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Compoix, terriers et muanciers


Par Tony Neulat | Lot (46) | 17.05.2022 | Dans les archives

Compoix, terriers, cadastres, estimes, muanciers, livres de charges et décharges, livres de mutations, livres de mouvances,
brevets… De nombreux registres, aux appellations variées, ont été établis au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime à des fins
fiscales. En effet, les compoix étaient confectionnés afin de répartir le montant annuel de la taille (un impôt foncier) due
par la communauté entre les habitants, au prorata des biens de chaque foyer. D’où l’origine du terme compoix ou compois,
dérivé de l’occitan compés qui signifie « peser ensemble ». Cette règle de répartition était en usage dans le sud de la
France, dans les pays dits de « taille réelle ».

Des registres de taille !


Les compoix sont ainsi, concrètement, des cadastres anciens, sans plan, qui inventorient avec précision les terres des
différents propriétaires d’une communauté, d’où leur autre nom de « terrier ». Pour chaque terre recensée, sa valeur
imposable est estimée, d’où la dénomination « d’estime » également attribuée à ce type de registre. Ces registres
constituent donc, à un instant t, un aperçu précieux des biens de chaque tenancier d’une communauté (zone géographique
de l’ordre de la paroisse).
Néanmoins, comment s’assurer que cet instantané reste d’actualité, année après année, et le juste reflet de la réalité pour
la répartition de la taille ? En consignant fidèlement chaque mutation de propriété, survenue à la suite d’un achat, d’une
vente ou d’une succession, soit au sein du compoix (dans les espaces vacants ou dans la marge), soit au sein d’un registre
spécifique : le livre de mutations. Tout comme le compoix, ce registre est connu sous diverses appellations :
muancier ou livre de muances, de l’occitan mudança qui signifie « déplacement, transfert, mutation » ;
brevet ou brevette ;
livre de charges et décharges, de l’occitan carq / descarq, car l’acheteur d’une propriété voit son patrimoine
immobilier augmenter, et par là même, son taux d’imposition. De ce fait, l’acheteur se « charge » d’une quote-part
imposable supplémentaire tandis que le vendeur s’en trouvé « déchargé ».
Ainsi, à chaque transfert de bien, la quote-part de l’acheteur est augmentée de la valeur imposable du bien et celle du
vendeur s’en trouve réduite. C’est la vocation de ce registre que de consigner les transferts de propriété et d’ajuster en
permanence le taux d’imposition de chaque propriétaire, préalable indispensable à la répartition, chaque année, de la taille.
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Le livre de charges et décharges de Beauregard (46), confectionné en 1732, le précise clairement : « pour servir aux
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mouvanses ou chargements des nouveaux articles et servira en outre le presant brevet pour procéder a lavenir a la
repartition de touttes les sommes qui seront imposées annuellement sur la ditte communaute de Beauregard. » OK
Ces registres complémentaires sont donc tout aussi précieux que les compoix auxquels ils se rapportent.
En synthèse, il convient donc de distinguer deux types de registres au sein de ce fonds :
les compoix alias terriers, cadastres anciens ou estimes qui constituent une « photographie » le plus souvent figée ;
les livres de mutations alias livres de muances, muanciers, livres de charges et décharges, brevets, brevettes, qui,
quant à eux, sont amendés au fil des transactions immobilières consignées, et constituent un « film », un « feuilleton »
des mouvements de propriétés. Ils sont les traits d’union entre deux compoix.
Un compoix terrier était établi à la suite de plusieurs formalités :
la décision par l’assemblée des habitants de la communauté, de procéder à sa confection ;
la permission accordée par la cour des aides ;
la nomination des arpenteurs (ou agrimenseurs) et évaluateurs (ou prud’hommes), qui devaient être choisis en
dehors du taillable, afin d’éviter tout conflit d’intérêts ;
l’évaluation en livres terrières, nommée allivrement, de chaque bien-fonds, dont la surface réelle était ramenée à une
surface imposable inférieure pour tenir compte de la qualité agricole de la terre (généralement qualifiée de bonne,
médiocre ou faible) ;
l’acceptation du terrier réalisé par les consuls de la communauté ;
la validation du terrier par un arrêté de la cour des aides.

D’authentiques pépites spécifiques au sud de la France


Les compoix sont généralement d’imposants volumes, refondus à intervalles de temps espacés pour tenir compte des
mutations de propriété. Il n’est donc pas rare que plusieurs registres de différentes époques soient conservés pour une
paroisse donnée. Les plus anciens remontent au début du XIVe siècle mais restent très rares. Ils sont nettement plus
fréquents à partir de la fin du XVIe siècle et leur nombre culmine au milieu du XVIIe siècle.
Les compoix sont propres au sud de la France (états du Languedoc, Provence, Comtat Venaissin, Dauphiné, Savoie) qui
étaient des pays de « taille réelle » (répartition de la taille sur la base des biens-fonds). Dans les autres régions – dites de
« taille personnelle » – dans lesquelles cet impôt était partagé en fonction des revenus de chaque foyer, les registres
fiscaux équivalents sont dits « cherches de feux », « rôles de fouages et d’aides », « rôles de taille », etc.
On distingue deux types de compoix :
le compoix terrier ou terrier, qui inventorie les différents biens immeubles (terres, bâtis) soumis à l’impôt, détenus par
chaque propriétaire. C’est le compoix le plus couramment conservé ;
le compoix cabaliste (du roman cabal qui signifie meuble), qui recense les biens meubles (mobilier, ustensiles,
cheptel, etc.) et les sommes prélevées aux particuliers en conséquence. Beaucoup moins durable que le cadastre
terrier, puisque les fortunes mobilières étaient susceptibles de varier chaque année, il était d’usage moins courant.
Il faut reconnaître que ces registres requièrent une certaine connaissance en paléographie notamment du fait des
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l’usage du patois avant le XVIe siècle.
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(se reporter au lexique et cas concrets proposés dans les encadrés). Par ailleurs, la recherche d’un individu en particulier
se révèle souvent aisée grâce aux index, ou à défaut, via l’analyse des titres de chaque folio.
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Index alphabétique des propriétaires cités dans le compoix de 1679 de Promilhanes (Lot), comme l’indique l’en-tête : « Répertoire du nom et surnom des tailhables contenues au
presant cadastre… ».
Crédits : AD46

Par ailleurs, comme expliqué précédemment, il est fréquent que les compoix s’accompagnent de muanciers qui assurent
la liaison entre deux compoix. Néanmoins, ils ne sont pas systématiquement parvenus jusqu’à nous pour une raison très
simple : dès qu’un nouveau compoix était confectionné, les muanciers relatifs au compoix antérieur devenaient obsolètes
et n’étaient donc pas nécessairement conservés. La majorité des muanciers déposés aux archives datent ainsi des XVIIe
et XVIIIe siècles, voire du XVIe siècle, et sont généralement rédigés en français, contrairement aux compoix médiévaux.
Il s’agit de volumes de grande taille, couvrant ordinairement une période de 20 à 100 ans, rarement plus, car un nouveau
compoix était généralement établi entretemps. Contrairement au compoix, œuvre appliquée d’un seul et unique rédacteur,
le livre de charges et décharges s’apparente généralement à un brouillon, une collection d’écritures cursives, variées et
tassées. L’espace libre prévu initialement sous le nom d’un propriétaire s’avère souvent insuffisant et les notations sont
alors compressées autant que possible sur le folio correspondant, ou encore renvoyées à des pages ultérieures, parfois à
plusieurs reprises. Le détail des mutations d’un tenancier et de ses héritiers, peut ainsi se trouver, par exemple au folio 25,
puis 20, puis 30 puis 186… À cela rien d’étonnant, ce document couvre une période très vaste, parfois d’un siècle, et les
scribes successifs préféraient exploiter au maximum le registre existant plutôt que d’en confectionner un nouveau.
Conclusion : il s’agit d’un registre très riche mais relativement difficile d’accès, tant par ses écritures inappliquées que par
son aspect chaotique provoqué par les multiples renvois successifs.
Attention : ces registres étant constitués dans un but fiscal de répartition de la taille, les biens nobles, non soumis à cet
impôt, n’y figurent donc pas. L’aperçu des terres d’une communauté n’est donc pas exhaustif.

Le compoix : structure et contenu


Malgré la grande diversité des compoix, on y retrouve généralement les éléments suivants : un index des tenanciers, le
contexte de confection du compoix et l’inventaire des terres par propriétaire.
L’index des tenanciers, particulièrement utile, est généralement situé en début de registre, parfois à la fin. Il recense les
propriétaires cités, soit par ordre alphabétique de patronyme, soit par ordre alphabétique de prénom pour les plus anciens,
soit par numéro de folio. Il contient généralement le prénom et le nom du tenancier, parfois son surnom et/ou sa
profession,
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Le contexte de confection du compoix, généralement donné en introduction du registre, à la suite du répertoire
alphabétique ou parfois à la fin, précise les éléments suivants :
la date de rédaction du compoix ;
les noms, prénoms, domiciles des arpenteurs ou agrimenseurs ;
les noms, prénoms, domiciles des évaluateurs ou prud’hommes ;
les noms, prénoms, domiciles des consuls de la communauté ;
les nom, prénom, domicile et profession du rédacteur ;
la surface totale calculée pour la communauté ;
la surface totale imposable après réduction des terres « maigres et infertiles » ;
les unités de mesure utilisées ;
les équivalences entre unités de mesure de superficie et unités monétaires ;
l’allivrement total résultant.
L’inventaire des terres par propriétaire, qui constitue, sans surprise, l’essentiel du registre, peut être établi soit par ordre
alphabétique des patronymes de propriétaires, soit par hameau. Les terres des forains, c’est-à-dire des étrangers à la
communauté, sont généralement listées à la fin du registre. Pour un tenancier donné, la liste des biens immeubles
respecte quasiment toujours la structure suivante, illustrée par l’image ci-dessous:
numéro de folio en haut de page ❶, à gauche ou à droite, inscrit sur les pages de droite du registre ;
identité du propriétaire ❷ : nom et prénom a minima, et éventuellement surnom, profession et conjoint (notamment
lorsqu’il s’agit d’une veuve) ;
description précise de chaque possession, isolée par item / paragraphe ❸. Elle révèle la nature du terrain (pré, clos,
vigne, chènevière, etc.), les bâtis présents (maison, ayral, cazal, étable, grange, pigeonnier, etc.), sa localisation
(hameau voire nom de la parcelle), ses confronts dans les quatre directions cardinales (ex : noms des chemins ou
des propriétaires des terrains environnants), sa superficie réelle, sa superficie imposable ;
chaque possession est parfois numérotée, dans ce cas le numéro est indiqué dans la marge à gauche ❹. Les
changements de propriétaires sont parfois également précisés à cet endroit ;
chaque possession débute par un terme d’addition : « plus » ou « item » ❺ ;
chaque possession se conclut par l’allivrement, c’est-à-dire la quote-part imposable associé à la parcelle ❻. Il s’agit
du « hiéroglyphe » en chiffre romain en bas à droite de chaque paragraphe ;
l’inventaire des biens-fonds se conclut par l’allivrement total, généralement après quelques pages d’énumération de
terres ❼. Il est utilisé pour calculer la quote-part de la taille affectée au tenancier. Il est particulièrement précieux
puisqu’il nous permet d’évaluer son niveau de fortune comparativement aux autres habitants.

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Structure d’un inventaire de biens d’un tenancier tiré du compoix de 1668 de Vidaillac (Lot).
Crédits : AD46

Quelques compoix à la loupe


La formulation des compoix suit des protocoles, c’est-à-dire des énoncés normalisés, qui simplifient
significativement la lecture. Voici quelques exemples ci-dessous. Pour connaître la signification des termes
évoqués, reportez-vous à l’encadré Lexique.
Extrait d’un compoix de 1518 de Villefranche-de-Rouergue (12), en occitan :
Peire Masieiras paraire
Primo ung hostal en la gacha de la fon. Ha de cara dotze palms et de prion quatre canas se confronta am lostal
de mossen de la Bastida et am lostal de Johan Campmas et am la plassa de la fon vingt tres lieuras est xxiii l
Ce qui donne en français :
Pierre Mazières, pareur
Premièrement une maison à la gâche de la Fontaine. Elle a 12 pans de façade et 4 cannes
de profondeur. Elle confronte avec la maison de Monsieur de La Bastide et avec la maison de Jean Campmas et
avec la place de la Fontaine. Vingt-trois livres. xxiii l
Extrait d’un compoix de 1641 à Beauregard (46) :
Anthoine Molles tient une piesse terre assize à St Jean de Fajolles sive del mas de Tasteby, confront avec terre
de Ramond Cambou, terre de Guyon Dazols, et avec chemin allant de Pech Bernard à Malbert, conte troys
cartons, réduit deux cartons deux penes
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Allivre : 1 svous
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illet assiz confron(tant) avec maison, jardin, terre et pattus de Pierre Flaujac, terre dud Molles, et avec chemin
allant au bois grand, conte ung carton quatre penes réduit bon
Allivre : x d
Extrait d’un compoix de 1666 à Savignac (12) :
Jean Salengardes dict Vidal de la Farse tient terre al Segualarou confronte du levant chemin de Savinhac a Siols,
midy chemin de Savinhac als Reys, couchant terre de Jean Coustaux, septantrion terre d’Anthoine Oulié, contient
un cestier une puniere une pauque, reduict a trois quartes allivré iiii d

Le muancier : structure et contenu


La teneur d’un livre de charges et décharges est naturellement semblable à celle d’un compoix. Il est composé des trois
mêmes éléments constitutifs : index des propriétaires, contexte de création du registre, allivrement par propriétaire.
L’index des contribuables, évidemment précieux mais parfois absent, est généralement situé au début du registre, parfois à
la fin. Il recense les tenanciers imposés, soit par ordre alphabétique de patronyme (parfois par ordre de prénom), soit par
ordre d’apparition dans le registre, i.e. par numéro de folio. Il contient généralement le prénom et le nom du tenancier,
parfois son surnom et/ou sa profession, ainsi que le numéro de folio auquel se reporter.
Le contexte de confection du muancier, parfois absent, est quant à lui, plutôt situé en fin de registre. Il précise
généralement :
le périmètre géographique du registre : communauté(s) concernée(s) ;
l’identité (nom, prénom et charges) du magistrat, représentant la cour des aides, chargé d’authentifier le registre ;
le descriptif du registre : nombre de folios destinés à l’index des propriétaires, nombre de folios remplis lors de la
faction du registre, nombre de folios laissés en blanc pour les futures mutations de propriété ;
le but du registre : description des mutations et répartition de la taille ;
les date et lieu de « faction » du muancier.
Le cœur du registre comporte la succession des allivrements de chaque propriétaire et leur évolution au fil des mutations.
Cet inventaire peut être établi, soit par ordre alphabétique des patronymes de propriétaires, soit par hameau. Il reprend
généralement l’ordre adopté dans le compoix de référence. Chaque tenancier se voit attribué une demi-page à plusieurs
pages blanches en prévision des futures mutations.
La zone consacrée à un contribuable, nommée article, respecte généralement la structure suivante, illustrée par l’image ci-
dessous :
numéro de folio en haut de page ❶, soit à gauche soit à droite, inscrit sur les pages de droite du registre. Dans cet
exemple, il est indiqué à gauche en chiffre et à droite en toutes lettres ;
identité du contribuable ❷ : nom et prénom a minima, et parfois surnom, profession, conjoint. Les nom et prénoms du
propriétaire antérieur, mentionné dans le muancier précédent, peuvent également être précisés, ainsi que son lien de
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parenté éventuel et le numéro de folio auquel il est cité. À ces informations s’ajoute parfois le numéro de folio du
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compoix de référence, qui permet, en s’y reportant, d’identifier le nom du propriétaire initial des biens lors de la
faction du compoix. L’historique des biens peut donc être retracé sur plusieurs siècles si les divers registres sont
conservés ! Dans l’exemple ci-dessous, il est ainsi inscrit : « Anthoine Frespech dit Peyras au lieu et plasse de Pierre
Frespech son père fol(io) du cadastre 136 et du dernier brevet 17 » ;
allivrement initial ❸, lors de la confection du registre, en chiffre romain, indiqué en livres, sous, deniers, mailles et
quarts. Dans l’exemple : « iii lt v s vii d et quart de qt », c’est-à-dire 3 livres 5 sous 7 deniers et ¼ de quart ;
description de chaque mutation, isolée par item / paragraphe ❹ ❺ : la séparation entre les mutations n’est pas
toujours aisée à distinguer car l’espace disponible est occupé au mieux ➏. Même les marges sont mises à
contribution ! D’où une impression omniprésente d’entassement. Renvoi éventuel vers un folio ultérieur lorsque
l’espace disponible ne suffit plus.

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Structure d’un folio du livre de charges et décharges de Laramière (Lot) établi en 1721.
Crédits : AD46

Au sein de l’article d’un contribuable, la structure d’un item, décrivant la mutation de propriété est également normalisée
(cf. image ci-dessous) :
date de la transaction ❶ ;
identité du contribuable considéré au niveau de cet article, ou son successeur ❷ ;
caractéristiques de la propriété ❸ ;
références de la propriété dans le compoix ❹ ;
identité de l’autre partie (acheteur ou vendeur de la propriété) ainsi que son numéro de folio ❺ ;
références de l’acte notarié qui enregistre la transaction ❻ ;
allivrement de la propriété ❼ ;
allivrement résultant pour le contribuable en question (obtenu par addition/déduction de l’allivrement de la propriété
à l’allivrement précédent) ❽.

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Détail d’un folio du livre de charges et décharges de Laramière (Lot) établi en 1721.
Crédits : AD46

Vous l’aurez compris, les muanciers constituent une source incontournable pour reconstituer les généalogies des
habitants comme des propriétés d’une communauté. Ils permettent de déterminer précisément le niveau de fortune de ses
aïeux puisqu’ils indiquent, pour chaque contribuable, son allivrement à tout moment, et le détail des mutations de
propriété. Il divulgue en particulier les informations suivantes :
Concernant le contribuable :
nom, prénom, surnom éventuel, profession du chef de ménage ;
éventuellement, nom du père ou du beau-père dans le cas où le contribuable lui succède dans la propriété des biens ;
éventuellement, nom du conjoint : notamment si le contribuable en charge de l’article est une veuve, ou si le nouvel
acquéreur des biens est le gendre de son prédécesseur ;
éventuellement, nom des frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs : en particulier si les biens sont partagés au
sein de la fratrie ;
éventuellement, nom des fils et petits-fils : en particulier, si le fils, puis le petit-fils, succède aux biens du contribuable
considéré lors de la faction du registre ;
date approximative du décès : située entre la date de dernière transaction par l’intéressé et la date de la première
transaction par son successeur. La date obtenue est à considérer avec précaution car le successeur gère parfois les
biens de son prédécesseur avant son décès. Elle constitue toutefois une bonne piste de départ pour les recherches ;
niveau de fortune : le montant de l’allivrement permet, par comparaison avec celui des autres tenanciers, de connaître
le degré d’aisance financière du contribuable.
Concernant les mutations de propriété, détaillées par item :
nature du terrain : pré, clos, vigne, chènevière… ;
localisation
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Politique ;
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services personnalisés. allivrement : revenu imposable de la parcelle ;
nouveau et ancien propriétaire : noms, prénoms et surnoms éventuels de l’acheteur et du vendeur ;
références de la transaction : plus ou moins précises. Tantôt, seule l’année ou la date est indiquée, tantôt les
références précises de l’acte notarié (date et nom du notaire) sont mentionnées. Astuce : en l’absence de références
précises, pensez à consulter l’item de l’autre partie : elle est parfois plus complète ! Les muanciers peuvent ainsi
constituer de précieuses sources de références d’actes notariés, qu’il s’agisse de simples contrats d’achat et de
vente ou encore de partages et de testaments.

Quelques muanciers à la loupe


La formulation des items d’un article suit une structure des plus classiques, comme le montrent les exemples ci-
dessous.
Livre de charges et décharges de Laramière (46), confectionné en 1721, folio 30 :
Le 22e 9bre 1770 led(it) Ortalla a pris la moitie de lalivre de Pierre Calmettes Gendrou leur donnataire et
d’Antoine Neulat Roudie […] etant charger led Ortalla et Neulat de lentier article de Pierre Calmettes qui est au
feuillet du present 111 et lesd Neulat et Ortalla doivent prendre lentier livre dud Calmettes faisant chacun lun
pour leur famme comme Antoinette et Marianne Calmettes sœurs et heritieres dud Calmettes le tout chacun
pour leur dot la portion dud Ortalla est de livre 1 lt 4 s 7 d verifie article par article et ce suivant lacte du partage
du 18e avril 1754 devant Me Charrie no(tai)re cy et le testament aussy retenu par Me Charrie le (blanc) ainsy led
Ortalla aura de livre cy 2lt 10 s 5 d 3qts
Livre de charges et décharges de Beauregard (46), confectionné en 1732, folio 7 :
Le 2e xbre 1732 Jean Cousy beau fils dud Colonges cest decharge de 14 s 10 d de lt sur le Sr Jean de St Martin
pour trois piesses au terroir de las Nougayrolles au denombrement de Mr Me Jean Martin no(tai)re et procureur
et au cadastre 269, delaisses par Marie Caminade veuve dud Colonges par contrat du (blanc) reteneu par
Tressens no(tai)re Reste 2 lt 10 s 5 cens
Muancier de Capens (31), confectionné en 1645, folio 13 :
Led Sr de Lashilhes a vendu a Roquebert et Dasque une ma(is)on comprinse et incorporée conformement dans
son premier art(icle) et ayant esté arpentée par Baudon sest trouvée contenir un boisseau po(ur) leq(ue)l
lesd(its) Roquebert et Dasque ont prins demy once dalivre(men)t ainsin le p(rése)nt a esté reduict a 33 lt 26 s ½
¼½

Où dénicher ces trésors et comment braver les difficultés ?


Ces précieux fonds, initialement conservés aux archives communales, ont, pour la plupart, été reversés aux Archives
départementales où ils sont consultables en sous-série EDT ou 1 G ou CC. Néanmoins, un certain nombre de compoix et
muanciers subsistent aux Archives communales, parfois à l’insu des maires et des secrétaires de mairies eux-mêmes…
Enfin,
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services personnalisés. Retrouver son ancêtre dans un compoix ou un livre de charges et décharges est somme toute assez simple puisque le
registre comprend généralement un index des noms qui précise, en face de chaque propriétaire, le numéro de folio auquel
se référer. Même en l’absence de table, la tâche est relativement aisée puisque l’article d’un tenancier débute
systématiquement par son identité, généralement bien visible, en grandes lettres et en haut de page. Il suffit donc de
parcourir les titres de chaque article. Vigilance tout de même : prenez garde aux homonymes et veillez à parcourir la liste
de tous les habitants avant de vous satisfaire du premier nom correspondant à votre recherche. Notez tous les porteurs du
patronyme recherché, reportez-vous aux folios associés puis procédez par élimination en tenant compte du hameau ou
quartier de résidence de chaque propriétaire afin d’identifier la bonne personne.

Liens utiles
Dans le cadre du projet Architerre, un formidable inventaire des sources fiscales d’Ancien Régime a été constitué
en 2015 et 2016 pour de nombreux départements : Ariège, Aude, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Landes,
Haute-Loire, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne. Il est
consultable à cette adresse : http://modelespace.univ-
tlse2.fr/Page/Ressources/Acc%C3%A8s%20par%20fonds.html (http://modelespace.univ-
tlse2.fr/Page/Ressources/Acc%C3%A8s%20par%20fonds.html)
En outre, certaines Archives départementales, conscientes de l’intérêt considérable de ces fonds, les ont
numérisés et les mettent à disposition sur leur site Internet.
Ariège : environ 160 compoix et 59 livres de muances sont accessibles en
ligne : http://archives.ariege.fr/Ressources-en-ligne/Autres-ressources-numeriques
(http://archives.ariege.fr/Ressources-en-ligne/Autres-ressources-numeriques)
Haute-Garonne : bon nombre de compoix et de muanciers sont accessibles en ligne. Cliquez sur « Archives
communales numérisées » et recherchez la commune désirée : https://archives.haute-
garonne.fr/n/archives-communales-numerisees/n (https://archives.haute-garonne.fr/n/archives-
communales-numerisees/n):115 (https://archives.haute-garonne.fr/n/archives-communales-
numerisees/n:115)
Hérault : 1 400 compoix sont actuellement en ligne, provenant des Archives communales, mais aussi du
fonds de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier (sous-série 1 B). Le ressort géographique de
cette cour couvrant toute l’ancienne province de Languedoc, on y trouve des compoix de l’Hérault, certes,
mais également de quelques communes de l’Ardèche, de l’Aude, du Gard, du Tarn et du Tarn-et-
Garonne. http://archives-pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n (http://archives-
pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n:20):20 (http://archives-
pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n:20)
Hautes-Pyrénées : 560 terriers, cadastres ou livres de charges et décharges sont en ligne :
www.archivesenligne65.fr/article.php?laref=648&titre=les-terriers-ou-cadastres-anciens-des-communes
(http://www.archivesenligne65.fr/article.php?laref=648&titre=les-terriers-ou-cadastres-anciens-des-
En poursuivant votre navigation sur ce communes)
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Tarn : de nombreux compoix et livres de charges et décharges sont accessibles à l’adresse
suivante : https://bach.tarn.fr/document/FRAD081_compoix
(https://bach.tarn.fr/document/FRAD081_compoix)
À savoir, quelques compoix du Gard ont été numérisés par le Centre de Recherches Interdisciplinaires en
Sciences Humaines et Sociales et il est possible de demander l’accès aux images sur ce
site : https://compoix.univ-montp3.fr/taxonomy/term/25 (https://compoix.univ-montp3.fr/taxonomy/term/25)
Pour approfondir, consultez l’étude sur les « Compoix et cadastres du
Tarn » : https://archives.tarn.fr/fileadmin/mediatheque/Archives_departementales/Documents/Kiosque/Inventaire_Compoix_Cadastres_Tarn.pdf
(https://archives.tarn.fr/fileadmin/mediatheque/Archives_departementales/Documents/Kiosque/Inventaire_Compoix_Cadastres_Tarn.pdf)

C’est lorsque l’on a mis la main sur son ancêtre que la tâche se corse. En effet, il est parfois difficile de déchiffrer le
registre : à l’écriture cursive, au tracé suranné des lettres, aux abréviations, à la barrière linguistique, à l’emploi des chiffres
romains, s’ajoutent la dégradation du papier, le palissement de l’encre, l’usage d’unités de mesure, de monnaies et de
termes totalement désuets de nos jours et inconnus du néophyte. Sans compter que les noms des lieux-dits cités ont
fréquemment disparu ou évolué dans leur graphie ou désignation. Voici quelques conseils pour apprivoiser ces registres.
Pour remédier aux difficultés paléographiques
Rien de tel que l’entraînement ! La consultation des registres paroissiaux ou notariaux anciens aiguisera votre faculté
de déchiffrage.
Une bonne connaissance de la structure générale d’un article et d’un item vous aidera à gagner en rapidité. Pour cela,
reportez-vous aux exemples transcrits dans les encadrés « Quelques compoix à la loupe » et « Quelques muanciers à
la loupe ».
Familiarisez-vous avec les chiffres romains : « i » = 1 ; « n » ou « η » = 2 ; « m » = 3 ; iiii ou nn ou iv = 4 ; v = 5 ; x = 10 ;
xl = 40 ; l = 50 ; c = 100 ; iic = 200 ; etc.
Gardez en tête les abréviations de monnaie : qt = quart ; ma = maille ; s = sol, sou ; d = denier ; l ou # (lt) = livre.
Pour décrypter le texte, faites vôtres certains termes courants :
les mots-clés du bâti ;
les mots-clés de la culture ;
les unités de mesure ;
les unités de monnaie.
L’encadré « Lexique » (en fin d'article) répertorie et définit le vocabulaire le plus fréquent.
Pour identifier et situer les lieux cités
Attention aux variantes orthographiques : le nom de lieu que vous avez précieusement recueilli dans les registres n’a
pas nécessairement été correctement orthographié ou inscrit sur le document. Le rédacteur l’a peut-être mal
entendu, ou écrit phonétiquement ou encore déformé du fait de la prononciation occitane de l’époque. Il se peut
également
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ce site, vous le nom dunotre
lieu ait évolué au
Politique de fil du temps ou ait
Confidentialité été francisé. Une connaissance
(/politique-de-confidentialite) sommairede
et l’utilisation decookies
l’occitanpour vous proposer des
services personnalisés. et de la prononciation des différentes lettres peut vous aider grandement.
Consultez le cadastre napoléonien.
Consultez des sites spécialisés comme GenCom (http://www.gencom.org/)ou Géoportail
(https://www.geoportail.gouv.fr/)pour vous aider. Il existe en particulier sur Géoportail une couche « cadastre » très
utile pour identifier et situer un lieu-dit.
Interrogez les habitants, plus âgés.

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Folio du muancier de Capens (Haute-Garonne) confectionné en 1645. Les mutations étaient initialement indiquées en marge du compoix.
Crédits : AD31

Pour ne rater aucun renseignement, procédez par ricochet


Un registre de charges et décharges couvre ordinairement une période de 20 à 100 ans. L’espace libre prévu
initialement sous le nom d’un propriétaire étant généralement insuffisant, le registre comporte de nombreux renvois à
d’autres folios, auxquels il est indispensable de se référer pour n’exclure aucune information relative à un article
donné, pendant la période couverte par le registre. Voici quelques exemples de débuts d’articles de renvois ou de
débuts d’articles postérieurs à la faction du registre et insérés à la fin du registre ou entre deux articles :
« Continuation de l’article d’Hugues MERIC raporté de la feuille recto 55 allivré 5 lt 0 s 5 d 1 qt » ;
« Continuation d’Antoine DELPECH monte lalivre cy dernier cy 1 lt 1 s 4 d 3 qts ½ » ;
« Jean DELPECH de Vialars au folio de la présente 17 qu’est de livre 11 s 1 d 3 qt » ;
« Pierre GARRIGUES et Jeanne DELPECH mariés commance leur article ».
Par ailleurs, rendez-vous également aux folios des contribuables qui ont opéré des transactions avec votre aïeul. En
effet, les articles de ces contribuables peuvent s’avérer plus précis ou plus riches en renseignements sur la mutation
de biens avec votre aïeul. En particulier, les références de l’acte notarié qui enregistre la transaction ne sont souvent
notées que dans l’article d’une des deux parties. D’autre part, les liens de parenté peuvent être indiqués d’un côté et
non de l’autre.
Pour rebondir si vous ne retrouvez pas la trace de votre aïeul
Assurez-vous que la personne recherchée résidait bien dans un hameau ou quartier dépendant de cette
communauté, à la date de confection du registre.
Recherchez tous les individus porteurs du même patronyme : en effet, à l’époque de confection du registre, le chef de
ménage
En poursuivant votre navigation sur ce site,était
vouspeut-être
acceptezencore
notre le père dede
Politique votre aïeul.
Confidentialité (/politique-de-confidentialite) et l’utilisation de cookies pour vous proposer des
services personnalisés. Recherchez tous les individus porteurs du patronyme de son épouse : en effet, si votre aïeul s’est installé dans cette
paroisse par mariage, il a peut-être succédé aux biens de son beau-père et son article peut être alors enregistré au
nom du beau-père.
Autrement, consultez les articles de tous les propriétaires du lieu-dit de résidence de votre aïeul. Peut-être a-t-il
succédé à l’un d’entre eux, auquel cas il est rattaché à l’article de son prédécesseur. Peut-être a-t-il acquis
ultérieurement des biens dans ce hameau, auquel cas son article peut se trouver inséré entre deux articles.

Une source inépuisable à de nombreux égards


J’espère vous avoir convaincu de l’intérêt majeur et multiple des compoix et des muanciers. Ils constituent des sources de
premier ordre pour diverses disciplines : généalogie, anthroponymie, toponymie, démographie, histoire, économie…
Voici quelques exemples de bénéfices que vous en tirerez du point de vue généalogique :
Identifier le lieu de résidence précis de vos aïeux.
Estimer leur niveau de fortune, par comparaison de leur allivrement avec celui de leurs voisins.
Identifier les phases de croissance économique (augmentation de l’allivrement) ou de difficultés financières
(diminution de l’allivrement) de vos ancêtres.
Retracer l’évolution des transactions immobilières de vos aïeux.
Prouver des filiations et reconstituer des arbres généalogiques sur plusieurs générations, et ce, à des époques
parfois reculées, via l’enchaînement des propriétaires au sein d’un article
Obtenir de nombreuses références (date et étude) d’actes notariés clés tels que partages, testaments, contrats de
mariage, achats et ventes…
Du point de vue onomastique, vous pourrez :
Constituer une base de données patronymique très ancienne propre à l’identification des berceaux probables de
noms de famille.
Déterminer la fréquence des patronymes par paroisse, canton, etc.
Déterminer la fréquence des prénoms de l’époque.
Identifier les principaux hameaux, leur date d’apparition, leur étendue.
Du point de vue historique et économique, ces registres vous permettront de :
Évaluer la richesse relative de chaque habitant, mesurer les inégalités économiques et reconstituer la pyramide
sociale au niveau de la communauté.
Déterminer la fréquence des métiers, le poids de la paysannerie et de l’artisanat.
Prendre la mesure de l’occupation du territoire par hameaux, des terres cultivées ou en friche et des bois.
Suivre la transmission d’une propriété de proche en proche et ainsi reconstituer sa généalogie au fil des divers
propriétaires.
Tracer, en vous armant de patience, le plan cadastral de l’époque.
Du point de vue démographique, vous pourrez tenter d’estimer la population de l’époque à partir du nombre de foyers
recensés.
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Lexique
La monnaie
1 livre (abréviation : l) = 20 sous / sols / soulz (abréviation : s)
1 sou = 12 deniers (abréviation : d)
1 denier = 2 mailles (abréviation : ma)
1 maille = 4 quarts (abréviation : qt)
Les unités de mesure
Carton / quarton
Penne / pène
Punière
Pauque
Quarte / carte
Séterées / setterées / cestayrées / cestier
Lattes
Paunes
Le rapport entre ces différentes unités de mesure est généralement précisé en introduction ou conclusion du
compoix. Par exemple : « ayant composé la cestérée de trois cens huictante quatre lattes, la latte de seize
paunes mesure de Cajarc ».
La valeur métrique de ces unités de mesure dépend de chaque canton, voire commune…
À titre indicatif, il peut être utile de consulter le site suivant, qui indique les systèmes de mesure utilisés dans
divers compoix du Tarn : http://archivescompoix.tarn.fr/index.php?id=1261
(http://archivescompoix.tarn.fr/index.php?id=1261)
Les termes du bâti
Ayral : espace privé non bâti au sein d’une bastide
Carrière : rue
Casal / cazal : jardin contigu à l’ayral. Peut également désigner une maison en ruines
Estachie : étage
Venelle : passage de 1 à 3 m de large, à l’arrière des ayrals
Les termes de la culture
Chènevière / chenevyer : champ de chanvre
En poursuivant votre navigation sur ce Clos / clozacceptez
site, vous : espace notre
de terre cultivé de
Politique et fermé (de murs,(/politique-de-confidentialite)
Confidentialité de haies ou de fossés) et l’utilisation de cookies pour vous proposer des
services personnalisés. Combe : petite vallée
Couderc : préau, petit jardin attenant au logis
Gallinier : qui se rapporte aux poules
Grèze : sol légèrement calcaire formé de graviers
Patus / pattus : espace autour des maisons
Pièce / piesse de terre : parcelle de terre
Pred : pré
Puye : puits
Selhier : cellier
Les points cardinaux
Levant : est
Midi : sud
Couchant : ouest
Septentrion : nord
Autres termes rencontrés
Assis / assiz : situé
Hères : héritiers
Illet : ici
Sive : terme latin signifiant « ou encore »
Pour plus de détails, voir le recueil lexicographique de Pierre Casado en ligne : https://crises.www.univ-
montp3.fr/fr/recueil-lexicographique-de-mots-occitans-et (https://crises.www.univ-montp3.fr/fr/recueil-
lexicographique-de-mots-occitans-et)-français (https://crises.www.univ-montp3.fr/fr/recueil-lexicographique-
de-mots-occitans-et-français)

Retrouvez ce dossier dans nos publications : Magazine n°260.

Mots-clés : Compoix, Archives fiscales, Propriétés, Taille.

Document issu du site de la Revue française de Généalogie - https://www.rfgenealogie.com

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