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De la splendeur de « Ramadan »

Chers amis,

C’est avec joie et allégresse que nous, musulmans que nous sommes, devons
accueillir notre invité d’honneur, le mois de « Ramadan », mois de jeûne, de piété et de
sacrifice. Cet invité nous propose une thérapie des plus exemplaires pour le corps et
l’esprit. Il nous garantirait, à chacun, si nous acceptions son offre avec amour et
clairvoyance, de renforcer sa foi envers son Seigneur Allah, le Puissant le
Miséricordieux, d’effectuer son autocritique en toute âme et conscience et d’évaluer ses
rapports vis-à-vis de sa personne, de sa famille, de ses proches et de tous ses semblables,
envers lesquels il doit observer des droits et des devoirs. Ce mois de jeûne nous garantit,
par conséquent une vie matérielle et spirituelle paisible, grâce à la mortification du moi,
laquelle érige le commun des mortels en une personnalité angélique par le repos de la
conscience qu’elle lui procure, et par l’immunité qu’elle lui assure.

Comme vous le savez très bien, mes chers amis, l’Islam signifie
étymologiquement la soumission inconditionnée à la Volonté de Dieu, et le Saint Coran
le confirme en effet : « Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, son acte ne lui
sera guère agréé et il sera, parmi les perdants dans l’Au-delà. » (Sourate dite de « la
famille d’Imran » Verset 85.) Tous les croyants, aux yeux de l’Islam, depuis le Prophète
Adam, (père des humains), sont tous frères et sœurs, issus d’un même père et de mères
différentes, comme l’explique à juste titre notre Vénéré Prophète
Mohammed, Salut Divin Sur Lui, dans l’une de ses illustres annonciations.

Cette religion unique, agréée par Dieu l’Omniscient, a deux traits distinctifs :

1°)Elle établit un équilibre harmonieux entre le temporel et le spirituel, entre


le corps et l’esprit, contrairement aux tendances laïques qui furent à la base de la
séparation de l’Eglise et de l’Etat : « au Seigneur ce qui Lui appartient, et à César ce
qui lui revient ». Elle permet ainsi la parfaite jouissance des biens créés par Dieu, sans
omettre d’accomplir des devoirs cultuels, « tous pour un et un pour tous » et non
« chacun pour soi et Dieu pour tous », comme le concevraient les opportunistes de nos
jours, devoirs tels que la prière, le jeûne, la « zakat » ou impôt rituel, le pèlerinage aux
lieux sains de l’Islam, le djihad en tant que lutte contre toutes formes d’oppression et
d’exploitation, d’esclavage, d’obscurantisme et de terrorisme de quelque nature qu’il
soit.

2°) L’Islam est une religion des masses : tout musulman sans distinction de
sexe ou de race est investi en effet de par sa disposition naturelle d’une mission à savoir :
prêcher ses convictions, là où il se trouve, d’amener les gens à vivre en paix et quiétude,
chacun par son comportement vertueux, vis-à-vis de l’autre et combattre toutes formes
d’injustice ; le seul critère d’évaluation entre les hommes étant, aux yeux de Dieu la
piété que le jeûne du mois de Ramadan garantit à tous ses fidèles adeptes.

Il importe de préciser que le jeûne est le deuxième acte cultuel en Islam. Il


consiste à s’abstenir de manger, de boire et d’avoir des relations sexuelles, durant toute
la journée, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, bien entendu avec la noble
intention de se conformer aux prescriptions divines en la matière.

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Il s’agit donc d’une soumission, corps et âme, à Dieu l’Omniprésent et d’une
obéissance sans conditions par l’accomplissement de ce jeûne, et non comme le
penseraient certains, telle une forme d’exercice préventif ou curatif purifiant le système
digestif et le corps en général au moyen d’une observance d’un régime, aussi bénéfique
soit-il.

En outre, le jeûne du mois de Ramadan, quatrième pilier de l’Islam, après le


témoignage en l’Unicité de Dieu Allah et en Son Prophète Mohammed, sceau de tous
les Messagers, la prière et l’impôt rituel « zakat », fût institué en 624 de l’ère
chrétienne, soit en l’an II de l’Hégire (émigration de notre Prophète à Médina). C’était
au cours de ce mois, que le Saint Coran fût révélé, à l’instar des autres Livres Célestes.

Le Saint Coran fût révélé en effet, entièrement dans sa totalité, la nuit du


Destin : (parmi les dernières nuits impaires, selon les définitions du Prophète) d’abord,
par Dieu Maître des mondes, Gloire et Pureté à Lui Seul, à l’Ange Gabriel, puis, Celui-
ci le communiqua par la Volonté de Dieu, à notre Vénéré Prophète Mohammed Salut
Divin Sur Lui, d’une manière graduelle et progressive au gré des événements, durant
plus de vingt trois années, en fonction des besoins incessants des hommes et des
problèmes y afférents : soit, pendant dix années à la Mecque et treize à Médina ; d’où les
Sourates et Versets mecquois et médinois.

La Révélation mecquoise tint à ramener les hommes, par le témoignage de


l ’Unicité, réceptacle des croyances et fondements des lois, à n’adorer qu’un Seul et
Unique Dieu Allah et à éliminer des esprits, toutes formes de polythéisme, d’idolâtrie
et de mécréance.

La Révélation médinoise, quant à elle, se présenta comme étant une


législation réglementant, hormis celle en rapport avec le jeûne et le pèlerinage, les
relations d’un jeune Etat fondé sur l’égalité sociale, la fraternité et la justice, vis-à-vis
d’une communauté aussi confuse qu’hétérogène : (trois tribus juives et deux tribus
arabes « El Aouss » et « El Khazradj »).

Il convient de signaler que, jeûner un mois complet, n’a pas été prescrit dès
le début de la prédication. Avant d’être fixée à un mois par an, l’institution du jeûne fût
établie progressivement. En effet, le Saint Prophète, après son installation à Médina,
constata que les israélites observèrent le jeûne de « ‘Achoura » ; et lorsqu’il demanda le
pourquoi du jeûne, on lui répondit qu’ils le fêtèrent, en guise de remerciement au
Seigneur Tout Puissant, pour avoir délivré, ce jour, leurs ancêtres de la tyrannie des
Pharaons. Alors, le Prophète Salut Divin Sur Lui, insista sur le respect de cette fête,
par le jeûne de ‘Achoura. N’est-ce pas là, preuve tangible d’unicité de l’Islam à travers
les temps ?

Le jeûne se pratiquait ensuite les trois premiers jours de chaque mois et


enfin, deux années après l’Hégire, une Révélation prescrivit de se priver de manger de
boire et de cohabiter avec les femmes, pendant le mois de Ramadan, neuvième mois de
l’année lunaire. L’année musulmane ne comportant en moyenne que 354 jours et 8
heures, le Ramadan accomplit ainsi une révolution annuelle complète tous les 36 ans, et
se trouve par conséquent, décalé par rapport au calendrier grégorien.

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Dans les versets suivants: 183 à 187 de la Sourate dite de « la Vache » ou « Al
Baqarah », le Saint Coran fait état de cette progression jusqu’à ce que le jeûne du mois
de Ramadan devienne une obligation pour tous, à l’exception des cas précis. « O
croyants ! Nous vous avons prescrit le jeûne comme il l’a été à ceux d’avant vous, pour
que vous en puissiez tirer piété. » (Verset 183) « Pendant un nombre déterminé de
jours ; quiconque d’entre vous se trouve malade ou en voyage, devra (en cas de rupture
du jeûne), compenser celle ci par un nombre égal d’autres jours. Ceux qui le
supporteraient péniblement, doivent, quant à eux, nourrir des pauvres en
compensation. Nourrir davantage reste louable pour son auteur ; cependant, jeûner
serait pour vous, des plus bénéfiques si vous le saviez. » (Verset 184).

Ainsi, Dieu Gloire et Pureté à Lui Seul, ordonne aux hommes de jeûner en
s’abstenant de manger, de boire et d’avoir des rapports conjugaux, n’ayant pour
intention que de plaire au Seigneur, car le jeûne reste un moyen incontesté pour
purifier l’âme de tous les vices du moi, du mauvais caractère ou comportement
indésirable. En outre, Dieu a prescrit le jeûne aux musulmans comme il l’a prescrit aux
générations antérieures, en les prenant pour exemple. Notre Prophète confirme ce
caractère préventif du jeûne lorsqu’il énonce : « Jeûnez, vous vous porterez bien » et
dans une autre parole s’adressant à une jeunesse ardente : « Ô jeunes ! Que celui
d’entre vous pouvant se marier, qu’il le fasse ; celui qui n’en est pas en mesure de le
faire, alors qu’il jeûne ; ce qui lui servirait certes de protection. ».

Dieu montre ensuite, que le jeûne doit se faire durant des jours comptés afin
qu’il ne soit une prescription excessive. Au début de l’ère islamique, les musulmans
jeûnèrent trois jours de chaque mois, comme nous l’avons noté plus haut, puis il fût
abrogé par le (verset 185) suivant, imposant aux fidèles croyants, le jeûne de tout le
mois de Ramadan comme nous allons le montrer plus loin.

En effet, le jeûne qui fût du temps du premier Messager de Dieu Noé de trois
journées chaque mois, devint un mois pour les générations futures comme le précise
notre Prophète en disant : « le jeûne du mois de Ramadan a été prescrit à tous les
peuples qui nous ont précédés. » A noter que les malades et les voyageurs sont
momentanément exempts du jeûne ; ils peuvent selon leurs cas précis, rompre le jeûne,
mais à charge pour eux de jeûner après le mois de Ramadan un nombre de jours égal à
ceux rompus, en guise de compensation. Quant aux résidents et bien portants, mais qui
supportent difficilement le jeûne, ceux-là ont le choix entre jeûner, ou rompre le jeûne
et restent tenus chacun, de nourrir un pauvre pour chaque jour rompu.

On a rapporté d’autre part, que le Prophète qu’Allah Le bénisse et Le salue,


en arrivant à Médina, jeûnait trois jours de chaque mois ainsi que le jour de ‘Achoura
(10 ème jour du mois de Moharem). De même, avant que n’intervienne l’obligation du
jeûne (Verset 185) certains compagnons jeûnèrent, d’autres donnèrent à manger aux
pauvres, pour compenser les journées rompues. Mais lorsque Dieu, Gloire et Pureté à
Lui Seul, révéla ce verset, le jeûne devint désormais une obligation pour tous, à
l ‘exception du malade, du voyageur et du vieillard dans l’incapacité de jeûner.

Par la suite, les hommes après leur jeûne, mangèrent, buvèrent et eurent des
rapports avec leurs épouses avant de dormir. Mais si l’un d’eux s’adonne au sommeil
avant de rompre son jeûne, celui ci est tenu de poursuivre le jeûne, jusqu’au coucher
du soleil du lendemain. Ce qui fût une prescription des plus pénibles.

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On a rapporté qu’un compagnon du Prophète appelé Sarma, rentra chez lui
un soir, fit la dernière prière de nuit, et, de fatigue, il s’endormit sans rompre le jeûne.
Il dut poursuivre son jeûne jusqu’au lendemain, passant ainsi toute la nuit sans boire ni
manger ; ce qui l’a d’ailleurs fort affaibli. En le voyant ainsi, le Prophète lui demanda
de lui expliquer son cas. Il lui raconta avec précision le déroulement de la scène. On a
rapporté également que le kalif ‘Omar, en se réveillant la nuit, il cohabita avec son
épouse. Il vint trouver aussitôt le Prophète afin de l’aider à trouver une solution à ce
problème et pendant cela, Dieu révéla alors, une disposition d’allégement dont nous
parlerons plus loin.

La partie du verset susvisé à savoir : « ceux qui auront rompu le jeûne par
fatigue, se rachèteront par des distributions de nourritures aux pauvres » suscita une
controverse entre les différents exégètes : certains estiment que cette prescription a fait
l’objet purement et simplement d’une abrogation par une autre, consignée dans le verset
185 que voici : « Quiconque verra le mois (de Ramadan) apparaître devra le jeûner »

Toutefois, l’érudit Ibn ‘Abbas rétorqua ce raisonnement : « Non, il ne s’agit


guère d’une abrogation dit-il, d’autant plus que cette permission divine est accordée
dans tous les cas, aux personnes âgées ou incapables de jeûner, à charge pour eux, bien
entendu, de nourrir un pauvre par effet compensatoire. Se pose à présent la question
de savoir comment peuvent-ils se comporter s’ils sont eux mêmes nécessiteux et
démunis. Dans ce cas, ils en sont exemptés, car notre Seigneur le Compatissant ,
n’impose jamais à quiconque ce qu’il ne peut supporter, comme dirait l’éminent
jurisconsulte Echaffi’, que Dieu réserve à tous ses serviteurs d’honneur et chevaliers du
savoir, un accueil des plus sublimes.

Les opinions furent controversées également à propos des femmes et des


nourrices : Si elles craignent que leur état de santé, ou celui de leurs bébés soit
compromis par l’observance du jeûne, celles-ci ont la possibilité de choisir parmi l’une
des alternatives suivantes, répondant le mieux à leur capacité matérielle et physique. En
effet, elles doivent :

 Nourrir un pauvre et jeûner un nombre égal de jours.


 Nourrir en compensation sans jeûner ultérieurement.
 Jeûner plus tard sans nourrir un pauvre.
 Rompre le jeûne, eu égard à la nécessité sanitaire qui s’impose, sans pour autant
qu’elles soient tenues de compenser cette rupture, ni par le jeûne ultérieur, ni par la
nourriture d’un pauvre.

Le Saint Coran vint, après cette évolution logique humaine des esprits et leur
accoutumance à l’égard du jeûne, pour en faire une obligation catégorique s’imposant à
tous, à l’exception d’une frange sociale déterminée. « Le mois de Ramadan dit-il est celui
au cours duquel le Coran a été révélé aux hommes comme Guide de conscience, Règle
morale et Critérium du bien et du mal. Quiconque verra ce mois apparaître devra le
jeûner. Celui qui se trouve dans l’incapacité de jeûner pour cause de maladie ou en
déplacement, pourra rompre le jeûne, à charge pour lui de jeûner plus tard un nombre
de jours, égal à celui des jours rompus. Allah par sa Volonté cherche à vous faciliter
l’accomplissement de cette charge, afin que vous en complétiez le nombre et que vous
proclamiez la Grandeur d’Allah pour vous avoir guidé (à l’observance de ce rite) et en
guise de remerciement (pour ces allégements accordés.) » Verset 185.

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De même, le Saint Prophète nous montre le comment faire en disant :
« Jeûnez à sa vision (du nouveau croissant lunaire) et rompez le jeûne également à sa
vision, et s’il vous est caché (par des nuages), complétez alors le mois de Chaabane en
comptant trente jours. » Le mois de Ramadan serait également de trente jours si l’on
n’arrivait pas à observer du fait de ces conditions météorologiques le croissant du mois
de Choual.

Par ce Verset, Dieu montre le mérite du mois de Ramadan parmi les autres
mois de l’année lunaire et qu’il l’a élu, pour y révéler sa Sainte Parole, le Noble Coran,
à l’instar des autres Livres sacrés. En effet, notre Vénéré Prophète, Salut Divin Sur Lui
fit éloquemment état de cette Grâce divine en disant : « Les Feuillets furent révélés à
Abraham la première nuit de Ramadan, la Torah, la sixième nuit, l’Evangile à la
treizième et le Coran à la vingt quatrième. ». Certains exégètes affirment, en se référant
eux-mêmes aux sources prophétiques, que les Feuillets, la Thora, les Psaumes et
l’Evangile furent descendus sur chaque Prophète en une seule fois. Quant au Coran, il
fût révélé à la Demeure de la Puissance au ciel le plus inférieur durant la nuit dite du
« Destin » au mois de Ramadan comme le précise le Saint Coran : « Oui, Nous L’avons
fait descendre, durant une nuit bénie ». Puis il fût révélé à l’Envoyé de Dieu, Salut Divin
Sur Lui comme versets séparés selon les circonstances.

Le Verset cité supra, met en exergue le mérite du Saint Coran, en tant que
vecteur de Lumière pour les hommes, parmi ceux qui, ayant cru en Lui, l’ont déclaré
véridique et l’ont suivi, Livre sacré, renfermant des preuves et des signes clairs et
manifestes pour ceux qui les avaient compris et avaient médité sur leur sens. Une
orientation qui fait disparaître des esprits toute erreur et toute équivoque, une voie
droite qui met un terme à l’égarement de la personne, une distinction entre la vérité et
l’erreur, le licite et l’illicite. Cependant, en hommage au mois de Ramadan, le Saint
Prophète nous annonce sa bonne nouvelle : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan,
poussé par la foi et dans l’espoir d’être récompensé dans l’Au-delà, tous ses péchés
antérieurs lui seront pardonnés. ».

Une autre disposition coranique (Verset 187), offre d’autres allégements que
voici : « Il vous est permis de vous isoler avec vos femmes la nuit du jeûne. Elles sont
votre vêtement et vous êtes le leur. Allah Sait que vous vous isoliez clandestinement
avant cette permission. Cependant Il vous absout et vous pardonne. Désormais,
cohabitez à votre guise, avec elles ; et cherchez ce qu’Allah a prescrit en votre faveur. »
Ce serait probablement une naissance en cours. Le Saint Coran ajoute : « Mangez et
buvez comme vous l’entendez jusqu’à ce que vous puissiez discerner le fil blanc du fil
noir à la lumière de l’aurore. Observez ensuite le jeûne jusqu’à la nuit. Mais ne
cohabitez point avec elles alors que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées.
Telles sont les limites d’Allah. Ne vous en approchez donc pas (au risque de les
transgresser). C’est ainsi qu’Allah expose Ses signes aux hommes et les exhorte à
devenir pieux. ».

D’autre part, il y a dans cette tolérance de manger et de boire jusqu’à


l’aube, une recommandation prophétique qui se dessine : celle en effet, de prendre un
repas avant l’aube qu’on appelle « Sahour » que voici : « Prenez le Sahour dit le
Prophète Salut Divin Sur Lui, car il contient bénédiction et prospérité. » « Le Sahour,
ajouta-t- il, est un repas béni ; ne le négligez point, fût-ce de prendre une gorgée d’eau.
Dieu et Ses Anges bénissent ceux qui prennent le Sahour. »

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« Ma communauté confirma-t-il qu’Allah le bénisse et le salue ne cessera
d’être dans le bien tant qu’elle hâtera la rupture du jeûne (après le coucher du soleil) et
retardera le Sahour. » Ce serait une récompense sans mesure qui rétribue l’effort du
croyant, sa soumission à la prescription divine, son obéissance au Prophète et sa soif
d’accueillir le jeûne du lendemain avec foi et ardeur.

D’après des traditions authentifiées, le Prophète Salut Divin Sur Lui, a


interdit aux hommes de pratiquer le jeûne continu, c’est-à-dire poursuivre le jeûne d’un
jour à l’autre, sans manger ni boire. A cet égard, le compagnon Abou Hureîra
rapporte : [“le Prophète qu’Allah le bénisse et le Salue, a interdit de faire un jeûne
continuel, contre-nature. Un jour, un homme, tentant de le faire, lui dit : mais Toi, Tu
le pratiques ô Envoyé de Dieu. Furieusement, le Prophète lui répondit (pour corriger
cette étourderie) : « Je ne suis pas comme l’un d’entre vous, car la nuit, mon Seigneur
me nourrit et m’abreuve. » et lorsque certains renoncèrent à cette injonction, voulant
ainsi, selon eux, mieux adorer Dieu, le Prophète fit un jeûne continuel avec eux, jour
après jour jusqu’apparut le croissant du mois de Choual. Il leur dit alors : « Si le
croissant tardait à apparaître, je vous laisserais tout le temps de continuer votre jeûne
sans que, pour autant, vous puissiez l’accomplir. »] En outre, quiconque veut poursuivre
son jeûne, il peut le faire mais jusqu’au Sahour comme l’a toléré le Prophète Salut Divin
Sur Lui.

L’observance du jeûne du mois de Ramadan qui est une obligation


incontestée et en même temps l’un des cinq piliers de l’Islam, obéît aux règles suivantes
dont le respect garantit aux yeux de Dieu, l’agrément de cet acte cultuel. En effet, on
jeûne à la vue du croissant de ce mois et on déjeune également à la vue du croissant du
mois qui succède, comme le prescrivent le Saint Coran et la Sunna du Prophète
Mohammed Salut Divin Sur Lui, le mois étant de trente ou de vingt neuf jours. Si le
croissant se trouve caché par les nuages, on compte alors, trente jours à partir du début
du mois précédent, comme l’explique la recommandation prophétique ; la même
procédure étant suivie pour la rupture du jeûne.

L’intention tacite du jeûne est exigée au début du mois, mais n’est pas
requise au reste du mois, du fait que les actions ne valent que par les intentions de leurs
auteurs. L’intention de jeûner doit précéder l’aube, au risque de voir le jeûne annulé.
Celle-ci doit être renforcée par le désir de s’élever vers l’agrément de Dieu.

Le jeûne se poursuit de l’aube jusqu’au coucher du soleil. C’est une tradition


d’accélérer la rupture du jeûne et de retarder le dernier repas nocturne, Sahour. Le
Prophète nous incite à l’observer comme, il a été précisé plus haut, pour ne pas imiter
les gens du Livre qui l’ignorent. Si le fidèle doute que la prière de l’aube ait échu, il doit
s’abstenir de manger. On doit s’empêcher de jeûner le jour du doute par crainte qu’il ne
soit compté comme le dernier jour de Ramadan. Quiconque le jeûne, commettrait une
entorse à la tradition prophétique, et ce jour étant annulé même si celui ci s’avère parmi
les jours de Ramadan. On consacre ici le principe de la certitude qui doit présider tout
acte cultuel du croyant ; l’édifice de la foi ne saurait être à base de doute, aussi minime
soit-il.

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Ce jour là, quiconque se réveille le matin s’abstient de manger et de boire,
puis il se révèle que ce jour compte parmi les jours de Ramadan, ne peut être rétribué
pour cet acte car il n’y a pas concordance entre l’intention de jeûner et l’acte lui-même.
Cependant, il doit observer le jeûne comme d’habitude jusqu’au coucher du soleil, et
doit, à la fin du mois de Ramadan, jeûner un autre jour en guise de compensation.

Le voyageur qui arrive à destination, non à jeun, ou la femme qui se purifie


de ses menstrues pendant la journée doivent continuer la journée sans jeûne, car l’un et
l’autre ont rompu leur jeûne pour motif légitime et légal, chacun bien entendu en ce qui
le concerne.

Quiconque dans un jeûne bénévole déjeune exprès ou part en voyage et


déjeune pour cause de voyage, devra jeûner un autre jour à titre compensatoire, du fait
que l’intention de jeûner ait précédé l’acte lui même. S’il rompt ce jeûne par oubli, il
n’aura pas à jeûner pour compensation. Par contre, s’il s’agit d’un jour de jeûne
obligatoire, le fidèle ayant rompu son jeûne de la sorte, devra jeûner un autre jour à
titre compensatoire. Une controverse fût soulevée entre les jurisconsultes des différents
rites à propos de celui qui rompt son jeûne par oubli. Certains estiment, comme il a été
indiqué, qu’il n’a pas à compenser le jour rompu même s’il s’agit d’un jeûne obligatoire,
car le prophète Salut Divin Sur Lui répondit à un cas similaire qu’il n’a pas à
compenser puisque Dieu l’a nourrit et l’a abreuvé. D’autres voient l’application de cette
version prophétique exclusivement pour ce qui est du jeûne volontaire. Mais reste, dans
tous les cas de figure, que celui qui rompt le jeûne par oubli, doit par respect au mois de
Ramadan, s’abstenir aussitôt, à tout ce qui est de nature à rompre le jeûne, et observer
ainsi, un jeûne seulement en la forme.

Par ailleurs, il n’y a aucun mal à ce qu’on se serve du cure dents, tant loué
par notre Prophète, mais sec sans matière telle dentifrice par exemple de nature à causer
la rupture du jeûne. De même ne peut entraîner cette rupture le fait de :

 nager, mouiller ses cheveux pour adoucir la chaleur de la soif,


 de se farder les yeux ou d’y mettre quelques gouttes, puisque l’œil ne peut être
considéré comme une issue au ventre.
 d’embrasser suite d’une visite ou d’un adieu,
 de subir des injections ou de s’injecter des suppositoires ou de subir une perfusion
sous cutanée soit-elle ou intraveineuse car même si le produit arrive au ventre, il ne
l’a point pénétré par voie buccale,
 se faire soigner au moyen de pose de ventouses. A noter ici que les ventouses ou le
tirage de sang ne sont déconseillés que par crainte de voire l’hygiène compromis ou
que le jeûneur ne soit atteint d’une grande faiblesse en conséquence,
 subir la saignée du bras par exemple (phlébotomie). Cependant l’avis du médecin
averti reste condition requise avant l’opération,
 le fait de se rincer, sans se gargariser, la bouche et le nez, lors des ablutions
destinées aux prières. En revanche s’éternuer par une poudre qu’on y injecte, n’est
pas toléré, car celle-ci pourrait facilement s’introduire par le pharynx au système
digestif à l’image du dentifrice par la bouche. Le même raisonnement pourrait se
tenir pour tout produit de la sorte,
 de se parfumer, mais sans en abuser.

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Il est permis également :

 de vomir involontairement. Tandis que celui qui s’efforce de vomir et il y arrive, il


doit jeûner un jour en guise de compensation et s’il avale exprès le résidu de la
nourriture dégagée, il devra s’acquitter de l’expiation « Keffara » dont nous
parlerons plus loin,
 de ne pas se laver, aussi bien pour l’homme que pour la femme, pour cause
d’impureté, qu’après l’aube du jour du jeûne dont ils peuvent profiter. Cette
impureté serait du fait de la cohabitation des conjoints ou de la cessation pour la
femme de ses règles. Il convient de souligner ici que, ne pas se laver qu’après l’aube,
ne saurait être cause de la rupture du jeûne ; d’autant plus qu’on peut jeûner sans se
laver, car les ablutions qu’on effectue sont destinées exclusivement pour prier,
 à un vieillard, ne pouvant jeûner, ou à un malade pour lequel le jeûne est fort
déconseillé sur avis du médecin traitant, de nourrir un pauvre en compensation pour
chaque jour rompu, mais selon les capacités matérielles de chacun. S’ils sont
démunis de cette possibilité, alors ils en sont purement et simplement exemptés.

En outre, il n’est guère indiqué pour la femme de compenser les prières


délaissées pour cause de menstrues, mais elle devra jeûner les journées rompues pour ce
faire. De même pour la femme en couche, celle-ci n’a pas à attendre comme de
« coutume », quarante jours suivant l’accouchement pour prier ou pour jeûner ou alors
pour cohabiter avec son époux. Aussitôt qu’elle se purifie, elle doit accomplir la grande
ablution afin de pouvoir effectuer normalement ses prières et, le cas échéant, de jeûner
le restant du mois de Ramadan ou jeûner en compensation, au cas où elle aurait rompu
le jeûne pour le motif indiqué.

Il y a lieu d’ajouter que nourrir un pauvre pour tous ces cas précédents,
c’est lui offrir un repas moyen pour chaque jour de jeûne à compenser. De même, devra
nourrir, quiconque néglige de jeûner en compensation pour les journées rompues,
jusqu’à l’arrivée du Ramadan suivant.

Le jeûne n’est guère obligatoire pour l’adolescent impubère ni pour la fille


qui n’a pas encore ses menstrues. Lorsque l’un et l’autre auront atteint leur puberté, les
rites corporels leur seront alors obligatoires, tel qu’elle le prescrit une disposition
coranique de la Sourate dite de la « Lumière » que voici : « Quand vos enfants
atteignent leur puberté, ils sont tenus de demander permission avant d’entrer dans vos
demeures » (Verset 59).

Il n’est nullement admis de jeûner le jour de l’Aïd –El - Fitr, petite fête
concrétisant la rupture du jeûne du mois de Ramadan, ni le jour de la grande fête de
l’Aïd de l’immolation ou fête de Nahr.

Celui qui effectue la ‘Omra en attendant le pèlerinage dont les rites


débutent à partir du 8ème jour du mois sacré Dhoul-Hidja, et ne pouvant s’acquitter de
l’offrande obligatoire, peut lui seul en compensation, jeûner les deux jours suivant le
jour de la grande fête (10ème jour du mois) à l’instar de celui qui tombe malade au cours
du pèlerinage ou se rasant la tête pour cause d’affection et ne pouvant se racheter par
l’aumône, encore moins par le sacrifice, celui-ci doit jeûner à titre compensatoire. Pour
le quatrième jour, il ne peut être jeûné que par celui qui l’a consacré ou celui qui
poursuit déjà un jeûne avant la fête de l’Aïd El Adha.

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De même, est autorisé à rompre son jeûne celui qui souffre d’une maladie
l’empêchant de jeûner ou qui part en voyage dont la distance entraîne la réduction à
deux prosternations (raka’at) des tétras prières :(Dhohr, ‘Asr et ‘Icha), soit aux
environs de quatre vingt kilomètres, même s’il n’en sent pas la nécessité. Celui ci est
tenu à remplacer les jours rompus, à titre compensatoire, mais il est préférable qu’il
jeûne eu égard aux bienfaits de ce mois.

Celui qui effectue un voyage dont le parcours est en deçà du seuil fixé et
croyant qu’ainsi la rupture du jeûne lui est permise, rompt son jeûne n’aura pas
d’expiation à faire, mais devra remplacer le ou les jours rompus, car l’expiation n’est
imposée que dans des cas précis tels l’homicide involontaire, et surtout à celui qui
blasphème et bafoue la sacralité du mois de Ramadan.

L’expiation s’opère par le fait de nourrir soixante pauvres ou jeûner soixante


jours, d’une manière successive (l’opération s’annule d’elle même en cas de rupture
d’un jour fut- ce involontairement) ou de libérer, le cas échéant, un esclave. Cette
pratique fût scrupuleusement suivie en Islam car elle constitue, sans équivoque l’un des
moyens les plus indiqués pour la promotion de l’homme, par le bannissement de
l’esclavage qui fût jadis l’institution, tant sauvegardée par les polythéistes durant toute
la période préislamique et reste encore jusqu’à nos jours envenimante dans certaines
contrées de la planète, au même titre que la ségrégation raciale qui sévit encore
aujourd’hui, surtout dans les pays pseudo-développés.

Même en jeûnant deux mois consécutifs ou en nourrissant soixante pauvres


en guise de compensation des jours rompus exprès par diffamation au mois sacré, il ne
peut restituer à ce mois de Ramadan ses droits usurpés, ni s’acquérir une quiétude
morale, encore moins le repos de la conscience. Cependant, s’impose un beau repentir et
le devoir d’implorer le Seigneur pour pardonner les péchés.

Quiconque passe la nuit dans un évanouissement et ne prend connaissance


qu’après l’aube aura à jeûner un jour en compensation. Le jeûneur ne doit en aucune
façon cohabiter, le jour avec son épouse et doit éviter tout ce qui risque d’altérer son
jeûne par attouchement ou autre… La même sentence (la keffara) indiquée ci-dessus, lui
serait infligée s’il rompait volontairement son jeûne par ces subterfuges.

Quiconque accomplit le mois de Ramadan dans la foi et la recherche de


l’agrément divin, se verra pardonner tous ses péchés précédents. Quiconque illumine les
veillées du mois de Ramadan par des prières et bonnes actions de toute nature, pourrait
aspirer à une vie paisible et sereine d’ici-bas et, auprès de Dieu, à un accueil des plus
solennels au sein de son Royaume.

Il convient de préciser que ces prières nocturnes se pratiquent généralement


dans les mosquées, depuis que le calife ‘Umar que Dieu agrée son âme, rassembla de son
vivant, les fidèles à prier pendant les veillées de Ramadan sous la direction d’un Imam,
pratique inconnue jusqu’alors. Il est permis néanmoins au fidèle de s’en acquitter chez
soi.

9
La Dame noble ‘Aïcha mère des croyants et épouse du Prophète, que Dieu
agrée son âme rapporte à ce propos que le Messager de Dieu, soit pendant le Ramadan
ou pendant les autres mois de l’année, n’a jamais effectué plus de treize prosternations
(raka’a), le nombre impair étant scrupuleusement observé.

La Grâce divine s’étend sur toutes les créatures de Dieu et le Seigneur lui-
même par sa Majesté Suprême incite ses serviteurs à l’implorer pour expier leurs péchés
et les guider dans la voie du Salut.

Le Saint Coran énonce en effet : « Si mes serviteurs t’interrogent à Mon


propos, alors Je suis tout proche. Je réponds à l’appel de celui qui m’implore. Qu’ils
répondent à mon appel et qu’ils croient en Moi, afin qu’ils soient guidés dans la bonne
direction. » (Sourate dite « la Vache » ou « Al Baqarah ». On rapporte de source
officielle que ce Verset fût révélé lorsqu’un bédouin demanda au Prophète de savoir si
Dieu est près de nous ou alors loin des hommes et où Se trouve notre Seigneur ?

Le jeûne du mois de Ramadan nous enseigne l’évasion spirituelle ; celle-ci se


manifestant par des prières. Notre Seigneur, au retour, exhausse par sa Miséricorde les
vœux de ses fidèles. Ainsi, l’on contemple aisément la Grâce divine qui s’étend sur
l’ensemble des créatures de Dieu et surtout sur ceux qui implorent leur Seigneur par
crainte et amour en vue d’agréer leurs actions et les accueillir dans l’Au-delà parmi ses
élus.

Le Prophète nous définit éloquemment cette relation : « Seigneur-serviteur »


en ces termes : « Pas un musulman qui invoque Dieu, à Lui la Puissance et la Gloire, en
lui adressant ses prières, ne comptant ni péchés ni rupture de lien de parenté, sans que
Dieu ne l’exhausse : soit en répondant à son appel, soit en lui épargnant la récompense
pour la vie future dans l’Au-delà, soit en le protégeant d’un préjudice imminent qui
pourrait éventuellement l’atteindre. ». Le Prophète Salut Divin Sur Lui, nous incite par
cette parole éloquente, à purifier l’habit, le toit, la nourriture, tout notre environnement
social en général, pour voir ensuite tous nos vœux exhaussés et nos actions agréées.
Notre Vénéré Prophète met en outre, l’accent sur le caractère attentif du fidèle surtout
lorsqu’il implore son Seigneur, comme suit : « Les cœurs sont comme des récipients,
dont certains sont plus vastes que les autres. Lorsque vous implorez Dieu pour quelque
chose, faites le avec la ferme conviction d’être exhaussés ; car Dieu n’exhausse guère la
prière émanant d’un cœur absent et inattentif. ».

L’on assiste dans la vie courante, que plusieurs cas graves de maladies,
parfois incurables, furent guéris seulement par ce genre de prières après que la
médecine expérimentale ait déclaré à leur égard, son impuissance d’agir. En effet, une
femme raconta à un éminent professeur de médecine qu’elle embrassa l’Islam après
qu’elle. Eût rêvé du Prophète Salut Divin Sur Lui qui lui offrit le Saint Coran entre ses
mains. Cette noble dame fût atteinte quelques années après d’une tumeur maligne du
sein, incurable puisqu’arrivée à son stade final. Par le grand amour qu’elle eût envers
Dieu, elle implora son Seigneur, seul à seul, avec dévouement, humilité et confiance sans
égal. Puis, en se réveillant d’un sommeil de plomb dans lequel elle fût involontairement
plongée, et en passant par acquit de conscience sa main sur son sein, elle y vit disparaître
la tumeur.

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Emue de cette surprise soudaine, la noble dame alla voir son médecin traitant
qui refusa pour son cas, toute tentative d’intervention chirurgicale eu égard au degrés
très avancé de la maladie. Le médecin à son tour, stupéfait par l’événement, l’examina
et lui confirma la guérison.

Jeûner n’est pas seulement de s’abstenir de se nourrir ou de s’abreuver dès


l’aube jusqu’au coucher du soleil, plusieurs créatures animales en font autant, sans
parler des gens appartenant aux autres dogmes que l’Islam. C’est là une conception
erronée et négative du jeûne, n’ayant rien à voir avec le véritable sens de cet acte
d’adoration que Dieu a prescrit à ses serviteurs, à la fois comme une obligation et une
thérapeutie pour le corps et l’esprit.

Ainsi, celui qui s’adresse à une autre divinité que Dieu Allah le Puissant et
met en lui sa confiance, son jeûne n’aura aucune valeur aux yeux de Dieu, car il s’agit là
d’une action louable en la forme certes, mais viciée de l’intérieur. Le dernier Verset
coranique de la Sourate dite « la Grotte ou la Caverne » ou « Al Kahf » met cette vérité
spirituelle en évidence : « Dis : « Je suis en fait un être humain comme vous. Il m’a été
révélé que votre Seigneur est un Dieu Unique ! Quiconque, donc, espère à la satisfaction
de son Seigneur, alors, qu’il fasse de bonnes actions et qu’il n’associe, dans son
adoration, aucune autre divinité. »

Il en est de même pour celui qui sème la sédition et fomente des troubles pour
combattre Dieu et son Prophète et pour celui dont le cœur est plein de haine et de
ressentiment pour ses semblables et œuvre à diviser ses frères et semer des discordes
entre eux, à l’effet de les affaiblir et mieux les régner, bafoue les droits des démunis,
exploite sans scrupule les sans soutien.

Jeûner, reste pour ceux là, acte de pervers hypocrites qui manipulent
l’innocence des gens pour assouvir leurs besoins de vautours. Sont accusés également
ceux qui soutiennent les injustes, les usuriers, ceux qui dressent le dos aux opprimés, aux
orphelins, veuves et handicapés, donnent raison aux insolents, encouragent la
corruption, le hasard et le désordre, ceux qui entravent la quiétude des gens et l’ordre
public, ceux qui causent des préjudices à l’environnement et en général à la mère
nature, ceux qui ne pensent qu’à émigrer, non pour une raison dictée par le devoir et
l’honneur, mais contribuer plutôt à laisser la mère patrie et enrichir la cruelle
métropole, ceux qui se laissent entraînés par le gain facile et optent pour des solutions
allant à l’encontre des intérêts de leur pays et à l’encontre même de leurs origines,
religieuses soient- elles, linguistiques, culturelles ou sociales et enfin ceux qui ne se
soucient point du devenir ni du sort de leurs frères en Palestine, Irak, en Afghanistan,
aux Philippines, au Soudan, en Tchétchénie etc., et partout ailleurs, où sont torturées
par des guerres et révoltes fratricides et en plus, par la maladie, la famine, l’esclavage,
l’ignorance, l’obscurantisme, le racisme et par d’autres fléaux ravageurs, des âmes
innocentes qui ne cherchent qu’à vivre en hommes libres et heureux.

Peut-on concevoir et moins encore comprendre le langage de ceux qui de par


leurs convictions hybrides et disparates, pensent que la meilleure façon d’adorer Dieu
surtout pendant le mois de Ramadan et donc de voir leur jeûne validé, est de nuire à
leur propre pays, à dévaster les biens d’autrui, à violer sans scrupule, à égorger des
innocents, vieillards, femmes et enfants. C’est par conséquent leur propre religion,
religion satanique et c’est leur propre jeûne, le jeûne des démons.

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Ceux sont les serviteurs de l’injustice et de la terreur et les semeurs de
troubles, là où ils se meuvent, tels les cellules cancéreuses dans un corps sain. On ne
saurait guère jeûner en transgressant par ailleurs les limites dictées et imposées par
Dieu.

La tradition prophétique rapporte que deux femmes, jadis pieuses, furent


châtiées et sévèrement punies et englouties par les flammes éternelles : l’une parce
qu’elle a causé la mort à une chatte, qu’elle enferma chez elle, sans lui donner à boire ni
manger, ni la laisser sortir et voguer à sa guise ; l’autre, parce qu’elle fût de son vivant
source d’offense et de tort vis-à-vis de ses voisins. Quel genre de flammes accueilleraient
ces jeûneurs de diable, et quelle serait leur finalité d’ici-bas si l’on comparait leurs
infâmes actions à l’égard de l’humanité, par rapport au fait de causer mort à une chatte
quand bien même, d’une manière volontaire ? ? ?

Le jeûneur ressemble à un ange sous les traits d’un être humain, il est
souvent aux yeux de Dieu plus préféré que l’ange, car celui-ci, créé de la Lumière
éternelle ne subit guère l’oppression du moi, dont il ignore totalement l’existence ; il est
créé et « programmé » par la Volonté Suprême exclusivement pour l’adoration du
Seigneur. Cette suprématie de l’homme croyant obéissant à son Créateur par rapport à
l’ange résulte du fait que l’homme lucide mène sans cesse, une lutte contre ses passions
et les contradictions du « monstre-matière » et œuvre du fait de la mission dont il est
investi pour le bien être de tous, d’ici-bas et dans l’Au-delà.

Le jeûneur ne peut par conséquent mentir, soupçonner gratuitement les gens,


espionner ses frères au profit de l’ennemi, comploter contre eux ou les tromper, comme
il ne peut s’en parer des biens des gens par mensonge, malice et autres formes de
turpitudes.

Là est le véritable sens du jeûne dans son aspect spirituel, qui consiste à
raffermir la foi et le sentiment de la présence de Dieu. De cette façon là, le jeûneur aura
concilié dans cet acte cultuel, l’abstinence de son âme et sa purification des souillures et
son embellissement par les vertus et les bonnes œuvres. Il ne cherche qu’à faire du bien,
à prêter aide et assistance à tout ce qui en demande, sans distinction aucune et sans
contrepartie. C’est un ange, mais humain, qui fait du bien comme il respire.

C’est à cela que fit allusion notre Vénéré Prophète, Salut Divin Sur Lui en
disant : « Celui qui ne laisse pas de côté les paroles mensongères pour faux témoignage,
et continue à en user, Dieu n’a point besoin qu’il se prive de manger ou de boire. ». Le
Saint Prophète ajoute en insistant sur cette finalité : « Le jeûne n’est pas de laisser la
nourriture et la boisson, mais de laisser le langage futile et les paroles vulgaires. » Et le
Saint Coran avant cela énonce : « Dieu n’accepte que de la part des pieux. » (Sourate
dite « La Table servie » ou « Al Ma’idah » Verset 27).

L’abstinence de nourriture et de boisson n’a jamais été le véritable but du


jeûne prescrit aux musulmans. Ce n’est qu’un des aspects matériels derrière lesquels se
cache le véritable sens à savoir : astreindre son âme à une discipline spirituelle et lui
inculquer les vertus de la patience.

12
Grâce à l’acquisition de ces qualités, le véritable croyant arrive à
s’imprégner de sincérité et à fortifier sa volonté ; ce qui lui permet d’affronter les aléas
de la vie avec tout ce que celui-ci comporte comme penchants charnels et passions,
comme impulsions incitant à la haine, comme problèmes sociaux et difficultés
matérielles.

La vertu de la patience est donc indispensable à l’homme pour pouvoir


surmonter tous les obstacles face aux vicissitudes de la vie et vivre ainsi en parfaite
harmonie avec lui-même, ses semblables, avec le monde où il est le représentant de Dieu,
et avec son Seigneur, Gloire à Lui Seul. Il en est ainsi du sentiment de la présence de
Dieu, qui réchauffe les cœurs nobles, purifie les âmes et illumine les esprits en se
tournant vers Lui, et en s’appuyant sur sa Majesté en toutes circonstances.

C’est dans ce cas que le jeûne a été imposé par Dieu, durant le mois de
Ramadan qui fait partie des douze mois de l’année, en des journées continues afin de
donner au croyant l’occasion de s’astreindre à la patience et au sentiment d’être sous le
regard du Seigneur Maître des mondes.

Dieu a fait en sorte que ce mois revienne chaque année, honore par sa
rotation équilibrée et homogène des saisons différentes pour que l’homme, là où il se
trouve, puisse revivifier son âme et compléter sa formation et que ce qu’il a semé puisse
s’accroître au profit de tous.

Il incombe à l’homme en état de jeûne, d’éviter au maximum, de gaspiller


dans les veillées du mois de Ramadan, ce qu’il avait économisé le jour : c’est-à-dire en
s’adonnant excessivement aux plaisirs de manger, de boire, de cohabiter et d’oublier
qu’il est en période d’épreuves, dont le succès dépend de son abnégation et de son
autodiscipline. Il doit faire en sorte que la lumière qui avait illuminé son cœur, suite à
ses jours de jeûne et à son élévation spirituelle, ne se dissipe pas dans les fins fonds de ses
passions et qu’il ne revienne point à son égarement et aux mauvaises actions de jadis.

A partir de là, pourra se concrétiser le dessein de Dieu dans le rôle du jeûne,


en tant qu’acte cultuel dans la vie de l’homme. Dans cette même optique, le jeûne
retrouvera sa véritable fonction qui est celle d’un puissant stimulant des forces du bien
dans l’être humain. Grâce à ce type de jeûne, la piété gagne le cœur, l’âme se purifie et
l’esprit se moralise, faisant ainsi de l’homme une source d’émanation de bienfaits pour
lui-même d’abord, pour ses concitoyens et ensuite pour l’humanité entière, donc un
martyr du devoir et des causes nobles.

Il sera de ce fait tout près de l’assemblée céleste des anges, et pourra recevoir
avec amour et aisance, les obligations et injonctions divines qu’il met en pratique dans
sa vie active dont il pourra surmonter stoïquement tous les obstacles, grâce à sa force de
caractère inébranlable, à sa capacité extraordinaire de résistance et d’endurance, à une
sincérité démunie de tout désir d’ostentation et à une foi d’acier qu’aucun doute ne peut
entacher. Une fois ces conditions réunies, la vie de l’homme se trouvera remplie de
bonheur et de satisfaction sur tous les horizons.

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Ce qui nous mène à conclure que toutes les obligations islamiques y compris
le jeûne du mois de Ramadan, obéissent toutes, au principe législatif général de
l’aisance. Loin de mettre les croyants dans la difficulté, ces obligations ont pour finalité
de leur permettre de vivre dans la piété et la vertu et en purifiant leurs âmes, de toutes
les scories de la vie matérielle. C’est également le cas du jeûne bâti, quant à lui, sur
l’aisance, la facilité, le souci d’accomplissement et de perfectionnement, sans omettre
l’exaltation de Dieu, pour sa bonne guidée et Ses bienfaits.

D’autres précisions gagneraient à être soulignées à propos de l’obligation de


jeûner le mois de Ramadan et notamment de son mérite.

Notre Vénéré Prophète Salut Divin Sur Lui, annonce :

 « Dieu à Lui la Puissance et la Gloire dit : « Toute œuvre du fils d’Adam


lui appartient à l’exception du jeûne qui est à Moi, et c’est Moi qui en
rétribuera la récompense. » Le Saint Prophète ajoute : « le jeûne est une
protection : si c’est un jour de jeûne pour l’un d’entre vous, qu’il
s’abstienne des propos indécents et ne vocifère point. Si un homme
l’injure ou le combat, qu’il lui réponde alors : « je suis jeûneur ». Par
Celui dont l’âme de Mohammed est entre Ses Mains, le relent de la
bouche du jeûneur est plus parfumé auprès d’Allah que l’odeur du misq.
Deux réjouissances sont destinées au jeûneur : il se réjouit au moment de
la rupture du jeûne, et la seconde dans l’Au-delà auprès de son
Seigneur. ».

 « Au Paradis, il y a une porte qu’on appelle « Al Rayan » par où entreront


les jeûneurs au jour de la Résurrection, et personne d’autre n’y entrera.
On appellera : « Où sont les jeûneurs ? » Ils se lèveront et y entreront et
nulle autre personne n’y pénétrera ; la porte du Paradis se fermera
aussitôt. ».

 « Il n’y a aucun serviteur qui jeûne bénévolement pour satisfaire Dieu,


sans que le Seigneur, Gloire et Pureté à Lui Seul, n’éloigne contre ce jour
jeûné, son visage des feux éternels pour une durée de soixante dix
années. » A noter ici qu’il ne peut s’agir d’années ni de comptabilité
connue par les humains même pas d’années lumières, mais plutôt des
années éternelles dont Seul Dieu connaît la portée. ».

 « Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi et conviction envers la


récompense divine, reçoit : l’absolution de son Seigneur et tous ses péchés
antérieurs effacés. ».

 « Lorsque le mois de Ramadan arrive, les portes du Paradis s’ouvrent,


celles de l’Enfer se ferment et les démons enchaînés. ». Ce qui pourrait
signifier que pendant le mois de Ramadan, le vouloir faire de l’homme
pieux, le sens du sacrifice, l’abstinence à faire du mal, même à soi-même,
s’accentue davantage par rapport aux autres mois de l’année grâce à la
thérapeutie que nous offre le jeûne.

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Une recommandation prophétique illustre cette idée : notre Saint Prophète
Salut Divin Sur Lui, insiste en effet, sur le devoir de chacun de combattre le démon
circulant dans nos veines comme le sang, et de rétrécir en nous-mêmes son champ de
tentation par le jeûne ou la faim et nous incite d’autre part à combler ce mois de bonnes
actions « Celui qui donne au jeûneur de quoi rompre son jeûne, aura la même
récompense que celui-ci, sans toutefois, que la récompense de ce dernier soit
diminuée. ».

Sur le plan pratique, le cousin du Prophète Ibn ‘Abbas, que Dieu l‘agrée
rapporte que : « l’Envoyé de Dieu, Prières de Dieu Sur Lui était le plus généreux des
hommes notamment pendant le mois de Ramadan. Il était aussi le plus généreux lorsque
l’Ange Gabriel le rencontrait, car Gabriel le rencontrait chaque nuit de Ramadan pour
lui enseigner le Coran et, est plus généreux que le vent (porteur) de la pluie. »

Tous ces heureux présages restent destinés au jeûneur lucide, et demeurent à


sa portée. Oui, à celui, qui, grâce à la thérapie physique et morale du jeûne, arrive à
vivre « esprit sain dans un corps sain ».

En effet, puisque l’équilibre du corps, sa santé et sa survie sont assurés par


l’humidité qui résiste à la chaleur et en est sa matière. La chaleur, quant à elle, fait
mûrir l’humidité, en rejette les déchets, l’amende et l’adoucit ; faute de quoi, l’humidité
ravagerait le corps et l’accablerait. Elle constitue de même la nourriture de la chaleur et,
si cette humidité faisait défaut, la chaleur brûlerait le corps, le dessécherait et le
ravagerait. Existe donc, une interdépendance entre l’humidité et la chaleur, lesquelles
constituent simultanément pour tout le corps, la subsistance de base dont on ne peut
s’en passer.

Par conséquent, chacune d’elles est la matière de l’autre : la chaleur étant la


matière de l’humidité qui la préserve de la corruption et de la métamorphose, de même,
l’humidité est la matière de la chaleur qui l’alimente et la porte. Si l’un de ces deux
éléments tendait à augmenter plus que l’autre, l’humeur du corps dévierait alors. La
chaleur à son tour décompose toute l’humidité, et le corps requiert une compensation
par la nourriture et le breuvage de ce que la chaleur a décomposé pour en assurer la
survie.

Si la nourriture excédait, en quantité la matière décomposée, la chaleur serait


incapable de décomposer le surplus qui se transformerait en matières dégénérées qui
ravageraient le corps et causeraient les multiples maladies dont l’intensité varie selon la
diversité de ces matières et de l’aptitude des organes à les recevoir. C’est d’ailleurs, à
cette constatation vérifiée que fait allusion les nobles paroles du Prophète Salut Divin
Sur Lui : « L’estomac est le foyer de tous les maux, le régime quant à lui est source de
tout remède. ». « Nous peuple que nous sommes, ne mangeons qu’après avoir
grandement faim et ne nous nourrissons guère à satiété. ».

Ceci dérive également de l’injonction coranique par laquelle notre Seigneur


par Sa Miséricorde nous incite à jouir licitement et sans excès de tous les biens de ce
monde pour mieux nous préparer aux épreuves du devoir et être dignes de Le
représenter sur terre.

15
Le Saint Coran stipule à ce sujet : « Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de
prière portez vos habits en beauté. Mangez et buvez à votre guise mais sans excès car
Allah n’Aime guère ceux qui commettent des excès. » (Sourate dite : « Al A’raf »
Verset 31) . Ainsi, l’Islam combat par conséquent tout excès de nourriture, de nature à
compromettre l’état de santé de l’individu ainsi que tout ce qui met en péril son mode
de vie quotidien.

Cependant, la médecine préventive de nos jours ne fait que confirmer les


enseignements soucieux de préserver la santé de l’homme. Par ce Verset coranique,
notre Seigneur, Gloire à Lui Seul, nous conseille de nous abreuver et de consommer les
aliments permettant au corps de subsister d’une part, et compensant dans une certaine
mesure, la perte des aliments décomposés par la chaleur, d’autre part ; le tout est bien
entendu dans l’intérêt quantitatif et qualitatif du corps.

Tout excès est de nature à engendrer des maladies quelque fois incurables.
Sans doute, le corps est toujours en état de décomposition et de substitution. Plus la
décomposition augmente, plus la chaleur faiblit par l’anéantissement de sa matière, du
fait que la fréquence de la décomposition extermine l’humidité qui est matière de la
chaleur. Si celle-ci s’affaiblit, la digestion se ralentit jusqu’à ce que l’humidité s’en
trouve éliminée et la chaleur éteinte ; alors, la mort s’ensuit.

Le but de la cure, offerte à l’homme, par le jeûne du mois de Ramadan est


de sauvegarder le corps, jusqu’à terme échu, non pas parce qu’il nécessite le maintien de
la chaleur et de l’humidité sauvegardant en l’état, la jeunesse, la santé et la force, d’une
manière éternelle, car cette longévité, ne pourra guère se réaliser d’ici-bas ; mais le but
du médecin en est d’éviter à l’humidité la pourriture et la moisissure, et à la chaleur,
les éléments l’affaiblissant et d’établir par ce fait, et d’une manière équitable, une
équivalence entre ces deux éléments nécessaires à l’aménagement organique duquel
dépend la subsistance du corps humain.

Rien ne doit étonner le lucide car même les cieux, la terre, les autres
créatures destinées au service de l’homme et autres encore qu’on ne pourrait énumérer,
ou celles qu’on ne peut voir ou atteindre parcequ’infiniment grandes, ou infiniment
petites, infiniment prêtes ou infiniment lointaines ; tout cela subsiste grâce aux secrets
de l’équité et obéit à la loi divine de l’équilibre. Le Saint Coran abonde dans cet ordre
d’idées en ces termes : « Le Tout Miséricordieux. Il a enseigné le Coran. Il a Créé
l’homme. Il lui a appris à s’exprimer clairement. Le soleil et la lune (évoluent) selon un
calcul (minutieux). Et l’herbe et les arbres se prosternent. Et quant au ciel, il l’a élevé
bien haut. Et Il a établit la balance, afin que vous ne transgressiez pas dans la pesée :
donnez (toujours) le poids exact et ne faussez guère la pesée. » (Sourate dite
« Ar Rahman » ou « Le Tout Miséricordieux » Versets 1 à 9).

Il y a lieu de préciser dans ce contexte que la loi de l’équilibre signifie le juste


milieu, la paix par le truchement de la justice. En effet, parmi les principaux supports
du bonheur auxquels aspire l’humanité est le fait que les gens soient assurés de la
garantie de leurs droits, sans oublier, bien entendu, l’accomplissement de leurs devoirs,
chacun selon ses capacités, qualités et compétences là où il faut, quand il faut, et comme
il faut ; et que la justice soit prononcée équitablement entre eux.

16
Ainsi donc, le Saint Coran nous a ordonné la pratique de la justice en toutes
choses, sans que cela soit particulier à un domaine précis ou à un groupe déterminé de
personnes, même à l’égard de nos ennemis ou à une minorité de confession autre que
musulmane vivant côte- à- côte avec nous, car la justice est une règle, une législation de
Dieu pour l’ensemble de Ses créatures quels que soient leur couleur, leur sexe, ou leur
appartenance ethnique ou autres caractéristiques…

Le Saint Coran confirme expressément cette règle, en s’élevant furieusement


contre toute tentative d’abus en ces termes : « Allah, ne vous défend guère d’être
bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattu au motif de religion
et ne vous ont pas chassé de vos demeures. Allah aime les équitables. Allah vous défend
en revanche, seulement de vous allier à ceux qui vous ont combattu pour cause de
religion, chassé de vos demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent
pour alliés sont les injustes. » (Sourate dite « L’éprouvée » Versets 8 et 9).

On ne saurait faire bénéficier l’humanité entière de cette justice qu’au moyen


d’un pôle directeur autour duquel doivent graviter tous les pays frères constituant la
communauté musulmane, institution qui serait en mesure de contrecarrer les
conspirations de l’impérialisme mondial et les intrigues d’une mondialisation sauvage,
dont le but est de faire régner à travers le monde une démocratie démolissante, comme
elle se manifeste farouchement aujourd’hui, en Palestine, en Irak et ailleurs de par le
monde, dont la mission primordiale reste de nuire à l’Islam. Pourtant, tout le monde
sait que c’est grâce à l’Islam, que les chrétiens et juifs de jadis, notamment à l’âge d’or
de cette religion et même après, en l’occurrence à ses époques lumineuses, telles
l’époque de Saladin, en rapport avec les croisades, vivaient en paix avec les siens, sous le
toit d’une justice sans pareil et d’une liberté inouïe.

Revenons cependant, à l’équilibre nutritionnel. En ce sens, celui qui réfléchit


à la méthode adoptée par le Saint Prophète, Paix et Bénédiction Sur Lui, dont nous
parlerons plus loin, se rendra compte qu’elle est la meilleure des méthodes capables de
préserver la santé dont le maintien dépend du bon aménagement de la nourriture, du
breuvage, de l’habit, du logis, de l’air, de l’environnement en général, du sommeil, du
réveil, du mouvement, de la sérénité du mariage, du vidage et de la rétention. Si ces
facteurs s’équilibrent les uns avec les autres d’une manière homogène et convenable, le
corps tendra alors à préserver son bien être jusqu’au terme de sa vie.

En définitive, l’homme devant répondre devant Dieu de sa santé, ce bien


qu’Il lui a offert et tant d’autres avec profusion, se doit expressément sauvegarder sa
santé et la protéger de tous les éléments nocifs. Le Saint Coran honore ainsi cette
injonction : « Puis, assurément, vous serez interrogés, ce jour là, sur les délices. »
(Sourate dite : « La Course aux Richesses » ou « At-Takathur »Verset 8).

Notre Vénéré Prophète nous invite ardemment à implorer Dieu afin de nous
offrir une bonne santé et surtout à la protéger par ses belles paroles que voici : « Celui
qui jouit d’une bonne santé physique, de la sécurité chez soi et qu’il a de quoi se nourrir
son jour même, serait comme s’il possédait le monde entier à ses pieds. ». La santé, la
sécurité et l’autosuffisance, telles sont les composantes du bonheur d’ici-bas pour les
individus soit-il, ou pour des nations entières.

17
C’est ainsi que ces éléments sont plus ou moins absents, les uns par rapport
aux autres dans les pays en voie de développement ou pays du bas monde. De plus, il
ajoute : « Demandez à Allah, dit-il, Paix et Bénédiction Sur Lui, la foi ferme et la bonne
santé car rien ne pourra advenir à une personne après la foi ferme, mieux que la
santé. ». De cette façon, la bonne santé de la vie future et celle de la vie d’ici-bas se
trouvent indissolublement liées. En d’autres termes, la vie du véritable serviteur de
Dieu ne sera paisible, loin de tout tourment dans les deux demeures, que par sa foi
ferme, couronnée d’une bonne santé : la première repoussant les châtiments de l’Au-
delà par l’amour et la droiture et la seconde, épargne son cœur et son corps des maladies
inhérentes à sa vie active.

Il demeure opportun de porter quelques précisions sur la méthode nutritive


du Saint Prophète. Notre Prophète Salut Divin Sur Lui, n’avait pas l’habitude de se
contenter d’un seul genre d’aliments à l’exclusion des autres à la nature organique du
corps incapable souvent de le tolérer. La limitation à un seul genre de nourriture de
façon permanente constitue même s’il en est le plus bénéfique un danger nocif du fait du
déséquilibre nutritif qu’il engendre pour le corps. Ainsi, le Prophète mangeait les
aliments habituels qu’il connaît tels que viande, fruits, pain, dattes etc. Si un aliment
contient une qualité qui nécessite une atténuation et une modification, il l’atténue et la
modifie par son paradoxe : il modifie la chaleur des dattes par la pastèque. Dans le cas
où il ne pourrait le faire, il en consommait, mais loin de tout excès.

De même, le Prophète ne mangeait jamais ce qu’il n’aimait pas, car manger à


contrecœur viderait l’aliment de tout profit et causerait à la santé un dommage
certain. En revanche, le Prophète ne critiquait guère un aliment ; il mangeait l’aliment
qu’il désirait, ou il s’en abstenait.

Le Prophète aimait la viande et notamment l’épaule et la poitrine du mouton.


Ainsi, lui avait-on empoisonné ces parties du mouton. L’on rapporte de sources
authentiques que la fille de Zubeïr avait égorgé un mouton dans sa demeure. Le
Prophète, au courant de la chose lui envoya un de ses compagnons pour lui en
demander sa part. Prise au dépourvu, et de honte, elle fit dire au Prophète qu’il ne lui
reste que le cou du mouton. Le messager revint sur ses pas ; et le Prophète envoya une
seconde fois son messager chez la dame en question pour lui réclamer le cou de
l’animal égorgé parce que selon le Prophète il s’agit « de la partie du corps qui guide le
mouton, la meilleure et la moins nocive. »

Il est certain que la part du mouton la plus légère est la viande du cou, du
bras et de la cuisse ; d’autant plus que ces parties n’encombrent nullement l’estomac, et
lui procurent au contraire, une digestion des plus adéquates. Ainsi sont appréciés les
aliments selon les caractéristiques suivantes :

 la grande utilité et l’influence sur les forces


 la légèreté, n’accablant pas l’estomac,
 la digestion souple et rapide.

Le Prophète, Salut Divin Sur Lui, chérissait aussi les douceurs et le miel,
lesquels à l’instar de la viande constitueraient les meilleurs aliments dotés d’une grande
utilité pour tous les organes du corps et notamment le foi, sauf pour ceux qui souffrent
d’une défectuosité organique quelconque ou alors avis contraire du médecin traitant.

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Il va sans dire que celui qui assouvit modérément ses besoins en temps utile,
et d’une manière équilibrée tirera sûrement de la nourriture un profit curatif de taille.
Aussi, le médicament se ramène-t-il à deux éléments : le régime et le maintien de la
santé. En effet, le régime, que nous apprend le jeûne rationnel, constitue l’un des plus
efficaces remèdes pour soigner des maladies résultant d’un excès de nourriture, plus que
le vomissement pratiqué dans des cas graves.

En outre, le Prophète Salut Divin Sur Lui, aurait voulu inciter l’homme, par
sa noble méthode nutritive à réduire la quantité des aliments qu’il consomme, à éviter
de poursuivre démesurément ses goûts et désirs, et à se méfier des surplus. Cette cure
prophétique, prescrit de permettre à chaque corps de suivre ses habitudes qui diffèrent
d’ailleurs, d’un individu à l’autre, en matière notamment de consommation des aliments
et d’utilisation des médicaments.

Sous une autre optique, le jeûne du Ramadan se présente comme une cure de
la passion. Celle-ci, vouée aux images, est le lot des cœurs dépourvus d’amour de Dieu,
Seigneur, Maître des mondes. Les cœurs qui s’en détournent le remplacent par un autre
objet d’amour qu’on vénère, à l’image d’une vulgaire idole des païens.

Si le cœur déborde d’amour pour Allah son Créateur et de désir ardent de


contempler sa Lumière, alors la passion pour les images lui sera épargnée et en sera
définitivement guéri. Les Versets 23 et 24 de la Sourate dite « Yûsuf » (Joseph)
expliquent aisément que la droiture et l’amour de Dieu, constituent une immunité sans
égal mettant l’homme à l’abri de ces tourments passionnels : « Or celle qui l’avait reçut
dans sa demeure essaya de le séduire. Et elle ferma bien les portes et lui dit : « Viens, je
suis prête pour Toi. Il dit : qu’Allah m’en préserve. C’est mon maître (en faisant
allusion à son époux) qui m’a accordé bon accueil. Vraiment les injustes ne réussissent
jamais. Et, elle le désira. Et Il l’aurait désirée, n’eût été ce qu’il vit comme preuve
évidente de son Seigneur. Ainsi Nous l’avons éloigné du mal et de la turpitude. Il fût
certes l’un de Nos serviteurs élus. ». Il est aisément claire de comprendre par là, que la
sincérité repousse la passion bestiale, mais une sincérité à base d’amour divin, illuminée
de la crainte de Dieu.

La passion se compose de deux éléments à savoir : l’appréciation de l’être


qu’on aime et le désir ardent de l’atteindre. Grâce au jeûne véritable du Ramadan, le
fidèle, par l’évasion du moi, jouit d’une ascension spirituelle propre par laquelle il
n’arrive à aimer que Dieu son Seigneur et n’adorer que son Maître, auquel il se soumet
corps et âme, seulement pour bénéficier de Son agrément suprême. Il devient pour lui le
Désir des désirs et la Passion des passions. Cependant, le Prophète Salut Divin Sur Lui
nous confirme cette vérité en disant que : « Nul ne peut atteindre l’apogée de sa foi que
si passion humaine s’incruste comme il faut dans la mission dont je suis chargé. ».

Dans le Saint Coran, Dieu, Gloire et Pureté à Lui seul, dit : « Le mois de
Ramadan, au cours duquel le Coran fut révélé comme guide pour les hommes et preuves
claires de la bonne direction et du bon discernement. » (Verset 184 de la Sourate dite
« La Vache » commenté plus haut.). Ce verset donne la raison principale de l’institution
du jeûne au cours du mois de Ramadan à savoir que la Révélation du Saint Coran s’est
faite en ce mois béni.

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Sachant que le Coran est le meilleur moyen de purifier son cœur et d’élever
son âme, il n’y a donc pas de meilleure façon de remercier Dieu de ce bienfait et l’adorer
en ce mois où fût descendu le Coran que cet acte qui purifie le cœur et élève l’âme
spirituellement, en l’occurrence le jeûne. Ceci nous amène à voir dans les
développements suivants les débuts de la Révélation coranique, le processus d’évolution
et la finalité de ce Livre sacré rendant hommage aux hommes de science et incitant sans
trêve, à la recherche dans tous les domaines de la vie. Dans la Sourate dite du
« Destin »ou des « Décisions » Dieu, Grâce à Lui Seul, énonce : «Nous l’avons certes, fait
révélé (le Coran) pendant la nuit de la Destinée. As- Tu idée de ce qu’est la nuit de la
Destinée ? La nuit de la Destinée est mieux préférée que mille mois. Durant celle-ci,
descendent les Anges ainsi que l’Esprit (Gabriel) selon la Volonté de leur Seigneur par
l’accomplissement de tout ordre. Elle demeure paix et salut jusqu’à l’apparition de
l’aube. ».

C’est dans cette nuit qu’a débuté la Révélation du Saint Coran. Elle est une
nuit bénie, située au mois de Ramadan où le Livre céleste fût descendu en une seule fois
de la Tablette Gardée à la Demeure de la Puissance dans le Ciel inférieur, puis il fût
révélé au fur et à mesure selon les circonstances durant vingt trois années au Messager
de Dieu qu’Allah Le comble de sa Grâce à jamais. Puis pour montrer la valeur de cette
nuit, Dieu dit à son Prophète : « As- Tu idée de ce qu’est la nuit de la Destinée ? La nuit
de la Destinée est mieux préférée que mille mois. ».

A ce propos l’éminent exégète Mudjahed raconte : « Parmi les fils d’Israël, il


y avait un homme très pieux qui passait la nuit en priant et la journée en combattant les
ennemis de Dieu, et durant mille mois (soit environ quatre vingt trois années.) Les
compagnons du Prophète que Dieu agrée leurs âmes s’étonnèrent de son faire. Dieu
pour répondre à cet égarement fit descendre cette Sourate pour montrer les valeurs
intrinsèques de ce mois de jeûne d’une part et d’autre part inciter à suivre l’exemple de
ce vertueux fidèle en priant seulement cette veillée dite de « la Destinée ». Quiconque
serait ainsi en mesure d’égaler les efforts de ce fidèle par la Grâce de Dieu qui lui réduit
mille mois de piété et de lutte légitime en une seule nuit bénie, la nuit de « la Destinée ».

Durant cette nuit et jusqu’à l’aurore, en vertu de sa valeur et de ses mérites,


une multitude d’Anges descendent avec des bénédictions et de la clémence à tous ceux
qui en demandent par leur comportement vertueux, comme lorsqu’ils descendent pour
écouter les récitations ça et là du Coran, ou pour entendre ceux qui se réunissent pour
prier et implorer Dieu en les comblant de leur lumière, de même pour mettre leurs
ailes au service de celui qui apprend, recherche la science, par égard pour lui. Il n’y
aura toute cette nuit que paix et salut jusqu’à l’aube, que certains élus arrivent
d’ailleurs à contempler et à en déguster les délices.

Cette nuit se distingue par rapport aux autres nuits de l’année en ce qu’elle
se présente comme si elle était éclairée par une pleine lune, sereine ; on n’y sent ni
chaleur ni froid, le soleil du lendemain aura une faible lumière. Pour en profiter, le Saint
Prophète, de Son vivant, faisait sa retraite spirituelle (I'tikaf) durant les derniers jours
du mois de Ramadan et incitant ses épouses à en faire autant.

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Le grand jurisconsulte Malek ben Anes a dit que « les hommes se doivent
de rechercher cette nuit par plus de prières, durant toute la dernière décade du mois de
Ramadan sans se limiter à une nuit précise et d’y multiplier leurs invocations surtout
dans les nuits impaires commentant ainsi les recommandations prophétiques. Notre
mère épouse du Prophète ‘Aïcha que Dieu agrée son âme dit un jour au Prophète : Si
j’arrive à contempler cette nuit, qu’est ce que je devrais implorer ? Le Prophète lui
répondit : « Dis : Grand Dieu Tu es le Pardonneur par excellence, Tu aimes le Pardon,
Pardonnes moi. ».

Pour ce qui est de la révélation du Saint Coran, notre Mère Noble ‘Aïcha,
épouse du Prophète que Dieu l’agrée, raconte, comme le rapportent plusieurs sources
officielles : « Les visions pieuses Lui furent au début de la Révélation. Le Messager de
Dieu, Salut Divin Sur Lui, ne voyait l’une d’elles, sans qu’elle soit telle la clarté de
l’aube. Puis, le Prophète aimant la retraite, se retirait dans une grotte appelée « Hira »
où il s’adonnait à des pratiques cultuelles, (surtout de méditation), après avoir emporté
avec lui de quoi se nourrir, pendant cette période d’isolement. Ensuite, il retournait chez
lui pour demander à son épouse Dame Noble Khadidja, Mère des croyants, que Dieu
l’agrée et l’accueille parmi les Siens, de lui préparer de nouveau sa nourriture et
retourner poursuivre sa cure spirituelle, jusqu’à ce que la Vérité lui fût rapportée dans
la grotte susvisée. ».

« Un jour l’Ange y vint soudainement lui dire : « Lis, » « Je ne sais pas lire »
lui répondit le Prophète qui raconta avec précision ce récit. « Il m’étreignit au point de
me faire perdre toute force. Puis, il me relâcha en me disant : « Lis », « Je ne suis pas de
ceux qui lisent », répondis-je. Il m’étreignit pour la deuxième fois, au point de me faire
perdre toute force, puis me relâcha en me disant : « Lis » et Moi de répondre : « Je ne
sais pas lire ». A la troisième fois, il m’étreignit au point de me faire perdre toute force,
puis, il me relâcha en me disant : « Lis au nom de Ton Seigneur qui a créé. Qui a créé
l’homme d’une adhérence (caillot de sang). Lis, et Ton Seigneur le Plus Généreux. Qui
enseigne par la Plume. Enseigne à l’homme ce qu’il ignore. ». Le Messager de Dieu, que
notre Seigneur Le comble de Sa Grâce à jamais, en retenant les paroles de la Lumière
divine et, à cœur frémi, il rentra chez son épouse Khadidja, qui, émue de cette surprise,
lui dit : « couvrez-moi, couvrez-moi. ». On l’enveloppa jusqu’à ce qu’il retrouva son
état normal. Il dit alors à son épouse : « Qu’ai-je donc ? » Il lui raconta l’événement et
lui dit : « J’ai cru que j’allais mourir. » Elle lui répondit par grande sagesse et force de
caractère : « Non, par Dieu, Soit tranquille. Dieu ne te couvrira guère de honte ; car Tu
maintien le lien de parenté, Tu ne dis que la vérité, Tu donnes aux démunis, Tu héberges
les hôtes et Tu viens au secours des victimes de vicissitudes du droit. ». La Noble épouse
Khadidja partit en Sa compagnie chez son cousin : un homme très âgé, atteint par la
cécité, mais cependant érudit et amoureux de la science théologique, appelé «Waraqa
Ibn Newfel ». Celui-ci se fût converti au christianisme au temps préislamique. Il savait
écrire l’arabe et avait translaté de l’Evangile ce que Dieu voulut qu’il fasse. En arrivant
chez son cousin, la Noble Khadidja lui dit : «Ô cousin, écoutes ce que va te raconter ton
neveu. ». Waraqa demanda avec ardeur au Prophète de s’expliquer. Il lui raconta le
déroulement de la scène vécue dans la grotte de Hira. »

21
Celui-ci répliqua avec amertume : « C’est l’Ange confident, que Dieu avait
envoyé à Moïse. Hélas ! J’aurais souhaité être jeune et valide, pour Te soutenir
dans Ta Noble Mission, au moment où Te persécuteront Tes proches. » Etonné,
Le Prophète demanda quelques éclaircissements : « Me feront-ils expulsé alors ? »
Waraqa de répliquer : « Certainement ; car, quiconque apporte ce que Tu as apporté,
est aussitôt considéré comme ennemi, et donc pourchassé de chez lui. » Mais Waraqa ne
tarda pas à mourir ; et la Révélation fût interrompue un bon moment. ».

Ces Versets furent les premiers révélés du Saint Coran, la première


miséricorde que notre Seigneur envoya aux hommes. C’est aussi le premier bienfait
divin, qu’on ne peut égaler dans ce domaine. En ce sens, après avoir créé l’homme à
partir d’une goutte de sperme, puis d’un caillot de sang, Il l’a favorisé par un grand
honneur qu’est la science, restant la caractéristique des fils d’Adam lesquels se voient de
par cette bénédiction, mieux considérés aux yeux de Dieu, que toutes les autres
créatures ; et le moyen d’acquérir le savoir, de tous les temps, restant la plume, clé de
la recherche et de la science.

Les enseignements de l’Islam se fondent en premier lieu sur le Coran et le


Hadith (Traditions du Prophète) et, tous les deux se basant sur la Révélation divine. En
ce qui concerne le Saint Coran, le Prophète Mohammed Salut Divin Sur Lui, l’a dicté
lui-même, fragmentairement, par la Volonté de Dieu, pendant vingt trois années de
suite. Le Vénéré Prophète précisait : « C’est de Dieu, à Moi révélé par l’Ange Gabriel. ».
Quant aux Hadith, c’est le recueil de ce que le Prophète a dit, (mais sans donner l’ordre
de l’inclure dans le Coran), recueil aussi de ce qu’Il a fait ou toléré chez Ses
compagnons. Noter Ses dires et décrire Ses comportements dans leur moindre détail, fût
entrepris par Ses compagnons sur leur propre initiative, bien entendu selon les capacités
individuelles de chacun.

Si à une quelconque occasion, la Révélation tardait à venir, le Prophète Salut


divin Sur Lui, consultait ses compagnons. Il consacra ainsi le principe de la consultation
et mit fin à toute tentative d’abus de pouvoirs ou d’autorité, phénomène connu
jusqu’alors dans les relations tribales et notamment dans les civilisations anciennes.
Ainsi, l’on peut distinguer dans la vie noble du Prophète deux personnalités, l’une aussi
vertueuse que l’autre, Mohammed le Messager de Dieu et Mohammed, l’homme avec sa
famille et ses semblables. Dans les deux cas de figure, Il reste cependant, le guide
suprême de l’humanité entière.

Il importe à présent, de nous pencher avec plus de précisions, sur l’histoire


sacrée du Saint Coran. En effet, en dictant ce Livre céleste à Ses fidèles, le Prophète,
Grâce divine Sur Lui, a affirmé qu’il s’agissait là, d’un message divin reçu par Lui. Il
n’a pas dicté le Saint Coran d’une seule fois, car les révélations lui vinrent par
fragments et de temps à autre, comme il a été signalé plus haut. Aussitôt reçues, il les
communiqua à Ses compagnons et les incita, non seulement à les apprendre par cœur,
pour les réciter dans les offices cultuels et d’en assumer l’application sur le terrain, mais
également de les transcrire minutieusement et d’en multiplier les copies. Toutes les fois
qu’un passage du Saint Coran lui fût révélé, le Prophète le dicta à l’un de Ses scribes et
lui demanda aussi à la fin, de lire ce qu’il eût écrit ; afin de corriger éventuellement
une erreur.

22
Lors de chaque révélation, le Prophète Salut Divin Sur Lui, précisa en outre,
l’endroit que ce nouveau texte doit occuper dans l’ensemble coranique, alors existant ;
loin d’obéir à un système de classement mécaniquement chronologique. On ne saurait
quand même, trop admirer le soin accordé à la conservation du texte coranique, en
référence au niveau culturel des arabes d’alors.

Il est raisonnable de penser que les toutes premières révélations reçues par le
Prophète, ne furent pas confiées tout de suite à l’écriture, car les circonstances de
l’époque, ne permettèrent guère une telle opération, du fait que Lui-même et Ses
compagnons, subirent de la part des polythéistes de la Mecque, des brimades et attaques
incessantes. Ces textes ne furent ni longs ni nombreux, au risque d’être mal appris. Ainsi
le Prophète ne put les oublier, car Il les récita souvent ainsi que Ses compagnons dans
des offices de prières et dans Ses conversations prosélytiques ; Ses compagnons
pourtant persécutés, en firent de même ; ce qui explique que la prédication fût récitée
pendant environ trois années, avant que le calife ‘Umar que Dieu agrée son âme n’ait
été converti à l’Islam.

Certains faits historiques nous rendent compte de ce qui s’est passé à cette
époque. Le noble ‘Umar passa pour la quarantième personne qui ait embrassé l’Islam. Il
s’agit là de l’An VIII avant l’Hégire (année V de la Mission). Déjà à cette époque
primitive, on posséda le texte de différents chapitres du Saint Coran, rédigés par écrit,
et se fût la lecture d’un tel document, qui persuada notre « homme » à se convertir et à
déclarer aussitôt qu’il n’y a lieu de craindre que Dieu, et par conséquent, de prêcher à
haute voix, le Message du Seigneur. Le Saint Coran vint pour confirmer cette vision en
disant au Prophète : « Exposes donc clairement ce qu’on T’a ordonné de faire et
détournes-Toi des associateurs. » (Sourate dite « Al Hijr » Verset 94).

Depuis combien de temps déjà, la pratique d’écrire existait-elle ? On ne


saurait le préciser ; mais sans aucun doute, au cours des dix huit dernières années de la
vie du Prophète Salut Divin Sur Lui, le nombre des copies de l’Ecriture Sainte et celui
des adeptes grandirent toujours davantage. Le Prophète reçut les Révélations par
fragments. Il est tout à fait naturel que le texte reçu concernât la solution d’un problème
d’actualité bien déterminé. En effet, si l’un de Ses compagnons mourait, on aurait besoin
d’une réglementation concernant l’héritage et non celle afférente par exemple, à un
homicide, ou à l’usure ou aux boissons alcoolisées etc. Les Révélations continuèrent
pendant toute la vie missionnaire de notre Vénéré Prophète, comme nous l’avons signalé
plus haut, treize années à la Mecque (pays natal du Prophète) et dix années à Médina
(pays d’accueil et de soutien.). Chaque Révélation comporta quelque fois tout un
chapitre, court ou long, selon les besoins de la communauté d’alors ; les autres fois un
certain nombre de Versets seulement.

Ce caractère de la Révélation exigeait que le Prophète, Grâce divine Sur Lui,


répéta constamment devant Ses compagnons et précisa la causalité de la Révélation,
puis en révisa continuellement la forme que devrait prendre la collection des Révélations
reçues.

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On apprend de sources authentiques que chaque année au mois de
Ramadan, le Prophète récita à l’Ange Gabriel, la partie du Saint Coran, jusqu’alors
révélée. D’autre part, il la récita une deuxième fois devant Ses compagnons qui
collationnèrent leurs copies privées pour les corriger devant Lui. Quelque peu avant que
notre Prophète Salut Divin Sur Lui ne soit rappelé par son Seigneur, l’Ange Gabriel Lui
fit par deux fois, toute la Révélation coranique ; à quoi le Prophète comprit la fin de sa
mission et qu’il allait bientôt mourir. Ainsi, le Prophète avait l’habitude de réviser
pendant chaque mois de Ramadan, mois de jeûne, les Versets et les Chapitres du Saint
Coran, en vue de les mettre en ordre, sur orientations du Seigneur l’Omniscient et de
leur donner la suite qui convient.

On sait par ailleurs que le Saint Prophète avait l’habitude de célébrer chaque
nuit, pendant ce mois de jeûne, un office supplémentaire de taille exceptionnelle. Il le
faisait même publiquement en compagnie de ses adeptes, offices où Il récitait le Saint
Coran par partie, de telle sorte que le tout fût récité au cours du mois. Cette office
appelée « Tarawih », continue jusqu’à nos jours, d’être célébrée avec beaucoup de
dévotion.

Lorsque le Prophète Salut Divin Sur Lui rendit le dernier soupir, il y avait
une rébellion en cours et la répression, face à cette dernière, entraîna chez les
musulmans, la mort d’un certain nombre non négligeable de ce qui furent réputés pour
leur connaissance par cœur de la totalité du Saint Coran. Le calife Abu Bakr, que Dieu
agrée son âme comprit tout de suite la nécessité impérieuse de codifier le Saint Coran ;
la tâche fût accomplie quelques mois seulement après le décès du Prophète de la façon
suivante :

Pendant les dernières années de Sa vie, le Prophète employait Zeïd Ibn


Thabet en qualité de secrétaire principal, pour lui dicter la Révélation coranique ; le
calife Abu Bakr, chargea sciemment cette personnalité historique, de préparer une copie
du Texte coranique tout entier, sous forme de livre ; car il fût constitué en fragments sur
des fiches séparées ça et là. Il y avait à Médina, un certain nombre de ceux qui apprirent
le Saint Coran par cœur, et parmi eux ce personnage Zeïd qui avait assisté à la dernière
récitation du Saint Coran par le Prophète ; le calife lui fit un devoir de trouver deux
témoignages écrits pour chaque Verset avant de l’inclure dans la Copie définitive. A la
demande du Calife, les habitants de Médina lui apportèrent les copies des fragments du
Saint Coran qui furent collationnés sur la récitation personnelle du Prophète, Salut
Divin Sur Lui.

Il y a lieu de préciser par ailleurs, que seuls deux versets de la fin de la


Sourate dite « Le Repentir » ou « At Tawbah » ne se trouvèrent écrits que chez un seul
compagnon auquel le Prophète, de Son vivant, rendit hommage pour son abnégation, en
érigeant son témoignage en un témoignage de deux hommes sages et lucides.

La copie appelée « Mushaf » (feuilles réunies), fût conservée chez le Calife


Abu Bakr ; après lui, chez son successeur ‘Umar que Dieu agrée les âmes de tous les
compagnons du Prophète et celles de Ses proches et épouses. Entre temps,
l’enseignement du Saint Coran fut encouragé partout dans l’Empire musulman.

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Le calife ‘Umar avait approuvé le besoin d’envoyer dans les différents
centres, des copies authentiques du Saint Coran, pour éviter toute déviation ; mais son
successeur ‘Uthman, le fit de la façon que voici : Un de ses lieutenants rentra de
l’Arménie lointaine et lui annonça qu’il y avait des divergences dans les copies du Saint
Coran et même des querelles (divergences d’opinions), parmi les différents Maîtres. Le
Calife se fit immédiatement apporté la Copie établie par Abu Bakr et la confia à une
commission présidée par le fameux Zeïd Ibn Thabet, à laquelle il demanda d’établir sept
exemplaires et autorisa la révision de l’orthographe employé précédemment.

Ensuite, l’honorable Calife fit publiquement lecture de cette nouvelle édition


devant les Maîtres coranologues de la capitale, parmi les adeptes avertis du Prophète,
puis envoya ces exemplaires dans les diverses contrées de son vaste Empire, ordonnant
de se baser désormais uniquement sur cette édition authentique. Il enjoignit même de
brûler les copies du Saint Coran allant à l’encontre du Texte officiellement établi.

Il est concevable que les grandes conquêtes militaires des premiers


musulmans aient amené certains esprits hypocrites à affirmer ostensiblement leur
adhésion à l’Islam alors qu’en réalité, ils cherchaient clandestinement à porter
préjudice à cette religion de science, de paix et de tolérance. Ils ont pu fabriquer
en contrefaçon des versets erronés du Saint Coran entachés d’interpolations
contradictoires les unes par rapport aux autres, et l’ordre du Calife ‘Uthman de
détruire les fausses copies, eut le privilège de leur faire verser des larmes de crocodile et
de démasquer ainsi les hypocrites.

Il est rapporté que quelquefois le Prophète Salut Divin Sur Lui,


recevait des Révélations en modifiant ou remplaçant une ancienne déjà communiquée à
la communauté. Il peut y avoir des compagnons qui avaient appris la première version
sans connaître la prescription modifiante, soit parce qu’ils sont décédés avant que
n’intervienne la nouvelle disposition, soit vivants, mais éloignés de la Médina. Ceux-là
pouvaient laisser à leur postérité des documents authentiques, mais périmés. Certains
adeptes avaient de plus, le besoin et l’habitude de demander au Prophète Salut Divin
Sur Lui l’explication de certains termes employés dans le Texte sacré et notaient ces
explications au fur et à mesure sur leurs copies du Saint Coran pour ne pas oublier. Les
copies établies par la suite d’après ces textes annotés pourraient quelque fois induire
le moins averti, en erreur du fait de l’amalgame du Texte coranique et des gloses y
afférentes.

Nonobstant l’injonction du Calife ‘Uthman de détruire les textes inexacts, il


existait encore assez de documents chez les musulmans aux 3 ème et 4ème siècle de l’Hégire,
pour que l’on ait pu rédiger les gros ouvrages sur les variantes dans les copies du Saint
Coran. On les possède encore et leur étude montre que ces variantes proviennent soit
des gloses consignées en marge du Texte soit du fait des erreurs de déchiffrement de la
vieille écriture qui ne portait ni vocalisation ni distinction entre les lettres de graphie
identique, laquelle est distinguée de nos jours, par un système de ponctuation.

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Ajoutons que les dialectes différaient selon les régions d’Arabie et que le
Prophète Salut Divin Sur Lui permettait aux musulmans de ces différentes régions de
prononcer selon leurs dialectes et selon leurs habitudes et plus encore de remplacer les
mots qu’ils ne connaissaient pas par des synonymes qu’ils comprenaient mieux. Ce fût
une mesure de Grâce. Au temps du Calife ‘Uthman, l’enseignement publique était assez
répandu et il était souhaitable que l’on ne permit plus aux dialectes autres que celui
parlé par le Prophète, d’avoir des incidences sur le Texte, bien qu’ils n’aient jamais
causé que de légères variantes.

Les copies du Saint Coran envoyées par le Calife ‘Uthman, dans des centres
provinciaux ont peu à peu disparu, l’une après l’autre, au cours des siècles qui suivirent
l’opération de réunification ; mais il en reste une complète au Musée Topkapi d’Istanbul
(Turquie). Et une autre, où il manque quelques feuilles à Tachkent. Le gouvernement
russe du temps des Tsars en a fait une reproduction en fac-similé et l’on y constate,
cependant une identité entière et fidèle entre ce document et le Texte ailleurs en usage.
C’est également vrai pour d’autres manuscrits complets ou fragmentaires datant du
premier siècle et des siècles postérieurs qui furent sauvegardés de la sorte.

Sans aucune équivoque, tous les musulmans croient que le Saint Coran est la
Parole de Dieu, révélée à son Messager Mohammed Salut Divin Sur Lui. Le Prophète est
par conséquent, simplement un intermédiaire ; Il reçoit la Révélation du Seigneur et la
transmet telle quelle aux hommes, sans en être ni l’auteur ni le rédacteur. Dieu le
préservait de cette éventualité pour montrer aux fidèles qu’il s’agit de la Parole sacrée
du Seigneur et ne saurait nullement être l’œuvre de personne : « C’est une Révélation
du Seigneur de l’univers. Et s’Il avait forgé quelques paroles qu’Il Nous avait attribuées,
Nous l’aurions saisi de la main droite, ensuite, nous lui aurions tranché l’aorte. Et nul
d’entre vous n’aurait pu Lui servir de rempart. C’est en vérité un rappel pour les pieux.
Et Nous savons qu’il y a parmi vous qui le traitent de menteur ; mais en vérité ce sera
un sujet de regret pour les mécréants, c’est là la véritable certitude. Glorifie donc le nom
de Ton Seigneur, Le Très Grand ! » (Sourate dite « Al Hâqqah » ou « celle qui montre
la vérité » Versets 43 à 52.

C’est en langue arabe, dans le dialecte même de la cité natale du Prophète


Mohammed, Salut Divin Sur Lui que le Saint Coran fût graduellement révélé à
l’intention de ceux qui sont investis de la mission de prêcher la Parole sainte ça et là où
ils se trouvent (humains et djinns compris) comme nous l’avons expliqué plus haut en
une nuit bénie, appelée nuit de « la Destinée » ou de « la Prédestination ». Il fût
communiqué par l’entreprise de l’Ange Gabriel à un Messager choisi par Dieu en guise
d’avertisseur, d’annonciateur de bonnes nouvelles et de guide sans égal notamment à
« ceux qui s’acquittent convenablement de leurs prières, font le bien, croient au mystère
de l’inconnu, et sont convaincus de la vie future. ». C’est donc une Révélation faite
indirectement par Dieu dans son Unicité et Sa Transcendance absolue, Son
Omnipotence et Son Omniscience infinies, Créateur de l’univers, Connaissant le
connaissable et l’inconnaissable, le secret des cœurs et même au-delà de leurs secrets.

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Cette Révélation s’inscrit dans l’ordre des Ecritures transmises à Abraham,
Moïse et Jésus, Paix et Bénédiction Sur Eux, à l’effet de « confirmer leur enseignement
et leur restituer leur authenticité originelle. ». Transmise aux hommes pour leur
apprendre ce qui échappe à leur raison, ce qui est utile à leurs convictions humaines, à
leur vocation sur terre, ainsi qu’à leur retour à leur Dieu, Gloire à Lui Seul. Elle sert
également de guide à ceux qui haïssent le mal et le vice, glorifient le bien et la vertu, et
s’efforcent de discerner la vérité de l’erreur. C’est d’ailleurs, à ceux là que le Saint
Coran rend hommage en ces termes : « Et quant à ceux qui luttent pour Notre Cause,
certes, Nous les guiderons sur Nos sentiers. Et Allah Est, en vérité, avec les
bienfaisants. » (Sourate dite « Al ‘Ankabût » ou « l’Araignée » Verset 69.)

Le Saint Coran qui signifie en arabe « Al qurân », du verbe qaraa (lire), est
le Livre par excellence de tous les musulmans de la planète, le chef d’œuvre inégalé de la
langue arabe, la source primordiale de la vie religieuse, la chari’a. Il célèbre en ce sens,
la soumission à Dieu et son Unicité ainsi que la Mission prophétique du Vénéré
Prophète, venant sceller définitivement une révélation falsifiée par le judaïsme et le
christianisme. Cette ultime Parole d’Allah destinée à tous les hommes de tous les temps
jusqu’au Jour du Jugement dernier, est descendue par l’intermédiaire de l’Ange
Gabriel sur le Prophète Mohammed, Salut Divin Sur Lui et au profit, en première
circonstance sur les Arabes, les seuls Sémites ne possédant en propre, ni Prophète ni
Livre sacré.

Le Saint Coran n’est pas une suite d’écrits transmis dans le temps comme
l’Ancien Testament ni un récit transcrit après coup comme les Evangiles. C’est une
Parole unique donnée à un Homme unique. Radicalement nouvelle dans le contexte du
paganisme arabe, l’explication coranique du monde dénote cependant chez le Prophète
une connaissance des croyants des chrétiens et des juifs arabophones présents en Arabie
comme en témoignent les mentions d’Adam, du Jugement dernier, de Satan et des
Prophètes bibliques. Elle puise en même temps dans le substrat local : Prophètes arabes,
précurseurs, génies (djinns), Ka’Ba, etc.

Le Saint Coran composé de soixante parties ou chapitres (hizb) réunissant


cent quatorze sourates (mecquoises et médinoises), six mille deux cent dix neuf versets
de taille très inégale. Il s’affirme lui-même tel une Ecriture révélée contenant des Versets
clairs et des Versets ambigus, un sens littéral et un sens profond, un sens apparent et un
sens caché, ou allégorique, accessible seulement aux hommes de science.

Cette affirmation coranique de l’existence dans son texte de Versets ambigus


auxquels nous devons croire sans discussion, est exprimée dans la Sourate dite : « la
famille d’Imrân » Verset 7 comme suit : « C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre ;
il s’y trouve des Versets sans équivoque qui en sont la base, et d’autres qui peuvent
prêter à interprétations diverses. Les gens, atteints d’une inclination vers l’égarement,
mettent l’accent sur les Versets à équivoque, cherchant ainsi la dissension en essayant,
mais en vain, de les commenter à leur guise, alors que nul n’en connaît l’interprétation
à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : « Nous y
croyons ; tout est de la part de Notre Seigneur ! ». Mais seuls les doués d’intelligence
s’en rappellent. ».

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Aux ambiguïtés qui appellent une interprétation à bon escient, annoncée
dans ce Verset, s’ajoute une autre sorte de difficultés formelles. En effet, le Saint Coran
fût révélé en langue arabe ; mais qui dit langue arabe dit en réalité deux groupes
linguistiques, synthétiques : l’un en usage dans l’Arabie du Sud, ou groupe Qahtanide,
l’autre parlé en Arabie centrale et au nord de l’Arabie, ou groupe Modarite. De chaque
groupe, au reste, dérivaient des dizaines de dialectes ayant chacun sa propre
sémantique, ses propres structures morphologiques, ses mots arabes, ses formes de
pluriel, ses règles d’accord verbal et de déclinaison. Cependant, la précellence au point
de vue pureté de la langue était et sera plus tard pour les philologues la langue des
bédouins de l’Arabie centrale, en particulier le parlé de « Hawazine »qui nomadisaient
ordinairement dans le voisinage de Taïef.

Par ailleurs, en cas de doute sur la prononciation, la syntaxe, le sens ou le


bon usage d’un mot, l’on avait une référence stable : la poésie laquelle restant aux yeux
de la tradition prophétique source de sagesse et reflet de la sensibilité humaine. La
poésie fût à cet égard durant les temps préislamiques très vénérée par ses adeptes, doués
d’une éloquence orale remarquable, au point où l’on organisait des concours d’élocution
au sein des foires spécialisées pour ce faire, auxquelles s’acheminaient les poètes des
différentes tribus.

C’est ainsi que le poète enraciné dans les vertus se mettait au diapason de sa
tribu et usait de sa muse pour défendre les honneurs de ses proches, s’exprimer, en
temps de paix comme en temps de guerre, sur tous les problèmes de la vie tribale, et de
mener un combat acharné contre toutes formes de vice et d’injustice etc.

Du temps du Prophète Salut Divin Sur Lui, notamment durant la période


médinoise, le poète fût le bouclier du Message divin et en quelque sorte l’organe
suprême de la communication, la culture et l’information et même de défense. En effet,
dans la bataille de « Badr » , le Saint Prophète demanda à Son compagnon « Hassan Ibn
Thabet » chevalier de l’éloquence de lutter à Ses côtés par la poésie et lui dit : « Lances-
leur des piques et dénigres-les (en parlant de ses ennemis Quraychites) et l’Esprit t’en
sera le soutien. ». (Ce serait le soutien de la Grâce divine ou de l’Ange Gabriel).

Cette frange de poètes ne saurait être assimilée à ceux qui errent ça et là sans
finalité utile, par leurs poèmes et ne font guère ce qu’ils disent. Il s’agit en fait de poètes
vertueux auxquels le Saint Coran rend hommage à la fin de la Sourate dite « Les
poètes » ou « As-Shu’arâ » que voici : « A l’exception de ceux qui croient en Dieu, font
de bonnes œuvres, invoquent très souvent Allah, et triomphant après qu’ils aient été
attaqués. Et les injustes sauront le revirement qu’ils éprouveront.». Par conséquent, on
peut en cas de difficultés linguistiques s’en rapporter à la poésie qui reste, grâce à la
pureté de langue dont elle est couronnée, la source référentielle des Arabes.

Quoi qu’il en fût, il fallait se mettre d’accord sur un critère linguistique pour
éliminer toute équivoque de sémantique. C’est dans le parlé de la Mecque comme nous
l’avons précisé plus haut que le Saint Coran fût révélé. Or le parlé des Quraychites avait
pour des raisons géographiques, historiques, culturelles et commerciales fait non
seulement des emprunts aux dialectes des autres tribus et qu’on retrouve dans le Texte
coranique, mais encore à l’Hébreu, au Nabatéen, au Persan, au Byzantin à l’Amharique
(langue de l’Ethiopie) et même au Berbère et au Zanzibarien.

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Or, lorsqu’on procéda à la première recension du Saint Coran sous le Califat
d’Abu Bakr, deux ans à peine après la mort du Prophète (Année 10/h - 632/g) et à la
recension définitive (Année 35/h – 656/g), il fût décidé que la parole des Quraychites,
c’est-à-dire de la Mecque avait pour l’établissement officiel du Saint Coran, en cas
d’amphibologie (ambiguïté ou double sens par rapport à un sens donné), une priorité
exclusive.

Mais le consensus sur la sémantique n’était pas le seul préalable à définir


pour lever le voile sur certains vocables et certaines allusions historiques du Saint
Coran. Il y eut question de Prophètes bibliques, de personnages historiques tels
Alexandre le Grand, de peuplades antiques anéanties telles ‘Ad et Thamûd, de
persécutions par les Chrétiens de l’Arabie du Sud (Royaume yéménite), des Pharaons,
des tribulations des Israélites sans compter les mentions de concepts religieux ,étrangers
à la mentalité des idolâtres et sur lesquels, seuls les doctes personnages versés dans les
Ecritures judéo-chrétiennes pouvaient renseigner à défaut du Prophète lui-même auquel
il avait été prescrit d’expliquer aux hommes le Message divin.

Ses compagnons, Son entourage, les nouveaux convertis l’interrogeaient


avec d’autant plus d’empressement qu’ils ne pouvaient se fier à leurs connaissances
personnelles ni à leurs seules aptitudes.

Le Saint Coran met lui-même en garde les fidèles contre les suppositions
infondées, les questions superflues, les conjectures qui faussent bien souvent la vérité et
constituent par là même une source de péchés (Sourate dite «Jonas » ou « Yûnus »)
Verset 36.

Aussi, dès le début de l’Islam, le « Tafsir » (commentaire ou interprétation


du Sain t Coran) devint-il un terme technique désignant l’exégèse. Les premiers
questionneurs zélés, et de plus en plus nombreux étaient d’abord les proches parents du
Prophète, que Dieu Le bénisse et Le comble de Sa Grâce, en particulier ses deux
cousins : l’éminent Imam ‘Ali Ibn Abi Tâlib (gendre de l’Envoyé de Dieu et future 4 e
calife) et ‘Abdullah Ibn ‘Abbas qu’il avait recueilli tous deux chez Lui. Ils furent
témoins de toutes les phases de la Prédication et reçurent en premier lieu son
enseignement.

Témoins et questionneurs furent aussi des compagnons du Prophète qui


avaient partagé Son sort dès le début de la Révélation et qui donnèrent le meilleur
d’eux-mêmes pour faire triompher l’Islam sur le polythéisme, tels Abu Bakr, ‘Umar,
‘Uthmane, Talhâ, Zubeïr, Sa’ad, Saïd et tant d’autres encore. Certains parmi ces
derniers furent, Sa vie durant, Ses gardes du corps, Ses serviteurs ou Ses familiers et
c’est le cas de Abdullah Ibn Mess’aoud, Ubay Ibn Kaa’b, Abu Huraïra etc. non
seulement ils étaient au courant de la Révélation, de l’enseignement et des propos du
Prophète, à ce sujet, mais encore des moments , des lieux et des circonstances de la
révélation des Versets. Les précisions qu’ils fournirent à ce sujet donnèrent naissance à
une discipline qui sera alors et ultérieurement une source d’information pour le
« Tafsir » connu sous le titre de « Causes de la Révélation ».

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A la connaissance des causes et des circonstances de la Révélation, devait
s’ajouter une autre discipline, devenue classique en matière de droit et de théologie :
l’abrogation de certains versets et leur remplacement par d’autres versets au cours de
la transmission du Message divin par le Prophète lui-même. C’est à cela que le Saint
Coran fût allusion dans la Sourate dite « La Vache » Verset 106 : « Si Nous abrogeons
un Verset quelconque ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur ou
un semblable. Ne sais-Tu pas qu’Allah est Omnipotent ? ». Cette discipline devait
contribuer à l’éclairage de l’exégèse, comme source d’information.

Mais si on pouvait à la rigueur résoudre le problème de la forme, au point de


vue langue, contexte historique, circonstances et déroulement de la Révélation, une autre
difficulté et non des moindres, devait être aplanie liée, celle là, au passage d’un climat et
d’un milieu idolâtres, à l’instauration d’un milieu monothéiste tout nouveau. Il fallait à
cet effet, gloser et développer certains points, ayant une grande importance dogmatique,
juridique, rituelle.

Force fût de mettre à contribution le Saint Coran dont beaucoup de Versets


expliquent ou complètent d’autres Versets et c’est le cas de ceux ayant trait à la création
de l’Univers, à l’origine de la vie, à l’apparition de l’homme sur terre, à la vocation de
celui-ci, son errance, sa nature ingrate, au devenir et à la fin du monde, au Paradis, à
l’Enfer, à la bonne action, aux péchés ; des Versets d’importance prophétologique,
surtout ceux concernant les « Ahl Al‘Azm » ou Prophètes Missionnaires tels Noé,
Abraham, Moïse, Jésus ou de ceux qui avaient gravité autour de chacun de ces
Prophètes comme Haroun (frère de Moïse), la Mère Virginale (Sainte Marie), les apôtres
de Jésus etc.

On fit évidemment appel aux autres sources monothéistes. Théoriquement les


Ecritures antérieures, la Torah et l’Evangile en la foi desquels le Saint Coran avait fait
pour le musulman une obligation ainsi dans la Sourate dite « la Vache » Verset 4 :
« Ceux qui croient à Ce qui T’a été descendu (révélé) et à Ce qui a été révélé avant Toi,
et qui croient fermement à la vie future, » pouvaient fournir une information aussi
abondante que détaillée. Mais cette source fût tout au moins au début récusée. Le Saint
Prophète Salut Divin Sur Lui avait dit en ce sens : « Lorsque les Juifs et les Chrétiens
vous entretiennent de leurs Ecritures, ne considérez guère leurs propos, ni vrais ni
mensongers. ».

Tant que le Prophète était vivant, ces difficultés pouvaient être facilement
surmontées. Mais au lendemain de Son décès, il fallait de toute urgence combler une
telle perte documentaire et ce d’autant plus que l’aire de l’Islam s’étendait de plus en
plus à travers les peuples et les continents.

Sous les quatre premiers Califes : Abu Bakr, ‘Umar, ‘Uthman et ‘Ali que
Dieu agréé leurs âmes, l’Islam connut une expansion politique et religieuse inattendue,
non seulement en Arabie mais aussi en Afrique et en Asie au détriment des plus grands
Empires d’alors : l’Empire sassanide et l’Empire byzantin. Or, les millions d’adeptes
convertis à la religion musulmane, n’étaient pas arabophones, c’étaient des « ‘Adjem »,
(ethnie non arabe), auxquels il fallait expliquer le Saint Coran non seulement au point
de vue langue mais encore sur le plan du dogme, de la loi, du rituel et du comportement
dans la vie quotidienne.

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En outre, il n’était plus question seulement du peuple arabe mais d’une
Communauté formée d’ores et déjà, de peuples fort hétérogènes, sur les plan ethnique,
linguistique et sociologique, cependant, tous frères et sœurs en Dieu.

C’est dans de telles conditions philologiques, culturelles, historiques et


ethnologiques que l’exégèse coranique prit naissance et qu’on s’efforçât de dévoiler le
contenu du Message.

Le Saint Coran s’adresse à l’Humanité entière sans distinction de race, ni de


région, ni même d’époque : de plus Il cherche à guider l’homme dans tous les domaines
de sa vie, spirituel, temporel, individuel et collectif. On y trouve des directives de
comportement personnel pour un Chef d’Etat, comme pour un simple sujet, pour les
riches comme pour les pauvres en mettant l’accent ici sur l’injonction coranique de
nature à interdire toute exploitation de l’homme par l’homme, du fait notamment de
l’accumulation du capital, d’autant plus que la pauvreté, tant haïe par l’Islam, n’est
guère un phénomène naturel mais malheureusement un phénomène social, créé par la
lutte des classes.

Ce phénomène qui ne saurait être nullement héréditaire, par conséquent


transmissible de père en fils et que le Saint Coran récuse énergiquement de la manière
que voici : « Le butin provenant (des biens) des habitants des cités, qu’Allah a accordés
sans combat à Son Messager, appartient à Allah, au Messager, aux proches parents (du
Saint Prophète) aux orphelins, aux pauvres et aux voyageurs en détresse, afin que ceux
là (ces richesses), ne circulent pas exclusivement parmi les riches d’entre vous. Obéissez
au Messager : prenez ce qu’Il vous donne et abstenez vous de ce qu’Il vous interdit, et
craignez Allah ! Allah est fort sévère en châtiment. » (Sourate dite « Al-Hashr » ou
« l’Exode » Verset 7.). S’ajoutent des recommandations pour la guerre comme pour la
paix, pour la culture spirituelle comme pour le commerce et le bien être matériel.

Le Saint Coran cherche principalement à développer chez l’individu sa


personnalité, en sa qualité de représentant de Dieu sur terre. Ainsi, chacun est
responsable personnellement devant son Créateur. Visant cette finalité, le Saint Coran,
non seulement commande mais aussi cherche à convaincre : Il fait appel à la raison de
l’homme, incite à la réflexion, à la recherche scientifique, au voyage dans tous les coins
du monde pour le savoir et l’épanouissement de toute nature, à l’extraction et
l’exploitation rationnelle et optimale des ressources naturelles terrestres soient-elles,
maritimes ou spatiales et surtout à leur répartition juste et équitable entre les hommes,
etc.,et rend hommage aux hommes de science de la façon suivante : « Parmi Ses
serviteurs, seuls les savants craignent Allah. » Verset 29 de la Sourate dite « le
Créateur » ou « Fâtir ».

En outre, le Saint Coran relate des histoires, des paraboles, des métaphores.
De plus on y trouve des précisions sur les attributs de Dieu qui est Unique, Créateur de
tout ; Omniscient, Omnipotent, Juste Miséricordieux etc. Capable de nous ressusciter
après la mort et de demander à chacun de Lui rendre des comptes, c’est-à-dire nos
comptes dans ce bas monde.

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Le Saint Coran consacre également tout un enseignement sur la manière de
louer et d’implorer Dieu, sur les devoirs de l’homme, « cet animal pensant », vis-à-vis de
Dieu, des autres créatures et de soi-même. En d’autres termes, nous ne nous
appartenons pas à nous-mêmes, mais à notre Seigneur qui nous a investi de la mission
sublime de le représenter sur terre avec amour et justice et pour laquelle il nous a doté
de bienfaits qu’on ne peut quantifier et dont nous devons assurer la bonne utilisation et
la bonne protection pour le bien être de tous.

Ce Livre sacré dicte des règles à suivre dans le domaines social, règles
afférentes par exemple aux relations commerciales, au statut personnel (mariage,
divorce, adoption, allaitement, héritage,) arbitrage (familial et autre), droit pénal, droit
international et ainsi de suite… Quand bien même Il ne saurait être un livre au sens
banal du terme, Il est la collection des Paroles de Dieu, révélées, de temps à autre
pendant vingt trois années au Sceau des Messagers, Salut Divin Sur Lui, envoyé par Lui
auprès des hommes.

Le Saint Coran fait état de sous-entendus, de répétitions notamment pour


confirmer une nouvelle sous plusieurs aspects et en assurer l’intensité, de changements
de style d’une sourate à une autre qu’on ne peut comparer ni à une poésie
convenablement nourrie par l’éloquence du poète ni à la prose d’un écrivain de talent
comme Il le met lui-même en exergue : « Que ceci (le Coran ) est la parole d’un noble
Messager (en faisant allusion au Prophète dont le rôle est strictement de transmettre à
tous les gens de la Planète (Humains et Djinn compris) la Parole de Dieu, telle qu’Il l’a
reçue de Son Seigneur) Et que ce n’est pas la parole d’un poète ; mais vous ne croyez
que très peu, c’est une Révélation du Seigneur de l’Univers. Et s’Il avait forgé quelques
paroles qu’Il Nous avait attribuées, Nous l’aurons saisi de la main droite, ensuite, Nous
lui aurions tranché l’aorte. Et nul d’entre vous n’aurait pu lui servir de rempart. C’est
en vérité, un rappel pour les pieux et Nous savons qu’il y a parmi vous qui Le traitent de
menteurs ; mais en vérité ce sera un sujet de regret pour les mécréants, c’est là la
véritable certitude. ». (Sourate dite « Al Hâqqah » ou « celle qui montre la vérité)
Versets 40 à 51.

On constate dans le Livre sacré que Dieu Parlera parfois à la première


personne, parfois à la troisième. Il dira Moi comme Il dira Lui ou Nous (de Majesté)
mais jamais « Eux » ; ce qui est contraire au principe de l’Unicité de Dieu. C’est par
conséquent une collection de Révélations occasionnelles ; il faut rappeler toujours cette
caractéristique coranique pour guider notamment un débutant dans sa lecture ; il faut
lire le Saint Coran l’apprendre en entier dans la mesure du possible, le réciter par cœur,
le relire pour mieux saisir le sens du Message, une direction pour tout le monde partout
et pour toujours.

La langue et le style du Saint Coran sont exquis et dignes de sa qualité


divine ; sa récitation émeut les esprits même ceux qui l’écoute sans le comprendre. Il
convient de rappeler à ce titre que le Saint Coran, en se réclamant d’une origine divine,
a lancé un défi pour les hommes et les djinns : Nul ne peut fabriquer ne serait ce qu’un
verset semblable à celui du Saint Coran, même si ces créatures s’unissent à l’image d’un
grand génie. Le défi est resté depuis les débuts de la Révélation sans réponse et il le
restera jusqu’au Jour dernier, car il s’agit d’un Livre céleste, sacré, à trésors multiples à
secrets innombrables à mystères indéchiffrables, et demeure au service de toutes les
générations jusqu’à la fin des temps.

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