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INTRODUCTION
Spécialistes des sciences religieuses musulmanes = oulémas
Sharia ou loi Islamique = Le coran, la sunna, moujtahid (chercheur de droit musulman qui résoudre des questions de droit) dans
un travail d’interprétation, s’appuyant sur des indications et des preuves, qui lui permettent de dégager des lois.
En étudiant les versets prescriptifs, on s’aperçoit que les prescriptions concernant le culte et le statut personnel (relations
conjugales et héritage) sont détaillées parce qu’elles relèvent de la croyance et de la relation du croyant avec Dieu. Elles
appartiennent au spirituel plus qu’au rationnel et restent, de ce fait, immuables, malgré les changements d’époque et de
société.
Quand au reste (prescr droit civile, pénal, cnst, international) sont des règles de base et donc non détaillées. Elles se modifient
en fonction de l’évolution de la société et selon l’intérêt public.
Coran = plate forme juridique et laisse aux dirigeants le soin d’élaborer les lois correspondant a leur époque et l’intérêt général
de leur société. En accomplissant cela, ils doivent respecter l’esprit des lois coraniques et ne pas contredire une prescription
précisée dans le Coran. Et c’est ce qui donne la perpétuité au droit musulman.
A. Le Coran
= parole divine transmise par l’archange Gabriel au messager de Dieu Mohammad Ibn Abdallah, en langue arabe et contenant la
vérité. Le Moushaf = Commence par la sourate « Al Fatiha » et se finit par la sourate « Al Nass ».
1. Les dires du prophète ne sont pas des lois (hadith). également les Ahadith al-Qoudousya qui sont les paroles de Dieu
rapportées par le prophète et formulées par ce dernier : ne font pas partie du Coran, ne possèdent pas sa légitimité, ne
sont pas récités lors des prières prescrites.
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2. La traduction d’une sourate ou d’un verset coranique en langue étrangère ne peut avoir la même valeur sacrée du
Coran.
Le Coran se distingue par le trait suivant : a été transmis par une chaine continue de rapporteurs qui n’a connu ni interruption,
ni défaillance. Preuve irréfutable de son authenticité. C’est Dieu qui préserva sa parole transmise, de toute défaillance ou
altération.
Abu Bakr a rassemblé le texte coranique et en a fait une copie unique certifiée. Et Othman le fit copier et distribuer à travers le
monde. Le Coran est inimitable (mo’ajiz).
B. La sunna
= toutes les paroles que le Prophète (PSDL) a dites, tous les actes qu’il a accomplis, ainsi que tous les actes et dires d’autrui qu’il
a accepté ou approuvés.
Sunna qawliya : Hadith. Paroles et discours du Prophète (PSDL), à propos d’un événement ou à l’occasion d’une cérémonie.
Sunna fi’liya : manière dont il accomplissait les rites cultuels tels que les prières et le pèlerinage.
Sunna taqrîriya : tout ce qui a été dit, fait par des compagnons, du vivant du Prophète, en sa présence et qu’il a approuvé.
Chez la majorité des savants, la sunna est moutawatira ou ahad. Seuls les hanafites ont ajouté la sunna machhoura.
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d) Quel statut est attaché aux faits et dires du prophète en tant qu’être humain ?
Les musulmans doivent imiter le prophète sans oublier qu’il est un être humain.
1. Il vivait comme tous les êtres
2. Il pouvait faire des erreurs de stratégie militaire
3. Certains de ces comportements ne doivent pas être suivis par les musulmans : avoir plus d 4 femmes.
$2: Les sources dérivées = 2 : le consensus (al ijmâ) et la déduction ou raisonnement analogique
A. Le consensus Al ijmâ
= consensus sur un cas juridique de tous les moujtahid d’une même époque postérieure à celle du prophète.
Ce jugement résultant de ce consensus acquiert le statut de loi religieuse.
OBJET DU CONSENSUS : avis juridique sur un cas précis, ou l’interprétation d’un texte, ou la démonstration du bien-fondé d’une
loi.
Les oulémas hanafites/consensus implicite : il a force probante si le moujtahid a eu assez de temps pour examiner le cas.
Pour que son silence soit considéré comme une acceptation, il faut écarter tout soupçon de pression, de peur, d’incapacité ou
de désinvolture, dans le comportement de ce moujtahid.
En effet, le silence observé par un moujtahid sollicité par les musulmans, en l’absence de contrainte, ne peut exprimer que son
accord avec ce qui a déjà été dit. Sinon, il ne saurait se taire.
DONC, les prescriptions divines et les lois religieuses sont justifiées par leurs raisons d’être qui sont des faits objectifs,
compréhensibles par la raison humaine. Elles ont toutes un bien fondé et un but, mais ceux-ci ne peuvent leur servir de
justification parce qu’ils sont souvent latents ou subjectifs. C’est donc à la présence ou à l’absence de la raison d’être qu’est liée
l’application ou la non-application de la prescription. La présence, pour chaque prescription divine, d’une raison d’être bien
déterminée et objective, justifie son existence et démontre sa valeur coercitive.
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Primo la sagesse divine veut que chaque prescription religieuse vise la réalisation d’un bien. Sauvegarder l’intérêt
général de la communauté musulmane.
Secundo le Coran et la sunna ont un volume fini et limité/au nombre de cas qui peuvent se présenter et sont donc
illimités. Donc le Qiyas et le seul procédé d’élaboration de lois qui puisse répondre au renouvellement constant des cas
juridiques, tout en réconciliant les préceptes de la religion et l’intérêt général de la communauté.
Tertio le bon sens confirme le statut de Qiyâs en tant que source du droit musulman. Ex du vin, ou on applique la même
prescription à toutes les boissons qui sont de même nature et produisent les mêmes effets. Tout le monde accepte que
l’on applique une même loi à plusieurs phénomènes identiques.
1. L’école Hanafite
Fondée par Abû Hanîfa Annu’mân (80-150 AH), en Irak et s’est répandue à Bagdad. Ses fondements comprennent en plus du
Coran et de la sunna :
Al istihsan (Le choix préférentiel)
Al 'urf (la coutume)
Qawl as-sahâbî (les paroles des compagnons du prophète)
Cette école est caractérisée surtout par l’utilisation de la raison et de l’opinion. Considérée comme l’école la plus libérale.
2. L’école Malékite
Fondée par Malik Ibn Anas (93-179 AH). Le savant de Médine comme l’avait prédit le prophète. La plus ancienne école de fiqh.
Fut un disciple direct des successeurs des Compagnons du Prophète. Etudia auprès de Jaafar As Sadiq et connut Abu Hanifa.
Né, vivant et mort à Médine, la ville du prophète, qui était naturellement la mieux placée en tant que dépositaire des
« traditions connues » (Hadith Mashhûr). Il enseigna dès l’âge de 17 ans et choisit la mosquée du prophète, et plus précisément
l’endroit où se tenait le calife Omar ibn Al Khattab. C’est là que s’asseyait le Messager de Dieu (PSDL).
Ses sources juridiques en plus du Coran et de la sunna :
Al Ijmaâ
Les coutumes médinoises (‘amalou ahli al Madina), car les médinois connaissaient mieux que quiconque la sunna,
l’effort d’interprétation personnel (ijtihad), l’opinion personnelle (ar Ray) qui découle de la réflexion (fikr) (en
l’absence du texte sacré), la préférence personnelle en vue du bien (istihssan), et la prévention de l’inconvénient
(Sadd al-ddarâi’)
Elle s’appuie également sur l’intérêt général (Al Masalih Al mursala) qui fait que cette école répond parfaitement aux
évènements liés à l’évolution du temps et aux besoins de la communauté en matière de droit. Cette diversité de méthodes
et de règles juridiques est sans doute le secret de la richesse et de la force de cette école.
3. L’école Shâfi’ite
Fondée par Muhammad ibn Idriss Ash-Shâfi’i (150-204 AH) qui a vécu à la Mecque, puis en Irak, puis en Egypte. Il apprit le Fiqh
selon l’école malékite, puis plus tard selon l’école Hanafite. Son école s’est positionnée entre l’école Malékite, qui se base sur la
sunna, et l’école Hanafite, qui prime l’opinion personnelle (ar ray). Pour les Shafi’ite, la sunna est valorisée comme une source
de droit et une grande importance est donnée au consensus de toute la communauté (ijmâ’).
1. L’école Hanbalite
Fondée par Ahmad Ibn Hanbal (164-241 AH), née du conflit qui a opposée ibn Hanbal aux Mu’tazilites (rationalistes hellénisants
passablement intolérants) et aux autorités qui soutenaient alors les Mu’tazilites. La réputation d’Ibn Hanbal s’est forgée durant
ces événements. Il est considéré comme un traditionnaliste (homme de hadith) plutôt qu’un juriste. N’était pas d’accord avec
son maitre Ash Shafi’i pour ce qui est de l’utilisation de l’opinion personnelle. Il a primé le hadith du Prophète auquel il a
dévoué un recueil appelé « al musnad » et qui comprend environ 40.000 hadiths. Cette école adopte l’interprétation apparente
du Coran et de la sunna et rejette le raisonnement par analogie (Qiyas). Car selon lui, l’opinion personnelle (ray) et l’analogie
(Qiyas) avaient ouvert la porte à l’hérésie Mu’tazilites, source d’innovations pécheresses et de division de la communauté.
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DICTIONNAIRE
L'istiḥsān (La préférence juridique) : consiste pour le juriste (Faqīh) à préférer un argument juridique à un autre argument
juridique d'égale force. La préférence peut-être réalisée par le texte, par consensus, par nécessité, par analogie implicite, par
l’usage coutumier, par l’intérêt général.
Exemple : Le dévoilement de la `awrah (partie intime) est illicite, une exception sera faite à ce jugement pour des raisons
médicales où le patient devrait exposer des membres de sa `awrah au médecin. Dans ce cas de nécessité médicale, la préférence
est donnée au jugement exceptionnel.
Dans ce cas, l'Istihsān, peut-être vue comme une dérogation argumentée par rapport à la règle unanimement admise. Il s'agit
d'abandonner l'analogie au profit de ce qui est plus aisé pour les gens ou encore de juger conforme à la volonté divine toute
disposition légale qui est bonne en soi ou dont les effets sont bénéfiques. En fonction des écoles juridiques l'istiḥsān est admis
comme étant une source juridique ou non (Usūl al-fīqh).