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Sommaire :

Avant propos

Jérusalem dans la tradition islamique : première Qibla et troisième lieu sacré

Avant propos :

Dans un premier temps, il faut savoir que l’interprétation des textes de chaque religion n’est
pas une affaire d’amateurs ! La pratique de l’interprétation (Taawîl) en islam est encadrée
par les règles strictes et rigoureuses établies par les premiers compagnons et par les
savants jurisconsultes compétents. Ces règles constituent ce qu’on appelle les sciences du
Coran (‘Ulûm Al-qur’ân1) et les sciences du Hadîth/Sunna2. Elles constituent les bases
(Usûl) de ce qu’on appelle le Fiqh (droit musulman) et visent ainsi à protéger les sens du
Coran et des Hadîth des mauvaises interprétations et à éviter l’instrumentalisation du texte
sacré pour des fins terrestres.

L’attitude qui consiste à exclure tout autre sens que le sens immédiat du texte ‘sacré’, c’est
cela l’attitude intégriste. Ce n’est pas seulement une attitude religieuse, loin s’en faut. C’est
une attitude humaine, trop humaine. Simple ignorance, elle s’appelle bigoterie ou foi du
charbonnier. Mais quand elle aspire au pouvoir pour imposer sa règle, elle s’appelle
intégrisme.

Ce n’est donc pas pour avoir trop médité leurs textes sacrés que certains croyants deviennent
intégristes. Bien au contraire, c’est parce qu’ils ne les lisent pas assez. L’intégrisme n’est pas
dans le texte, mais dans l’esprit du mauvais lecteur.

La découverte, la bonne compréhension et l’acquisition des différents sens du Coran et de la


sunna demandent du temps, des compétences et aussi une adaptation de la psychologie de
façon à la rendre conforme au savoir acquis.

La discipline du Fiqh s’appuie sur plusieurs critères pour interpréter les textes sacrés. À la tête
de ces critères figure la contextualisation du variable3 et le respect des objectifs nobles de la
loi, appelé Al-maqâsid. On cite ici utilement les cinq grands objectifs de la loi islamique
(Al-kulliyât Al-khams) :
1
Le Coran a, depuis sa révélation, été l’objet d’études et d’enseignement. Il a été entouré d’une multitude de
sciences s’intéressant tour à tour à son interprétation, à sa transmission, à sa diction, à sa transcription et au
message qu’il délivre aux hommes, quels que soient leur lieu ou leur époque : ces sciences s’appellent les
sciences du Coran (‘ulûm al-qur’ân). Le compagnon ‘Abduallah Ibn Al-‘Abbâs (que Dieu l'agrée) fut le plus
grand maître en science d'interprétation du texte sacré, grâce à la prière du Prophète (paix et salut sur lui) pour
lui. Ceci à côté du compagnon 'Abdellah Ibn Masoud (que Dieu l'agrée) qui fut la deuxième plus grande source
de commentaire coranique après Ibn Al-‘Abbâs.
2
Ensemble des paroles du dernier Messager, ses pratiques ou ses consentements.
3
Les textes sacrés se composent du constant (qat’iyy ath-thubût wa ad-dilâla) (comme la croyance en Dieu
Unique, Sa non ressemblance à Ses créatures, Sa transcendance...) et du variable (ce qui est sujet à interprétation
par les savants qui font autorité, au regard de différents critères).
. Préservation de la religion

. Préservation de la vie

. Préservation de la raison

. Préservation de la progéniture/filiation

. Et Préservation des biens.

La religion vise à nous apporter bonheur et protection dans cette vie et dans l’autre, ce que
confirme effectivement le Coran : « Quiconque a fait bonne oeuvre, qu'il soit homme ou
femme, tout en étant croyant, Nous lui assurerons certainement une vie agréable dans ce
monde et Nous leur donnerons leur salaire (dans l’autre monde) selon le meilleur de ce
qu'ils faisaient. » (Coran, Sourate 16, verset 97).

Et dans un autre verset : « S’ils observaient la Thora, l’Evangile et les révélations que leur
Seigneur leur a envoyées, ils jouiraient certainement des biens du Ciel et de ceux de la
Terre. Certes, il existe bien parmi eux des gens du juste milieu, mais il en est tant d’autres
dont la conduite est déplorable. » (Coran, Sourate 5, verset 66).

L’Islam est une religion de paix et d’amour : l’étymologie même du mot « islam »
découle de la racine « SLM », qui veut dire à la fois « Salam » et « Istislâm », c'est-à-dire
paix (Salam) avec soi-même et les créatures et soumission (Istislâm) au Créateur
Unique.

Abraham (Ibrahîm) (paix sur lui) a été décrit dans le Coran comme Musulman et celui même
qui a été à l’origine de ce nom. Le Coran précise : « ...C’est Lui (Dieu) qui vous a élus, sans
vous imposer aucune gêne dans votre religion, qui est la religion de votre père Abraham,
lequel vous a lui-même déjà nommés «les musulmans», nom que vous portez encore dans ce
Coran, afin que le Prophète soit témoin contre vous, et que vous soyez vous-mêmes témoins
contre les Hommes. » (Coran, Sourate 22, verset 78).

Signalons au passage que l’islam a fait de la reconnaissance des prophètes précédents et des
Livres révélés précédents deux piliers principaux de sa foi (Imân). Le dernier Messager dit à
ce propos : « Les Prophètes sont des frères et leur religion est une. »4

Les valeurs (Qiyam) universelles que prône l’islam sont le résultat direct et correct de sa
bonne pratique. Ils se divisent en deux grandes catégories :

Des valeurs absolues, comme la justice et l’égalité : le Prophète de l’islam a déclaré les
Hommes frères, issus tous d’un seul père « Adam » et que ce dernier a été créé de terre, et il
ajouta qu’il n’y a pas de privilège d’un arabe sur un non arabe ni d’un blanc sur un noir si ce
n’est par la piété (et le bon comportement)5. Il a mis en pratique cela à toute occasion et

4
Le message du Prophète de l’Islam est la continuité des messages des prophètes précédents. Dans un autre
hadîth, il a dit : « Tous les prophètes sont nés d’un seul père et de différentes mères, suivant tous la même
religion. » (Al-Bukhârî, hadîth n° 1437, p. 591, chap. Le livre des Prophètes dans le sommaire du Sahîh al-
Bukhârî, par l’imam Zayn ad-Dîn Ahmad Ibn ‘Abd al-Latîf az-Zubaydî, tome II).
5
Il s’agit du Hadith suivant : « …ô hommes, votre Seigneur est Un (le même), et votre père (Adam) est le même, il n’y a de
privilège pour un arabe sur un non arabe ni pour un non arabe sur un arabe, ni pour un rouge (blanc) sur un noir, ni pour
un noir sur un rouge (blanc) ; si ce n’est par la piété » Extrait du sermon du Prophète avant sa mort. Le verset coranique
notamment lorsqu’il fraternisa à Médine entre Bilal l’éthiopien -affranchi par l’islam grâce à
Abou Bakr - et un notable médinois.

Des valeurs relatives comme la liberté, qui s’arrête quand elle touche à la liberté ou à la
dignité de l’autre.

A ce sujet, rappelons qu’une fois établit à Médine (le premier Etat musulman), le Prophète
Muhammad mis en place la première charte de liberté religieuse qui assurera aux juifs et chrétiens
comme aux musulmans la liberté de culte et le respect des lieux de prières. Cette décision a été dictée
par le Coran, à travers le verset ferme et explicite : « Nulle contrainte dans la religion » Sourate II,
verset : 256.

Un autre exemple du respect de la liberté de culte nous a été agréablement donné également quand une
délégation de Chrétiens vint à Médine en provenance de Najran, une ville du sud-ouest d'Arabie, le
Prophète de l’islam les reçut dans sa mosquée et les invita à dire leurs prières à l'intérieur de la
mosquée. Les Musulmans disaient leurs prières d'un côté de la mosquée et les Chrétiens de
l'autre. Au cours ce cette visite, le Prophète discuta aimablement avec eux sur de nombreux sujets6.

Omar Ibn Al-khattâb (le deuxième Calife de l’islam) suivra le modèle du Prophète de l’islam, il
établi et signe à Jérusalem un traité de paix qui assure la liberté religieuse à tous les croyants :
appelé « assurance de Omar ». Ce traité (qui existe en version originale jusqu’à ce jour) se présenta
comme suit:
« Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar :
Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie et de leurs biens. Leurs églises
et croix seront préservées. Leurs lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués
ou détruits. Ce traité s'applique à tous les habitants de la cité. Les gens seront tout à fait libres
de suivre leur religion, ils ne devront subir aucune gêne ni trouble... »7

[Le patriarche orthodoxe de Jérusalem publia le 01 janvier 1953 une copie de l’original du manuscrit
de la librairie d’Al-fanar (dans un des districts administrés par Istanbul) de ce qui serait « L’assurance
de Omar » (Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, Document n° 552).]

suivant confirme également cette justice : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait
de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le
plus pieux. Dieu est certes Omniscient et grand Connaisseur. » Coran 49/13.
6
Référence : La Sira d'Ibn Ishâq et voir Nûr Al yaqîn fî sîrati sayyidi almursalîn du Sheikh Muhammad Al khadrî, Ed.Dar
al-jîl Beyrût et Dar ammâr, Oman, 1995, p. 309.
7
Al-tabari, op.cit, 2éme partie page 449.
Jérusalem dans la tradition islamique : première Qibla et troisième lieu sacré

Jérusalem est une ville sacrée en Islam. C’est effectivement ce que signifient les noms arabes de la
ville : al-Quds, le sanctuaire, ou encore Bayt al-Maqdis (le Temple du sanctuaire) ou al-Bayt al-
muqaddas (le Temple sanctifié).

Le Coran la nomme tantôt la terre bénie, tantôt la terre sainte tantôt la terre promise comme on va le
voir.

Jérusalem apparaît « au classement » en troisième position dans la conscience musulmane, exprimée


du reste par un hadîth (parole attribuée au prophète) : At-tabarani et Al-bazzâr citant Abu Ad-darda
citant le Messager : « une prière dans la Mosquée sacrée équivaut à 100 000 prières, une prière dans
ma Mosquée (Médine) équivaut à 1000 prières et une prière à Al-aqsâ (la mosquée de Jérusalem)
équivaut à 500 prières » (Ibid,3éme partie, p 97).

Al-Bukhari et Muslim dans leur Sahîh citant Abu Hurayra qui rapporte que le dernier Messager
d’Allah dit : « on ne voyage volontairement que vers trois Mosquées : cette mosquée (sa mosquée à
Médine),la mosquée sacrée (à la Mecque) et la mosquée Al-aqsâ (à Jérusalem) ».

Abu Dawud citant Abdullah Ibn Umar lequel affirma : « j’ai entendu le Messager d’Allah dire : « il y
aura migration après migration. Les plus vertueux habitants de la Terre vivront là où Ibrahim
(Abraham) émigra (i.e Jérusalem),les autres seront ailleurs sur terre » rapporté par Abu Dawud,Sunan
Abu Dawud, Dar Al-Fikr , Beyrouth, 3éme partie, p.4, Hadith n° 2482.

D’après la narration de Zayd Ibn Thabit al-ansârî, « j’ai entendu le Messager d’Allah dire « Combien
est grande la bénédiction qui est sur Al-Sham ! Combien est grande la bénédiction qui est sur Al-
Sham ! Qu’en est-il donc, ô Messager d’Allah ? interrogèrent les compagnons. Les Anges d’Allah ont
déployé leurs ailes au dessus d’Al-Sham. Répondu le Prophète.

Le statut de Jérusalem est chargé d’une vocation à la fois discrète et mystérieuse : celle de représenter
à la fois un sanctuaire des origines, un terme de l’expérience mystique, et un lieu des
accomplissements eschatologiques.

L’auteur palestinien du XII° siècle Abû al-Ma`âlî al-Maqdisî a regroupé dans son traité Des vertus de
Jérusalem (Fadâ’il Bayt al-Maqdis) des informations miraculeuse sur cette cité : on en cite :
«Jérusalem aurait été créé avec La Mecque et Médine avant le reste du monde. Elle était une partie du
Paradis. Plus encore, elle est le nombril du monde... Sous ce rocher jaillit la source qui alimente tous
les fleuves et les mers, et le souffle qui anime tous les vents et les nuages. Jérusalem est la ville la plus
proche du ciel ; elle est en fait une porte ouverte en permanence vers le ciel » (cf. Fadâ’il Bayt al-
Maqdis pp. 104 s. et 147 s.).

L’histoire de la Mosquée dite Al-aqsâ (lointaine), selon la tradition prophétique remonterait au temps
d’Adam (paix sur lui) quand le premier bâtit la Mosquée Al-aqsâ 40 années après avoir bâti la Kaaba à
la Mecque.

Elle fut ensuite rénovée une première fois par le Prophète Jacob (paix sur lui) et une seconde fois par
le Prophète David (paix sur lui). La construction fut achevée par le Prophète Salomon (paix sur lui).
(voir. Al-Zarkashi, Aa’lam Al Massajid page 30).

Jérusalem est la terre des Prophètes par excellence, c’est là que de nobles Prophètes tels Jésus, David,
Salomon naquirent, grandirent et furent investis de leur missions. D’autres Prophètes y migrèrent, tel
Abraham, Loth et y furent enterrés, ce fut également le cas d’Isaac, Jacob, Joseph et Moïse.
L’éminent compagnon du Prophète, Ibn Abbâs surnommé l’interprète du Coran dit : « Les Prophètes
bâtirent Al-quds et ils y vécurent. Il n’y a pas un endroit où un Prophète n’ait pas prié ni un lieu
où un Ange ne soit posé »

L’orientation de la prière rituelle musulmane se faisait dans un premier temps en direction de


Jérusalem. Cette disposition cultuelle ne dura pas. En 624, un verset coranique fut révélé ordonnant de
se tourner désormais en direction du sanctuaire - abrahamique lui aussi, de La Mecque (Coran II 143).

Pour les musulmans, Jérusalem est surtout le point d'où Muhammad le dernier Messager est monté au
paradis lors de Isra et Miraj, le voyage nocturne qu’il a fait de La Mecque à Jérusalem, puis
ascensionnel ensuite vers Dieu à travers les sept cieux. Le Coran précise:« Gloire à Celui qui a fait
voyager de nuit Son serviteur de la mosquée al-Haram à la mosquée lointaine dont Nous avons
béni l'enceinte, et ceci pour lui montrer certaines de Nos merveilles. » Le Coran, sourate XVII ; 1.

Cette « mosquée lointaine » (en arabe, « lointain » se dit aqsa) est identifiée par les hadiths à
Jérusalem.

Le grand symbolisme de ce voyage nocturne est la rencontre et l’échange du Prophète de l’Islam


avec ses frères les autres Messagers de Dieu : en effet, le dernier Messager a dirigé en qualité
d’Imâm, à la Mosquée Al-aqsâ, à Jérusalem, la prière des autres Prophètes. Puis il monta vers
les cieux s’entretenir avec chaque Prophète.

Le Prophète de l’islam vit également Gabriel (paix sur lui) sous sa forme originelle :Le Coran précise :
« Et très certainement, il l’a vu en une autre occasion, près du Jujubier de l’extrémité, près de là
est le Paradis de refuge : au moment où le Jujubier était couvert...Le regard ne chavira pas, et
ne se rebiffa pas non plus. Très certainement, il a vu certains des plus grands Signes de son
Seigneur » Le Coran, Sourate, 53, versets : 13 à 18.

Depuis la conquête pacifique de Jérusalem par le calife Umar deuxième Calife de l’Islam, elle a acquis
un nouveau visage, celui de la Paix et de la Liberté religieuse et ce pendant plusieurs siècles...

À l'arrivée des musulmans, en 638, dans la ville de Jérusalem, les ruines du Temple sont utilisées
comme dépotoir par les chrétiens8 dans un souci d'humiliation des juifs et afin de concrétiser la
prophétie selon laquelle pas une pierre ne resterait en cet endroit. Le calife et compagnon de
Muhammad Omar ibn al-Khattab, horrifié de voir ce lieu saint dans un tel état, ordonne son nettoyage
et y prie. Selon la même source, il ordonne la construction d'une mosquée à cet emplacement. La
plupart des historiens médiévaux, en particulier le chroniqueur byzantin Théophane le Confesseur et le
juif Shim'on bar Yo'hai, indiquent que cette action de Omar ibn al-Khattab est saluée par les juifs de
l'époque qui y voient la reconstruction du Temple de Jérusalem9.

Omar Ibn Al-khattâb (le deuxième Calife de l’islam) suivra le modèle du Prophète de l’islam à
Médine, il établi et signe à Jérusalem un traité de paix similaire qui assure la liberté religieuse à tous
les croyants appelé « assurance de Omar ». Ce traité (qui existe en version originale jusqu’à ce jour)
se présenta comme suit (extrait):
« Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar :
Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie et de leurs biens. Leurs églises
et croix seront préservées. Leurs lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués

8
http://www.cdn-friends-icej.ca/connection.html [archive] Documents de Geniza.
9
Secrets, du rabbin Simon ben Yohai [archive].
ou détruits. Ce traité s'applique à tous les habitants de la cité. Les gens seront tout à fait libres
de suivre leur religion, ils ne devront subir aucune gêne ni trouble... »10

[Le patriarche orthodoxe de Jérusalem publia le 01 janvier 1953 une copie de l’original du manuscrit
de la librairie d’Al-Fanar (dans un des districts administrés par Istanbul) de ce qui serait « L’assurance
de Omar » (Bibliothèque du Patriarcat de Jérusalem, Document n° 552).]

Les portes de la ville étaient ouvertes. Omar se dirigea directement vers le Temple de David (Masjid
Al Aqsa.) Il fit sa prière sous l'arche de David.
Il visita ensuite la plus grande église de la ville. Il s'y trouvait justement lorsque vînt l'heure de la
prière de l'après midi.
« Tu peux faire ta prière dans l'église », dit l'évêque. « Non », dit Omar. « Si je fais cela, il pourrait
arriver un jour que les musulmans prennent cette excuse pour s'emparer de votre église. »
Ainsi, il préféra faire sa prière sur les marches de l'église. De plus, il donna un écrit à l'évêque, qui
stipulait que les marches ne devaient pas être utilisées pour la prière en commun ni pour l'appel
à la prière.

La mosquée d'Omar :
Omar voulut bâtir une mosquée à Jérusalem. Il demanda à l'évêque quel site conviendrait le mieux à
son projet. L'évêque lui suggéra le Sakhra, à savoir le rocher où Allah s'adressa au Prophète Jacob. Les
chrétiens y avaient amoncelé des immondices pour irriter les juifs. Omar lui-même prit part au
nettoyage. Jérusalem, cité du Christ était ainsi témoin du sens de l'équité qui caractérisait l'Islam
et qui est une conséquence du bon dialogue, du respect et de la reconnaissance de l'autre.
Lorsque toute trace d'impureté fut enlevée, on bâtit une mosquée à cet endroit qui existe encore de nos
jours et est connue sous le nom de Mosquée de Omar.

10
Al-tabari, op.cit, 2éme partie page 449.
Les noms de Jérusalem dans le Coran :

La terre bénie :

En parlant d’Abraham (paix sur lui), le Coran précise : « Et nous le sauvâmes, et Loth aussi, vers
une terre en quoi Nous avions mis plénitude de bénédiction pour les mondes » Le Coran, Sourate
21, verset 71.

Dans un autre verset : « Et quand à Salomon, le vent était à lui, celui de tempête, qui par son
ordre, coulait jusqu’à la terre en quoi nous avions mis toute bénédiction et Nous demeurons
Savant de toute chose » Le Coran, sourate 21 , verset 81.

Dans un autre verset : « Et les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les orients de
la terre et les couchants, que Nous avions bénis » Le Coran, sourate 7, verset 137.

Et dans un autre verset : « Pureté à Celui qui, une nuit, fit voyager son serviteur (Muhammad), de
la sainte Mosquée, à la très lointaine Mosquée (Al-aqsâ) dont nous avons béni l’alentour »Le
Coran, Sourate 17, verset 1

D’après la narration de Zayd Ibn Thabit al-ansârî, « j’ai entendu le Messager d’Allah dire « Combien
est grande la bénédiction qui est sur Al-Sham ! Combien est grande la bénédiction qui est sur Al-
Sham ! Qu’en est-il donc, ô Messager d’Allah ? interrogèrent les compagnons. Les Anges d’Allah ont
déployé leurs ailes au dessus d’Al-Sham. Répondu le Prophète.

La terre sainte :

Selon le Coran, Moïse (paix sur lui) s’adresse à son peuple par ses paroles :

« ô mon Peuple ! Entrez dans la terre sainte que Dieu vous a prescrite. Et ne vous tournez pas
sur arrières : vous retourneriez perdants » Le Coran, Sourate 5, verset 21.

La terre promise :

« ...Et après lui, Nous fîmes aux enfants d’Israël : Habitez la terre ! Puis lorsque vint l’ultime
promesse, Nous vous fîmes venir en groupe » Le Coran, sourate 17, verset 104.
Jérusalem, la terre d’où les morts surgiront le Jour du rassemblement :

« Et sois à l’écoute le jour où le crieur criera d’un endroit proche » Le Coran, sourate 50, verset
41.

Les commentateurs affirment que « la place la plus proche » d’où l’Ange Isrâfîl soufflera dans son cor
sera le rocher de Jérusalem. Sur cette terre les gens seront rassemblés le jour du Jugement Dernier
selon les théologiens.

Conclusion :

La place de Jérusalem dans les cœurs des musulmans n’est pas le résultat de buts qu’ils soient
terrestres ou colonialistes ni de désir matériel pour élargir leur autorité ou domination ! Elle n’est pas
basée non plus sur de quelconques autres revendications de caractère raciste ou nationaliste.

C’est plutôt la combinaison de qualités spirituelles exceptionnelles qui en constitue les raisons
principales et fondamentales.

Préservons ensemble cette terre, triplement sacré, terre de tous les Hommes, patrimoine universel.
Œuvrons ensemble pour qu’elle retrouve paix et quiétude.

Shaykh Tarik Abou Nour

Voir également : Al-quds ou la signification de Jérusalem en islam, auteur Abd Al-Fattah El-
Awisi, éditions Albouraq.

Quelques Ouvrages Conseillés du Shaykk Tarik :

 *« Ibn ‘AshIr : L’essentIeL de LA reLIgIon musuLmAne, tAwhîd, FIqh et


spiritualité 2éme édition augmentée. » Ed Iqra, 2010.

 *« Muhammad l'intercesseur de la 'Umma, l'élu de Dieu, le bien aimé des


croyants, préface du Shaykh Abderrahmane Belmadi ». Ed. Centre
Islamique de France (C.I.F), 2009.

 *«Comprendre la Finance Islamique : Principes, Pratiques et Ethique»


,éditions Les 4 Sources, Paris, année 2010.

 Le guide du musulman, la voie du croyant selon le Coran et la Sunna


(questions/réponses sur le dogme et l'éthique, éditions Les 4 Sources,
Paris, année 2011.

 * « Contribuer au bien vivre ensemble », mai 2012 chez l’Harmattan/Paris (compilation


d’articles de conférences interreligieuses: sujet : l'apport de l'islam à la civilisation: l'exemple
du comportement et de la spiritualité des valeurs qui transcendent le temps et l'espace)

 * "Finance islamique, un alternatif solide et durable» article publié dans la revue « Ethique et
Economie » de la fraternité d'Abraham, hors série, Paris, mars 2012.

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