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Etude d’impacts des gants Glov’Innov

1. Etude d’impact du gant en coton

Le gant en coton utilisé pour obtenir un gant Glov’Innov est composé entièrement de coton et
provient d’Asie.

Une analyse de cycle de vie menée par un groupe d’investigation et dans cette étude de cas, a été
réalisée une évaluation environnementale comparative des gants en nitrile, en latex et en coton
utilisés par les professionnels du patrimoine culturel, étayée par des données recueillies dans le cadre
d'une enquête de l'AIC de décembre 2020 sur l'utilisation des gants [1]. L'étude de cas vise à fournir
des informations sur la performance environnementale relative des types de gants selon leur propre
scénario (figure 1).

Figure 1 : Schéma du champ de l'étude montrant les étapes du cycle de vie examinées pour chaque
scénario.

Pour cette étude de cas, la modélisation de l'ACV a été réalisée à l'aide du logiciel libre OpenLCA
(v1.10.3) avec des données spécifiques aux matériaux provenant de la base de données ecoinvent
(v3.7, APOS) (Ecoinvent 2020 ; GreenDelta 2020). Le potentiel de réchauffement planétaire (ou
l'empreinte carbone, mesurée en équivalents de dioxyde de carbone, kg CO2 eq) et neuf autres
catégories d'impacts sur l'environnement et la santé humaine pour chaque scénario ont été calculés à
l'aide de la méthode d'évaluation des impacts TRACI v2.1 (Tool for the Reduction and Assessment of
Chemical and other environmental Impacts) mise au point par l'Agence américaine de protection de
l'environnement (EPA 2012).
Cette étude de cas a couvert un champ d'application "du berceau à la tombe" (figure 1), en
examinant toutes les étapes du cycle de vie des produits utilisés pour réaliser chaque scénario. L'ACV
compare les options sur la base de la fonction qu'elles remplissent - appelée "unité fonctionnelle" - ce
qui garantit des comparaisons équitables. L'unité fonctionnelle de cette étude de cas est l'utilisation
unique d'un gant de taille moyenne, dans une situation générique où les trois options de gants sont
des choix plausibles en termes de performance.

Plusieurs séries de résultats sont présentées, correspondant à différents modèles d'utilisation des
gants. Tout d'abord, la figure 2 montre l'empreinte carbone par gant pour chaque matériau. Ce
scénario représente le cas où chaque gant est produit, utilisé une fois puis jeté. En raison de sa masse
beaucoup plus importante, le gant en coton a de loin l'empreinte la plus élevée, plus de 40 fois celle
du nitrile.

Figure 2: Empreinte carbone des différents types de gant.

La figure 3 présente les résultats comparant chaque gant par utilisation, en supposant que les gants
en nitrile et en latex sont utilisés une fois et jetés, tandis que le gant en coton est utilisé 40 fois, avec
un lavage après chaque 4ème utilisation. Dans cette figure, le gant de coton est soumis à un
processus de lavage supplémentaire, ce qui correspond aux émissions liées au pompage et au
chauffage de l'eau, à la fabrication du détergent et au fonctionnement du séchoir. La réutilisation et
le lavage répétés des gants en coton réduisent considérablement leur empreinte carbone, au point de
les rendre comparables aux gants en latex synthétique et en nitrile.
Figure 3: Empreinte carbone des différents types de gant rapportée au nombre d’utilisation

Dans le cas de notre projet, on a considéré nos gants Glov’Innov utilisables 20 fois, avec 1 lavage
après chaque utilisation. Ce qui revient à plus que doubler l’empreinte carbone du gant en coton
indiquée dans la figure 3. Le gant en coton semble donc avoir une empreinte carbone plus
importante que le gant en nitrile.

Malgré les empreintes carbones relativement importantes des gants en coton, des mesures peuvent
être prises pour réduire leur impact et même les rendre compétitifs par rapport aux gants jetables.
Comme le montre la figure 3, un impact important de l’utilisation des gants en coton est lié au lavage,
alors que les émissions liées aux matériaux et à la fabrication sont à peu près équivalentes à celles
des autres types de gants. Le lavage des gants en coton à l'eau froide avec un détergent doux
pourrait être une solution afin de réduire les émissions liées au lavage. En outre, réutiliser les gants
de coton plus souvent aurait des effets bénéfiques sur l'environnement. On peut envisager
d’améliorer nos gants Glov’Innov afin qu’ils supportent un plus grand nombre de lavage, tout en
conservant leurs propriétés initiales. Il est important de noter que si l'on procède à la fois à un lavage
à froid et à une réutilisation supplémentaire, les gants en coton pourraient être préférés aux gants en
nitrile.

2. Etude d’impact du gant Glov’Innov

Au gant en coton mentionné dans la partie précédente, il faut ajouter le revêtement qui lui donne ses
propriétés hydrophobes et antibactériennes, caractéristiques de gant Glov’Innov. Aussi l’empreinte
carbone résultera plus importante.
Une fois arrivé à l’usine de revêtement en France, le gant en coton est disposé sur une ligne de
production, au cours de laquelle il va subir une succession de procédés d’enduction et de séchage qui
lui confèreront ses propriétés hydrophobes et antibactériennes. Ces procédés impliquent une
consommation de ressources et des émissions vers l’environnement.

D’après le plan d’industrialisation, le gant est premièrement lavé à l’éthanol et séché, puis trempé
dans une solution de NaOH à 10g/L. Vient ensuite une succession d’enduction et de séchage dans
une solution d’isopropanol contenant des 4% du poids du tissu nanoparticules de dioxyde de titane
(IV) (NPs de TiO2), en phasa anatase, et QASC (Dimethyloctadecyl [3-(trimethoxysilyl) propyl]
ammonium chloride (42 wt% in methyl alcohol)) et GPTS (3-Glycidoxypropyl)trimethoxy-silane), à
hauteur de 150% en masse des NPs de TiO2. A la fin de la chaîne, les gants sont lavés à l’eau distillée
afin d’éliminer les NPs de TiO2 non fixées.

Il en résulte notamment une émission d'effluents aqueux et de solution isopropanol contenant des
nanoparticules de dioxyde de titane (IV), du QASC et du GPTS. Ces derniers ne doivent pas être
rejetés dans l’environnement (voir fiches de sécurité MENTION DE LA FICHE AVEC TOUTES LES
MATIERES PREMIERES). Le GPTS étant notamment nocif pour les organismes aquatiques, et
entraînant des effets néfastes à long terme. De plus, les nanoparticules de dioxyde de titane de
structure anatase suscitent des préoccupations en matière de santé et de sécurité en raison de leur
taille réduite et de leurs propriétés spécifiques. Des études ont suggéré la possibilité d'une toxicité
potentielle, en particulier lorsqu'elles sont inhalées, avec des effets indésirables sur les cellules
humaines et animales, notamment la probabilité de provoquer un cancer [2]. La réactivité chimique
accrue des nanoparticules peut également entraîner des interactions indésirables. Aussi, leur impact
sur l'environnement, en particulier sur les écosystèmes aquatiques et terrestres, est une source de
préoccupation [3].

Une unité de traitement en sortie d’usine doit être envisagée afin d’empêcher que ces substances
n’atteignent le milieu terrestre ou aquatique. Il faudrait aussi s’assurer que les effluents aqueux
émanant des cycles de lavage des gants ne soient pas contaminés par des nanoparticules de dioxyde
de titane (IV), du QASC et du GPTS ou que ces derniers soient traités le cas échéant.

Pour conclure, les gants Glov’Innov semblent avoir un impact environnemental plus important que
les gants en nitrile. Cependant, il engendre moins de déchets plastiques et pourrait s’avérer
écologiquement intéressant si l’on parvient à augmenter le nombre d’utilisation du gant avant que ce
dernier soit jeté. De plus, il pourrait être envisagé à l’avenir, de développer une enduction avec des
réactifs et des solvants plus respectueux de l’environnement et moins dangereux pour la santé
humaine.

Cette étude d’impact se veut la plus représentative possible. Pour réellement déterminer les impacts
écologiques de nos gants Glov’Innov il serait judicieux d’envisager une analyse de cycle de vie.

3. Sources
[1]: Nitrile, Latex & Cotton Gloves: Comparing the Environmental Impacts; Cultural Heritage; 2022

https://stich.culturalheritage.org/nitrile-latex-cotton-
gloves/?fbclid=IwAR1vQ7nDd2iXLPRf0IpAyck46Y5wMgE4k2kB3evJQh5mCdglotKM-TcOTQo

[2]: Dioxyde de titane; ANSES; 2017

https://www.anses.fr/fr/content/dioxyde-de-titane
[3]: Shah SN, Shah Z, Hussain M, Khan M.; Hazardous Effects of Titanium Dioxide Nanoparticles in
Ecosystem; Bioinorg Chem Appl. 2017; 2017:4101735. doi: 10.1155/2017/4101735.

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5360948/

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