Vous êtes sur la page 1sur 42

1.

Introduction
2. Le mot de l'auteur
3. Qu'est-ce que le soufisme ?
4. Le développement de la pensée soufie
5. Les origines du soufisme
6. Les fondements du soufisme
7. Structure des ordres soufis
8. Le shaikh certifié
9. Al-'Ahd (le pacte d'allégeance)
10. 'Ahd ou Bai'ah à la lumière du Coran et de la Sunna
11. Le rituel du wird soufi
12. Khalwah (la réclusion)
13. Al-Kashf (dévoilement)
14. Al-Fanaa' (l'anéantissement)
15. Connaissance manifeste et connaissance cachée
16. Al-Aqtaab
17. Al-Awliyaa'
18. Au mépris du Coran et de la Sunna
19. Notes sur l'ordre de la Tijaniyyah
20. Conclusion
21. Notes de bas de page
1. Introduction
Louange à Allah qui a choisi pour nous la religion de l'Islam, la seule religion
qui lui soit acceptable, et qui a fait de nous une nation juste et équitable afin
que nous puissions témoigner du fait que tous les messagers ont transmis les
messages divins à leurs peuples, et qui a fait du messager Muhammad ‫ﷺ‬
notre témoin au jour du Jugement dernier. Parmi les lois qu'Allah nous a
prescrites, il y a celle d'ordonner le bien et d'interdire le mal, en disant :

"Qu'il y ait parmi vous un groupe de gens qui appellent à la bonne conduite,
qui ordonnent le bien et interdisent le mal, et ceux-là seront prospères".
[Al-Imran.104]

Dans Son infinie sagesse, Allah le Très-Haut permet à celui qui est incapable
de rectifier le mal par Sa main de le faire par sa langue, ou au moins de
l'abhorrer dans son cœur. L'incapacité de le faire indique un manque d'iman
(foi). Le châtiment pour ne pas avoir ordonné le bien et interdit le mal est
grave. Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit :

"Vous devez ordonner le bien et interdire le mal, sinon Allah vous infligera
bientôt son châtiment ; vous l'implorerez alors et il ne vous répondra pas ".
Dans une autre tradition, le Prophète a dit : ce qui signifie : "Sinon, Allah
retournera votre force contre vous-mêmes"(1).

C'est en application de cette ordonnance, et en réponse aux musulmans


concernés sur le continent nord-américain et ailleurs, que je présente cette
critique du soufisme. In Sha' Allah, il serait utile de la mettre entre les mains des
musulmans qui ne sont pas conscients des dangers cachés du soufisme et
qui, en raison de leur connaissance superficielle de l'Islam ou pour d'autres
raisons, sont dupés en croyant que le salut n'est atteint que par le biais de
doctrines mystiques ascétiques et que la relation entre l'homme et Allah est
maintenue par l'intermédiaire de quelques prêtres autoproclamés. En
s'écartant du droit chemin, certains dirigeants musulmans ont cru, à certaines
époques, que la perfection de la pensée pouvait être atteinte en mélangeant
les philosophies grecques aux croyances islamiques. Ils ont contaminé la
pureté et la simplicité de l'islam en tant que mode de vie. Cela a ouvert la porte
à l'ésotérisme, à l'élitisme et au mysticisme, qui se sont ensuite transformés en
une religion à part entière. La religion de l'islam est fondée sur le livre d'Allah,
la sounnah du messager d'Allah et le modèle exemplaire de sa vie.
Shaikul-Islam Ibn Taimiyyeh, qu'Allah lui accorde Sa miséricorde, a dit :

"Allah a envoyé Son Prophète bien-aimé avec la guidance et la religion de la


vérité ; ce faisant, Il a parfait Ses faveurs sur ceux qui ont suivi cette guidance,
les Musulmans, et a manifesté leurs droits et leurs obligations. (2) Il s'ensuit
qu'aucun être humain n'a le droit d'ordonner aux gens autre chose que ce
qu'Allah ou Son messager ont ordonné, ni de leur interdire ce qu'Allah, l'Exalté,
ou Son messager n'ont pas interdit. Celui qui le ferait entrerait en conflit avec
Allah en introduisant une religion totalement différente, suivant ainsi l'exemple
des gens du Livre qui ont pris leurs prêtres et leurs rabbins pour des dieux en
dehors d'Allah. Les innovateurs ont pour habitude d'introduire une innovation
sous forme de paroles ou d'actes, de l'imposer à ceux qui tombent sous leur
influence et de les forcer, par une méthode ou une autre, à la respecter. C'est
ce qu'ont fait les Khawaridj (3), les Rawafidh (4) et les autres sectes déviantes.

Les soufis ont exploité l'état chaotique des affaires au cours des cinquième et
sixième siècles de l'Hégire et ont invité les gens à suivre leur voie, alléguant
que le remède à ce chaos était la conformité à la guidance des shaikhs de leur
ordre. Ils ont inventé leurs propres ordres et établi leurs propres critères pour
distinguer la loyauté de l'animosité, bien que ces critères ne soient
sanctionnés ni par le Coran ni par la Sunna. L'imam Malik b. Anas, qu'Allah lui
accorde Sa miséricorde, a souligné :

"Ce qui n'était pas une religion à l'époque du Messager et de ses compagnons,
qu'Allah soit satisfait d'eux tous, ne sera jamais une religion aujourd'hui."

Il a poursuivi en disant :

"Celui qui introduit une innovation dans la religion de l'islam et la considère


comme une bonne chose, prétend ce faisant que Muhammad a trahi le
message"

(c'est-à-dire qu'il ne l'a pas transmis pleinement et parfaitement comme l'a


ordonné Allah), en dépit du fait qu'Allah a révélé ce qui signifie :

"Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion et complété Mon bienfait
sur vous, et J'ai choisi pour vous al-Islam comme religion". (5:3)

Le Prophète a tenu à commencer tous ses discours par une mise en garde
contre les bid'ah (innovations) en matière de religion. Ses paroles
d'avertissement signifient

"En vérité, la meilleure parole est le Livre d'Allah, et la meilleure orientation est
celle de Muhammad, et le mal de toutes les questions religieuses est leur
propre innovation. Toute innovation est une bid'ah, et toute bid'ah est un
égarement, et tout égarement est dans le Feu". (5)

Al-Sunnah est la deuxième source décisive de la jurisprudence islamique.


L'écarter en tout ou en partie est un acte de KUFR (mécréance). En fait,
l'adhésion au Coran et à la Sunna est une protection contre la déviation,
comme l'a confirmé le Prophète ‫ﷺ‬, qui a dit :

"Je vous ai laissé deux choses après lesquelles vous ne vous égarerez jamais,
tant que vous y adhérerez : le Livre d'Allah et ma Sunna. Les deux ne se
sépareront jamais jusqu'à ce qu'ils assistent à mon hawd al-Kawther"(6)
(c'est-à-dire jusqu'au Jour du Jugement).
Adhérer à autre chose que les deux sources divines susmentionnées est une
déviance en soi. Allah nous ordonne de nous en tenir à ce que le Messager a
ordonné et enseigné, et de nous abstenir de ce qu'il a interdit(7).

Les textes coraniques et les traditions prophétiques signifient :

- Se détourner du Livre et de la Sunna est la pratique des mécréants et des


hypocrites.(8)
- Il incombe aux musulmans de soumettre leurs différends et leurs questions
controversées à ces deux sources divines.(9)
- S'en abstenir conduit à l'échec et à la perte de l'autorité et du pouvoir.(10)
- Le Messager ‫ ﷺ‬est notre modèle de la meilleure façon de vivre. (11)

En considérant les termes de référence ci-dessus, nous sommes en mesure


d'examiner le soufisme et les ordres soufis et de les évaluer dans la perspective
du Livre d'Allah et de la Sounnah de Son Messager ‫ﷺ‬.
2. Mot de l'auteur

Ce livre est présenté aux Musulmans dans le but les aider à comprendre le
Coran et la Sunna tels qu'ils ont été compris par as-Salaf as-Salih (les
Compagnons/Suiveurs du Prophète ‫ )ﷺ‬et ceux qui adhèrent à leur
méthodologie, et de dénoncer, d'autre part, toutes les formes d’innovations en
matière de religion, afin que les musulmans puissent suivre le droit chemin
d'Allah et ignorer les voies, les sectes et les ordres déviants qui n'ont rien à voir
avec l'Islam.

Après avoir déployé des efforts inlassables dans la voie de la Da'wah par le
biais de ses publications et de ses périodiques, la Société s'efforce toujours de
fournir à la bibliothèque islamique en Occident des ouvrages Salafi
authentiques (ouvrages des savants des pieux prédécesseurs et de ceux qui
défendent leurs principes et leurs croyances) afin de répondre à un besoin de
longue date.

"L'autre face du soufisme" se fonde principalement sur une critique du soufisme


intitulée "Ilat-Tasawwuf Ya Ibbadallah", rédigée par ash-Shaikh Abu Bakr
al-Djaza'iri, professeur renommé de l'université islamique d'al-Madinah
al-Munawwarah, en Arabie saoudite, et prédicateur dans le Masjid du
Prophète dans ce même pays. Ce livre est également basé sur un discours
intitulé "al-Anwar ar-Rahmaniyyeh" de Shaikh Abdur-Rahman Al-Afriqi, dans
lequel il expose principalement les déviance de l'ordre Tijaaniyyah.

Enfin, je prie Allah l'Exalté de pardonner toutes les erreurs que j'ai pu inclure
dans ce travail et de l'accepter comme un humble service à l'Islam de ma part,
ne recherchant que Son plaisir. Enfin, j'exprime ma gratitude et mon
appréciation aux frères qui m'ont encouragé à rédiger ce travail.

A.A.T.
Dhul-Qi'dah 1409
Avril 1988
3. Qu'est-ce que le soufisme ?

Le soufisme est souvent, désigné par les soufis ou par les orientalistes, comme
"la mystique islamique", afin de donner l'impression que l'Islam est, en tout ou
en partie, une religion ésotérique, avec un ensemble de rituels dogmatiques à
comprendre par la seule élite - en l'occurrence, les soufis eux-memes !

Malheureusement, l'absence d'une analyse critique solide du sujet en langue


francaise permet à ces orientalistes d'inonder le marché du livre francais d'une
littérature qui n'est pas contestée et qui trompe les Musulmans naïfs en leur
faisant croire que la véritable compréhension de l’Islam ne peut être atteint
que par la poursuite d'un voie mystique.

Leur objectif vain prive l'Islam de son universalité. Les vrais Musulmans doivent
se contenter du nom de "Musulmans" que leur a donné le Tout-Puissant Allah,
qui dit :

C'est Lui qui vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion,
celle de votre père Ibrahim (Abraham), lequel vous a déjà nommés: «
Musulmans » avant (ce Livre) et dans ce (Livre), afin que le Messager soit
témoin contre vous, et que vous soyez vous-mêmes témoins contre les gens.
(22.78)

Ibn Kathir a développé ce verset en disant :

"Allah a choisi les musulmans, les a honorés et les a distingués des autres
nations par le messager le plus honorable et la religion la plus parfaite, et Il ne
les a pas surchargés de plus que ce qu'ils peuvent supporter"(12)

Si les soufis insistent sur le fait qu'ils sont Musulmans, alors quel est le sens de
s'identifier aux Voie Soufies plutôt qu'à l'Islam.
Le mot "Soufisme" n'était pas familier à ceux qui vivaient dans la première et les
trois meilleures générations d'as-Salaf as-Salih (les Pieux Prédécesseurs) qui
avaient reçu l'ordre d'Allah l'Exalté et de son Messager.
4. Développement de la pensée soufie

Le soufisme est un amalgame de différentes pensées et philosophies.


En y mêlant quelques traces d'enseignements islamiques, les penseurs soufis
ont tenté de sacraliser leurs doctrines et d’y démontrer leur conformité à
l'Islam.
La philosophie grecque, et en particulier les enseignements des
néo-platoniciens, ont laissé une marque indélébile sur de nombreux aspects
du Soufisme. Cela est notammment dû à la traduction des œuvres
philosophiques grecques en arabe au cours du troisième siècle islamique.
Ainsi à partir de cette période Le panthéisme grec ainsi que le manichéisme
sont devenus partie intégrante de la doctrine soufie. (13) N. Fatemi a observé :
"Il est intéressant de constater à quel point les soufis sont proches des idées
manichéennes, si l'on se souvient que le manichéisme et le soufisme ont tous
deux été nourris en Perse"(14)
Le védanta, principale philosophie hindoue, et autre exemple de panthéisme
par sa rigueur métaphysique, a également eu un grand impact sur le soufisme
après la conquête du Sind par Muhammad b. Qasim au deuxième siècle de
l'ère hégirienne.
L'occultisme soufi, avec son cortège de doctrines philosophiques et
théosophiques, est sans aucun doute contraire à l'Islam.
L’Islam proclame que l'entité et l'essence incomparables d'Allah sont totalement
différentes de celles de ses esclaves ; les hommes. Les soufis, au contraire,
croient que la matière, l'homme et Dieu ne forment en fait qu'une seule entité
et essence. La doctrine du panthéisme (Wahdat al Wujud) d'Ibn Arabi était une
combinaison de philosophies et de spéculations manichéennes, gnostiques,
néo-platoniciennes, védantiques et chrétiennes, à laquelle il a vainement tenté
de donner un vernis islamique en la rattachant aux textes Prophétiques.

L’orientaliste spécialiste d’Ibn Arabi R.W.J Austin écrit : "De ses thèmes
principaux, celui qui prédomine sur tout les autres et auquel ils sont
subordonnés est l'Unicité de l'Etre (Wahhdat al-Wujud). Le concept de l'Unité
de l'Etre est un concept englobant, dans le sens que tous les autres concepts
d'Ibn al-Arabi n'en sont que des facettes. Tout comme il dirait que toute
distinction, toute différence et tout conflit ne sont que des manifestations
d'une seule et unique réalité, le "vêtement sans couture" de l'être, dont la réalité
sous-tend toutes les dérivés de l'être. "(15)

Ahlu al-Sunnah wa al-Jama'ah, d'autre part, s'accordent à dire qu'Allah est


Unique, doté de tous les attributs dont Il s'est doté et nommé de tous les noms
par lesquels Il s'est nommé, sans ressembler en rien à la création. Que Son
essence ne ressemble pas aux essences de Ses créatures et que Ses attributs
ne ressemblent pas aux leurs. Allah le Suprême dit :

"Il n'y a rien de semblable à Lui ; Il est l'Entendant, le Voyant"


(42.11)
Ibn Arabi, l'une des principales autorités en matière de mysticisme soufi, qui a
capté l'imagination et l'adulation des soufis du monde entier, est né en 560 A.H.
(1165 A.D.), et a poursuivi l'étude des doctrines occultes et métaphysiques des
soufis. "Cet apprentissage et les pratiques qui l'accompagnent, écrit R.J. Austin,
ont souvent conduit Ibn Arabi, alors qu'il était encore jeune homme à Séville, à
passer de longues heures dans les cimetières à communier avec les esprits
des morts" ( !) (16) Il parlait de ses "révélations dans les cimetières" comme d'un
fait avéré et parvint à compiler un énorme recueil sur le soufisme intitulé
Al-Futoohat Al-Mekkiyyah (les Révélations de la Mecquoise). L'autre impression
frappante qu'Ibn Arabi a voulu laisser aux lecteurs de sa Révélation Mecquoise
est que lui aussi, en tant que personnage spirituel et mystique, a connu la
lourdeur de la révélation, semblable à celle du Prophète(17) . Il a noté que la
pression de la révélation mystique était parfois si forte qu'il se sentait obligé
de terminer un travail avant de se reposer.(18) Allah l'Exalté condamne
particulièrement de tels prétendants, en disant :

Et qui est plus mécréant que celui qui invente un mensonge contre Allah, ou
qui dit : "On m'a révélé" alors qu'on ne lui a rien révélé, ou qui dit : "Je ferai
descendre ce qu'Allah a fait descendre" (6.93) ?

La première est la révélation qui est venue d'Allah à ses Prophètes et


Messagers par l'intermédiaire d'un ange, tel que Jibreel (Gabriel). Elle a pris fin
avec la mort du prophète Mahomet. La seconde est la communication
satanique, dont Allah dit :

"Je vous informerai sur qui descendent les Satans, sur tout menteur et
pécheur habituel" (26.221,222).

Les Musulmans croient que le Prophète ‫ ﷺ‬est le dernier des Prophètes, avec
lequel la lignée de la Prophétie est close. Par conséquent, quiconque prétend
être un Prophète ou un destinataire de la révélation divine est un imposteur et
un hérétique. En outre, il est assez étrange qu'un jeune homme passe de
longues heures dans les cimetières à "communier avec les esprits des morts".
Le Prophète a été informé par Allah :

« Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne
meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la
mort, tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé. Il y a certainement là
des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Coran 39/42).
En effet, une communion de cette nature pourrait très bien conduire à une
théorie telle que le panthéisme. Afin de justifier ses doctrines théosophiques
et panthéistes d’un point de vue Islamique, Ibn Arabi a eu recours au ta'weel,
qui consiste à donner des interprétations farfelues à des versets du Coran ou
à des traditions Prophétiques de la Sunna, en changeant leur sens apparent
pour un sens conforme à ses croyances. Il s’agit d’une technique utilisée avant
lui par tous les "Batini" ou sectes secrètes qui se sont éloignées de la voie de
l'islam. Il se réfère à Allah Tout-Puissant en tant que "Créateur-Créature" et
prend soin de présenter l'Être divin dans un contexte théosophique, et de
convaincre ses lecteurs que la création d'Allah ne jaillit de rien d'autre que de
son "Etre fondamental"(19).

À titre d'exemple, il dépeint son propre Shaykh comme une divinité.

« Parmi ses noms parfaits est « Le Très Haut », mais au dessus de qui ? Il n’y
a rien excepté lui… donc sa Hauteur est par rapport à lui même, et
concernant l’existence, il est l’essence des ces choses qui existent ».
Jusqu’à dire : «Il est ce qui est manifeste et ce qui est caché lorsqu’il est
manifeste. Il n’y a personne pour le voir si ce n’est lui même. Il n’y a rien de
caché à lui, puisque qu’il se manifeste à lui même, caché de lui, et il est
celui qu’on appelle Abu Sa’id Al-Kharraz. Et de même concernant les noms
et d’autres choses nouvelles ».

De ce conception hérétique de la Divinité, on peut déduire sans équivoque


que ses principes contredisent les fondements de la croyance du Coran et de
la Sunnah. Par exemple, l'homme, comme le prétend le "fils de Platon" (surnom
donné à Ibn Arabi du fait des similitudes dans leur croyance(21)) l’homme n'est
rien de moins que Allah lui-même, et puisque Fir'awn (Pharaon) était un
homme, sa déclaration d'être un Dieu aurait été vraie selon la doctrine
panthéiste d'Ibn Arabi.

Autre exemple sur Pharaon, Ibn Arabi dit aussi qu’il fut sauvé.
En commentaire du verset : « Un réconfort pour les yeux, pour moi et pour toi
» [ 28 : 9 ], il dit :

« Ainsi à travers cela la joie est venue à ses yeux, aux yeux de la femme de
Pharaon, à cause de la perfection qu’elle à reçu, et le plaisir pour les yeux de
Pharaon était dut à l’Iman qu’Allah lui a donné quand il se noyait, ainsi Il a
pris son âme qui était pure et purifiée, ne contenant aucune impureté ».

De plus, si rien n'existe en réalité en dehors de Allah, alors chaque animal,


quelle que soit sa famille, est en réalité une partie de Allah lui aussi. Et puisque
toutes les choses existantes ont une seule essence, le vin n'est rien d'autre que
de l'eau, et toute chose interdite (haram) est licite ou (halal). Il n'y a pas de
croyance hérétique plus odieuse que le panthéisme.
Allah l'Exalté est très éloigné de ce qu'Ibn Arabi et ses disciples lui attribuent.
Allah dit :

"Il n'y a pas de semblable à Lui ; Il est l'Audient, le Voyant" (42.11)

Et il ne convient pas aux croyants de faire des interprétations farfelues de


l'Assence d'Allah ou de Ses Attributs. Les Musulmans les acceptent tels qu'ils
sont donnés dans le Coran ou dans les traditions Authentiques du Prophète.
Le verset ci-dessus est une déclaration informative qui connote un ordre
d'Allah aux croyants de ne pas lui attribuer d'attribut ou de nom autre que
ceux qui lui ont été donnés par lui-même ou par son Messager Muhammad
dans les traditions authentiques. Ils ne sont pas non plus autorisés à
soumettre Allah à des similitudes ou à des exemples. Il y a un avertissement
clair dans la parole d'Allah :

"Ne donnez donc pas d'exemples à Allah, car Allah sait et vous ne savez pas"
(16.74).

Les soufis, comme leurs maîtres, voudraient nous faire croire que leurs
doctrines trouvent leur origine dans les versets du Coran. Ils interprètent
librement certains versets, tant sur le plan linguistique que théologique, pour
corroborer leurs croyances et leur donner un vernis Islamique. En plus de
donner aux versets coraniques des interprétations différentes, ils les réduisent
à des symboles et à des codes et les juxtaposent dans une perspective
métaphysique. Pour donner un exemple de la gravité de cette perversion du
langage par les soufis, nous citons le verset suivant : qui signifie :

" Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé
de celui-ci son épouse , et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre)
beaucoup d'hommes et de femmes"
(An-Nissa : 1)

De ces mots simples, on peut facilement comprendre qu'Allah a créé Adam en


premier, et, selon de nombreux versets, Il l'a façonné à partir d'une matière
terrestre, et ensuite Il a créé Eve à partir d'une des côtes d'Adam, comme
l'indiquent les traditions authentiques.
Pour tenter d'étayer ses croyances panthéistes, Ibn Arabi a donné au verset
susmentionné la signification suivante :

De lui (Adam) sortirent la compagne et l'enfant, tous issus de la "Nature


universelle", c'est-à-dire de Allah, qui se manifeste sous ses nombreuses
formes ; sous la forme d'Adam, sous la forme d'Ève et sous la forme de la
progéniture"(22)
Selon lui, l'élément divin habite chaque être.
"Gloire à Allah, s'exclame Ibn Arabi, qui a créé les choses en étant Lui-même
leur essence. (23)
5. Les origines du soufisme
Comme beaucoup d'autres doctrines soufies, le panthéisme a été adopté à
partir de religions et de philosophies créées par l'homme, comme le confirme
S. R. Sharda dans son livre Sufi Thought analyse les influences extérieures
dans l’emergence du Soufisme en Inde :

"La littérature soufie de la période post-Timur montre un changement


significatif dans le contenu de la pensée. Elle est panthéiste. Après la chute de
l'orthodoxie musulmane au centre de l'Inde pendant environ un siècle, en
raison de l'invasion de Timur, les soufis se sont libérés du contrôle de
l'orthodoxie musulmane et ont fréquenté des saints hindous, qui les ont
influencés dans une mesure étonnante. Les soufis adoptèrent le monisme (24) et
la dévotion à l'épouse de l'école védantique Vaishnava (25), ainsi que la bhakti (26)
et les pratiques yogiques (27) de l'école védantique Vaishnava. À cette époque, la
popularité du panthéisme védantique parmi les soufis avait atteint son
zénith.(28)”

Il est évident que les soufis n'ont pas développé leurs pensées de manière
indépendante. Le christianisme et les religions du monde ont eu un impact sur
les doctrines soufies.

N. Fatemi explique :
"Au début du IXe siècle, les soufis ont développé une doctrine œcuménique
basée sur l'idée du zoroastrisme(29), du bouddhisme(30), du judaïsme, du
christianisme, du néo-platonisme et de l'islam.

Le soufisme considère toutes les religions comme des ombres plus ou moins
parfaites de la grande vérité centrale qu'elles cherchent à comprendre
pleinement et, par conséquent, il les reconnaît comme bonnes,
proportionnellement à la matière de vérité qu'elles contiennent.(31) Ceci facilitant
grandement le syncrétisme avec d’autres religions et philosophies

Ibn Arabi, le plus tristement célèbre des philosophes soufis, a inclus la plupart
de ses idées hérétiques dans son livre, Fusus al Hikam, qu'il prétendait lui avoir
été donné par le Prophète Muhammad ‫ﷺ‬

Il écrit : "J'ai vu le Prophète lors d'une visite qui m'a été accordée vers la fin du
mois de Muharram, en 627 de l'hégire, dans la ville de Damas. Il tenait à la
main un livre et m'a dit : "Voici Fusus al Hikam (livre de Ibn Arabi lui meme);
prends-le et apporte-le aux hommes pour qu'ils en tirent profit". (32)

Il suffit de dire que le fait que Le Prophète ‫ ﷺ‬est resté dans sa tombe depuis
le moment où son honorable corps y a été déposé, est reconnu par toute la
nation Musulmane, et qu'il n'a jamais été rapporté qu'il ait rendu visite à l'un de
ses compagnons, sans parler de ceux qui sont venus six siècles après lui.
Que dire alors d’Ibn Arabi ?
Abu Hurairah a rapporté que le Prophète ‫ ﷺ‬a dit :

"Je suis le plus éminent des enfants d'Adam au jour de la Résurrection et le


premier de qui la tombe se fendra, le premier intercesseur et le premier dont
l'intercession sera acceptée. (33)"

Dans Fusus Al Hikam, Ibn Arabi présente certains aspects de ce qu'il appelle la
"Sagesse Divine", telle qu'il la conçoit, dans la vie et la personne de 27
prophètes mentionnés dans le Coran. C'est son traducteur, R.W. Austin, qui
décrit le mieux le contenu de ce livre. Dans sa note d'introduction au chapitre
III, concernant le récit de Noé il déclare :

"Ce chapitre est le plus difficile et le plus controversé de tous les chapitres du
livre, en raison de l'interprétation inhabituelle et extraordinaire du Coran qui y
figure. Il est certain que, du point de vue de la théologie exotérique, l'approche
d'Ibn Arabi à l'égard du matériel coranique est au mieux téméraire, et au pire
flagrante et hérétique." (34)

Ce chapitre traite de la sourate Noé, l'un des cinq plus grands Prophètes,
dotés d’endurance et de patience. Il a fait des efforts sincères pendant 950 ans
pour persuader son peuple d'abandonner l'adoration des idoles et d'adorer
Allah seul, mais en vain. Finalement, le messager d'Allah, Noé, que la paix soit sur lui,
pria Allah de punir son peuple têtu et insouciant. Allah a répondu en noyant le
peuple de Noé dans le déluge dans ce monde et en le condamnant au feu de
l'enfer dans l'autre monde. Mais Ibn al-Arabi interprète les versets de la sourate
Noé de la plus scandaleuse des manière, puisqu'il propose des significations
diamétralement opposées à celles admises par tous les Savants Musulmans.
Il interprète les "injustes", les "infidèles" et les "pécheurs" de la sourate Noé
comme des "saints et des gnostiques"(35) qui se noient et brûlent non pas dans
les tourments de l'enfer, mais dans les flammes et l'eau de la connaissance
d’Allah. Ibn Arabi considérait les idoles adorées par le peuple de Noé comme
des divinités. Alors qu’Allah a condamné leur acte en disant :

"Et ils (le peuple de Noé) dirent : "N'abandonnez pas vos dieux, ni Wad, ni Suwa',
ni Yaghooth, ni Ya'ooq, ni Nasr" (71.23)

Ibn Arabi, lui dit:

« S’ils avaient abandonné l’adoration de Wudd, de Souwa, de Yaghouth et de


Yaouq, ils auraient fait preuve d’une plus grande ignorance à l’égard du Vrai
qu’avant leur abandon (du culte incriminé) »

Pourtant, ses disciples, les soufis, continuent de soutenir que leurs doctrines
sont fondées sur les enseignements de l'Islam. Il n'en reste pas moins que leurs
doctrines cardinales ne sont pas très éloignées de la doctrine chrétienne de
l'incarnation, promue par Mansur el-Hallaj, l'un des tristement célèbres chefs
soufis, qui a été crucifié pour avoir revendiqué son identité avec Dieu.
"Je suis Celui que j'aime", s'exclamait-il, "Celui que j'aime est moi ; nous sommes
deux âmes habitant un seul corps. Si vous me voyez, vous le voyez, et si vous le
voyez, vous me voyez"(37)
6. Les fondements du soufisme
Le soufisme est un schisme qui s'est développé au quatrième siècle de
l'Hégire, exploité par les sectes déviationnistes, les sectes batini (clandestines)
et les autres ennemis de l'islam, tels que les juifs, les mages et les croisés, pour
saper la aqeedah (dogme) islamique et l'unité des musulmans. (38) "Le
soufisme", déclare le célèbre Shaikh Abu Bakr al-Djaza'iri, "est une tromperie
honteuse qui commence par le dhikr (chant du nom d'Allah) et se termine par
l'incrédulité. Sa manifestation extérieure semble être la piété, mais sa réalité
intérieure abandonne les commandements d'Allah"(39). Afin d'explorer le
soufisme en profondeur, il convient d'abord d'en examiner les fondements, afin
de mettre en garde la oumma musulmane contre les pièges de cette
innovation, puisque le nombre de promoteurs et de défenseurs du soufisme
est en augmentation. La franc-maçonnerie est un défenseur probable du
soufisme aujourd'hui, dans une tentative de contrer l'éveil redouté de l'intérêt
de la jeunesse musulmane pour l'islam pur, fondé sur le Livre d'Allah et la
Sunna de Son Messager Muhammad. Les ennemis de l'islam redoutent les
vastes conséquences d'un tel réveil, car il touche l'ensemble du monde
musulman et diminue leur influence. Voici les fondements les plus importants
du soufisme, jugés d'après le Coran et la Sunna, Structure des ordres soufis -
Le shaikh certifié - Al-'Ahd (le pacte d'allégeance) - Le rituel du Wird soufi - Al-
Khalwah (isolement) - Al-Kashf (dévoilement) - Al-Fanaa' (annihilation) -
Connaissance manifeste et cachée - Al-Aqtaab - Al-Awliyaa'
7. Structure des ordres soufis
On observe au sein des Tariqa, un logique sectaire entre le Shaikh, agissant
comme un gourou et ses disciples complètement vidé de leur raison.
Ainsi cette structure présume l'existence d'un lien fondamental entre le Shaikh,
chef de la tariqa soufie, et le murid (novice), tout au long de leur vie et meme
après leur mort.
Le murid prête un 'ahd (serment) de loyauté et jure obéissance au shaikh, qui
promet à son tour de résoudre les problèmes du murid et de le délivrer de tout
dilemme chaque fois qu'il appellera son shaikh à l'aide.
Le shaikh promet également d'intercéder pour lui auprès d'Allah afin qu'il
puisse être admis au Jannah.
Le murid s'engage à pratiquer consciencieusement l'ensemble des wird
(chants) qui lui sont assignés par son shaikh, à adhérer aux règles de l'ordre et
à accepter sa loyauté à vie sur un large éventail de comportements affectant
le bien-être de l'ordre. La qualité et l'étendue de l'emprise du shaikh sur le
murid sont donc presque totales. Le comportement du murid, même en dehors
du cadre du groupe de l'ordre, est censé se conformer aux règles établies par
l'ordre. En cas de conflit avec des obligations extérieures, le murid doit le
résoudre en agissant comme un soufi et en suivant les règles de son ordre.

L'ordre Tijaniyyah demande à chaque candidat à l'initiation de s'engager à ne


pas se rendre sur la tombe d'une personnalité pieuse ou de visiter un érudit
vivant ne faisant pas partie de leur secte. C'est l'un des principaux facteurs qui
contribuent à creuser le fossé entre un ordre et un autre, poussant un ordre à
entrer en conflit avec les autres dans le but de les convertir, de les conquérir
ou de les anéantir.
Le mécanisme de la structure de l'ordre dans le soufisme conduit à de
nombreux résultats néfastes :

- Division de l'Oumma musulmane en fractions et ordres dirigés par des


shaikhs déviants et ignorants, faisant ainsi de l'Oummah une proie facile pour
la conquête par les non-musulmans. Comme cela a été le cas lors des périodes
de colonisation au Maghreb ou le fractionnement des Musulmans en de
nombreuses Zawouia a rendu très difficile la riposte face aux mécréance.

- Inimitié entre les adeptes des différents ordres, au point ou ils ne se marient
pas dans les familles les uns des autres, ne coopèrent pas les uns avec les
autres, se rendent égarés les un les autres et s’insultent au sujet de qui est le
Shaikh qui “donne la lumière”

- La tromperie de la part du shaikh, qui prétend faussement pouvoir délivrer le


murid des difficultés et des problèmes mortels qui lui arrivent.
Le shaikh prétend même qu'il sera présent à la mort du murid, quels que
soient l'heure et le lieu, et, ce qui est assez ridicule, qu'il lui donnera des
instructions dans sa tombe sur ce qu'il doit dire aux deux anges de la tombe et
qu'il discutera avec eux en son nom.

Enfin, le shaikh promet d'intercéder pour lui auprès d'Allah le jour du jugement,
de l'aider à traverser as-Sirat (le pont de l'enfer) ce jour-là et de l'accompagner
à Jannah(40). Ce genre de tromperie, qui offre une sécurité dans la tombe et
dans l'au-delà, est un mensonge flagrant, qui n'est permis en aucune
circonstance.

Ainsi les Shaikhs soufis amènent les Musulmans naifs à croire en de telles
affirmations. Le résultat de cela est le shirk (polythéisme), le disciple placant sa
confiance et son salut dans les mains du Shaikh auquel il attribut des
pouvoirs et qualités n’appartenant qu’au Seigneur..

- Isoler le plus possible le murid du monde extérieur à l'ordre afin de l'exploiter


et de le manipuler.(41) Les histoires de manipulations des disciples au sein des
tariqa sont notoires. Le processus de manipulation amène certains à se
rendre esclave du Shaikh en accomplissant toute les taches demandés (meme
si elles sont interdit, car “il y’a une sagesse caché”) ou bien en extorquant ses
biens tout en lui faisant croire que cela l’augmentera en protection et
bénédictions

8. Le shaikh certifié
Un autre élément fondamental de la structure de l'ordre soufi est le shaikh
certifié, nécessaire pour donner au murid son wird.
Celui-ci peut également être donné par l'adjoint du shaikh. Mais le shaikh
lui-même est l'autorité suprême, celle dont les khulafa' (fonctionnaires de
l'ordre) tirent leur position.
Lorsqu'un murid prête serment, c'est en réalité devant le shaikh, bien que la
plupart d'entre eux le fassent par l'intermédiaire de leur adjoint local. C'est au
shaikh qu'il revient en dernier ressort d'invoquer des sanctions officielles à
l'encontre du murid.

Les deux principales lois relatives à ce droit sont les suivantes :

- Le murid ne doit pas discuter avec son shaikh ni lui demander une preuve de
ce qu'il lui ordonne de faire.

- Quiconque s'oppose à son shaikh a rompu le 'ahd et est coupé du shaikh.


Même s'il reste physiquement proche du shaikh, la porte du meddad
(assistance) lui est fermée.(42)

Les musulmans sunnites croient que tout acte d'adoration doit être justifié par
le Coran et la Sunna uniquement.
Allah l'Exalté dit : ce qui signifie :

"Produisez votre preuve si vous êtes véridiques" (2.111).

On rapporte que Ali, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit :

Les soufis croient que le shaikh est nécessaire, car il les relie à Allah. Ils
estiment que le shaikh de la tareeqah est "l'homme inspiré aux yeux duquel les
mystères du caché sont dévoilés, car, selon les soufis, ils voient avec la lumière
de Dieu et savent quelles sont les pensées et les confusions dans le cœur de
l'homme. Rien ne peut leur être caché".(44)

La connaissance de l'invisible et de l'inconnu, et de ce que la poitrine de


l'homme cache, est réservée à Allah seul ; quiconque prétend à cette
connaissance conteste avec Allah et s'arroge ses attributs. Les shaikhs, les
chefs des ordres soufis, sont considérés par leurs membres comme
surhumains ou divins, et font l'objet d'une admiration et d'une révérence plus
grandes que celles que ses compagnons accordaient au Prophète.

M. Gilsenan décrit comment les soufis manifestent leurs sentiments de


révérence à l'égard de leur shaikh lors d'une hadhreh (séance de culte soufi) :
Lors du hadhreh, il (le shaikh) quitte le premier les rangs des participants,
alors qu'ils sont encore assis par terre, enveloppé dans la robe de son père,
symbole de l'autorité, il sort par la brèche dans la ligne extérieure faite pour lui
par la nuqaba', une main levée sur sa poitrine en humble reconnaissance des
cris qui retentissent autour de lui : "ya sidi Salamah, ya sidi Ibrahim ! meddad !
meddad ! (à l'aide ! à l'aide !), tandis que les frères assis au centre brossent de
leurs mains le tapis qu'il a foulé et se lavent le visage et le corps avec des
barakeh (bénédictions). Non seulement il ne laisse personne lui baiser la main,
mais personne n'est même autorisé à s'approcher de lui pour le toucher
lorsqu'il s'en va. Afin de maintenir la crainte et la révérence, le shaikh doit
renforcer le concept de barakeh en augmentant l'espace institutionnel entre
lui et ses muridin (disciples). En se retirant d'eux, il rend la soi-disant
bénédiction plus difficile à obtenir, et donc plus recherchée. La rareté apporte
de la valeur. Lorsque les muridin tentent de l'atteindre, ses fonctionnaires les
en empêchent. Tout le blâme leur est dévolu, tandis que le shaikh reste
irréprochable, que le mystère est préservé et que toute la loyauté est
concentrée sur lui en tant que "symbole dramatique vivant et incarnation de
l'ordre et de la voie"(45).

Il est certain que le fait de prendre un shaikh érudit comme exemple et comme
professeur est louable et doit être encouragé. Il n'est pas possible pour
quiconque de connaître Allah, les choses qui Lui plaisent et celles qui Lui
déplaisent, et de savoir comment L'adorer, sans recevoir les instructions
pertinentes d'un shaikh savant. Mais la partie dangereuse de cette institution
est qu'elle délègue souvent un analphabète qui n'a pas les connaissances
islamiques appropriées pour instruire les autres en matière de religion. C'est
un fait que la plupart des shaikhs de l'ordre, qui sont généralement
autoproclamés, n'ont que peu ou pas de connaissances religieuses. La
qualification la plus importante pour un shaikh soufi, outre son influence ou
son statut social, est la durée des services qu'il a rendus à son supérieur, le
shaikh de l'ordre, qui a lui-même hérité du titre dans une chaîne de succession
que les soufis prétendent faussement faire remonter à la compagnie du
Prophète. Certains shaikhs ont l'audace de prétendre qu'ils n'ont pas besoin de
cette chaîne imaginaire, car leur ordre dérive directement ( !) du Prophète, non
seulement dans la vision mais dans la réalité. Shaikh Muhammad at-Tijari
affirme dans son livre, Jawahir al-Ma'ani (p.97) : En ce qui concerne la chaîne
d'autorité à laquelle l'ordre Muhammadiyyed Tijaaniyyah est rattaché, il m'a
informé :

"Nous avons acquis nos connaissances auprès de divers shaikhs, mais Allah
n'a pas ordonné que nous soyons limités à ces derniers. En vérité, notre
autorité et notre mission d'enseignement dans cet ordre ont été acquises
auprès du Maître de l'univers, Muhammad ; en effet, Allah a ordonné que nous
acquérions la connaissance et que nous parvenions à Lui par Son
intermédiaire.”

Par conséquent, aucun autre shaikh que at-Tijani n'est habilité à agir selon
Son jugement dans la gestion de nos affaires. Quant aux mérites des disciples
d'at-Tijani, le Maître de l'Univers (c'est-à-dire Muhammad s.a.w) lui a dit
(at-Tijani) que quiconque l'aime est aimé par le Prophète, et ne mourra pas
avant d'être un waliy absolu ou un favori d'Allah". Le musulman réfléchi peut
voir à quel point ces mensonges sont grossiers, qu'ils forgent contre Allah
l'Exalté et Son Messager, et contre les croyants, sans honte ni crainte.
Curieusement, Abdul-Qadir Eisa, chef de l'ordre Shadthiliyyeh en Syrie, a
raconté que Shaikh Muhammad al-Djaza'iri, dont il a hérité de l'ordre, a lié la
présidence des dirigeants de l'ordre jusqu'au Prophète, parmi lesquels se
trouvent de nombreux imposteurs soufis et des zélateurs Batini (sectaires
clandestins déviants). La chaîne est revendiquée conjointement par quatre
ordres soufis : Qadiriyyeh, Shadthiliyyeh, Darqawiyyeh et Ulaiwiyyeh.

L'ensemble de la oumma musulmane s'accorde à dire que le Prophète n'a caché


aucune connaissance à sa oumma. Il a transmis le message divin comme Allah
le lui a ordonné de la meilleure manière possible, ce qui lui vaut d'être le
meilleur de tous les prophètes et messagers d'Allah. Allah le Glorieux dit dans le
Saint Coran : (6.93) Le Prophète a sévèrement mis en garde ceux qui inventent
des mensonges contre lui, en disant :

"Ne m'inventez pas de mensonges contre moi" :


"N'inventez pas de mensonges contre moi, car celui qui le fait entrera dans le
Feu(46) : "(47)

9. Al-'Ahd (le pacte d'allégeance)


Le pacte est l'un des principes cardinaux du soufisme, défendu par tous les
ordres soufis.
Il est pris lors d'une cérémonie au cours de laquelle le shaikh et le murid se
tiennent la main, les doigts entrelacés et les yeux fermés. Ensuite, le shaikh ou
son adjoint fait prêter serment au murid qu'il prend le shaikh comme chef et
guide devant Allah le Très-Haut, selon la voie et la tareeqah (ordre) du shaikh,
qu'il adhérera à cet ordre toute sa vie, sans jamais se convertir à un autre, et
qu'il promet loyauté et obéissance au shaikh.
Le shaikh récite ensuite le verset suivant : " En vérité, ceux qui vous prêtent
allégeance la prêtent à Allah " (48.10)
,puis il donne des instructions au murid sur le wird. Il demande ensuite :
" M'avez-vous accepté comme shaikh et guide spirituel auprès d'Allah le
Très-Haut ? " Le murid répond : " J'ai accepté " et le shaikh dit : " Et nous avons
accepté ".
Ensuite, le shaikh et le murid récitent alternativement la profession de foi ou le
témoignage de foi, et la cérémonie se termine par le baiser du murid sur la
main du shaikh. Le verset coranique cité ci-dessus, tiré de la sourate al-Fath
(n° 48), a une connotation sérieuse.
Allah a révélé ce verset lorsque 1500 compagnons du Prophète lui ont prêté
serment d'allégeance à al-Hudaybiah, et ont juré de le soutenir et de
combattre dans le sentier d'Allah. Mais utiliser un tel verset pour piéger des
musulmans simples d'esprit en leur faisant prêter un serment sans intérêt est
une pure tromperie. Les soufis fondent également le principe du 'ahd sur un
hadeeth (tradition) fabriqué de toutes pièces et relatant un 'ahd similaire qu'Ali,
qu'Allah soit satisfait de lui, aurait fait au Prophète. Le serment d'allégeance
fait au Prophète par ses compagnons pour lui obéir et combattre dans la voie
d'Allah a été fait plus tard par les musulmans au Khalifah, le chef de l'ummah
musulmane. La pratique consistant à présenter le 'ahd à un shaikh, et la
cérémonie qui l'entoure, étaient inconnues à l'époque du Prophète, ainsi qu'à
l'époque des trois meilleures générations de compagnons du Prophète et de
leurs disciples. Le système des ordres soufis et les rituels qui y sont associés
ne sont rien d'autre que des bid'ah (innovations) créées par les générations
suivantes. Le Prophète n'a cessé de mettre en garde sa oumma contre toute
forme d'innovation. Il était très exigeant à ce sujet, au point de faire précéder
tous ses discours de l'avertissement suivant : "En vérité, la meilleure parole est
le Livre d'Allah, et la meilleure direction est la direction de Muhammad, et le
mal de toutes les questions religieuses, ce sont leurs innovations. Toute
innovation est une bid'ah, et toute bid'ah est un égarement, et tout égarement
est dans le Feu.(48)
10. 'Ahd ou Bai'ah à la lumière du Coran et de la Sunna
Afin de faire prendre conscience aux musulmans de la gravité de la bai'ah
soufie, il convient de la définir linguistiquement et juridiquement.
D'un point de vue linguistique, il s'agit d'un troc ou d'un échange de
marchandises. Il signifie également la conclusion d'un pacte, d'une entente,
d'un accord ou d'une chose semblable, comme si chacune des deux parties
vendait à l'autre ce qu'elle possédait et lui donnait ses biens particuliers et son
obéissance, ce qui est le cas ici.
D'un point de vue juridique, il s'agit de s'engager envers le khalife, ou le
dirigeant musulman, à lui promettre ou à lui jurer allégeance, à s'engager à lui
soumettre le jugement de son propre cas et des cas des musulmans en
général, à ne pas le contester, mais à lui obéir quel que soit le commandement
qu'il pourrait lui imposer, qu'il lui soit agréable ou désagréable.
Ce faisant, il était d'usage que la personne qui concluait cet engagement
mette sa main dans la main du khalife, ou du chef des musulmans, en
confirmation de l'engagement, comme le font le vendeur et l'acheteur ; c'est
pourquoi l'acte est appelé bai'ah (ou marchandage). (49) Le Prophète a dit :

"Si deux califes ont reçu le pacte d'allégeance, tuez le second d'entre eux"(50)

Le grand Imam Ahmad bin Hanbal a été interrogé sur le hadith ci-dessus. Il a
répondu : "Savez-vous qui est l'imam de l'Islam ? "Savez-vous qui est l'imam ?
C'est celui sur lequel tous les musulmans sont d'accord ; celui dont chacun des
musulmans dit : "C'est l'Imam"(51).
L'Imam al-Qurtubi a dit : "Quant à nommer deux imams ou trois en même
temps, dans un pays, c'est une pratique qui est unanimement considérée
comme inadmissible". (52)
Sur la base de ce qui précède, toute bai'ah faite à une personne autre que le
Khalifah des musulmans ou le dirigeant musulman investi de l'autorité de
déclarer des guerres ou de ratifier des traités de paix et d'exécuter des
châtiments religieux, ou hudood, est nulle et non avenue. Dans son livre
Al-Bai'ah, Ali Hassan Abdul-Hameed réfute les preuves présentées par les
soufis et certains partis islamiques qui considèrent la bai'ah comme un rite
religieux central. Ils affirment : "Il n'y a pas de texte qui interdise le rite de la
bai'ah". L'auteur réfute cette affirmation en disant
- Toutes les déclarations des savants précédents concernant la bai'ah font
référence à la bai'ah comme un droit exclusif appartenant au Khalifah ou au
dirigeant des musulmans. Aucun d'entre eux n'a fait référence à une bai'ah
exceptionnelle.

- Si nous approuvons, pour les besoins de la discussion, le type innovant de


bai'ah (soufi ou autre), nous leur posons alors les questions suivantes : est-elle
(la bai'ah) limitée à un groupe particulier de personnes, ou tous les musulmans
y ont-ils droit ? - Si leur réponse à la première question est " oui ", alors en
approuvant une telle bai'ah, ils ont initié un acte d'adoration qui n'est
sanctionné ni par le Livre ni par la Sunna, car Allah n'a jamais distingué un
groupe particulier de musulmans d'un autre avec un acte d'adoration. Et si leur
réponse à la deuxième question est également positive, ils approuvent en
conséquence la désunion de la oumma, et jugent licite de la diviser en ordres,
sectes et partis, et donnent l'excuse à chaque groupe de suivre ses désirs et de
concevoir sa propre bai'ah.

- Et s'ils prétendent que ce type exceptionnel de bai'ah est légal, est-il possible
que les pieux prédécesseurs dont Allah a fait l'éloge dans Son Livre n'aient pas
eu connaissance d'un tel acte d'adoration ? (53)
Abu Na'eem al Asbahani a rapporté dans son livre Hilyatul Awliyaa que
Mutarrif al-Shikh-khir a dit : "Une fois, j'ai rendu visite à Zaid b. Soohan alors
qu'il était avec un groupe de personnes faisant circuler une feuille de papier
sur laquelle étaient écrites des déclarations telles que : "Allah est notre
Seigneur, Muhammad est notre Prophète, al-Qur'an est notre imam. Celui qui
est avec nous est avec lui, et celui qui est contre nous est contre lui, etc. Le
document a été montré à tous les hommes présents, à qui l'on a ensuite
demandé : "Reconnaissez-vous ce pacte ? Lorsque le papier m'est parvenu, on
m'a demandé : "Le reconnais-tu, jeune homme ?" "Non", ai-je répondu. Le chef
du groupe s'est alors interposé et a dit à ses hommes : "Ne prenez pas de
mesures hâtives à l'encontre de ce jeune. Puis il s'est tourné vers moi et m'a
demandé : "Qu'en dis-tu, jeune homme ? J'ai répondu : "Allah m'a déjà donné un
engagement dans son livre, après quoi je ne donnerai plus d'engagement à
personne". Sur ce, tous les hommes renoncèrent à leur reconnaissance de
l'engagement. J'ai demandé à Mutarrif : "Combien étiez-vous ?" Il a répondu :
"Nous étions environ 30 hommes. (54)
Comparez maintenant ces prédécesseurs sincères et véridiques, qui rejetaient
tout acte d'adoration, quelle qu'en soit la qualité, dès qu'ils se rendaient
compte qu'il n'était pas pratiqué par le Prophète ou ses compagnons, qu'Allah
soit satisfait d'eux, avec les shaikhs soufis et les chefs de parti d'aujourd'hui, qui
non seulement demandent impérativement à leurs disciples de leur donner la
bai'ah, mais considèrent également la bai'ah comme un rite religieux
indispensable.

11. Le rituel du wird soufi


Le wird est un autre principe central des ordres soufis, qui signifie
littéralement une portion déterminée du Coran, ou tout autre acte d'adoration
spécifique, que l'adorateur s'engage à réciter ou à accomplir, soit à un moment
ou à une occasion particulière, soit de manière régulière. Mais selon le
soufisme, le wird, ou dhikr, est une pratique de répétition du nom d'Allah, et un
ensemble d'invocations assignées au murid par son shaikh ou son adjoint
comme une liturgie de communion. Il s'agit d'implorer les morts et de
rechercher l'aide d'autres sources qu'Allah.
Le dhikr soufi se présente sous deux formes : le dhikr al-khafiy, ou dhikr caché,
dont la répétition se fait dans l'esprit ou à voix basse, et le dhikr al-jaliy, la
récitation ouverte, dans laquelle le murid soufi récite à voix haute.
Les soufis distinguent trois types de dhikr : le dhikr des gens du peuple
(al-awaam), qui consiste à répéter la Kalimah, c'est-à-dire "Il n'y a pas d'autre
Dieu qu'Allah, Muhammad est le messager d'Allah" ; le dhikr de la classe
supérieure, qui consiste à répéter le seul nom de Dieu, "Allah", ou le mot "haiy"
(le vivant) ; et le dhikr de l'élite, qui consiste à répéter le pronom divin "hu" (Il).
Les deux derniers types de dhikr n'ont jamais été propres à l'islam.
Le dhikr soufi ne se limite toutefois pas aux trois types susmentionnés : Dans
de nombreux cas, il comprend des litanies et des hymnes, ou, comme les soufis
préfèrent les appeler, des "tawassulaat" (supplications ou requêtes), adressés
au Prophète et à sa famille. Supplier d'autres êtres qu'Allah revient à Lui
associer des partenaires, une pratique qui est non seulement condamnée par
Allah et Son messager, mais qui rend les bonnes actions de l'adorateur nulles
et non avenues. Allah dit :

"Et il vous a été révélé, ainsi qu'à ceux qui vous ont précédés : Si vous attribuez
des associés à Allah, votre action sera certainement vaine et vous serez
certainement parmi les perdants.(39.65)

Le type de dhikr pratiqué en commun par les soufis n'est pas simplement récité
; il est plutôt exécuté dans leur hadhrah.(55)
Le dhikr soufi va du quiétisme à un comportement extatique et hystérique.
Dans de nombreux ordres, le rituel comporte une section appelée samaa' dans
laquelle le chant, la danse et le jeu d'instruments de musique, tels que la flûte
et le tambour, occupent une place importante. Le dhikr prescrit par le
Prophète doit être récité individuellement et uniquement selon la méthode qu'il
a prescrite. Faire le dhikr d'une manière différente, ou en commun, est une
innovation qui conduit à l'égarement. Cela est particulièrement vrai lorsqu'un
tel rituel est accompagné de pratiques interdites telles que la musique, contre
laquelle le Coran fait directement référence : "(31.6) Les éminents compagnons
du Prophète ont confirmé que les "paroles vaines" dont il est question dans le
verset ci-dessus désignent le chant et la musique(56). Le Prophète a vérifié ce
fait dans le hadith qui dit :
"Il y aura des gens qui considéreront comme licites la fornication, le port de la
soie, la consommation de boissons enivrantes et l'utilisation d'instruments de
musique." (57)

Tous les musulmans doivent impérativement adhérer aux deux sources divines
de l'islam, le Coran et la Sunna.
Les compagnons du prophète, qu'Allah soit satisfait d'eux tous, ont développé
une grande compréhension de ces deux sources fondamentales, comme l'exige
et le nécessite la profession de foi : ("Il n'y a pas d'autre Dieu digne d'être adoré
qu'Allah ; Muhammad est le messager d'Allah."). Ils étaient très critiques à
l'égard du moindre signe de déviation parmi les musulmans. Chaque fois qu'ils
en remarquaient une, ils s'y opposaient avec véhémence et faisaient de leur
mieux pour rectifier la situation ou l'éliminer. Abdullah b. Mas'ood, qu'Allah soit
satisfait de lui, qui était gouverneur d'al-Koofeh, en Irak, entra un jour dans la
mosquée et vit des gens assis en cercle. Au milieu de chaque cercle se trouvait
un tas de cailloux, et dans chaque cercle, un homme donnait des instructions
aux gens : Dites cent fois "Sub-han-Allah" (Allah est loin de toute imperfection).
Dites cent fois "Al-hamd-du-lillah" (louange à Allah). Dites cent fois Allahu-Akbar
(Allah est le plus grand)". Abdallah b. Mas'ood leur dit alors : "O gens, soit vous
suivez une religion meilleure que celle du Messager d'Allah, soit vous entrez
par une porte de déviation sans considération." Ils répondirent : "Abu
Abdur-Rahman ! (son surnom), par Allah, nous avons l'intention de faire une
bonne chose." Il s'exclama : "Combien de fois a-t-on l'intention de faire le bien
sans jamais atteindre son but !"(58) La citation ci-dessus montre clairement
que la sincérité et les bonnes intentions ne suffisent pas à rendre les actes
d'adoration acceptables par Allah. Les actes doivent d'abord être conformes
au Livre d'Allah et à la Sunna de Son messager.

Le fait d'inventer de nouvelles méthodes ou de nouveaux concepts pour ces


actes ne fait qu'attiser la colère d'Allah. La religion de l'islam a déjà été achevée
par Allah. Elle n'a besoin de personne pour être altérée dans le but d'en tirer un
profit mondain. Il s'ensuit donc nécessairement que toute opinion ou pratique
religieuse doit être jugée et référée au Livre d'Allah et à la Sunna de Son
messager pour décider de sa validité.

12. Khalwah (isolement)


Le sens littéral de khalwah est l'isolement ou la retraite, mais il a une
connotation différente dans la terminologie soufie : Il s'agit de l'acte d'abandon
total de soi dans le désir de la présence divine. Dans un isolement total, le
soufi répète continuellement le nom de Dieu, ce qui constitue la forme la plus
élevée de dhikr. Dans son ouvrage intitulé "Voyage vers le Seigneur de la
puissance", Muhiyid-Did ibn Arabi (1165-1240 après J.-C.) évoque les étapes par
lesquelles passe le soufi dans son khalwah. Il suggère ce qui suit :

"Le soufi doit fermer sa porte au monde pendant quarante jours et s'occuper
du souvenir d'Allah, c'est-à-dire répéter sans cesse : "Allah, Allah..." Ensuite,
"Dieu tout-puissant étendra devant lui les degrés du royaume en guise
d'épreuve. Il découvrira d'abord les secrets du monde minéral. S'il s'occupe de
dhikr, Il (Dieu) lui dévoilera les secrets du monde végétal, puis les secrets du
monde animal, puis l'infusion du monde de la force vitale dans les vies, puis le
"signe de surface" (la lumière des Noms divins, selon Abdul-Karim al-Jeeli, le
traducteur du livre), puis les degrés des sciences spéculatives, puis le monde
de la formation, de la parure et de la beauté, puis les degrés du qutb (l'âme ou
le pivot de l'univers #16) (59) Il recevra alors la sagesse divine et le pouvoir des
symboles et l'autorité sur le voile et le dévoilement. Le degré de la Présence
divine lui est précisé, le jardin (d'Eden) et l'Enfer lui sont révélés, puis les
formes originelles du fils d'Adam, le Trône de la Miséricorde. S'il y a lieu, il
connaîtra sa destination. Il lui révélera alors la plume, le premier intellect
(comme l'appellent les philosophes soufis), puis le moteur de la plume, la main
droite de la Vérité. (La "Vérité" telle que définie par al-Jeeli est celle par
laquelle tout est créé, qui n'est autre que Dieu le Très-Haut). (60)

Il suffit de dire que le Prophète, qu'Allah a béni en le faisant monter au


septième ciel, n'a jamais parlé d'étapes aussi détaillées que celles qu'Ibn Arabi
promet à ceux qui entreprennent la khalwah. Néanmoins, la pratique de la
khalwah est régulièrement suivie par les soufis, avec la permission et la
supervision d'une autorité soufie. L'attribution d'une période de quarante jours
de khalwah est basée par les soufis sur les quarante jours qu'Allah avait
assignés à Musa (Moïse) comme période de jeûne avant de lui parler, comme
cela est mentionné dans différents chapitres du Coran. L'un d'entre eux est tiré
de la sourate al-Baqarah : "et lorsque Nous avons fixé (une période de)
quarante nuits à Moussa" (2.51). La khalwah est une pratique obligatoire que
doit entreprendre le "chercheur de Dieu" et qui lui apportera une infusion de
connaissance divine, selon les promesses d'Ibn al-Arabi et de ses disciples.

Les conditions de la khalwah sont nombreuses ; elles comprennent, selon


l'ordre al-Tijaaniyyah : - Entrer dans le lieu de la khalwah de la même manière
que l'on entre dans une masjid (mosquée), faire ses ablutions avant d'y entrer,
demander l'aide des esprits des shaikhs de l'ordre, par l'intermédiaire du
propre shaikh du murid. - Le lieu de la khalwah doit être sombre, et
l'adorateur doit renoncer à toutes les affaires religieuses mondaines et
extérieures, comme premier pas vers la renonciation à sa propre existence.(61)
- L'assiduité dans le dhikr, ou souvenir d'Allah, doit être maintenue afin que le
Rappelé puisse, à l'étape finale, se manifester à l'adorateur. - Le cœur du
murid doit être perpétuellement attaché à son shaikh, qui a été désigné par
Allah pour le guider, comme le prétendent les soufis. Le shaikh est censé tenir
constamment compagnie à chaque murid, spirituellement et physiquement,
quel que soit le nombre de murids ou leur situation géographique. Ainsi, les
chefs soufis entraînent progressivement les musulmans naïfs dans la
croyance impie que leurs shaikhs sont omniprésents.

Allah dit : "Il n'y a pas de conversation privée entre trois, mais Il est leur
quatrième ; ni entre cinq, mais Il est leur sixième ; ni entre moins et plus, mais
Il est avec eux où qu'ils soient" (58.7)

Bien qu'il doive être accepté dans son sens littéral, le verset ci-dessus ne doit
pas être mal interprété pour étayer la croyance sacrilège et panthéiste
qu'Allah l'Exalté est essentiellement présent partout. Le verset signifie plutôt
qu'Allah, gloire à Lui, englobe tout par sa connaissance. Le Prophète n'a pas
négligé de mentionner et d'expliquer à ses disciples les moyens qui mènent au
succès dans l'au-delà, pas plus qu'il n'a négligé de les mettre en garde contre
les moyens qui mènent au malheur dans l'au-delà. Et puisque la pratique de la
khalwah n'est pas incluse dans les voies et moyens de la réussite, elle doit être
incluse dans les voies et moyens du malheur. De plus, chercher de l'aide auprès
d'un autre qu'Allah est une pratique polythéiste condamnée par Allah dans le
Coran :

"Dis : "Invoquez ceux que vous prenez pour des dieux en dehors de Lui ; (vous
saurez alors qu'ils) n'ont pas le pouvoir d'éloigner de vous le mal, ni de l'éviter".
Ceux qu'ils invoquent cherchent eux-mêmes le moyen de se rapprocher d'Allah.
Lequel d'entre eux est le plus proche ? Ils espèrent Sa miséricorde et
craignent Son châtiment. (17.56,57)

Il y a aussi une autre condition de la khalwah : le murid doit garder le silence


pendant les quarante jours de sa khalwah, même s'il sort pour une raison ou
une autre. Il suffit de savoir que garder le silence pendant toute une journée
est interdit par les paroles du Prophète : "Il n'y aura pas de silence pendant
toute une journée jusqu'à la nuit"(62) Al-Munawee, dans son commentaire sur
ce hadith, dit que garder le silence pendant toute une journée est interdit
parce qu'il s'agit d'une imitation d'une coutume chrétienne.

En outre, le Prophète n'a jamais pratiqué la khalwah après avoir reçu la


nomination divine de la prophétie, pas plus que ses compagnons, qu'Allah soit
satisfait d'eux tous, ni leurs disciples. Au contraire, le Messager d'Allah
encourageait la socialisation entre les musulmans et la considérait comme
louable, comme le rapporte le hadith suivant rapporté par Ibn Umar :

13. Al-Kashf (dévoilement)


C'est la fin ultime à laquelle le murid aspire. Il tolère la khalwah et succombe à
la volonté de son shaikh précisément pour devenir l'un des gens du kashf, qui
ont le privilège de la manifestation divine.
Le sens littéral du mot kashf est "dévoilement", mais dans la terminologie
soufie, il signifie exposer le cœur à l'illumination métaphysique ou "révélation"
inaccessible par la raison(64). Il est supposé y avoir un stade supérieur au-delà
du kashf, appelé al-tajalli, ou manifestation divine : l'apparition de Dieu à
l'homme(65).

Deux points s'opposent à l'interprétation soufie du kashf et du tajalli.

- Premièrement, concevoir la métaphysique par le kashf est impossible, et


pourtant les soufis prétendent le contraire, contestant la vérité. Le fait est que
tout ce qui existe ne peut être conçu que dans le domaine de la raison. Une
fois que l'homme perd la raison, il perd la capacité de concevoir quoi que ce
soit de sa réalité, et se tourne vers l'hallucination et l'absurdité totale
.
- Deuxièmement, toute affirmation selon laquelle l'essence divine peut
apparaître, que ce soit dans l'existence ou au-delà, matériellement ou
transcendantalement, est un mensonge flagrant. Le prophète et messager
d'Allah, Moussa, que la paix soit sur lui, à qui Allah avait accordé le privilège de
lui parler directement, s'est vu refuser sa demande de le voir, comme l'indique
le verset suivant : "Et lorsque Moussa arriva au temps fixé et que son Seigneur
lui parla, il dit : "Mon Seigneur, montre-toi à moi pour que je te regarde". Il
(Allah) dit : "Tu ne me verras pas, mais regarde la montagne ; si elle reste à sa
place, alors tu me verras". Lorsque son Seigneur se manifesta sur la
montagne, il l'aplanit et Moussa tomba sans connaissance. Lorsqu'il se
ressaisit, il dit : "Tu es loin de toute imperfection, je me repens à Toi, je suis le
premier à croire."(7. 143) C'est un fait essentiel, soutenu unanimement par les
musulmans sunnites, qu'il est impossible pour toute créature d'être témoin des
manifestations divines dans ce monde, comme le confirment les paroles d'Allah
: ce qui signifie, selon Ibn Kathir,
" Les yeux ne peuvent pas L'atteindre, mais Il peut atteindre tout ce que les
yeux de Ses créatures peuvent atteindre et percevoir " (6.103)

Le Prophète a indiqué l'impossibilité de voir Allah lorsque ses compagnons lui


ont demandé s'il l'avait vu. Il répondit avec objection :
"Il n'y avait que de la lumière ; comment aurais-je pu Le voir ?".
Le hadith suivant, rapporté par Abou Moussa, met encore plus l'accent sur
cette impossibilité : Le Messager d'Allah nous a parlé de cinq choses. Il a dit :
"En vérité, Allah le Puissant et l'Exalté ne dort pas, et il ne Lui convient pas de
dormir. Il abaisse la balance et l'élève (c'est-à-dire qu'Il donne à qui Il veut des
moyens de subsistance abondants et à qui Il veut des moyens de subsistance
réduits). Les actes (de ses esclaves) commis la nuit lui sont rapportés avant les
actes commis le jour (suivant), et les actes du jour lui sont rapportés avant les
actes de la nuit suivante. Son voile est la lumière.
Dans le hadith rapporté par Abou Bakr, le voile d'Allah "est un feu. S'il le levait,
sa splendeur et sa majesté brûleraient toute sa création"(66) Un chef soufi du
nom d'Abu Mansoor al-Hallaj a poussé l'incrédulité jusqu'à prétendre qu'il était
lui-même un dieu. Il a été crucifié pour cette affirmation blasphématoire et
pour avoir défié la charia, ou jurisprudence islamique, à Bagdad, en Irak, en
309 de l'hégire (922 après J.-C.) Il a déclaré :

"Je suis Celui que j'aime ; Celui que j'aime est moi ; nous sommes deux âmes
cohabitant dans un seul corps. Si vous me voyez, vous le voyez, et si vous le
voyez, vous me voyez"(67)

Abdul-Karim el-Jili, le plus proche disciple d'Ibn Arabi, est allé plus loin que son
maître, affirmant qu'il avait reçu l'ordre d'Allah de présenter au peuple son
propre livre, L'homme parfait, dont le thème est le panthéisme. Il prétendait
que l'homme parfait pouvait représenter tous les attributs de Dieu, même si
Allah l'Exalté est bien au-dessus des qualités des hommes. El-Jili a ensuite
prétendu prouver qu'il n'existe rien d'autre qu'Allah dans l'univers et que toutes
les autres choses, humaines, animales et non vivantes, ne sont que des
manifestations du Dieu tout-puissant. Il a également affirmé dans son livre que
le prophète Muhamed ‫ ﷺ‬est l'homme et le dieu parfait. À partir de ces
théories blasphématoires, el-Jili s'est ensuite déclaré lui-même comme un dieu
et s'est exclamé :

"C'est à moi qu'appartient la souveraineté dans les deux mondes." (68)

Cette affirmation est suffisamment flagrante pour condamner quiconque la


prononce à un kufr clair, c'est-à-dire à l'incrédulité. Chaque fois que de tels
zindiqs, ou hérétiques, sont mentionnés, les soufis se conforment à leurs
croyances en invoquant la miséricorde d'Allah à leur égard, ignorant le fait que
la tolérance du kufr est elle-même un acte de kufr, et que quiconque invoque la
miséricorde d'Allah à l'égard d'un mécréant commet un grave péché.

14. Al-Fanaa' (Annihilation)


Al-Fanaa' est un élément clé de la pensée soufie. Lorsque le soufi devient
assidu au dhikr, ou à l'évocation d'Allah, il acquiert, selon eux, une tranquillité
de cœur suffisante pour éprouver une illusion qui l'aide à passer par les
différents stades décrits ci-dessous.
Il est d'abord déconcerté, puis enivré par l'amour du Rappelé, et enfin il passe
par le stade du fanaa', ou de l'anéantissement, dans lequel il s'absorbe
totalement au point de ne plus avoir conscience de lui-même ni des objets qui
l'entourent.

Tout ce qui existe semble disparaître, et il se sent libéré de toute barrière qui
pourrait l'empêcher de voir le Dhikr et rien d'autre. Pour donner une meilleure
idée du concept soufi d'Allah, Qunawi, l'un des disciples d'Ibn Arabi, écrit :

"Il est inconcevable qu'une chose en aime une autre dans la mesure où cette
dernière diffère d'elle. Elle ne peut l'aimer qu'en raison de la propriété d'un
sens partagé entre elles deux, au regard duquel s'établit entre elles une
affinité qui conduira à la domination de la propriété de ce qui réalise
l'unification sur les propriétés qui réalisent la différenciation... Mais la fin de
l'amour, c'est l'unité. En dernière analyse, Dieu et l'homme parfait sont un, car
l'Être est un"(69).

Mais lorsque le principe de la fanaa' est pesé dans la balance de la loi


islamique, et jugé par le Coran et la Sunna, seule la partie du rappel d'Allah est
vraie, tandis que tout le reste de l'égarement, de l'ivresse, de l'anéantissement
et de la prétention de voir Allah se révèle être une voie blasphématoire vers les
principes de l'incarnation et du panthéisme. Allah l'Exalté dit :

"Il n'y a pas de semblable à Lui ; Il est le Tout-Portant, le Tout-Sachant".

Comme la plupart des principes soufis, le fanaa' n'est mentionné ni dans le


Coran ni dans la Sunna. Il s'agit plutôt d'un gadget soufi et d'une tromperie
satanique, imaginée à l'origine par des mystiques juifs, zoroastriens et
chrétiens pour dénaturer la grande religion qu'est l'islam.(70) Soufisme -

15. Connaissance manifeste et connaissance cachée


Trois principes fondamentaux du soufisme qui sont des innovations non
approuvées par le Coran ou la Sunna :

- la division de la science entre exotérique/apparent et ésotérique/caché


- la division de l'islam en shari'ah (sciences religieuses) et en sciences de la
haqiqqah (vérité) ; et
- l'ajout à l'islam de l'ordre soufi en tant que voie menant à la vérité.

Le savoir manifeste et les sciences de la jurisprudence, affirment-ils,


appartiennent aux théologiens et aux savants de l'ensemble des musulmans
ordinaires, tandis que le savoir caché et la connaissance de la vérité sont
réservés aux prêtres soufis, qui ont préféré se qualifier d'élite. Ce sont eux qui
s'arrogent le droit d'interpréter les versets coraniques et les traditions
prophétiques d'une manière non seulement différente des sens apparents,
mais qui les contredit(71).

Toutes ces dichotomies de la connaissance sont des innovations blâmables,


dont le Prophète a dit :

"La pratique ou le maintien d'innovations dans la religion conduit au feu de


l'Enfer. Il a également dit : "Celui qui introduit dans notre religion des choses
injustifiées sera rejeté."(72)

Les soufis soutiennent les dichotomies innovatrices en citant les choses


anormales faites par al-Khidhr lorsque Musa était en sa compagnie, comme
faire un trou dans un navire, tuer un garçon et restaurer un mur qui s'écroule,
comme le raconte la sourate al-Kahf (18.60-82). Ils justifient les objections de
Moussa à l'égard de l'acte d'al-Khidhr par le fait que Moussa n'avait acquis
qu'un savoir exotérique ou manifeste, alors qu'al-Khidr faisait partie de l'élite
qui possédait un savoir ésotérique ou caché.

Les soufis ne réalisent pas que tout ce qu'a fait al-Khidhr était conforme à la
révélation divine, et ils ne savent pas non plus que les objections de Moussa
étaient dues au fait que ses lois divines étaient différentes de celles d'al-Khidhr.
C'est pourquoi al-Khidhr répondit à Moussa :

"J'ai des connaissances qui m'ont été données par Allah et que tu ne connais
pas, et tu as d'autres connaissances qui t'ont été données par Allah et que je
ne connais pas", ce à quoi Moussa acquiesça(73).

Le message de l'islam ne fait aucune distinction entre l'exotérique et


l'ésotérique, car il s'agit de la même chose. Il abroge tous les messages et
religions antérieurs. Ceux qui ont fondé le soufisme et l'ont présenté aux
musulmans comme étant l'islam pur voulaient faire de la nation musulmane
une nation statique, dépendante, indifférente et ascétique,
vivant dans la pauvreté et la dégradation. Ils ont ouvert la porte à une
multitude de sectes clandestines et secrètes pour promouvoir leurs dogmes
pervers. Ils utilisent l'ésotérisme comme prétexte pour mal interpréter le Coran
et la Sunna, afin d'éloigner les musulmans de la bonne connaissance
religieuse, comme l'indiquent certains zélotes soufis, qui considèrent la
connaissance comme un obstacle sur le chemin du murid et un rideau qui
bloque sa vision :

"Je préfère que le débutant (murid) n'occupe pas son esprit avec ces trois
choses : gagner sa vie, rechercher les traditions prophétiques ou apprendre à
lire et à écrire, de sorte que ses soucis soient confinés. "(74)

Que signifie le fait qu'un musulman ne lise ni n'écrive ? Cela signifie qu'il
n'apprend pas, et s'il n'apprend pas, comment peut-il adorer Allah de la
manière qui le qualifierait pour devenir Son serviteur constant et Son favori ?
L'affirmation d'Al-Junaid signifie en fait que le murid doit rester ignorant et
suffisamment "pur" pour s'occuper de dhikr ou de wird (voir n° 11), afin qu'il
puisse rejoindre les rangs de ceux qui reçoivent une "révélation directe de
Dieu", c'est-à-dire des connaissances ésotériques.

16. Al-Aqtaab
Al-Aqtaab est la forme plurielle de qutb, qui signifie axe ou pivot : le poste le
plus élevé dans la hiérarchie des saints soufis. Les soufis croient que l'univers
a un pivot maître, qu'ils appellent al-Qutb, qui est à l'univers ce que l'âme est
au corps ; si le qutb disparaît, l'univers ne peut plus exister. Le secret du
pouvoir du qutb, selon eux, est gardé par celui qui garde le plus grand nom
d'Allah.

Ils affirment également que cette personne atteint l'état de "qutb" en


acquérant la perfection de la connaissance, de l'observation et de la
mushahadah(75) ; d'être témoin de l'essence divine. Celui qui fait cela est, selon
les soufis, le chef suprême des chefs soufis de sa génération. Il est appelé
al-Gawth, ou Le Secoureur, et est censé être doté de manière prééminente de
sainteté et de pouvoirs miraculeux.

L'identité d'al-Gawth n'est connue que de ses agents, à moins qu'il ne choisisse
de se révéler. À sa mort, les soufis croient que sa place sera occupée par un
autre, qui obtiendra la vérification d'Allah à chaque étape qu'il franchira,
jusqu'à ce qu'il devienne al-Qutb et le nouvel al-Gawth. Les points suivants
peuvent être déduits de ce qui précède :

- Les croyances des soufis ne sont pas fondées sur le Coran ou la Sunna. Les
références au qutb et à ses qualifications ne se trouvent qu'en dehors du
Coran et de la Sunna, dans la littérature des Batini ou des religions
clandestines.

- Si tout l'univers est soutenu par la spiritualité du qutb, que reste-t-il à Allah
pour le soutenir ? Et quel serait le sens du verset coranique :

"Allah, il n'y a pas d'autre dieu que Lui, le Vivant, le Mainteneur"


(2.255).

"Dis : 'Qui vous procure la subsistance du ciel et de la terre ? Qui est le maître
de l'ouïe et de la vue ? Qui fait sortir les vivants des morts, et qui fait sortir les
morts des vivants ? Et qui dirige les affaires ? Ils diront : 'Allah'"
(10.31)

ou "Certes, Allah tient les cieux et la terre de peur qu'ils ne dévient de leur
place. Et s'ils déviaient, nul ne pourrait les retenir après Lui.
(35:41)

Une autre question se pose ici : comment l'aqtaab soufi, parmi tous les
esclaves d'Allah, connaissait-il Son plus grand nom ? Les traditions
prophétiques authentiques indiquent clairement que le nom "Allah" est le plus
grand nom, plus grand que ses autres noms, tels que al-Hayy (Le Tout-Vivant)
ou al-Qayyum (Celui qui Subsiste par Lui-Meme). La connaissance de ce grand
nom n'autorise pas à gérer les affaires de l'univers. Il s'agit plutôt d'un nom par
lequel l'esclave d'Allah Lui demande de répondre à ses supplications pour des
choses qu'Il a peut-être déjà décrétées. Allah le Glorieux peut répondre, à
condition que l'esclave ne Lui demande pas des choses illicites.

17. Al-Awliyaa'
Al-Awliyaa' est le pluriel de Wali, qui signifie un croyant sincère et véritable.
Mais le waliy tel que défini par le chef de l'ordre Tijaniyyah est celui qu'Allah
distinguent des autres pour s'occuper de Ses Affaires en lui permettant d'être
témoin de Ses Actes et Attributs Divins ( !).

Les conditions de "témoignage" et de "distinction" produisent une définition


très ambiguë, puisque nous savons qu'Allah l'Exalté ne prend personne d'autre
qu'un croyant pieux pour waliy, et la piété peut être maintenue par l'acquisition
et l'application de la connaissance d'Allah et de Ses noms et attributs comme
indiqué dans le Coran et la Sunna, dans lesquels les choses licites sont
clairement distinguées de l'illicite.

On a demandé à Ahmad al-Tijani "Qui est le plus difficile à connaître, Allah


l'Exalté ou le waliy ?". "

En effet, les qualités d'Allah se distinguent de celles de ses créatures, alors


que les qualités du waliy sont identiques à celles de ses semblables en ce qui
concerne le manger, le boire, le mariage, etc. Il s'ensuit qu'il ne peut être
détecté et reconnu que par l'élite". Il poursuit en développant :

18. Au mépris du Coran et de la Sunna


Les extraits et citations suivants, tirés d'ouvrages soufis bien connus, sont
présentés avec les croyances correspondantes en dehors du giron de l'islam.
Des textes pertinents du Coran et de la Sunna sont également cités à des fins
de comparaison, afin que les musulmans puissent juger par eux-mêmes si les
croyances soufies sont islamiques ou non. Chaque citation est accompagnée
d'une note de bas de page indiquant la référence dont elle est tirée. Les soufis
affirment :

"Les chemins vers Dieu sont aussi nombreux que le nombre de créatures dans
le monde"(77)

Ici il ne s’agit pas d’exprimer que chaque personne à un cheminement


différents, mais bien d’affirmer à travers le paradigme du Wahdat al Wujud que
des adorations hérétiques/mécréantes par Allah sont aussi des chemins
menant à Lui

Ibn Mas'ood, qu'Allah soit satisfait de lui, a dit :

Le Messager d'Allah a tracé une ligne droite sur le sol avec sa main, puis il a
dit : "C'est le chemin droit d'Allah". Puis il a tracé une ligne (courte) de chaque
côté de la ligne droite, puis il a dit : " Ces lignes (courtes) ont chacune un
shaitan qui invite les gens à s'y rendre ". Puis il récita le verset : Et voici Mon
chemin qui est droit. (6.153) (78)

Allah l'Exalté dit : " Son marchepied englobe les cieux et la terre " (2.255)

Le Prophète a dit : " Les sept cieux, à côté de la terre, sont le fruit de l'action de
Dieu : "Les sept cieux à côté du kursi ne sont rien d'autre qu'un anneau jeté sur
une terre déserte, et tel est le kursi par rapport au Arsh (le trône divin).(79) Les
soufis disent : (79)

Les soufis disent : "Quand on s'unit au Bien-Aimé (Dieu), alors il n'y a ni


commandement ni interdiction en matière de religion"(80)

Les soufis rejettent habituellement la doctrine de la crainte de Dieu, la colère


du Jour du Jugement, la fureur du Feu de l'Enfer et la promesse de la Jannah".
La foi fondée sur la coercition, disent-ils, est un esclavage, et Dieu a créé
l'homme avec l'esprit, le libre arbitre et l'amour. C'est pourquoi le fondement du
soufisme est l'amour, et non la peur, et l'obéissance aux lois religieuses.

Allah le Suprême décrit ses prophètes en disant :

"Ils rivalisaient entre eux dans les bonnes actions, et ils Nous invoquaient
dans l'espoir (des récompenses) et dans la crainte (du châtiment)" (21.90).

Abu Hurairah a rapporté que le Prophète a dit :


"Lorsque l'un d'entre vous finit de réciter le dernier tashah-hud (dans la prière,
et juste avant de faire le tasleem), qu'il recherche la protection d'Allah contre
quatre choses : contre le tourment du feu de l'Enfer, contre la torture de la
tombe, contre les afflictions de la vie et de la mort, et contre l'affliction du
pseudo-christ (ad-Dajjal)."(81)

Abu Hurairah a également dit : Le Messager d'Allah dit à un homme :

" Que dis-tu (demandez-vous à Allah) dans votre prière ? " L'homme répondit : "
Je récite le tashah-hud, puis je demande à Allah la Jannah et je cherche la
protection de Lui contre le feu ; par Allah, je ne sais pas ce que vous
murmurez ni ce que murmure Mu'aadth ". Le Prophète répondit : "Nous faisons
murmurons à propos de ces deux choses". (82)

Allah l'Exalté décrit ainsi Ses croyants :

"En vérité, ceux qui craignent leur Seigneur avec révérence, ceux qui croient
aux signes du Seigneur, ceux qui n'attribuent pas d'associés à leur Seigneur, et
qui donnent ce qu'ils donnent tandis que leurs cœurs sont remplis de crainte,
à la pensée de retourner vers leur Seigneur" (23.57-61)

Aa'ishah, qu'Allah soit satisfait d'elle, s'enquit du verset " Ceux qui donnent ce
qu'ils donnent... " en disant : " Ô Messager d'Allah ! Est-ce que ce sont ceux qui
volent et qui commettent la fornication qui sont craintifs ? Il répondit : "Non,
fille d'(Abou Bakr) As-Siddiq, ce sont plutôt ceux qui jeûnent et prient qui ont
peur (que leurs actes d'adoration ne soient pas acceptés par Allah)."(83)

Allah l'Exalté dit :

"Dis (aux hommes, ô Mohammed !): "Si vous aimez Allah, suivez-moi ; Allah vous
aimera et vous pardonnera vos péchés." (3.31)

Ainsi, l'amour d'Allah nécessite de suivre les commandements du Messager


d'Allah avec l'espoir d'une récompense et la crainte d'un châtiment dans
l'au-delà.

19. Notes sur la Tijaniyyah


Dans sa critique de l'ordre Tijaniyyah, al-Anwaar Ar-Rahmaniyyah, le regretté
al-Shaikh Yusuf al-Ifriqi a écrit :

"Quiconque s'applique à des actes de dévotion autres que ceux suscités par le
message divin de la Prophétie appartient sans aucun doute aux sectes
condamnées par le feu : "Celui qui vivra assez longtemps verra de nombreuses
voies différentes. Tenez-vous en à ma Sunnah et à la Sunnah des khulafa' bien
guidés ; tenez-vous en à elle. Et prenez garde aux innovations (en matière de
religion). En vérité, toute innovation est une bid'ah, et toute bid'ah est un
égarement, et tout égarement est dans le Feu". (87)

Al-Shaikh al-Ifriqi énumère dans son livre les principes suivants, cités dans les
principaux écrits de l'ordre al-Tijaniyyah, avec ses précieux commentaires sur
chacun d'entre eux :

Ils prétendent que leur wird a été conservé par le Messager d'Allah, qui ne l'a
enseigné à aucun de ses compagnons, sachant que le moment de rendre ce
wird public n'était pas venu, et que la personne par laquelle ce wird devait être
rendu public n'existait pas encore. (88)

Le wird en question consiste en trois lignes, mal construites grammaticalement


:
"Ô Allah, loue notre maître Muhammad, l'ouvreur du verrou, le sceau de ce qui
a précédé, le soutien de la vérité par la vérité, le guide vers Ton droit chemin, et
sa famille avec l'estime et l'immense honneur qui lui sont dus."

En disant : "Le Messager d'Allah a gardé ce wird et ne l'a enseigné à aucun de


ses compagnons", Ahmad at-Tijani, chef de l'Ordre Tijani, réfute les paroles
d'Allah : ce qui signifie :

"Ô Messager, transmettez aux gens ce qui a été dit dans le Coran et dans le
Coran. Transmets aux gens ce qui t'a été révélé de la part de ton Seigneur, et si
tu ne le fais pas, c'est que tu n'as pas transmis Son message.

Les savants musulmans s'accordent à dire que le fait d'accuser le Messager


d'Allah de méfiance est un acte de mécréance. En se désignant comme "la
personne par qui ce wird doit être rendu public", at-Tijani se place au-dessus
d'Abu Bakr as-Siddiq, le meilleur homme après le Prophète. Il s'agit là d'une
désinvolture et d'une apostasie totales.

"Une seule récitation du wird ci-dessus, appelé salatul fatih, équivaut à toutes
les célébrations de louanges qui ont eu lieu dans l'univers, à tous les dhikr et
à toutes les supplications majeures ou mineures, et équivaut à la récitation du
Coran six mille fois." (89)

Il s'agit là d'apostasie et d'impiété, et quiconque ne le nie pas devient lui-même


apostat. Y a-t-il quelque chose de meilleur que le Coran ? L'auteur d'un tel
mensonge ne connaissait manifestement pas Muhammad, pas plus qu'il ne
connaissait le message avec lequel il a été envoyé, ni la raison pour laquelle il
a été envoyé. Allah le glorieux dit :

"Certes, ceux qui forgent des mensonges contre Allah ne prospèrent pas."
(16.116)

La récitation et l'application du Coran sont les meilleurs actes d'adoration. Le


Prophète a dit :

"La meilleure chose que moi et les prophètes avant moi avons dite est La ilaha
illal-lah, 'Il n'y a pas de divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah'.

Une déclaration comme celle d'at-Tijani n'est qu'un moyen de détourner les
plus naïfs de la communauté musulmane du Coran.

"Celui qui ne croit pas à la Salatul-Faatih du Coran sera privé de sa


récompense. (90)

Et les musulmans disent que celui qui croit que cette salatul-faatih provient
du Coran est clairement un kafir, ou un infidèle, parce que la révélation divine
n'a été reçue que par les prophètes. Cette salatul faatih ne se trouve ni dans le
Livre d'Allah, ni dans un hadith fabriqué.

Les gens sont divisés en deux groupes sur cette question : ceux qui croient
qu'elle est tirée du Coran et ceux qui croient qu'elle ne l'est pas.
Les premiers ne sont pas dans le giron de l'Islam, les seconds sont dans le
giron de l'ordre at-Tijaniyyah.

"Le jour du jugement, une chaire de lumière sera placée pour moi, et un
orateur criera, assez fort pour être entendu par tous les membres de
l'assemblée : Ô gens de l'assemblée ! Voici votre imam, auprès duquel vous
cherchiez de l'aide sans le savoir"(91).

L'auteur de la déclaration ci-dessus se désigne lui-même comme prophète, car


c'est le Prophète Muhammad qui sera l'orateur le Jour du Jugement, comme l'a
rapporté Anas bin Malik.
Il laisse également entendre que les prophètes et les messagers cherchaient
tous son aide, car ils seront également présents dans l'assemblée ce jour-là, ce
qui est impossible. Une telle affirmation ne peut être faite que par quelqu'un
qui prétend à la seigneurie.

"Celui qui nous regarde le vendredi ou le lundi entrera dans la Jannah, sans
compte ni châtiment ; même s'il était infidèle, il mourrait en état d'iman"(92)

Allah le Très-Haut dit :


"Qui est plus injuste que celui qui invente des mensonges contre Allah, pour
égarer les gens sans connaissance ? Certes, Allah ne guide pas les injustes"
(6.144)

. At-Tijani s'élève au-dessus de tous les prophètes en revendiquant un tel


privilège.

Ash-Shaikh al-Ifriqi a écrit :

"Le Prophète a vécu avec son oncle Abu Talib pendant des années, mais ce
dernier est mort mécréant. Il en fut de même pour Abu Jahl et Abu Lahab, qui
regardaient le Prophète . Le fils du prophète Noé et le père du prophète
Ibrahim sont également morts mécréants. Aucun de ces mécréants n'a profité
de la compagnie des prophètes. Comparez maintenant les déclarations
blasphématoires d'at-Tijani avec les paroles de l'homme le plus aimé d'Allah, le
dernier des prophètes et des messagers, Muhammad : "Par Allah, bien que je
sois le messager d'Allah, je ne sais pas ce qui va m'arriver demain"(93) Allah,
gloire à Lui, s'adresse à Son messager bien-aimé : "Dites : 'Je n'ai pas le pouvoir
de vous faire du bien ou du mal'. Dis : "Nul ne peut me protéger contre Allah, et
je ne peux trouver refuge auprès de Lui". (72.21,22) At-Tijani a également affirmé
qu'il avait rencontré le Prophète personnellement, non pas dans ses rêves
mais alors qu'il était éveillé, et que le Prophète lui avait donné sa garantie de
sécurité et d'absence de peur dans l'au-delà, et que quiconque dit at-Tijani
aurait la même garantie s'il mourait dans l'état d'iman.
20. Conclusion
En conclusion, je souhaite saluer les efforts continus des groupes salafistes
(les groupes qui suivent les traces du Messager d'Allah et de ses compagnons)
à travers le monde pour exposer le soufisme, et critiquer le silence déplorable
des autres partis et groupes islamiques. La raison de ce silence est qu'aucun
de ces autres partis, grands ou petits, n'a de base dogmatique avec laquelle il
peut être identifié. Le mouvement soufi a manifestement subi un déclin
marqué dans de nombreux endroits du monde musulman qui étaient autrefois
des centres d'activité soufie. Il a subi une éclipse de sa signification sociale et
est devenu tout à fait marginal dans la société musulmane au sens large, en
raison de l'action menée à juste titre par la da'wah salafiste et d'autres
activistes parmi les musulmans du monde entier. Aujourd'hui, ayant perdu du
terrain dans le monde musulman, les soufis ont déplacé leurs activités vers le
continent nord-américain, exploitant le vide spirituel ressenti par les
populations de ce continent. Mais avec l'aide d'abord de Dieu tout-puissant,
puis de la da'wah salafiste, le soufisme continuera à subir un coup après l'autre
et la parole d'Allah prévaudra sur toutes les croyances impies. J'espère avoir
réussi à présenter aux lecteurs musulmans une image fidèle du soufisme, à la
lumière du Coran et de la Sunna, et je prie Allah l'Exalté de nous guider et de
les guider vers Son droit chemin. Il est le juge ultime :
"Il n'y a pas d'abrogation de Son décret.

1. At-Tirmidhi, Ibn Majeh & Ahmad


2. Shaikh al-Islam Ibn Teymiyyeh, "Al-Amr Bil Ma'roof Wan-Nahiu An al-Munker"
3. Al-Khawwridj, ou les Kharijites : Un parti d'hérétiques ou de schismatiques, y compris une secte appelée
alHarooriyyeh, ainsi appelée parce qu'elle s'est séparée des musulmans ou de la religion de l'islam. Parmi
eux, ceux qui se sont rebellés contre Ali, le quatrième Khaleefah, qu'Allah soit satisfait de lui.
4. Rawafidh ou Rafidheh : armée ou force militaire qui a déserté son chef. Ce terme a d'abord été appliqué à
une certaine secte de chiites d'al-Khoofeh, en Irak, qui ont déserté Zaid, l'arrière-petit-fils d'Ali, lorsque
celui-ci leur a interdit de parler contre les compagnons du Prophète. Ils voulaient que Zaid renonce aux
deux premiers califes, Abu Bakr as-Siddiq et Umar bin al-Khattab, qu'Allah soit satisfait d'eux. Lorsqu'il refusa
de le faire, les Rawafidh, qui lui avaient prêté allégeance, l'abandonnèrent. Plus tard, ce terme s'appliqua à
tous les apostats ou schismatiques s'exprimant contre les compagnons du Prophète. 5. Abu Dawood,
an-Nisaa'i et autres. 6. Imam Malik, al-Muwatta'.
7. cf. Coran, 59.7
8. Ibid. 3.32, 4.61
9. Ibid. 4.59
10. Ibid. 8.46
11. Ibid. 33.21
12. Imadud-Din Ibn Katheer, "Tafseer al-Qur'an al-Adtheem. Exégètes du Grand Coran vol. 3, p. 391, sourate
al-Hadj 22.78.
13. W. Montgomery Watt, "Islamic Philosophy and Theology", 1985, pp.37, 38
14. N. Fatemi, "Sufism", pp.49
15. M. Ibn Arabi, "The Bezels of Wisdom", pp.3
16. Ibn Arabi, "Les chatons de la sagesse", pp. 3 16. Ibid.
17. Ibid.
18. Ibid.
19. Ibid.
20. Ibid.
21. La pensée d'Ibn Arabi étant fondamentalement platonicienne, on lui a donné le nom de "fils de Platon".
Ibid.
22. A.E. Affifi, La philosophie mystique d'Ibn Arabi
23. Ibid. pp. 135
24. Monisme : doctrine selon laquelle il n'existe qu'un seul être (Oxford English Dictionary)
25. Vedanta : principale philosophie hindoue, traitant principalement de la doctrine upanishadique de
l'identité du Brahman et de l'Atman, qui a atteint son plus haut niveau de développement vers 800 après J.-C.
grâce au philosophe Shankara. (Random House Dictionary)
26. Bhakti (hindouisme) : dévotion désintéressée comme moyen d'atteindre le Brahman. (Ibid)
27. Yoga : union du moi avec l'être suprême (Ibid)
28. S.R. Sharda, La pensée soufie
29. Zoroastrisme : religion iranienne, prétendument fondée vers 900 avant J.-C. par Zorastre, qui croit en une
divinité suprême, Ahura Mazda, et en une lutte cosmique entre l'esprit du bien, Spenta Mainayu, et l'esprit du
mal, Angra Mainayu. Aujourd'hui principalement représentée par les Gabars d'Iran et les Parsees d'Inde.
(Dictionnaire R.H.)
30. Bouddhisme : religion créée en Inde par Bouddha, qui s'est ensuite répandue en Chine et dans d'autres
pays d'Asie, selon laquelle la vie est pleine de souffrances causées par le désir, et que le moyen de mettre fin
à ces souffrances est l'illumination, qui permet d'arrêter la séquence sans fin de naissances et de morts à
laquelle on est autrement soumis. (Ibid)
31. Sharda, op. cit.
32. R.W.J. Austin, note introductive sur le chapitre 3 d'Ibn Arabi, The Bezels of Wisdom, p.71
33. Muslim
34. cf. note de bas de page 32.
35. Ibn Arabi, op. cit.
36. Ibn Arabi, op. cit.
37. Ash-Shaikh Abu Bakr al-Djaza'iri, Illat-Tasawwuf Ya IbadalLah, pp.10
38. Ibid.
39. Ibid.
40. Ibid.
41. Ibid.
42. Ibid.
43. Lorsqu'un musulman a mis des bottes en maintenant son wudu', il n'a pas à les enlever pour renouveler
son wudu' pendant toute une journée et une nuit. Il n'a pas à se laver les pieds à cette fin pendant cette
période, il lui suffit d'essuyer la tige de ses bottes, et non les semelles. Ainsi, si la question devait être laissée
à l'opinion personnelle, on aurait tendance à essuyer les semelles des bottes plutôt que les tiges. En effet, les
premières sont plus exposées à la saleté que les secondes.
44. Saif an-Nasr, Seera of Hamidiyyeh, 1956
45. M. Gilsenan, Saints and Sufis in Modern Egypt, Oxford Press 1973
46. Musulman
47. Ibid.
48. Muslim
49. Lane Arabic English Lexicon
50. Muslim
51. Masaa'il al-Imam Ahmad vol.ii p.185
52. Al-Jami' li-Ahkaam al-Qur'an, Vol. i p.273
53. Ali H. Abdul Hameed, Al-Bai'ah Between Sunnah and Bid'ah pp.23
54. Ibid.
55. Ibn Katheer
56. Bukhari, Abu Dawood & at-Tirmidthi
57. Ash-Shatibi, Al-I'tisam, Vol.i 133 57. cf. article V Khalwah
58. Ibid.
59. cif. Khalwah
60. Ibid.
61. cf. article V Khalwah
62. al-Jami' al-Sahih
63. Muslim
64. R.S. Nicholson, The Idea of Personality in Sufism, 1923 p.30
65. Fatemi, op. cit
66. Muslim, Ibn Majeh & Ahmad Fakhruddin Iraqi, Divine Flashes, p.24
67. R.A. Nicholson cit. fn.#64
68. Fatemi op.cit.
69. Fakhruddin Iraqi, Divine Flashes, p.24
70. Sh. al-Djaza'iri
71. Ibid.
72. Muslim
73. Bukhari
74. Sh. al-Djaza'iri
75. Mushahadah : dans la terminologie soufie, la vision d'Allah avec l'œil, résultat d'efforts importants dans la
voie du soufisme.
76. Ahmad at-Tijani, Jawahir al-Ma'aani, cité dans Ilattasawwuf d'al-Djaza'iri. p.50 77. Fatemi, op. cit.
78. Ibn Katheer, Exégèse, Vol. II, p.315
79. Ash-Shaikh Nassir al-Deen al-Albani, Silsilatul-Ahaadith as-Saheeheh, Hadeeth # 109 Vol.I
80. Attar, op. cit.
81. Ibn Majeh
82. Ibn Majeh
82. Ibid.
83. Sh. Al-Albani, as-Silsileh
84. R.A. Nicholson, Mystic of Islam, Bill, Londres, 1914, p.164
85. Sh. Al-Albani, op. cit.
86. Dans le hadith authentique rapporté par l'imam Ahmad, Abu Dawood et d'autres, le Prophète a dit : "Ma
nation sera divisée en 73 sectes, toutes dans le Feu sauf une. Ses compagnons dirent : "Laquelle est la sauve
?". Il répondit : "Celle dont les membres adhèrent à ce à quoi moi et mes compagnons adhérons aujourd'hui."
Dans un autre récit, il dit : "Ahlus Sunnah wal-Jama'ah". (les musulmans sunnites)".
87. Abu Dawood & an-Nisaa'ee 88. at-Tijani, op. cit. 89. Ibid, p.96 90. Ibid, p.80 91. at-Tijani, Baqiyyatul Mustafid,
pp. 79, 80 92. at-Tijani, Jawahir al-Ma'aani. p.129 93. Bukhari 94. Musulman

Vous aimerez peut-être aussi