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INSTITUT FRANCO-MAROCAIN

D'OSTÉOPATHIE

Cahier d’Ostéopathie n° 1

-Fondements de l’Ostéopathie
-L’Ilium et Symphyse Pubienne

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PARTIE I : Ostéopathie – Fondements et Modèles

« L'OSTÉOPATHIE : UNE THÉRAPIE HOLISTIQUE »

1. Un peu d’histoire...

L’ostéopathie est une médecine non conventionnelle qui propose une approche
thérapeutique manuelle avec une vision holistique. Son histoire est étroitement reliée à
celle de son inventeur, le médecin américain Andrew Taylor Still.

Il naît le 6 août 1828 dans le comté de Lee, en Virginie. Son père est médecin et pasteur
méthodiste. Ce mouvement religieux issu de l’anglicanisme fondé en Angleterre par John
Wesley en 1729 attache une grande importance à l’expérience personnelle de la grâce de
Dieu. Il se caractérise par une quête de la perfection, du bien-être social et de la moralité
publique. Ce sont des préceptes qui vont beaucoup influencer la vie d’Andrew Taylor Steel.
Dès son plus jeune âge, Still est initié aux travaux de la ferme, à la mécanique générale
ainsi qu’à la pratique de la médecine. En 1853, il achète une ferme dans le Kansas, où il
sera missionnaire auprès de la tribu des Indiens Shawnee. Il y passera 22 ans comme
pasteur et médecin mais aussi il va y apprendre les pratiques de la médecine amérindienne
traditionnelle.
Au début des années 1860, il intègre l’école de médecine et de chirurgie de Kansas City
où il acquiert une formation complète sur les connaissances médicales de son époque.

La vie de Still va être parsemée de drames familiaux. À l’âge de 31 ans, il se retrouve seul
avec trois enfants à charge après la mort en 1855 d’un premier enfant, Georges, puis en
1859 de Lorenzo, suivi un mois plus tard par son épouse Mary Margaret. Il parviendra
malgré tout grâce à l’affection de ses proches à retrouver un équilibre et va se remarier
avec Mary Elvira Turner avec qui il aura cinq enfants.
Par ailleurs, Still est attiré par la politique au point d’être élu député de l'État du Kansas.
Dans un contexte où les divergences entre les États du sud et du nord se renforcent, Still
va prendre position du côté des anti-esclavagistes. Quand la guerre éclate le 12 avril 1861,
il s’engage chez les fédéraux comme combattant mais aussi comme médecin. Il devient
intendant dans un hôpital et y pratique la chirurgie.
Dans la guerre de Sécession, les maladies, les infections et le manque d’hygiène causent
deux fois plus de pertes humaines que les combats eux-mêmes. Désespéré par le peu de
moyens dont il dispose pour soigner ses malades, Still assiste impuissant à la mort de
nombreux soldats.
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À cette époque, les travaux d’Ignace Semmelweis autour de l’hygiène ne sont pas encore
pris au sérieux par le corps médical et Louis Pasteur entame à peine les recherches qui
aboutiront à la découverte du premier vaccin.
En 1864, Still perd à nouveau trois enfants atteints de méningite cérébrospinale. Il pense
alors à quitter la médecine. Il s’interroge encore davantage sur l’essence de la maladie.
Cette nouvelle épreuve le pousse finalement à chercher une nouvelle manière de guérir,
une nouvelle médecine.
La révolution industrielle est alors en plein essor aux États-Unis. Cette époque se
caractérise par un engouement incroyable pour la technologie. Still lui-même se passionne
pour l’invention de machines. Il dirige une petite entreprise agricole et il va mettre au point
une baratte révolutionnaire qui transforme en beurre les excédents de sa production. En
parallèle, il va approfondir ses connaissances en anatomie allant jusqu’à exhumer des corps
de tombes indiennes pour les disséquer. Par analogie, il va mettre en relation ces deux
domaines du savoir et les appliquer à la mécanique humaine que Dieu a créée et les lier au
concept de perfectionnisme, cher au mouvement méthodiste. Dieu est parfait et il fait toutes
choses bien. De cette façon, il va dégager son premier concept. La maladie est l’effet d’une
structure mécanique du corps qui est perturbée. Dès lors, sensibilisé au principe qui lie la
cause à l’effet, il va exercer selon cette loi et va obtenir de bien meilleurs résultats.

C’est le 22 juin 1874 que Still dit avoir soudain pris conscience qu’il était en train de
développer une nouvelle forme de médecine. À l’automne de cette même année, il est
confronté à une épidémie de dysenterie. Still remarque que les malades dysentériques
présentent une zone lombaire chaude et douloureuse mais un ventre froid. En analysant
l’ensemble de la colonne vertébrale et les tissus qui la soutiennent, il découvre des zones
rigidifiées qui « bloquent » vraisemblablement les flux nerveux et sanguins alimentant les
intestins. Il estime avoir trouvé la cause et par conséquent, le traitement. Il va alors
travailler à rendre la mobilité là où celle-ci a été perdue au moyen de techniques manuelles.
Il parvient ainsi à guérir 17 cas de dysenterie. C’est la première grande victoire de
l’ostéopathie.

Cette discipline va connaître un grand succès auprès des patients même si l’accueil du corps
médical restera mitigé. Cette pratique a une visée préventive et curative. Elle s’appuie sur
les bases anatomiques et physiologiques du corps et elle utilise la sémiologie médicale.
En 1892, il fonde officiellement l’American School of Osteopathy (ASO) à Kirksville. Peu
à peu, Still se retire de l’enseignement pour écrire, il publie quatre livres : Autobiography
(1897), Philosophy of osteopathy (1899), Philosophy and mechanical principles of
osteopathy (1902) et Osteopathy, research and practice (1910).
En 1914, âgé de 86 ans, il est atteint d’un ictus cérébral dont il ne se remet jamais. Il meurt
le 12 décembre 1917.

En cette même année, le britannique John Martin Littlejohn avec l’accord de Still crée la
« British School of Osteopathy» à Londres et initie ainsi le développement de l’ostéopathie
dans le Commonwealth et en Europe.
En 1939, avec la publication de The cranien bowl (La boule crânienne), William Garner
Sutherland (1873-1954) apporte une évolution de cette discipline avec la naissance du
concept crânien dans le domaine de l’ostéopathie.
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Mais c’est Harold Magoun qui va publier le livre de référence de l’ostéopathie crânienne
avec Osteopathy in the cranial field (« Ostéopathie dans le champ crânien »).
L’implantation de l’ostéopathie en France est due à Robert Lavezzari (1866-1977). Dès
1919, il est donc le premier médecin à pratiquer les manipulations vertébrales à Paris selon
la méthode de Still. En 1932, il crée le premier enseignement de l’ostéopathie dans
l’Hexagone mais ce n’est qu’en 1957 que l’école Française d’Ostéopathie est créée sous la
direction de Paul Gény. Elle rencontrera une forte hostilité du conseil de l’ordre des
médecins français qui contraindra l’école française à s’expatrier en Angleterre.

Il faudra attendre la loi Kouchner de mars 2002 (article 75) pour que les titres d’Ostéopathe
et de Chiropraticien soient enfin reconnus. Après des tractations serrées le 27 mars 2007,
les décrets paraissent au Journal officiel. Le 21 Juillet 2009 a été votée la loi « HPST –
Bachelot » apportant des modifications sur les textes concernant l’ostéopathie et enfin en
décembre 2014 de nouveaux décrets définissent la formation des ostéopathes et remplacent
ceux publiés en 2007.

À la suite d’une longue concertation entre les représentants de l’ostéopathie des


différentes nations concernées, l’OMS a publié en 2010 un référentiel de l’ostéopathie.

L’ostéopathie y est définie comme suit :

« L’ostéopathie (également dénommée médecine ostéopathique) repose sur l’utilisation du


contact manuel pour le diagnostic et le traitement. Elle prend en compte les relations entre
le corps, l’esprit, la raison, la santé et la maladie. Elle place l’accent sur l’intégrité
structurelle et fonctionnelle du corps et la tendance intrinsèque de l’organisme à s’auto-
guérir.

Les ostéopathes utilisent une grande variété de techniques thérapeutiques manuelles pour
améliorer les fonctions physiologiques et/ou soutenir l’homéostasie altérées par des
dysfonctions somatiques (les structures du corps), c’est à dire une altération ou une
dégradation de la fonction des composantes concernées du système somatique : les
structures squelettiques, articulaires, et myofasciales, ainsi que les éléments vasculaires,
lymphatiques et neurologiques corrélés.

Les ostéopathes utilisent leur connaissance des relations entre la structure et la fonction
pour optimiser les capacités du corps à s’auto-réguler et à s’auto-guérir. Cette approche
holistique de la prise en charge du patient est fondée sur le concept que l’être humain
constitue une unité fonctionnelle dynamique, dans laquelle toutes les parties sont reliées
entre elles. »

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 Aux États-Unis, les ostéopathes portent le titre de Docteur en Ostéopathie (D.O.).
Ils sont formés dans des écoles de médecine ostéopathique et ont les mêmes droits
que les docteurs en médecine (Medical Doctors- M.D.s).
 Au Royaume-Uni, les ostéopathes ont un statut de praticien indépendant consultant
de premier rang au même titre que les médecins et les chirurgiens-dentistes. La
formation est universitaire et les ostéopathes sont inscrits au registre des ostéopathes
britanniques (General Osteopathic Council).
 L’ostéopathie est également réglementée en Afrique du Sud, dans les pays Baltes
(Estonie, Lettonie, Lituanie), en Islande, Suède, Finlande, Danemark, Nouvelle-
Zélande, Australie (où la formation est universitaire), en Russie et au Portugal.
Cependant la profession est reconnue en tant que telle dans la majorité des pays de
l’Union Européenne.
 L’Ostéopathie au Maroc n’est pas encore réglementée et peu représentée en termes
d’effectifs par rapport à la population et à une demande croissante de celle-ci.
Ce métier est relativement nouveau au Maroc. Le besoin en praticiens se chiffre à
plusieurs dizaines de milliers. C’est un chantier énorme.

L’Université Mundiapolis en partenariat avec l’IFMO, leader dans la


formation et la promotion de cette discipline, sont les premiers établissements
au Maroc à offrir ce DU et cette discipline, qui s’exerce essentiellement en
cabinet libéral.

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2. Les phases d’une séance d’ostéopathie

2.1. La phase diagnostique

La pratique, outre l’anamnèse et l’interrogatoire, comprend une phase diagnostique où le


praticien va réaliser une étude approfondie des tissus externes du corps, des structures
myofasciales, musculaires, articulaires, de la colonne vertébrale, des viscères et du crâne
sans oublier l’aspect psychique, mental et intellectuel. C’est la compréhension de
l’interrelation, de l’interpénétration et pour tout dire de l’imbrication de l’ensemble de
toutes ces structures qui constituent l’essence même de l’ostéopathie.

2.2. La phase de traitement

Le praticien va soigner ses patients uniquement au moyen de ses mains en s’efforçant de


rendre la mobilité là où elle a été perdue. Les outils physio-thérapeutiques tels que le froid,
la chaleur, les ultrasons ne sont pas interdits mais sont plutôt du ressort du kinésithérapeute.
Après avoir inspecté le sujet, l’ostéopathe va bien sûr partir du problème qui motive la
consultation, mais il doit ensuite élargir son champ de vision pour finalement avoir une
vue d’ensemble sur son patient.
Ne traiter que la lésion secondaire, c’est s’exposer à des récidives et risquer l’échec.
Je citerai le bon vieux Doc : « Si vous marchez sur la queue du chat c’est la bouche qui
crie ! ».

L’ostéopathie est aussi une médecine préventive : elle vise à conserver la santé de ses
patients. La méthode cherche à garder ou à restaurer la mobilité physiologique mais aussi
les rapports anatomiques ainsi que la forme tridimensionnelle de tous les différents
éléments de l’organisme et ainsi de réguler l’homéostasie. L’originalité de cette médecine
réside dans l’importance qu’elle accorde à l’élément somatique chez lequel toute atteinte
de la forme, la position, la mobilité ou encore de la motilité sera à l’origine de la maladie.

2.3. Définition et lexique: “la lésion ostéopathique”

Le terme lésion n’a pas le même sens en ostéopathie et en médecine.

La lésion ostéopathique est pour le corps médical une “dysfonction somatique” et non une
vraie lésion anatomique. Ce lexique est propre à l’ostéopathie et par souci de communication
avec d’autres thérapeutes et le corps médical/paramédical il serait préférable d’user du terme de
« dysfonction ».

Ici dans cette formation nous utiliserons indistinctement les 2 termes.

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D’après la définition du GOsC (registre des ostéopathes en GB) une dysfonction somatique est
« une mauvaise fonction ou une fonction altérée d’éléments reliés au systèmes
musculosquelettique (squelette, articulation, muscle et fascia) et reliés aux systèmes vasculaires,
lymphatiques et nerveux. »

En cabinet nous avons tendance à appeler ces dysfonctions des « restrictions» , des « hypo
mobilités » ou encore des « densités » car à travers nos tests ce sont ces restrictions de mobilité
que nous recherchons et que nous pouvons traiter.

Certaines restrictions vont être plus importantes que d’autres, et certaines dysfonctions
somatiques vont entraîner d’autres dysfonctions. De là vont naître les termes de lésions
primaires et de lésions secondaires.

● La lésion primaire:

Elle survient généralement après un choc, ou un traumatisme violent. Typiquement une entorse,
une fracture ou une entorse cervicale due à un Whiplash.

Une intoxication ou une pathologie peuvent aussi être des causes de lésions primaires. Ces
lésions primaires vont entraîner une série d’adaptation et de compensation qui elles seront
appelées lésions secondaires. Il est essentiel de trouver et de traiter ces lésions primaires sinon
aucune amélioration ne sera notable sur le long terme.

● La lésion secondaire:

Une lésion secondaire est une dysfonction qui apparaît comme compensation d’une lésion
primaire. Une amélioration de la lésion primaire entraînera un changement de compensation qui
se traduira généralement par une dissipation des lésions secondaires. Mais si une lésion
secondaire devient trop chronique, celle-ci peut à son tour devenir primaire.

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3. Les principes

L’ostéopathie est organisée autour de quatre grands principes fondateurs:

3.1. Chaque structure du corps a des fonctions physiologiques et


réciproquement chaque fonction entretient la structure qui la
soutient

Le pied est par exemple une structure. Sa fonction est de contribuer à la station debout, la
locomotion, la circulation sanguine…
Le fait de marcher, courir ou simplement de se tenir debout va entretenir la structure en
bonne santé. En cas d’immobilisation, d’accident, entorse, fracture ou lésion ostéopathique
il va y avoir modification de la forme du pied ce qui empêchera la fonction.
A.T. Still disait : « La structure gouverne la fonction ».

La structure musculosquelettique en tant que charpente a une grande importance car c’est
le support des autres systèmes et organes dont la mobilité naturelle est nécessaire pour un
bon fonctionnement durable de tout l’organisme.
L’ostéopathie postule une interrelation entre la structure et la fonction. Un organe ne
pourrait fonctionner correctement que si sa configuration tridimensionnelle est conforme
à ce qu’elle devrait être et inversement.

3.2. Concept d’unité et d’interrelations entre les différentes


parties du corps : notion de globalité.

Toutes les parties du corps sont reliées par la vascularisation, le système nerveux, le tissu
conjonctif, le système lymphatique et le système endocrinien.

Si une lésion survient à quelque niveau, elle s’organisera en déclenchant des suites. Celle-
ci sont au nombre de cinq :
1. La suite mécanique articulaire viscérale et sacro-crâniale ;
2. La suite hydraulique et hydrodynamique intéressant le milieu extracellulaire et les
conduits vasculaires ;
3. La suite supra-segmentaire, segmentaire et locale qui empreinte les filets nerveux ;
4. La suite électrochimique qui emprunte la voie vasculaire ;
5. La suite électromagnétique qui parcourt les plans de clivage qui ont pour traduction
cutanée les méridiens en acupuncture.

Après avoir emprunté une ou plusieurs de ces voies, la dysfonction se manifestera alors
sous la forme de lésions secondaires que l’on trouvera à distance dans le temps et l’espace
de la cause primaire.
D’autre part, les dimensions psychique, culturelle, intellectuelle voire spirituelle doivent
aussi être prises en compte par le praticien.
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La conception ostéopathique est avant tout pragmatique : elle attache beaucoup
d’importance à l’expérience. De plus, son approche est systémique, contrairement à la
plupart des raisonnements médicaux qui sont de type analytique.
Ce fait explique en partie la difficulté d’évaluation scientifique de cette discipline.

3.3. Le principe d’auto-régulation

L’organisme s’autorégule en permanence.


Ce mécanisme s’appelle l’homéostasie. Initialement définie par Claude Bernard, ce
système requiert des capteurs qui vont mesurer en temps réel les divers paramètres
physiologiques. Ensuite, il faut des actionneurs qui sont capables d’agir sur leurs taux et
entre les deux un processus d’ajustement permettant de faire varier l’activité de
l’actionneur en fonction de la valeur mesurée.

Le système nerveux autonome ainsi que le système endocrinien jouent un rôle


incontournable dans le maintien de l’homéostasie. Ce sont les seuls systèmes capables de
détecter et de corriger les anomalies de composition du milieu intérieur ou les parties
internes du corps.

Par exemple pour réguler la température, le corps va agir sur :


⮚ Le rythme cardiaque et le rythme ventilatoire ;
⮚ La vasodilatation ou la vasoconstriction faisant varier la pression artérielle ce qui influe
sur les pertes de chaleur ;
⮚ La miction qui élimine les excès en eau ;
⮚ La sudation qui, en éliminant l’eau par la sueur, va baisser la température par
évaporation ;
⮚ La contraction musculaire qui produit de la chaleur : seul 15 à 25% de l’énergie
produite sert au mouvement, les 75% à 85% restant sont dégagés sous forme de
chaleur ;
⮚ Le déclenchement de la faim et de la soif va permettre des apports pour combler les
déficits.

L’intégration de ce dernier paramètre dont on sait qu’il est très sensible a des facteurs
psychologiques, ce qui incline à élargir la notion d’homéostasie. Le maintien d’un poids
corporel stable, l’humeur, la tension artérielle, le pouls, le rythme respiratoire (entre autres)
invite à envisager la notion de degrés dans l’homéostasie. Enfin, de nombreuses quantités
biologiques ne varient pas autour d’une moyenne mais varient au contraire de manière
complexe.
D’autre part, le corps dispose de nombreux systèmes de réparation, d’adaptation, de
défense ou encore de compensation.
L’ostéopathe cherche à maintenir les conditions qui président à l’homéostasie et stimule
les facultés d’auto-régulation chez le patient et c’est sur les conditions qui ont permis
l’apparition de la pathologie qu’il va fonder sa réflexion et ses soins.

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3.4. Le rôle de la vascularisation et de la colonne hydrique

Toute structure somatique non atteinte d’une lésion organique est capable de fonctionner
normalement pour peu que sa vascularisation soit correcte, ni ralentissement ni
engorgement et que l’alimentation ait fourni des nutriments qualitativement et
quantitativement suffisants.
A.T. Still disait : « l’artère est suprême ! »

4. Remarques

Pour des raisons évidentes d’enseignement, malgré l’interpénétration de tous les


systèmes, on a coutume de diviser l’ostéopathie en trois grandes parties :
⮚ L’ostéopathie articulaire, qui aborde le diagnostic et le traitement de toutes les lésions
articulaire et para-articulaire au niveau des membres et de la colonne vertébrale ;
⮚ L’ostéopathie viscérale, qui s’intéresse au diagnostic et au traitement des viscères et
des organes. Cette dernière a fait l’objet d’un fort développement en Europe par
l’intermédiaire de Barral Jean-Pierre, ostéopathe pionnier des manipulations viscérales
et pour lesquelles il a écrit de nombreux ouvrages ;
⮚ L’ostéopathie crânio-sacrée, qui s’occupe du diagnostic et du traitement des lésions
affectant le crâne, le sacrum ainsi que tous les systèmes y afférant.

Dans cette formation, nous allons aborder conjointement ces trois aspects afin de vous
accoutumer à cette vision globale qui est l’essence même de l’ostéopathie. Mais avant toute
chose, nous allons avoir besoin de définir quelques termes.

5. La mobilité et la motilité

5.1. La mobilité

5.1.1. Au niveau articulaire

La mobilité est indiscutablement facile à distinguer pour la plupart des articulations.


Cependant, certaines d’entre elles ont pu porter à polémique. C’est le cas de la sacro-iliaque
par exemple qui pour certains auteurs était une articulation presque immobile voire
carrément figée. Il est utile de rappeler que lorsqu’il y a articulation, il y a forcément
mobilité et dans ce cas il peut survenir une perte de celle-ci. Par exemple, chez des sujets
atteints de la pelvi spondylite rhumatismale, on mesure parfaitement les difficultés que
l’ankylose de cette région engendre.
Bien que le bassin joue un rôle de socle ilio lombaire, il doit transmettre les contraintes
liées aux mouvements de la marche et de la course au reste du corps à la façon d’un joint
élastique.

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La lésion ostéopathique qui se caractérise par une perte de mobilité aura pour conséquence
l’altération de ces fonctions. Il est à remarquer qu’une lésion de la symphyse pubienne qui
est une synarthrose, donc une articulation qui théoriquement ne permet pas le mouvement,
aura-t-elle aussi des retentissements significatifs sur la fonction.
Souvenez-vous que lorsqu’il y a articulation il y a mouvement. Si tel n’était pas le cas, il y
aurait ankylose puis calcification.

C’est d’ailleurs l’un des éléments qui a conduit W. G. Sutherland à échafauder sa théorie
crânienne. En effet, même après la mort, les os du crâne peuvent être séparés
individuellement. Ceci nous montre que les synarthroses et les synchondroses le
composant ne sont pas si immobiles que l’on veut bien le dire.
D’autre part les os vivants conservent une certaine flexibilité. Celle-ci est par exemple
utilisée en chirurgie maxillo-faciale ou en orthodontie. Cette mobilité permet certaines
lésions au niveau du sacrum, de la fibula, de l’os temporal ou d’autres os du crâne qui ne
pourraient pas s’expliquer sur un os mort qui lui est desséché. On se souviendra que l’os
vivant est le siège d’un intense métabolisme qui l’amène à se reconstruire en permanence
tout au long de la vie.

5.1.2. En ce qui concerne les viscères

Au niveau du thorax, les modifications de diamètre qui accompagnent la respiration sont


aisément mesurables et c’est aussi le cas pour l’abdomen qui modifie son volume sous
l’effet de la poussée diaphragmatique. Les mouvements permanents du diaphragme
entraînent les organes attenants qui vont se mouvoir les uns par rapport aux autres.

On peut en effet considérer qu’il existe des articulations entre les organes. Tout comme
l’articulation pariétale, l’articulation viscérale possède une surface de glissement et la
présence d’attaches.
Définissons ces deux termes :
⮚ Surfaces de glissement : Elles sont constituées par les séreuses qui recouvrent les
viscères. Dans l’espace qui les sépare entre elles ou contre le système pariétal, on
trouve le liquide séreux qui va jouer le rôle de lubrifiant.
⮚ Système d’attache : Il est constitué par les ligaments, les mésos et les épiploons. En
outre, il existe un effet de coaptation entre les organes lié au fait que l’abdomen est
sous vide. En effet, s’il peut y avoir des gaz dans le tube digestif, ceux-ci restent
confinés dans le milieu extérieur. Faut-il le rappeler, ce qui est introduit dans le tube
digestif reste étranger au corps. On retrouve aussi par exemple dans le vide pleural ce
même principe d’attache entre les poumons et le thorax.

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5.1.3. Au niveau crânien

L’Articulation Temporo-Mandibulaire (ATM) est la seule diarthrose de la tête. Elle


pourrait donc relever de l’ostéopathie articulaire. Cependant, le temporal qui outre la
mandibule, s’articule avec quatre autres os crâniens et qui donne une insertion sur sa crête
pétreuse à la tente du cervelet, va conférer à cette articulation un statut particulier.
Il est à noter que l’os hyoïde et les osselets de l’oreille sont les seuls autres os bénéficiant
d’une mobilité évidente au sein de la tête.

5.2. La motilité

Avant-propos :
Le concept que nous allons aborder a fait l’objet de critiques en raison du manque de
preuves scientifiques solides qui soutiennent son existence et de la nature subjective de son
évaluation.
Certains professionnels de la médecine conventionnelle considèrent que les concepts tels
que la motilité respiratoire primaire et la motilité des organes relèvent davantage du
domaine de la philosophie ou de la théorie plutôt que de la pratique médicale fondée sur
des données probantes (EBP/EBM). Cependant, il est essentiel de noter que les approches
médicales peuvent varier, et il existe des différences d’opinions entre les praticiens en
fonction de leurs perspectives et de leurs expériences individuelles. Notre pratique des
techniques crâniennes et viscérales nous a souvent donné beaucoup de satisfactions. Les
patients rapportent des vécus positifs et ils décrivent un soulagement de leurs symptômes.
C’est une approche qui rencontre un grand succès auprès du public et qui fait partie des
attentes vis-à-vis d’un ostéopathe.
Des études récentes suggèrent que les effets du travail d’induction sur la motilité crânienne
ou viscérale seraient liés à des changements dans la perception consciente des signaux
internes du corps. Cette modification de l’intéroception ( L’intéroception est la capacité à
évaluer de manière exacte son activité physiologique (par exemple son rythme cardiaque ))
pourrait influencer les réponses neurologiques liées aux sensations corporelles conduisant
à des changements dans la façon dont le cerveau interprète et répond aux signaux internes.
Cela pourrait potentiellement contribuer à la réduction de la douleur, à la relaxation
musculaire ou à d’autres effets perçus par les patients.
Ici, nous allons vous enseigner l’ostéopathie traditionnelle et nous estimons que
l’approche crânienne et viscérale est essentielle pour une évaluation complète du patient.
Cette discipline est d’essence pragmatique, elle se concentre sur l’évaluation et le
traitement des problèmes physiques de manière holistique, en cherchant à rétablir
l’équilibre du corps sans se limiter à des protocoles stricts. Néanmoins, vous constaterez
que la démarche diagnostique se doit d’être extrêmement rigoureuse et que le geste
correcteur doit être bien compris et exécuté de manière précise.

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La motilité:

On définit ce terme comme la capacité intrinsèque d’un organe à effectuer des


mouvements autonomes ou à répondre à des stimuli par des mouvements coordonnés.
Cela peut englober divers niveaux d’échelle, de la motilité cellulaire à la motilité des
organes dans le corps. Pour nous, ostéopathes, la motilité fait aussi référence au
mouvement inhérent et rythmique des fluides corporels, notamment le liquide
céphalorachidien, aux mouvements des tissus pendant l'embryogenèse, à la biomécanique
viscérale etc..

5.2.1. La motilité des viscères et des organes

Il s’agit d’un mouvement intrinsèque qui est particulier à l’organe ou aux viscères et qui le
dote d’une mobilité d’environ sept à huit mouvements par minute. Invisible à l’œil nu, la
motilité est perceptible au toucher.

Elle est composée de deux mouvements :


⮚ L’expiration au cours de laquelle l’organe va en direction de l’axe médian du corps ;
⮚ L’inspiration au cours de laquelle l’organe va en direction opposée à l’axe du corps.
Entre les deux phases se trouve un temps de pause.
Comme au niveau crânien, on admet qu’une altération du rythme de la motilité correspond
à une baisse de la vitalité.
On remarquera que le rythme respiratoire est au repos environ 15 mouvements par minute,
ce qui exclut toute parenté de ces deux phénomènes meme si les 2 sont imbriqués.

5.2.2. Le mécanisme ou Motilité Respiratoire Primaire (MRP)

Le mécanisme cranio-sacré est animé de l’intérieur par une respiration cellulaire suscitée
par une fluctuation liquide, et réverbérée par un système membraneux de tension
réciproque, le tout formant le mécanisme primaire. Sutherland découvrit que le
mécanisme cranio-sacré est la seule région du corps dans laquelle ce « système primaire »,
cellulaire, liquide et membraneux, constitue à la fois le moteur intérieur et la manifestation,
« le mouvement » central et périphérique. C’est à cette manifestation physiologique unique
du mécanisme cranio-sacré que Sutherland donna le nom de MRP.

Le mécanisme cranio-sacré va intéresser :


⮚ Les os du crâne et de la face et leurs contacts articulaires ;
⮚ Les membranes crâniennes et spinal ;
⮚ Le système nerveux central ;
⮚ Le liquide céphalo-rachidien ;
⮚ Le sacrum.

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Le système crânien se caractérise par une activité mobile rythmique qui persiste toute la
vie.

Comme pour la motilité, il s’agit d’un mouvement intrinsèque du complexe crânio-sacré


ainsi que du système nerveux central. Il comprend lui aussi deux phases :
⮚ Une première phase d’inhalation, encore appelée phase d’inspiration ou de flexion,
qui pour les os pairs du crâne va aussi s’appeler rotation externe. Dans ce mouvement,
le squelette crânien va légèrement accentuer la sphéricité du crâne et le sacrum va
tourner autour de son axe respiratoire, amenant sa base en arrière et sa pointe en avant ;
⮚ Une deuxième phase d’exhalation, encore appelée phase d’expiration ou d’extension,
qui pour les os pairs du crâne va aussi s’appeler rotation interne. Dans ce mouvement,
le crâne va légèrement accentuer sa forme d’ovale et le sacrum va tourner autour de
son axe respiratoire amenant sa base en avant et sa pointe en arrière.
Entre les deux phases se trouve un temps de pause.

La différence avec la motilité viscérale est le rythme : ici il se situe entre 6 à 12


mouvements par minute. La durée d’un cycle complet est comprise entre 5 et 10 secondes.
Avec de la pratique et le développement de la perception, on peut le percevoir à n’importe
quel endroit du corps. Sa vitesse ne fluctue pas comme le rythme cardiaque ou respiratoire.

Sutherland justifiait la synchronisation du mouvement crânien avec le sacrum par le fait


que la dure-mère est continue depuis le foramen magnum de l’occiput jusqu’à son insertion
sur la deuxième vertèbre sacrée et qu’après le passage de la troisième vertèbre cervicale,
les quelques attaches osseuses qui s’y rapportent n’en entravent pas la mobilité.
Les parties anatomiques de ce système sont tout d’abord les membranes méningées, ensuite
les structures osseuses sur lesquelles s’attachent ces membranes – ainsi que les autres
structures de tissu conjonctif non osseuses qui sont intimement liées aux membranes
méningées.
Le liquide céphalo-rachidien et toutes les structures relatives à la production, la résorption
et la retenue de ce liquide occupent une place importante dans ce complexe.

Le système crânien étant intimement lié par influence réciproque au système nerveux, au
système musculosquelettique, au système vasculaire, au système lymphatique, au système
endocrinien et au système respiratoire, va entraîner deux conséquences :
Tout d’abord, ce mécanisme intéresse le corps tout entier en tant qu’unité de fonction, ce
qui signifie qu’une lésion à son niveau va entraîner des répercussions sur les systèmes que
nous venons de mentionner.

Ensuite, toutes anomalies au niveau de la structure ou de la fonction de l’un de ces systèmes


vont pouvoir perturber le mécanisme respiratoire primaire.
De même, des anomalies au niveau de la structure ou de la fonction du système crânio-
sacré, auront nécessairement des répercussions profondes et fréquemment nocives sur le
développement ou le fonctionnement du système nerveux et particulièrement le cerveau.

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Ce mécanisme comprend les phénomènes suivants :
⮚ Les mouvements propres du cerveau et de la moelle ;
⮚ La fluctuation du liquide céphalo-rachidien ;
⮚ La mobilité des membranes crâniennes et intra spinales ;
⮚ La mobilité des os du crâne ;
⮚ La mobilité involontaire du sacrum entre les iliaques.
Lors de la phase d’inhalation, les étages antérieurs de la faux du cerveau bougent
légèrement postérieurement et inférieurement tandis que la tente du cervelet se déplace
légèrement vers l’avant.

Le mécanisme crânio-sacré se déplace dans la flexion respiratoire. Le déplacement étant


aidé en partie par les membranes pour maintenir un équilibre.

Le mécanisme crânio-sacré fonctionne de telle façon que la dure-mère soulève le sacrum


autour de son axe dans la position de flexion respiratoire avec la base du sacrum postérieur
et l’apex antérieur.
Durant cette première phase, c’est la symphyse sphéno-basilaire qui est à l’origine du
mouvement de flexion. Elle est ensuite accompagnée par la rotation externe des os
périphériques de la tête et de la face. Ce mouvement est rendu possible par la configuration
des sutures interosseuses. Cela va entraîner la moelle épinière vers la jonction du quatrième
ventricule modifiant ainsi la configuration du contenu de la boîte crânienne augmentant la
capacité des espaces arachnoïdes permettant l’accueil du liquide céphalo-rachidien. Lors
de l’exhalation, le phénomène inverse va se produire, ce qui va faciliter la circulation de
ce précieux liquide.

6. Les lésions ou dysfonctions ostéopathiques :

6.1. La lésion ostéopathique structurelle

La dysfonction somatique est le terme actuel le plus commun dans la littérature pour définir
la lésion ostéopathique. Elle correspond à l’altération ou la détérioration d’une fonction
des composants reliés au système somatique : squelettique, articulaire, et myofasciale, ainsi
que les éléments vasculaires, lymphatiques et nerveux correspondants.
Elle se manifeste par une perte de mobilité articulaire le plus souvent associée à une perte
de mobilité ligamentaire voire myofasciale.

Lorsqu’un traumatisme affecte une articulation, il va rompre sa position d’équilibre pour


la placer en position asymétrique. Dès lors, les muscles, les tendons, les ligaments ainsi
que la capsule articulaire pourront être lésés ou irrités. Il se produira alors une inflammation
+/- douleurs avec une grande tension du côté de l’asymétrie. La conséquence est un blocage
partiel de l’articulation qui sera limitée en amplitude. Le praticien pourra aisément la
détecter grâce à des tests.
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Les caractéristiques palpatoires pour objectiver une dysfonction somatique sont associées
à un acronyme anglophone TART qui signifie :
 Tissue texture abnormality = anomalie de la texture tissulaire
 Asymmetry = asymétrie
 Restriction of motion = restriction de mobilité
 Tenderness = sensibilité ou tension douloureuse
Chacun de ces critères doit être présent pour poser le diagnostic et le traitement de la
dysfonction somatique repose sur des manipulations ostéopathiques
Selon le Modèle Fondamental de l’Ostéopathie Structurelle (MFOS) écrit par Jean-
François TERRAMORSI, la lésion est définie comme une perte, auto-entretenue dans le
temps, des qualités de souplesse et d’élasticité du tissu conjonctif (TC).

Souvenez-vous qu’une lésion ira toujours facilement dans le sens de son aggravation mais
elle résistera à sa correction. Il est à noter que cette dernière remarque est valable aussi au
niveau viscéral et crânio-sacré.

Bien sûr cette lésion peut aussi être produite par un spasme ou une contraction musculaire
d’origine réflexe ou fonctionnelle. Si c'est le cas, elle provient le plus souvent de
dysfonctions des organes et viscères qu'il faudra investiguer.

Cette perte de mobilité auto-entretenue va induire un terrain favorable à la pathologie qui


à la faveur d’une action même légère pourra passer à un trouble sévère qui va déclencher
tout un processus et une avalanche de lésions secondaires par mécanisme compensatoire.

De la même manière, les mauvaises postures produiront avec le temps une perte de mobilité
qui sera d’abord partielle, puis qui tendra à s’aggraver. Or, le corps réagit en tant qu’unité
aux traumatismes et donc aux pertes de mobilité, il s’en suivra alors un nombre important
de réactions par le déclenchement des suites que nous avons déjà citées. Celles-ci induisent
des modifications et des bouleversements neurophysiologiques qui sont responsables de
variations de l’homéostasie, du rythme viscéral et crânien aboutissant à une diminution de
la résistance et de l’adaptabilité du sujet.

La lésion ostéopathique peut s’objectiver par la palpation voire la radiologie mais aussi par
les lésions secondaires qu’elle engendre. Cependant elle peut être bien compensée ou
adaptée et ne présenter aucun caractère d’irritabilité pour le patient, nous sommes alors en
présence d’une lésion dite muette. H .Fryette l’appelait lésion endormie ce qui est plus
juste car cela veut dire qu’il suffira de peu pour la réveiller.

La lésion se trouve au sein du tissu conjonctif, et elle est dite réversible car c’est une
modification de l’état structurel du tissu conjonctif et non une modification de sa
composition.

On parle alors de lésion tissulaire réversible (LTR).

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Le tissu conjonctif est présent partout dans le corps. Il ne joue pas seulement un rôle de
remplissage et de soutien, mais il constitue une trame et donne forme à tous les organes. Il
forme un ensemble continu reliant les différents tissus du corps du niveau macroscopique
au niveau microscopique. Les qualités mécaniques de souplesse et d’élasticité du tissu
conjonctif dépendent de ses relations mécaniques avec ses tissus et organes voisins, de son
contrôle nerveux et de son irrigation.

On parle des « variables de régulations » de la structure :


 La variable mécanique est comprise comme l’influence de la mécanique du
pied sur le genou et inversement.
 La variable neurologique est le contrôle des fonctions de l’organe et de ses
systèmes de régulation de la vascularisation, surtout orthosympathique pour
la vascularisation périphérique.
 La variable vasculaire signifie l’acheminement du sang et des nutriments
vers le tissu mais aussi son retour

Nous considérons que la lésion est la conséquence d’une hypo-sollicitation spatio-


temporelle de la structure. Une diminution des sollicitations contribue à une baisse des
besoins énergétiques locaux et une diminution des échanges liquidiens dans les tissus. Le
processus statique se met peu à peu en place et évolue vers la fixité. La structure change
alors d’état et la lésion tissulaire réversible apparaît.
Ce changement d’état contribue à une modification de la fonction du tissu.
La recherche scientifique ne permet pas à ce jour de prouver scientifiquement la nature
intrinsèque de la dysfonction somatique. Elle est définie par les principaux courants
ostéopathiques comme une perturbation de la fonction d’un élément du système somatique.
Sa définition a évolué au cours du temps et varie encore aujourd’hui selon les écoles.

6.2. La lésion ostéopathique viscérale

L’articulation viscérale induit des pathologies différentes selon le type de lésion.


La perte de mobilité articulaire viscérale sera provoquée par les adhérences.
La perte de mobilité ligamentaire viscérale provoquera la ptose.
La perte de mobilité musculaire viscérale provoquera le spasme puis la congestion.
Ces trois types de lésions auront une conséquence directe sur la mobilité et la motilité de
l’organe ou du viscère. Ils déclencheront un ensemble de symptômes et de signes cliniques
qui seront présentés durant la formation.

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6.3. La lésion ostéopathique cranio-sacrée

Le mécanisme respiratoire primaire crânio-sacré est comme nous l’avons déjà dit en
influence réciproque avec la structure articulaire ainsi que les organes et viscères.
Ainsi, toute lésion articulaire du sacrum va entraîner des perturbations de type crânien qui
seront directes. Le fait de ne pas corriger ces lésions en même temps conduira à la
perpétuation de ce même problème ou simplement transformera les présents symptômes
en d’autres symptômes, les vraies lésions demeurantes ignorées. Ce qui est évident pour le
sacrum ou bien l’articulation temporo-mandibulaire devrait l’être tout autant pour toute
autre lésion.
Comme toute lésion ostéopathique elle va se caractériser par une perturbation du
mouvement dans son rythme, dans la qualité du mouvement, son amplitude ainsi que par
la position relative des os les uns par rapport aux autres. L’observation attentive du sujet
nous révèlera des asymétries tel qu’une orbite oculaire plus grand que l’autre, une oreille
décollée, une tête trop ronde, une glabelle aplatie…Enfin, les signes cliniques qui
accompagnent ces lésions orienteront le praticien dans sa recherche.

7. Les techniques

Certaines critiques malveillantes ont pu dire que les techniques ostéopathiques étaient déjà
présentes au sein de la kinésithérapie. Cette affirmation est fausse. Tout d’abord
l’ostéopathie est plus ancienne que la kinésithérapie. C’est en 1900 que la société de
kinésithérapie est créée et ce n’est que le 30 avril 1946 que celle-ci apparaît sous sa forme
actuelle en France.
Tout comme pour le kinésithérapeute, l’ostéopathe n’a pas le droit d’utiliser tout procédé
pouvant aboutir à une lésion des téguments. Bien entendu on retrouve des gestes communs
aux deux professions tels que les mobilisations passives, actives, aidées ou actives, les
techniques isométriques, les étirements, les étirements avec utilisation du froid (« stretch
and spray »), les postures, les contentions élastiques (« strapping »). D’autre part, certaines
techniques restent propres à la kinésithérapie même si rien ne l’interdit à l’ostéopathe.
Ainsi, le massage, le drainage lymphatique, le renforcement musculaire, la physiothérapie
et enfin la rééducation en général qui reste le propre de cette profession.

Pour l’ostéopathe, tout le traitement consistera à redonner au moyen de la main la mobilité


là où elle a été perdue. En effet l’expérience a montré que l’application experte et
spécifique d’une force dans le but de normaliser les relations fonctionnelles et structurelles
et de réduire les restrictions de mobilité relâchera les tensions dans les muscles, les
ligaments et les capsules articulaires qui ont un rôle important dans le maintien de la
pathologie, de la lésion. Ceci pourra dans de nombreux cas être obtenu rapidement et en
peu de séances. Dans les cas de chronicité ou d’ancienneté de la lésion il faudra alors un
peu plus de temps.

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7.1. Le thrust

Dans un blocage articulaire très fort c’est très souvent le « thrust », que l’on pourrait
traduire par « poussée forte », qui sera utilisé.
Ce geste correcteur se fait au moyen du pouce, du talon de la main ou du pisiforme (dans
ce dernier cas on peut l’appeler « toggle recoil »). D’une haute vélocité et d’une très courte
amplitude, il ne doit pas provoquer la douleur. Le thrust en effet permettra par la mise en
jeu du réflexe myotatique inverse la décoaptation des surfaces articulaires et le stretch
myotensif, lesquels permettront un meilleur ajustement dans l’espace articulaire en
présence et un relâchement myofascial.

Fryette lui-même recommande le thrust quand le tissu est dur, c'est-à-dire en cas de lésion
chronique. Il convient de rajouter pour rendre justice aux techniques directes injustement
décriées par certaines écoles, que celles-ci permettent au mieux le processus de
dépolarisation au niveau des terminaisons des synapses nerveuses.

La notion de Slack :

Le slack s’obtient durant une phase de relâchement, pendant l’expiration naturelle, pendant
le soupir. Le slack est véhiculé par l’expiration.
« Manipuler ce n’est pas appuyer, mais s’appuyer ». Chez le patient le slack correspond au
jeu articulaire disponible, au chemin pour arriver à percevoir la lésion. De ce fait, son
amplitude correspond au test de mobilité. L'analyse fine perceptive de ses composantes
correspond au test de pénétration. L'écoute de la réaction tissulaire par la perception
correspond au test du glaçon.
Le slack est un mouvement. On peut modifier son amplitude, et sa vitesse.
Le slack est cette barrière motrice et cette densité tissulaire qui précède le thrust.

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7.2. Les techniques myotensives

Il existe d’autres méthodes ayant leur utilité et même assez souvent une priorité suivant les
cas, les zones anatomiques ou les âges. Par exemple, les techniques isométriques ou
myotensives qui, de par leurs douceurs et leurs répétitions permettent certains auto-
déblocages aidés et certains réajustements articulaires mais aussi musculaires par le jeu de
la proprioceptivité.

7.3 Les techniques articulaires W. G. Sutherland

Plus douces encore sont les techniques de W. G. Sutherland qui cherchent une auto
restauration de la mobilité par positionnement. Celui-ci se faisant en général dans le sens
de la lésion, le rôle du praticien étant ici de placer le sujet suivant un protocole bien précis.
Le thérapeute demandera un mouvement ou une activité respiratoire qui sera propre à
chaque lésion. En règle générale le sujet est mis dans le sens de sa position lésionnelle.

7.4. Les Triggers points et techniques myofasciales

Cette technique est parfois aussi utilisée par les kinésithérapeutes. Elle porte d’autres noms
mais le principe reste toujours le même. Aller chercher la douleur pour mieux l’extraire.
Cette façon de travailler outre le fait qu’elle développe l’habilité manuelle permet de faire
céder de manière très rapide toute ces algies, gènes, contractures, sensations désagréables
qui persistent souvent après une normalisation réussie. C’est une méthode empirique mais
qui donne de très bons résultats. Les ostéopathes Américains ont étudié scientifiquement
et classé méthodiquement tous ces points.
Définition du Trigger point que l’on peut traduire par « point gâchette ou point détente ».
Le trigger point est une zone d’hyperesthésie intense localisée dans la structure
myofasciale. Son apparition est due à un stimulus direct résultant d’un effort brutal, un
surmenage, la fatigue, le froid, un traumatisme. En partant de ce point gâchette, le système
nerveux central et plus particulièrement la moelle épinière se trouve bombardée par des
impulsions nociceptives. Le système nerveux central va alors réagir en créant des
modifications vasculaires locales avec une douleur irradiée.

Le traitement manuel :
On exerce une pression intense et prolongée qui ne doit jamais excéder une minute. Cette
pression fait céder l’hyperesthésie myofasciale. Généralement le patient ressent une
douleur plus ou moins forte avec ou sans irradiation qui cède après une pression maintenue
environ trente secondes. Lorsque la douleur devient tolérable pour le sujet, le praticien va
poursuivre sa pression durant quelques secondes de plus, environ cinq à dix secondes. Puis
il va relâcher très doucement sa pression.

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Il existe beaucoup d’autres techniques myotensives et myofasciales telles que :

 Le Dry Needling
 La Fasciathérapie
 Techniques de Jones (Strain Counter-strain)
 Levées de tension de Kabat
 Le crochetage
 Stretch and Spray
 Etc…

Malheureusement il nous est impossible dans le cadre de ce cursus avec le temps imparti
de vous présenter le traitement complet myotensif de toutes les régions du corps !
Il vous sera proposé « un postgrade myotensif complet » en 2 modules afin de mieux
appréhender toutes ces techniques et leur indications à l’issue de votre formation initiale.

7.5. L’écoute et l’induction

L’écoute est l’examen clinique de la motilité.


Le praticien pose sa main d’une manière passive sur l’organe à traiter. La pression sera de
20 à 100 grammes suivant les cas. Le praticien va percevoir un rythme lent et de faible
amplitude avec un passage par un point neutre. Ce « still-point » est « un fulcrum », un
point de pivot, un point d’équilibre autour duquel les forces s’équilibrent et le système se
réorganise.
Il est à noter qu’il faut tester en même temps les organes pairs.

L’induction, c’est le traitement effectué au niveau de la motilité.


Elle se pratique de la même manière que l’écoute. Mais ici le praticien induira un léger
mouvement dans le sens de la motilité. Généralement ce mouvement se fait dans le sens
de la facilitation du mouvement. Ce qui veut dire dans le sens de la lésion. Ceci reprend la
terminologie de W. G. Sutherland.
Cette induction dans le sens facilitateur permet à l’organe par une sorte de mouvement de
balançoire de récupérer sa mobilité perdue.

On s’aperçoit que pour rendre le mouvement à une structure quelle qu’elle soit on peut
opérer de deux manières.

Soit on la pousse en avant, « le thrust » par exemple, soit on l’amène en arrière puis on la
lâche pour qu’elle reparte en avant comme une balançoire « technique Sutherland ».

Enfin, il faudra toujours se souvenir de ce que disait A. T. Still à propos des lésions
ostéopathiques : « Trouvez-la, réduisez-la et laissez-la ».

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PARTIE II : LE CONCEPT DE GLOBALITÉ EN
OSTÉOPATHIE

1. Notion d’unité anatomique fonctionnelle et d’équilibre corporel

Chaque être vivant doit pouvoir s’adapter à l’environnement. La santé est la capacité à
s’adapter à chaque stress et à rétablir ou maintenir l'homéostasie du corps.( processus
physiologique, permettant de maintenir certaines constantes du milieu interne de
l'organisme, nécessaire à son bon fonctionnement.)

Le but de l'ostéopathe et de permettre au corps de retrouver son équilibre, sa liberté, sa


mobilité, tout en respectant le ressenti émotionnel, spirituel et énergétique du patient.

L’ostéopathe détermine et résout les blocages des différentes structures qui composent le
corps dans le respect de la globalité et l’équilibre propre du patient. En effet toutes les
structures du corps sont liées les unes aux autres, de haut en bas, d’avant en arrière, de
droite à gauche et de l’intérieur vers l’extérieur. Tout le corps humain est constitué de tissu
conjonctif plus ou moins densifié - os, muscles, ligaments, mesos, fasciæ - et que ceux-ci
sont liés les uns aux autres sans solution de continuité.

Et cela passe par l’étude de cet équilibre corporel et postural qui en ostéopathie est d’abord
le fruit d’un travail synergique entre l’axe cranio-sacré (Core-link) d’une part et le tendon
central d’autre part, englobant et assurant la fonction des différents diaphragmes.

C’est une unité anatomique fonctionnelle et un postulat ostéopathique qui gouverne la santé
de l’homme.

Mais cette synergie inhérente aux fonctions cardiovasculaires, respiratoire, digestive,


fluidique, neurophysiologique voire énergétique, repose sur un échafaudage et une
architecture biomécanique qui permet une bipédie mobile et érigée soumise a la loi de la
gravité.

Dès le jour de notre naissance nous nous retrouvons face à deux forces jusqu'alors
inconnues : la respiration et la pesanteur ou gravité terrestre. Cette évolution
neuromotrice et adaptative va permettre un développement postural de l'enfant qui se
poursuivra de la tête aux pieds vers l'âge d'un an jusqu'à ce qu’il fasse ses premiers pas et
que sa courbure lombaire soit totalement formée vers l'âge de dix ans.

La posture relève donc de cet équilibre entre mobilisation et stabilisation.

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Nous définirons ces 4 éléments afin d’avoir une vue globale de cette architecture vivante et
dynamique qui lie « La respiration » de nos organes et la posturologie humaine.

 l’axe cranio-sacré (Core-link)


 le tendon central
 les 4 diaphragmes
 les lignes de gravité

2. Axe cranio-sacré ou Core-Link.

C'est un axe qui a pour origine l’Occiput (C0) et se finit au sacrum (S2). Cette relation est
possible grâce aux méninges : dure-mère, arachnoïde et la pie mère.
Pie mère : membrane fine la plus profonde, production du Liquide Céphalo Rachidien
(LCR) par les plexus choroïdes (crâne-S2).
Arachnoïde : membrane fine intermédiaire, réabsorption du LCR par les granulations
arachnoïdiennes et par les sacs arachnoïdiens des nerfs crâniens et spinaux (crâne-S2).
Dure mère : membrane épaisse, protection Moelle Epinière (crâne-coccyx).

Les méninges ont un rôle nourricier et protecteur du système nerveux en général.


La dure mère se continue au niveau crânien avec la faux du cerveau, membrane verticale
qui sépare les deux hémisphères cérébraux. Et la tente du cervelet, membrane horizontale
qui sépare le cerveau du cervelet.
→ La dure mère est inextensible mais mobile d'où un mouvement de la charnière
crânio-cervicale se répercute au niveau du pelvis par l’intermédiaire du sacrum et
inversement.
→ Une lésion dure-mérienne se répercutera globalement sur l'organisme (hormonal,
neurovégétative, circulatoire).

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3. Le tendon central

C’est un ensemble musculo-aponévrotique-viscéral qui relie les « 4 diaphragmes » du


corps, débutant à la face externe de la base du crâne et se terminant dans les fascias des
membres inférieurs et au centre tendineux du périnée.
Il entoure des muscles, vaisseaux, viscères et nerfs.
Il adhère au ligament vertébral commun antérieur (LCVA) et va du tubercule pharyngien
à la face exocrânienne de l'apophyse basilaire de l'occiput, à la face antérieure de S2,
renforce le LCVA de C1 à D4 puis de D10 à L3. (Absence d'attache vertébrale du TC de
D4 à D10).
Le « tendon central » n’est pas vraiment un tendon, c’est en réalité un ensemble de
structures conjonctives, reliées les unes aux autres, qui s’étendent du crâne au bassin.
Certaines de ces structures importantes sont, par exemple, les membranes crâniennes, la
dure-mère (dans le prolongement de la faux du cerveau et tente du cervelet, c'est une
membrane inélastique qui s'attache à l'os occipital à la base du crâne et se poursuit jusqu'à
la deuxième vertèbre sacrée à l'intérieur de la colonne vertébrale), les muscles du cou (sous-
occipitaux), la partie antérieure du cou (sus et sous-hyoïdien), les ligaments qui relient le
cœur à la colonne vertébrale, le sternum, et le muscle du diaphragme, psoas et muscles du
plancher pelvien, entre autres…
Lorsqu'une de ces structures qui composent le TC est affectée, elle peut générer des
altérations dans d'autres maillons de cette chaîne et à distance. De nombreux problèmes de
colonne vertébrale et de posture trouvent leur origine dans les dysfonctions du TC.
C'est la raison pour laquelle qu’il est très important pour les ostéopathes d'évaluer et de
détecter d'éventuelles zones de conflit, de rétraction et de tensions anormales, de travailler
dessus et ainsi de normaliser l'ensemble du système dans une respiration abdomino
diaphragmatique harmonieuse..

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4. Les Diaphragmes

Par définition, le « diaphragme » est composé de dia, qui inclut à la fois l’idée de séparation et
de passage à travers; et de phrên, que l’on peut traduire par le cœur, l'intellect ou l’esprit.

Un diaphragme est une cloison transversale séparant deux cavités. Il permet de réguler le débit,
l’ouverture, les pressions ou les tractions entre celles-ci.

Le corps humain est formé de 75% à 80% d’eau. Pour soutenir adéquatement cette masse, le
corps a dû développer des structures particulières et se diviser en compartiments.

Ainsi, les muscles et les fascias soutiennent cette masse et les diaphragmes constituent des
pompes gérant les pressions de liquides du corps à l’intérieur des cavités.

Les diaphragmes peuvent s’apparenter à des pompes musculaires qui se contractent et qui se
dilatent afin de mobiliser tous les liquides de notre corps. Ils permettent d’entretenir la
mobilité de tous nos organes et glandes afin d’assurer leurs fonctions optimales et
notre équilibre hormonal.

Ce système de pompe comprend plusieurs éléments, mais les 4 structures principales sont les
diaphragmes

 pelvien (composé des muscles du périnée),


 thoracique (Diaphragme),
 le diaphragme thoracique haut ou cervico thoracique (charnière C7-T1 )
 et la tente du cervelet (ou diaphragme crânien).

Le corps possède d’autres diaphragmes ; le diaphragme stylien ou bouquet de Riolan, le


diaphragme sellaire, la plante des pieds etc.. Cependant le système des 4 diaphragmes représente
le plus important système de régulation et d’harmonisation du corps par une « Respiration
Globale » pas seulement respiratoire. Un fonctionnement synchrone de ces 4 structures est
nécessaire pour optimiser les échanges gazeux, chimiques et électrolytiques, assurer un apport
adéquat en oxygène, assurer le système de pompe veineuse et lymphatique et maintenir les
pressions dans les différentes parties du corps.

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5. Les lignes de gravité

L’évolution de l’Homme, guidée par les lois de la sélection naturelle et la survie du plus
apte, l’a conduit à adopter une station érigée, la bipedie..

L’acquisition de la bipédie a conduit l’Homme à modifier son adaptation au milieu naturel


et à s’adapter de façon différente à la pesanteur terrestre.

L’organisation du corps répond à la nécessité de la survie et seuls les individus performants


peuvent y arriver. Les qualités inhérentes à cette station érigée sont notamment la libération
de la main pour permettre l’utilisation et la manipulation d’objets ainsi que la création
d’outils et une capacité à la marche et à la course d’endurance.

La bipédie a entraîné une adaptation morphologique complète du squelette :

⮚ L’apparition d'une cambrure lombaire avec exagération du promontoire ;


⮚ L’élargissement du bassin dont les modifications morphologiques du membre pelvien
sont exclusives à l'homme ;
⮚ L’élargissement et aplatissement du thorax avec soudure des différents éléments du
sternum ;
⮚ Le rejet de la scapula sur la face postérieure du thorax ;
⮚ L’adaptation exclusive du pied à la sustentation.
Le centre de gravité s’est peu à peu délocalisé pour venir se placer en avant de la deuxième
vertèbre sacrée S2. Le centre de gravité global se situe au voisinage direct de la zone de
balayage de l'intersection des axes fonctionnels des cols fémoraux.

Toute la biomécanique du corps s’est adaptée à cette nouvelle organisation, modifiant aussi
la physiologie.

C’est cette adaptation qui a amené Littlejohn à décrire des lignes de forces guidées par la
gravité, auxquelles répondent la physiologie de l’homme moderne et desquelles découlent
aussi certaines pathologies ou dysfonctions.

Les lignes de forces décrites par Littlejohn et explicitées par Wernham, peuvent être
considérées comme étant l’illustration de tenseurs actifs d’adaptation à la dynamique de
l’homme debout.

Ces lignes qui sous-tendent l’organisation physiologique du corps obéissent aux lois :

⮚ D’équilibre ;
⮚ D’économie ;
⮚ De confort ;
⮚ De performance.
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Elles établissent un lien entre le socle qui est l’unité fonctionnelle des membres inférieurs
avec le polygone de sustentation et les trois sphères que représentent la tête, le thorax et
le bassin. Chacune de ces sphères étant pourvues d’un diaphragme.

Elles s’accommodent à la pesanteur et aux mouvements dans le déplacement.

Ces lignes, lors de leurs croisements, laissent apparaître des triangles, des points clés, des
zones de force et des zones de fragilité.

Elles nous facilitent le diagnostic et permettent de choisir un traitement adapté.

Elles nous permettent de décrire des individus de types antérieurs et postérieurs


avec des zones de faiblesses différentes et organisées autour de ces lignes, triangles
et points clés.

Harrison H. Fryette, médecin ostéopathe, titulaire du Département de technique


ostéopathique du Chicago College of Osteopathic Medicine aux États-Unis, qui a mis au
point les grands principes de biomécanique en 1920 disait:

« La gravité est l'un des facteurs qui entravent la circulation. La gravité tue votre
patient. La gravité est un facteur inexorable. C'est celui qui charge d’un poids
constant la structure de support. »

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5.1 Ligne centrale du corps

Trajet :
⮚ Face postérieure du sphénoïde ;
⮚ Face antérieure C3-C6 ;
⮚ Face antérieure de D4 ;
⮚ Centre du corps vertébral de L3 ;
⮚ Se divise en deux pour finir au niveau de l'arche centrale des pieds.

Toute dysfonction aura un impact au niveau musculosquelettique, du système viscéral et


de la sphère gynécologique.

Nous reviendrons, au cours du cursus, sur les différentes répercussions selon la


dysfonction.

Remarque : D4 est le centre de torsion supérieure du rachis et celui de la vasomotricité.


L3 est le centre de la viscéro-motricité.
D4-L3 sont les deux centres de gravité du rachis
D4 représente le sommet de triangle supérieur et inférieur et reçoit donc tous les
déséquilibres au niveau de la tête et du pelvis.

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5.2 Ligne antérieure du corps

Trajet :
⮚ Parallèle ligne centrale ;
⮚ Perpendiculaire à la ligne transverse pubienne ;
La ligne antérieure du corps travaille en synergie avec la ligne centrale pour contrôler les
forces de pression thoraciques et abdominales.
Un déséquilibre entraînera une ptose, hernie inguinale, prolapsus utérin, augmentation de
la pression viscérale, …

5.3 Ligne transverse pubienne

Trajet :
⮚ Horizontale aux deux branches pubiennes au niveau des tubercules ;
⮚ Perpendiculaire à la ligne antérieure.
Elle intervient dans la régulation de la force de pression thoracique et abdominale.

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5.4 Ligne antéro-postérieure

Trajet :
⮚ Face antérieure du trou occipital ;
⮚ Face antérieure de D4 ;
⮚ Corps vertébraux D11-D12 ;
⮚ Face postérieure de L4-L5 ;
⮚ Corps vertébral de S1 ;
⮚ Coccyx.

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5.5 Lignes postéro-antérieures

Elles sont deux et complémentaires à la ligne antéro-postérieure pour équilibrer « la ligne


centrale ».
Trajet :
⮚ Bord post du trou occipital ;
⮚ Se croisent en D4 ;
⮚ Bord antérieur L2-L3 ;
⮚ Coxo fémorale.

5.6 Conclusion

Le but de ces lignes est de maintenir le rachis cervical en équilibre, et celui du tronc par
rapport aux têtes fémorales.
Elles forment ensemble le triangle Supérieur (base : trou occipital) et Inférieur (base :
iliaque et tête fémorale) pour se réunir en niveau de D4 avec la ligne centrale, ce qui fait
de D4 le point d'équilibre du rachis le plus vulnérable.

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6. Considération sur les suites mécaniques et leurs conséquences sur les
lignes de gravité

Les suites mécaniques permettent de comprendre l'organisation des lésions qui se produisent à partir
des compensations multiples produites par le corps d'une manière inconsciente pour satisfaire à son
fonctionnement d'une manière viable.

Si les suites mécaniques peuvent être parfaitement identifiées par rapport à une lésion primaire et
faciliter ainsi l'investigation du praticien, il n'en est pas moins vrai qu'elles doivent être comprises
comme étant théoriques dans l'absolu.

Pour cela le thérapeute doit bien comprendre qu'il faut tenir compte de nombreux facteurs et se garder
de toute systématisation abusive.

En effet, tout d'abord, le patient se présente à un moment "précis" de son "histoire" (et surtout l'histoire
de sa pathologie) et comme les compensations et les adaptations ne se font qu'avec du temps, le
thérapeute ne trouvera, le plus souvent, qu'une partie de celles-ci. D'autre part, chaque patient se
présentera avec ses "forces" et ses "faiblesses", que ce soit sur le plan articulaire, viscéral ou crânien
ainsi qu'avec son "vécu". Et tout ceci n'appartient qu'à lui et à aucun autre.

A partir de là, il appartiendra au praticien d'appliquer la thérapie qui convient au patient qui vous
consulte au moment où il vous consulte. L’ostéopathie ne propose pas des recettes toutes faites, elle
demande de la réflexion et de l’adaptation.

Les suites mécaniques et les lésions qu'elles entraînent, ont une conséquence double:

D'abord, des problèmes locaux et pour lesquels d'ailleurs le patient vient consulter.

Ensuite, des problèmes à distance, plus ou moins occultés, à cause de la modification des lignes de
gravité. Or, de celles-ci, dépendent tous les autres systèmes sympathique et parasympathique,
endocriniens ainsi que les fonctions associées aux différents segments vertébraux en rapport avec leurs
organes.

Tous les auteurs anglo-saxons comme Fryette et Littlejohn aux USA, Wernham et Brooks en
Angleterre ont fait une place de choix à cette étude.

Il convient donc d'apprécier et de comprendre parfaitement ce chapitre car, grâce à cet apport, c'est le
corps tout entier que l'on traite.

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7. Etude d’une suite mécanique

7.1 La suite mécanique montante

 AU NIVEAU DU PIED

Celle-ci s’organise à partir du pied et particulièrement au niveau du couple scaphoïde-cuboïde.

Il s’agit soit d’une lésion isolée du cuboïde en rotation interne, soit d’une lésion isolée du scaphoïde en
R.E., soit enfin le plus souvent d’une lésion associant le cuboïde en R.I. et le scaphoïde en R.E.

Une perte de mobilité au niveau du cuboïde lorsque celui-ci est fixé en R.I. entraîne un spasme
réactionnel du long péronier latéral.

Ce spasme réactionnel a pour conséquence un double effet :

- Le premier effet est de fixer le cuboïde en R.I.

- Le deuxième effet est de provoquer une R.E. de l’extrémité péronéo-tibiale supérieure.

Ce deuxième effet est en rapport avec l’insertion d’origine de ce muscle qui se fait sur la face antéro-
externe de la tête du péroné mais avec des expansions se dirigeant en amont de l’articulation péronéo-
tibiale supérieure pour aller s’insérer sur la tubérosité externe du tibia.

Une perte de mobilité au niveau du scaphoïde lorsque celui-ci est fixé en R.E. entraîne un spasme
réactionnel du jambier postérieur. Ce spasme réactionnel a pour conséquence un double effet :

- Le premier effet est de fixer le scaphoïde en R.E.

- Le deuxième effet est de provoquer une R.E. de l’extrémité péronéotibiale supérieure.

Ce deuxième effet est en rapport avec l’insertion d’origine du jambier postérieur qui se fait notamment
sur la face postérieure du tibia, sur la face interne du péroné et sur les 2/3 du ligament interosseux
lequel solidarise les deux os.

Il est bien évident que la lésion associant le cuboïde en R.I. et le scaphoïde en R.E. produira d’autant
mieux les mêmes effets puisqu’elle additionnera les conséquences de chaque lésion isolée.

 AU NIVEAU DU GENOU

L’extrémité péronéo-tibiale étant fixée en R.E., le biceps crural, avec les insertions de terminaison se
situant pour la principale sur la tête du péroné (face post.) mais aussi sur la tubérosité externe du tibia
notamment, va subir un spasme réactionnel. Le spasme réactionnel va entraîner, par l’intermédiaire de

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son insertion d’origine au niveau de la tubérosité ischiatique, une rotation iliaque postérieure sur
l’A.T.I.

Là aussi nous assistons à un double effet :

-Un effet local qui a pour conséquence une fixation de l’ensemble péronéo-tibial supérieur en R.E.

-Un effet à distance qui a pour conséquence une rotation iliaque postérieure. L’iliaque en rotation
postérieure va à son tour être fixé par le spasme réactionnel du pyramidal et de l’iliaque.

 AU NIVEAU DE LA HANCHE

Mais il faut noter que l’articulation coxo-fémorale va se trouver positionnée en R.E. sous l’effet
conjugué de deux éléments.

Le premier élément tient à l’anatomie car la courte portion du biceps crural s’insère sur la partie
inférieure et interne de la ligne âpre du fémur.

Le deuxième élément tient au positionnement même de l’iliaque en rotation postérieure qui entraîne
obligatoirement une rotation externe de la coxofémorale.

 AU NIVEAU DE L’ILIUM

La lésion pelvienne à son tour va retentir sur le niveau vertébral et particulièrement sur L3, qui contrôle
le pelvis, et par laquelle passe la ligne centrale de gravité du corps. Cette ligne centrale de gravité du
corps est donc conditionnée par les bons rapports articulaires du scaphoïde et du cuboïde sans oublier
toutes les autres lésions du pied ayant immanquablement un effet sur ceux-ci.

En résumé la suite mécanique montante pourrait se traduire ainsi :

LESION PRIMAIRE : Cuboïde en R.I., Scaphoïde en R.E. ou les deux associés

LESION SECONDAIRE : Extrémité péronéo-tibiale en R.E.

LESION SECONDAIRE : Rotation externe de la coxo-fémorale

LESION SECONDAIRE : Rotation postérieure iliaque

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7.2 La suite mécanique descendante

 AU NIVEAU DE L’ILIUM

Celle-ci s’organise à partir d’un ilium en rotation antérieure. Le point de départ est en effet une perte
de mobilité iliaque en antériorité traumatique.

L’iliaque en rotation antérieure va entraîner une coxo-fémorale en R.I.. Cette antériorité iliaque va
provoquer alors une traction du biceps crural dont l’insertion d’origine ischio-fémorale devient point
fixe et tractant au niveau de ses insertions de terminaison entraîne l’ensemble péronéo-tibial supérieur
en rotation externe aidé en cela par l’action du T.F.L..

 AU NIVEAU DU GENOU

La rotation externe de l’ensemble péronéo-tibial supérieur entraîne une rotation externe de l’extrémité
inférieure qui va se traduire soit sur le cuboïde en le positionnant en R.I. (action du L.P.L.) soit sur le
scaphoïde en le positionnant en R.E. (action du J.P.) soit enfin sur les deux par une action simultanée
des deux précédents.

7.3 Les conséquences des suites mécaniques

Il paraît évident qu’une suite mécanique va engendrer une perte de mobilité à un quelconque niveau
dans le cas de lésion récente ou à tous les niveaux dans le cas d’ancienneté de la lésion.

Cependant l’installation d’une suite mécanique, en plus des lésions que nous avons évoquées plus haut,
perturbera gravement la ligne centrale de gravité du corps amenant par là des lésions au niveau de la
colonne et notamment au niveau de L3.

En effet la perte de mobilité iliaque retentira sur les niveaux L5 L4 (ligaments ilio-lombaires) lesquels
affectent toujours L3.

Or la ligne centrale de gravité passant par le corps de L3, c’est toute la colonne qui aura un équilibre
perturbé.

La troisième lombaire est tout à la fois un point de faiblesse vertébrale et une zone physiologique de
grande importance.

Sur le plan articulaire L3 est le point électif d’effort et de tension car c’est la vertèbre la plus «libre» de
l’ensemble lombaire.

Elle est la vertèbre par laquelle passe la ligne centrale de gravité qui correspond à D4. Elle est la clé
des lignes postéro-antérieure et antéropostérieure.
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Elle est enfin la vertèbre qui contrôle le bassin et les membres inférieurs et c’est donc celle-ci qu’il faut
contrôler lorsque la posture debout devient défectueuse.

-Sur le plan neurologique L3 donne un filet au nerf crural et est le centre locomoteur de l’ataxie.

-Sur le plan viscéral L3 est le centre de la viscéro-motricité. Elle contrôle avec L2 la contraction
utérine. Elle correspond à l’aorte abdominale et au plexus hypogastrique.

On voit donc l’importance des phénomènes pouvant se produire à partir, par exemple, d’une lésion du
pied et on perçoit l’intérêt majeur qu’il y a de bien connaître l’organisation des suites mécaniques car
les conséquences d’une perte de mobilité articulaire peuvent être sans aucune commune mesure avec
leur lésion initiale.

7.4 Le Traitement ostéopathique

C’est à ce niveau que les points de vue divergent. Pour certains il faut commencer par le haut pour finir
par l’examen du pied, pour d’autres c’est exactement l’inverse.

Il nous paraît plus sage de toujours commencer le traitement par CE POUR QUOI EST VENU
CONSULTER LE PATIENT ! (Sans pour autant oublier tout le reste bien entendu).

A partir de là il suffira ensuite de suivre les suites mécaniques et les lignes de gravité afin de tester et
éventuellement de corriger l'analyse de la biomécanique articulaire et des traitements qui en découlent.

A noter : Nous vous proposerons d’étudier les répercussions et inter relations physiologiques et
ostéopathiques de ces lignes de gravité étage par étage et établir chaque fois les relations qu’elles
induisent dans le corps à l’issue de votre formation dans les derniers séminaires.

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PARTIE III : SEMIOLOGIE EN OSTEOPATHIE

1. Introduction

Il vous est présenté ici un modèle de classification par région anatomique en regard des signes et
symptômes subjectifs et objectifs du patient.

L’utilisation d’une association de signes et symptômes par binômes ou trinômes permet de faire
naître des familles de pathologies, accélérant ainsi le processus de convergence vers un
diagnostic par l’exclusion non plus de pathologies, mais de familles de pathologies.

De plus, la classification entre contre-indications absolues et relatives permet d’offrir une aide à
la décision de prise en charge immédiate ou non du patient.

Ce modèle ainsi élaboré permet une prise en charge à large spectre des différentes pathologies
dans le respect de la non dangerosité pour le patient.

Ainsi c’est ici une méthodologie aidant à la décision de prise charge du patient en cabinet qui a
voulu vous être présentée, en espérant permettre à chacun de tirer un intérêt clinique de ce
document et des cours qui y seront associés.

2. Dépistage de pathologies spécifiques & conduite à tenir


(Contre-indications absolues et relatives)

« Le système de classification des symptômes sous forme de drapeaux rouges et oranges


détermine la conduite à tenir de l’ostéopathe. »
Drapeaux rouges « Red flags »

Les « Red flags » sont des signes d’alerte soit généraux soit spécifiques à une région
anatomique. Ils déterminent des pathologies représentant des contre-indications absolues à
la prise en charge ostéopathique immédiate, et qui requièrent une prise en charge par un
médecin (spécialiste). Toutefois, une fois le diagnostic établi et le patient pris en charge
médicalement, l’ostéopathe peut ajouter son traitement au traitement médical.

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Drapeaux oranges « Orange flags »

Les « Orange flags » sont des signes d’alerte spécifiques à une région anatomique. Ils
déterminent des pathologies représentant des contre-indications relatives à la prise en charge
ostéopathique immédiate. Toutefois celle-ci peut s’effectuer en parallèle et/ou en collaboration
avec le médecin (spécialiste). La prise en charge ostéopathique restant dépendante de
l’évolution de ces « signes d’alerte » dans le temps.
Les signes d’alertes

Ils sont établis pour le dépistage de lombalgies spécifiques et peuvent s’appliquer également
pour le dépistage d’affections médicales particulières touchant d’autres sites anatomiques.

Signes d’alerte généraux = Possible atteinte spécifique

 <20 ans, >50 ans


 Antécédents de tumeur maligne
 Perte de poids inexpliquée
 Traumatisme significatif
 Pas d’amélioration avec le repos
 Douleurs à prédominance nocturne
 Raideur matinale durant plus d’une heure
 Abus de drogue par voie intraveineuse
 Traitement prolongé aux corticoïdes
 Infection concomitante
 Troubles sphinctériens

Ces divers signes d’alerte permettent habituellement d’évoquer une pathologie spécifique,
relativement grave :
 Néoplasie
 Tumeur Secondaire
 Infection (osseuse, articulaire,
etc.)
 Fracture
 Trouble neurologique grave
(paralysie)
 Rhumatisme inflammatoire

Les pathologies apparaissant dans l’enfance et l’âge plus avancé (<20 ans, >50 ans) évoquent
plutôt des pathologies spécifiques (malformation, tumeurs,…).

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En plus des signes d’alerte généraux précités, certains symptômes et signes cliniques tels que
douleur mécanique, blocage, instabilité, douleur référée, permettent également de mieux
orienter un diagnostic spécifique.

Cette approche de dépistage correspond à la pratique ostéopathique courante du cabinet d’une


part (anamnèse et examen clinique) et à l’attente du corps médical auquel nous pouvons être
amenés à référer nos patients d’autre part.

Ces pathologies requièrent une prise en charge par un médecin spécialiste. Toutefois, une fois
un diagnostic établi et le patient pris en charge médicalement, l’ostéopathe peut ajouter son
traitement au traitement médical.

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3. Contre-indications aux manipulations à haute vélocité

Contre-indications absolues

 Fractures.
 Ostéoporose et autres pathologies métaboliques osseuses entraînant un
 risque de fracture (Osteogenesis imperfecta, maladie de Paget,
ostéomalacie, maladie de Lobstein etc..)
 Infection du rachis (Maladie de Pott, ostéomyélites, abcès du rachis,
méningite)
 Néoplasie (métastase ostéolytiques).
 Atteinte locale liée à un processus inflammatoire
 Insuffisance vertébro-basilaire, en particulier chez des patients atteints
d’artériosclérose ou d’hypertension artérielle.
 Anévrisme aortique
 Syndromes de compression de la moelle épinière et de queue de cheval.
 Syndrome radiculaire déficitaire*
 Spondylolisthésis avec instabilité significative (grade 2, 3, 4) et conflit
radiculaire.
 Myélopathies
 État général déficient (cachexie, insuffisance cardiaque
grave ,Hypertension maligne, etc.).
 Si patient ne veut pas être manipulé

*Seuls les segments atteints sont contre-indiqués à la manipulation à haute vélocité

Contre-indications relatives :

Dosage de l’intervention et de la technique choisie (ostéoporose, âge avancé, grossesse,


maladie de Bechterew selon le degré d’activité inflammatoire, dysplasies de la région
atlanto-occipitale, etc.).

Non-indications : Identification d’une non-indication afin d’éviter des complications


pouvant résulter de l’omission de référer le patient pour un traitement adéquat.

Risques liés aux manipulations par suite :

a) d’une fausse indication, le plus souvent consécutive à une erreur de


diagnostic ;
b) d’une technique inadéquate (erreur de dosage, mauvaise direction depoussée,
etc.).
c) de la manipulation en soi (risque inhérent).

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Les conséquences sous lettres a) et b) sont évitables, tandis que celle sous lettre c)
est le seul risque véritable.
Conséquences possibles :

A) des lésions vasculaires (thrombose, hémorragie / dissection d’une artère vertébrale


ou d’une artère carotide, syndrome de Wallenberg, hématomes intrarachidiens)

B) des compressions de la moelle (décompensation d’une luxation en cas de syndrome


de Grisel ou de maladie de Bechterew, d’une fracture de l’axis d’un os odontoïde, d’une
dysplasie de la charnière cranio-cervicale)

C) d’une lésion mixte (ex. une compression médullaire et des lésions vasculaires)

D) Syndrome de Barré-Liéou : fractures costales, entorses costo-vertébrales, costo-chondrales et


chondro-sternales.

E) Apparition d’une douleur nouvelle, différente de celle due au phénomène de retraçage ou d’un
torticolis lorsqu’un patient a été traité pour une autre douleur ou affection).

F) Complications dans le sens d’une aggravation (p. ex. transformation d’une lombalgie en une
sciatalgie), déclenchement d’une colique néphrétique, provocation d’hématomes massifs chez
des patients sous anticoagulants.

G) Réaction psychogènes (syndrome de la « vertèbre déplacée »), risque de somatisation.

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PARTIE IV : BILAN PALPATOIRE ,

TESTS & MANŒUVRES PRÉPARATOIRES

1. Les tests

1.1. Test de Flexion Debout (TFD)

Ce test n’est possible que si la tension des ischio-jambiers n’est pas trop forte.
Si la tension est trop forte, il faudra procéder à un déparasitage.

1.2. Test de Flexion Assis (TFA)

Si TFD ++ et TFA 0 : lésion iliaque ou pubienne


Si TFD 0 et TFA ++ : lésion sacrée
Si TFD ++ et TFA + : lésion iliaque avec compensation sacrée
Si TFD + et TFA ++ : lésion sacrée avec compensation iliaque
Si TFD ++ et TFA ++ : lésion iliaque accompagnée d’une lésion sacrée ou inversement
Si TFD 0 et TFA 0 : aucune lésion

❖ Interdépendance entre L5 et sacrum :


Sujet en procubitus, le praticien pose deux doigts sur les transverses de L5 et deux autres
doigts sur les transverses de C7. On demande au sujet de faire une rotation de la tête
doucement et complètement d’un côté et de l’autre et l’on doit sentir que la rotation de C7
doit entraîner la rotation de L5

❖ Test d’inégalité de membres inférieurs :


Sujet en procubitus, jambes fléchies, apprécier la hauteur des pieds et des genoux

❖ Test des tubercules pubiens et des Angles Infero Externe Sacrés (AIES) :
Palpation et appréciation de leur état dans l’espace et de manière bilatérale.

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1.3. Test du Downning

C'est le test capital en ce qui concerne les lésions iliaques.


Il doit être employé dans tous les cas, car il représente la plus grande sécurité au niveau du
bilan. Il doit être coutumier au praticien et se faire de manière quasi automatique.

Les contre-indications du DOWNING sont :


⮚ La présence d'arthrose ;
⮚ La présence d'arthrite ;
⮚ La présence de prothèse ;
⮚ L'excès de laxité.

Ce test se divise en deux manœuvres à effectuer bilatéralement (tout au moins au début).


Mais auparavant il faut se rappeler de cette règle générale : Lorsqu'il s'agit d'une lésion
ostéopathique, on peut toujours aller dans le sens de la lésion mais pas dans le sens de
la correction.

La première manœuvre consiste à provoquer un allongement provisoire d'un membre


inférieur en mobilisant l'articulation sacro-iliaque en antériorité et en empêchant toute
participation de l'articulation coxo-fémorale.
Si l'allongement est possible dans les limites normales de l'articulation (environ 1,5cm)
cela signifiera qu'il n'existe pas de blocage en postériorité.
Si l'allongement n'existe pas ou est minime cela signifiera qu'il existe un blocage de l'ilium
en postériorité.

1.3.1. Description de l'allongement

Le sujet est en décubitus dorsal et aura été mis en position de référence.


Le praticien se place en position controlatérale. Il saisit avec sa main caudale la jambe du
patient juste au-dessus de la cheville et effectue avec le membre inférieur controlatéral du
sujet une légère flexion de hanche accompagnée d'une adduction.

Ensuite, le praticien place sa main céphalique, pouce en équerre, par le bord radial dans le
creux poplité, avant-bras parallèle au fémur, en ajoutant à la flexion et adduction de hanche
conservées, une rotation externe de la hanche.
Si le sujet est raide le praticien effectue une traction.
Puis le praticien repose le membre inférieur du sujet sur la table et procède à la mesure
comparative des malléoles et des talons.
On effectue ensuite la manœuvre de déparasitage global, en double flexion avec pression
doublée du sternum du praticien pour provoquer une annulation de l'allongement éventuel.

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La deuxième manœuvre consiste à provoquer un raccourcissement provisoire d'un membre
inférieur en mobilisant l'articulation sacro-iliaque en postériorité et en empêchant toute
participation de l'articulation coxo-fémorale.
Si le raccourcissement est possible dans les limites de l'articulation (environ 1,5 cm), cela
signifiera qu'il n'existe pas de blocage en antériorité.
Si le raccourcissement n'existe pas ou est minime, cela signifiera qu'il existe un blocage de
l'ilium en antériorité.

1.3.2. Description du raccourcissement

Le sujet est en décubitus dorsal et aura été mis en position de référence.


Le praticien se place sur le côté, homolatéral par rapport à l'articulation à mobiliser.
Il saisit le membre inférieur du sujet juste au-dessus de la cheville avec sa main caudale et
fait une abduction maximale de hanche, celle-ci étant en extension.

Ensuite, le praticien, par sa main céphalique, saisit la partie inférieure de l'extrémité distale
du segment fémoral, exécute une flexion du genou en conservant l'abduction et l'extension
de hanche, et procède à une rotation interne de la coxo-fémorale.
Si le sujet est raide le praticien effectue une poussée.

Puis il repose le membre inférieur du sujet sur la table et procède ensuite à la mesure
comparative des malléoles et des talons de la façon décrite précédemment.

Le thérapeute effectue ensuite la manœuvre membre inférieur en double flexion avec


pression doublée du sternum du praticien pour provoquer une annulation du
raccourcissement éventuel.

1.3.3. Biomécanique

Lors de l'allongement, la flexion, l'adduction et la rotation externe de hanche provoquent


une tension du ligament de BERTIN et de la partie antérieure capsulaire (inhibition de la
coxo-fémorale), positionnent la tête fémorale de manière à créer un point fixe au segment
fémoral indispensable s'il y a traction.

Lors du raccourcissement, l'extension, l'abduction et la rotation interne de hanche


provoquent une tension du ligament ischio-fémoral et de la partie postérieure capsulaire
(inhibition de la coxo-fémorale), positionnent la tête fémorale de manière à créer un point
fixe au segment fémoral indispensable s'il y a poussée.

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1.3.4. Conclusion

● Si l’allongement ou le raccourcissement est possible, alors il n’existe pas de blocage.

● Si l’allongement n’existe pas ou est minime, cela signifie qu’il existe un blocage de
l’ilium en postériorité.

● Si le raccourcissement n’existe pas ou est minime, cela signifie qu’il existe un blocage
de l’ilium en antériorité.

● Si l’allongement = raccourcissement d’un seul côté : pas de lésion iliaque de ce côté.

● Si l’allongement = raccourcissement des deux côtés : pas de lésion iliaque des deux
côtés.

● Si l’allongement n’existe pas alors que le raccourcissement est possible : iliaque


postérieur 1er degré. Le 2ème degré offre la possibilité d’un allongement mais celui-ci
sera minime, en tout cas nettement inférieur au raccourcissement.

● Si le raccourcissement n’existe pas alors que l’allongement est possible, il s’agira d’un
iliaque antérieur 1er degré. Le 2ème degré offre la possibilité d’un raccourcissement mais
celui-ci sera minime ou nettement inférieur à l’allongement.

● Si l’allongement n’existe pas des deux côtés alors que le raccourcissement est possible,
alors il s’agit d’un iliaque postérieur bilatéral.

● Si le raccourcissement n’existe pas des deux côtés alors que l’allongement est possible,
alors il s’agit d’un iliaque antérieur bilatéral.

● Si d’un côté il n’existe pas d’allongement avec un raccourcissement possible et de


l’autre côté il n’existe pas de raccourcissement avec un allongement possible, cela
signifie qu’il s’agit d’une torsion iliaque postérieure d’un côté et antérieure de l’autre

● S’il n’existe ni allongement ni raccourcissement d’un côté ou des deux côtés, alors cela
signifie qu’il s’agit d’une perte de mobilité définitive d’un côté ou des deux.

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2. Manœuvres préparatoires

2.1. Travail musculoligamentaire

 Déparasitage

 Étirement du grand dorsal

 Ponçage du psoas et étirement des IJ

 Manœuvre de déparasitage global

 Ponçage des ligaments sacro-iliaques postérieurs : sujet maigre en procubitus sur la


table jambes croisées et pour les sujets plus enveloppés, on peut le faire en bout de
table, jambes pendantes et croisées

 Travail du carré des lombes, du pyramidal

 Ponçage des ligaments ilio lombaires

2.2. Travail sur le fascia thoraco-lombaire (fascia thoracolumbalis)

❖ Premier temps :
Le fascia thoraco-lombaire est composé de la conjonction de quatre fascias se rejoignant
au niveau des fossettes sacrées et du sacrum. Ces quatre fascias sont :
⮚ Le recouvrement para spinal lombal ;
⮚ Le recouvrement et la terminaison du muscle grand dorsal (latissimus dorsi) ;
⮚ Le recouvrement fessier vers la fosse iliaque externe ;
⮚ Le recouvrement du grand fessier superficiel (glutens imbus superficialis) vers le tractus
fibreux iliotibial.
Pour reconnaître la direction à traiter, une pression glissée du pouce ou de la pulpe d'un
autre doigt indique les zones d'arrêt qui seront à traiter. Toutes les manœuvres démarrent
préalablement par un étirement divergent sur la région sacrée postérieure.
❖ Direction grand fessier superficiel :
La manœuvre divergente de pression-étirement commence à la région sacrée, de proche en
proche. Elle suit une direction supéro-latérale en suivant les fibres du faisceau superficiel

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du muscle. La sensation d'étirement-coupure est souvent présente, en particulier chez les
personnes de sexe féminin.

❖ Direction masse para spinale :


L’étirement manuel par pression divergente débute au niveau du sacrum par un étirement
maintenu fermement quelques secondes qui est reproduit de proche en proche en remontant
jusqu'à la colonne thoracolombale si nécessaire.

❖ Direction grand dorsal :


La manœuvre de pression-étirement divergente commence à la région sacrée, puis de proche
en proche suit une direction de sens cranio-latéral qui correspond à la direction du muscle
concerné.

❖ Direction fosse iliaque externe :


La manœuvre divergente de pression-étirement commence à la région sacrée, puis de proche
en proche, rejoint la partie médiane de la fosse iliaque externe.

Remarque : En regard des muscles fessiers, cette manœuvre provoque une perception de
coupure d'autant plus intense que la manœuvre est appuyée.

3. Bilan palpatoire et repérage anatomique

● EIAS / EIPS / Crête iliaque

● Vertèbres lombaires

● Sillons sacro-iliaques / AIE (angle inféro-externe)

● Bases sacrées / ischions

● Tubercules pubiens

● Trochanter / coccyx

● Myologie

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PARTIE V : L’ILIUM

1. La description anatomique

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● Le ligament sacro iliaque antérieur est faible et peu résistant. De la partie antérieure du
sacrum en dehors des deuxièmes trous sacrés pour se diriger en dehors et s’insérer dans la
fosse iliaque interne
Remarque : Il est proche de l’articulation sacro-iliaque. Il assure le gardiennage articulaire
de cette articulation. Son rôle est de renforcer la capsule articulaire par des fibres
transversales.

● Le ligament sacro-iliaque postérieur est composé d’un plan profond (c’est un ligament
interosseux, résistant et court) et d’un plan superficiel (composé de 4 faisceaux).
Remarque : les ligaments sacro-iliaques postérieurs ou dorsaux sont proches de
l’articulation. Le ligament inter osseux encore appelé Axile constitue le plan profond. C’est
le plus puissant des moyens d’union de cette articulation. Il sera mis en défaut à chaque
lésion intéressant cette articulation.

● Le grand ligament sacro-sciatique est composé de faisceaux fibreux et résistants.

● Le petit ligament sacro-sciatique (ligament sacro-épineux) est un mélange de tissu


fibreux et de fibres musculaires (issus du muscle ischio coccygien).

Remarque : Le ligament iliolombaire est à distance de l’articulation sacro-iliaque. Il


prolonge en haut le système ilio-transversaire sacré. Sa disposition et sa forte consistance
lui confèrent un rôle de « gardiennage » lombaire plus dans l’inclinaison latérale que dans
les mouvements de flexion/ extension. Dans la physiologie articulaire du complexe lombo-
pelvien, le ligament ilio lombaire à lui seul joue un rôle de relation mécanique iliolombaire
lombo-sacrée. Ceci explique que dans la partie lésionnelle ostéopathique, il puisse exister
aussi des adaptations ou des lésions secondaires induites par le phénomène lésionnel
ligamentaire. Ils sont donc souvent impliqués dans les problèmes de perte de mobilité
iliaque ou sacrée induisant par la même une suite pathologique au niveau lombaire L4L5,
l’inverse étant aussi naturellement vrai.

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2. Les surfaces auriculaires

Pour l’iliaque nous aurons une surface auriculaire convexe. Pour le sacrum, elle sera concave :
grand bras/ petit bras

3. L’innervation (le plexus lombo-sacré)

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4. Les lésions ostéopathiques

4.1. L‘iliaque en rotation antérieure

La douleur est souvent localisée légèrement à l’intérieur et plus en bas que l’EIPS à environ
1.5 cm. Comme toute douleur mécanique, elle est aggravée par le mouvement et améliorée
par le repos. On notera toutefois une douleur des muscles de la loge postérieure de la cuisse
avec répercussion au niveau du genou.
Le TFD sera positif du côté de la douleur, une EIPS plus enfoncée du côté du TFD.

Couché sur le ventre, le praticien notera un sillon plein et douloureux du côté lésionnel,
Couché sur le dos : une EIAS plus basse du côté de la lésion, un membre inférieur plus
long
Le Downing donnera du côté du TFD positif un allongement normal mais un
raccourcissement de petite amplitude ou nul suivant le degré de lésion. De l’autre côté,
l’allongement sera égal au raccourcissement.

4.1.1. Technique isométrique en procubitus (exemple à gauche)

Le sujet est en procubitus au bord de la table afin que le membre inférieur côté lésion
pende hors de celle-ci. Le praticien est sur le côté en fente avant le membre inférieur arrière
contre la table. Il positionne le pied du sujet sur son genou arrière, sa main céphalique
soutenant le genou fléchi du patient. La main caudale du praticien appuie sur le sacrum
afin de le protéger et éviter qu'il ne se postériorise. Le praticien cherche le passage entre
l'abduction et l'adduction en exécutant une flexion de hanche progressive qui devient
maximale en fin de manœuvre.

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4.1.2. Technique directe en décubitus dorsal (exemple à droite)

Le sujet est placé en décubitus dorsal, les mains croisées derrière la nuque.
Le praticien est controlatéral c'est à dire à gauche du sujet. Il fait croiser le membre inférieur
droit du sujet sur le membre inférieur gauche. Le thérapeute saisit alors le sujet par la
ceinture scapulaire et le tourne vers lui. Il se place jambes écartées à l'aplomb de la lésion,
une main au niveau du scapulum du sujet, servant à maintenir le sujet en rotation et en
inclinaison pour verrouiller les lombaires, l'autre main se positionne sur l'aile iliaque droite
du patient. Le praticien appuie pour effectuer une mise en tension maximum jusqu’au
Slack. Il demande au sujet une inspiration et une expiration, en fin d'expiration le praticien
exécute avec la main caudale un thrust bref et sec en direction de la table.

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4.1.3. Technique directe en décubitus latéral (exemple à droite)

Le sujet est couché sur le côté gauche, bien au bord de la table.


Le praticien est debout face à lui. Il demande au patient d'étendre son membre inférieur
gauche et de fléchir le droit de manière à mettre son pied droit dans le creux poplité gauche.
Le thérapeute saisit alors le bras gauche du sujet et en le tractant enroule la colonne
vertébrale de manière à la solidariser, coaptant ainsi les apophyses articulaires postérieures.
Le praticien bloque, entre ses cuisses, le genou fléchi en adduction et en flexion.
Le thérapeute prend un appui avec le pisiforme derrière la tubérosité ischiatique droite
avant-bras perpendiculaire. Les directions du thrust seront les suivantes : en bas, en dehors
et vers la tête. Le contre appui se fait au niveau du pectoral du sujet.
La normalisation s'effectuera après réduction de la mobilité résiduelle (slack) en fin
d'expiration selon les axes décrits ci-dessus par l'intermédiaire du pisiforme.

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4.1.4. Technique Sutherland en position debout

Définition : C’est essentiellement une technique d’auto-correction, le rôle du praticien


étant de positionner le sujet suivant un protocole bien précis. Le praticien demandera
d’exécuter un mouvement ou une activité respiratoire particulière.
En règle générale, le sujet est mis dans le sens de sa position lésionnelle et non dans le sens
de la correction de celle-ci.
Une exception à cette règle existe cependant : elle concerne les lésions iliaques pour
lesquelles le sujet va aller dans le sens de la correction lésionnelle.

Exemple : Iliaque antérieur à droite


Le sujet est debout, face à un mur, les deux mains posées contre celui-ci à hauteur des
épaules.
Il se met en appui sur le membre inférieur du côté de l'iliaque en lésion. L’autre membre
inférieur vient se croiser devant, sur la pointe du pied.

Le praticien est accroupi sur le côté de la lésion et positionne deux doigts devant l'E.I.A.S.
et deux doigts de l'autre main derrière la tubérosité ischiatique.
Il demande au sujet d’exécuter une flexion sur le membre inférieur côté lésion bien
verticalement et en expirant. Le sujet exécutera ensuite une remontée en inspirant durant
celle-ci. Le praticien poussera légèrement en arrière avec deux doigts de la main supérieure
sous l’E.I.A.S. et en avant avec les doigts de la main inférieure derrière la tubérosité
ischiatique.
Remarque : On suit le mouvement les doigts placés horizontalement durant les deux temps
de la manœuvre. Cette normalisation peut être répétée plusieurs fois. Elle est idéale pour
les lésions iliaques du deuxième degré, chez les patients craintifs ou âgés.

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4.2. L’iliaque en rotation postérieure

La douleur est souvent localisée comme pour un iliaque antérieur. On notera toutefois une
douleur des muscles de la loge antérieure de la cuisse avec une tension du quadriceps et du
couturier pouvant engendrer une douleur de la patte d’oie.
Le TFD sera positif du côté de la douleur, une EIPS plus saillante du côté du TFD.
Couché sur le ventre, le praticien notera un sillon creux et douloureux du côté lésionnel,
Couché sur le dos : une EIAS plus haute du côté de la lésion, un membre inferieur plus court.
Le Downing donnera du côté du TFD positif un raccourcissement normal mais un
allongement de petite amplitude ou nul suivant le degré de lésion. De l’autre côté,
l’allongement sera égal au raccourcissement.

4.2.1. Technique directe en procubitus (exemple à gauche)

Le sujet est en procubitus, le praticien du côté droit positionne le membre inférieur gauche
du sujet sur le droit de manière à provoquer une extension et une adduction du membre
inférieur côté lésion. Le thérapeute bloque les jambes du sujet en enjambant et en posant
le genou sur la table. Puis le praticien se trouvant à l'aplomb de la lésion, il positionne son
pisiforme droit sous l'E.I.P.S. gauche. Son avant-bras est axé dans une triple direction, en
bas, en dehors, légèrement vers la tête. L'autre main enserrant en cavalier son poignet droit,
il demande ensuite au sujet d'inspirer et en fin d'expiration il exécute un thrust dans les 3
directions précédemment décrites.

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4.2.2. Technique directe en procubitus (Fred Mitchell) (exemple à
gauche)

Le sujet est en procubitus, le praticien est du côté droit. Il positionne son pisiforme droit,
sous l’EIPS gauche en donnant à son bras une triple direction, en bas, en dehors légèrement
vers la tête.
L'autre main saisit le membre inférieur gauche du sujet la main au-dessus de la rotule.
Le praticien exécute une extension et une adduction maximale suivie simultanément d'un
thrust du pisiforme sous l'E.I.P.S. en fin d'expiration.

4.2.3. Technique directe en décubitus latéral (exemple à gauche)

Le sujet est en décubitus latéral à droite genou gauche fléchi. Le pied gauche est positionné
dans le creux poplité droit. Le praticien sur le côté face au patient tracte le bras droit de
manière à coapter les articulaires postérieures de la colonne du sujet et le positionne ensuite
les doigts des mains croisés sur la poitrine. Le praticien positionne son pisiforme juste sous
l'E.I.P.S. gauche, avant-bras perpendiculaire dans une triple direction, en bas, en dehors et
vers la tête du sujet. L'autre main prend un contre appui sur le pectoral gauche du patient.
En fin d'expiration et après réduction de la mobilité résiduelle, le praticien exécute un thrust
sec et court par l'intermédiaire du pisiforme dans les directions indiquées ci-dessus.

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4.2.4. Technique Sutherland en position debout

Exemple : Iliaque postérieur à droite

Le sujet est debout face à un mur, les mains posées contre celui-ci à hauteur des épaules.
Il se met en appui sur le membre inférieur du côté de l'iliaque en lésion. L’autre membre
inférieur vient se croiser devant sur la pointe du pied. Le praticien est accroupi sur le côté
de la lésion et positionne deux doigts devant l’EIAI et deux doigts de l'autre main derrière
l'EIPS.
Il demande au sujet d’exécuter une flexion sur le membre inférieur côté lésion bien
verticalement et en expirant. Le sujet exécutera ensuite une remontée en inspirant durant
celle-ci. Le praticien poussera légèrement en avant avec ses deux doigts de la main
supérieure sur l’EIPS et en arrière avec les doigts de la main inférieure placée sous l’EIAI.
On suit le mouvement, les doigts placés horizontalement durant les deux temps de la
manœuvre.
Cette normalisation peut être répétée plusieurs fois. Elle est idéale pour les lésions iliaques
du deuxième degré, chez les patients craintifs ou âgés.

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4.3. La torsion iliaque

Le siège de la douleur est le même que pour les lésions précédentes mais cette fois-ci elle
sera bilatérale. Son intensité est toutefois supérieure à l’intensité des douleurs unilatérales.
On notera une augmentation des signes cliniques lors des mouvements et éventuellement
une gêne fonctionnelle au niveau des membres inf.
En position debout, le TFD sera bilatéral c’est-à-dire qu’il apparait lors du test une
balistique d’un côté rattrapée ensuite et dépassée par une balistique de l’autre côté, une
EIPS enfoncée du côté de l’iliaque antérieur et une EIPS saillante du côté de l’iliaque
postérieur
En procubitus, on notera un sillon plein du côté de l’iliaque antérieur et creux du côté de
l’iliaque postérieur.
En décubitus dorsal, une EIAS plus basse du côté de l’antériorité et une EIAS plus haute
du côté de la postériorité.
Le Downing donnera du côté de l’antériorité un allongement normal mais le
raccourcissement sera de petite amplitude ou nul. Du côté de la postériorité le
raccourcissement s’effectuera normalement mais l’allongement sera de petite amplitude ou
nul.

Technique en bout de table :

Le sujet est couché en bout de table pied au sol.


Le praticien est debout derrière le patient et se positionne de la façon suivante :

PREMIER TEMPS
Il met son membre inférieur gauche entre les jambes du sujet. Il place son genou droit à
l'intérieur du creux poplité droit du sujet. Le praticien saisit avec sa main gauche la cheville
droite du sujet pour bien verrouiller le genou en flexion. La main droite du praticien protège
le sacrum du sujet. Le thrust se fait par l'intermédiaire du genou du thérapeute en direction
du bas et en adduction.

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DEUXIÈME TEMPS :
Après cette normalisation le praticien pose la jambe du sujet. Sans changer de position, il
saisit le membre inférieur gauche du sujet au-dessus de la rotule.
Il positionne la jambe en extension et en adduction avec sa main gauche. Le praticien place
son pisiforme droit sous l'E.I.P.S. gauche du patient et exécute un thrust vers en dehors, en
bas, légèrement vers la tête.

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4.4. Fermeture iliaque ou « in flare »
Cette lésion occasionne des douleurs au niveau de l’articulation sacro-iliaque par étirement
des ligaments. Elle s’accompagne de douleurs lombaires L4 L5 en relation avec les
ligaments ilio lombaires. Dans les cas de traumatismes importants, on observe une rotation
interne de la cuisse.
Debout on notera un TFD + du côté de la lésion, une EIPS excentrée du côté du TFD
En procubitus, le sillon moins creux et douloureux
En DD, la distance entre EIAS et ombilic sera plus courte, les membres inférieurs sont
égaux. Le downing est normal.

NORMALISATION D'UNE FERMETURE ILIAQUE


TECHNIQUE ISOMETRIQUE EN DECUBITUS DORSAL

EXEMPLE : FERMETURE ILIAQUEAGAUCHE

Le sujet est en décubitus dorsal, le praticien du côté gauche saisit la cheville gauche
du patient, le coude sur la face interne du genou.
Le praticien place ensuite le membre inférieur gauche du sujet en abduction complète,
hanche et genou fléchis à 90°, le pied dans le vide.
L'autre main du praticien est posée sur l'E.I.A.S. droite et maintient fermement le bassin
du sujet sur le plan de la table.
Le praticien demande alors au sujet de ramener sa hanche en adduction sans autoriser le
mouvement, puis de relâcher.
Durant la phase de relâchement il gagne de l'amplitude acquise en abduction et en
rotation externe.

Cette manœuvre isométrique est à répéter plusieurs fois, jusqu'à la


disparition des signes cliniques.
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4.5. Ouverture iliaque ou « out flair »
Cette lésion ilio-sacrée occasionne des douleurs au niveau de l’articulation sacro-iliaque
par compression. Elle s’accompagne de douleurs au niveau du pli inguinal, de limitation
de l’extension et abduction de la cuisse. On peut palper une arcade crurale très tendue et
sensible. Des douleurs de la symphyse pubienne sont fréquentes. Dans les cas de lésion
importante, on observe une rotation externe de la cuisse.
Debout on notera un TFD + du côté de la lésion, une EIPS rapprochée du côté du TFD
En procubitus, le sillon effacé et douloureux
En DD, la distance entre EIAS et ombilic sera plus longue, les membres inférieurs sont
égaux. Le downing est normal.

Remarque : Ces lésions iliaques en latéralité ne peuvent se produire que lorsque les
surfaces auriculaires sont atypiques et/ou des pb viscéraux. Il peut exister une lésion
en rotation iliaque surajoutée, dans ce cas il faudra commencer par réduire la lésion en
latéralité.

NORMALISATION D'UNE OUVERTURE ILIAQUE

TECHNIQUE ISOMETRIQUE EN DECUBITUS DORSAL


EXEMPLE : OUVERTUREILIAQUEAGAUCHE

Le sujet est en décubitus dorsal, le praticien du côté gauche.


Il saisit avec son bras gauche le membre inférieur du sujet, hanche fléchie à 90°, genou
plié, pied sans appui.
Il imprime à celui-ci une rotation interne afin de verrouiller la hanche et par l'intermédiaire
de son sternum, pousse le genou sur sa face externe en adduction.
Simultanément la main droite du praticien saisit l'E.I.P.S. gauche à sa partie interne et
va exercer une traction vers en dehors.
Le praticien demande alors au sujet de faire une abduction contre résistance sans
permettre de mouvement puis de relâcher.
Pendant la phase de relâchement le thérapeute gagne de l'amplitude en adduction avec son
sternum, en rotation interne avec son bras gauche et en tractant l'E.I.P.S. gauche vers lui.

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4.6. L’iliaque en supériorité ou « up slip »

Cette lésion occasionne des douleurs au niveau de la sacro-iliaque et semble suivre la crête
iliaque. Elle se propage jusqu’au pubis, le praticien notera des pseudo-cystalgie et des
problèmes d’adducteur du côté lésionnel. Cette lésion est la conséquence d’une chute sur
le pied, membre inférieur tendu ou de surface auriculaire atypique. On rencontre une
limitation de l’inclinaison latérale du tronc du côté de la lésion.
Debout on notera un TFD positif du côté de la lésion, une EIPS plus haute du côté du TFD,
une crête iliaque plus haute, une EIAS plus haute.
En procubitus on trouve un sillon douloureux, les ligaments sacro-iliaques sont tendus et
du côté du TFD il est ascensionné (tubérosité ischiatique plus haute).
En DD on observera une EIAS plus haute côté lésion et une fausse jambe courte côté TFD.
Le Downing est normal

Technique directe en décubitus dorsal (exemple à droite) :


Le sujet est en décubitus dorsal. La jambe droite est croisée sur la gauche, les mains
croisées derrière la tête.
Le praticien sur le côté gauche enroule le sujet par la ceinture scapulaire vers lui.
Le thérapeute majore ensuite la tension avec sa main droite placée derrière le scapulum.
La main gauche est placée sur l'E.I.A.S. et la crête iliaque du sujet. Le praticien exécute un
thrust dans la triple direction suivante : en bas, en dehors et vers les pieds du sujet.

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4.7. La lésion pubienne en supériorité

La douleur se manifeste dans la région pubienne avec parfois une apparence de cystalgie
et/ou de douleurs aux adducteurs qui s’accompagnent de tendinite.
TFD positif côté lésion.
En DD, la palpation des tubercules pubiens montre un décalage en supériorité du côté du
TFD.
Fausse jambe courte du côté de la lésion.
Le downing est normal.

Technique isométrique en décubitus dorsal (exemple à droite) :


Le patient est en décubitus dorsal, le membre inférieur du côté de la lésion en dehors, le
sacrum reposant en bord de table.
Le praticien placé à droite du sujet, sa main gauche posée sur l’E.I.A. S. gauche, bloque le
bassin du sujet. Son autre main posée au-dessus de la rotule, augmente l'extension de
hanche. Le praticien demande ensuite au sujet d'exécuter une flexion de hanche sans le
permettre, puis de relâcher.
Pendant la phase de relâchement le praticien gagne de l'amplitude vers l'extension.

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4.8. La lésion pubienne en infériorité

La douleur se manifeste dans la région pubienne avec parfois une apparence de cystalgie
et/ou de douleurs aux adducteurs. La tension des muscles de la paroi abdominale est
quelquefois observée, se traduisant par des douleurs au niveau des grands droits.
TFD positif côté lésion.
En DD, la palpation des tubercules pubiens montre un décalage en infériorité du côté du
TFD.
Fausse jambe longue du côté de la lésion.
Le downing est normal.

Technique passive en décubitus dorsal (exemple à droite) :


Le sujet est en décubitus dorsal, le membre inférieur du côté de la lésion en double flexion,
cuisse sur tronc.
Le praticien est à la gauche du sujet. Il positionne le genou droit du sujet dans son creux
axillaire droit. Sa main droite pouce en équerre bloque l'ilium au niveau de l'E.I.A.S., le
pouce à l'intérieur de celle-ci. La main gauche du praticien se positionne derrière la
tubérosité ischiatique droite du sujet. Le praticien appuie simultanément avec son thorax
sur le genou du sujet et amène sa main placée derrière la tubérosité vers le haut pendant
l'expiration

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4.9. La symphyse pubienne supérieure d’un côté et inférieure de l’autre

Déparasitage des hanches.


Les signes cliniques et la douleur sont identiques aux lésions vues précédemment mais tous
les signes seront bilatéraux et la douleur sera plus intense.

Technique isométrique en décubitus dorsal (SHOTGUN TECHNIC)

Le patient est en décubitus dorsal, les genoux fléchis et les pieds joints posés sur la table.
Le praticien sur le côté saisit les genoux du sujet entre ses bras et les serre sur son sternum.
Le praticien demande à son patient d'effectuer une abduction à laquelle le praticien
s'oppose. Dans un deuxième temps, le praticien ouvre passivement les genoux du sujet pour
glisser son avant-bras entre ceux-ci, la paume de main sur la face interne d'un genou et le
coude sur la face interne de l'autre genou, l'autre main maintient les chevilles serrées du
sujet.
Dans cette position, le praticien demande au sujet de serrer ses genoux sans permettre de
mouvement.

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PARTIE VI : INTRODUCTION À L’OSTÉOPATHIE
VISCÉRALE

1. Définition de la lésion ostéopathique viscérale

La lésion ostéopathique viscérale se manifeste par un ensemble de phénomènes que l’on


peut identifier par la palpation et l’écoute manuelle. Ces signes sont :

- La modification du volume c'est-à-dire la plupart du temps la congestion.

- La modification de la forme et/ ou du relief.

- La consistance.

- Le positionnement anormal.

- L’engorgement.

- La perte ou la diminution de la mobilité.

- la modification de la motilité en amplitude, en direction et en rythme.

Si elles ne sont pas normalisées ces anomalies vont se fixer dans le temps en entraînant une
série de compensation qui va impacter les autres systèmes qui devront plus ou moins bien
s’adapter. De plus, sur la durée, on verra apparaître entre autres la sclérose, la
déshydratation ainsi que bien d’autres dysfonctions qui n’iront qu’en s’aggravant et
donnant des pathologies plus sévères, puis irréversibles.

Les étiologies sont beaucoup trop diverses pour être ici toutes mentionnées. Néanmoins on
reconnait deux éléments dont la lésion ostéopathique viscérale est dépendante.

-les facteurs gravitationnels qui entraînent un conflit entre le contenant et le contenu.

-les facteurs conjonctifs qui aboutissent à la sclérose, la fibrose, l’adhérence et la rétraction.

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2. La mobilité viscérale

Lors des mouvements du corps et des changements de position au cours de la vie de relation
il est évident que les organes se meuvent à l’unisson. Si tel n’est pas le cas. Par exemple
par suite d’adhérences, de ptose ou autres. Nous verrons apparaître des compensations qui
aboutiront à des pathologies parfois très distantes de la cause organique. Par exemple une
lésion hépatique peut entraîner une périarthrite de l’épaule droite. Un problème à l’épaule
gauche doit toujours pour le moins susciter une investigation de l’estomac. Durant la
formation nous expliquerons plus en détail les chaînes ostéopathiques mises en relation
avec chaque organe étudié.
La respiration est une autre source très importante du mouvement des viscères.
Au niveau du thorax les modifications de diamètre qui l’accompagnent sont aisément
mesurables et c’est aussi le cas pour l’abdomen qui modifie son volume sous l’effet de la
poussée diaphragmatique. Les mouvements permanents du diaphragme entraînent les
organes attenants qui vont se mouvoir les uns par rapport aux autres.

On peut en effet considérer qu’il existe des articulations entre les organes. Tout comme
l’articulation pariétale, l’articulation viscérale possède une surface de glissement et la
présence d’attaches.

Tout d’abord les surfaces de glissement. Elles sont constituées par les séreuses qui
recouvrent les viscères. Dans l’espace qui les sépare entre elles ou contre le système
pariétal on trouve le liquide séreux qui va jouer le rôle de lubrifiant.
Le système d’attache. Il est constitué par les ligaments, les mésos et les épiploons. En
outre il existe un effet de coaptation entre les organes lié au fait que l’abdomen est sous
vide. En effet, s’il peut y avoir des gaz dans le tube digestif, ceux-ci restent confinés dans
le milieu extérieur. Faut-il le rappeler, ce qui est introduit dans le tube digestif reste étranger
au corps. On retrouve aussi par exemple dans le vide pleural ce même principe d’attache
entre les poumons et le thorax.

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3. La motilité des viscères et des organes

Il s’agit d’un mouvement intrinsèque qui est particulier à l’organe ou au viscère et qui le
dote d’une mobilité d’environ sept à huit mouvements par minute. Invisible à l’œil nu la
motilité est perceptible au toucher.

Elle est composée de deux mouvements :

-l’expiration au cours de laquelle l’organe va en direction de l’axe médian du corps.

-l’inspiration au cours de laquelle l’organe va en direction opposée à l’axe du corps. Entre


les deux phases se trouve un temps de pause.( Still point)

Comme au niveau crânien, on admet qu’une altération du rythme de la motilité correspond


à une lésion.
On remarquera que le rythme respiratoire est au repos environ 15 mouvements par minute,
ce qui exclut toute parenté de ces deux phénomènes.

4. Le traitement

Le traitement vise à répondre à chacun des aspects de la lésion ostéopathique.


Ainsi nous trouverons :
- Les normalisations ostéopathiques à visée défibrosante.
- Les normalisations ostéopathiques à visée réflexogène.
- Les normalisations ostéopathiques pour lutter contre la ptose.
- Les normalisations ostéopathiques à visée décongestive.
- Pour les organes creux, les normalisations ostéopathiques à visée de vidange.
- Et enfin les normalisations ostéopathiques par technique d’induction.

5. La grande manœuvre abdominale

Temps 1 : « La descente » en demandant au patient d’expirer longuement, les phalangettes


repoussent la peau le plus loin possible, idéalement jusqu’au pubis.

Temps 2 : « La prise », les deux mains opèrent une légère supination et se dirigent en
dedans, elles se regardent par leur paume.

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Temps 3 : « La remontée », tout en demandant au patient une inspiration, le praticien
remonte le grêle sans glisser sur la peau, de quelques centimètres en direction du
diaphragme qui descend.

En inspiration : La manœuvre doit être rythmée, lente et régulière.

Pour un effet hémodynamique et anti congestif.

Faire une série de 5 à 8 manœuvres et 4 à 6 séries.

Pratiquer des vibrations sur le temps de la remontée et à la fin de chaque série.

En expiration : Ne faire que 3 à 5 manœuvres en une seule série. Pour un effet


antiptosique.

VARIANTE : Afin de d’éviter les ovaires chez les femmes au bassin étroit.

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ANNEXE

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