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Ce qui s’entend du Beau, s’entend du Bien et voilà pourquoi les deux ne sont qu’une
face de la même pièce. Quand on parle de la beauté du Diable, on énonce un non-sens
à moins de sous-entendre par Diable un Dieu que d’autres ne veulent point reconnaître
comme tel. Le Beau et le Bien sont de même nature. Le Baptiste, dans son zèle pour la
Justice, implique un Bien moral qui est celui de la pure Vertu, c’est-à-dire de ce qu’on
appelle communément le Devoir. Sans doute le rude prophète tenait-il de cette
philosophie grecque, le Stoïcisme, que Zénon de Citium avait inauguré quatre siècles
plus tôt et pour laquelle un Feu artiste était le G:. A:. de l’U:..
Pour les stoïques, l’homme est un être moral ayant conscience d’une loi pure à laquelle
il est obligé d’obéir sans aucun égard pour les conséquences. Seul un principe moral
peut décider du sens de l’action, et nul autre motif que le dictat de la Conscience ne
peut être accepté. Or ici, il est évident que l’homme se fie à la Loi de la peine, du
Travail intérieur, la solution vertueuse impliquant presque toujours la répression de la
solution passionnelle. De là découle un seul plaisir : celui que donne l’approbation
morale et qui est Justice. Etre stoïque, c’est connaître la Loi de sa Conscience, être
libre c’est la suivre ; être juste c'est l’avoir suivi. Vous sentez, mes FF:. , combien la
pensée de Jean-Baptiste est près de la nôtre et pourquoi nous l’honorons à chaque
solstice le jour de sa nativité. Le Stoïcisme serait Vérité simple et pure si l’homme ne
sentait la pression d’un autre dictat moral : être heureux. Cette aspiration découle de la
Justice qui veut que l’homme soit récompensé d’avoir suivi sa Loi. Le Bien est donc
fait de ce double dont les facteurs s'opposent : Justice et Bonheur. Si vous vous
attachez au premier : vous êtes stoïciens, si vous suivez le second, vous êtes épicuriens.
C’est pourquoi chacune de ces deux conceptions placées au cœur de l’être n’en
remplissent que la moitié. Car il ne suffit pas de dire « sois vertueux et tu seras
heureux » ou bien « sois heureux et tu seras vertueux » pour que cela soit. C’est
pourquoi l’enseignement de Jésus comporta une Parousie. « Dans la maison de mon
Père, dit-il, il y a des demeures nombreuses, s’il en est ainsi, vous aurais-je dit, que je
vais vous préparer une place ? Et quand je m’en serai allé vous préparer une place, je
reviendrai vous prendre auprès de moi, afin que là où je serai vous soyez aussi ».
(Jean.XIV.24).
Malheureusement, voilà deux mille ans que cette Parousie a été promise en
récompense à la Vertu, ce qui incline d’aucuns à la considérer « comme l’opium du
peuple ». Ou le Temps n’est rien, et l’être n’existe pas dans ses actes sur Terre ; ou le
Temps est existence d’être terrestre, et sert à construire sa conscience d’être. Et de
ceci, Saint-Jean l'évangéliste en a eu la prescience en tirant l’Essence mystique
éternelle d’un récit de faits temporel : au Devoir, à la Foi, à la Règle impérieuse, il
substitue des aspirations et des extases qui sont déjà Parousie anticipée. Or, ce
mysticisme contient une vérité ontologique ; puisque l’homme a un Devoir et un
Bonheur à accomplir pourquoi n’aurait-il pas la Liberté de mettre toute sa passion à
accomplir son Devoir ? Pourquoi serait-ce mieux de jeûner pour donner à manger à
celui qui a faim, plutôt que de doubler son plaisir à partager son repas avec lui ? « Dieu
est amour », voilà la trouvaille de Jean. Il est dans la ligne pythagoricienne et se révèle
un Maître en fraternité. Voilà pourquoi le quatrième Evangile est honoré dans nos
Loges et que nous fêtons aussi la Saint-Jean au solstice d’Hiver. Maintenant, mes TT:.
chers FF:. ., c’est à nous seuls et en toute liberté de réfléchir à tous ces concepts et de
trouver notre souverain bien conformément à notre nature. Nous n’avons pour ce faire
qu’un critère : celui qui nous permettra de croître en plénitude sans nous souiller
d’aucune manière dans notre dignité d’homme et sans jamais manquer à la Justice.
C’est à nous qu’il appartient de montrer que nous avons trouvé notre « chemin de
Vie », en étant les colonnes de notre Fraternité.
Jean-Claude von L.