge vit
de la surface. fixée sur les rochers ou sur L'éponge fine, utilisée sur-
les rhizomes de Posidonies, tout pour la toilette, est
Taille maximale : Peut dé- exploitée principalement en
passer 35 cm de diamètre, REPRODUCTION : la re- Grèce. Sa production, plus
production est sexuée, par faible que celle de l'éponge
larves ovoïdes de 0.6 à 1 mm commune, a diminué en 1986
Confusions possibles : de long, émises surtout du- et en 1987 en raison d'une
rant la saison chaude. La épidémie d'origine inconnue.
L'éponge fine grecque peut fine grecque peut être mul- En France, son exploitation
se confondre avec l'éponge tipliée artificiellement par est sporadique et non or-
commune Hippospongia com- fragmentation. Elle ne se ganisée. Elle a fait l'objet
munis qui se distingue par régénère pas après dis- d'essais de culture en Mé-
sa surface à conules moins sociation des cellules, diterranée française,
réguliers et par la présence

—oOOo—
EPONGE ETNE OREIT^JLE D ' E L E P H A N T
par Jean Vacelet
Spongia agaricina Pallas, 1766

Classe Démosponges Caractères distinctifs :


Ordre Dictyocëratide
Famille Spongiidés C'est une éponge en lame
épaisse de 6 à 20 mm, par-
fois découpée ou repliée sur
Nous FAO elle-même, formant souvent
une coupe plus ou moins com-
Français : éponge oreille plète. Elle est de couleur
d'éléphant gris foncé à marron plus ou
Anglais : elephant ear moins foncé.
Espagnol : oreja de elefante
Une des faces, l'interne sur
les spécimens en coupe, por-
Non européen : Répartition bathymétrique : te de nombreux oscules de
petite taille, assez régu-
Allemand : Elefantenohr Elle est commune entre 4 et lièrement disposés, vers
60 m ; elle a été signalée à lesquels convergent de pe-
plus de 100 m. tits canaux exhalants super-
Répartition géographique : ficiels. Les conules de pe-
tite taille sont assez ré-
Méditerranée. Non signalée guliers. L'ectosome est sou-
dans la partie la plus vent renforcé par un réseau
orientale de cette mer. arénacé.
Les fibres primaires com- lette, formé de spicules si- ALIMENTATION : animal fil-
posites ont de 50 à SO urn de liceux, est dépourvu de qua- treur, elle retient bien les
diamètre et contiennent des lités commerciales. particules de la taille des
corps étrangers. Les fibres bactéries (2 à 3 nm) ou même
secondaires mesurent de 25 à plus petites.
35 |um, avec parfois un fin Biologie :
réseau de fibres de 6 à
10 ïam en surface. L'oreille •10EURS : elle vit fixée sur Pêche :
d'éléphant est souvent pa- les rochers.
rasitée par le crustacé cir- C'est une espèce de très
ripède Acasta spon.g'ites. REPRODUCTION : la repro- bonne qualité commerciale,
duction est sexuée (cf. autrefois très utilisée dans
Taille maximale elle peut éponge commune et fine L'industrie (polissage des
atteindre jusqu'à 1 mètre de grecque ) . glaces). Sa production est
diamètre, mais ne dépasse assez restreinte actuel-
généralement pas 50 cm. CROISSANCE : la croissance lement. L'oreille d'éléphant
dans les conditions na- est souvent récoltée à des
turelles est mal connue. En fins décoratives.
Confusions possibles : culture suspendue expé-
rimentale, 1'accroissemnt Elle ne semble pas avoir été
Quelques autres éponges mé- moyen est supérieur à un affectée par l'épidémie de
diterranéennes (Calyx ni- doublement annuel du volume 1986-1987. En France, son
caeensis, Poecillastra com- des fragments, et le taux de exploitation est sporadique
pressa, etc. ) ont une forme mortalité est plus faible et non organisée. Elle a
lamellaire ou en coupe. El- que chez l'éponge commune ou fait l'objet d'essais de .
les se distinguent par leur la fine grecque en Méditer- culture en Méditerranée
consistance, et leur sque- ranée occidentale. française.

—oOOo—
P O U R EN S A V O I R P L U S . . .

BIOLOGIE ET CLASSIFICATION :

P.R, Bergquist : Sponges.


Hutchinson University Library, London, 197S ( 26S p ) ,

'A. Sara & J. Vacelet : Ecologie des Démosponges,


Traité de zoologie, III Spongiaires - Grasse P,P. éd., Masson (Paris), 1973 (pp. 462-576),

J. Vacelet : Répartition générale des éponges et systématique des éponges cornées de la


région de Marseille et de quelques stations méditerranéennes.
Rec. Trav. St. mar. Endoume, 16 ( 2 6 ) , 1959 : 39-101,

J. Vacelet Fiches FAO d'identification des espèces pour les besoins de la pêche
(Révision I), Méditerranée et Mer Noire, zone de pêche 37.
1987 : I - Eponges : 137-146.

EXPLOITATION ET CULTURE :

Anonyme : L'éponge de mer.


Chambre syndicale des importateurs d'épongés en France, Paris, 1965 (22 p ) .

J. Vacelet ; Bases historiques et biologiques d'une éventuelle spongiculture.


Océanis, 11 (6), 1985 : 551-584,

B. Verdenal Spongiculture en Méditerranée Nord-Occidentale ; aspects culturaux, mo-


lysmologiques et économiques.
Thèse Doct. Université Aix-Marseille, 1986 : II (163 p ) .

B. Verdenal & M. Verdenal : Evaluation de l'intérêt économique de la culture d'épongés


commerciales sur les côtes méditerranéennes françaises.
Aquaculture, 64, 19S7 : 9-29.
LES T E C H N I Q U E S DE P E C H E

ET DE P R E P A R A T I O N

Les éponges commerciales sont de plus en plus récoltées en plongée en scaphandre auto-
nome ou en narguilé. Cette technique remplace progressivement la pèche à la drague (gangave),
En Tunisie, à faible profondeur, l'éponge commune est encore souvent pèchée au crochet
[. kamaki) ou à pied.

La préparation consiste en un écrasement des tissus, le plus souvent par piétinement sur
le pont du bateau, qui enlève une partie des tissus vivants sous forme d'un liquide blan-
châtre, le "lait" des éponges. Une macération dans l'eau de mer, souvent pratiquée à la
traîne, et plusieurs rinçages enlèvent le reste des tissus vivants. Les éponges sont ensuite
soumises à des traitements chimiques destinés à enlever les débris calcaires et à leur donner
une couleur plus ou moins blonde. Enfin, une taille au ciseau régularise leur forme,

—0OO0—
LES T E C H N I Q U E S DE 1? E C H E

Deux techniques de pêche sont principalement utilisées :

1. La croix de Saint-André et ses dérivés (barre italienne), la plus ancienne et surtout


pratiquée actuellement par les italiens ; l'engin, trainé au fond, est une sorte de
faubert fortement lesté tfaible sélectivité, destruction des habitats, mais pos-
sibilité de travailler profond sans limitation de temps).

2. La plongée autonome à l'air i pour certains jusqu'à 100 m) ou au mélange gazeux à base
d'hélium et d'oxygène (pour la zone 30-130 m) (forte sélectivité, grande efficacité,
mais risques importants pour le corailleur et pour la ressource). L'utilisation de
sondeurs très performants et parfois de caméras vidéo téléguidées accroissent for-
tement le rendement de la pèche en plongée. Une exploitation par sous-marin a plu-
sieurs fois été tentée,
COMML MMJGE
Q U ' E S T —CE Q U E I.E C O R A I L R O U G E ?

par Jean-Georges Harmelin

Le corail rouge i Coralliwn rubrum L. I est un animal qui vit fixé sur les roches et se déve-
loppe sous forme de branches ramifiées. Il fait partie de l'embranchement des Cnidaires
f = Coelentérés) qui regroupe des invertébrés pour la plupart, marins et aussi différents d'al-
lure et de mode de vie que les méduses, les anémones de mer ou les madrépores. C'est donc un
animal assez primitif dont l'organisation et le fonctionnement sont basés sur une unité
morphologique nommée polype. Celui-ci est formé grossièrement d'un sac délimitant une cavité
stomacale qui s'ouvre au centre d'une couronne de tentacules par un orifice servant de bouche
et d'anus. Chez le corail rouge, chaque individu est une colonie comprenant une multitude de
polypes rétractiles de couleur blanche, pourvus de huit tentacules pennés. Ces polypes sont
interconnectés par des canaux et inclus dans une masse charnue commune, le cortex ( . = coenen-
chyme ou sarcosome). Ce cortex est armé de petits sclérites calcaires et enrobe un axe cal-
cifié dont la base est fermement attachée au substrat rocheux, C'est cet axe squelettique
très dur qui est travaillé en bijouterie. Sa couleur va du rouge sombre au rose (peau d'ange)
et peut être exceptionnellement blanche.

Le corail rouge est un filtreur passif : les particules alimentaires (organismes plane-
toniques surtout) amenées par le courant sont piégées par le réseau très serré des tenta-
cules. Il vit sur des fonds rocheux accidentés depuis le voisinage de la surface, dans les
grottes sous-marines, jusqu'à la profondeur d'environ 250 mètres. La forme des branches est
très variable selon les conditions physiques locales (courant, espace disponible, orientation
du substrat, etc) et aussi biologiques (voisinage, abondance de la nourriture, etc). La
taille des branches est très variable mais dépasse rarement 15 à 20 cm de hauteur. Il y a des
colonies mâles et des colonies femelles, mais certaines pourraient être bisexuées. La taille
de première reproduction est faible : elle serait de l'ordre de 3 cm. La reproduction se fait
entre le printemps et l'été. Après fécondation à l'intérieur de l'ovaire, il y a formation
pendant 20 à 30 jours de larves ciliées oblongues (type Planula). Ces larves sortent par la
bouche et sont dispersées par les courants. La durée de ce stade libre dans la masse d'eau
est sans doute très variable selon les situations, mais il est probable que les larves ne
franchissent pas de grandes distances. La larve se fixe ensuite sur une paroi rocheuse et
donne naissance à un premier polype. Par bourgeonnements successifs, il y a multiplication
des polypes et croissance d'une branche d'abord non ramifiée et dépourvue d'axe squelettique.
La taille d'un cm serait atteinte au bout d'un an. Des mesures sur des branches d'âge connu
indiquent un allongement des ramifications de 5 à S mm par an, mais il est probable que des
conditions plus favorables autorisent une croissance plus rapide,

Le corail rouge est distribué dans l'ensemble de la Méditerranée, mais il est rare dans le
bassin oriental. Il existe aussi en Atlantique, dans le sud du Portugal, au Maroc, aux Cana-
ries (rare) et dans les îles du Cap Vert, où il a été exploité dans le passé.

Il y a 17 autres espèces de Corallium dans le monde, qui vivent généralement plus profond
(100-1500 m) en Atlantique et dans 1 ' Indo-Pacifique. Certaines de ces espèces ont un grand
intérêt commercial.
tentacules pennés

section d'un
tentacule
disque buccal

bouche

laments
:ptaux

muscle
longitudinal
cavité gastrique
:onades
canal de
communication
entre les polypes

Polype isolé d'octocoralliaire : coupe axiale schématique

polypes
tentacules pennés

bouche
pharynx
cavité
gastrique

cortex

canaux

axe

Structure d'une portion de branche de gorgonaire


(gorgones, corail rouge) comprenant deux polypes,
d'après R.C. MOORE, 1956.
QUELQUES DEFINITIONS

Colonie Une branche de corail rouge est une "colonie" car elle est formée de
plusieurs unités fonctionnelles indentiques (les polypes), se
multipliant de manière asexuée, communiquant entre elles et réunies
par des tissus (le cortex) et un squelette il'axe) communs.

Cortex Enveloppe charnue enrobant l'axe calcaire et dans laquelle sont inclus
les polypes, les canaux de communication et les sclérites.

Monoïque Se dit d'une colonie qui porte des gonades mâles et des gonades
femelles. Les colonies dioïques sont mâles ou femelles,

Larve Planula Produite par la transformation d'un oeuf, la larve Planula est
vermiforme avec une extrémité renflée ; elle est recouverte de cils
natatoires, qui lui permettent de se déplacer dans la masse d'eau.

Polype Unité fonctionnelle d'une colonie de corail rouge ; pourvu d'organes


différenciés, le polype assure les fonctions de nutrition, de
respiration, de reproduction, et de défense de la colonie.

Sclérites Eléments squelettiques microscopiques (taille : 0,1 à 0,05 mm) inclus


dans le cortex, en forme de bâtonnets courts armés de bourrelets
épineux.
C O R A I L R O U G E
par Jean-Georges Harraelin
Corallium rubrum (Linné 1753)

Classe Anthozoaires Répartition géographique Répartition bathymétrique :


Ordre Gorgonaires
Famille Coralliidés Depuis le voisinage de la
surface (anfractuosités)
jusqu'à environ 250 m de
Nous PAO profondeur. Maximum d'a-
bondance vers 30-80 m selon
Français : corail Sardaigne. les régions.
Anglais : Sardinia coral.
Espagnol : coral cerdana.
Caractères distinctifs

Noms européens : Méditerranée : bassin oc- Colonies fixées et ar-


cidental, sud de l'A- borescentes, polypes
Allemand Rote Edelkoralle. driatique, présence ponc- blancs ; cortex rouge vif,
Anglais red precious tuelle dans le bassin orien- s'éclaircissant légèrement
coral. tal (Castellorizo, Chypre, après dessication ; axe cal-
Espagnol coral ro.jo ^ord de la mer Egée). cifié rigide d'un rouge plus
(castillan ) , corail vermeil ou moins foncé.
(catalan ) , koral gorria Atlantique : sud du Por-
(basque ) . tugal, ouest du détroit de
Gibraltar, nord du Maroc,
Canaries (rare), îles du Cap
Vert, Sénégal (?).
Confusions possibles : substrat sur des parois ver- croissance indiquent que
ticales ou surplombantes. celle-ci est très lente, de
Le corail rouge pourrait l'ordre de quelques milli-
être confondu avec : REPRODUCTION : selon La- mètres par an pour l'allon-
caze-Duthiers, les colonies gement des branches. Le taux
Le bryozoaire Chéilostome sont monoïques ou dioiques. de croissance et ainsi la
Myriapora truncata l Pallas, La maturation des gonades vitesse de reconstitution
1766), appelé communément mâles se fait entre février des stocks exploités semble
'faux-corail", dont le port et la fin de l'été ; celle toutefois variable selon les
et la couleur sont assez des gonades femelles s'étale sites.
voisins mais dont la struc- entre l'hiver et l'été de
ture est très différente. l'année suivante. La fé- ALIMENTATION : le corail
condation est in- rouge est un filtreur pas-
L'alcyonaire Alcyonium co- traovarienne. sif : les particules ali-
ralloides (Pallas, 1766), mentaires (plancton, bac-
quand il enrobe un axe de La formation des larves dure téries, matières organiques
gorgone ; sa couleur tire 20 à 30 jours. Celles-ci, de inertes ) sont piégées par
vers le violet et ses po- type Planula, sont émises le réseau très serré des po-
lypes sont plus trans- par la bouche entre juin et lypes à huit tentacules pen-
lucides . octobre selon la profondeur nés .
de l'habitat.
Taille maximale :
La durée de vie larvaire Pêche :
Elle est très limitée par la dans la masse d'eau serait
prédation humaine. Elle va- de 4 à 15 jours ; des ex- La récolte du corail rouge
rie beaucoup selon l'habitat périences au laboratoire in- est interdite en France sauf
[ressources alimentaires, diqueraient que les larves par dérogation attribuée par
hydrodynamisme, compétition, sont très résistantes aux la Direction des Affaires
action des foreurs). Des co- conditions physico- Maritimes. Le nombre de
lonies dépassant 40 cm d'en- chimiques. La taille mi- professionnels plongeurs
vergure et un poids de 2 kg nimale des colonies fertiles bénéficiant de cette mesure
sont rencontrées ex- ne dépasserait pas 3 cm et en 1990 est d'une vingtaine
ceptionnellement . une colonie de S cm pourrait pour la région Povence,
émettre jusqu'à 2000 larves Côte-d'Azur, et d'une quin-
en quelques jours. Le pas- zaine pour la Corse. La
Biologie : sage de la vie planctonique pèche avec la Croix de
à la vie benthique et les Saint-André n'est plus
MOEURS : cette espèce est premiers stades de celle-ci pratiquée en France.
liée aux substrats rocheux sont des phases très cri-
peu éclairés. Le corail rou- tiques impliquant des con- Les quantités pêchées se-
ge peut exister sous forme ditions d'environnement pré- raient d'environ 5-6 t pour
de colonies dispersées ou cises . le littoral français et de
former des populations im- 60-70 t pour l'ensemble de
portantes monopolisant le CROISSANCE : des mesures la Méditerranée.
directes et indirectes de la
polype
épanoui

polypes
rétractés

Corail rouge : fragment de la colonie

polype rétracté canaux du cortex

section transversale
d'un polyp

polype épanoui

canaux
principaux

axe

Corail rouge : coupe d'un fragment de la colonie


P O U R EN S A V O I R P L U S . ..

BIOLOGIE ET CLASSIFICATION :

G. Barletta, R. Marchetti & M. Vighi : Ricerche sul corallo rosso : IV


l'iteriori osservazioni sulla distribuzionz del corallo rosso nel Tirreno,
1st. Lorabardo (Rend. S e ) , B 102, 1968 : 119-144.

M. Garcia-Rodriguez & C. Massô : Algunas bases para la determinaciôn directa de la edad


del coral rojo (Corallium rubrum L.).
Bol. Inst. Esp. Oceanogr., 3(4), 19S6 : 65-74.

J. Laborel & J. V'acelet Répartition biononique du Corallium rubrum Lmk dans les
grottes et falaises sous-marines.
Rapp. Proc. verb. Réun. C.I.E.S.M.M., 26, 2, 1961 : 465-469.

M. vighi Etude sur la reproduction du Corallium rubrum (L.).


Vie Milieu, 23 (1 A ) , 1972 : 21-32.

S. Weinberg The light-dependent behavior of planula larvae of Eunicella singularis and


Corallium rubrum and its implication for octocorallian ecology.
Bijdragen tot de Dierkunde, 49 CI), 1979 : 16-30.

H. Lacaze-Duthiers : Histoire naturelle du corail.


Baillère & fils, Paris, 1864 (371 p . ) .

H. Zibrowius, V. Monteiro Marques & M. Grasshoff La répartition du Corallium rubrum


(Cnidaria : Anthozoa : Gorgonaria) dans l'Atlantique.
Téthys, 11 (2), 1984 : 163-170.

EXPLOITATION :

Anonyme Rapport de la deuxième consultation technique du CGPM sur le corail rouge de


la Méditerranée.
Torre del Greco, Italie, 27-30 septembre 1988.
FAO Rapp. Pêche, r\° 413, 1989 (162 p . ) .

D.Y. Charbonnier & S. Garcia : Rapport de la Consultation technique du CGPM sur les res-
sources de corail rouge de la Méditerranée occidentale et leur exploitation rationnelle.
Palma de Mallorca, Espagne, 13-16 décembre 1983.
FAO Rapp. Pêche, n° 306, 1984 (142 p . ) .

M. Carcia-Rodriguez & C. /lasso Modelo de explotaciôn por buceo del coral rojo
[Corallium rubrum L. ) del Méditerranée
Bol. Inst. Esp. Oceanogr., 3(4), 19S6 : 75-S2.

R.W. Grigg Resource management of precious corals : A review and application to


shallow water reef building corals.
P.S.Z.N.I. : Marine Ecology, 5(1), 1984 : 57-74.

S. Wells : Precious corals commercially threatened.


lUCN Red Data Book, Gand, Suisse, 1953 (pp. 35-42),
B D v\ ni<
1ME1
Q U ' E S T — C E Q U ' U N E S C A R G O T DE M E R ?

EMBRANCHEMENT DES MOLLUSQUES

L'embranchement des lement en eau douce et en daptation très développée


mollusques regroupe environ milieux terrestres. telle que le contrôle des
100.000 espèces distribuées échanges d'eau, la ré-
dans tous les milieux, prin- Les mollusques pré- gulation thermique, la mise
cipalement en mer mais éga- sentent une capacité d'a- en place de structures res-
piratoires (poumons), etc.,.

-0OO0—

LES GASTEROPODES

La classe des gas- sont propagés dans tous les Dans leur majorité, les
téropodes est, par le nombre océans puis se sont adaptés Gastéropodes vivent avec le
d'espèces, la plus im- à vivre dans les étangs et corps enroulé en spirale, de
portante des diverses clas- les rivières : enfin ils ont plus ils subissent pendant
ses de mollusques. conquis sur la terre ferme leur stade embryonnaire une
tous les habitats ou règne torsion de la masse vis-
Les gastéropodes vivent une certaine humidité. cérale qui ramène l'arrière
dans tous les milieux. De- vers l'avant (fig. 1 ) . Ils
puis leur apparition au dé- On en connaît environ sont tous enroulés ce qui
but des temps cambriens (au 15 000 espèces fossiles et entraîne une organisation
commencement de l'ère pri- 35 000 espèces modernes. asymétrique de l'anatomie
maire), les gastéropodes se interne.

—oOOo-
CLASSE DES GASTEROPODES OU ESCARGOTS
.Ordre des archeogastropoda

Famille des haliotidés

. Famille des patellidés

patelle de l'Atlantique

patelle méditerranéenne

j^fiCfv
/R&K. -%;
'% M
%î'i. : ^ "M
patelle ponctuée i'$&

.Ordre des mésogastropodes

Famille des lillorinidés

bigorneau

. Famille des cérithiidés

Famille des cassidés

casque échlnophora

casque saburon

.Ordre des néogastropodes

Famille des muricidés

murex droite épine

rocher lascié

, Famille des buccinidés

buccin
EVOLUTION
DES
GASTEROPODES

La distinction entre les sous catégories de gastéropodes repose sur l'anatomie interne.

Les Prosobranches, largement distribués, extrêmement variés, forment la sous-classe


la plus nombreuse. Ils possèdent une cavité palléale extérieure et un système nerveux
croisé. On distingue (fig. 2)

les Diotocardes (système cardiaque à deux oreillettes, deux métané-


phridies) ; gastéropodes de type primitif dont la coquille s'ouvre au-dessus
de la tête.
* fissurelle (proche de la bernique).

les Monotocardes (une oreillette, une métanéphridie).


* littorine (bigorneau),

Les Opisthobranches au contraire, montrent une étonnante diversité d'organisation et


une spécialisation souvent très accentuée, Ce sont des animaux marin, eurythermes,
pouvus d'un système nerveux déroulé dont l'anus est en position terminale. Il y a une
disparition progressive de la coquille (fig. 3 ) . On peut distinguer :

les Tectibranches : le manteau recouvre une petite coquille,


* Aplysie (fig. 4) .

les Nudibranches pas de coquille,


* Doris (fig. 4 ) ,

Les Pulmonés témoignent de grandes facultés d'adaptation physiologique, mais leur or-
ganisation présente une uniformité relative liée à la coloration du milieu terrestre
I escargot).

—oOOo—
coquille cœur
gonade -i- péricarde
manteau
nephridie

estomac

tentacule

glande salivaire

radula

ganglion cérébroideJ \_ganglion pleural


ganglion pédieux

Mollusque hypothétique primitif.


_ PROSOBRANCHES

DIOTOCARDE MONOTOCARDE

\ \i k I i c o u r a n t d'eau ^»

branchies .

oreillettes-

ganglions pleuraux

ganglions pariétaux

ganglions viscéraux

. système nerveux croise

.A.

o m m e t de la coquille

EMBRYLOGIE _

A - p e r c e m e n t de l'anus

B - f l e x i o n du tube digestil
C - t o r s i o n de la masse viscérale
OPISTHOBRANCHE

chaîne n e r v e
décroisée

c o u r a n t d eau

TECHTIBRANCHE NUDIBRANCHE

tentacules

lobes p a r a p o d i a u x
papilles
tégumentaires

coquille branchies

Aplysie. .Doris .
SYSTEMATIQUE

DES

GASTEROPODES COMMERCIAUX

X P R O S O B R A N C H E S

Coquille bien développée, généralement fermée par un opercule. Cavité palléale an-
térieure contenant 1 ou 2 cténidies. Système nerveux croisé dans sa région postcéphalique par
suite de la torsion. Sexes généralement séparés.

X.1 A r c h é o g a s t r o p o d e s o u D i o t o c a r d e s

Coeur à deux oreillettes, 2 reins. Tous marins.

1.1.1 Pleurotomarioides

Coquille avec échancrure, Haliotis tuberculata, l'ormeau,

1.1.2 Patelloides

Coquille conique sans opercule : Patella vulgata, la patelle.

X .2 Mésoe^-S-fcropodes oui T é n i.og l o s s e s

Coeur à une oreillette, 1 rein, 1 branchie.

1.2.1 Littorinoides

Littorina littorea, le bigorneau,

X . 3 Néoga.s"fc r o p o d e s o u Mor»o"fcooaLi?-<ïes
S-fc é n o g 1 o s s e s e"fc Toacogj l o s s e s

Ouverture de la coquille prolongée vers le bas par un canal siphonal. Radula étroite ou
disparue,

1.3.1 Muricoides

Vure.v branciaris, la pourpre,


1.3.2 Buccinoides

Buccinum unclatwn, le buccin.

2 O P I S T H O B R A N C H E S

Coquille de forme variable, souvent absente. En général, pas d'opercule. Cavité pos-
térieure très souvent réduite, parfois nulle. Généralement hermaphrodites (pas d'espèces
commerciales ) ,

3 ï»UUMONES

La cavité palleale devient le poumon en perdant ses branchies. Pas d'opercule. 1 ou 2


paires de tentacules rétractiles. Hermaphrodites.
MORPHOLOGIE

L'aspect général du corps est avant tout fonction de l'aptitude du Gastéropode à éla-
borer une coquille. Le corps proprement dit différencie quatre régions : la tète, le pied, le
sac viscéral et le manteau.

LA COQUILLE

FORME GENERALE

La coquille d'un gastéropode typique, peut être considérée comme un tube conique cal-
cifié qui, au cours de la croissance, s'enroule autour d'un axe. Une coquille est dextre si
l'enroulement, vu du pôle apical, a lieu dans le sens des aiguilles d'une montre ; elle est
senestre dans le cas contraire. Elle est interne si les bords du manteau la recouvrent et se
soudent au-dessus d'elle.

La coquille grandit en même temps que le corps. Si la croissance du corps cesse ou ra-
lentit celle de la coquille fait de même. L'ouverture de la coquille est proportionnelle à la
dimension du corps de l'animal,

La hauteur d'une coquille se mesure de l'apex à la base ; sa largeur est la dimension


maximale mesurée perpendiculairement à l'axe apex-base, elle devient le diamètre lorsque
l'enroulement se fait dans un plan (Planorbes). Elle est très souvent revêtue de pé-
riostracum ; sa surface est lisse, luisante ou ornée de fines stries d'accroissement orien-
tées transversalement.

La coquille peut-être réduite à un cône droit (Patelle), à une nacelle (Crepidule), à un


tube arqué, parfois annelé {Caecum) ou à des granulations calcaires (Arionidés). Elle peut
subir un déroulement irrégulier (Vermet) ou même disparaître avant la fin de la vie larvaire
(Nudibranches).

COLORATION

La coloration de la coquille est due à des pigments noirs, bruns ou rouge dérivés de la
tvrosyne. La disposition des zones pigmentées (bandes, macules, flammulations, festons, che-
vrons, zébrures, etc. ) est en rapport avec la répartition de zones cellulaires spécialisées
du bord du manteau.

LA TETE

La tête, où s'ouvre la bouche toujours distincte, porte en général une paire d'yeux et
une paire de tentacules chez les Prosobranches (deux paires chez les Pulmonés). Chez les
Opisthobranches la tête est munie d'une paire de rhinophores (sorte de branchies) et parfois
de deux tentacules,
LE PIED

Le pied forme typiquement une sole de reptation. Dans tout le groupe des Prosobranches
le pied produit une pièce cornée ou calcaire, l'opercule, qui leur permet, de clore leur co-
quille après s'y être rétractés. Il a généralement une structure spirale dont le point de dé-
part est nommé nucleus. Central (gibbule), marginal (buccin), ou apical (Neptunea), il marque
l'origine de l'enroulement spiral, ou peut présenter des zones d'accroissement successives
[fig. 7 ) .

LE MANTEAU

Le tégument des mollusques est plaqué à l'intérieur de la coquille qu'il secrète, à la


fois par son bord (allongement) et par sa face externe (épaississement ) .

Le manteau prolonge en quelque sorte la paroi de la masse viscérale, surtout vers la


tête où le repli qu'il forme détermine la cavité palléale (Prosobranches et Opisthobranches),
ou la cavité pulmonaire (Pulmonés).

Très importante par les organes qu'elle abrite, branchies, osphradies, glandes hy-
pobranchiales, la cavité palléale des Prosobranches est le siège d'indispensables courants
respiratoires, alimentaires ou de rejet de déchet,

LA MASSE VISCERALE

La masse viscérale est logée dans les tours coquilliers, le dernier tour abritant le
reste de l'animal quand celui-ci se rétracte à la suite de la contraction du muscle co-
lumellaire.

Elle peut cependant, chez les Opisthobranches, former une saillie très marquée, non pro-
tégée par une coquille. Inversement, il arrive qu'elle ne soit guère en saillie, bien qu'une
coquille interne la recouvre (Lamellariidés parmi les Prosobranches ; philine, aplysie parmi
les Opisthobranches). Enfin, elle forme la majeure partie du corps des endoparasites,

—0OO0—
ANATOMIE INTERNE

Si l'aspect extérieur de beaucoup de gastéropodes donne l'impression d'une symétrie


quasi-parfaite, il n'en est pas de même de leur organisation interne qui est affectée, à des
degrés très divers, par la torsion.

SYSTEME NERVEUX

Tous les degrés d'évolution du système nerveux se retrouvent à l'intérieur du groupe des
gastéropodes ; du système de type annélidien, à ganglions distincts unis par des commissures
et des connectifs souvent fort longs, jusqu'à la concentration extrêmement poussée des gan-
glions.

APPAREIL RESPIRATOIRE

Les dispositifs respiratoires primitifs sont caractérisés par une ou deux cténidies jus-
te au-dessus de la tête de part et d'autre de l'anus. Le stade évolutif ultime de la ré-
duction des branchies aboutit à une disparition des derniers filaments branchiaux tandis que
la cavité palléale devient le lieu des échanges respiratoires, fonctionnant à la manière d'un
poumon à air ou à eau. Une telle disposition caractérise les pulmones mais également certains
Prosobranches.

APPAREIL CIRCULATOIRE

Le coeur possède un ventricule et chez les Prosobranches inférieurs deux oreillettes.


Dans les autres groupes, l'une des oreillettes disparaît. Transmis au ventricule par la con-
traction de l'oreillette, le sang est poussé dans une aorte qui bifurque peu après son ori-
gine en une aorte antérieure et une aorte postérieure, ou abdominale.

Les aortes distribuent le sang artériel aux divers organes par des artères qui abou-
tissent à des sinus plus ou moins nombreux, plus ou moins importants. L'appareil circulatoire
des gastéropodes n'est donc pas clos et, des sinus, le sang revient au coeur.

La propulsion du sang se trouve grandement favorisée par les contractions du corps.

APPAREIL DIGESTIF

De longueur très variable, il décrit une anse simple, ou des séries d'anses qui abou-
tissent à l'anus. Cet orifice se localise vers la tête, en général sur le côté droit du
corps, mais il peut s'ouvrir à l'extrémité postérieure du corps.
La partie antérieure du tube digestif s'organise parfois en une trompe protractile, ca-
pable d'atteindre une proie à une bonne distance. L'oesophage est simple chez les Pro-
sobranches, mais l'estomac atteint souvent un très haut degré de complexité par sa con-
formation générale.

Au tube digestif sont annexées une ou deux paires de glandes salivaires qui s'ouvrent au
niveau de l'entrée de l'oesophage et une glande digestive reliée à l'estomac. C'est dans cet-
te dernière glande que se produit, au moins pour les microphages et les herbivores, la di-
gestion qui est surtout extracellulaire.

Les mécanismes de la digestion varient surtout selon le régime et les adaptations.

La plupart des gastéropodes sont microphages. Certains se nourrissent de particules en


suspension, à l'aide de mécanismes ciliaires et de mucus. Il s'agit parfois d'un mode de nu-
trition secondaire relativement peu important, mais il peut être fondamental (crépidule).
Primitivement, tous se nourrissaient de particules arrachées à la surface des rochers, des
algues ou des animaux sessiles (littorine), mais quelques espèces se nourrissent de détritus
et d'autres sont nécrophages (buccin). La radula joue un grand rôle dans ce genre de régime,
C'est une membrane qui supporte de nombreuses dents disposées avec régularité. La radula est
très mobile grâce à de nombreux muscles.

L'évolution aboutit à des dispositifs permettant de percer d'autres coquilles (murex) ou


d'inoculer un venin (cone).

APPAREIL EXCRETEUR

A l'inverse de celui des autres mollusques, l'appareil excréteur des gastéropodes est
asymétrique ; il consiste soit en deux reins inégaux (Prosobranches inférieurs), soit un
unique rein, le gauche.

L'évolution de l'appareil rénal des gastéropodes apparaît étroitement liée à celle de


l'appareil reproducteur.

La plupart des gastéropodes marins excrètent de l'ammoniaque,

APPAREIL REPRODUCTEUR

Bien que la plupart des Prosobranches soient unisexués, leur dimorphisme sexuel est ra-
rement apparent, Les mâles sont, quelquefois plus petits que les femelles.

Tous les gastéropodes n'ont qu'une gonade, en général placée assez haut dans la masse
viscérale ou à son sommet. Chez les Prosobranches inférieurs il n'y a pas de pénis ou d'o-
viducte glandulaire ; les produits génitaux sont rejetés directement en mer et la fécondation
est externe.
Pour d'autres gastéropodes les deux sexes différencient, aux dépens de la partie droite
du manteau, des voies génitales glandulaires. Chez le sexe mâle s'est différencié un sillon
cilié chargé de conduire les spermatozoïdes jusqu'au côté droit de la tête où se trouve un
pénis. Chez le sexe femelle, un sillon palléal de même type s'est refermé et a acquis un ri-
che équipement glandulaire ; c'est dans cette portion de l'oviducte que les oeufs, après fé-
condation interne, reçoivent un revêtement d'albumine et se couvrent de membranes,

Les Pulmonés et presque tous les Opisthobranches sont hermaphrodites.

DEVELOPPEMENT ET REPRODUCTION

Chez la plupart des Mollusques, les larves ont une phase véligère. Même chez les pa-
telles, dont la coquille a finalement la forme d'une coupe, la coquille larvaire est enroulée
au stade véligère. Les Nudibranches, qui, adultes n'ont pas de coquille, passent par des sta-
des véligères pourvus d'une coquille larvaire et d'un opercule.

Au cours du développement, le pied grandit tandis que le vélum devient relativement plus
petit. Chez de nombreuses espèces, la véligère avancée est capable de nager mais aussi de
ramper sur son pied. Lorsque le vélum est entièrement résorbé, le jeune animal acquiert le
mode de vie d'un adulte.

Certains Prosobranches (des littorines) et Pulmonés gardent leurs oeufs en cours de dé-
veloppement dans la partie inférieure de leur oviducte. Tout le développement précoce est
alors interne et les jeunes sont complètement formés lorsqu'ils quittent l'abri de leur gé-
niteur .

ORGANES SENSORIELS

La perception des stimulations extérieures s'effectue chez les gastéropodes par des or-
ganes sensoriels individualisés tels que les statocystes (équilibre), les yeux, les os-
phradies, et aussi par des terminaisons isolées, réparties sur le tégument non protégé par la
coquille.

Les osphradies, organes de chémoréception situés sur le trajet du flux inhalant qui
vient frapper les branchies, semblent permettre à l'animal d'apprécier la teneur de l'eau en
sédiments. Il en existe deux dans les Prosobranches inférieurs dotés d'une paire de bran-
chies, et une seule chez les autres. L'osphradie disparaît dans les formes terrestres.

0 O O 0
QUELQUES DEFINITIONS
—0OO0—

Apex Sommet de la coquille.

Spire Ensemble des tours de la coquille. Les tours sont ordinairement dé-
limités par un sillon, et il est d'usage de désigner par spire l'en-
semble des tours à l'exclusion du dernier qui offre souvent des par-
ticularités. La spire conserve parfois à l'apex la protoconque. co-
quille embryonnaire, ou nucleus dont la morphologie peut en certain
cas permettre l'identification.

Dernier tour C'est le tour de la coquille le plus récemment formé, celui dans le-
quel l'animal trouve place pour se rétracter.

Suture Ligne de contact des tours successifs.

Coluwelle Axe virtuel de l'enroulement de la spire de la coquille. Elle peut se-


lon les groupes être matérialisée par un axe plein, si les tours sont
jointifs, ou par un axe creux si le contact des tours est seulement
tangentiel ; si l'orifice demeure ouvert, il constitue l'ombilic vi-
sible à la base de la coquille. Sur l'axe columellaire s'insère le
muscle collumellaire qui unit l'animal à la coquille et y assure sa
rétraction.

Labre Bord externe de l'ouverture de la coquille (par opposition au bord co-


lumellaire ).

Cal Formation calcaire d'aspect luisant se développant particulièrement


sur le bord columellaire de l'ouverture et pouvant masquer l'ombilic
ou l'occuper plus ou moins totalement,

Canal siphonal Echancrure interrompant le bord de l'ouverture, souvent prolongée par


une expansion plus ou moins importante.

Radula Sorte de langue en forme de ruban. Elle supporte de très nombreuses


dents disposées avec régularité.

SDire

suture

cal columellaire

dernier tour

abre

c a n a l s i Dhona
O R M E A U
par Jacques Clavier
k Olivier Richard
HalioTis tuberculata tuberculata (Linné, 175S) (Atlantique!
Haliotis tuberculata lamellosa (Lamarck, 1S22) (Méditerranée)

tuberculata tuberculata

Classe Cast ropoda ATLANTIQUE : ourmel (Brest), Noms européens :


Ordre Archaeogastropoda oreille de mer (La Ro-
Famille Haliotidae chelle), pénéra ( Bayonne ) . Allemand : Seeohr,
Anglais : ormer, ear shell.
MEDITERRANEE : passe sabat- Danois : soore.
• Autre dénomination de teta (Port Vendres), aou- Espagnol : oreja de mar
vente admise : reille de cat (Agde), aou- (castillan), orella de mar
haliotide. deilleta, aurije de san (catalan), peneira (gali-
Pierre, oreille de mer, cien), itsas belarria (bas-
Noms français régionaux : oreille de Saint-Pierre que) .
(Provence), pastura (Nice) Finlandais : nakinkorva.
MANCHE : silieu (St-Valérv- Grec : achivada chromatist.
sur-Somme, Normandie), six Italien : orecchia marina,
yeux, gofiche, goufique Noms FAO : orecchiale, aliotide.
(Normandie), oreille de mer Néerlandais : zeeoor,
(Normandie, St Brieuc), Français : ormeau. Portugais : orelha.
ormet (St Malo, Cancale, St Anglais : haliotis.
Brieuc), orraais ( St Bi-ieuc). Espagnol : oreja de mar.
Répartition géographique : gent ce muscle comestible le transit ou l'accumulation
qui présente dans sa partie d'algues dérivantes.
antérieure, deux di-
verticules à rôle pré- REPRODUCTION : les sexes
hensile. La partie ventrale sont. séparés et les cas
du muscle forme la sole pé- d'hermaphrodisme sont très
dieuse, abondamment lu- rares. La morphologie ex-
brifiée par du mucus lorsque terne est identique chez les
l'animal se déplace. deux sexes et seul un examen
de la gonade permet de les
Taille maximale : 130 mm différencier : de couleur
Atlantique nord-est et Taille légale de capture : claire i beige ou vert, pâle)
centre-est, du Sénégal SO mm chez les mâles, elle est
(rare) à la côte nord de plus foncée (brun ou gris
Bretagne (commun) et aux ardoise) chez les femelles.
îles Anglo-Normandes (com- Confusions possibles : Dans le milieu naturel, le
mun) ; signalé sur les côtes rapport entre le nombre de
françaises jusqu'à Dun- En Méditerranée existe un mâles et de femelles est
kerque. Méditerranée oc- haliotide plus petit avec proche de 1/1.
cidentale (rare). des ondulations beaucoup
plus marquées sur la co- Deux principaux paramètres
quille . Certains le consi- déterminent le cycle re-
Répartition bathymétrique : dèrent comme une espèce producteur provoquant la ma-
Haliotis lamellosa, d'autres turation des produits gé-
De la zone de balancement comme une sous-espèce nitaux : la photopériode,
des marées jusqu'à -20 mè- Haliotis tuberculata lamel- c'est-à-dire la durée du
tres environ. losa . jour par rapport à celle de
la nuit, qui déclanche, au-
delà d'une certaine valeur,
Caractères distinctifs : Biologie : l'activité des organes
reproducteurs ; la tempé-
Le dernier tour de spire, MOEURS : sédentaire, l'or- rature qui agit. sur la
très développé de la meau vit sur les fonds ro- vitesse de développement des
coquille fortement aplatie cheux, dans les an- gonades. Des facteurs in-
de l'ormeau, est percé d'o- fractuosités stables et ternes, d'origine hormonale,
rifices caractéristiques. abritées de la lumière permettraient une syn-
Ces perforations servent à (failles, dessous de chronisation des pontes en
la respiration, l'évacuation blocs...). Il peut cependant milieu naturel.
des résidus de la digestion se déplacer lorsque né-
ou fèces et l'émission des cessaire, à la recherche de L'ormeau se reproduit la
produits génitaux. nourriture, de gîte plus fa- première fois à une longueur
vorable ... de 40 à 50 mm et sa période
La coquille est fortement de ponte s'étend entre juin
attachée au reste du corps Les ormeaux se rencontrent et septembre. Les gamètes
par une colonne musculaire généralement, en plus grande sont émis librement dans
appartenant à un pied puis- abondance, dans les secteurs l'eau de mer où a lieu la
sant et. volumineux, qui oc- rocheux, riches en frac- fécondation,
cupe toute la partie in- tures, cavités, où les
férieure de l'animal. Des courants et. les turbulences La larve issue de cette fé-
tentacules sensoriels fran- faibles à modérés permettent condation est attirée par la
lumière et nage près de la ALIMENTATION : l'ormeau est Pêche :
surface de l'eau. Elle est un animal essentiellement
planctonique et. pendant une herbivore qui marque une Une centaine d'espèces d'or-
durée variable (3 a préférence pour certaines meaux existent de par le
10 jours), elle se déplace catégories d'algues telles monde et leur pêche est sur-
au gré des courants, A l'is- que les Entéromorphes. En tout pratiquée autour de
sue de cette période, la milieu naturel, il consomme l'océan Pacifique.
larve gagne le fond et de- essentiellement des algues
vient benthique. Elle revêt dérivantes. La production mondiale tour-
alors la forme d'un petit ne autour de 10 000 à
ormeau. Elle se fixe Le régime alimentaire est 15 000 tonnes. Les prin-
préférentiellement sur les parfois complété par des cipaux consommateurs sont
algues calcaires encroû- particules organiques et des les Japonais et les Chinois.
tantes. analyses de contenus sto- En France, seule la pêche à
macaux ont révélé la pré- pied est actuellement au-
CROISSANCE : la croissance sence de débris animaux torisée. Cette activité ne
de l'ormeau est lente : il (éponges-bryozoaires). La concerne que les populations
lui faut plus de cinq années quantité d'algues absorbée côtières.
pour atteindre la longueur quotidiennement varie selon
minimale de capture divers facteurs, notamment Cependant la valeur mar-
actuellement autorisée la saison. D'une manière gé- chande élevée et les pas-
(SO mm) , nérale, il est admis que les sions gastronomiques qui s'y
ormeaux peuvent prélever de rattachent, provoquent une
Les ormeaux peuvent vivre au 10 à 20 % de leur propre pêche illégale en plongée
moins 15 ans et le plus gros poids en algues dans une sous-marine. Celle-ci
individu mesuré (à notre journée. s'exerce soit en apnée, soit
connaissance) présente une à l'aide d'un appareil res-
coquille de 130 mm de lon- MORTALITE : la mortalité na- piratoire. Les ormeaux sont
gueur, son poids étant pro- turelle de l'ormeau évolue récoltés grâce à un simple
che de 350 grammes. La avec l'âge. Elle est élevée couteau.
croissance de l'ormeau n'est chez les juvéniles, puis se
pas continue au cours de stabilise à partir de
l'année : elle marque un ar- 4-5 ans autour de 10 à 15 S,
rêt en hiver et, chez les par an pour ensuite remonter
spécimens matures, pendant lorsque l'animal dépasse
la période de reproduction, l'âge de S ans.

—oOOo—
B I G O R N E A U C O M M U N
par Gerard Véron
Liîtorina litrorea iLinné, 175S)

Classe Gastéropodes. ATLANTIQUE : g u i g n e t t e , c a - Suédois strandmussla.


Ordre Mésogastropodes, gouille (Charentes), bigor-
Famille Littorinidés. neau, c o r n i c h o n ( A r c a c h o n ) ,
mailla, vignot (Saint-Jean- Répartition géographique :
de-Luz).
• Autre dénomination de Méditerranée, Atlantique,
vente admise : Manche, Mer du Nord e t Ouest
bigorneau, NOBS Européens : Baltique.

Anglais : p e r i w i n c k l e , p i n -
Noms f r a n ç a i s régionaux : patche, v/ilk, Répartition bathyœétrique :
Danois : s t r a n d s n e g l ,
'•IANCHE : vigneau (Dunkerque, Espagnol : b i g a r o ( c a s t i l - La d i s t r i b u t i o n du bigorneau
Calais), pilo noir, pilau lan), cargoli (catalan), commun e s t l e p l u s s o u v e n t
noir (Boulogne), vignot caramuxo ( g a l i c i e n ) , raagurio l i m i t é e à l a p a r t i e de l a
(Saint-Valéry-sur-Somme), a r r u n t a (basque), zone i n t e r t i d a l e c o m p r i s e
poulot (Fecamp), g a j i n , b i - Finlandais : ranta k o t i l o . entre le niveau des hautes
gorneau, v i g n e a u , v i g n e t t e , Grec : moustokarfies, mers de morte-eaux l e niveau
brelin, brelin noir, verlin Hollandais : a l i k r u i k , o l i - d e s b a s s e s mers de v i v e s
(Normandie), brigot ("an- kruik, k r e u k e l . eaux. On p e u t t o u t e f o i s l e
cale), pharin (Saint I t a l i e n : maruzielle e sco- t r o u v e r j u s q u ' à 60 m è t r e s de
Brieuc), bigorne, bigou- g l i o , c h i o c c i o l a d i mare. profondeur. Très fréquent
rounen «c.en (Bretagne Norvégien : s t r a n d s n e g l . sur l e s f o n d s r o c h e u x p r o -
Nord ) , Portugais : borrelho. p r e s ou r e c o u v e r t s d ' a l g u e s ,
parmi l e s g a l e t s ou g r a v i e r s Biologie : CROISSANCE : l a c r o i s s a n c e
on l e r e n c o n t r e é g a l e m e n t des j u v é n i l e s e s t t r è s r a -
sur des fonds vaseux et MOEURS : p a r sa s i t u a t i o n p i d e . E l l e s ' e f f e c t u e pen-
p a r f o i s même sur du s a b l e . sur l ' e s t r a n , le bigorneau dant l e s mois d ' é t é et d ' a u -
est découvert p a r la marée t o m n e , p u i s un r a l e n t i s -
deux f o i s p a r jour. Il est s e m e n t i n t e r v i e n t de d é -
Caractères d i s t i n c t i f s : très tolérant v i s à v i s de c e m b r e à f é v r i e r . Le b i -
la s a l i n i t é . gorneau peut atteindre
Le bigorneau commun est l ' u n 3 c e n t i m è t r e s au maximum.
des g a s t é r o p o d e s l e s plus REPRODUCTION : l a p o n t e a
f r é q u e n t s sur nos c ô t e s . Co- l i e u généralement e n t r e j a n - ALIMENTATION : l e b i g o r n e a u
q u i l l e bombée, v e r t f o n c é , v i e r et j u i n mais p r i n - e s t un h e r b i v o r e b r o u t e u r
presque n o i r e , sa c o l o r a t i o n c i p a l e m e n t e n t r e mars et qui se n o u r r i t p r i n c i p a -
e s t u n i f o r m e e t s a n s mar- m a i . La v i e p l a n e t o n i q u e lement d ' a l g u e s v e r t e s (En-
brure . d u r e de 4 à 5 s e m a i n e s ou t e r o m o r p h e s ) e t b r u n e s (Fu-
p l u s s i l e s c o n d i t i o n s sont cus ) .
La m o r p h o l o g i e e x t e r n e du défavorables.
bigorneau est peu d i f f é r e n t e
d'un secteur à l ' a u t r e . Pêche :
Seuls l e s p e t i t s i n d i v i d u s
peuvent ê t r e c o n f o n d u s avec La production officielle de
Littorina saxatilis e t îlo- bigorneau est évaluée à une
nodonxa lineata. trentaine de tonnes par an.
Les quartiers maritimes bre-
tons de Morlaix, Concarneau
et Vannes se partagent ces
apports. Cette espèce est
également importée, prin-
cipalement d'Irlande.
Répartition bathymétrique : du pied femelle. Cette s'installer qu'après la
structure très simple com- disparition des plants âgés.
On trouve le lichen posée de quelques cellules Les populations seront donc
carragheen dès le niveau des émet à son tour des spores composées des deux cohortes
basses mers de vives-eaux, qui vont aller se fixer sur c'est-à-dire de deux classes
souvent associé à Hi- la roche et donner naissance de tailles d'individus
manthalia elongata et Gi- à des plants mor- l'une consécutive à
gartina stellata. phologiquement identiques l'élimination hivernale,
aux premiers, mais asexués. l'autre à l'exploitation
Ces plants libèrent, une nou- est ivale.
Cai-actères distinctifs : velle génération de spores
qui, en fin de germination,
La distinction entre le redonneront des pieds mâles Pêche :
lichen carragheen et les au- ou femelles.
tres algues rouges de son La pêche des lichens
niveau de peuplement est dé- On rencontre des plants fer- carragheen représente une
licate car il est très poly- tiles tout au long de l'an- activité estivale d'appoint
morphe . née, mais surtout au prin- pour les populations litto-
temps pour les individus a- rales. Elle intéresse sur-
Son allure varie selon le sexués (sporophytes) et à la tout les retraités et éco-
milieu où il vit. Il peut en fin de l'été pour les autres liers. Elle se fait à la
particulier être confondu gamétophytes. Le maximum de main ; les touffes sont
avec Gigartina stellata dont stérilité est observé en arrachées des rochers et je-
les caractères distinctifs août. tées dans des paniers ou des
essentiels sont la forme en sacs,
gouttière de la base des CROISSANCE : la croissance
thalles et la présence de est rapide de janvier à Des études portant sur le
petites excroissances char- avril et en automne. En hi- taux de recrutement, sur la
nues et coniques sur les ra- ver et en été, elle se sta- fraction exploitable et sur
meaux. bilise. Pour les algues ap- la biomasse indiquent que
parues entre janvier et l'organisation de la récolte
juin, on compte une durée de n'est pas en accord parfait
Biologie : vie de 7 à 9 mois contre 11 avec les exigences bio-
à 14 mois pour les algues logiques de l'espèce.
REPRODUCTION : le cycle du apparues entre juillet et
lichen carragheen est com- décembre. En effet, la récolte s'ouvre
pliqué ; il se compose de en mai au moment où le peu-
trois phases distinctes. ANALYSE DES POPULATIONS : il plement a quelque peu perdu
y a deux périodes de forte sa valeur économique. Il se-
Au départ, il y a des pieds mortalité, l'hiver, à cause rait préférable que
mâles et des pieds femelles. du mauvais temps et l'été l'exploitation se fasse d'a-
Le pied mâle en période de liée à la récolte et aux vril à novembre avec un ar-
reproduction émet des sper- pêcheurs à pied. rêt en juin et en juillet.
maties qui, emportées par le Toutefois la période
courant, vont féconder les Ces deux périodes estivales autorisée pour la récolte,
gamètes femelles portés par et hivernales d'intense c'est-à-dire, l'été, est
un autre plant. mortalité sont suivies d'un liée à d'autres raisons
recrutement, c'est-à-dire de f beau temps, disponibilité
Il en naît une plantule qui l'arrivée de jeunes algues. de la main d'oeuvre durant
vit toute sa vie en parasite Celles-ci ne peuvent les vacances ) ,
B O C C I NT
par Gérard Véron
Buccinum undatum (Linné 175-S;

2,5 cm

Classe Gastéropodes. calicoquet, rang à capa MEDITERRANEE : gros escar-


Ordre Néogastropodes, (Normandie), torion, coucou got ,
Famille Buccinidés. l baie du Mont St Michel,
Cancale), koukouen (Côtes du
Nord), gros bigorneau ( Tré- Noms FAO :
• Autre dénomination de guier), killog (Finistère
vente admise : Nord). Français : buccin,
bulot. Anglais : whelk.
ATLANTIQUE : bigourned braz Espagnol : bocina,
(Finistère sud), grosse
Noms français régionaux : bigorne (Brest), koukou
(Morbihan), burgau (Lorient, Noms européens :
HANCHE : chanteur, compteux La Rochelle), coque, bulot
(Pas de Calais, Somme), (Vannes), bigorneau de chien Allemand Wellhornschnecke,
conseilleux (Calais), pilot, (Le Croisic), bavoux (Noir- Blasehorn.
pileau, pilocompteur (Bou- moutier), ran (Noirmoutier, Anglais : whelk.
logne, Pas de Calais), cali- île d'Yeu), canièche (St Belge : caricole.
coco (Cotentin nord), ran Gilles-sur-Vie ) , burgaud Danois : konksnegel keng,
I St Yaléry-sur-Somme, Cal- morchoux (Les Sables d'O- Espagnol : boccina.
vados, Cancale), goglu (Le lonne), burgau morchon (La néerlandais : wulk,
Havre), bulot (St Valérv- Rochelle), limât de mer (île Norvégien : buhund.
sur-Somme, Normandie, St de Ré), sourd ( Koyan ) , gros Portugais : buzo.
Brieuc), bavoue, bavoux cornichon (Arcachon) , mas-
(Barfleur), ran a capet, kora (St Jean-de-Luz) ,
POIDS

70 g

-60
ri-1
TAILLE
-50
100mm- r^
-«3
80- ^1
-30
£?.
S0
20
40-
-10
20-

0 : O ~\ 1 r n 1
.-0

2 3 U 8 9 ans

Croissance moyenne pour la côte-ouest Cotentin


Répartition géographique : Biologie : 20 embryons présentant déjà
les caractéristiques morpho-
HOEURS : le buccin est une logiques de l'adulte.
espèce benthique ubiquiste,
ayant une préférence pour CROISSANCE : l'âge peut être
les sédiments sablo-vaseux. évalué par le nombre de
Il reste le plus souvent im- stries visibles sur l'o-
mobile et enfoui ; ses dé- percule. Il n'y a pas de
placements sont limités. différence de croissance en-
tre les sexes. Le buccin
REPRODUCTION : le buccin est peut vivre plus de 10 ans.
une espèce gonochorique. Le Il a été observé sur la côte
Très largement répandu dans pénis du buccin adulte me- Ouest du Cotentin des in-
l'Atlantique nord, du Canada sure près de la moitié de la dividus dont la taille était
aux mers sibériennes, il longueur de la coquille. La supérieure à 10 centimètres.
atteint en France la limite taille de maturité est pro-
sud de sa répartition. che de 5.5 centimètres pour ALIMENTATION : le buccin est
les deux sexes. un carnivore, essentiel-
lement nécrophage. Il est
Répartition bathymétrique : La fécondation est interne. capable de se déplacer
L'accouplement a lieu vers rapidement losqu'il détecte
Il vit le plus souvent entre le mois de novembre (en la présence d'un cadavre de
le niveau de basse mer et Manche). Il est suivi, très poisson ou de crabe.
une profondeur d'une cen- peu de temps après par la
taine de mètres. ponte. A cette époque, on
observe souvent un dépla- Pêche :
cement des femelles vers le
Caractères distinctifs : rivage où elles peuvent Le buccin est principalement
alors être capturées par les capturé au casier. Le
Le buccin présente une co- pêcheurs à pied, Cette acti- poisson est l'appât le plus
quille robuste, spiralée et vité très saisonnière prati- couramment utilisé. Depuis
ondulée. Le canal siphonal quée durant les grandes quelques années, les
est court. Le pied musculeux marées hivernales est connue rendements ont été améliorés
est très développé et cons- en Normandie sous le nom de en ajoutant un morceau de
titue l'essentiel de la par- "marées des chucherolles" , crabe dans le casier. Depuis
tie comestible. Son pied, la généralisation du vire-
ponctué de taches noires ca- Les oeufs sont enfermés dans casier hydraulique, une
ractéristiques, reste dé- des capsules chitineuses soixantaine de bateaux se
ployé même lorsque l'animal soudées les unes aux autres sont spécialisés dans cette
est maintenu hors de l'eau. et accrochées à un substrat activité et relèvent chacun
dur. Elles forment alors des 400 à 500 casiers par jour.
amas plus ou moins réguliers La flottille, concentrée en-
Confusions possibles pouvant regrouper jusqu'à tre Carteret et St Malo, as-
15 000 capsules contenant sure la quasi-totalité de la
Le buccin ne peut pas être chacune 50 à 2 000 oeufs. production française,
confondu avec d'autres gas-
téropodes , Il n'y a pas de vie larvaire La France est le premier
planctonique. A l'éclosion, producteur européen de buc-
vers le mois de février, cins avec des débarquements
chaque capsule libère 10 à qui oscillent autour de
5 000 tonnes depuis 1983,
Les exportations progressent
régulièrement depuis le dé-
but des années 80, prin-
cipalement vers la Belgique.

—oOOo—
PATELLE DE L * A T JL.AJNTT I Q U E
par Gérard Véron
Patella vulgata (Linné, 175S]

Classe Gastéropodes. bernicle, b'nie (Saint Espagnol : lapa (castillan,


Ordre Archéogastropodes. Malo), bernique, bénis, oeil galicien), pegellida (cata-
Famille Patellidés. de bouc, bernicle (Bretagne lan), lapa arrunta (basque),
nord). Finlandais : malja, kotilo.
Néerlandais : tepelhoedje,
B Autre dénomination de ATLANTIQUE : brenik, ber- Portugais : lapa.
vente admise : nique, flie (Brest), bassin
bernique. (Douarnenez ), bernacle ( Con-
carneau), bernique, jambe Répartition géographique :
iCharentes), bernique, ber-
Noms français régionaux : nicle (Arcachon), lapa L'espèce P. vulgata est pré-
[Bavonne ) . sente en Atlantique, Manche
HANCHE : bernique, bernic et Mer du Nord.
(Manche), lompotîe, lompaut
(Boulogne), flie, ran iSaint Noms Européens :
Valéry sur Somme ) , lampot, Répartition bathymétrique :
flie, belin, bernique, oeil Allemand : Napfschnecke.
de bouc, b e m , bredin, ber- Anglais : limpet, La patelle fréquente les ro-
nacle, jambe (Normandie), Danois : albruskeel. chers exposés des étages su-
pra et médio littoral.
Caractères distinctifs ; pied charnu formant une ven- ALIMENTATION : la jeune lar-
touse. Les individus les ve planctonique se nourrit
Il existe en Europe, plu- plus âgés sont souvent re- d'algues microscopiques
sieurs espèces de patelles. couverts d'algues ou de ba- jusqu'à sa métamorphose et
Elle sont toutes ca- lanes. Les patelles co- sa fixation. Le régime ali-
ractérisées par une coquiile lonisent les zones supra et mentaire de l'animal adulte
conique, aplatie, le plus médiolittorale où elles se compose des organismes ou
souvent ornée de côtes constituent des populations débris qu'il prélève sur le
rayonnantes. Il n'y a pas denses. Elles sont adaptées rocher à l'aide de sa radula
d'ouverture au niveau de pour résister à la fois aux (langue garnie de petits
l'apex comme chez les fis- chocs des vagues et à la crochet s ) .
surelles. Les tentacules, dessiccation. Elles adhèrent
visibles lorsque l'animal se très fortement aux rochers.
déplace, sont transparents. A basse mer, elles évitent Pêche :
La patelle de l'Atlantique a la dessiccation en re-
une coquille conique, non tournant sur des sites bien Pêchée à pied ou en plongée,
spiralée, à sommet central précis, aux rugosités des- la patelle reste encore un
ou décalé vers l'avant, quelles le bord de leur co- aliment traditionnel des po-
rayée de stries partant du quille est parfaitement pulations maritimes de cer-
sommet, de couleur brun- adapté (homing). tains secteurs de Bretagne
verdâtre, tantôt uniforme, Nord. Sa présence sur les
tantôt mêlée de bandes REPRODUCTION : la période de marchés est rare. Consommée
rayonnantes plus foncées. reproduction de cette espèce à l'état frais, crue ou
L'intérieur de la coquille s'étend d'août à février- bouillie ou encore en pâté,
est nacré, blanc ou jaune ; mars. La fécondation est ex- elle est également utilisée
on y distingue le plus sou- terne et se fait après la comme appât.
vent l'empreinte musculaire libération des éléments
bleue ou blanche en forme sexuels des deux sexes en Seul le quartier maritime de
d'arc, pleine eau. On trouve des Morlaix est mentionné dans
larves pélagiques de no- les statistiques officielles
vembre à février. comme lieu de production de
Biologie : patelles. La production
CROISSANCE : cette espèce moyenne annuelle serait de
MOEURS : vivant ex- aurait une durée de vie de l'ordre d'une dizaine de
clusivement sur les rochers cinq à six ans. Les plus tonnes,
où il se fixe par un gros grands spécimens atteignent
7 centimètres,
PATELLES DE MEDITERRANEE

par Gérard v'éron


• PATELLE MEDI TERRANEENNE
Patelin caerulea (Linné, 1755]

D PATELLE PONCTUEE
Patella rustica Linné, 1758

Classe : Gastéropodes, pède, alapèdo (Marseille) Espagnol : lapa azulada (F.


Ordre : Archéogastropodes, a l a p i a , alapea (Nice). caerulea) ; lapa punteada
Famille : P a t e l l i d é s , l P. rustica) ,

Noms FAO :
• Autre dénomination de Noms européens :
vente admise : Français : patelle de
arapède. Méditerranée (P. caerulea) ; Espagnol : lapa azulada,
patelle ponctuée ( P. rus- Grec : patelida.
r i ca ) , Italien : pagelidas, pa-
Noms français régionaux Anglais rayed mediter- tello.
ranean limpet (P. caeru-
MEDITERRANEE : padallida lea) ; rust ic limpet ( P.
(Port-Vendres ) , Arapeto rustica)
(Agde), lapeta (Sète), ala-
Caractères : cules noirâtres très visi- Patelle ponctuée : 5 cm
bles ; la coquille assez
La patelle méditerranéenne a haute est extérieurement
une coquille présentant gris sale. La face interne, Répartition :
extérieurement 6 à S rayons brillante, présente des
colores, plus ou moins en ravons clairs en alternance Patelle méditerranéenne : en
relief, mais ni acérés ni avec des zones gris violacé. Atlantique nord-est, le long
armes de tubercules. A ces des côtes Ibériques et Maro-
reliefs s'ajoutent de fines Taille maximale : caines, en Méditerranée et
petites côtes rayonnantes, Patelle méditerranéenne : en mer Noire. Très commune
La face interne est le plus 7 cm jusqu'à 10 mètres de profon-
souvent bleu grisâtre, Patelle ponctuée : 7 cm deur .

La patelle ponctuée a une Taille commune : Patelle ponctuée : en Atlan-


coquille pourvue de côtes Patelle méditerranéenne tique nord-est, du golfe de
rayonnantes avec des tuber- 5 cm Cascogne au sud du Maroc et
en Méditerranée.
C O R N E T
par Gérard Véron <\ René Raimbault
Cerithium vulgatum (Bruguière, 1792)

Classe Gastéropodes. Répartition bathymétrique : Pêche :


Ordre Mésogast ropodes.
Familie Cérithiidés. Extrêmement commun sur fonds Capturé au chalut, il ne
rocheux et vaseux des étages fait l'objet d'aucune pêche
médiolittoral et infralit- dirigée bien qu'il soit pré-
Noms FAO toral et particulièrement en sent occasionnellement sur
bordure des étangs (Thau). les marchés de l'Italie, de
Français : cérite-goumier. Sicile et de Grèce,
Anglais common cerithe.
Espagnol : pada comùn. Caractères distinctifs

Coquille spirale allongée,


pointue de couleur brune ou
verdàtre, ornée de crêtes et
de tubercules peu saillants.
Peuvent. atteindre 7 cen-
timètres .
MUREX D R O I T E EÏPIJNE
par Gérard Véron & René Raimbault
Bolinus brandaris (Linné, 173S)
r- Murex brandaris)

Classe Gastéropodes. Noms FAO Répartition géographique :


Ordre Néogastropodes.
v
Famille luricidés. Français murex-droite Présent, sur toutes les côtes
épine. méditerranéennes et un peu
Anglais : purple dye murex. en Atlantique (Espagne, Por-
• Autres dénominations de Espagnol : canailla. tugal et nord du Maroc ),
vente admises :
murex, rocher.
Noms Européens : Répartition bathymétrique :

Noms français régionaux : Espagnol : canailla (castil- Il vit sur les fonds de vase
lan), cargol de punxes ou de sable de l'étage cir-
MEDITERRANEE : corne de (catalan), cornino (gali- calittoral.
punchas [Port-Vendres ) , bi- cien), murex arantzaduna
gorneau lAgde, Sète), biou lbasque ) .
[ Sèt.e ) , biou harpie (Mar- Italien : crocetto, cornetti Caractères distinctifs :
tigues), biou arpu, bieù de ma.
[Marseille), corniiecio Portugais : buzio-canilha. Coquille subsphérique pro-
[Nice). longée par un long et étroit
canal. Spire formée de tours
bas et anguleux. Ouverture
en large ovale. Canal si-
phonal débouchant à l'ex- Coloration Pêche :
trémité antérieure par un
élargissement rapide ; son Beige jaunâtre. La pèche du murex droite
parcours rectiligne et son épine, bien qu'occasion-
diamètre variant peu, sa Taille nelle, est spécifique des
longueur peut être égale à petits métiers (fauberts,
celle de l'ouverture pro- Longueur maximum, 9 cen- localement appelés "ra-
prement dite. Sculpture timètres ; diamètre 6.5 cen- classes" ) . Les chalutiers en
constituée par un légère timètres (épines comprises). capturent de petites quan-
costulation spirale ir- tités toute l'année. C'est
régulière que recoupent des le gastéropode le plus péché
interruptions lamellaires dans le golfe du Lion de
plaquées, transversales aux Port-Vendres jusqu'à Mar-
tours, se soulevant lo- tigues. Les statistiques of-
calement pour former des ficielles font état d'une
épines canaliculées. Oper- centaine de tonnes en 1987
cule corné orné de stries pour une valeur de plus de
concentriques. 3 MF. Le quartier de Sète
fournit 60 °o du total.
R O C H E R FASCXE
par Gérard Véron k René Raimbault
Phvllonotus trunculus (Linné, 173S)
[= Murex trunculus & Hexaplex trunculus)

Classe Gastéropodes, Noms FAO : Répartition géographique :


Ordre N'éogastropodes.
Famille Muricidés. Français : murex tubercule. Présent sur toutes les côtes
Anglais : banded murex. méditerranéennes et en At-
Espagnol : busano, lantique le long des côtes
• Autres dénominations de méridionales du Portugal
vente admises : jusqu'aux environs de Lis-
rocher, murex. Noms européens : bonne .

Espagnol : busano (castil-


Noms français régionaux : lan), cornet (catalan), cor- Répartition bathymétrique :
nera (galicien), murex ar-
MEDITERRANEE corn (Port- runta (basque ) . Il vit sur les fonds vaseux
Vendres), cornet (Langue- Grec : prosphyra, porphyra. et rocheux de l'étage in-
doc), bious nègre (Marti- Italien : ronseggi, croiet- fralittoral.
gues), bien, biou outa, biou to.
nègre ( Marseille ) . Portugais : buzio-roxo.
Caractères distinctifs

Coquille fusiforme massive ;


ouverture (canal compris)
plus longue que la spire ;
tours étages et anguleux ; Biologie : Pêche :
suture nette. Ouverture ova-
le, légèrement anguleuse. Extrêmement commun, on le Il est présent régulièrement
Sculpture : tours avec 6 à trouve à la fois en mer et sur le marché de Sète mais
S cordons spiraux porteurs dans les étangs profonds ne fait, pas l'objet de sta-
de tubercules ou d'épines. comme l'étang de Thau (es- tistiques particulières.
Opercule corné, con- cargot d'étang). C'est un C'est principalement de cet-
centrique . prédateur redoutable pour te espèce qu'était extraite
les bivalves ; il représente la "pourpre de Tyr" dans
Coloration de ce fait un handicap ma- 1 ' antiquité.
jeur pour les installations
Beige, parfois rosé. conchylicoles sur le fond.

Taille

Longueur maximale : 8,5 cen-


timètres .
Diamètre : 5,6 centimètres,
C A S Q U E E C U I N O P H O R E
par Gérard Véron ft Fené Raimbault
Cassidaria echinophora (Linne, 173S)
l= Gaieoda echinophora)

Classe Gastéropodes, Noms Européens : Caractères distinctifs :


Ordre Néogastropodes.
Famille Cassidés, Espagnol casco Coquille globuleuse, plus
l. castillan), kasko kozkor- haute que large, à spire peu
duna (basque;. développée. Présence de tu-
B Autre dénomination de bercules ; dernier tour très
vente admise : allongé, se prolongeant par
casque échinophore. Répaxtition géographique : un canal recourbé. Opercule
corné plus petit que l'ou-
Présent sur toutes les côtes verture, Teinte générale
Noms FAO méditerranéennes et en At- beige-fauve, sommet des tu-
lantique le Portugal et les bercules plus clair,
Français : casque échi- côtes septentrionales ma-
nophore, rocaines . Longueur maximale : 12 cen-
Anglais : spiny bonnet, timètres, diamètre : 7 cen-
Espagnol : casco. timètres ,
Répaxtition bathymétrique

Il vit sur les fonds Pêche :


sableux, vaseux et dé-
tritiques de l'étage cir- Cette espèce ne fait pas
calittoral. l'objet d'une pêche spé-
cifique, mais elle n'est pas
rare dans les chaluts,
C A S Q U E S A B U R O N
par Gérard véron & René Rairabault
Phalium saburon (Bruguière, 17 91]
[= Cassis saburon)

Classe Gastéropodes. lantique au sud du Portugal fortement épaissi, formant


Ordre N'éogastropodes. et le long des côtes septen- un repli qui porte des dents
Famille Cassidés. trionales du Maroc, vers l'intérieur de la co-
quille. Coloration beige
jaunâtre à taches plus ou
m Autre dénomination de Répartition bathymétrique : moins quadrangulaires plus
vente admise : foncées.
casque. Il vit sur les fonds sablo-
vaseux de l'étage cir- Longueur maximale : 7 cen-
calittoral où il est peu timètres, diamètre : 5 cen-
Noms FAO commun. timètres,

Français : casque saburon.


Anglais : saburon helmet. Caractères distinctifs : Pêche :
Espagnol : casco redondo.
Coquille massive, à spire Cette espèce n'est pas assez
basse, le dernier tour étant abondante pour faire l'objet
Répartition géographique : très renflé. Sculpture de d'une pêche dirigée ou d'une
stries spirales nombreuses vente spécifique.
Présent sur toutes les côtes et régulières. Labre très
méditerranéennes et en At-
LES X E C H N I Q U E S DE P E C H E

par Gérard Véron

Les escargots de mer se pèchent à pied, au casier, à la radasse, au filet tournant, au


chalut de fond,... Dans la zone de balancement des marées, ils font l'objet d'une pêche à
pied. En zone infralittorale, ne découvrant pas à basse mer, ils sont capturés avec d'autres
techniques ou en plongée en apnée et en scaphandre, pêche actuellement prohibée en Bretagne
en ce qui concerne les ormeaux.

I Le casier à buccins

Le buccin est l'escargot de mer qui est l'objet de la pèche professionnelle la plus
soutenue, se pratiquant principalement au casier, parfois à la drague à praire,
occasionnellement au chalut de fond. Depuis les années 1978-80, les casiers, autrefois, en
osier, sont en plastique. Ils ont un goulot, et un corps solidaires qui s'articulent sur une
semelle de ciment servant de lest. L'ensemble pèse de 12 à 15 kilogrammes. Comme pour les
crustacés, on attire dans le casier le buccin, animal nécrophage, par un appât. Pour être
plus efficace, celui-ci est composé à la fois de poisson (roussette) et de crabes (tourteau
ou araignée et crabe vert).

Les casiers sont utilisés par des navires spécialisés, les bulotiers, bateaux de moins
de 10 mètres, pourvus d'un équipage de 2 ou 3 hommes. Ceux-ci relèvent, au treuil
hydraulique, jusqu'à 500 casiers par jour, gréés en filières de 50 à 60 unités, espacées les
unes des autres d'une douzaine de mètres,

I Les radasses à murex

Le murex est péché à Sète avec des radasses. Ce sont des engins traînants constitués de
morceaux de filets d'environ S mètres de long, juxtaposés derrière une perche de 6 mètres et
montés sur une chaine. L'engin est traîné sur le fond à environ 1 ou 2 noeuds pendant 2 30.
Le démaillage des murex se fait le plus souvent au port.

B Les filets tournants à murex

Ces filets, utilisés à Port-Vendres, sont de vieux trémails sans liège, mouillés sur le
fond dont une extrémité reste maintenue par un pieu, l'autre étant entraînée par le bateau
dans un mouvement circulaire.
P O U R EN S A V O I R P L U S . . .

REPARTITION GEOGRAPHIQUE, BATHYMETRI0UE :

A.P.H. Oliver et G. Richard Le multiguide nature des coquillages marins du monde en


couleur.
Bordas.

R. Phillips : Un photo-guide d'identification coquillages et algues marines.


Bordas.

J. Barret et C M . Yonge : Sea shore.


Collins Pocket Guide.

A.C. Campbell : The Seashore and Shallow Seas of Britain and Europe.
The Country Life Guide,

Y. Turquier et. M. Loir : Connaître et reconnaître la faune du littoral.


Editions Ouest-France.

SYSTEMATIQUE, BIOLOGIE :

P.P. Grasse : Traité de zoologie.


Masson et Cie, 195S, tome V, fascicule III.

P.A. Meglitsch : Traité de zoologie.


Doin-Paris, 1974. Zoologiqe des invertébrés, tome 2. Des vers aux Antropodes.

R.D. Purchon : Biology of the Mollusca.


Pergamon Press ; Oxford (U.K.) 1977,

ENVIRONNEMENT :

V-• Fischer, M. Scheinder et. M.L. Bauchot, 1987 : Fiches F.A.O. d'identification d'es-
pèces pour les besoins de la pèche. Méditerranée et Mer Noire. Vol. 1 : Végétaux et
invertébrés. ROME. FAD-CEE.

IFREMER-SDP
Centre de BREST
ibliothèque
B.P. 70-23230 PLOUZANE

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