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USTHB – FSB - Cours de Zoogéographie Master BE 2020-2021
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Empires Faune
Holarctique Castoridés ; Salamandridés ; Salmonidés ; Ursus arctos (ours bruns d’Eurasie,
Grizzli…) ; Thalarctos = Ursus maritimus (ours blanc)
Néotropical Edentés Xénarthres (Paresseux, fourmiliers, Tatous) ; Lama (lama, vigogne,
guanaco) ; caïman.
Africano-malgache Giraffidés (okapi, girafe) ; Hippopotamidés ; Pan (chimpanzé) ; Hippotigris
(zèbre).
Asiatico-Pacifique Hylobatidés (Gibbons) ; Pongo (Orang-outan) ; Tarsius (Tarsier) ;
Cynocéphales (Galéopithèques: 2 sp endémiques Philippines).
Antarctique- Monotrèmes (ornithorynque) ; Macropidés (kangourous) ; Aptéryx (kiwi).
Australien
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* Dissémination active :
Particulièrement chez les animaux car doués de mouvements propres (déplacements, migrations)
et chez certaines espèces de végétaux (éclatement du fruit → projection des graines à distance).
-La dissémination active joue un rôle important dans l’extension géographique des espèces, à
déplacement rapide et prolongé, aquatiques comme les Cétacés, terrestres comme le loup, ailés
comme le criquet migrateur qu’on a retrouvé jusqu’à 600 km au large des côtes.
- Les déplacements actifs peuvent prendre la forme d’émigrations massives, telles que les vols de
sauterelles et de papillons, ou de troupes de petits rongeurs, comme les lemmings ou surmulots.
*Dans certains cas, ces émigrations massives à caractère épisodique (différentes des migrations
saisonnières) peuvent conduire à l’implantation de l’espèce dans un territoire nouveau.
*Les mouvements sans retour qui conduisent à l’extension de l’habitat est un phénomène de
colonisation.
-Exemple : Cas du papillon Danaus plexippus L. 1758 (syn. D. archippus F., 1793) du continent
américain, dont certaines migrations massives, comprenant des millions d’individus, ont pu traverser
les océans ; à l’Ouest, ce papillon a pu atteindre la Nouvelle-Zélande en 1840, les îles Hawaï en 1850,
l’Australie en 1870 ; vers l’Est, il a traversé l’Atlantique jusqu’aux îles Canaries en 1880, atteignant
l’Afrique du Nord, puis récemment l’Europe occidentale (R. Jeannel)
* Dissémination passive :
- Elle se fait par différents agents (externes) de transport :
- Anémochorie : vent ; insectes et araignées, bactéries, algues, etc.
*Animaux (insectes) déplacés par les vents forts sur de longues distances parfois.
*Les ouragans : causes de célèbres pluies de grenouilles, de poissons (Marksville aux USA, 1949).
- Hydrochorie : agent de transport des animaux aquatiques ; les courants marins (espèces
planctoniques comme les Rotifères).
- Zoochorie : animaux à fourrure (lapins, moutons) ; oiseaux (pattes, plumes, tube digestif) ; pour les
bactéries, kystes et les spores.
- Anthropochorie : homme = agent de dissémination de plus en plus efficace ;
*agent volontaire : extension de l’aire des animaux d’élevage, certains se sont échappés et ont
prospéré dans les conditions naturelles (espèces introduites).
Exemple 1. L’étourneau sansonnet d’Europe Sturnus vulgaris L. 1758 introduit dans le Central Park
à NY, commença à s’y nidifier en 1891, et s’étendit dans l’Est des USA qu’il habite maintenant
presqu’entièrement. Il s’est même naturalisé en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle Zélande.
Exemple 2. Le rat musqué d’Amérique Ondatra zibethicus, introduit en Europe pour l’élevage, y a
installé d’importantes colonies à partir d’exemplaires échappés ; importée en 1905 en
Tchécoslovaquie pour sa fourrure, il a occupé ce pays puis, la Roumanie et la Bulgarie. Des élevages +
récents dans l’Est de la France, Belgique, Angleterre, Finlande, Sibérie, Kazakhstan, ont été des points
de départ pour la colonisation des rivières et des marais d’Europe par ce rongeur.
*Agent involontaire : introduction accidentelle dans de nouvelles contrées de nombreuses espèces
-Animaux disséminés par les moyens de transport tels que les chemins de fer, navires, qui ont fait
passer sur le nouveau continent le rat noir (Rattus rattus) originaire de l’Asie tropicale et le surmulot
(rat d’égout ou rat brun, Rattus norvegicus), originaire du Japon, de Chine et Est de la Russie.
- Parasites introduits avec les plantes de culture : cochenille Icerya purchasii (à partir de l’Australie)
occupant aujourd’hui toute l’aire mondiale de culture d’agrumes.
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1. Définition de l’insularité :
- Une île est un milieu isolé et de superficie restreinte par rapport au continent voisin.
- Insularité : tout milieu naturel isolé d’autres espaces analogues par des étendues (marines ou
terrestres) de structure différente est « insularisé ».
- Blondel (1995) : définit des îlots d’habitats
Ce sont des espaces continentaux isolés d’autres habitats semblables par des barrières plus ou moins
difficiles à franchir tels que : sommet de montagne, étang, ilots boisés, etc.
Ces habitats peuvent être assimilés à des îles (milieux provenant du morcellement des paysages, des
activités humaines).
-Les habitats isolés abondent dans les aires continentales : parcelles d’habitats séparées les unes des
autres par d’autres types d’habitats
Habitats insularisés : rôle important dans la conservation des espèces.
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Oiseaux : Les types continentaux y sont bien représentés par des races particulières comme la
mésange (Parus ater hibernicus) d’Irlande ; le bec croisé (Loxia scotica) ou la fringille d’Ecosse (élevée
au rang d’espèce à partir de 2006).
Autres exemples de milieux insularisés : îles continentales
- Massifs sahariens du Tassili et du Hoggar : 40 à 60% d’espèces endémiques dans leur étage
supérieure.
- Lacs britanniques et d’Europe centrale : différentes formes de Corégones (poissons) de la famille
des Salmonidés.
3. Richesse des faunes insulaires
Rappel : relation aire - espèce (richesse spécifique)
Observation empirique : le nombre d’espèces rencontrées sur un territoire augmente avec la surface
de ce dernier, formalisée par Arrhenius (1921), Gleason (1922, 1925).
Darlington (1957) : en général, le nombre d’espèces double quand la surface d’un territoire décuple.
Il s’agit d’une loi biogéographique fondamentale qui se vérifie à toutes les échelles et que Preston
(1962) a exprimée mathématiquement par la relation :
S = c*Az
S : richesse en espèces
A : superficie du territoire considéré.
z : pente de la droite de régression (mesure du degré d’insularité)
c : constante de proportionnalité propre à chaque taxon (au niveau du territoire et de la surface
étudiée).
Connor et al. (1983) : linéarisation des données par transformation logarithmique.
log S = log c + z*log A
Remarque :
Le modèle biogéographique, valable sur les continents, a été appliqué aux îles (Mc Arthur).
- La valeur de z est comprise entre 0.12 et 0.17 pour les espaces continentaux (Mac Arthur) et 0.24 et
0.37 pour les îles (Blondel, 1995).
- z (îles continentales) < z (îles vraies) : car les îles continentales sont alimentées par un flux continu
d’immigrants et de résidents temporaires tandis que les îles vraies ont un taux d’extinction plus
élevé qui augmente quand la surface de l’île diminue.
La valeur de z est plus grande pour les îles de petite surface par rapport aux îles plus grandes.
Exemple :
Corse Région provençale
Coléoptères 2700 4000
Oiseaux nicheurs 138 170
-Les faunes insulaires sont plus pauvres que les faunes continentales, de même zone climatique, à
surface égale, que celles du continent le plus proche (terres voisines).
2ème exemple : le nombre d’espèces (richesse) d’escargots présentes sur une île est inférieur à celui
des zones de surface équivalente sur le continent (îlot forestier); cette différence s’atténue avec
l’augmentation de la surface.
Îles océaniques :
-La faune est composée essentiellement d’animaux à haut pouvoir de dispersion. Plus on s’éloigne
d’une grande terre, plus les richesses aréales des îles sont faibles : le nombre d’espèces recensées est
lié à la surface.
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-Le taux d’immigration I diminue quand le nombre d’espèces augmente par suite de l’intensification
des phénomènes tels que la prédation et la compétition.
-Le taux d’extinction E augmente avec le nombre d’espèces déjà installées.
-L’équilibre se situe à l’intersection des courbes (I) et (E).
Remarque :
Il existe une diversité d’îles : différentes par la surface, taille, topographie, distance à la source, etc.
Le peuplement d’une île s’apparente à une route d’obstacles. Les chances de peuplement sont liées
à un ensemble de paramètres.
4.2. Facteurs contrôlant la composition d’une faune (peuplement) insulaire :
-La superficie de l’île ;
-La diversité physique (diversité des habitats ou milieux) : plus la diversité topographique de l’île est
grande, plus le nombre d’habitats colonisables par des espèces différentes est élevé (diversité bêta),
plus la valeur de z est élevée ;
-La distance de l’île aux continents voisins (éloignement);
-L’ancienneté de l’île et de son isolement géographique : le degré d’isolement de l’île ; l’ancienneté
qui a permis une longue évolution et la différenciation d’espèces endémiques contribue à accroître la
richesse spécifique.
a). Influence de la distance :
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Le peuplement d’une île s’apparente à une route d’obstacles. La chance de peuplement est d’autant
plus faible que l’île est plus éloignée du lieu d’origine (continent ou autre) des espèces immigrantes.
Toutefois, la vitesse du peuplement varie aussi avec le pouvoir de dispersion des espèces (très
variable d’une espèce à une autre).
1).- L’influence de distance est prépondérante : îles isolées / îles proches du continent
2).- Plus la surface est élevée, plus le nombre d’espèces est grand.
Graphes :
Les courbes représentant les taux d’immigration et d’extinction dans des peuplements insulaires en
fonction de la distance au continent le plus proche.
Le modèle admet que :
Les îles les plus proches du continent ont plus d’espèces que celles qui sont éloignées.
b). Influence de la superficie (surface) :
Graphe : les courbes représentant les taux d’immigration et d’extinction dans des peuplements
insulaires en fonction de la superficie de l’île.
Le taux d’extinction est plus élevé quand la surface de l’île diminue car les populations ne peuvent y
développer des effectifs importants et le risque d’extinction par suite des variations aléatoires y est
plus grand que dans les grandes îles.
Le modèle admet que :
Les îles de plus grande superficie ont plus d’espèces que les petites îles.
*A degré d’isolement identique, une grande île aura un taux d’extinction plus faible qu’une petite île
: populations plus grandes, habitats plus variés.
*A superficie et diversité des habitats identiques, les taux d’immigration seront plus élevés sur une
île proche du continent que sur une île lointaine parce que le flux de propagules diminue avec la
distance.
- Plus on s’éloigne d’une grande terre (source, continent), plus les richesses aréales sont faibles.
- Plus la surface est grande, plus le nombre d’espèces est élevé.
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- Le taux d’Immigration augmente avec la surface de l’île et diminue avec la distance au point
de départ des espèces colonisatrices ;
il diminue au fur et à mesure que le nombre s’espèces installées augmente par suite de
l’intensification des phénomènes biotiques comme la prédation et la compétition qui empêchent les
nouveaux arrivants de s’installer.
c). Exemple de colonisation d’une île :
Krakatoa anéanti par des éruptions volcaniques pendant 3 mois effaçant toute trace de vie sur l’île
située dans le détroit de la Sonde à mi-chemin entre Java (ouest) et Sumatra (est), à 25 kms.
Colonisation de la petite île de Rakato issue de la fragmentation du Krakatoa a pu être régulièrement
suivie :
Les taux d’immigration et d’extinction pour les végétaux supérieurs, les papillons et les oiseaux ainsi
que d’autres groupes ont été déterminés.
- Cinquante années plus tard, l’île comprend :
4 espèces de Mammifères, 25 espèces d’Oiseaux, 750 Arthropodes et 129 plantes à fleurs mais il n’y
avait ni poissons, ni mollusques d’eau douce. Ceux-ci n’ayant pas pu franchir la distance séparant l’île
proche Java du Krakatoa.
Exemple d’île isolée : L’île de Tristan da Cunha
Elle est isolée au cœur de l’océan Atlantique, à mi-distance de l’Afrique du Sud et de l’Amérique
du Sud. Elle présente une faune extrêmement pauvre où des groupes biologiques entiers comme les
vers de terre, les myriapodes, … sont absents. Dans cette île ainsi que dans les Açores, on n’observe
pas de mammifères terrestres, ni d’amphibiens.
Le long d’un chapelet d’îles, la distance joue un rôle de filtre progressif, avec de moins en moins
d’espèces typiques du continent ou de la source au fur et à mesure que l’on s’éloigne (Whittaker,
1998).
L’appauvrissement des richesses spécifiques sur les îles est associé aux traits suivants appelés traits
du syndrome d’insularité :
-Réduction du nombre d’espèces et endémisme élevé.
-Elargissement des niches écologiques (diminution de l’agressivité territoriale)
-Inflation des densités de populations (survie plus élevée)
-Diminution de la taille moyenne des individus (uniformisation des tailles : nanisme des géants et
gigantisme des nains).
-Ralentissement du renouvellement des communautés (diminution de la fécondité, maturité
sexuelle retardée).
4.3. Causes du syndrome d’insularité : pauvreté en espèces des îles
-Isolement géographique;
-Manque d’habitats favorables (facteur lié à la superficie de l’île, topographie) ;
-Compétition (limitation des ressources).
Le syndrome d’insularité : ensemble des modifications d’ordre morphologique, éthologique et
génétique que présentent les systèmes vivants en situation d’isolement géographique et de
confinement. Il s’applique à 3 niveaux (faunes et flores, peuplements, populations).
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