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Antithèse
Kamel CHEKKAT.
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L’auteur
6
Muhammad PBSL a-t-il été annoncé par les livres sacrés qui
ont précédé le Coran ?
7
prophètes se sont déclarés : vers la fin de la vie du Prophète PBSL Il
y eut Mousaylama l’imposteur à El Yamamah et El Aswad El
Ânsi au Yémen, tous deux tués sous le califat d’Abou Bakr DAS.
Il y eut après eux une femme nommée Sidjah, de la tribu de Bani
Tamim, qui s’est repentie par la suite, et Toleyhah Ibn
Khouwaylid, de Bani Assad, qui s’est repenti sous le califat de
Omar DAS.
Revenons à la Bible, dans le chapitre 17 de la Genèse Dieu dit à
Abraham : « 17.20 A l'égard d'Ismaël, je t'ai exaucé. Voici, je le
bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l'infini; il
engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. »
« Je ferai de lui une grande nation », ce qui veut dire qu’il recevra
la prophétie ainsi que sa descendance, tout comme Isaac PSL. Le
Deutéronome est plus explicite, il nous rapporte au chapitre 18
les paroles de Dieu à Moïse PSL, il dit : « 18.18 Je leur susciterai du
milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes
paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui
commanderai. », et il se trouve que les frères des descendants
d’Isaac PSL ne sont autres que les descendants d’Ismaël PSL, il
s’agit donc d’un prophète ismaélien et non de Jésus PSL qui, lui,
était un hébreu.
Voyons maintenant du côté des Evangiles, Il est dit au chapitre
16 de l’Evangile de Jean, et c’est le Christ PSL qui parle : « 16:7
Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en
aille, car si je ne m'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers
vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. 16:8 Et quand il sera
venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la
justice, et le jugement: 16:9 en ce qui concerne le péché, parce
qu'ils ne croient pas en moi; 16:10 la justice, parce que je vais au
Père, et que vous ne me verrez plus; 16:11 le jugement, parce que
le prince de ce monde est jugé. 16:12 J'ai encore beaucoup de
8
choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter
maintenant. 16:13 Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de
vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas
de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous
annoncera les choses à venir. » Le mot Paraclet du grec
Parakletos signifie défenseur, intercesseur ou consolateur ce qui
désigne fort bien le Prophète PBSL. Certains traducteurs pensent
que Paraclet vient du mot Periklytos qui signifie « Digne d’être
loué » ce qui rejoint, à tous points de vues, le prénom de
Muhammad, mais les chrétiens réfutent cette thèse et disent qu’il
s’agit du saint esprit et qu’il ne devait plus y avoir de prophète
après Jésus PSL, thèse que contredit l’Evangile de Mathieu, dont
voici les propos, propos qui ne sont autres que les paroles de
Jésus PSL au chapitre 7 : « 7:15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils
viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont
des loups ravisseurs. 7:16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits.
Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des
chardons? 7:17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le
mauvais arbre porte de mauvais fruits. 7:18 Un bon arbre ne peut
porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons
fruits. 7:19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et
jeté au feu. 7:20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
» Si dans cette mise en garde contre les faux prophètes, Jésus
n’est pas en train de montrer aux chrétiens comment reconnaître
le prophète qui lui succédera pourquoi pareille mise en garde ?
Dans son livre « Muhammad dans la Bible » (Muhammad in the
Bible), non seulement Abd El Ahad Daoud,12 Alias Révérend
11
Muhammad PBSL est-il un imposteur ?
17 « 23.25 J'ai entendu ce que disent les prophètes Qui prophétisent en mon nom
le mensonge, disant: J'ai eu un songe! J’ai eu un songe! 23.26 Jusqu’à quand ces
prophètes veulent-ils prophétiser le mensonge, Prophétiser la tromperie de leur
coeur? 23.27 Ils pensent faire oublier mon nom à mon peuple. Par les songes que
chacun d'eux raconte à son prochain, Comme leurs pères ont oublié mon nom
pour Baal. 23.28 Que le prophète qui a eu un songe raconte ce songe, Et que celui
qui a entendu ma parole rapporte fidèlement ma parole. Pourquoi mêler la paille
au froment? dit l'Éternel. 23.29 Ma parole n'est-elle pas comme un feu, dit
l'Éternel, Et comme un marteau qui brise le roc? 23.30 C'est pourquoi voici, dit
l'Éternel, j'en veux aux prophètes Qui se dérobent mes paroles l'un à l'autre. 23.31
Voici, dit l'Éternel, j'en veux aux prophètes Qui prennent leur propre parole et
la donnent pour ma parole. 23.32 Voici, dit l'Éternel, j'en veux à ceux qui
prophétisent des songes faux, Qui les racontent, et qui égarent mon peuple Par
leurs mensonges et par leur témérité; Je ne les ai point envoyés, je ne leur ai
point donné d'ordre, Et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple, dit l'Éternel. 23.33
Si ce peuple, ou un prophète, ou un sacrificateur te demande: Quelle est la
menace de l'Éternel? Tu leur diras quelle est cette menace: Je vous rejetterai,
dit l'Éternel. 23.34 Et le prophète, le sacrificateur, ou celui du peuple Qui dira:
Menace de l'Éternel, Je le châtierai, lui et sa maison. 23.35 Vous direz, chacun à
son prochain, chacun à son frère: Qu'a répondu l'Éternel? Qu'a dit l'Éternel? 23.36
Mais vous ne direz plus: Menace de l'Éternel! Car la parole de chacun sera pour
lui une menace; Vous tordez les paroles du Dieu vivant, De l'Éternel des armées,
notre Dieu. 23.37 Tu diras au prophète: Que t'a répondu l'Éternel? Qu'a dit
l'Éternel? 23.38 Et si vous dites encore: Menace de l'Éternel! Alors ainsi parle
l'Éternel: Parce que vous dites ce mot: Menace de l'Éternel! Quoique j'aie
envoyé vers vous pour dire: Vous ne direz pas: Menace de l'Éternel! 23.39 A
cause de cela voici, je vous oublierai, Et je vous rejetterai, vous et la ville Que
j'avais donnée à vous et à vos pères, Je vous rejetterai loin de ma face; 23.40 Je
mettrai sur vous un opprobre éternel Et une honte éternelle, Qui ne s'oublieront
pas. »
18 « 13.1 La parole de l'Éternel me fut adressée, en ces mots: 13.2 Fils de l'homme,
prophétise contre les prophètes d'Israël qui prophétisent, Et dis à ceux qui
prophétisent selon leur propre coeur: Écoutez la parole de l'Éternel! 13.3 Ainsi
parle le Seigneur, l'Éternel: Malheur aux prophètes insensés, Qui suivent leur
propre esprit et qui ne voient rien! 13.4 Tels des renards au milieu des ruines,
Tels sont tes prophètes, ô Israël! 13.5 Vous n'êtes pas montés devant les brèches,
Vous n'avez pas entouré d'un mur la maison d'Israël, Pour demeurer fermes dans
le combat, Au jour de l'Éternel. 13.6 Leurs visions sont vaines, et leurs oracles
menteurs; Ils disent: L'Éternel a dit! Et l'Éternel ne les a point envoyés; Et ils
font espérer que leur parole s'accomplira. 13.7 Les visions que vous avez ne sont-
14
Testament, si l’on se réfère aux actes des apôtres, acte 5,20 si
Muhammad avait été un imposteur, ni lui, en tant que
elles pas vaines, Et les oracles que vous prononcez ne sont-ils pas menteurs?
Vous dites: L'Éternel a dit! Et je n'ai point parlé. 13.8 C'est pourquoi ainsi parle
le Seigneur, l'Éternel: Parce que vous dites des choses vaines, Et que vos visions
sont des mensonges, Voici, j'en veux à vous, Dit le Seigneur, l'Éternel. 13.9 Ma
main sera contre les prophètes Dont les visions sont vaines et les oracles
menteurs; Ils ne feront point partie de l'assemblée de mon peuple, Ils ne seront
pas inscrits dans le livre de la maison d'Israël, Et ils n'entreront pas dans le pays
d'Israël. Et vous saurez que je suis le Seigneur, l'Éternel. »
19 « 3.5 Ainsi parle l'Éternel sur les prophètes qui égarent mon peuple, Qui
annoncent la paix si leurs dents ont quelque chose à mordre, Et qui publient la
guerre si on ne leur met rien dans la bouche: 3.6 A cause de cela, vous aurez la
nuit..., et plus de visions! Vous aurez les ténèbres..., et plus d'oracles! Le soleil
se couchera sur ces prophètes, Le jour s'obscurcira sur eux. 3.7 Les voyants
seront confus, les devins rougiront, Tous se couvriront la barbe; Car Dieu ne
répondra pas. »
20
La scène se déroule après l’élévation de Jésus PSL, alors que les apôtres sont
traduits devant le sanhédrin, qui est l'assemblée législative traditionnelle du
peuple juif et qui fait office de tribunal suprême. Voyant que le peuple était sur
le point de les lapider, un pharisien les mit en garde en leur rappelant le sort des
faux prophètes et celui réservé à ceux qui combattent ceux qui prêchent,
réellement, la parole de Dieu : « 5.29 Pierre et les apôtres répondirent: Il faut
obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. 5.30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus,
que vous avez tué, en le pendant au bois. 5.31 Dieu l'a élevé par sa droite comme
Prince et Sauveur, pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés.
5.32 Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint Esprit, que Dieu
a donné à ceux qui lui obéissent. 5.33 Furieux de ces paroles, ils voulaient les
faire mourir. 5.34 Mais un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé
de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant
les apôtres. 5.35 Puis il leur dit: Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous
allez faire à l'égard de ces gens. 5.36 Car, il n'y a pas longtemps que parut
Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ
quatre cents hommes: il fut tué, et tous ceux qui l'avaient suivi furent mis en
déroute et réduits à rien. 5.37 Après lui, parut Judas le Galiléen, à l'époque du
recensement, et il attira du monde à son parti: il périt aussi, et tous ceux qui
l'avaient suivi furent dispersés. 5.38 Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez
plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette oeuvre vient
des hommes, elle se détruira; 5.39 mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la
détruire. Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu. »
15
personnalité ayant marqué l’histoire de l’humanité, ni son œuvre
n’auraient traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous.
En réponse à cette thèse de l’imposture que nul n’arrive à attester,
voici comment deux grands noms de l’orientalisme, Thomas
Carlyle et Irving Washington, exposent leurs antithèses :
Thomas Carlyle va se référer beaucoup plus à la logique biblique,
que nul n’est sensé contester, et qui veut que tout faux prophète
doit périr avant d’achever son œuvre, il dit dans son livres « Les
Héros » : « La parole que cet homme a dite a été le viatique de
cent quatre-vingt millions d'hommes pendant ces derniers douze
cents ans. Ces cent quatre-vingt millions ont été créés par Dieu
aussi bien que nous. Plus grand est le nombre des créatures de
Dieu qui croient en la parole de Mahomet à cette heure, que le
nombre de celles qui croient en aucune autre parole. Devons nous
supposer que c'était quelque misérable supercherie spirituelle,
ceci, dont vécurent et dont moururent tant de créatures du Tout-
Puissant ? Moi, pour ma part, je ne puis former de telles
suppositions. Je croirai bien des choses plutôt que cela. On serait
tout à fait embarrassé, pour savoir que penser de ce monde
absolument, si le charlatanisme croissait ainsi et trouvait de telles
sanctions ici-bas. »21
Millennia Sdn. Bhd. Kuala Lumpur. 1ère édition 2005. Texte en anglais : « I
have studied him – the wonderful man, and in my opinion far from being an
anti-Christ, he must be called saviour of humanity. »
18
travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère
d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarret de mélodrame. »25
Conscients de la fascination qu’exerçait le Prophète PBSL sur les
esprits libres, et toujours dans l’intention de démontrer qu’il
n’était qu’un imposteur, certains orientalistes vont adopter une
autre stratégie, plutôt que de le traiter directement d’imposteur,
ils le feront passer pour un simple imitateur ; et là, une autre thèse
va prendre naissance : Muhammad s’est inspiré du Judaïsme et
du christianisme pour façonner l’Islam. Il s’agit-là d’une thèse
qui a été largement répandue, entre autres, par Ignaz Goldziher26
et Karl Brockelmann.
Avant de poursuivre, il convient d’expliquer ce qu’est l’Islam.
Pour un musulman, l’Islam est une restauration du monothéisme
pur d’Abraham PSL, d’ailleurs l’appellation même de musulman,
qui signifie « soumis à Dieu », nous vient, selon le Coran,
d’Abraham PSL, Dieu dit dans le verset 78 de Sourate El Hadj (Le
pèlerinage) : «78. C'est Lui (Dieu) qui vous a élus ; et Il ne vous a
imposé aucune gêne dans la religion, celle de votre père
Abraham, lequel vous a déjà nommés “Musulmans” avant (ce
Livre) et dans ce (Livre). » A l’inverse des juifs, qui ont donné à
la religion de Moïse PSL le nom de Judaïsme, en référence à la
Judée ; ou des chrétiens qui se font appeler ainsi en référence au
Christ PSL, les musulmans ne sont pas des Mahométans, et l’Islam
n’est pas le Mahométisme, comme il plait à certains orientalistes
de le dire. Muhammad PBSL ne s’est rien attribué, il a clôturé la
20
L’Islam est-il une imitation des deux religions qui l’ont
précédé ?
21
Selon les différentes sources chrétiennes se rapportant à cette
secte, et dont la confusion n’a d’égal que la motivation de leurs
auteurs à jeter le discrédit sur l’Islam, les Agaréniens, à
différentes étapes de l’histoire, vont être assimilés aux Ebionites,
puis, on ne sait de quelle manière, ils vont fusionner avec les
nazaréens, et c’est à partir des nazaréens, qu’on traduit par
nassara en langue arabe, et qui sont eux aussi considérés comme
un groupe hérétique, que les orientalistes vont commencer à faire
des rapprochements avec l’Islam.
Alors quel, rapport peut-il y avoir entre les nazaréens et l’Islam
pour que les orientalistes aient pu conclure que les premiers
musulmans étaient des anciens nazaréens, qui descendent des
hagaréniens, qui tout en se réclamant chrétiens observaient des
coutumes exclusivement juives ? Ce qui a permit aux
orientalistes de dire, au final, que l’Islam, dans sa prétendue
version original, était un ensemble de traditions juives.
Signalons, au passage, que nous ne parlons pas des premiers
chrétiens qui se sont fait appeler nazaréens ou nazoréens en
référence à Jésus le nazaréen, ou Jésus de Nazareth PSL, mais d’un
groupe qui a existé entre le 1er et le 7ème siècle de l’ère chrétienne,
que certains assimilent aux hagaréniens.
La démarche de Patricia Crone et de Michael Cook, qui se
réclament d’un orientalisme dit scientifique, à l’image de celui
d’Ignaz Goldziher, est toute simple, elle consiste, en un premier
temps, à établir un lien entre le sens du mot « nazaréen », que
portait une ethnie originaire du village d’Ansari près d’Alep, en
Syrie, et celui du mot « Ansar » que portaient les premiers
musulmans de Médine. Les Nazaréens, selon les sources
orientalistes, s’identifiaient comme les « secoureurs de Dieu » ou
« Alliés de Dieu », ce qui se traduirait en arabe par ansaroullah,
Et les premiers musulmans de Yathrib étaient appelés Ansars ce
22
qui se traduit par « supporters » ou « aides ». En un deuxième
temps, on va jouer sur la linguistique, en faisant un
rapprochement entre les racines des deux mots : « nzr » pour
nazaréens et « nsr » pour ansars. Les deux mots appartenants à
des langues chamito-sémitiques, ces orientalistes, après une
gymnastique incroyable, vont déduire que ce sont les nazaréens
qui, en se convertissant à l’Islam, se sont fait appelé ansars, ce
qui fait que les premiers musulmans sont d’origine juive, et ce
qui permet d’avancer que l’Islam est d’origine juive. Le
problème est que tous ceux qui ont soutenu cette thèse l’ont fait
sans donner de détails précis sur l’histoire même des hagaréniens,
sans donner de détails sur les conjonctures qui ont amené les
hagaréniens et les nazaréens à fusionner et sans donner de détails
sur le cheminement des nazaréens à travers l’histoire, ou de la
manière dont ils se seraient trouvés à Médine pour adopter,
finalement, l’Islam comme religion.
De plus, Patricia Crone et Michael Cook prétendent puiser ces
informations, capitales, tantôt de vieux écrits juifs, tantôt de
vieux écrits coptes, araméens et syriaques, d’origine inconnue et
que les historiens ont négligé.27 Mais qu’en est-il réellement ?
Avant de répondre à cela, il nous faut avoir une idée sur le
cheminement du judaïsme et du christianisme après la disparition
de leurs prophètes respectifs, Moïse et Jésus PSE.
Sachez qu’après Moïse PSL, les hébreux vont carrément se
détourner du monothéisme, ils vont devenir païens : Ils
s’adonnent au Molochisme,28 et sacrifient leurs premier-nés en
cette loi, les juifs adorent cette fausse divinité que la Bible semble désigner sous
les noms de Moloch, Baal et Melchom. La coutume des idolâtres était de faire
passer les enfants par le feu à l’honneur de ce faux dieu, et il paraît que souvent
l’on poussait la barbarie jusqu’à les brûler en holocauste, comme faisaient les
Carthaginois et d’autres à l’honneur de Saturne. (Voir Encyclopédie Migne.
Vol. 35ème)
29 « Du molochisme juif. Etudes critiques et philosophiques. » Gustave Tridon.
le livre. » Traité Magilla, 21 a. « L’esprit juif ou les juifs peints par eux-mêmes
d’après le Talmud. » P. 114. Goré O’thouma. TULLE imprimerie de
J.Mazeyrie. 1888.
24
devient une entité à qui il plairait d’être bénie par un rabbin,
comme le rapporte une autre maxime du Talmud.31
Chez les chrétiens c’est Paul de Tarse,32 grand persécuteur des
premiers disciples de Jésus PSL, issu des Pharisiens, ces
marchands du temple condamnés par Jésus lui-même, qui
devient, on ne sait par quel moyen, la figure emblématique du
christianisme, un christianisme bien différent de celui de Jésus
PSL
. Nous pouvons même dire que c’est Paul de Tarse, ex-ennemi
juré du Christ PSL, qui va redéfinir le christianisme et lui donner
l’aspect que nous lui connaissons actuellement. Un christianisme
que le Christ PSL ne reconnaîtrait pas s’il était ressuscité. Le
dogme du Dieu unique est remplacé par celui de la trinité, c’est-
à-dire un dieu unique en trois personnes : Père, Fils et Esprit
Saint, entités égales et participant à une même essence. La
religion se retrouve entre les mains d’hommes qui se voient
investis d’un pouvoir divin, qui fait d’eux des ministres de Dieu,
et qui en vertu de ce pouvoir ont pleine autorité quant à décider
de ce qui est de la foi chrétienne de ce qui ne l’est pas, à l’image
d’ Irénée de Lyon, évêque du deuxième siècle, qui décide en l’an
180 de l’ère chrétienne que seuls les Evangiles de Matthieu, de
Marc, de Luc et de Jean sont canoniques.33 Où est l’Evangile de
31 « La bénédiction d’un rabbin n’est pas une petite chose. Dieu lui-même est
reconnaissant à un rabbin s’il le bénit. « J’entrais un jour dans le Saint des Saints
et Dieu y était assis sur une haute chaise. Il me dit : « Bénis-moi, mon fils ! »
Je le fis. Il me salua, me remercia et s’en alla. » I Traité Berachoth, 7 a. Source
précédente p. 145 – 146.
32 Saint Paul, surnommé l’apôtre des gentils, né à Tarse (Tarsus, ville de Cilicie
en Turquie) entre 5 et 15 apr. J.C, mort v. 64 ou 67. Une vision du Christ sur le
chemin de Damas (v. 36) fit de ce Pharisien un apôtre de Jésus-Christ.
33 Dans son ouvrage « Contre les hérésies », composé vers 180, il affirme avec
Hourayra.
30
n’avaient pas les moyens de payer cette rançon, une autre mesure
fut prise : Chacun d’eux devait apprendre à dix jeunes
musulmans à lire et à écrire pour racheter sa liberté. Par cette
décision, non seulement l’Islam nous enseigne que tout ne se
règle pas par des solutions matérielles ou lucratives, mais il nous
met face à l’essentiel de ce que nous devrions rechercher, c’est-
à-dire nous élever au-dessus des convoitises de ce monde et la
science, que favorisait le Prophète PBSL par cette décision, est le
meilleur moyen d’atteindre ce but sublime.
Autre fait de l’histoire, les premières écoles coraniques,
appelées Katatib, ont vu le jour sous le califat de Omar DAS, les
enfants y apprenaient, essentiellement, le Coran mais y
apprenaient, aussi, à lire et à écrire. L’enseignement était assuré
par des enseignants qui étaient rémunérés par le trésor public dit
Bayt el mal. Les enfants y allaient deux fois par jour : Après la
prière de l’aube et après la prière de midi. Ils y allaient tous les
jours sauf le jeudi et le vendredi, décrétés jour de repos par Omar
DAS
après son retour de la conquête du Cham.
Au 8e siècle, à l’époque où Charlemagne créait en France ce que
l’on a appelé les écoles carolingiennes, qui n’étaient, en réalité,
que des classes réservées exclusivement à la noblesse ; et là, une
remarque s’impose : S’il avait été vrai que c’est Charlemagne qui
a inventé l’école, comme il plaît à certains de le prétendre,
comment expliquer qu’en 1830, sur 3000 mairies françaises,
2700 n’avaient pas d’école. En revanche, en Algérie, où la
tradition de l’enseignement est apparue avec les premiers
musulmans, rien qu’à Larbaâ Naith Irathen, un petit patelin de la
région de Kabylie, et selon les archives françaises, il y avait 46
écoles.
Donc, pour revenir à notre sujet, c’est au 8e siècle, que les grandes
écoles commençaient à s’organiser dans les pays musulmans. A
31
ce sujet, Louis Figuier écrit dans «Vie des savants illustres » :
« Grâce aux califes El Mansour, Haroun Errachid, El Mamoun et
plusieurs autres qui aimaient les lettres ou les sciences et les
cultivaient eux-mêmes avec distinction, l’école arabe de Bagdad
prit un développement rapide et jeta un vif éclat ».42 En fait
l’école de Bagdad était une université. Il dit, aussi, « El Mamoun
fut un homme éminent. Devenu Calife, après la mort de son père,
il donna, comme chef d’Etat, comme savant, comme homme, des
exemples qui furent malheureusement trop peu suivis, dans notre
Occident, à la même époque. On cite surtout de lui, un trait
remarquable, unique dans l’histoire. Vainqueur dans une guerre
qu’il soutenait contre Michel III, empereur de Constantinople, il
lui accorda la paix, à condition que l’empereur l’autorise à
recueillir, pour les faire traduire en arabe, tous les livres de
philosophie, non encore traduits, qui pouvaient se trouver dans la
Grèce ».43
Les exemples que nous venons de citer montrent, et ça beaucoup
d’orientalistes comme John William Drapper44 ou Sigride
Hunke45 l’attestent, qu’un élan de civilisation s’est transmis chez
les musulmans, de génération en génération, et ce depuis le
35
selon El Mou’tazilla, était une position neutre où même s’il n’y
avait pas de châtiment, il n’y avait aucune récompense comme
c’est le cas pour ceux qui vont au Paradis, et ce, parce que l’Enfer
et le Paradis sont des lieux de rétributions, et que l’enfant est mort
avant d’avoir atteint l’âge de raison ce qui fait que même s’il ne
mérite pas l’Enfer, son œuvre est insuffisante pour qu’il aspire au
Paradis, ce qui est totalement faux.
El Achâri dit : « Et si l’enfant voulait accéder au Paradis, cela lui
serait-il possible ? ». El Djoubbai dit : « Non ! Il lui sera répondu
que le croyant a mérité ce rang élevé grâce à son œuvre et toi tu
n’as rien accompli de cela ». El Achâri dit : « Et si l’enfant disait :
« Mais ceci n’est pas de ma faute Seigneur ! Si tu m’avais laissé
vivre plus longtemps j’aurais sûrement accompli des œuvres de
bien comme le croyant ». El Djoubbai dit : « Dieu lui dira : « Je
savais que, si tu vivais plus longtemps, que tu allais faire
beaucoup de mal. Dans ton intérêt, j’ai jugé meilleur pour toi de
t’ôter la vie afin que tu n’ailles pas en Enfer ». El Achâri dit
alors : « Et si le mécréant disait, à ce moment-là : « Seigneur !
Puisque Tu savais que moi aussi j’allais mal tourner, pourquoi ne
m’as-tu pas ôté la vie, comme tu l’as fais pour lui, afin que je
n’aille pas en Enfer ».50
Nous sommes à un moment de l’histoire où El mou’tazilla étaient
hais, rejetés et ne jouissaient plus d’aucun crédit, et des savants
comme El Achâri profitaient des rassemblements publics, tels
que les veillées funèbres ou les mariages, pour montrer aux gens
leurs déviations. C’est ainsi que s’organisaient la plus part des
controverses, qui, même si elles s’intéressaient au dogme, n’ont
jamais valu à qui que ce soit d’aller au bûcher.
51 En fait, ceci est la traduction faite à partir de l’allemand, langue dans laquelle
le Pape s’est exprimé. Le passage en question, si l’on se réfère à la traduction
de Théodore Khoury, dit : « Car montre-moi que Mahomet ait rien institué de
neuf: tu ne trouverais rien que de mauvais et d'inhumain, tel ce qu'il statue en
décrétant de faire progresser par l'épée la croyance qu'il prêchait. » Voir
« Entretiens avec un musulman. 7e Controverse » Manuel II Paléologue. P. 143.
Introduction, texte critique, traduction et notes par Théodore Khoury. LES
EDITIONS DU CERF. Paris 1966.
37
nous ne reviendrons pas sur la polémique, contentons-nous de
replacer les propos de Manuel II Paléologue dans leur contexte.
Détail très important que le Pape a omis de signaler.
Il s’agit, en fait, d’une controverse qui a été consignée par
Manuel II Paléologue sous le titre « d’entretiens avec un
musulman ». Sur son authenticité, Théodore Khouri, qui a publié
le dialogue, dit : « Une autre originalité de l’ouvrage réside dans
le fait qu’il s’agit de vraies discussions, qui ont réellement eu
lieu. Il est rare de rencontrer, dans la littérature byzantine relative
à l’Islam, un compte rendu de discussions réelles qui n’ait pas été
trop arrangé et retravaillé après coup. »52 Ce qui veut dire que la
manipulation est un outil qui s’emploie couramment, pour servir
les besoins de la cause, chez les apologistes et historiens
chrétiens. Mais revenons aux faits, la controverse a lieu en 1390
ou 1391, Théodore Khouri dit : « Durant les loisirs d’un camp
d’hiver ». Nous sommes à une époque où l’empire byzantin passe
sous domination Turque et est en phase de devenir un état vassal.
Jusqu’en 1391, Manuel II Paléologue est retenu par Bayezid Ier
à Brousse, ou Bursa, une ville du nord-ouest de l’Anatolie, en
Turquie. En hiver, il se déplace à Ancyre, l’actuelle Ankara. Il
entreprend, alors, une série de controverses avec un érudit perse,
les discussions se déroulent dans la demeure du vieux perse, et
quand il ne se réunissait pas avec le perse, Manuel II Paléologue
se livrait à des parties de chasse. D’ailleurs, à la fin de la 7 e
controverse, le perse dit à l’empereur, pour lui signifier qu’il était
tard et qu’il valait mieux s’arrêter : « Il convient de ne point
s’acharner fort tard dans la nuit. Je vois ton corps rompu de froid
et de fatigue, car tu passes à la chasse cette saison d’hiver.
Chasser avec mesure est bon ; autrement, c’est le contraire.
52 Source précédente, p. 18
38
Fâcheux en tout est l’excès. »53 Si manuel II Paléologue s’est
permis d’attaquer, ainsi, le Prophète PBSL c’est parce qu’il savait
très bien qu’il n’était pas dans une cour européenne du Moyen-
Âge ou face à des représentants de l’Eglise qui tuent ceux qui
leur font la controverse plutôt que discuter avec eux. Il savait très
bien qu’il n’avait rien à craindre en disant du Prophète PBSL ce
qu’il avait dit.
Si tout ce que nous avons soutenu jusqu’à présent est vrai,
pourquoi les orientalistes ont-ils inventé pareil mensonge ? La
réponse est toute simple, le but est d’enlever à la civilisation
musulmane tout mérite dans le développement intellectuel de
l’Europe. Et il s’agit-là d’une thèse qui a été largement
argumentée par bon nombre d’orientalistes. Dans son livre « Le
soleil d’Allah brille sur l’Occident », l’orientaliste allemande,
Sigrid Hunke, soutient que les musulmans ont non seulement
sauvé la civilisation grecque de l’extinction, mais ils l’ont offerte
à l’Occident.54 Comment cela ? Dans « Legacy of Islam »,
« L’Héritage de l’Islam ». L’orientaliste britannique, Alfred
Guillaume,55 dit que sans les efforts des musulmans, qui ont
traduit les œuvres des grands philosophes grecs, l’Occident
n’aurait jamais connu Aristote, et que même si Aristote est cité
dans les œuvres de Dominique Gundissalvi, l’archevêque de
Ségovie, au début du 12e siècle, Gundissalvi s’est essentiellement
inspiré des œuvres d’Ibn Sina, Ibn Ruchd et El Farabi.56 Ibn
72, p. 686 – 688. Simon Van den Bergh, Averroes' Tahafut al-Tahafut (The
Incoherence of the Incoherence).
40
retrouve seul sur une île et qui passe son temps à méditer et à
réfléchir sur les questions existentielles, a inspiré le concept dit
de la « Table rase » développé par le philosophe anglais John
Locke, concept selon lequel l'esprit humain naîtrait vierge et
serait marqué, formé, impressionné, au sens d'impression
sensible par la seule expérience. Ce grand classique musulman a
aussi inspiré Spinoza et Leibniz. Et quand Daniel Defoe écrit «
Robinson Crusoé » en 1719, on parle de talent alors qu’il ne s’agit
que d’une pâle imitation. Ibn Khaldoun a lui aussi ouvert la voie
aux grands penseurs de l’Occident dans divers domaines des
sciences humaines, Jean-Gabriel de Tarde reprend ses idées sur
les lois de l'imitation. Emile Durkheim s’inspire de lui dans le
fait social. L’impact de ce génie, sur la pensée occidentale, a été
tel, que Jacques Risler a dit de lui dans son livre « La civilisation
arabe » : « Avant lui, nul écrivain, ni arabe, ni européen, n'avait
jamais eu de l'histoire une vue à la fois si compréhensive et si
philosophique. L'avis général de tous les critiques d'lbn
Khaldoun a été qu'il était le plus grand historien que l'Islam ait
jamais produit et l'un des plus grands de tous les temps. »58 Et là,
nous ne parlons pas d’El Biruni qui a parlé de la gravitation six
siècles avant Isaac Newton, et il n’a pas eu besoin qu’une pomme
lui tombât sur la tête pour y penser. Et nous ne parlons pas, non
plus, d’El Hassan Ibn El Haythem qui a parlé d’optique cinq
siècles avant Descartes.
Cette influence, sachez-le bien, ne s’est pas limitée aux sciences
dites profanes, elle s’est étendue aux sciences religieuses. Alfred
Guillaume disait que l’Occident était redevable à la langue arabe
dans le domaine des études bibliques. Pourquoi cela ? L’arabe
étant devenu, vers le VIIe et VIIIe siècles la langue du monde de
la science, donc une langue incontournable pour toute personne
45
quelques autres grandes cités, se trouvaient des universités à la
tête desquelles étaient souvent des juifs ; les mahométans avaient
pour maxime que le savoir réel d’un homme importe plus au
public que la nature particulière de ses opinions religieuses. Ils
suivaient en cela l’exemple du calife asiatique Haroun Al Rachid,
qui avait confié la surintendance de ses écoles au nestorien
Masué. Les idées libérales des mahométans formaient un
contraste singulier avec l’influence qui régnait en Europe. » Il dit
aussi : « En mathématiques, les arabes reconnaissaient tout ce
qu’ils devaient aux philosophes de la Grèce et de l’Inde, mais ils
s’avancèrent beaucoup plus loin qu’eux. Les califes asiatiques
avaient tout fait pour se procurer des traductions d’Euclide,
d’Apollonius, d’Archimède et des autres géomètres grecs. Al
Mamoun, dans une lettre à l’empereur Théophile, lui exprimait
le plaisir qu’il aurait de visiter si ses devoirs publics le lui
permettaient. Il lui demande de permettre que Léon, le
mathématicien, vienne à Bagdad lui communiquer une part de sa
science, lui donnant sa parole qu’il le lui renverra, promptement,
et sain et sauf. « Que la différence de nos religions et de nos
nationalités, lui disait le calife, ne vous empêche point d’accéder
à ma prière. Accordez-moi ce que l’amitié accorderait à un ami.
En retour, je vous offre cent livres d’or, une alliance perpétuelle
et la paix. » Fidèle aux instincts de sa race et aux traditions de sa
capitale, le monarque byzantin répondit avec arrogance « que la
science qui avait illustré le nom romain n’appartiendrait jamais à
un barbare. »64
Cambridge 1852.
47
sont maintenant comme des coups de trompette stridents,
laconiques harangues où le Rassoul promet en trois mots
affirmatifs, retentissants, la démonstration de la vérité par la
violence, la suprématie des croyants par la victoire,
l’enrichissement des guerriers par le butin. »67 Dans son
« Histoire de la vie de Mahomet, législateur de l’Arabie », Au
tome 3e, Turpin insiste sur le fait que l’Islam s’est propagé par
l’épée, et que la violence était un trait de caractère chez les
musulmans, il dit : « Les arabes, après la mort de Mahomet, ne
formaient plus qu’un peuple de soldats nés et nourris sous la
tente. Leur empire, le seul qui eût la religion pour fondement, ne
pouvait s’affermir que par elle, puisqu’ils s’en faisaient un titre
pour s’approprier les dépouilles des nations infidèles. Les
musulmans, soldats austères et intrépides, aimaient la guerre et
savaient la faire. »68 Dans la Revue contemporaine « Mahomet et
le Coran » M. Lerminier : « Précisons les caractères de
l’Islamisme primitif tel qu’il sortit du Coran. C’était une espèce
de théisme abstrait et vague, qui prétendait séduire les hommes
par la facilité du culte et par un attrait sensuel. C’était une religion
sans mystères, sans miracles et sans sacerdoce ; c’était un appel
à la force, un cri de bataille ; c’était un fanatique dessein
d’abattre, d’exterminer tout se qui ne se ferait pas musulman.
Cependant, cet enthousiasme ne put se maintenir longtemps à ce
degré de violence et de ferveur ; les musulmans ne mirent plus à
mort tous les vaincus, ils se contentèrent d’en tirer un tribut et de
les asservir. Leur gouvernement fut un mélange de tolérance
49
contraire à la volonté de Dieu: "Toutes les fois qu'ils allument un
feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de semer le
désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les semeurs de
désordre." (Le Coran, sourate al-Maida, verset 64). » Elle dit
ensuite. : « L’Islam ne justifie pas la guerre ou l'extermination
agressives, comme la Torah fait dans les cinq premiers livres de
la Bible. Religion plus réaliste que le christianisme, l'islam
déclare que la guerre est inévitable et parfois une obligation
positive pour mettre fin aux oppressions et à la souffrance. Le
Coran enseigne que la guerre doit être limitée et conduite de la
façon la plus humaine possible. »72 Si nous nous contentions de
citer les orientalistes qui affirment que l’Islam ne s’est pas
propagé par l’épée, et dont les études jouissent de beaucoup plus
de crédit que celles qui prétendent le contraire, nous ne pourrions
qu’aboutir à la conclusion de l’orientaliste et historien
britannique, De Lacy Evans Oleary, qui dit dans son livre « Aux
carrefours de l'Islam » : « L'Histoire est claire sur ce point : la
légende des musulmans fanatiques s'abattant sur le monde
imposant l'Islam, à la pointe de l'épée, aux peuple vaincus est un
des plus fantastiques et absurdes mythes que les historiens ont pu
répéter. »73 Dans ce cas, s’il ne s’agit que d’un mythe, comme le
déclare Oleary, pourquoi pareille invention ? Et quand nous
parlons d’invention nous faisons preuve de largesse, surtout si
l’on se réfère à ce que dit Guillaume de Tyr, dans son « histoire
des croisades » : « Les historiens marchent entre deux précipices,
72 « Holy War » (La guerre sainte), p. 25. Karen Armstrong. Mac Millian
London Limited, 1988.
73 « Islam at the Cross Roads : a brief survey of the present position and
52
monde après s'être instruite elle-même aux monuments de la
Grèce. Si la scholastique n'avait point eu les sources arabes, il est
sûr qu'elle n'eût pas fait de si rapides progrès ; et la Renaissance
d'Albert le Grand et de saint Thomas aurait pu se faire attendre
encore bien longtemps. C'est donc là un caractère qui distingue
les conquêtes arabes de bien d'autres ; et il serait peu équitable de
les confondre soit avec celles des barbares nos ancêtres, soit avec
celles de Gengis-Khan ou de Timour. Celles-là n'ont été qu'une
suite d'effroyables désordres, le carnage et le butin étaient les
seuls objets des envahisseurs, et il n'est resté après eux que ruine
et que deuil. Les Arabes, au contraire, ont semé partout des
germes heureux, qui sont devenus féconds en d'autres mains que
les leurs. »76 Et oui, les conquêtes musulmanes, bien
qu’accomplies par l’épée, ont été source de beaucoup de bien
pour beaucoup de peuples. Et c’est là un point sur lequel nous
devons tous méditer.
Donc, pour faire passer l’Islam pour une religion qui prône la
violence, les orientalistes axent leur thèse sur certains versets et
certains hadiths liés au Djihad. Ils citent, par exemple, des
passages du Coran tels que :
« Et tuez-les, où que vous les rencontriez ; et chassez-les d'où ils
vous ont chassés : l'association est plus grave que le meurtre ».
Ceci est le début du verset 191 de Sourate El Baqara, en le citant,
certains oublient de citer ce qui le précède et ce qui le suit : Il est
dit au verset 190 « 190. Combattez dans le sentier de Dieu ceux
qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Dieu n'aime
pas les transgresseurs ! » Puis vient le verset 191 qui dit : « Et
tuez-les (en parlant des agresseurs qui ont débuté les hostilités)
où que vous les rencontriez ; et chassez-les d'où ils vous ont
54
écrasés sous leurs yeux, Leurs maisons seront pillées, et leurs
femmes violées ». Pourquoi ne le sont-ils pas quand ils lisent les
propos du christ PSL, selon Mathieu au chapitre 10 où il est dit :
« 10.34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre;
je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. 10.35 Car je suis
venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et
sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 10.36 et l'homme aura
pour ennemis les gens de sa maison. »
55
Qu’est-ce que le Djihad ?
56
une personne âgée, se mettre en quête du savoir sont autant de
formes de djihad comme le rapportent bon nombre de hadiths.
Concernant le combat, le Coran nous le présente comme une
mesure extrême que la nature humaine n’apprécie guère, Dieu dit
dans Sourate El Baqara (La vache) : « 216. Le combat vous a été
prescrit alors qu'il vous est désagréable ». Et c’est pour cette
raison, et conformément à la nature humaine qui est sensée
pencher beaucoup plus pour la paix que pour la guerre que le
Messager de Dieu PBSL a dit, selon ce que rapportent Boukhari et
Muslim d’aprés Abou Hourayra DAS : « Ne souhaitez pas de
rencontrer l'ennemi mais, une fois que vous l'aurez rencontré,
montrez-vous patients. »
D’autre part, l’Islam nous commande d’être pacifistes envers
ceux qui le sont à notre égard, même s’ils ne partagent pas nos
convictions, Dieu dit dans Sourate El Moumtahana (l’éprouvée)
: « 8. Dieu ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables
envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne
vous ont pas chassés de vos demeures. Car Dieu aime les
équitables. 9 Dieu vous défend seulement de prendre pour alliés
ceux qui vous ont combattus pour la religion, chassés de vos
demeures et ont aidé à votre expulsion. Et ceux qui les prennent
pour alliés sont les injustes ». Et même si la guerre nous est
imposée, nous ne devons pas dévier de valeurs qu’enseigne
l’islam, il est dit dans Sourate El Mayda « La table servie) : « 8.
Ô croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Dieu et
(soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne
vous incite pas à être injuste. Pratiquez l'équité : cela est plus
proche de la piété. Et craignez Dieu. Car Dieu est certes
Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »
En somme, tout comme sur le plan juridique nous avons l’Ijtihad
qui signifie effort intellectuel, nous avons dans tous les domaines
57
de la religion le Djihad qui signifie effort tout court. La notion de
guerre sainte est un concept judéo-chrétien, on fait la guerre pour
la faire comme en témoigne le Deutéronome 20 « 20.10 Quand tu
t'approcheras d'une ville pour l'attaquer, tu lui offriras la paix. 20.11
Si elle accepte la paix et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y
trouvera te sera tributaire et asservi. [ça c’est dans le meilleur des
cas] 20.12 Si elle n'accepte pas la paix avec toi et qu'elle veuille te
faire la guerre, alors tu l'assiégeras. 20.13 Et après que l'Éternel,
ton Dieu, l'aura livrée entre tes mains, tu en feras passer tous les
mâles au fil de l'épée. 20.14 Mais tu prendras pour toi les femmes,
les enfants, le bétail, tout ce qui sera dans la ville, tout son butin,
et tu mangeras les dépouilles de tes ennemis que l'Éternel, ton
Dieu, t'aura livrés. 20.15 C'est ainsi que tu agiras à l'égard de toutes
les villes qui sont très éloignées de toi, et qui ne font point partie
des villes de ces nations-ci. »
Sachez que les premiers musulmans ont su montrer le réel sens
de ce mot lors des conquêtes. Karen Armstrong, ancienne nonne
et célèbre experte en histoire d'Orient, écrit dans son livre « La
guerre sainte » qui traite de l'histoire des trois grandes religions:
« ... Le mot l'islam vient de la même racine arabe que le mot la
paix et le Coran réprouve la guerre comme un événement
anormal contraire à la volonté de Dieu: "Toutes les fois qu'ils
allument un feu pour la guerre, Allah l'éteint. Et ils s'efforcent de
semer le désordre sur la terre, alors qu'Allah n'aime pas les
semeurs de désordre." (Le Coran, sourate al-Maida, verset 64)
L'islam ne justifie pas la guerre ou l'extermination agressives,
comme la Torah fait dans les cinq premiers livres de la Bible.
Religion plus réaliste que le christianisme, l'islam déclare que la
guerre est inévitable et parfois une obligation positive pour
mettre fin aux oppressions et à la souffrance. Le Coran enseigne
que la guerre doit être limitée et conduite de la façon la plus
58
humaine possible. Mohammed a dû combattre non seulement les
habitants de la Mecque mais également les tribus juives de la
région et des tribus chrétiennes en Syrie qui alliées aux juifs
planifiaient une attaque contre lui. Pourtant ceci n'a pas poussé
Mohammed à dénoncer les gens du livre. Ses musulmans ont été
forcés de se défendre mais ils n'ont pas livré une guerre sainte
contre la religion de leurs ennemis. Quand Mohammed a envoyé
Zaid contre les chrétiens à la tête d'une armée musulmane, il leur
a dit de combattre pour la cause de Dieu bravement mais d'une
manière humaine. Ils ne devaient pas molester les prêtres, ni les
moines, ni les nonnes, ni les personnes faibles et impuissantes
qui ne pouvaient pas combattre. Il ne devait y avoir aucun
massacre des civils. Les musulmans ne devaient abattre aucun
arbre ni démolir un seul bâtiment. C'était très différent des
guerres de Josué. »77
Cependant, l’incompréhension de certains versets ou de certains
hadiths peut prêter à confusion, c’est l’exemple d’un hadith
rapporté par Boukhari et Muslim d’aprés Ibn Omar DAS qui a dit
: « le Messager de Dieu PBSL a dit: «J'ai reçu l'ordre de combattre
les gens (oumirtou an ouqatila ennass) jusqu'à ce qu'ils attestent
qu'il n'y a d’autre dieu que Dieu et que Mohammad est le
Messager de Dieu, puis qu'ils fassent correctement la prière et
qu'ils donnent l'aumône légale. S'ils ont fait tout cela, ils ont
assuré contre moi leur sang et leurs biens sauf ce que l'Islam
permet d'en prélever légalement ».
Tout d’abord, Le Prophète PBSL dit dans ce hadith : (oumirtou an
ouqatila ennass), «J'ai reçu l'ordre de combattre les gens », il ne
dit pas : (oumirtou an aqtoulla ennass), « J'ai reçu l'ordre de tuer
les gens ». Combattre signifie lutter avec tous les moyens dont
77« Holy War » (La guerre sainte), p. 25. Karen Armstrong. Mac Millian
London Limited, 1988.
59
on dispose contre quelqu’un ou quelque chose, combattre ne veut
pas forcement dire ôter la vie.
On utilise ce hadith comme argument pour indiquer que le
musulman est tenu de juger les gens selon leurs apparences et de
laisser à Dieu le soin de juger le fond de leurs consciences. C’est-
à-dire que dés lors où quelqu’un fait profession de foi, en
prononçant « Echahada », il devient musulman d’office, et nul
n’a le droit de mettre sa foi en doute et ça plusieurs hadiths le
confirment : Boukhari et Muslim rapportent qu’Ousàma Ibn
Zeyd DAS a dit : « Le Messager de Dieu nous a envoyés en
expédition à la tribu de Jouhayna. Le lendemain matin nous
étions devant leur point d'eau, nous poursuivions, un ansarite et
moi, l'un de leurs hommes. Quand nous le rattrapâmes il dit : « II
n'est d’autre dieu que Dieu », L'ansarite l'épargna mais moi je le
tuai avec ma lance. De retour à Médine, le Prophète PBSL eut vent
de la chose. Il me dit : « Ô Ousama! Tu l'as donc tué après l’avoir
entendu dire : «II n'est d’autre dieu que Dieu ? » Je dis : « Ô
Messager de Dieu! Il ne l'a dit que pour sauver sa tête. » Il dit : «
Tu l'as donc tué après l’avoir entendu dire : « II n'est de dieu que
Dieu ? » Et il ne cessa de le répéter jusqu'à ce que je souhaitasse
que je n'eusse pas embrassé l'Islam avant ce jour. »
Après avoir défini ce qu’est le Djihad en nous appuyant sur les
textes et sur le témoignage de Karen Armstrong, voici, tirés de
l’histoire des croisades, des faits qui nous donnent une idée du
comportement des croisés et des chrétiens, tel que les rapportent
Guillaume de Tyr et François Joseph Michaud. Nous
commencerons par le comportement des croisés lors de la 1ère
croisade.
Pour justifier toutes les exactions des croisés, Guillaume de Tyr,
commence par dire des musulmans, dans son histoire des
croisades : « …Puis ils se rassemblèrent tous dans le vestibule de
60
la mosquée, qui était extrêmement vaste, et résolument, pour
mieux s’opposer à l’arrivée des armées chrétiennes, de mettre à
mort tous les fidèles qui habitaient dans la ville, de renverser de
fond en comble l’église de la sainte résurrection et le sépulcre du
Seigneur, afin que les croisés renonçassent à leur projet de
s’approcher de la ville, ou même d’y entrer, soit pour y visiter
leurs frères, soit pour faire leurs prières dans les lieux saints.
Cependant, comme ils apprirent qu’une telle conduite exciterait
contre eux les haines les plus violentes, et irriterait les peuples
croisés au point de les animer plus vigoureusement à l’entière
destruction des habitants, ils changèrent d’avis, et enlevèrent de
vive force aux fidèles tout leur argent et tout ce qu’ils pouvaient
posséder ; en outre ils exigèrent une somme de 40000 pièces d’or,
tant du patriarche alors existant que des habitants de la cité et des
monastères des environs. Les patrimoines de fidèles n’auraient
pas suffi à payer une si forte somme : Le vénérable patriarche se
vit donc obligé, pour se la procurer, et pour soulager d’une
manière quelconque sa misère et celle de son malheureux peuple,
de se rendre dans l’île de Chypre, et de mendier auprès de ses
frères pour en obtenir des aumônes et de pieuses largesses, qu’il
envoyait ensuite au peuple de Dieu qui habitait à Jérusalem et
dans les environs, pour le défendre de la famine et le secourir
dans son affliction.
Nos ennemis ne s’en tinrent pas là, après avoir enlevé au peuple
tout ce qu’il possédait à force de vexations et de tortures, ils
chassèrent tous les hommes de la ville, et n’y laissèrent que les
vieillards, les malades, les femmes et les enfants. Ces
malheureux, exilés jusqu’à l’arrivée de notre armée, vécurent
cachés dans les bourgs et villages du voisinage, attendant la mort
de jour en jour, et n’osant rentrer dans la ville. Au dehors même,
ils n’avaient ni plus de sûreté, ni plus de repos, au milieu d’une
61
population de persécuteurs ; les habitants leur témoignaient la
plus grande méfiance sur la moindre de leurs actions, et
exigeaient incessamment toute sorte de corvées honteuses et
intolérables. »78
Mais les choses ne s’arrêtent pas là, Elles vont prendre une
tournure surprenante au commencement des hostilités, il dit :
« Parmi les machines que les croisés faisaient jouer contre les
assiégés, il y en avait une qui lançait contre les murailles des
rochers d’un poids énorme, avec une violence et un fracas
épouvantables, en sorte qu’elle faisait beaucoup de mal à ceux
qui occupaient les remparts. Voyant que tous les efforts qu’ils
dirigeaient contre cette machine demeuraient absolument
infructueux, les assiégés firent venir deux magiciennes, et leur
ordonnèrent de jeter un sort sur cet instrument, et de le rendre
inutile en chantant des chansons magiques. Tandis que ces
femmes étaient sur la muraille, opérant leurs artifices et
prononçant les paroles qui devaient favoriser leurs
enchantements, une meule lancée de cette machine vint les
frapper inopinément, ainsi que trois jeunes filles qui les avaient
accompagnées, les brisa en mille pièces et les précipita, sans vie,
du haut des remparts. »79
Puis vient l’heure de la vengeance, une vengeance on ne peut plus
justifiée, il dit : « …Une immense multitude de cavaliers et de
fantassins, frappant de leurs glaives tous ceux qui se présentaient,
ne faisant grâce à personne, et inondant la place du sang des
infidèles ; ils accomplissaient ainsi les justes décrets de Dieu, afin
que ceux qui avaient profané le sanctuaire du Seigneur par leurs
actes superstitieux, le rendant dés lors étranger au peuple fidèle,
le purifiassent à leur tour par leur propre sang, et subissent la mort
63
devaient plus revoir ; ils s’embrassaient, les armes aux yeux dans
les rues, et déploraient leurs fatales divisions. Ceux qui ne
pouvaient payer leur rançon, et qui allaient devenir les esclaves
des sarrasins, se livraient à tous les excès du désespoir… Enfin
arriva le jour fatal où les chrétiens devaient s’éloigner de
Jérusalem. On ferma toutes les portes de la ville, excepté celle de
David. Saladin, élevé sur un trône, vit passer devant lui un peuple
désolé. Le patriarche, suivi du clergé, parut le premier, emportant
les vases sacrés, les ornements de l’église du St Sépulcre, et des
trésors, dont Dieu seul, dit un auteur arabe, connaissait la valeur.
La reine de Jérusalem, accompagnée des principaux barons et
chevaliers, venait ensuite ; Saladin respecta sa douleur, et lui
adressa des paroles pleines de bonté. La reine était suivie d’un
grand nombre de femmes qui portaient leurs enfants dans les
bras, et faisaient entendre des cris déchirants. Plusieurs d’entre-
elles s’approchaient du trône de Saladin : « Vous voyez à vos
pieds, lui dirent-elles, les épouses, les mères, les filles des
guerriers que vous retenez prisonniers ; nous quittons pour
toujours notre patrie, qu’ils ont défendu avec gloire ; ils nous
aidaient à supporter la vie ; en les perdant, nous avons perdu notre
dernière espérance ; si vous daignez nous les rendre, ils
soulageront les misères de notre exil, et nous ne serons plus sans
appui sur la terre ». Saladin fut touché de leurs prières, et promit
d’adoucir les maux de tant de familles malheureuses. Il rendit aux
mères leurs enfants, aux épouses leurs maris qui se trouvaient
parmi les captifs. Plusieurs chrétiens avaient abandonné leurs
meubles et leurs effets les plus précieux, et portaient sur leurs
épaules, les uns leurs parents affaiblis par l’âge, les autres leurs
amis, infirmes et malades. Saladin fut attendri par ce spectacle,
et récompensa, par ses aumônes, la vertu et la piété de ses
ennemis, il ordonna aux Hospitaliers de rester dans la ville pour
64
soigner les pèlerins, et ceux que les maladies graves empêchaient
de sortir de Jérusalem. Lorsque les Sarrasins avaient commencé
le siège, la ville sainte renfermait plus de cent mille chrétiens. Le
plus grand nombre d’entre eux avaient racheté leur liberté ; Balan
d’Ibelin, dépositaire des trésors destinés aux dépenses du siège,
les employa à délivrer une partie des habitants. El-Malik- El
Adel, frère du sultan, paya la rançon de 2000 captifs ; Saladin
suivit son exemple, en brisant les fers d’une grande quantité de
pauvres et d’orphelins. Il ne resta dans l’esclavage que 14000
chrétiens, parmi lesquels se trouvaient 4 à 5000 enfants en bas
âge, qui ne sentaient point leur infortune, mais dont les fidèles
déploraient d’autant plus le sort que ces innocentes victimes de
la guerre allaient être élevés dans l’idolâtrie de Mahomet.
Il dit après cela : « Plusieurs écrivains modernes ont opposé la
conduite généreuse de Saladin aux scènes révoltantes qui
accompagnaient l’entrée des premiers croisés dans Jérusalem ;
mais on ne doit pas oublier que les chrétiens offrirent de
capituler, tandis que les musulmans soutinrent un long siège avec
une constance opiniâtre. »81
Ce principe, de tolérance, a été respecté par le Prophète PBSL
depuis les premières heures de l’Islam, Et pour preuve, voici ce
que dit la charte établie par le prophète PBSL dés son arrivée à
Médine telle que traduite par Jerald F. Dirks, ex-pasteur de
l’église méthodiste unie converti à l’Islam, dans son livre
« comprendre l’islam » :
« Clauses en rapport avec les juifs 1-Les juifs ne font qu’une
communauté avec les croyants. 2-Les juifs peuvent continuer de
professer leur religion et la liberté de pratiquer leur religion est
garantie. 3-Tout juif qui adhère à cette charte doit avoir l’aide et
81
« Histoire des croisades » Joseph François Michaud. P. 302, tome 2. Chez
Michaud frères libraires. Paris, 1814.
65
l’assistance des croyants et tous les droits des croyants doivent
lui être donnés. 4-Chaque tribu et chaque clan juif est responsable
de son prix du sang, de ses taxes de châtiment et de ses payements
de rançon.
Clauses communes à tous 1-Les juifs et les arabes de Médine ont
un pacte de défense mutuelle entre chaque groupe. Pour honorer
ce pacte, ils doivent en payer le coût nécessaire. 2-Les juifs et les
arabes de Médine se conseilleront et leurs relations mutuelles
doivent être fondées sur la droiture, alors que le péché est interdit.
3-Aucun des juifs ou des arabes ne doit commettre de péchés
portant préjudice à l’autre groupe. 4-Si les juifs font du tort aux
arabes ou si les arabes font du tort aux juifs, alors le parti lésé
doit être aidé. 4-Médine doit rester un lieu sacré et inviolé pour
tous ceux qui joignent la charte, à l’exception de ceux qui ont
commis une injustice ou un crime. »82
Omar Ibn El Khattab DAS n’a pas dérogé à cette règle, voici le
texte du pacte d’Omar donné aux habitants de Palestine après sa
conquête :
« Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux.
Du serviteur de Dieu et commandeur des croyants, Omar,
Les habitants de Jérusalem sont assurés de la sécurité de leur vie
et de leurs biens. Leurs églises et croix seront préservées. Leurs
lieux de culte resteront intacts. Ils ne pourront être confisqués ou
détruits. Ce traité s'applique à tous les habitants de la cité. Les
gens seront tout à fait libres de suivre leur religion, ils ne devront
subir aucune gêne ou trouble… » Les portes de la ville étaient
ouvertes. Omar se dirigea directement vers le Temple de David
(Masjid Al Aqsa.) Il fit sa prière sous l'arche de David. Il visita
ensuite la plus grande église de la ville. Il s'y trouvait justement
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Sommaire
Introduction 03
Muhammad PBSL a-t-il été annoncé par les livres
sacrés qui ont précédé le Coran ? 07
Muhammad PBSL est-il un imposteur ? 12
L’Islam est-il une imitation des deux religions qui
l’ont précédé ? 21
L’Islam est-il une religion qui va à l’encontre de la
raison ? 28
L’Islam s’est-il propagé par l’épée ? 47
Qu’est-ce que le Djihad ? 56
Conclusion. 69
Sommaire 70
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