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LA DOCTRINE ISLAMIQUE

Au nom de Dieu, le Clément,


le Miséricordieux

INTRODUCTION

La doctrine islamique est le credo qui a permis aux Arabes d’être une nation nouvelle, les
faisant renaître des méandres de l’obscurantisme. Et pour cause : embrassée dans toute sa
simplicité et sa clarté, la foi en l’Unicité de Dieu suscite naturellement une puissance
spirituelle inestimable, véritable force motrice du devenir de l’humanité.

Le secret de l’élan vital qui caractérise les fidèles sincères réside dans la nature même de la
doctrine islamique. En effet, elle suscite une foi ferme qui établit l’existence d’un Dieu
Absolu et Unique, à l’origine de l’univers, de l’homme et de la vie : l’univers est agencé
suivant des lois immuables ; l’être humain est voué au bonheur du Paradis ou à la damnation
de l’Enfer ; la vie ici-bas est éphémère par rapport à la vie future ; Dieu Seul pourvoit aux
besoins de Ses créatures ; le terme de la vie dépend uniquement du Créateur ; le Coran est la
parole de Dieu, adressée à l’humanité tout entière par l’intermédiaire du Prophète Muhammad
(SAAWS 1 ) sous l’inspiration divine. Ainsi, en apportant des réponses aussi éloquentes aux
interrogations existentielles fondamentales de l’homme, l’islam suscite certitude et sérénité.

Cette religion n’a-t-elle pas, en effet, transformé en géant, au regard de Dieu, un homme
d’apparence aussi chétive qu’Ibn Mas‘ûd ? N’a-t-elle pas amené Suhayb, Bilâl et Salmân à se
révolter contre l’injustice de leurs maîtres ? N’est-ce pas encore elle qui a prédisposé Yâssir à
supporter les supplices infligés par les païens, et sa femme Sumayya à être la première
martyre de l’islam ? A ces fidèles, victimes de la rage impie, le Prophète (SAAWS ) n’avait que
ces paroles, suffisantes pour réchauffer le cœur des croyants : « Patience, ô les Yâssir ! le
Paradis sera votre séjour dans l’Au-delà. » Cette force inhérente à la doctrine islamique se
manifeste dans toutes ses dimensions.

La vie terrestre n’est qu’un passage destiné à mettre les hommes à l’épreuve : « [Béni soit
Celui] qui a créé la mort et la vie pour vous éprouver, et afin de connaître les meilleurs d’entre
vous à leurs œuvres. C’est Lui le Tout-Puissant, l’Absoluteur 2 . » La vie future est rétribuée,
selon le cas, par le Paradis ou l’Enfer. Le s bienheureux iront aux Paradis et auront la vie
éternelle : « La vie d’ici-bas n’est que distraction et jeu futile. Mais la demeure de l’Au-delà,
voilà certes la vraie vie, s’ils pouvaient le concevoir 3 . » Ces élus seront comblés de délices et
connaîtront une félicité indicible. «Sur des lits chamarrés d’or, ils s’accouderont se faisant
vis-à-vis. Parmi eux s’empresseront des éphèbes d’une éternelle jeunesse, portant des calices,
des aiguières, des coupes d’une liqueur limpide dont ils ne seront ni incommodés, ni enivrés.
Il leur sera offert, au choix, toutes sortes de fruits, et des viandes d’oiseaux des plus
recherchées. Des épouses éternelles, belles aux grands yeux noirs, leur tiendront compagnie,

1
Lettres initiales de la formule Salla Allah ‘Alayhi Wa Sallam (à lui la Grâce et la Paix), prononcée rituellement
à l'évocation du Prophète Muhammad (SAAWS ).
2
Cf. Sourate 67 (al-Mulk ), verset 2.
3
Cf. S. 29 (al-‘Ankabût), v. 64.
3

telles des perles en leur écrin. Ainsi seront- ils payés de leurs œuvres 1 . » Le Paradis sera donc
réservé à ceux qui craignent Dieu car « une heureuse issue est toujours réservée aux pieux2 . »

Les damnés, eux, séjourneront en Enfer pour y être condamnés aux tourments les plus atroces,
n’ayant pour nourriture que les fruits âcres et répugnants de l’arbre Zaqûm qui, tel l’airain
fondu, se déchaînent dans les entrailles, comme de l’eau bouillante. Leurs supplices seront
continuels : « Quant à ceux qui n’auront pas cru, ils seront voués au brasier de l’Enfer. Ils n’y
connaîtront pas l’arrêt de mort, soulagement suprême, ni n’y verront s’alléger leurs tourments.
Ainsi Nous rétribuerons tout incrédule endurci3 . » « Nous supplicierons bientôt par le feu
ceux qui ont rejeté Nos Signes. Lorsque leur peau consumée se détachera en lambeaux, une
autre intacte viendra prendre sa place. Ils subiront sans fin leurs tourments ! Dieu exerce la
Toute-Puissance, Il est la Sagesse même 4 ! »

Ces preuves coraniques claires et indubitables amènent le croyant à dédaigner tout châtiment
qu’il pourrait rencontrer ici-bas à cause de son adhésion à la foi ; il persévère toujours dans la
constance et dans l’action pour le triomphe et la prééminence de ses convictions. Convaincu
du bien- fondé de sa foi et conscient de la réalité du Paradis et de l’Enfer, le fidèle ne fait pas
grand cas du mal que pourraient lui causer des créatures faibles et imparfaites. Mué en
forteresse, il ne se laisse point impressionner par les geôliers et autres bourreaux : les
épreuves sont insignifiantes en comparaison du sentiment de devoir envers sa foi.

Nous nous proposons ici d’exposer les fondements de la doctrine islamique telle qu’elle se
présente dans le Coran et la Sunna 5 , c’est-à-dire simple et limpide, loin des spéculations
philosophiques et théologiques 6 . Nous espérons que les croyants en saisiront la portée et
l’envergure comme l’ont si bien fait leurs prédécesseurs. Le devenir de la Communauté
islamique et le triomphe de l’islam dépendra d’une perception claire et vivante de la foi. « A
ceux d’entre vous qui auront cru et fait le bien, Dieu promet formellement de donner la
suprématie sur terre, comme Il l’a donnée à ceux qui les ont précédés. Il établira, à leur
intention, le culte qu’Il a choisi pour être le leur. Il changera leur crainte en sécurité. Qu’ ils
M’adorent sans rien M’associer ! Ceux qui, après cela, renieront leur foi, seront, en vérité, des
pervers 7 ! »

1
Cf. S. 56 (al-Wâqi‘a), v. 15-24.
2
Cf. S. 7 (al-’A‘râf), v. 128.
3
Cf. S. 35 (Fâtir), v. 36.
4
Cf. S. 4 (an-Nissâ’), v. 56.
5
Ensemble des faits, actes et paroles (hadith) du Prophète Muhammad (SAAWS ).
6
Introduite tardivement par des philosophes musulmans comme al-Farâbî et al-Kindî sous l’influence de
l’hellénisme, la théologie en tant que réflexion sur Dieu et sur le salut de l’homme est une discipline totalement
étrangère à l’islam, les questions d’ordre métaphysique ne devant être étudiées que dans le cadre strictement
coranique, loin de toute spéculation. Par abus de langage, l’expression « théologie musulmane » est parfois
employée en français pour désigner la jurisprudence islamique ou fiqh.
7
Cf. S. 24 (an-Nûr), v. 55.
4

L’ISLAM, UNE DOCTRINE RAISONNÉE

Révélé à l’ultime Prophète (SAAWS ), l’islam est venu organiser les rapports de l’homme avec
Dieu, avec lui- même et avec ses semblables. Dernière religion révélée, il abroge et complète
les Ecritures qui l’on précédé. A ce titre, ceux qui l’embrassent auront le salut, et ceux qui le
rejettent la damnation : « A celui qu’Il veut diriger dans Sa Voie, Dieu épanouit le cœur et le
fait soumis aux Volontés Suprêmes. Celui qu’Il entend égarer voit son souffle coupé et sa
poitrine oppressée, comme s’il s’élevait dans les airs. C’est ainsi que vient s’abattre sur les
impies le ressentiment de Dieu1 . »

Message universel, l’islam est une doctrine rationnelle dotée d’un mode de vie. Il est
cependant différent des idéologies d’origine humaine telles le communisme, construit sur le
matérialisme 2 , ou le capitalisme, bâti sur le compromis 3 . Le système islamique est fondé sur la
raison et est en conformité avec la nature humaine.

En effet, la raison est, en islam, le moyen de percevoir l’existence du Créateur, et de


comprendre la nécessité des prophètes, intermédiaires entre Dieu et les hommes. C’est aussi
l’instrument grâce auquel on peut percevoir la vérité de la Révélation en examinant le Coran,
miracle 4 de la prophétie.

En apportant des réponses irréfutables aux questions déchirantes que l’homme s’est toujours
posées sur lui- même, sur le pourquoi de son existence et sur son destin, l’islam tranche le
nœud gordien de façon aussi convaincante que rassurante. A ce titre, il constitue une pensée
fondamentale sur l’univers, l’homme et la vie. Il représente également la base doctrinale dont
émane l’ensemble des préceptes et sur laquelle viennent s’ajouter toutes les idées nouvelles
relatives aux problèmes de la vie. Il incarne enfin la direction idéologique qui doit guider
l’humanité dans son existence. L’islam est une doctrine agissante quand il y a adhésion
complète de l’esprit ; il s’enracine alors au plus profond de l’être.

La foi en Dieu constitue le fondement dont sont issues les prescriptions de la Loi régissant les
actes des individus. Or, ce fondement et ces prescriptions sont aussi indivisibles que les doigts
de la main. C’est pourquoi les actes et la foi sont intimement liés dans le Coran : « Annonce la
Bonne Nouvelle à ceux qui croient et font le bien : des jardins baignés de ruisseaux leur seront
donnés pour séjour 5 . » « A tous ceux, hommes ou femmes qui auront bien agi, étant croyants,
Nous accorderons une vie heureuse et saurons les rétribuer dignement, d’après ce qu’ils ont le
mieux accompli 6 . » « A ceux qui auront cru et fait le bien, Dieu se fera tout amour 7 . » Mais la
foi ainsi requise est une foi éclairée et raisonnée, fruit d’un examen minutieux des êtres et des

1
Cf. S. 6 (al-l’An‘âm), v. 125.
2
Le matérialisme, dont le marxisme, ne reconnaît pas de réalité autre que matérielle.
3
Il s’agissait d’une solution transactionnelle adoptée arbitrairement à la suite d’interminables polémiques
opposant les libres penseurs du XIXe à l’Eglise et consistant à séparer l’Etat et la religion, cette dernière ne
relevant plus que du domaine privé.
4
Le caractère inimitable du Coran – intraduisible comme tout texte sacré – est observable à différents niveaux,
notamment stylistique, informatif et linguistique. Il faut cependant pouvoir y accéder dans sa langue pour s’en
rendre compte. Révélé « dans une langue arabe claire » dont il est indissociable (cf. 26:195), ce Livre à la portée
universelle met d’ailleurs les négateurs au défi de lui opposer un seul chapitre de même envergure.
5
Cf. S. 2 (al-Baqara), v.25.
6
Cf. S. 16 (an-Nahl), v. 97.
7
Cf. 19 (Maryam), v. 96.
5

choses ; ce n’est pas une foi aveugle et conformiste, mais une certitude acquise tout au long
d’un cheminement personnel réfléchi.

La foi islamique nécessite une croyance ferme en un ensemble de choses, comme il est
énoncé dans le Coran : « Croyants ! ayez toujours foi en Dieu et en son Prophète, au Livre
qu’Il a révélé à Son Prophète, et aux Ecritures qui l’on précédé. Quiconque ne croit pas en
Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, à Ses prophètes et au jour du Jugement dernier, se trouve
fort éloigné du droit chemin 1 . » Il est donc indispensable de connaître Dieu, Ses Noms
sublimes et Ses Attributs divins ; de discerner les preuves de Son Existence, de Sa Grandeur,
de Sa Science et de Sa Sagesse ; de croire avec certitude à toute la sphère de l’Inconnaissable2
mentionnée dans la Révélation ; d’être instruit des Livres révélés aux prophètes pour
déterminer le vrai et le faux, le droit chemin et l’égarement, le bien et le mal, le permis et
l’interdit, bref, tout ce qui est louable et tout ce qui est blâmable ; de connaître les prophètes
en tant qu’élus de Dieu chargés de transmettre Ses Messages aux hommes et servir de guides
et de modèles à suivre ; de percevoir la réalité du Jugement dernier, c’est-à-dire la
résurrection des morts pour être rétribués ou châtiés selon leurs œuvres ; de comprendre les
lois immuables qui, sans prédestiner leurs actes, régissent les êtres vivants par la Volonté et la
Prescience de Dieu…

Telle est la doctrine unique et fondamentale qui a perpétuellement cherché à façonner le


comportement et purifier l’ego, le même appel au culte unique lancé par tous les prophètes, la
même recommandation faite à l’humanité à toutes les périodes de son histoire. Il s’agit d’un
Message universel inaltérable qui transcende le temps et l’espace : « Dieu institue pour vous,
en fait de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce qui t’est révélé à toi- même, ce qui fut
donné auparavant à Abraham, à Moïse, à Jésus. "Acquittez-vous, leur fut- il prescrit, du culte
du Seigneur ! N’en faites point, entre vous, un sujet de division3 !" »

La recommandation dont il est question ici concerne le principe de l’Unicité de Dieu et les
fondements de la foi, non la législation, vu qu’à chaque peuple a été données une loi et une
voie spécifiques : « A chacune de vous, nations, Nous avons fait un statut et une voie qui lui
sont propres4 . » Les lois prescrites aux communautés nous ayant précédés – telles les juifs et
les chrétiens – ne s’imposent point à nous depuis la révélation de l’islam. Bien au contraire, ce
sont ces communautés qui doivent suivre l’ultime religion révélée, sans quoi leur dévotion ne
sera pas acceptée par Dieu : « Quiconque recherche une religion autre que l’islam, celle-ci ne
sera point agréée de Dieu, et il sera dans l’Au-delà au nombre des réprouvés 5 . »

La doctrine est donc l’âme de l’individu, de la communauté et de la Nation. Plus elle est claire
et réfléchie, plus la production, l’innovation et la vivacité individuelles et collective
deviennent les traits dominants de la société. « Celui qui était mort, que Nous avons ressuscité
et à qui Nous avons remis une lumière pour se guider parmi les hommes, qu’a-t-il de commun
avec cet autre errant dans les ténèbres et condamné à y demeurer à jamais ? C’est ainsi que
leur propre comportement se revêt toujours d’un faux attrait aux yeux des mécréants 6 . » La
doctrine est aussi la source de tous les sentiments nobles et de toutes les vertus. C’est pour
cela que le Coran cite toujours la foi en tête des bonnes œuvres : elle est l’origine et la base de
1
Cf. S. 4 (an-Nissâ’), v. 136.
2
L’Inconnaissable ou l’Invisible (al-Ghayb) englobe toutes les choses non sensibles telles que les anges, les
djinns, les démons, le Paradis, l’Enfer, etc.
3
Cf. S. 42 (ach-Chûra), v. 13.
4
Cf. S. 5 (al-Mâ’ida), v. 48.
5
Cf. S. 3 (’Âl-‘Imrân), v. 85.
6
Cf. S. 6 (al-’An‘âm), v. 122.
6

tout l’édifice. « Etre pieux, en vérité, ce n’est point tourner sa face vers l’Orient ou
l’Occident. L’homme vertueux est celui qui croit en Dieu, au Jugement dernier, aux anges,
aux Ecritures, aux prophètes et qui, pour l’amour de Dieu, donne de son bien au proches, aux
orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs, aux mendiants et pour le rachat des captifs ; c’est
celui qui fait la prière et s’acquitte de la zakat 1 . Sont vertueux enfin ceux qui observent la foi
jurée, sont constants dans l’adversité, le malheur et face au péril. Tels sont les justes par
excellence et ceux qui craignent Dieu2 . »

1
Contrairement à ce que l’on peut lire dans certaines traductions infidèles, la zakat n’est pas une « aumône
légale » mais un impôt purificateur annuel obligatoire sur des biens d’une certaine quantité.
2
Cf. S. 2 (al-Baqara), v. 177.
7

LA RÉALITÉ DE L’EXISTENCE DE DIEU

L’islam résout le problème fondamental de l’homme de façon probante, naturelle et


sécurisante. Il pose même comme condition préalable à toute adhésion à sa doctrine la
reconnaissance réfléchie d’une Force supérieure à l’origine de cet univers dans lequel nous
vivons, établissant que le Créateur est Absolu : il repose sur Lui- même tandis que toutes les
créatures reposent sur Lui.

La perception de l’existence de Dieu est à la portée de tout être doué de raison, savant ou
illettré. En effet, contrairement à Son essence, qui échappe à notre entendement limité, Son
existence est avérée grâce la présence de Ses créatures que nous pouvons examiner. Le Coran
abonde d’ailleurs en exemples nous incitant à réfléchir sur le monde sensible autour de nous
pour nous emmener à faire le lien entre les effets et les causes : « Peut-on douter de Dieu1 ? »
« N’est-ce pas Celui qui a créé les cieux et la terre, Qui fait descendre pour vous des nues
cette eau par laquelle Nous faisons croître de splendides jardins ? Et ce n’est pas vous qui en
feriez pousser les arbres. Y a-t-il donc une autre divinité à côté de Dieu ? Ces gens dévient
manifestement du vrai chemin. Qui donc, sinon Dieu, a assis fermement la terre, l’a faite
sillonner de cours d’eau, y a solidement planté un relief, et a su si bien séparer eaux douces et
eaux salées ? Y aurait- il une divinité à côté de Dieu ? Mais la plupart d’entre eux n’en savent
rien2 . » « Béni soit celui qui a mis des constellations dans le ciel et y a placé un flambeau et
une lune qui éclairent. C’est Lui qui veille à l’alternance du jour et de la nuit, dont Il fait un
Signe pour qui veut se souvenir de Lui ou Lui être reconnaissant 3 ! » « Le soleil qui chemine
vers son lieu de séjour habituel : c’est là détermination du Tout-Puissant, de l’Omniscient. A
la lune Nous assignons des phases successives, jusqu’à ce qu’elle devienne semblable à la
palme desséchée. Le soleil ne saurait rejoindre la lune, ni la nuit devancer le jour. Chaque
astre doit voguer sur une orbite qui lui est propre 4 . » « Nous avons tiré de l’eau toute matière
vivante. Se décideront- ils à croire 5 ? » « Ne voyez- vous pas comment vous engendrez ? La
création en est-elle de vous ou de Nous ? La mort est votre loi : ainsi Nous l’avons décrétée.
Nous ne serons guère en peine de vous remplacer par des êtres de votre espèce ou de vous
faire renaître sous d’autres formes que vous ne sauriez soupçonner. Vous aviez bien passé par
une première création ! Vous en souvient-il ? Considérez vos terres labourées : serait-ce vous
qui y faites germer les semences ? Ou est-ce Nous qui faisons lever le grain ? Si Nous le
voulions, Nous le ferions sécher sur pied ; vous en seriez réduits au désespoir. Vous vous
mettriez à soupirer : "Quelle lourde perte pour nous ! Ou plutôt ne sommes-nous pas ruinés ?"
Voyez aussi cette eau que vous buvez. Serait-ce vous qui la faites descendre des nuées ou
Nous ? Si Nous le voulions, le goût en deviendrait saumâtre. Que n’en êtes-vous
reconnaissants ? Et ce feu que vous faites jaillir ? Avez-vous créé le bois qui l’entretient, ou
en sommes-Nous le Créateur ? Nous fîmes du feu un symbole à méditer et un élément du
bien-être humain. Glorifie le nom de ton Seigneur Sublime 6 ? » « Que les hommes voient
donc comment les chameaux ont été créés, le ciel édifié, les monts dressés, la terre aplanie !
Rappelle, tu n’es là que pour rappeler 7 . »

1
Cf. S. 14 (Ibrâhim), v. 10.
2
Cf. S. 27 (an-Naml), v. 60-61.
3
Cf. S. 25 (al-Furqân), v. 61-62.
4
Cf. S. 36 (Yâ’-Sîn), v. 38-40.
5
Cf. S. 21 (al-’Anbiyyâ’), v. 30.
6
Cf. S. 56 (al-Wâqi‘a), v. 58-74.
7
Cf. S. 88 (al-Ghâchiya), v. 17-21.
8

Tel est l’appel sans cesse renouvelé par le Coran pour nous exhorter à méditer sur le concret :
les choses sensibles ne sont-elles pas bien faites ? N’obéissent-elles pas à des lois beaucoup
plus complexes que celles de la plus élaborée des machines ? Un tel agencement peut- il être
accidentel ? Peut-on imaginer une œuvre sans artisan ? « L’univers m’embarrasse, et je ne
puis songer / Que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger1 . »

Notre attention est également attirée sur ces créatures minuscules capables de produire ce dont
tous les hommes réunis seraient incapables : « Ton Seigneur a inspiré aux abeilles :
"Etablissez vos demeures dans les rochers, les arbres et les ruches aménagées par les
humains ! Mettez-vous ensuite à butiner ! Suivez les voies de votre Seigneur telles qu’Il les a
frayées pour vous !" Une liqueur aux nuances variées, aux effets salutaires pour les hommes
est secrétée par l’abdomen de ces insectes. Encore un Signe pour ceux qui réfléchissent 2 . »

Le Coran oriente inlassablement les hommes vers la réflexion sur les lois immuables qui
régissent tous les éléments du cosmos : « L’homme a été extrait par Nous d’une essence
terrestre ; Nous en avons ensuite fait une goutte séminale, déposée en un réceptacle sûr. Cette
goutte est devenue un caillot de sang dont Nous avons fait un grumeau de chair où se sont
dessinés les os. Nous avons recouvert le squelette de muscle : un nouvel être, tout autre, s’est
trouvé ainsi créé. Béni soit Dieu, le Créateur parfait. Vous aurez ensuite, assurément, à passer
par la mort, pour être un jour ressuscités pour le Jugement dernier. 3 . » « Gloire à Celui qui a
suscité la variété infinie des espèces : végétales, humaines et autres, inconnues 4 des
hommes 5 . » « En toute chose créée, nous avons établi deux sexes différents. Peut-être y
réfléchirez- vous 6 ? »

De même, la Révélation reproche aux négateurs leur ignorance et leur vanité. « D’aucuns
disputent de Dieu, alors qu’ils n’ont nulle science. Ils ne font que suivre tout démon rebelle,
voué à perdre quiconque le prend pour maître pour le conduire au supplice infernal7 . D’autres
disputent de Dieu, étant eux- mêmes dénués de toute science certaine, privés de toute lumière
et n’ayant point d’Écriture pour les éclairer, affichant une attitude hautaine pour égarer les
hommes loin de la voie de Dieu. Leur lot sera l’ignominie en ce bas monde, et dans l’Autre le
brasier infernal. "Cela en prix de vos œuvres passées", leur sera-t-il précisé. Dieu ne sévit pas
injustement contre les hommes8 . »

Dieu nous met ainsi face à cette réalité manifeste et incontournable : Il est le Créateur Eternel,
Unique et Absolu : « Sache qu’il n’est d’autre dieu que Dieu ! Implore de Lui le pardon de tes
péchés, de ceux des croyants et des croyantes ! Dieu connaît si bien le champ de vos
activités 9 . » « Voici un message significatif aux humains ! Qu’ils y puisent un salutaire
avertissement ! Qu’ils sachent que Dieu est Un ! Que les gens sensés y réfléchissent 10 ! »

1
Voltaire, Satires, les Cabales.
2
Cf. S. 16 (an-Nahl), v. 68-69.
3
Cf. S. 23 (al-Mu’minûn), v. 12-16.
4
Ainsi, l’on ne connaissait pas, à la révélation du Coran, la disposition des éléments en couples (ex. électricité
positive et électricité négative).
5
Cf. S. 36 (Yâ-Sîn), v. 36.
6
Cf. S. 51 (adh-Dhâriyât), v. 49.
7
Cf. S. 22 (al-Hajj), v. 3-4.
8
Id. v. 8-10.
9
Cf. S. 47 (Muhammad), v. 19.
10
Cf. S. 14 (Ibrâhîm), v. 52.
9

UNE EXISTENCE TANGIBLE, UNE ESSENCE INACCESSIBLE

Dieu a créé l’homme pour lui confier cette mission qui consiste à peupler la terre et à la
mettre en valeur grâce aux prédispositions et aux aptitudes dont Il l’a pourvu. « C’est Lui qui
a fait à la perfection toute chose qu’Il a créée. Il a d’abord formé l’homme d’argile, puis Il a
fait découler sa descendance à partir d’un vil liquide. Ensuite, Il lui a donné sa forme
accomplie et a insufflé en lui de Son Esprit. Il vous a ainsi pourvus de l’ouïe, de la vue et de
l’entendement. Mais vous êtes si peu reconnaissants1 ! » L’être humain a donc été doué
d’intelligence, c’est-à-dire de la plus noble création de Dieu, comme l’explique la Sunna.
Cette faculté lui permet de connaître, de juger et d’agir sans contrainte aucune, Dieu l’ayant
doté du libre arbitre qui lui donne toute latitude de choisir entre le bien et le mal : « Ne lui
avons-Nous pas montré les deux voies 2 ? » De ce fait, la recherche de l’existence de Dieu est
inhérente à l’homme en tant que seul être vivant doué de raison et de volonté. L’examen
minutieux de l’univers et de tout ce qui l’entoure ou s’y rattache l’emmène nécessairement à
constater que lui, le plus parfait être de l’univers, est vulnérable, imparfait et dépendant d’une
Puissance extérieure. Forte de ce constat éclairé et sincère, la raison ne peut que reconnaître
l’existence d’une Cause première à l’origine de tout.

Pour aboutir cependant, une telle recherche doit être éclairée, car il ne suffit pas d’examiner
son environnement de façon superficielle ni même approfondie pour découvrir la vérité. Or, la
pensée éclairée consiste à examiner les êtres et les choses ainsi que tout ce qui les entoure ou
s’y rattache. Si l’on s’arrête uniquement aux choses, la pensée sera tronquée. Il faut donc lui
faire embrasser les attributs et les conditions de l’objet pour pouvoir en saisir la réalité :
« Dans la structure des cieux et de la terre, dans l’alternance du jour et de la nuit, il est, en
vérité, des Signes pour des esprits avertis, ceux qui invoquent Dieu, qu’ils soient debout, assis
ou couchés, et qui méditent sur la création […] : "Tu n’as pas fait cela en vain, Seigneur.
Gloire à Toi ! Préserve-nous du feu éternel3 !" »

L’initiation à la doctrine islamique se fait normalement par l’étude et l’apprentissage, non par
la spéculation sur l’essence divine. Mais l’être humain est une créature curieuse qui ne se
lasse pas de poser des questions pour s’expliquer toute chose. « Toutes sortes d’exemples des
plus démonstratifs se trouvent proposés dans ce Coran. Mais de tous les êtres, le plus
querelleur est l’homme 4 . » Or, l’esprit humain est en droit de s’interroger sur tout, excepté
l’essence de Dieu. Celle-ci est en effet hors des limites de l’entendement et des bornes de la
connaissance humaine, et toute recherche dans ce domaine est d’avance vouée à l’échec :
« Les regards ne sauraient atteindre Dieu quand Lui- même pénètre les regards. Il est le Subtil,
l’Informé 5 . » Aussi convient- il, par révérence pour l’essence divine et par égard à la raison
humaine, de se garder de spéculer sur cette sphère absolue, étrangère à notre champ de
perception. «Combien les hommes savent peu honorer Dieu à Sa vraie grandeur. Il est, en
vérité, le Fort, le Tout-Puissant 6 ! »

Si l’islam donne libre cours à la raison, la respecte et l’érige en moyen de recherche de la


Vérité, il n’omet pas pour autant d’en montrer les limites. En effet, le seul accès à la

1
Cf. S. 32 (as-Sajda), v. 7-9.
2
Cf. S. 90 (al-Balad), v. 10.
3
Cf. S. 3 (’Âl-‘Imrân), v. 190-191.
4
Cf. S. 18 (al-Kahf), v. 54.
5
Cf. S. 6 (al-’An‘âm), v. 103.
6
Cf. S. 22 (al-Hajj), v. 74.
10

connaissance de l’Inconnaissable reste la Révélation, à laquelle le croyant est tenu de puiser à


l’exclusion de toute autre source : « Voici le Livre par excellence, sans nul doute, direction
pour ceux qui craignent Dieu ; ceux qui ajoutent foi au Monde invisible, s’acquittent de la
prière et usent pieusement des biens dispensés par Nous ; ceux qui croient en la Révélation
qui t’est faite, comme en celles qui l’ont précédée, et sont convaincus du Jugement dernier ;
ceux- là sont dans la Voie de Dieu : ce seront les Bienheureux1 . » Il en va ainsi de l’essence
divine, qui n’est pas du ressort de la raison humaine. Mais cette incapacité de l’homme à
percer l’Inconnaissable est précisément une preuve supplémentaire du caractère absolu de
Dieu : si la raison pouvait connaître l’essence divine, celle-ci serait dans les limites du temps
et de l’espace. Or, « rien n’est comparable à Dieu. Il entend tout, voit tout 2 . »

Ce dernier verset montre clairement que tout questionnement sur l’essence divine est une
aventure sans retour. Nombre de gens se sont en effet égarés pour avoir abordé ce sujet
inaccessible aux mortels en ne débouchant que sur des incohérences et des polémiques. C’est
pour cette raison que le Prophète (SAAWS ) a mis en garde contre ce genre de discours :
« Méditez sur la création de Dieu, et ne méditez pas sur Son essence sous peine de courir à
votre perte. » Cette défense a pour but de protéger la raison contre le péril de la spéculation
stérile et de l’absurde : l’essence divine ne ressemble à nulle autre, et Dieu ne peut être
assimilé à Ses créatures. «Que l’on s’arrête à contempler ce qu’enferment les cieux et la
terre ! De quel profit peuvent être les Signes ? A quoi serviraient les avertissements pour les
incrédules 3 ? »

Ainsi donc la raison peut percevoir l’existence de Dieu au moyen des sens, mais elle ne peut
accéder à Son essence.

1
Cf. S. 2 (al-Baqara), v. 2-5.
2
Cf. S. 42 (ach-Chûra), v. 11.
3
Cf. S. 10 (Yûnus), v. 101.
11

LA FOI EN DIEU, SUMMUM DE LA DOCTRINE ISLAMIQUE

La perception de l’existence de Dieu est le summum de la foi, la raison étant l’unique moyen
de procéder à la recherche de cette Vérité à travers le monde sensible. Ainsi, en considérant
l’univers, l’homme et la vie tels que les présente l’islam, la raison découvre que l’existence de
Dieu est une réalité concrète, non une conception de l’esprit comme on l’imagine dans
d’autres religions, déformées par les hommes. L’homme adapte alors sa conduite à cette
vision du monde en embrassant la foi.

Dans son acception courante, la foi désigne l’« adhésion ferme de l’esprit à une vérité
révélée 1 », autrement dit « le fait de croire à un principe par une adhésion profonde qui
emporte la certitude 2 ». Cela signifie que la conviction acquise au terme de l’investigation
rationnelle apporte au cœur une paix intérieure qui engendre l’harmonie de l’être. Le besoin
instinctif de religiosité inné chez l’homme se trouve ainsi satisfait par la certitude de
l’existence de Dieu, et l’on ressent tout naturellement la nécessité de L’adorer avec ferveur.

Le rythme de la vie ici-bas relève de la Volonté de Dieu, mais l’homme a besoin d’une force
motrice pour que son existence sur terre revête un sens. Pour avoir une vie réfléchie et
productive, l’être humain ne doit pas se complaire dans une existence biologique de
jouissance à l’image des animaux, mais vivre pour une cause. D’ailleurs, seules les
convictions peuvent alléger les épreuves et les peines de son existence car « la conviction est
la volonté humaine arrivée à sa plus grande puissance 3 . »

La croyance ferme en Dieu, Créateur de l’univers, est, comme no us l’avons vu, le degré
suprême de la foi. Or, certaines ramifications de la foi agissent sur le dynamisme de
l’individu. Il en va ainsi d’un certain nombre de certitudes fondamentales : le terme de la vie
relève exclusivement du Créateur, et nul ne peut donner la mort si ce n’est décidé d’avance
par le Maître de l’univers ; Dieu Seul pourvoit aux besoins des individus, aucun être n’ayant
le pouvoir d’entraver la subsistance d’un autre ; toute réussite dépend du Tout-Puissant, et
l’on ne doit implorer d’autre secours que le Sien. Aussi l’individu doit- il adhérer totalement à
ces principes de la foi pour pouvoir prendre son essor avec détermination, confiance et
conviction. Alors, loin de se laisser affliger par le passé ou inquiéter par l’avenir, il mènera
sereinement son existence, avec la certitude que la voie qu’il s’est choisie le conduira, par la
Volonté de Dieu, aux objectifs poursuivis.

Par ailleurs, la foi nous initie sur nombre de questions impénétrables pour la raison humaine,
mais saisissables grâce à l’adhésion complète de l’esprit à la Vérité : le Jugement dernier, le
Paradis, l’Enfer, les anges, les démons, etc. Les agnostiques 4 ont en effet une idée tronquée de
la réalité. « Ils connaissent seulement les vaines apparences d’ici-bas. Quant à l’Au-delà, ils
n’y prêtent guère attention5 . » Les croyants, eux, reçoivent, outre la connaissance sensible, un
savoir autrement plus élevé, exalté par les anges eux- mêmes : « Béni sois- Tu ! firent-ils. Nous
ignorons toute science, hormis l’enseignement reçu de Toi, car Tu es l’Omniscient, le Sage 6 . »

1
Dictionnaire Hachette Multimédia.
2
Le Petit Robert.
3
Balzac, Le curé de village, tome VIII, p. 615.
4
L’agnosticisme est une « doctrine philosophique qui déclare l'absolu inaccessible à l'esprit humain et professe
une complète ignorance touchant la nature intime, l'origine et la destinée des choses. » (Le Petit Larousse).
5
Cf. S. 30 (ar-Rûm), v. 7.
6
Cf. S. 2 (al-Baqara), v. 32.
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L’honneur de l’homme est d’accéder à ce centre où la connaissance se fait certitude et la


certitude connaissance : l’expérience du monde sensible le conduit à embrasser la foi, laquelle
lui ouvre les portes d’une science transcendante. Ainsi perçoit-il le sens des Noms sublimes et
des Attributs absolus de l’Éternel, glorifié soit-Il. « Ce qui est dans les cieux et sur la terre
célèbre les louanges de Dieu : c’est Lui le Tout-Puissant, à la Sagesse infinie. Maître
souverain des cieux et de la terre, Il dispense la vie et la mort, Il a pouvoir sur toute chose. Il
est le Premier et le Dernier, l’Apparent et l’Occulte, Il détient la science de toute chose 1 . »

Armés de cette foi en Dieu, les premiers musulmans ont pu atteindre l’apogée de la perfection
humaine et de la vertu, « digne objet d’émulation pour les âmes ferventes 2 . » Leur conquête
du monde et leur puissance ne les ont point détournés de leurs pratiques pieuses. Tels des
anges, ils sont restés humbles et chastes : « Les serviteurs du Tout-Miséricordieux sont ceux
dont la démarche est humble sur terre, qui répondent par la douceur à la fureur des
insensés 3 . » Ils étaient assurément des modèles à suivre.

Mais ceci est dans l’ordre des choses : la piété, la patience, la loyauté, la compassion, la
simplicité, la pudeur, la générosité, le dévouement, l’altruisme sont autant de qualités issues
de cette foi distincte qui a permis aux générations antérieures de se purifier le cœur et d’avoir
la meilleure conduite sur terre. «Muhammad est l’Envoyé de Dieu. Terribles à l’égard des
infidèles, ses compagnons sont pleins de compassion entre eux. Tu les vois, en cours de
prière, qui s’inclinent et se prosternent humblement, recherchant grâce et assentiment auprès
du Seigneur. On les reconnaît à ce signe distinctif : la trace de leur pratiques pieuses,
empreintes sur leurs fronts. Voici dans la Torah et l’Evangile la parabole qui les dépeint : tel
un grain qui émet ses jeunes pousses, puis gonflé de sève, se dresse fièrement sur ses tiges, à
la grande joie du laboureur, tels ils apparaissent dans leur force face aux infidèles courroucés.
A ceux d’entre eux qui croient et font œuvre pie, Dieu promet pardon et récompense
infinie 4 . »

La foi islamique ainsi considérée a instauré une société idéale dont les membres préconisaient
individuellement et collectivement ce qui est convenable, et déconseillaient ce qui est
blâmable. Dans cette cité vertueuse, la vérité, prônée haut et fort, était de rigueur, et la
puissance n’appartenait ni aux pervers, ni aux hypocrites, ni aux impies, mais à Dieu, à Son
Prophète (SAAWS ) et aux croyants. Dévoués corps et bien à la cause de la foi, les fidèles n’ont
épargné aucun effort pour prêcher la Vérité en Orient comme en Occident, libérant ainsi les
hommes du culte des créatures pour les orienter vers le culte du Créateur.

Cette même foi qui a permis de soumettre Byzance et La Perse – les deux empires dominants
de cette époque – est toujours présente dans les cœurs des musulmans d’aujourd’hui.
Revivifiée, elle les fera immanquablement triompher des puissances occidentales impies dont
l’hégémonie n’est qu’une conséquence de l’éclipse de la doctrine islamique et de l’absence de
la Nation musulmane. Car seule la renaissance islamique, dont l’aurore commence à
s’allumer, peut sauver une humanité déboussolée que ces forces obscurantistes veulent
précipiter au fond de l’abîme en lui faisant miroiter l’illusion de la liberté. Puisse Dieu
susciter le réveil de la Umma afin qu’elle reprenne la place qui lui revient, et continue sa

1
Cf. S. 57 (al-Hadîd), v. 1-3.
2
Cf. S. 83 (al-Mutafifûn), v. 26.
3
Cf. S. 25 (al-Furqân), v. 63.
4
Cf. S. 48 (al-Fath), v. 29.
13

mission de guide de l’humanité : « Vous êtes la meilleure Communauté qui ait émergé face
aux nations : vous recommandez le bien, proscrivez le mal, et croyez en Dieu1 . »

« Dieu fait toujours triompher Ses desseins, mais les hommes, pour la plupart, ne peuvent s’en
douter 2 . »

1
Cf. S. 3 (’Âl-‘Imrân), v. 110.
2
Cf. S. 12 (Yûssuf), v. 21.

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