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Compoix, terriers, cadastres, estimes, muanciers, livres de charges et décharges, livres de mutations, livres de mouvances,
brevets… De nombreux registres, aux appellations variées, ont été établis au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime à des fins
fiscales. En effet, les compoix étaient confectionnés afin de répartir le montant annuel de la taille (un impôt foncier) due
par la communauté entre les habitants, au prorata des biens de chaque foyer. D’où l’origine du terme compoix ou compois,
dérivé de l’occitan compés qui signifie « peser ensemble ». Cette règle de répartition était en usage dans le sud de la
France, dans les pays dits de « taille réelle ».
Par ailleurs, comme expliqué précédemment, il est fréquent que les compoix s’accompagnent de muanciers qui assurent
la liaison entre deux compoix. Néanmoins, ils ne sont pas systématiquement parvenus jusqu’à nous pour une raison très
simple : dès qu’un nouveau compoix était confectionné, les muanciers relatifs au compoix antérieur devenaient obsolètes
et n’étaient donc pas nécessairement conservés. La majorité des muanciers déposés aux archives datent ainsi des XVIIe
et XVIIIe siècles, voire du XVIe siècle, et sont généralement rédigés en français, contrairement aux compoix médiévaux.
Il s’agit de volumes de grande taille, couvrant ordinairement une période de 20 à 100 ans, rarement plus, car un nouveau
compoix était généralement établi entretemps. Contrairement au compoix, œuvre appliquée d’un seul et unique rédacteur,
le livre de charges et décharges s’apparente généralement à un brouillon, une collection d’écritures cursives, variées et
tassées. L’espace libre prévu initialement sous le nom d’un propriétaire s’avère souvent insuffisant et les notations sont
alors compressées autant que possible sur le folio correspondant, ou encore renvoyées à des pages ultérieures, parfois à
plusieurs reprises. Le détail des mutations d’un tenancier et de ses héritiers, peut ainsi se trouver, par exemple au folio 25,
puis 20, puis 30 puis 186… À cela rien d’étonnant, ce document couvre une période très vaste, parfois d’un siècle, et les
scribes successifs préféraient exploiter au maximum le registre existant plutôt que d’en confectionner un nouveau.
Conclusion : il s’agit d’un registre très riche mais relativement difficile d’accès, tant par ses écritures inappliquées que par
son aspect chaotique provoqué par les multiples renvois successifs.
Attention : ces registres étant constitués dans un but fiscal de répartition de la taille, les biens nobles, non soumis à cet
impôt, n’y figurent donc pas. L’aperçu des terres d’une communauté n’est donc pas exhaustif.
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Structure d’un inventaire de biens d’un tenancier tiré du compoix de 1668 de Vidaillac (Lot).
Crédits : AD46
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Structure d’un folio du livre de charges et décharges de Laramière (Lot) établi en 1721.
Crédits : AD46
Au sein de l’article d’un contribuable, la structure d’un item, décrivant la mutation de propriété est également normalisée
(cf. image ci-dessous) :
date de la transaction ❶ ;
identité du contribuable considéré au niveau de cet article, ou son successeur ❷ ;
caractéristiques de la propriété ❸ ;
références de la propriété dans le compoix ❹ ;
identité de l’autre partie (acheteur ou vendeur de la propriété) ainsi que son numéro de folio ❺ ;
références de l’acte notarié qui enregistre la transaction ❻ ;
allivrement de la propriété ❼ ;
allivrement résultant pour le contribuable en question (obtenu par addition/déduction de l’allivrement de la propriété
à l’allivrement précédent) ❽.
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Détail d’un folio du livre de charges et décharges de Laramière (Lot) établi en 1721.
Crédits : AD46
Vous l’aurez compris, les muanciers constituent une source incontournable pour reconstituer les généalogies des
habitants comme des propriétés d’une communauté. Ils permettent de déterminer précisément le niveau de fortune de ses
aïeux puisqu’ils indiquent, pour chaque contribuable, son allivrement à tout moment, et le détail des mutations de
propriété. Il divulgue en particulier les informations suivantes :
Concernant le contribuable :
nom, prénom, surnom éventuel, profession du chef de ménage ;
éventuellement, nom du père ou du beau-père dans le cas où le contribuable lui succède dans la propriété des biens ;
éventuellement, nom du conjoint : notamment si le contribuable en charge de l’article est une veuve, ou si le nouvel
acquéreur des biens est le gendre de son prédécesseur ;
éventuellement, nom des frères et sœurs, beaux-frères et belles-sœurs : en particulier si les biens sont partagés au
sein de la fratrie ;
éventuellement, nom des fils et petits-fils : en particulier, si le fils, puis le petit-fils, succède aux biens du contribuable
considéré lors de la faction du registre ;
date approximative du décès : située entre la date de dernière transaction par l’intéressé et la date de la première
transaction par son successeur. La date obtenue est à considérer avec précaution car le successeur gère parfois les
biens de son prédécesseur avant son décès. Elle constitue toutefois une bonne piste de départ pour les recherches ;
niveau de fortune : le montant de l’allivrement permet, par comparaison avec celui des autres tenanciers, de connaître
le degré d’aisance financière du contribuable.
Concernant les mutations de propriété, détaillées par item :
nature du terrain : pré, clos, vigne, chènevière… ;
localisation
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Politique ;
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services personnalisés. allivrement : revenu imposable de la parcelle ;
nouveau et ancien propriétaire : noms, prénoms et surnoms éventuels de l’acheteur et du vendeur ;
références de la transaction : plus ou moins précises. Tantôt, seule l’année ou la date est indiquée, tantôt les
références précises de l’acte notarié (date et nom du notaire) sont mentionnées. Astuce : en l’absence de références
précises, pensez à consulter l’item de l’autre partie : elle est parfois plus complète ! Les muanciers peuvent ainsi
constituer de précieuses sources de références d’actes notariés, qu’il s’agisse de simples contrats d’achat et de
vente ou encore de partages et de testaments.
Liens utiles
Dans le cadre du projet Architerre, un formidable inventaire des sources fiscales d’Ancien Régime a été constitué
en 2015 et 2016 pour de nombreux départements : Ariège, Aude, Gard, Haute-Garonne, Gers, Hérault, Landes,
Haute-Loire, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne. Il est
consultable à cette adresse : http://modelespace.univ-
tlse2.fr/Page/Ressources/Acc%C3%A8s%20par%20fonds.html (http://modelespace.univ-
tlse2.fr/Page/Ressources/Acc%C3%A8s%20par%20fonds.html)
En outre, certaines Archives départementales, conscientes de l’intérêt considérable de ces fonds, les ont
numérisés et les mettent à disposition sur leur site Internet.
Ariège : environ 160 compoix et 59 livres de muances sont accessibles en
ligne : http://archives.ariege.fr/Ressources-en-ligne/Autres-ressources-numeriques
(http://archives.ariege.fr/Ressources-en-ligne/Autres-ressources-numeriques)
Haute-Garonne : bon nombre de compoix et de muanciers sont accessibles en ligne. Cliquez sur « Archives
communales numérisées » et recherchez la commune désirée : https://archives.haute-
garonne.fr/n/archives-communales-numerisees/n (https://archives.haute-garonne.fr/n/archives-
communales-numerisees/n):115 (https://archives.haute-garonne.fr/n/archives-communales-
numerisees/n:115)
Hérault : 1 400 compoix sont actuellement en ligne, provenant des Archives communales, mais aussi du
fonds de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier (sous-série 1 B). Le ressort géographique de
cette cour couvrant toute l’ancienne province de Languedoc, on y trouve des compoix de l’Hérault, certes,
mais également de quelques communes de l’Ardèche, de l’Aude, du Gard, du Tarn et du Tarn-et-
Garonne. http://archives-pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n (http://archives-
pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n:20):20 (http://archives-
pierresvives.herault.fr/archive/recherche/compoix/n:20)
Hautes-Pyrénées : 560 terriers, cadastres ou livres de charges et décharges sont en ligne :
www.archivesenligne65.fr/article.php?laref=648&titre=les-terriers-ou-cadastres-anciens-des-communes
(http://www.archivesenligne65.fr/article.php?laref=648&titre=les-terriers-ou-cadastres-anciens-des-
En poursuivant votre navigation sur ce communes)
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Tarn : de nombreux compoix et livres de charges et décharges sont accessibles à l’adresse
suivante : https://bach.tarn.fr/document/FRAD081_compoix
(https://bach.tarn.fr/document/FRAD081_compoix)
À savoir, quelques compoix du Gard ont été numérisés par le Centre de Recherches Interdisciplinaires en
Sciences Humaines et Sociales et il est possible de demander l’accès aux images sur ce
site : https://compoix.univ-montp3.fr/taxonomy/term/25 (https://compoix.univ-montp3.fr/taxonomy/term/25)
Pour approfondir, consultez l’étude sur les « Compoix et cadastres du
Tarn » : https://archives.tarn.fr/fileadmin/mediatheque/Archives_departementales/Documents/Kiosque/Inventaire_Compoix_Cadastres_Tarn.pdf
(https://archives.tarn.fr/fileadmin/mediatheque/Archives_departementales/Documents/Kiosque/Inventaire_Compoix_Cadastres_Tarn.pdf)
C’est lorsque l’on a mis la main sur son ancêtre que la tâche se corse. En effet, il est parfois difficile de déchiffrer le
registre : à l’écriture cursive, au tracé suranné des lettres, aux abréviations, à la barrière linguistique, à l’emploi des chiffres
romains, s’ajoutent la dégradation du papier, le palissement de l’encre, l’usage d’unités de mesure, de monnaies et de
termes totalement désuets de nos jours et inconnus du néophyte. Sans compter que les noms des lieux-dits cités ont
fréquemment disparu ou évolué dans leur graphie ou désignation. Voici quelques conseils pour apprivoiser ces registres.
Pour remédier aux difficultés paléographiques
Rien de tel que l’entraînement ! La consultation des registres paroissiaux ou notariaux anciens aiguisera votre faculté
de déchiffrage.
Une bonne connaissance de la structure générale d’un article et d’un item vous aidera à gagner en rapidité. Pour cela,
reportez-vous aux exemples transcrits dans les encadrés « Quelques compoix à la loupe » et « Quelques muanciers à
la loupe ».
Familiarisez-vous avec les chiffres romains : « i » = 1 ; « n » ou « η » = 2 ; « m » = 3 ; iiii ou nn ou iv = 4 ; v = 5 ; x = 10 ;
xl = 40 ; l = 50 ; c = 100 ; iic = 200 ; etc.
Gardez en tête les abréviations de monnaie : qt = quart ; ma = maille ; s = sol, sou ; d = denier ; l ou # (lt) = livre.
Pour décrypter le texte, faites vôtres certains termes courants :
les mots-clés du bâti ;
les mots-clés de la culture ;
les unités de mesure ;
les unités de monnaie.
L’encadré « Lexique » (en fin d'article) répertorie et définit le vocabulaire le plus fréquent.
Pour identifier et situer les lieux cités
Attention aux variantes orthographiques : le nom de lieu que vous avez précieusement recueilli dans les registres n’a
pas nécessairement été correctement orthographié ou inscrit sur le document. Le rédacteur l’a peut-être mal
entendu, ou écrit phonétiquement ou encore déformé du fait de la prononciation occitane de l’époque. Il se peut
également
En poursuivant votre navigation sur que acceptez
ce site, vous le nom dunotre
lieu ait évolué au
Politique de fil du temps ou ait
Confidentialité été francisé. Une connaissance
(/politique-de-confidentialite) sommairede
et l’utilisation decookies
l’occitanpour vous proposer des
services personnalisés. et de la prononciation des différentes lettres peut vous aider grandement.
Consultez le cadastre napoléonien.
Consultez des sites spécialisés comme GenCom (http://www.gencom.org/)ou Géoportail
(https://www.geoportail.gouv.fr/)pour vous aider. Il existe en particulier sur Géoportail une couche « cadastre » très
utile pour identifier et situer un lieu-dit.
Interrogez les habitants, plus âgés.
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Folio du muancier de Capens (Haute-Garonne) confectionné en 1645. Les mutations étaient initialement indiquées en marge du compoix.
Crédits : AD31
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