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CNED – FORMATION CPGE

TRAVAUX DIRIGES
D’ELECTRONIQUE
MP/MP*
PC/PC*
PSI/PSI*
PT/PT*
Ce TD comporte deux séries d’exercices :
1) Des exercices d’applications directes du cours
2) Des exercices d’entrainement à l’écrit des concours (issus des annales X-ENS, Mines-
Ponts, Centrale-Supélec et CCP)

Dans la première série vous trouverez, pour chacune des parties « composition en fréquence
d’un signal périodique », « filtres linéaires », « oscillateurs quasi-sinusoïdaux » et
« amplificateur opérationnel en régime saturé » donnant :

☞ Conseils

Méthodes

Erreurs à éviter

Α Indications

afin de vous permettre de vous aiguiller dans la résolution d’un exercice et d’acquérir les bons
réflexes pour aborder une situation nouvelle.

-1-
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Sommaire

1ère série :
Remarques générales pour la composition en fréquence d’un signal périodique ……… page 3
Exercice 1 : Signal obtenu avec un multiplieur ……………………………………..….. page 5
Exercice 2 : Décomposition d’un signal carré ……………...……………..………….… page 6
Remarques générales pour les filtres linéaires ……………………………………......... page 7
Exercice 3 : Utilisation d’un multiplieur pour la mesure de déphasage …...……..…... page 10
Exercice 4 : Filtre de Rauch .………….…………………………………………..……page 12
Remarques générales pour les oscillateurs quasi-sinusoïdaux ……………………....... page 15
Exercice 5 : Oscillateur à résistance négative …………………………..…………….. page 16
Exercice 6 : Oscillateur à pont de Wien …………………………..…………………... page 18
Remarques générales pour l’amplificateur opérationnel en régime saturé …................ page 20
Exercice 7 : Allumage automatique des réverbères …………………………………... page 21
Exercice 8 : Réalisation d’un GBF sommaire ………………………………………… page 23

2ème série :
Exercice 9 : Décomposition d’un signal modulé en amplitude ……………………….. page 26
Exercice 10 : Signal généré par un intégrateur ………...……………………………… page 27
Exercice 11 : Signal redressé par diode ………………….………………….………… page 29
Exercice 12 : Analyse des composantes fréquentielles d’un signal sonore ………..….. page 31
Exercice 13 : Démodulation d’un signal modulé en amplitude ………….………….... page 33
Exercice 14 : Montage intégrateur à amplificateur opérationnel ………..…...…….…. page 35
Exercice 15 : Principe d’une montre à quartz ……..………………………………….. page 37
Exercice 16 : Détection de véhicule …………………………………………..….…… page 39
Exercice 17 : Sonde thermique ……………………………………………………….. page 43
Exercice 18 : Interrupteur commandé pour éolienne ………….……………………… page 45

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1ère série : exercices d’applications directes du cours


◊ Remarques générales pour la composition en fréquence d’un signal
périodique

☞ Conseils :

• Regarder si le signal à étudier est composé de termes sunusoïdaux ou s’il est


périodique non sinusoïdal (de type créneau, triangle, …).

• Dans tout le TD on garde les même notations, à savoir : pour une décomposition de

la forme s(t ) = a0 + ∑ [ an cos(nωt ) + bn sin(nωt ) ] les coefficients se calculent à l’aide
n =1
T
1
des intégrales suivantes : a0 = ∫ s (t )dt
T 0
T
2
s (t ) cos(nωt )dt
T ∫0
an =

T
2
bn = ∫ s (t ) sin(nωt )dt
T 0

On écrira aussi la décomposition sous la forme : s(t ) = c0 + ∑ cn cos(nωt + ϕn ) , ou
n =1

bien s(t ) = c0 + ∑ cn sin(nωt + ϕ n ) .
n =1

Méthodes :

• Pour déterminer le spectre d’un signal possédant un nombre fini de termes :


Lorsque le signal que l’on veut analyser est composé d’une multiplication de termes
sinusoïdaux, on linéarise en utilisant la trigonométrie, on obtient l’expression du
signal comme somme de termes sinusoïdaux, c’est-à-dire la décomposition de
Fourier du signal.
Il faut connaître les formules de trigonométrie qui permettent de linéariser.

• Pour déterminer le spectre d’un signal possédant un nombre infini de termes :


Lorsque le signal que l’on veut analyser est périodique et n’est pas composé de
termes sinusoïdaux, on applique le théorème de Fourier et on calcule les coefficients
à l’aide du calcul intégral.

Erreur à éviter :

• Si la décomposition contient des termes en cosinus et sinus relatifs à une même


fréquence il ne faut pas ajouter les deux composantes dans le spectre mais écrire un
B
seul terme : A cos a + B sin a = C cos(a + ϕ ) avec C = A2 + B 2 et ϕ = − arctan   .
 A

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• Un déphasage ne modifie pas le spectre.

Α Indications :

• Les formules trigonométriques permettant de transformer un produit en somme sont


les suivantes :
1
sin a cos b = ( sin(a + b) + sin(a − b) )
2
1
cos a cos b = ( cos(a − b) + cos(a + b) )
2
1
sin a sin b = ( cos(a − b) − cos(a + b) )
2

• La décomposition de Fourier d’un signal sinusoïdal s(t ) = a sin ωt est lui-même.

• Si un terme de la décomposition possède un coefficient négatif, son amplitude dans


le spectre est l’opposé de ce coefficient.

• Parité du signal :
- si s (t ) est paire, alors bn = 0 pour tout n ;
- si s (t ) est impaire, alors an = 0 pour tout n .

• Dans le calcul des coefficients de Fourier na pas oublier les relations suivantes pour
simplifier l’écriture :
ωT = 2π
cos(2nπ ) = 1
cos(nπ ) = (−1) n
sin(2nπ ) = sin(nπ ) = 0

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◊ Exercice 1 : Signal obtenu avec un multiplieur

Dans le montage ci-dessous, on dispose d’un multiplieur analogique, qui transforme les
signaux d’entrée v1 (t ) et v2 (t ) en un signal de sortie s (t ) tel que s (t ) = k ⋅ v1 (t ) ⋅ v2 (t ) où k est
une constante.

v1 (t ) s (t )
v2 (t )

On choisit v1 (t ) = V1 cos(ωt ) et v2 (t ) = V2 sin(ωt + ϕ )


Déterminer le graphe du spectre de Fourier du signal de sortie s (t ) du multiplieur.

Solution

Le signal de sortie s (t ) du multiplieur s’écrit s (t ) = kV1V2 cos(ωt ) sin(ωt + ϕ ) , ou encore


1
s (t ) = kV1V2 (sin(2ωt + ϕ ) + sin(ϕ )) .
2
On en déduit que le signal s (t ) est composé de deux signaux : une composante continue
1 1
d’amplitude kV1V2 sin ϕ et une harmonique de rang 2 : kV1V2 sin(2ωt + ϕ ) , de pulsation
2 2
1
2ω et d’amplitude kV1V2 (pas de terme fondamental).
2
1 1
Les coefficients cn s’écrivent : c0 = kV1V2 sin ϕ et c2 = kV1V2 .
2 2
On remarque que c0 < c2 car sin ϕ < 1 .
Le spectre de Fourier du signal s (t ) est le suivant :

amplitude

pulsation
0 R' 2ω

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◊ Exercice 2 : Décomposition d’un signal carré

Le montage suivant, appelé multivibrateur astable, fonctionne avec un amplificateur


opérationnel idéal en régime saturé (de tension de saturation Vsat ), génère en sortie un signal
 2R 
rectangulaire d’amplitude Vsat et de période T = 2 RC ln  1 + 1 .
R  R2 

vs

+
Vsat
C t
R2 vs
R1 0 T T
2

Déterminer le graphe du spectre de Fourier du signal vs pour Vsat = 15 V (on calculera


l’amplitude des quatre premiers termes).

Solution

Le signal vs est impair, alors an = 0 pour tout n , la valeur moyenne a0 est nulle aussi.
Calculons les coefficients bn :
2 
T T /2 T
2
ω ω ω
T ∫0 T  ∫0 ∫T / 2
bn = v s sin( n t ) dt =  Vsat sin( n t ) dt + ( −Vsat )sin( n t ) dt ,

2Vsat  − cos( nωT / 2) + 1 cos( nωT ) − cos( nωT / 2) 
soit bn =  + .
T  nω nω 
Or ωT = 2π , donc cos(nωT ) = 1 et cos(nωT / 2) = cos(nπ ) = (−1) n , on obtient alors
2V 4V
bn = sat (1 − ( −1) n ) . Si n est pair bn = 0 , et si n est impair bn = sat .
nπ nπ
4Vsat ∞ 1
On peut écrire vs (t ) = ∑
π p =0 2 p + 1
sin((2 p + 1)ωt ) .

2V
Les coefficients cn s’écrivent : cn = sat (1 − ( −1) n ) .

Avec Vsat = 15 V , on obtient : c1 = 19,1 V , c3 = 6, 4 V , c5 = 3,8 V , c7 = 2, 7 V .
Le spectre de Fourier du signal rectangulaire est le suivant :
cn

ω
0 ω 3ω 5ω 7ω

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◊ Remarques générales pour les filtres linéaires

☞ Conseils :

• La fonction de transfert d’un filtre H (ω ) peut s’obtenir avec tous les « grands
théorèmes » : loi des mailles, loi des nœuds, loi de Pouillet, théorème de Thévenin,
théorème de Norton, théorème de superposition, loi des nœuds en terme de potentiel :
tout est bon !

• Dans la pratique on utilisera le plus souvent le diviseur de tension ou le théorème


de Millman.

• On utilisera systématiquement la notation complexe qui permet d’éliminer la


variable temporelle, l’aspect mathématique se réduit au calcul du module et de
l’argument d’un nombre complexe, puis à une étude éventuelle d’une fonction de ω .

ω
• Ecrire la fonction de transfert en fonction d’une variable adimensionnée x =
ω0
(pulsation réduite) où ω0 est une grandeur caractéristique du système homogène à
1 R 1
l’inverse d’un temps, par exemple : , ou .
RC L LC

• Notations : la fonction de transfert se met sous la forme H = Ge jϕ où G = H est


le gain du filtre et ϕ = arg H est la phase.

Méthodes :

• Pour déterminer rapidement la nature du filtre :


On regarde la valeur de la tension de sortie vs (t ) en considérant les deux arguments
suivants :
- un condensateur se comporte : en basse fréquence comme un interrupteur
ouvert, en haute fréquence comme un fil ;
- une bobine se comporte : en basse fréquence comme un fil, en haute fréquence
comme un interrupteur ouvert.
Puis on compare les valeurs de vs à basse et haute fréquence et on donne la nature du
filtre : passe bas, passe haut, passe bande ou coupe bande.

• Pour déterminer le diagramme de Bode pour le gain :


On chercher à tracer les asymptotes en basse et haute fréquence de la courbe
GdB (log x) où GdB = 20 log H .
Pour GdB (log x) on cherche les limites sans négliger tous les termes, de manière à
obtenir une relation de la forme GdB (log x) = a log x + b (c’est-à-dire une équation de
droite !).

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• Pour déterminer le diagramme de Bode pour la phase :
On chercher à tracer les asymptotes en basse et haute fréquence de la courbe
ϕ (log x) .
Pour ϕ (log x) les valeur limites ne dépendent pas de log x et valent le plus souvent :
π
0 , ±π , ou ± .
2
ϕ est le plus souvent exprimé à partir de la fonction arctan , pour connaître le
domaine de variation de ϕ il est nécessaire de connaître le signe de cos ϕ et de
sin ϕ .

• Pour déterminer la bande passante d’un filtre :


Gmax
On cherche la ou les fréquences de coupure ωc qui vérifient G (ωc ) = .
2
Ou bien on cherche les ωc telles que GdB (ωc ) = GdBmax − 3 .

• Pour reconnaître le caractère dérivateur ou intégrateur d’un filtre :


On regarde dans une bande de fréquence (BF ou HF) si la fonction de transfert est
1
proportionnelle à jω : comportement dérivateur ou à : comportement

intégrateur. Dans les deux cas on observe une pente de ± 20 dB / décade dans le
diagramme de Bode.

• Pour obtenir l’équation différentielle liant la tension d’entrée ve à la tension de


sortie vs à partir de la fonction de transfert :
vs P ( jω )
La fonction de transfert s’écrit H = = où P et Q sont deux polynômes.
ve Q ( jω )
L’équation différentielle s’obtient avec Q ( jω ) vs = P ( jω ) ve en utilisant
dv d 2v
jω v → et ( jω ) 2 v → 2 .
dt dt

• Pour obtenir l’effet d’un filtre sur un signal périodique :


On considère la décomposition de Fourier du signal :
- tous les termes dont la pulsation appartient à l’intervalle de bande passante sont
présents en sortie mais leur amplitude est modifiée (multipliée par le gain du
filtre) et ils sont déphasés (phase du filtre), on fera attention à la valeur de la
pulsation de la composante modifiée ;
- tous les termes dont la pulsation n’appartient pas à l’intervalle de bande
passante sont filtrés et ne sont pas présents en sortie.
D’une manière générale :

- avant le filtre : ve (t ) = a0 + ∑ cn cos(nωt + ϕn ) ;
n =1

- après le filtre : vs (t ) = G0 a0 + ∑ G (nω )cn cos(nωt + ϕ n + ϕ (nω ))
n =1

(avec G0 = G (ω → 0 ) ).

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Erreur à éviter :

• Lorsqu’on fait une étude asymptotique pour le gain il ne faut pas écrire GdB → −∞ ,
même si c’est le cas pour log x (on cherche une équation de droite !).

Α Indications :

• Pour les filtres passe-bas et passe-haut de 2nd ordre il peut y avoir résonnace ou
non ; il faut le vérifier avant de tracer une courbe de gain.

• En écrivant la fonction de transfert sous la forme H = A + jB et


A B
H = Ge jϕ = G ( cos ϕ + j sin ϕ ) , on obtient facilement cos ϕ = et sin ϕ = .
G G
• Effets des caractères dérivateur ou intégrateur :
- avec un filtre passe bas en haute fréquence (intégrateur), on transforme un
signal rectangulaire en signal triangulaire ;
- avec un filtre passe haut en basse fréquence (dérivateur), on transforme un
signal triangulaire en signal rectangulaire.

• On peut remarquer certains effets particuliers d’un filtre sur un signal périodique :
- avec un filtre passe bas très sélectif, on filtre le fondamental et toutes les
harmoniques, et on obtient un signal continu ;
- avec un filtre passe bande très sélectif, on filtre la composante continue et
toutes les harmoniques sauf une, et on obtient un signal sinusoïdal.

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◊ Exercice 3 : Utilisation d’un multiplieur pour la mesure de déphasage

On reprend l’exercice 1 : dans le montage ci-dessous, on dispose d’un multiplieur analogique,


qui transforme les signaux d’entrée v1 (t ) et v2 (t ) en un signal de sortie s (t ) tel que
s (t ) = kv1 (t )v2 (t ) où k est une constante ; puis on rajoute en sortie une cellule RC .
R

v1 (t ) s (t ) C vs (t )
v2 (t )

On donne k = 0,1 V −1 , R = 1 MΩ et C = 1 nF .
1. Quelle est la nature du filtre RC en sortie du multiplieur ? Quelles sont la ou les
fréquences de coupure de ce filtre ?
2. Déterminer le graphe du spectre de Fourier du signal de sortie vs (t ) du filtre.
3. En déduire une méthode de mesure du déphasage ϕ entre les signaux v1 (t ) et v2 (t ) .

Solution

1. En basse fréquence, le condensateur se comporte comme un interrupteur ouvert, donc


l’intensité du courant le traversant est nulle, et vs (t ) = s (t ) .
En haute fréquence, le condensateur se comporte comme un fil, et vs (t ) = 0 .
Il s’agit d’un filtre passe bas.
On détermine la fonction de transfert du filtre RC en sortie du multiplieur en reconnaissant
1
jCω 1
un pont diviseur de tension H ( jω ) = = et le gain correspondant s’écrit
R+
1 1 + jRC ω
jCω
1
G (ω ) = . G(ω ) est une fonction monotone décroissante (pour ω > 0 ) donc le
1 + ( RCω ) 2
filtre est passe bas d’ordre 1.
G 1 1
La pulsation de coupure ωc telle que G (ωc ) = max = , soit ωc = .
2 2 RC
1
La fréquence de coupure f c correspondante est f c = , soit f c = 159 Hz .
2π RC
2. La tension vs (t ) du filtre s’écrit vs (t ) = G (ω ) s (t ) .
La composante continue est multipliée par G (0) = 1 , elle est donc inchangée.
1
L’amplitude de l’harmonique d’ordre 2 est multipliée par G (2 f ) = = 0, 08 ,
1 + (4π RCf ) 2
elle est totalement filtrée par la cellule RC .
1
On a donc vs (t ) = kV1V2 cos ϕ .
2

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Le spectre de Fourier du signal de sortie s (t ) du multiplieur est le suivant :
amplitude

pulsation
0 ω 2ω
1
3. Pour mesurer ϕ , il suffit de mesurer l’amplitude de la composante continue kV1V2 cos ϕ ,
2
et connaissant k , V1 et V2 , on en déduit ϕ .

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◊ Exercice 4 : Filtre de Rauch

On réalise le circuit suivant ayant une structure dite de Rauch, qui permet d’obtenir des filtres
d’ordre 2 sans utiliser de bobine (qui prend beaucoup de place !).

R C1
R R

A B
+
v1 C2 v2

1. Montrer que la fonction de transfert peut se mettre sous la forme :


v2 G0
G ( jω ) = = 2
.
v1 ω  ω 
1 + 2 jm −  
ω0  ω0 
On précisera les valeurs de G0 , m et ω0 en fonction de R , C1 et C2 .
2. On applique à l’entrée une tension constante à t > 0 : v1 (t ) = E0 .
Les deux condensateurs étant déchargés à l’instant t = 0 , déterminer l’équation différentielle à
laquelle obéit v2 (t ) .
Calculer v2 (0+ ) et v2 (∞) , valeur de la tension de sortie en régime permanent.
2
3. On veut obtenir m = . Calculer la valeur qu’il faut donner à C2 sachant que
2
C1 = 10 nF .
On veut faire varier f 0 entre : 1 kHz et 4 kHz. Entre quelles limites doit-on choisir R ?
4. On choisit R pour obtenir un filtre de fréquence f 0 = 2 kHz . Donner le diagramme de
Bode asymptotique.
5. Le circuit peut-il être utilisé en circuit dérivateur ? en circuit intégrateur ?
6. On envoie à l’entrée un signal de fréquence f = 1,5 kHz . Le signal est donné par
v1 (t ) = a cos(2π ft ) . Donner sans calcul le signal v2 observé en sortie.

Solution

1. On applique le théorème de Millman aux nœuds A et B en utilisant les amplitudes


v1 v2 VB VA
+ + + jC1ω v2
complexes et on obtient : VA = R R R et VB = R .
1 1 1 1
+ + + jC2ω + jC1ω
R R R R
Or VB = v − , l’AO fonctionnant en régime linéaire v − = v + , de plus v + = 0 (fil) donc VB = 0 .

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v1 v2
+
On en déduit VA = R R et VA = − jRC1ω v2 .
1 1 1
+ + + jC2ω
R R R
3  v1 v2 v2 −1
On obtient alors − jRC1ω  + jC2ω  v2 = + , et G = = .
R  R R v1 1 + 3 jRC1ω − R 2C1C2ω 2
3 C1
On pose alors, par identification des puissances de ω : G0 = −1 , m = , et
2 C2
1 G0
ω0 = et on peut écrire G = 2
.
R C1C2 ω
ω 
1 + 2 jm
− 
ω0
 ω0 
2. La relation précédente peut s’écrire ( jω ) 2 v2 + 2mω0 ( jω )v2 + ω02 v2 = ω02G0 v1 , on en déduit
dv2 d 2 v2
l’équation différentielle vérifiée par v2 en remplaçant jω v2 par et ( jω ) 2 v2 par ,
dt dt 2
d 2 v2 dv
d’où 2
+ 2mω0 2 + ω02 v2 = ω02G0 E0 .
dt dt
A t = 0 + , les deux condensateurs sont déchargés et la tension à leurs bornes est nulle, ils se
comportent comme des fils :

R
R R

A B
+
E0 v2 (0+)

E0 v2 (0+) VB
+ +
Le théorème de Millman au nœud A s’écrit : VA = R R R , avec V = V = 0 , on
A B
3
R
obtient 2v (0 + ) = − E0.

A t = ∞ , les deux condensateurs sont chargés et l’intensité du courant qui les traverse est nulle,
ils se comportent comme des interrupteurs ouverts :
i

R
i R R

A +
E0 v2 (∞)

On a alors E0 = Ri et v2 (∞) = − Ri , soit v2 (∞) = − E0 .

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2 3 C1 9C
3. On veut m = , or m = , d’où C2 = 1 , soit C2 = 45 nF .
2 2 C2 2
ω 1 1
f0 = 0 = , soit R= , si f ∈ [1 kHz, 4 kHz ] alors
2π 2π R C1C2 2π f 0 C1C2
R ∈ [1875 Ω, 7502 Ω ] .
4. Pour avoir f 0 = 2 kHz , il faut choisir R = 3751 Ω .
Déterminons le diagramme de Bode :
La fonction de transfert du filtre s’écrit : G ( jω ) = G (ω )e jϕ (ω ) .
 
 2ω 
 ω0 
Alors G (ω ) = 1 et ϕ (ω ) = π − Arc tan  2 
.
  ω 2  
2 2
 1−  ω  
ω   ω  
1 −   +
  ω 0    
2
ω0    0 
 
 2 2
  2
  ω  ω 
Le gain en décibels s’écrit GDB = 20 log G = −10 log 1 −    +  2  .
   ω0    ω0  
  
ω 
En basse fréquence ω → 0 et GDB → 0 . En haute fréquence ω → ∞ , GDB → −40 log   .
 ω0 
2
ω  ω
−1 +   2
De plus : cos ϕ =  ω0  et sin ϕ =
ω0
.
2 2
  ω 2   ω
2
 ω 
2
  ω
2

1 −    +  2  1 −    +  2 
  ω0    ω0    ω0    ω0 
   
En basse fréquence ω → 0 et ϕ → π ( cos ϕ < 0 et sin ϕ > 0 ).
En haute fréquence ω → ∞ et ϕ → 0 ( cos ϕ > 0 et sin ϕ > 0 ).
Le diagramme de Bode asymptotique est le suivant :
GdB
ω 
log  
0  ω0 
pente -40 dB/décade
ϕ
π
ω 
log  
0  ω0 
5. Le diagramme de Bode ne possède pas d’asymptote de pente ± 20 dB / décade pour le gain,
ce circuit ne présente donc pas de caractère dérivateur ou intégrateur.
6. On étudie la réponse de ce filtre à un signal périodique de fréquence f = 1,5 kHz .
On calcule G ( f = 1,5 kHz) ≈ 0,87 et ϕ ( f = 1,5 kHz) ≈ − 68° .
On en déduit v2 (t ) = 0,87 a cos(2π ft − 68°) .

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◊ Remarques générales pour les oscillateurs quasi-


sinusoïdaux

☞ Conseils :

• Bien analyser de quel type d’oscillateur il s’agit :


- oscillateur à compensation de pertes ;
- oscillateur à rétroaction.

Méthodes :

• Pour l’étude d’un oscillateur à compensation de pertes


Pour montrer que le circuit peut être le siège d’oscillations sinusoïdales, on doit
trouver une grandeur électrique (tension ou intensité de courant) qui obéit à une
équation différentielle du second ordre dont le terme de dérivée première peut
s’annuler (une différence de grandeurs positives), de la forme
d 2u du
2
+ (α − β ) + ω 2u = 0 , et on ajuste α = β , on obtient alors l’équation
dt dt
différentielle d’un oscillateur harmonique et des oscillations à la pulsation ω .

• Pour l’étude d’un oscillateur à rétroaction


Un oscillateur à rétroaction est un système bouclé composé :
- d’un montage amplificateur de coefficient d’amplification A ;
- d’un filtre passe bande très sélectif, de pulsation centrale ω0 et de gain G (ω ) .
Etudier séparemment l’amplificateur et le filtre.
Déterminer le coefficient d’amplification A du montage amplificateur.
Puis on détermine la fonction de transfert du filtre, son gain, sa valeur maximale
Gmax = G (ω0 ) et la pulsation correspondant au maximum.
La condition d’obtention des oscillations est A ⋅ G max ≥ 1 .
La pulsation des oscillations est alors ω0 .

Erreur à éviter :

• Pour l’oscillateur à rétroaction, si vous trouvez la fonction de transfert d’un filtre


autre que passe bande (passe bas ou passe haut), alors vous avez fait une erreur de
calcul.

Α Indications :

• L’amplificateur opérationnel est toujours idéal et fonctionne toujours en régime


linéaire dans un oscillateur quasi-sinusoïdal.

• Pour l’oscillateur à rétroaction, puisque le filtre doit être passe bande, vérifier
rapidement que vous avez G ( 0 ) = 0 et G ( ∞ ) = 0 .

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◊ Exercice 5 : Oscillateur à résistance négative

On considère le montage ci-contre où on suppose l’amplificateur opérationnel idéal et


fonctionnant en régime linéaire.
R1

A i

+

u R2
R3

1. Etablir la relation entre la tension u entre les points A et B et l’intensité du courant i , en


fonction de R1 , R2 et R3 . Commenter le résultat.
2. On réalise un montage série contenant une bobine d’inductance L et de résistance r , et un
condensateur idéal de capacité C , que l’on place entre les points A et B du montage
précédent.
Montrer que ce système peut être le siège d’oscillations sinusoïdales, à une certaine
condition que l’on explicitera.
Quelle est la fréquence des oscillations ?
3. Quel phénomène contrôle l’amplitude des oscillations ?

Solution

1. Le courant i circule aussi dans R1 puisque l’AO est idéal ( i − = 0 ), et soit i ' le courant
circulant dans R2 et R3 :
R1

A i

+

u i' i'
R2
R3

B
La tension u s’écrit, d’après la loi d’additivité des tensions, u = R3i ' ou bien
R RR
u = R1i + ( R2 + R3 ) i ' , soit i ' = − 1 i , on en déduit u = − 1 3 i .
R2 R2
RR
Commentaires : cette tension est de la forme u = − R0i avec R0 = 1 3 > 0 .
R2
Le dipôle AB se comporte comme un conducteur ohmique de résistance négative − R0 .

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Remarque : un conducteur ohmique de résistance négative serait un composant électrique qui
fournirait de l’énergie par effet Joule au système, au lieu de la consommer et de la transformer
en énergie thermique.
C’est l’alimentation propre de l’amplificateur opérationnel qui permet de faire apparaître ce
phénomène.
2. On réalise le montage suivant équivalent à un circuit rLC série composé de deux
conducteurs ohmiques, de résistances r et − R0 .
R1
i
A i

+
L
L
R2 − R0
R3 ⇔ r
r
C
C

B
L’équation différentielle vérifiée par la tension uc aux bornes du condensateur s’écrit à l’aide
di du
de la loi des mailles : L + ri + uc − R0i = 0 avec i = C c , et on obtient :
dt dt
d uc ( r − R0 ) duc
2
1
2
+ + uc = 0 .
dt L dt LC
En réglant précisément R0 = r , on obtient l’équation différentielle d’un oscillateur
harmonique et la tension u c se met sous la forme : uc (t ) = A cos (ω0t ) + B sin (ω0t ) , avec
1
ω0 = .
LC
Ce système peut être le siège d’oscillations sinusoïdales, à condition que R0 = r .
1
Le système oscille à la pulsation ω0 = , la fréquence des oscillations est donc
LC
1
f0 = .
2π LC
3. L’amplitude des oscillations est limitée par la tension de saturation de l’amplificateur
R + R3
opérationnel. En effet la tension de sortie de l’amplificateur est vs = ( R2 + R3 ) i ' = 2 u.
R3
Puisque vs est limitée, alors u aussi et uc aussi.

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◊ Exercice 6 : Oscillateur à pont de Wien

L’oscillateur à pont de Wien est un oscillateur à rétroaction constitué d’un montage à


amplificateur opérationnel (supposé idéal et fonctionnant en régime linéaire) et d’un filtre
appelé filtre de Wien, ce dernier est un circuit RC série en série avec un circuit RC parallèle.

R C
+

u R2 v R C w
R1

1. Donner la relation entre la tension de sortie v et la tension d’entrée u du montage à


amplificateur opérationnel seul.
w
2. Déterminer la fonction de transfert H = du filtre de Wien seul.
v
Quelle valeur ω0 de la pulsation rend son gain maximum ? Que vaut le gain maximum ?
3. La résistance R2 est réglable , pour quelle valeur minimale R2m de R2 ce système est-il un
oscillateur ?
Quelle est la fréquence des oscillations ?

Solution

1. Etudions le montage à amplificateur opérationnel seul :

+

u R2 v
R1

0 vs
+ + i−
R R2
On applique le théorème de Millman à l’entrée inverseuse : v − = 1 , avec i − = 0 et
1 1
+
R1 R2
 R 
v − = v + = u . On en déduit v = 1 + 2  u .
 R1 
Ce montage est un montage non-inverseur, c’est un montage amplificateur puisque le gain en
v R
tension = 1 + 2 est toujours supérieur à 1.
u R1

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2. Etudions le filtre de Wien seul :
R C

v R C w

w Z1
On utilise la formule du pont diviseur de tension : H = = , et on calcule Z1 et Z 2 à
v Z1 + Z 2
l’aide des lois d’associations d’impédances complexes en série et en parallèle :
R 1
Z1 = et Z 2 = R + .
1 + jRCω jCω
R
1 + jRCω 1
On obtient H = , ou encore : H = .
1 R  1 
R+ + 3 + j  RCω − 
jCω 1 + jRCω  RCω 
On obtient bien un filtre passe bande.
1 1
Le gain du filtre est alors G (ω ) = , il est maximum en ω0 = et sa
 1 
2 RC
9 +  RCω − 
 RCω 
1
valeur maximum est Gmax = G (ω0 ) = .
3
3. La question précédente montre que le système rempli la première condition.
R
Le coefficient d’amplification du montage amplificateur est A = 1 + 2 .
R1
 R  1
La condition A ⋅ G (ω0 ) ≥ 1 s’écrit 1 + 2  ⋅ ≥ 1 , soit R2 > 2 R1 .
 R1  3
Le système est un oscillateur pour la valeur R2 m = 2 R1 de R2 .
1
La fréquence des oscillations est f 0 = .
2π RC

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◊ Remarques générales pour l’amplificateur en régime saturé

☞ Conseils :

• Bien lire l’énoncé pour savoir si l’amplificateur fonctionne en régime saturé. S’il y
a plusieurs AO dans le montage, certains fonctionnent en régime linéaire, d’autres en
régime saturé.

• Bien se rappeler le cours :


- en régime linéaire : ε = v + − v − = 0 et vs dépend de la structure du circuit ;
- en régime saturé : ε dépend de la structure du circuit et vs = ± Vsat , et en
particulier : si ε > 0 alors vs = + Vsat , si ε < 0 alors vs = − Vsat .

Méthodes :

• Pour l’étude d’un comparateur simple


Etablir l’expression de ε = v + − v − qui est une différence de tension indépendante de
la tension de sortie vs .
Attribuer les valeurs de v + et v − suivant la nature du montage.
Puis étudier le comportement du système suivant les valeurs relatives de v + et v − et
tracer la caractéristique vs (ε ) .

• Pour l’étude d’un comparateur à hystérésis


Etablir une relation entre ε et vs en utilisant les méthodes classiques (théorème de
Millman, loi des mailles …).
Puis on a deux cas à traiter : vs = + Vsat avec la contrainte ε > 0 pour la relation
vs (ε ) , et vs = − Vsat avec la contrainte ε < 0 .
Interpréter chaque contrainte pour donner le domaine de variation des tensions
d’entrée pour les deux états de sortie.

• Pour l’étude d’un multivibrateur astable


Etablir l’équation différentielle vérifiée par la tension aux bornes du condensateur à
l’aide des méthodes classiques en faisant intervenir la tension de sortie de
l’amplificateur opérationnel.
Faire une hypothèse sur l’état de sortie de l’amplificateur opérationnel et résoudre
l’équation différentielle sous cette hypothèse.
Puis écrire que la solution n’est valable que tant que le comparateur à hystérésis
commande l’hypothèse.
Lorsqu’il y a basculement l’équation différentielle est modifiée, la résoudre en faisant
attention au changement de condition initiale.

Α Indications :

• Il est à noter qu’un montage où l’amplificateur opérationnel ne possède pas de


dipôle de rétroaction de la sortie sur une des deux entrées fonctionne obligatoirement
en régime saturé.

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◊ Exercice 7 : Allumage automatique des réverbères

Les réverbères de rue sont équipés de capteurs de lumières (à base de semi-conducteurs) qui
délivrent une tension ve qui augmente avec la luminosité ambiante et on munit le système
d’un comparateur simple où l’amplificateur opérationnel est idéal et fonctionne en régime
saturé.

+
ve v0 vs

La valeur de la tension v0 > 0 est arbitraire et telle que :


- si vs = +Vsat alors le réverbère est allumé ;
- si vs = −Vsat alors le réverbère est éteint.
1. Tracer la caractéristique de transfert vs = f (ve ) de l’amplificateur opérationnel.
A quelle heure de la journée s’effectue le basculement ?
2. Que se passe-t-il si les phares d’une voiture éclairent le capteur la nuit ?
3. Pour éviter ces inconvénients, on utilise le comparateur à hystérésis ci-dessous :

+

ve R2 vs
R1

Tracer la caractéristique de transfert vs = f (ve ) de l’amplificateur opérationnel.


4. Expliquer en quoi une surintensité lumineuse la nuit ne provoquera pas l’extinction du
réverbère.

Solution

1. Dans le montage comparateur simple la différence des tensions d’entrée ε = v0 − ve est


indépendante de vs . On en déduit, puisque l’amplificateur opérationnel fonctionne en régime
saturé, que : - si ve > v0 alors ε < 0 et vs = −Vsat :
- si ve < v0 alors ε > 0 et vs = +Vsat .
La caractéristique de transfert vs = f (ve ) a l’allure suivante :
vs
Vsat

v0 ve
0
− Vsat

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Le basculement doit s’effectuer à la tombée de la nuit pour la valeur ve = v0 .
Le jour vs = + Vsat et la nuit vs = − Vsat .
2. Puisque la tension ve augmente avec la luminosité, lorsque les phares d’une voiture
éclairent le capteur, la tension ve augmente, devient supérieure à v0 et le réverbère s’éteint
momentanément.
3. Dans le montage comparateur à hystérésis on remarque un pont diviseur de tension
 R1 
(puisque i − = 0 , R1 et R2 sont traversées par le même courant), on a alors v + =   vs .
R
 1 + R2 

R1
On pose α = , et donc ε = α vs − ve et ε dépend de vs .
R1 + R2
Le système peut être dans les deux états vs = ± Vsat .
Supposons que l’amplificateur opérationnel soit dans l’état vs = + Vsat , il le reste tant que
ε = αVsat − ve > 0 , c’est-à-dire tant que ve < αVsat .
On augmente ve jusqu’à ce qu’elle soit supérieure à αVsat , alors ε devient négatif et vs
bascule dans l’état − Vsat .
L’amplificateur opérationnel reste dans l’état vs = −Vsat tant que ε = −αVsat − ve < 0 , c’est-à-
dire tant que ve > −αVsat .
On diminue alors ve et l’amplificateur opérationnel bascule dans l’état vs = + Vsat lorsque
ve = −αVsat .
La caractéristique de transfert vs = f (ve ) a l’allure suivante :
vs
Vsat
ve
−αVsat 0 αVsat
− Vsat

4. Les transitions verticales entre les états haut et bas ne peuvent s’effectuer que dans un seul
sens : de bas vers haut en ve = −αVsat , et de haut vers bas en ve = αVsat .
C’est ce dernier point qui résout le problème de fluctuations du comparateur simple.
La nuit vs = + Vsat avec une valeur faible de ve , le réverbère est allumé.
Au lever du jour ve augmente jusqu’à αVsat de sorte que le basculement s’effectue et le
réverbère s’éteint.
Le jour vs = −Vsat , le réverbère est éteint.
A la tombée de la nuit ve diminue jusqu’à −αVsat de sorte que le basculement s’effectue et le
réverbère s’allume.

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◊ Exercice 8 : Réalisation d’un GBF sommaire

On désire obtenir des signaux périodiques délivrés par un générateur basses fréquences
(signaux sinusoïdaux, créneaux et triangulaires) à partir d’une alimentation continue. Pour ce
faire on utilise un montage à amplificateur opérationnel (idéal et fonctionnant en régime
saturé) alimenté par l’alimentation continue : un multivibrateur astable.
R


+
uc C
R2 vs
R1

1. Supposons qu’à l’instant initial t = 0 , vs = + Vsat et que le condensateur soit déchargé.


Déterminer l’équation différentielle vérifiée par la tension uc (t ) aux bornes du
condensateur.
Ce régime dure jusqu’à l’instant t1 à partir duquel vs bascule en − Vsat . Exprimer t1 en
R1
fonction de α = et τ = RC .
R1 + R2
2. Déterminer l’équation différentielle vérifiée par la tension uc (t ) pour t > t1 .
Ce régime dure jusqu’à l’instant t2 à partir duquel vs bascule en Vsat .
Exprimer t2 en fonction de t1 , α et τ .
3. Tracer le graphe uc (t ) .
4. Quel est la forme du signal délivré par la tension de sortie vs . Tracer le graphe vs (t ) .
Exprimer sa période T en fonction de R1 , R2 , R et C .
5. Proposer un montage qui transforme le signal précédent en signal triangulaire.
6. Comment obtenir un signal sinusoïdal à partir du signal triangulaire ?
La période du signal sinusoïdal peut-elle être différente de T ?

Solution

1. Soit i l’intensité du courant traversant R et C (puisque i − = 0 ).


 R1  R1
Pour le comparateur : v + =   vs = ± αVsat avec α = et ε = α vs − uc .
R
 1 + R2  R1 + R2

duc
Pour le circuit RC la loi des mailles donne vs = Ri + uc avec i = C , soit
dt
duc 1 1
+ uc = vs .
dt RC RC
duc 1 +V
Hypothèse : à t = 0 , vs = + Vsat et le condensateur est déchargé, soit : + uc = sat
dt RC RC
avec la condition initiale uc (0) = 0 .

- 23 -
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(
On en déduit : uc (t ) = Vsat 1 − e− t /τ ) avec τ = RC .
Pendant cette charge du condensateur l’amplificateur opérationnel est en saturation positive
vs = + Vsat avec ε = αVsat − uc > 0 .
Ce régime dure jusqu’à l’instant t1 tel que uc (t1 ) = αVsat , alors vs bascule en − Vsat car ε
( )
devient négatif. t1 vérifie Vsat 1 − e−t1 /τ = αVsat , soit t1 = −τ ln (1 − α ) .
2. A partir de t1 l’amplificateur opérationnel est en saturation négative et uc vérifie
duc 1 −V
+ uc = sat , avec la condition initiale uc (t1 ) = αVsat , ce qui correspond à une
dt RC RC
décharge du condensateur.
On a alors A = (1 + α ) Vsat et1 /τ , la condition initiale uc (t1 ) = αVsat donne A = (1 + α ) Vsat et1 /τ , et
( t − t1 )
 − 
uc (t ) = Vsat  (1 + α ) e τ − 1 .
 
Ce régime dure jusqu’à l’instant t 2 tel que uc (t2 ) = −αVsat , alors vs bascule en Vsat .
( t −t )
 − 2 1   1+ α 
t 2 vérifie Vsat  (1 + α ) e τ − 1 = −αVsat , soit t2 = t1 + τ ln  .
   1 − α 
Puis on recommence et toutes les charges et décharges suivantes dureront t 2 .
3. Le graphe uc (t ) est le suivant :
uc
αVsat

t
0 t1 t2

−αVsat

4. Sur l’intervalle [0, t1 ] : vs = + Vsat , sur [t1 , t2 ] : vs = − Vsat , …


Le signal délivré par la tension de sortie vs est donc un signal créneau dont le graphe est le
suivant :
vs
Vsat

t
0 t1 t2

− Vsat

1+ α   R1 
La période s’écrit T = 2 ( t2 − t1 ) , soit T = 2τ ln   , ou bien T = 2 RC ln  2 R + 1 .
 1−α   2 
5. Pour transformer un signal créneau en signal triangulaire il faut intégrer par rapport au
temps.
On peut utiliser un montage à amplificateur opérationnel fonctionnant en régime linéaire qui
réalise la fonction d’intégration.

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Considérons le montage suivant :
C'

i R'

+
vs v 's

t
dv 's dv 's v 1
RC ∫0
De vs = R ' i et i = −C on déduit = − s et v 's = − vs (t ')dt ' .
dt dt RC
Le montage délivre en sortie une tension proportionnelle à la primitive temporelle de la
tension d’entrée : c’est un intégrateur.
Remarque : on peut aussi utiliser un filtre (certains ont un comportement dérivateur ou
intégrateur dans un domaine de fréquence limité).
6. Avec un filtre passe-bande très sélectif on obtient un signal sinusoïdal, on garde une seule
composante du spectre de Fourier et on filtre toutes les autres.
Si le filtre ne laisse passer que la composante fondamentale du signal, le signal sinusoïdal aura
une période égale à T .
Si on choisit de ne garder qu’une autre harmonique, le signal sinusoïdal aura une période
multiple de T (les harmoniques ont des pulsations multiples de celle du fondamental).

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2ème série : exercices d’entrainement à l’écrit des concours


◊ Exercice 9 : Décomposition d’un signal modulé en amplitude

Pour la transmission des informations radiodiffusées dans les grandes ondes, on utilise la
modulation d’amplitude. Supposons que le signal radio à transmettre soit de la forme
ur (t ) = U r sin(ωr t ) , on utilise un signal porteur u p (t ) = U p sin(ω p t ) tel que ω p >> ωr .
Le principe de la modulation d’amplitude est le suivant, à l’aide d’un multiplieur et d’un
sommateur, on obtient un signal modulé de la forme um (t ) = (1 + k ⋅ ur (t )) ⋅ u p (t ) où k est une
constante.
Déterminer le graphe du spectre de Fourier du signal modulé.

Solution

Le signal modulé s’écrit : um (t ) = U p sin(ω p t ) + kU rU p sin(ω pt )sin(ωr t ) .


1
Or sin(ω p t ) sin(ωr t ) = (cos((ω p + ωr )t ) − cos((ω p − ωr )t )) , on en déduit la décomposition de
2
Fourier du signal modulé :
1 1
um (t ) = U p sin(ω pt ) + kU rU p cos((ω p + ωr )t ) + kU rU p cos((ω p − ωr )t + π ) .
2 2
1 1
Les coefficients cn s’écrivent : c p = U p , c p + r = kU rU p et c p − r = kU rU p .
2 2
Le spectre de Fourier du signal modulé est le suivant :

amplitude

Up
1
kU rU p
2
pulsation
0 ω p − ωr ω p ω p + ω r

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◊ Exercice 10 : Signal généré par un intégrateur

Le circuit suivant, appelé montage intégrateur, permet de transformer un signal rectangulaire


en signal triangulaire, il utilise un amplificateur opérationnel idéal en régime linéaire.
C

R

+
ve vs

dvs v
1. Montrer que vs et ve sont liées par une équation de la forme = − e et donner
dt τ
l’expression de τ .
On choisit pour ve un signal rectangulaire d’amplitude E et de période T .
ve

E
t

0 T T
2
2. Etablir le graphe de vs (t ) en prenant vs (0) = 0 .
3. Déterminer le graphe du spectre de Fourier du signal vs .

Solution

1. Puisque l’amplificateur opérationnel est idéal et fonctionne en régime linéaire, on a i − = 0


et v + = v − . Soit i l’intensité du courant traversant R et C . La tension ve aux bornes de R
dv
s’écrit ve = Ri , la tension vs aux bornes de C vérifie i = −C s (convention générateur
dt
dvs ve
pour C ), d’où =− et τ = RC .
dt RC
 T E
2. Sur 0,  , ve = E et vs = − t avec vs (0) = 0 .
 2 τ
T  E T ET ET
Sur  , T  , ve = − E et vs = t + C , avec vs ( ) = − = + C , on obtient
2  τ 2 2τ 2τ
E
vs = (t − T ) . On en déduit le graphe de vs (t ) :
τ
vs (t )
T
2 T
t
0
ET

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3. On applique le théorème de Fourier et on calcule les coefficients à l’aide du calcul intégral.
vs est paire, alors bn = 0 pour tout n .
Calculons les coefficients an :
1  
T T /2 T
1  E  E ET
a0 = ∫
T 0
vs (t )dt = 
T ∫
0
 − t
 τ 
 dt + ∫  (t − T )  dt  = −
T /2 
τ   4τ
1 
T T /2 T
2  E  E 
an = ∫ vs (t ) cos(nωt )dt =  ∫  − t  cos( nω t ) dt + ∫  (t − T )  cos(nωt )dt 
T 0 T 0  τ  T /2
τ  
On intègre par parties :
 sin nω t  sin nωt
T /2 T /2 T /2

∫0 t cos( nω t ) dt = t
 nω  − ∫
 0 0

T cos nπ − 1 ( −1) n − 1
= sin nπ + =
2nω ( nω ) 2 ( nω ) 2
1 − (−1) n 16π 2 ET
T
et ∫ (t − T ) cos(nωt )dt =
(nω ) 2
, finalement an = 2
n τ
(1 − (−1) n )
T /2

16π 2 ET
Les coefficients cn s’écrivent : cn =
n2 τ
1 − (−1) n .( )
ET ∞ 1
On peut écrire vs (t ) = 32π 2 ∑
τ p =0 (2 p + 1)2
cos((2 p + 1)ωt ) .

Le spectre de Fourier du signal triangulaire est le suivant :

cn

ω
0 ω 3ω 5ω 7ω …

- 28 -
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◊ Exercice 11 : Signal redressé par diode

Lorsqu’on veut redresser un signal sinusoïdal, on utilise le circuit suivant, composé d’un
générateur de tension idéal délivrant ve = Ve sin ωt , d’une résistance R , et d’une diode idéale
telle que i = 0 pour v < 0 (diode bloquée) et i ≥ 0 pour v = 0 (diode passante).
v
i

ve ~ R vs

1. Tracer le graphe de vs (t ) .
2. Déterminer la décomposition de Fourier du signal redressé vs .

Solution

1. D’après la loi des mailles ve = v + vs avec vs = Ri .


Si la diode est passante, v = 0 et vs = ve , si la diode est bloquée i = 0 et vs = ve .
On en déduit que si ve > 0 alors vs = ve , si ve < 0 alors vs = 0 .
Le graphe de vs (t ) est le suivant, avec T = 2π / ω :
vs
Ve

t
0 T T
2
 T T 
2. Le signal redressé s’écrit alors vs (t ) = Ve sin ωt sur 0,  , vs (t ) = 0 sur  , T  .
 2 2 
Calculons les coefficients de Fourier :
T T /2
1 1 V
a0 = ∫ vs (t )dt = ∫ Ve sin(ωt )dt , soit a0 = e .
T 0 T 0 π
T T /2
2 2V
an = ∫ vs (t ) cos(nωt )dt = e ∫ sin(ωt ) cos(nωt )dt
T 0 T 0

1
En linéarisant sin(ωt ) cos(nωt ) = ( sin((n + 1)ωt ) − sin((n − 1)ωt ) ) , on obtient :
2
V  − cos((n + 1)π ) + 1 cos((n − 1)π ) − 1 
an = e  +  pour n ≠ 1 .
2π  n +1 n −1 
Ve 1 + (−1) n
Or cos((n + 1)π ) = cos((n − 1)π ) = −(−1) , on en déduit an = −
n
, ou bien (puisque
π n2 − 1
2V 1
an = 0 pour n impair) a2 p = − e pour p ≥ 1 .
π 4 p2 −1

- 29 -
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T /2 T /2
2Ve Ve
Si n = 1 on a a1 = ∫ sin(ωt ) cos(ωt )dt = ∫ sin(2ωt )dt = 0 .
T 0
T 0
T T /2
2 2V
bn = ∫ vs (t ) sin(nωt )dt = e ∫ sin(ωt )sin(nωt )dt
T 0 T 0

1
En linéarisant sin(ωt ) sin(nωt ) = ( cos((n + 1)ωt ) + cos((n − 1)ωt ) ) , on obtient :
2
V  − sin(( n + 1)π ) sin(( n − 1)π ) 
bn = e  +  pour n ≠ 1 .
2π  n +1 n −1 
Or sin((n + 1)π ) = sin((n − 1)π ) = 0 , on en déduit bn = 0 pour n ≠ 1 .
1 − cos(2ωt )
T /2 T /2
2V 2V V
Si n = 1 on a b1 = e ∫ sin (ωt ) = e
2
∫ dt = e .
T 0
T 0
2 2

Ve Ve 2V 1
Finalement : vs (t ) =
π
+
2
sin(ωt ) − e
π
∑ 4p
p =1
2
−1
cos(2 pωt ) .

- 30 -
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◊ Exercice 12 : Analyse des composantes fréquentielles d’un signal sonore

Lorsqu’on veut analyser les phonèmes du langage (voyelles ou consonnes caractérisées les
unes par rapport aux autres par des traits pertinents : sonorité, nasalité, etc.), il faut analyser
les composantes fréquentielles du signal sonore correspondant ; on utilise pour cela un
microphone qui convertit le signal sonore en signal électrique, en délivrant une tension ve
puis un filtre passe-bande permet d’extraire les composantes sinusoïdales de ve .
On note vs la tension de sortie du filtre.
H0
Le filtre est un circuit linéaire dont la fonction de transfert s’écrit H ( jω ) = .
 ω ω0 
1 + jQ  − 
 ω0 ω 
On se propose de déterminer les caractéristiques H 0 , Q et ω0 du filtre à partir des
oscillogrammes obtenus en régime périodique.
On utilise une tension d’entrée ve rectangulaire pour deux valeurs de fréquence.
 T T 
ve est de période T et telle que : pour t ∈ 0,  ve (t ) = V0 et pour t ∈  , T  ve (t ) = 0 .
 2 2 

La décomposition en série de Fourier de ve s’écrit, avec ω = :
T
1 2 ∞ 1 
ve (t ) = V0  + ∑ sin ( ( 2k + 1) ωt )  .
 2 π k =0 2k + 1 
• Expérience 1 : ve est rectangulaire de fréquence 4 kHz et V0 = 1 V , vs est quasi-sinusoïdale
de même fréquence et d’amplitude 6 V, si on augmente ou on diminue la fréquence de ve on
constate que l’amplitude de vs diminue.
• Expérience 2 : ve est rectangulaire de fréquence 40 kHz et V0 = 4 V , vs est triangulaire de
même fréquence et d’amplitude 0,6 V.
1. Pourquoi, dans chaque expérience, la tension vs ne comporte-t-elle pas de composante
continue contrairement à la tension d’entrée ve ?
2. Dans l’expérience 1, pourquoi peut-on obtenir une tension de sortie quasi-sinusoïdale alors
que la tension d’entrée est rectangulaire ?
3. Déduire de l’expérience 1 les valeurs de ω0 et H 0 .
4. Déduire de l’expérience 2 :
a. un qualificatif approprié pour le comportement du filtre ;
b. l’expression approchée de H ( jω ) dans le domaine de fréquence correspondant à
l’expérience ;
c. la valeur de Q .

Solution

1. En basses fréquences la fonction de transfert H ( jω ) du filtre passe-bande tend vers 0, la


composante continue est donc totalement filtrée.
2. La tension ve est, d’après le théorème de Fourier, une somme de fonctions sinusoïdales, si
le filtre passe-bande est très sélectif, il peut isoler une seule des composantes sinusoïdales et
filtrer toutes les autres, on obtient ainsi un signal sinusoïdal.
Dans l’expérience 1, ve et vs ont même fréquence, vs est donc le fondamental de ve .
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3. Dans l’expérience 1, si on augmente ou on diminue la fréquence de ve l’amplitude de vs
diminue, on en déduit que nous sommes à la résonance du filtre passe-bande.
H0
Le gain en amplitude de ce filtre s’écrit : G (ω ) = H ( jω ) = et passe par
2
 ω ω 
1 + Q2  − 0 
 ω0 ω 
un maximum pour ω = ω0 et Gmax = H 0 .
On en déduit ω0 = 2π f 0 avec f 0 = 4 kHz , soit ω0 = 2,5.104 rad.s −1 .
H 0 est le rapport de l’amplitude Vs de vs et de l’amplitude V f du fondamental de ve .
2
Vs = 6 V et V f = V = 0, 64 V , d’où H 0 = 9, 4 .
π 0
4. a. Le filtre transforme le signal rectangulaire en signal triangulaire, il a donc un
comportement intégrateur.
4.b. Dans l’expérience 2, f = 40 kHz , soit ω = 2,5.105 rad.s −1 , d’où ω >> ω0 et on peut
H0 ωH 1
écrire H ( jω ) = , soit H ( jω ) = 0 0 .
ω Q jω
jQ
ω0
vs 1 ω H ve
H ( jω ) = est proportionnelle à , d’où vs = 0 0 .
ve jω Q jω
Or la division par jω se traduit, en régime sinusoïdal, par une intégration temporelle, on a
ωH
donc vs = 0 0 ∫ ve (t )dt . On retrouve le comportement intégrateur du filtre.
Q
ωH dv
4.c. On peut aussi écrire l’équation différentielle 0 0 ve = s .
Q dt
La pente p du signal triangulaire est le rapport de l’amplitude et du quart de période, soit
ωHV
p = 9, 6.104 V/s , et Q = 0 0 0 , soit Q = 9,9 .
p

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◊ Exercice 13 : Démodulation d’un signal modulé en amplitude

Un récepteur radio possède une bobine qui permet de capter, via le phénomène d’induction,
une onde électromagnétique de fréquence f 0 . Cette onde, appelée onde porteuse, est modulée
en amplitude, de manière à reproduire les vibrations d’une onde acoustique de fréquence f ,
comprise entre f1 = 50 Hz et f 2 = 20 kHz .
On considère que le circuit de réception génère un signal de la forme
e(t ) = E0 cos(Ω t ) sin(ω0t ) , où ω0 est la pulsation de l’onde porteuse et Ω la pulsation de
l’onde acoustique.
Afin de démoduler le signal, c'est-à-dire isoler le signal correspondant à l’onde acoustique, on
utilise un circuit multiplieur délivrant une tension de la forme u (t ) = H ⋅ e(t ) ⋅ v0 (t ) où H est
une constante, avec v0 (t ) une tension que l’on contrôle avec un générateur :
v0 (t ) = E1 sin(ω0t ) .
1. Déterminer l’expression de u (t ) et la mettre sous forme de somme de signaux sinusoïdaux.
En déduire le graphe de son spectre de Fourier.
2. Comment peut-on ne conserver que l’information relative à l’onde acoustique ? Proposer
un exemple simple de filtre actif adapté, en précisant les valeurs numériques des éléments.
3. On considère le montage suivant dans lequel l’amplificateur opérationnel, supposé idéal,
fonctionne en régime linéaire. K est un interrupteur commandé par le signal e '(t ) : quand
e '(t ) = 1 l’interrupteur K est fermé, quand e '(t ) = 0 l’interrupteur K est ouvert.
R
R
− e '(t )
+
1
e (t ) R u (t )
K t
0 T0 T0
2
u (t )
Déterminer et représenter le chronogramme du gain G (t ) = .
e(t )
4. Le gain G (t ) étant périodique, il peut être décomposé en série de Fourier sous la forme

a
G (t ) = 0 + ∑ [an cos(nω0t ) + bn sin(nω0t )] . Déterminer les éléments a0 , an et bn de cette
2 n =1
décomposition de Fourier
5. Expliquer en quoi le montage précédent peut être utilisé comme multiplieur dans la
question 1, moyennant l’adjonction d’un montage dont on précisera la fonction.

Solution

1. u (t ) s’écrit u (t ) = H ⋅ e(t ) ⋅ v0 (t ) avec e(t ) = E0 cos(Ω t ) sin(ω0t ) et v0 (t ) = E1 sin(ω0t ) , soit


u (t ) = HE0 E1 cos(Ω t )sin 2 (ω0t ) .
1 HE0 E1
Or sin 2 (ω0t ) = (1 − cos(2ω0t )) , d’où u (t ) = (cos(Ω t ) − cos(Ω t ) cos(2ω0t )) .
2 2
1
De plus cos(Ω t ) cos(2ω0t ) = (cos((2ω0 + Ω )t ) − cos((2ω0 − Ω )t )) ,
2

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HE0 E1
d’où u (t ) = (2 cos(Ω t ) − cos((2ω0 + Ω )t ) + cos((2ω0 − Ω )t )) .
4
Avec f 0 = 1 MHz et 50 Hz < f < 20 kHz , le spectre de Fourier de u (t ) est le suivant :
amplitude

fréquence
0 f 2 f0 − f 2 f0 + f
2. Pour ne conserver que l’information relative à l’onde acoustique, il faut filtrer les deux
signaux de fréquence 2 f 0 − f et 2 f 0 + f , un filtre passe-bas conviendra si sa fréquence de
coupure est supérieure à f 2 = 20 kHz .
Un filtre actif comporte un amplificateur opérationnel
en régime linéaire, une cellule RC peut jouer le rôle du − R
1 +
filtre passe-bas. Sa fréquence de coupure est ,
2π RC u (t ) C v (t )
prenons-la de l’ordre de 50 kHz, on peut choisir
R = 10 kΩ et C = 0, 32 nF .
u e
+
3. Appliquons le théorème de Millman à l’entrée inverseuse V− = R R = u+e .
2 2
R
Si e '(t ) = 0 , alors V+ = e , et l’amplificateur opérationnel fonctionnant G (t )
en régime linéaire V+ = V− , soit u = −e . 1
Si e '(t ) = 1 , alors V+ = 0 et V+ = V− implique u = e .
t
T T 0 T0 T0
On en déduit que sur [0, 0 ] le gain G vaut -1, et sur [ 0 , T0 ] le gain G
2 2 −1 2
vaut 1, d’où le chronogramme ci-contre.
4. Ce signal G (t ) est impair, donc les coefficients an sont tous nuls, y compris a0 .
T
2 0
De bn = ∫ G (t )sin(nω0t )dt , on déduit :
T0 0
 1  1
bn = (cos( nπ ) − 1) − (cos(2nπ ) − cos( nπ ))  = (2 cos( nπ ) − cos(2nπ ) − 1) .
 nπ  nπ
4
On en déduit que : si n est pair bn = 0 , et si n est impair bn = − .

La décomposition en série de Fourier de G (t ) s’écrit donc :
4 1 1 1 
G (t ) = −  sin(ω0t ) + sin(3ω0t ) + sin(5ω0t ) + ... + sin((2 p + 1)ω0t ) + ... , p entier.
π 3 5 2 p +1 
5. On veut que u (t ) soit de la forme : u (t ) = He(t )v0 (t ) , soit G (t ) = Hv0 (t ) .
Or v0 = E1 sin(ω0t ) , il faut donc éliminer les termes harmoniques dans l’expression de G (t ) ,
pour cela on utilise un filtre passe-bas dont la pulsation de coupure est comprise entre ω0 et
3ω0 .

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◊ Exercice 14 : Montage intégrateur à amplificateur opérationnel

On considère le circuit suivant composé d’une résistance R , d’un condensateur de capacité


C , d’un amplificateur opérationnel qui alimente la résistance de charge R ' .
On note ue la tension d’entrée et us la tension de sortie du montage. L’amplificateur
opérationnel est supposé idéal et fonctionne en régime linéaire.

R
R

+
ue R' us

1. Déterminer la fonction de transfert de ce montage.


Etudier le comportement asymptotique (intégrateur, dérivateur …).
2. On alimente le montage avec une tension créneaux de période T telle que : pour
 T T 
t ∈ 0,  ue (t ) = E et pour t ∈  , T  ue (t ) = − E .
 2 2 
Déterminer la décomposition de Fourier de ue .
3. En déduire la tension de sortie us (t )
4. Comment choisir R et C pour que la sortie soit quasiment triangulaire ?

Solution

1. Le régime étant sinusoïdal, on applique le théorème de Millman en notation complexe à


ue  1 
+  + jCω  us
R R  .
l’entrée inverseuse de l’AO : V − =
1 1
+ + jCω
R R
L’ AO fonctionne en régime linéaire, d’où V − = V + .
ue  1  us −1
De plus V + = 0 (fil), on a donc V − = 0 , d’où +  + jCω  us = 0 et = .
R R  ue 1 + jRCω
us −1
La fonction de transfert du montage est H = , soit H = .
ue 1 + jRCω
En basse fréquence : ω → 0 et H → −1 , soit us = −ue , on en déduit que us (t ) a même
amplitude que ue (t ) et les deux tensions sont en opposition de phase.
−1 −1 ue −1
En haute fréquence : ω → ∞ et H ≈ , soit us =
RC ∫
ou us (t ) = ue (t )dt , le
jRCω RC jω
montage a un comportement intégrateur.

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2. La tension créneaux ue (t ) est impaire donc an = 0 pour tout n .
T
2
On calcule bn à l’aide de l’intégrale : bn = ∫ ue (t )sin(nωt )dt .
T 0
2  2E
T /2 T
On a donc bn =  E ∫ sin(nωt )dt − E ∫ sin( nω t ) dt = [ 2 − 2 cos(nπ )] .
T 0 T /2  nωT
2E
Finalement bn = (1 − (−1) n ) .

4E
bn est nul si n pair, si n impair ( n = 2 p + 1 ) alors b2 p +1 = .
(2 p + 1)π
4E sin((2 p + 1)ωt )

Finalement : ue = ∑
π p =0 2 p +1
.

∑ 2 p + 1 ( − je ).
4E 1 j (2 p +1)ω t
3. En notation complexe : ue =
π p =0

−1
us = H ue , avec H = , on en déduit us en prenant soin de remplacer le terme ω
1 + jRCω
dans l’expression de H par (2 p + 1)ω dans la somme. On obtient :
4E ∞
1 j 4E ∞
1 RC (2 p + 1)ω − j j (2 p +1)ωt
us = ∑
π p =0 2 p + 11 + jRC (2 p + 1)ω
e j (2 p +1)ωt = ∑
π p =0 2 p + 11 + jRC (2 p + 1)ω
e ,

4E ∞
1  RC (2 p + 1)ω 1 
ou us =
π p =0
∑ 2 p + 1  1 + ( RC (2 p + 1)ω ) 2
e j (2 p +1)ωt +
1 + ( RC (2 p + 1)ω ) 2
(− je j (2 p +1)ωt )  .
 
On en déduit :
4E ∞
1  RC (2 p + 1)ω 1 
us (t ) =
π p =0
∑ 2 p + 1  1 + ( RC (2 p + 1)ω ) cos(2 p + 1)ωt +
1 + ( RC (2 p + 1)ω )
2 2
sin(2 p + 1)ωt 
 
4. Pour que la tension de sortie soit quasiment triangulaire, il faut que le montage intègre la
tension d’entrée (rectangulaire).
Le filtre a un comportement intégrateur à haute fréquence, il faut donc se placer à une
pulsation ω >> ω0 , ω0 est la pulsation de coupure du filtre.
−1 1
Le filtre est d’ordre 1 et H = , soit ω0 = .
1 + jRCω RC
1
Il faut donc choisir R et C tels que << ω pour obtenir un signal triangulaire en sortie.
RC

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◊ Exercice 15 : Principe d’une montre à quartz

Une montre à quartz est une horloge composée d’un oscillateur à quartz et d’un système de
comptage des oscillations. Le quartz présente une fréquence de résonance f r , ce qui signifie
que f r fois par seconde une impulsion électrique est émise par le circuit oscillant. Un
dispositif électrique doit compter les impulsions. Ces compteurs fonctionnent dans la
technologie binaire, une impulsion électrique correspond à la valeur 1, la valeur 0 correspond
à aucun signal électrique. Le quartz est une forme particulière de cristal de silice qui présente
une propriété physique très intéressante : la piézo-électricité. Quand on comprime un morceau
de quartz dans une direction particulière, une tension apparaît aux bornes du cristal (c’est
l’effet piézo-électrique), et réciproquement.
Considérons le montage oscillateur à quartz suivant :
R0
ie

Q v A u

Le quartz Q est modélisé par un circuit RLC parallèle. On donne R = 26 kΩ , L = 46 µH et


C = 6 nF .
A est un opérateur multiplication par une constante tel que u = A ⋅ v , avec A > 0 , caractérisé
par un courant d’entrée nul ( ie = 0 ).
1. Calculer la fréquence de résonance du quartz en régime sinusoïdal (c’est-à-dire la
fréquence pour laquelle le module de son impédance est maximale).
2. Etablir l’équation différentielle vérifiée par la tension u faisant intervenir R , L , C , A et
R0 .
3. Montrer qu’un régime sinusoïdal peut s’établir pour une valeur A0 de A . Calculer A0
pour R0 = 3 MΩ et donner la fréquence des oscillations.
4. Proposer un montage amplificateur utilisant un amplificateur opérationnel idéal
fonctionnant en régime linéaire permettant de réaliser l’opérateur A et donner l’expression
de son coefficient d’amplification.

Solution

1. On détermine l’impédance Z complexe du quartz en utilisant les règles d’association des


1
éléments en parallèle : l’admittance totale Y = est la somme des admittances de chaque
Z
1 1
dipôle en parallèle, soit en régime sinusoïdal de pulsation ω : Y = + + jCω .
R jLω
1 R
D’où Z = = .
1
+
1 
+ jCω 1 + jR  Cω −
1 
R jLω 
 Lω 
R
Le module de l’impédance du quartz est donc Z = .
2
 1 
1 + R 2  Cω − 
 Lω 
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1
Z (ω ) passe par un maximum pour ω0 = .
LC
1
La fréquence de résonance du quartz est donc f 0 = . A.N. : f 0 = 303 kHz .
2π LC
2. Soit i l’intensité du courant traversant R0 , i est aussi l’intensité du courant entrant dans le
quartz puisque ie = 0 , et soit iR , iL et iC les intensités de courant traversant R , L et C . Le
quartz est soumis à la même tension v que l’entrée de l’amplificateur.

i R0

ie = 0
i
iR iL iC v A u

v R L C

La loi des mailles donne u = R0i + v . La loi des nœuds donne i = iR + iL + iC .


di dv
De plus v = RiR = L L et iC = C .
dt dt
du  1 dv v d 2 v  dv
En dérivant la loi des mailles et en remplaçant on obtient : = R0  + +C 2 + .
dt  R dt L dt  dt
u d 2u 1  1 1 − A  du 1
De plus v = , on en déduit +  +  + u =0.
A dt 2 C  R R0  dt LC
1 1− A
3. Il s’agit-là d’un oscillateur à compensation de pertes, si le terme + devient nul on
R R0
obtient l’équation différentielle d’un oscillateur harmonique et un régime sinusoïdal peut
R d 2u 1
s’établir. On en déduit A0 = 1 + 0 et u vérifie 2 + u =0.
R dt LC
Avec R0 = 3 MΩ on obtient A0 = 116, 4 .
1
La fréquence des oscillations est alors f 0 = . A.N. : f 0 = 303 kHz , c’est la fréquence
2π LC
de résonance du quartz.
4. On peut choisir comme montage amplificateur utilisant un amplificateur opérationnel idéal
fonctionnant en régime linéaire permettant de réaliser l’opérateur A un montage inverseur.
R2
R1

+
u
v

R2
Le coefficient d’amplification est A = − .
R1

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◊ Exercice 16 : Détection de véhicule

Afin d’améliorer la gestion des feux de signalisation en milieu urbain on utilise des détecteurs
de véhicules. Ce détecteur est une bobine, dont la taille est de l’ordre du mètre, implantée sous
la chaussée qui fait partie d’un circuit électronique oscillant dont la fréquence est fonction de
l’inductance de la bobine.
En présence d’un véhicule, l’environnement électromagnétique de la bobine est perturbé à
cause des courants de Foucault induits dans les parties métalliques du véhicule, ce qui modifie
l’inductance de la bobine et donc la fréquence du signal émis par l’oscillateur, la détection de
la variation de fréquence permet d’en déduire la présence du véhicule.
Le montage correspondant est le suivant composé d’un amplificateur opérationnel idéal
fonctionnant en régime linéaire, d’un potentiomètre de résistance R ' séparé en deux
résistances xR ' et (1 − x) R ' où x ∈ [0,1] est un paramètre réglable.
K

+ R

C
u (1 − x) R ' v L
xR ' C' w

1. Lorsque l’interrupteur K est ouvert, déterminer l’expression de la fonction de transfert du


w
montage H = en régime sinusoïdal de pulsation ω .
u
H0
On mettra cette expression sous la forme H = et on exprimera H 0 , Ω et
ω Ω
1 + jQ  − 
Ω ω 
Q en fonction de x , R , C , C ' et L .
d 2w dw du
2. En déduire l’équation différentielle : 2
+α + βw =δ et exprimer les coefficients
dt dt dt
α , β et δ en fonction de H 0 , Ω et Q .
3. On ferme l’interrupteur K afin de boucler le système. Montrer que le circuit peut être le
siège d’une tension w sinusoïdale pour une valeur particulière x0 de x que l’on exprimera
en fonction de C et C ' .
Quelle est la fréquence des oscillations ?
4. En pratique il est impossible de réaliser exactement la condition x = x0 . Observe-t-on
l’apparition des oscillations pour x légèrement supérieur ou légèrement inférieur à x0 ?
5. Quel phénomène détermine l’amplitude des oscillations ?

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Solution

1. On utilise la notaion complexe et on applique le théorème de Millman à l’entrée


0 v
+ + i−
xR ' (1 − x ) R '
inverseuse : v − = .
1 1
+
xR ' (1 − x) R '
Or en régime linéaire v − = v + = u et l’amplificateur opérationnel étant parfait i − = 0 , d’où,
après simplifications u = xv .
Puisque l’interrupteur est ouvert les deux condensateurs de capacité C et C ' sont en série, on
a alors entre les tensions u et w en filtre en T que l’on ramène à un circuit à une maille en
utilisant plusieurs fois l’équivalence entre les générateurs de Thévenin et de Norton :

R C C

v
v L C' w ⇔ R L C' w
R

c
jRLω
Z= C C
R + jLω

Z

v jRLω
v C' w Z= C' w
R R R + jLω

1
jC ' ω Z
On reconnaît maintenant un pont diviseur de tension et w = ⋅ v.
1 1 R
Z+ +
jCω jC ' ω
Puis on calcule un peu, en remplaçant Z par son expression et en multipliant numérateur et
w 1 jLω
dénominateur par jC ' ω on obtient : = ⋅ ou bien
v jC ' ω jRLω + C ' + 1 R + jLω
R + jLω C
w jLω
= .
v  C' 2  C'
R  1 + − LC ' ω  + jLω 1 + 
 C   C

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1
En multipliant le numérateur et le dénominateur par on obtient
 C'
jLω 1 + 
 C
1
 C'
1 + C 
w
=   .
v R  C' 2
1+  1 + − LC ' ω 
 C' C 
jLω 1 + 
 C 
Pour obtenir la forme demandée dans l’énoncé il faut symétriser le polynôme en ω 2 et
 1  C' 
 1 +  
C' C'  ω LC '  C 
observer que 1 + − LC ' ω = −ω LC ' 1 +
2
− .
C C  1  C' ω 
 1 +  
 LC '  C 
C
w
Finalement : = C +C' .
v  C +C' 
CC '  ω 
LCC ' 
1 + jR  −
L ( C + C ')  C + C ' ω 
 
 LCC ' 
w w v
La fonction de transfert s’obtient en remarquant que H = = ⋅ et u = xv , d’où
u v u
C

H=
( C + C ') x
.
 C +C' 
CC '  ω 
1 + jR  − LCC ' 
L ( C + C ')  C + C ' ω 
 
 LCC ' 
H0 C
Cette expression est de la forme H= , avec H0 = ,
ω Ω
1 + jQ  − 
( C + C ') x
Ω ω 
CC ' C +C'
Q=R et Ω = .
L ( C + C ') LCC '
2. Pour obtenir l’équation différentielle à partir de la fonction de transfert lorsqu’elle se met
w P ( jω )
sous la forme d’un quotient de polynômes H = = , on écrit Q ( jω ) w = P ( jω ) u .
u Q ( jω )
dv d 2v
et ( jω ) 2 v → 2 , ce qui donne dans
L’équation différentielle s’obtient en utilisant jω v →
dt dt
H0 w jω H 0
notre cas : H = , ou bien = .
ω Ω u Qω 2
1 + jQ  −  jω − + QΩ
Ω ω  Ω

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En utilisant la méthode :
Q

( −ω ) w + jω w + QΩ w = H
2
0 jω u .

Q d 2 w dw du d 2 w Ω dw H Ω du
On obtient alors : + + Q Ω w = H , ou encore + + Ω 2w = 0 .
Ω dt 2
dt
0
dt dt 2
Q dt Q dt

d 2w dw du
On obtient finalement la forme demandée dans l’énoncé : 2
+α + βw =δ avec
dt dt dt
Ω H 0Ω
α= , β = Ω et δ =
2
.
Q Q
3. On a un système bouclé composé d’un amplificateur et d’un filtre, il s’agit d’un oscillateur
à rétroaction. On peut ici déterminer la condition d’oscillation et la pulsation de ces
oscillations à l’aide de l’équation différentielle du système.
En effet lorsqu’on ferme l’interrupteur on a u = w et l’équation différentielle précédente
d 2w Ω dw
devient 2
+ (1 − H 0 ) + Ω 2w = 0 .
dt Q dt
La condition d’oscillation s’écrit H 0 = 1 et les oscillations ont lieu à la pulsation Ω .
C
H 0 = 1 donne la valeur particulière x0 de x : x0 = .
C +C'
Ω 1 C +C'
La fréquence des oscillations est f = , soit f = .
2π 2π LCC '
d 2w Ω dw
4. Si tous les coefficients de l’équation différentielle 2
+ (1 − H 0 ) + Ω 2 w = 0 sont
dt Q dt
strictement positifs on observe des oscillations amorties.
Pour avoir des oscillations entretenues il faut que le système soit instable, soit pour
1 − H 0 < 0 , il faut donc que x soit légèrement inférieur à x0 .
5. L’amplitude des oscillations est déterminée par la tension de saturation de l’amplificateur
opérationnel.

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◊ Exercice 17 : Sonde thermique

On dispose d’une sonde thermique (constituée d’un capteur de température) qui délivre à ses
bornes une tension E (θ ) proportionnelle à la valeur θ de la température (exprimée en °C) du
milieu dans lequel elle se trouve : E (θ ) = λθ , avec λ = 100 mV ⋅°C−1 .
On désire utiliser cette sonde pour mesurer directement l’écart entre la température du milieu
dans lequel elle se trouve et une température de référence θ0 = 20, 0 °C .
On réalise, à cet effet, le montage de la figure 1 utilisant un amplificateur opérationnel idéal
fonctionnant en régime linéaire, auquel sont connectées à la fois la sonde délivrant une tension
E (θ ) et une tension U 0 réglable.

R2

R1
¯
+
E (θ ) Us
U0

Figure 1
1. Déterminer l’expression littérale de la tension de sortie U s en fonction de E (θ ) , U 0 , R1 et
R2 .
2. On souhaite obtenir une tension de sortie de valeur U s = K (θ0 − θ ) , avec K = 10λ ,
lorsque la sonde se trouve placée dans un milieu dont la température vaut θ . La résistance
R1 vaut 10 kΩ et R2 est une résistance variable dont la valeur peut être ajustée à toute
valeur comprise entre 0 et 150 kΩ . Déterminer la valeur de R2 et la valeur de U 0
permettant d’obtenir ce résultat.
3. Le montage de la figure 2 est réalisé avec deux diodes électroluminescentes (l’une rouge,
l’autre verte) qui s’allument dès qu’elle sont soumises à une tension U AK > 2 V .
A ce montage sont connectées, d’une part la sonde et d’autre part la tension U 0 ajustée
maintenant à la valeur 2, 00 V .
L’amplificateur opérationnel (supposé idéal) fonctionne en régime saturé et sa tension de
saturation vaut ± 12 V .
Expliquer le fonctionnement de ce montage.

¯
+
verte K A
E (θ ) U0
A K rouge

Figure 2

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Solution

1. Soit i l’intensité du courant qui circule dans R1 , ce courant circule dans R2 puisque
l’amplificateur opérationnel est idéal ( i − = 0 ).
En appliquant la loi des mailles on obtient U s = − R2i + U 0 et E (θ ) = R1i + U 0 .
 R  R
On en déduit en éliminant i : U s = 1 + 2  U 0 − 2 E (θ ) .
 R1  R1
R  R  R  
2. Avec E (θ ) = λθ , on écrit : U s = 2 λ  1 1 + 2  U 0 − θ  , ou bien
R1  R2 λ  R1  
R  R U 
U s = 2 λ  1 + 1  0 − θ  .
R1  R2  λ 
 R U
On obtient bien une relation de la forme U s = K (θ0 − θ ) , avec θ0 = 1 + 1  0 .
 R2  λ
Pour avoir K = 10λ , il faut R2 = 10 R1 , soit R2 = 100 kΩ .
10
Pour avoir θ 0 = 20, 0 °C , il faut U 0 = λθ 0 , soit U 0 = 1,82 V .
11
3. Dans le montage de la figure 2 l’amplificateur opérationnel est utilisé en comparateur
simple, la différence des tensions d’entrée s’écrit ε = v + − v − = U 0 − E (θ ) , soit ε = U 0 − λθ .
U
Cette grandeur change de signe pour la valeur θ1 = 0 = 20 °C , ici U 0 = 2 V .
λ
On en déduit que :
- si θ < 20 °C alors ε > 0 et vs = + Vsat et la diode rouge s’allume ;
- si θ > 20 °C alors ε < 0 et vs = − Vsat et la diode verte s’allume.
Ce dispositif permet, en regardant la couleur de la diode allumée, de savoir si la température
est supérieure ou inférieure à 20 °C.

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◊ Exercice 18 : Interrupteur commandé pour éolienne

Une éolienne est destinée à produire de l’énergie électrique à partir de l’énergie cinétique du
vent. En effet le vent fait tourner les pales de l’éolienne qui entraînent une génératrice
alimentant une installation électrique. Il est alors nécessaire de prévoir un stockage de
l’énergie afin de pourvoir aux besoins de l’installation en cas de vent insuffisant, la
génératrice est donc branchée en parallèle sur une batterie d’accumulateurs.
Le dispositif possède alors un interrupteur qui permet d’alimenter l’installation, par la
génératrice si le vent est suffisant, par la batterie si le vent est insuffisant.
Pour commander l’interrupteur on utilise le montage suivant où l’amplificateur opérationnel
(supposé idéal) fonctionne en régime saturé et sa tension de saturation vaut Vsat = 12 V . Vref
est une tension de référence positive.

+
Vref R1 vs
ve
R2

1. Déterminer et tracer le cycle associé à la caractéristique de transfert, vs en fonction de ve ,


en faisant apparaître le sens de parcours.
2. On utilise ce montage pour commander un interrupteur. Le comparateur bascule de + Vsat à
− Vsat lorsque ve atteint u0 = 2, 3 V par valeur supérieure.
R
Quelle valeur faut-il donner au rapport 1 pour qu’après une ouverture, l’interrupteur ne
R2
se referme que lorsque ve atteint 1,12 u0 par valeur inférieure ?
3. En déduire la valeur qu’il faut choisir pour Vref .

Solution

1. Puisque l’amplificateur opérationnel fonctionne en régime saturé cherchons une relation


entre ε = v + − v − et vs .
ve vs
+
− + R1 R2
v = Vref et le théorème de Millman donne v = .
1 1
+
R1 R2
R v + R1vs
On obtient alors ε = 2 e − Vref .
R1 + R2
Le système peut être dans les deux états vs = ± Vsat .
Supposons que l’amplificateur opérationnel soit dans l’état vs = + Vsat , il le reste tant que
 R  R
ε > 0 , c’est-à-dire tant que ve > 1 + 1  Vref − 1 Vsat .
 R2  R2

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 R  R
On diminue ve jusqu’à ce qu’elle soit inférieure à ve1 = 1 + 1  Vref − 1 Vsat , alors ε devient
 R2  R2
négatif et vs bascule dans l’état − Vsat .
L’amplificateur opérationnel reste dans l’état vs = − Vsat tant que ε < 0 , c’est-à-dire tant que
 R  R
ve < 1 + 1  Vref + 1 Vsat .
 R2  R2
On augmente alors ve et l’amplificateur opérationnel bascule dans l’état vs = + Vsat lorsque
 R  R
ve = ve 2 = 1 + 1  Vref + 1 Vsat .
 R2  R2
La caractéristique de transfert vs = f (ve ) a l’allure suivante :
vs
Vsat

ve1 ve 2 ve
0
− Vsat

2. La commande de l’interrupteur impose ve1 = u0 etve 2 = 1,12 u0 , c’est-à-dire


R1 R1 0,12 u0
ve 2 − ve1 = 0,12 u0 , ou encore 2 Vsat = 0,12 u0 et finalement = , soit
R2 R2 2Vsat
R1
= 0, 0115 .
R2
 R1  R1 u0 V
3. ve1 = u0 s’écrit 1 +  Vref − Vsat = u0 , d’où Vref = R
+ sat
1
ou encore
 R2  R2 1+ 1 1+
R2 R1
R2
u0 V
Vref = + sat , soit Vref = 2, 4 V .
R 1
1+ 1 1+
R2 R1
R2

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