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Royaume du Maroc

Ministère Délégué chargé de l’Environnement


Direction de la Surveillance et de la Prévention des Risques

Etat des Lieux Environnemental,


Social et Economique du Secteur
Informel au Maroc

Dr. ELABED Loubna


Service Sol et Déchets

Atellier : « Le secteur informel et le tri sélectif dans les communes du Maroc »


.
R abat, le 16 Janv 2014. 1
Gisements et évolution de la composition
des déchets ménagers
Quantités produites :
• Urbain : 14 000 t/j soit 0, 76 kg/ hab. /j.
• Rural : 4 000 t/j soit 0,3 kg/hab. /j.
• Total : 18 000 t/j. 5MT/an (urbain) 1,5MT/an (rural)

Composition 1960 1999 2004 2013


Matières organiques 75 % 70 % 65% 50-70 %
Plastique 0,3 % 3% 9% 6-10 %
Métaux 0,4 % 3% 4% 1-4 %
Papier – carton 15 % 20 % 10 % 5- 10 %
Densité 0,4 % 0,5 % 0,5 %
Humidité 65 % 70 % 60-70 %
2
Chaine de gestion des déchets
ménagers et assimilés

Tri

3
Organisation du secteur selon l’étude réalisée dans
le cadre du projet METAP, SEEE, 2005

4
Organisation et importance de chaque niveau
d’intervention dans le secteur de recyclage

5
Quantité des déchets recyclés
Gisement recyclé en Gisement recyclé estimé en
2005 2010
Matière Quantité Pourcentage Quantité Pourcentage
recyclée recyclée (T/an) recyclé (%) recyclée (T/an) recyclé (%)
Plastique 25.846 8 42.000 8,4
Papier/ carton 61.969 20,2 101.500 20,3
Verre 43.180 14 70.500 14,1
Ferraille 141.661 46,3 231.500 46,3
Caoutchouc 14.327 5 23.500 4,7
Aluminium 7.918 3 13.000 2,6
Cuivre 7.763 3 12.500 2,5
Bois 3.038 1 5.000 1,0
Chiffons 294 0,09 500 0,1
Total 305.996 100 500.000 100 %
6
Principales plateformes et devenir
des déchets récupérés (SEEE-Banque mondiale, 2005)

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Où sont valorisés les déchets
 le papier et carton à
Tanger, Kénitra, Meknès
et El Jadida,
 La ferraille à Jorf Lasfar,
 le verre à Casablanca et
 le plastique dans plusieurs
villes du Royaume, mais
majoritairement à
Casablanca et ses
environs.
 La valorisation
énergétiques en fours de
cimentiers

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Gisement et chiffres d’affaires
annuels (MDhs) (2010)

Gisement annuel Chiffre Affaire CA CA


Matériau en t/an récupérateurs intermédiaires grossistes

Plastique 100.000 65,82 78,98 98,72


Papier et
131.000 47,01 75,22 164,54
carton

Ferraille 318.805 28,21 42,31 52,65

Pain 3,52

Verre 47.012 23,50 37,61 47,01

Total 596.817 168,07 234,12 362,93

9
Qui collecte les déchets et où ?

 Des particuliers (les plus nombreux)


 Des éboueurs
 Des salariés de sociétés spécialisées

10
Comment les collecteurs sont-ils
équipés ?

différents outils, dont :


 Charrette (dans les décharges)

 Moto tricycle, ou chariot poussé ou


tiré à la main (ville)
 Camion pour les récupérateurs des
sociétés

11
Combien y a t-il de collecteurs au
Maroc ?
Le nombre peu maîtrisé, estimations dans le cadre des
études et des enquêtes. Ceci est dû à plusieurs facteurs :

 Le nombre des récupérateurs varie avec les saisons, ils


(plus nombreux à la fin des travaux agricoles)
 dépend de la production agricole, ce nombre augmente par
migration des ruraux si l’année agricole n’est pas bonne
 dépend de la taille de la ville, plus celle-ci est faible, plus
l’intérêt au chiffonnage est minime et plus les
récupérateurs se font rares
 diminue avec l’éloignement des centres urbains des
plateformes de négoce et de valorisation des déchets.

Pour une population sensiblement la même, 3 permanents


sur la décharge de Smara, une dizaine sur la décharge de
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Ben Guerir.
Combien y a t-il de collecteurs au
Maroc ?

 2005 (étude METAP):10000 p.


 2007 (étude sur le papier et carton,
par l’As Fifage, : 6600 p.
 2008(PSIA 1): 12000 (urbain)et
21000 (rural).
 2010 (PSIA II):5308 p en ville et
1815 en décharges, soit un
total de 7123 récupérateurs.
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Profils social des récupérateurs

 Enquêtes sur Tanger : 61% d’enfants et


d’adolescents et 28% d’adultes.
 A Akreuch et sur 157 récupérateurs de la
décharge :
 86% des récupérateurs sont des
 hommes et 14% des femmes
 40% ont moins de 20 ans
 32% sont des analphabètes

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Conditions sanitaires des récupérateurs

 Les risques de toucher des produits chimiques non


connus, suite à a manipulation des emballages en carton
et en verre. Ceci se manifeste par des maladies de la
peau.
 Les risques de se couper avec des produits tranchants
touchés par mégarde lors de la manipulation des
poubelles.
 Les risques de contracter des maladies contagieuses si des
déchets de soin sont mis dans la poubelle.
 Risque de brûlures par les produits chimiques (notamment
la soude) utilisés pour le dégraissage du plastique,
 Risque d’intoxication par les produits chimiques résiduels
dans les bidons d’emballages,
 Risque de morsure par les rongeurs porteurs de germes

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Tri et récupération dans des
conditions d’insécurité et
d’insalubrité
Récupérateur dans une
décharge et en présence de
fumées potentiellement
toxiques

Déchets hospitaliers dangereux


exposés en surface
Impact économique sur le secteur industriel

 les activités de la plasturgie, de la transformation


des métaux, du papier et carton et du verre sont
assez fortement dépendantes du recyclage:
26% des produits recyclables proviennent des
décharges.
 Si les décharges sauvages encore en activité sont
contrôlées, le manque à gagner serait de :
 19700 tonnes par an en carton.
 18700 tonnes par an en plastique.
 12200 tonnes par an en verre.
 4900 tonnes/an de ferraille.

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Expériences d’organisation du secteur
informel au Maroc
Enda Maghreb
 Organisation des Récupérateurs en coopérative à la
ville de Salé.
 Enda Maghreb a initié d’autres projets au niveau de
Tiflet, Missour et Oulmes, sur le tri mais non orientés
uniquement vers l’organisation des récupérateurs.
Coopi
 Organisation en coopérative des récupérateurs
spécialisés en carton et papier à la ville de Nador
Progres
 Récemment constituée au niveau de la ville d’Agadir
progres recycle les déchets plastiques.
Attawafouk
 Organisation des Récupérateurs en coopérative à la
décharge d’Oum Azza.
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Projets d’organisation du secteur informel
au Maroc

 A Casablanca, Ecomed a prévu une plateforme de tri


manuel d’une capacité de 150 à 200 récupérateurs. Ce
chiffre résorbera la presque totalité des récupérateurs
des matériaux recyclable.
 les villes de Beni Mellal, Fkih Ben Saleh, Khouribga et
Chichaoua étudient la faisabilité de centres de transfert
et de tri qui seront accompagnés par un plan de
valorisation sociale des récupérateurs opérant
actuellement sur les décharges sauvages, destinées à
être réhabilitées.
 A Meknès : Etude en cours de mise en place d’un centre
de tri au niveau de la décharge.
 A Ben Slimane : projet pilote de tri à la source.

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Stratégie gouvernementale
Parmi les attentes du PNDM, figure le recyclage et la professionnalisation du
secteur des déchets sans impacts négatifs sur les chiffonniers, vivant jusqu’à
aujourd’hui du recyclage des déchets.
 Assurer la collecte et le nettoiement des déchets ménagers pour
atteindre un taux de collecte professionnalisée (gestion déléguée)
de 85 % en 2016 et 90 % en 2020.
 Réaliser les centres de valorisation et de traitement des déchets
ménagers et assimilés au profit de tous les centres
urbains (100%) en 2020.
 Réhabiliter ou fermer toutes les décharges existantes (100 %) en
2020.
 Généraliser les plans directeurs de gestion des déchets ménagers et
assimilés pour toutes les préfectures et provinces de Royaume.
 Développer la filière de « tri-recyclage-valorisation », avec des
actions pilotes de tri, pour atteindre un taux de 20 % du recyclage
en 2020.
 Former et sensibiliser tous les acteurs concernés sur la
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problématique des déchets.
Etat d’avancement du programme PNDM

 Augmentation du taux de
collecte professionnalisée à
80,5% contre 44% avant 2008.

 Augmentation du taux de mise


en décharge contrôlée qui a
atteint 1.966.928 T/an, soit 37
% des déchets ménagers
produits, contre 10 % avant
2008.
Ce taux sera de 68 % après
l’achèvement des décharges
contrôlées en cours de
réalisation.
Etat d’avancement du programme

la décharge de Fès

• Mise en place de 15 décharges


contrôlées pour 98 centres
urbains.
• Réalisation en cours de 6
décharges contrôlées pour 33
centres. Etat initial
• Réhabilitation de 26 décharges
non contrôlées.
• Réhabilitation en cours de 20
décharges non contrôlées.
• Réalisation de 7 plans directeurs Etat final

Réhabilitation de la décharge d’Essaouira


Contraintes sociales liées à la
gestion des décharges contrôlées
Le plan de réalisation des décharges contrôlées
s’est heurté à la population des récupérateurs, fort
nombreuse, qui a toujours vécu et exploité les
déchets.
La résolution de ce problème social a été freinée
par les clauses des cahiers des charges établis
(Clôture, interdiction d’entrée..).
Introduction de clauses relatives à l’organisation du
chiffonnage par les gestionnaires délégués
intégration du volet social dans les plans directeurs de
gestion des déchets.
Intégration du volet social dans les critères d’éligibilité
du PNDM.
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Etude des conditions de faisabilité de l'inclusion
sociale des récupérateurs informels dans les
actions engagés par les municipalités
Cas des récupérateurs en ville
 Organisation des récupérateurs en
coopérative(s) (REV-1)

PNDM)

PNDM)

PNDM

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Cas des récupérateurs en ville

 Affiliation des récupérateurs à un système


de collecte sélective et industrielle (REV-2)

PNDM)

26
Cas des récupérateurs en décharge

 Organisation des récupérateurs en


coopérative(s) (RED-1)

PNDM)

PNDM

27
Cas des récupérateurs en décharge

 Embauche des récupérateurs par le


gestionnaire délégué dans le cadre de
la GDD (RED-2),

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Cas des récupérateurs en décharge

Tri par une unité industrielle spécialisée (RED-2)


 Lancer un appel d’offre ou une manifestation
d’intérêt pour le tri sélectif au sein de la décharge
contrôlée.
 L’Appel d’offre spécifie l’intégration prioritaire des
récupérateurs existants et les modalités de leur
intégration
 Les déchets triés sont commercialisés

 La commune perçoit sa part des bénéfices selon les


clauses du contrat

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Conclusion
Afin d’organiser le système de
récupération sans nuire ni entraver la
politique de gestion des déchets, des
actions sont proposées qui reposent sur :
 La reconnaissance juridique et
institutionnelle du secteur de recyclage,
ainsi que la normalisation des produits
recyclés.
 L’examen de la faisabilité d’une eco-taxe
sur les produits d’emballage.
 L’organisation du secteur de recyclage.
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Conclusion
 La mise en place d’une bourse de déchets.
 La mise en oeuvre d’expériences pilotes de
tri.
 La sensibilisation à la veille technologique.
 Le développement d’un plan d’information,
d’éducation et de communication.
 Le développement de mécanismes
financiers d’appui au secteur.

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Merci
pour votre attention

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