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Il y a 37 ans s’ouvrait le procès de Klaus Barbie.

Surnommé « le boucher de Lyon », Klaus Barbie était un officier SS Allemand arrivé en France
en juin 1942, dirigeant de la Gestapo à Lyon, il est le meurtrier de Jean Moulin, et le responsable
de la déportation de milliers de Juifs de France.

Après la guerre, il fuit en Amérique du Sud où il a vécu caché pendant 40 ans. Traqué par les
EPOUX KLARSFELD il est retrouvé en Bolivie, son arrestation en Bolivie et son retour en
France en 1983, où il sera jugé pour les crimes commis.

--> Quel rôle a joué le procès Barbie dans le devoir de mémoire et comment est-il
encore d’actualité et nécessaire de rappeler son rôle ?

Pour comprendre l’importance de ce procès il faut en comprendre son déroulé :

En France il est interdit de filmer ou d’enregistrer un procès et c’est grâce à Robert Badinter,
convaincu de la nécessité de conserver une trace de ce procès pour l’Histoire, déclarant « Vu
l’atrocité des faits et le nombre exceptionnel de victimes, le procès s’annonce historique et
médiatique. Ne conserver aucune trace de ce procès pour la mémoire paraît inconcevable. ».

C'est ainsi que la loi du 11 juillet 1985 a été votée, autorisant l'enregistrement audiovisuel des
procès lorsque cela présente un intérêt pour la constitution d'archives historiques de la justice. Le
procès de Klaus Barbie en 1987 a été le premier à bénéficier de cette nouvelle disposition,
marquant ainsi un changement significatif dans la manière dont les procès étaient documentés et
préservés en France. Trente-cinq ans plus tard, au palais de Justice de l’île de la Cité, le procès
des attentats terroristes du 13 novembre 2015 a été filmé sur le fondement de la même loi.

Le procès s’ouvre le 11 mai 1987 a 13h à la cour d’assises du Rhône et c’est la première fois en
France qu’un homme comparait pour crime contre l’humanité. Trois faits sont retenus dans un
premier temps par l’instruction : la rafle de l’Union Générale des Israélites de France le 9 février
1943, la rafle des enfants d’Izieu le 6 avril 1944, et le dernier des convois quittant Lyon pour
Auschwitz le 11 août 1944. À la demande des parties civiles, s’ajoute à la liste une quatrième
accusation: « actes d'arrestation, torture et déportation de Juifs ou de résistants pris isolément.
Le verdict tombe le 4 juillet à 00 h 40 : Klaus Barbie est condamné à la réclusion à perpétuité.

C’est donc neuf semaines d’audience hautement médiatisées au service du devoir de mémoire qui
ont été enregistré. 106 témoins, 40 avocats, 800 journalistes, 700 personnes présentés
quotidiennement, 4 caméras fixes, et 180 heures d’enregistrement au total.

Mais comment filmer un procès en toute nuance ? Comment garantir une représentation
équilibrée de toutes les parties prenantes du procès ? Comment assurer que l'accusé soit traité
équitablement tout en préservant la justice et la reconnaissance des souffrances des victimes ?
Comment préserver l'intégrité des témoignages déchirants sans exploiter la douleur des victimes ?

Il faut déjà rappeler que ce procès n’est pas un film, c’est un retranscription audio-visuel du
procès, j’ai du mal avec les gens qui appelle cela un film. Si le procès a été filmer c’est pour en
garder une preuve, une trace de son existence, c’est un rappel de « plus jamais ». Il ne s'agit plus
de travailler pour la télévision, mais de constituer des archives pour l’Histoire. Il faut éviter les
effets de dramatisation, filmer le plus systématiquement possible la personne qui parle et éviter
les plans d'écoute, proscrire les gros plans, ne pas effectuer des zooms rapides qui iraient dans le
sens de l'émotion, et ne pas diriger la caméra vers le public. Et puis l'institution judiciaire est
présente en régie. Des magistrats s'y relaient et exercent un contrôle sur les images filmées. Il
s'agit d'être le plus neutre possible, le plus objectif.

C’est parce que le procès a été filmé avec objectivité qu'on peut accéder à une documentation
historique précieuse. En capturant les témoignages, les plaidoiries des avocats, et les moments de
tension, le filmage a préservé la vérité des faits. Cette objectivité a permis de documenter
l'Histoire sans déformation, fournissant ainsi une source fiable pour les générations actuelles et
futures.

Et malgré cette objectivité, l’émotion se ressent, elle omniprésente dans la pièce et les
témoignages poignant s’enchainent. Les récits des survivants font écho dans la salle d'audience,
rappelant au monde les horreurs commises par Barbie. Tous ceux qui sont venus témoigner ont
voulu rappeler les morts, parler de leur histoire. Chacun de ces témoignages a contribué à tisser
une toile vivante, imprégnée de souffrance, de résilience et de mémoire. Ces survivants, en
bravant l'épreuve de revivre les atrocités du passé, ont offert une voix aux victimes et un
avertissement solennel contre l'oubli.

Barbie refusant d’assisté au débat, n’est venu qu’aux trois premiers jours du procès,
Mais son absence va permettre au récit des 149 victimes d’occupés toutes la place.
Certains n’avait jamais raconté les malheurs qui leurs étaient arrivés, c’est la cas de Ita Rosa, qui
a 83 ans n’avait jamais raconté son histoire. Elle a perdu son mari et ses deux filles, raflés a Izieu,
elle est venue comme d’autres, témoigner pour les enfants, raflé et envoyé a Auschwitz par
Barbie.
Ce sont les témoignages qui ont permis aux Enfants d’Izieux de réapparaitre a la lumière du jour,
ces 44 enfants juifs, raflé par Barbie le 8 avril 1944, envoyés a la mort. Sabin Zlatin, fondatrice
de la maison d’Izieu est aussi venu témoigner pour eux, les sortir de l’oubli dans lequel il était
tombé. Dans son témoignage poignant elle déclare : « Je veux dire surtout à la défense de Barbie
que Barbie a toujours dit qu’il s’occupait uniquement des résistants et des maquisards. Ça veut
dire des ennemis de l’armée allemande. Je demande : « Les enfants, les 44 enfants, c’était quoi ?
C’étaient des résistants ? C’étaient des maquisards ? Qu’est-ce qu’ils étaient ? C’étaient des
innocents ! »

Léa Feldblum, éducatrice a la maison d’Izieu qui avait été rafle avec les enfants dans les camps
qui en était revenu seule et mutilés par les Allemands est aussi venu témoigner avec Madame
Benguigui mère d’enfants d’Izieu, ainsi Léon Reifman, médecin à la colonie et Julien Favet,
témoin de la rafle.

Tous sont venus témoigner pour les enfants. Ils ont tous connus les enfants et leurs témoignages
des enfants ont bousculé les consciences, rappelant au monde l'urgence de préserver la mémoire
de ces tragédies pour éviter qu'elles ne se reproduisent. Les survivants sont venus plaider pour
l’Histoire, peu importe leurs conditions, je prends l’exemple de cette dame âgé, incapable de
marcher, trop abimer par la guerre qui est venu, porter par des gens pour qu’elle puisse
témoigner.

Le procès de Klaus Barbie symbolise avant tout la volonté de la société de confronter son passé
douloureux, de reconnaître les atrocités et horreur commises, et d'assumer la responsabilité
collective face à de tels crimes

Aujourd’hui dans ce monde où l’extrêmes droites monte de plus en plus et ou les discours de
haine, d’antisémitisme de discrimination et de violence prennent de plus en plus de place, c’est
là ou est l’importance du procès Barbie, c’est là ou est la nécessite du devoir de mémoire, de
rappeler, le procès Barbie c’est la preuve contre le négationnisme. Grace a Badinter je peux
comprendre ce qui c’est passe, voire de mes propres yeux le procès et comprend mieux la
souffrance des victimes, ce qui a été enduré. Je peux comprendre que les débats ont été équitable
que le justice a été rendu conforment à la loi. Grâce à ça, aujourd’hui j’ai les pièces aller
combattre les idées antisémites et négationnistes qui travestisse l’histoire

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