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Introduction
2. Le mot de l'auteur
3. Qu'est-ce que le soufisme ?
4. Le développement de la pensée soufie
5. Les origines du soufisme
6. Les fondements du soufisme
7. Structure des ordres soufis
8. Le shaikh certifié
9. Al-'Ahd (le pacte d'allégeance)
10. 'Ahd ou Bai'ah à la lumière du Coran et de la Sunna
11. Le rituel du wird soufi
12. Khalwah (la réclusion)
13. Al-Kashf (dévoilement)
14. Al-Fanaa' (l'anéantissement)
15. Connaissance manifeste et connaissance cachée
16. Al-Aqtaab
17. Al-Awliyaa'
18. Au mépris du Coran et de la Sunna
19. Notes sur l'ordre de la Tijaniyyah
20. Conclusion
21. Notes de bas de page
1. Introduction
Louange à Allah qui a choisi pour nous la religion de l'Islam, la seule religion
qui lui soit acceptable, et qui a fait de nous une nation juste et équitable afin
que nous puissions témoigner du fait que tous les messagers ont transmis les
messages divins à leurs peuples, et qui a fait du messager Muhammad ﷺ
notre témoin au jour du Jugement dernier. Parmi les lois qu'Allah nous a
prescrites, il y a celle d'ordonner le bien et d'interdire le mal, en disant :
"Qu'il y ait parmi vous un groupe de gens qui appellent à la bonne conduite,
qui ordonnent le bien et interdisent le mal, et ceux-là seront prospères".
[Al-Imran.104]
Dans Son infinie sagesse, Allah le Très-Haut permet à celui qui est incapable
de rectifier le mal par Sa main de le faire par sa langue, ou au moins de
l'abhorrer dans son cœur. L'incapacité de le faire indique un manque d'iman
(foi). Le châtiment pour ne pas avoir ordonné le bien et interdit le mal est
grave. Le Prophète ﷺa dit :
"Vous devez ordonner le bien et interdire le mal, sinon Allah vous infligera
bientôt son châtiment ; vous l'implorerez alors et il ne vous répondra pas ".
Dans une autre tradition, le Prophète a dit : ce qui signifie : "Sinon, Allah
retournera votre force contre vous-mêmes"(1).
Les soufis ont exploité l'état chaotique des affaires au cours des cinquième et
sixième siècles de l'Hégire et ont invité les gens à suivre leur voie, alléguant
que le remède à ce chaos était la conformité à la guidance des shaikhs de leur
ordre. Ils ont inventé leurs propres ordres et établi leurs propres critères pour
distinguer la loyauté de l'animosité, bien que ces critères ne soient
sanctionnés ni par le Coran ni par la Sunna. L'imam Malik b. Anas, qu'Allah lui
accorde Sa miséricorde, a souligné :
"Ce qui n'était pas une religion à l'époque du Messager et de ses compagnons,
qu'Allah soit satisfait d'eux tous, ne sera jamais une religion aujourd'hui."
Il a poursuivi en disant :
"Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion et complété Mon bienfait
sur vous, et J'ai choisi pour vous al-Islam comme religion". (5:3)
Le Prophète a tenu à commencer tous ses discours par une mise en garde
contre les bid'ah (innovations) en matière de religion. Ses paroles
d'avertissement signifient
"En vérité, la meilleure parole est le Livre d'Allah, et la meilleure orientation est
celle de Muhammad, et le mal de toutes les questions religieuses est leur
propre innovation. Toute innovation est une bid'ah, et toute bid'ah est un
égarement, et tout égarement est dans le Feu". (5)
"Je vous ai laissé deux choses après lesquelles vous ne vous égarerez jamais,
tant que vous y adhérerez : le Livre d'Allah et ma Sunna. Les deux ne se
sépareront jamais jusqu'à ce qu'ils assistent à mon hawd al-Kawther"(6)
(c'est-à-dire jusqu'au Jour du Jugement).
Adhérer à autre chose que les deux sources divines susmentionnées est une
déviance en soi. Allah nous ordonne de nous en tenir à ce que le Messager a
ordonné et enseigné, et de nous abstenir de ce qu'il a interdit(7).
Ce livre est présenté aux Musulmans dans le but les aider à comprendre le
Coran et la Sunna tels qu'ils ont été compris par as-Salaf as-Salih (les
Compagnons/Suiveurs du Prophète )ﷺet ceux qui adhèrent à leur
méthodologie, et de dénoncer, d'autre part, toutes les formes d’innovations en
matière de religion, afin que les musulmans puissent suivre le droit chemin
d'Allah et ignorer les voies, les sectes et les ordres déviants qui n'ont rien à voir
avec l'Islam.
Après avoir déployé des efforts inlassables dans la voie de la Da'wah par le
biais de ses publications et de ses périodiques, la Société s'efforce toujours de
fournir à la bibliothèque islamique en Occident des ouvrages Salafi
authentiques (ouvrages des savants des pieux prédécesseurs et de ceux qui
défendent leurs principes et leurs croyances) afin de répondre à un besoin de
longue date.
Enfin, je prie Allah l'Exalté de pardonner toutes les erreurs que j'ai pu inclure
dans ce travail et de l'accepter comme un humble service à l'Islam de ma part,
ne recherchant que Son plaisir. Enfin, j'exprime ma gratitude et mon
appréciation aux frères qui m'ont encouragé à rédiger ce travail.
A.A.T.
Dhul-Qi'dah 1409
Avril 1988
3. Qu'est-ce que le soufisme ?
Le soufisme est souvent, désigné par les soufis ou par les orientalistes, comme
"la mystique islamique", afin de donner l'impression que l'Islam est, en tout ou
en partie, une religion ésotérique, avec un ensemble de rituels dogmatiques à
comprendre par la seule élite - en l'occurrence, les soufis eux-memes !
Leur objectif vain prive l'Islam de son universalité. Les vrais Musulmans doivent
se contenter du nom de "Musulmans" que leur a donné le Tout-Puissant Allah,
qui dit :
C'est Lui qui vous a élus; et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion,
celle de votre père Ibrahim (Abraham), lequel vous a déjà nommés: «
Musulmans » avant (ce Livre) et dans ce (Livre), afin que le Messager soit
témoin contre vous, et que vous soyez vous-mêmes témoins contre les gens.
(22.78)
"Allah a choisi les musulmans, les a honorés et les a distingués des autres
nations par le messager le plus honorable et la religion la plus parfaite, et Il ne
les a pas surchargés de plus que ce qu'ils peuvent supporter"(12)
Si les soufis insistent sur le fait qu'ils sont Musulmans, alors quel est le sens de
s'identifier aux Voie Soufies plutôt qu'à l'Islam.
Le mot "Soufisme" n'était pas familier à ceux qui vivaient dans la première et les
trois meilleures générations d'as-Salaf as-Salih (les Pieux Prédécesseurs) qui
avaient reçu l'ordre d'Allah l'Exalté et de son Messager.
4. Développement de la pensée soufie
L’orientaliste spécialiste d’Ibn Arabi R.W.J Austin écrit : "De ses thèmes
principaux, celui qui prédomine sur tout les autres et auquel ils sont
subordonnés est l'Unicité de l'Etre (Wahhdat al-Wujud). Le concept de l'Unité
de l'Etre est un concept englobant, dans le sens que tous les autres concepts
d'Ibn al-Arabi n'en sont que des facettes. Tout comme il dirait que toute
distinction, toute différence et tout conflit ne sont que des manifestations
d'une seule et unique réalité, le "vêtement sans couture" de l'être, dont la réalité
sous-tend toutes les dérivés de l'être. "(15)
Et qui est plus mécréant que celui qui invente un mensonge contre Allah, ou
qui dit : "On m'a révélé" alors qu'on ne lui a rien révélé, ou qui dit : "Je ferai
descendre ce qu'Allah a fait descendre" (6.93) ?
"Je vous informerai sur qui descendent les Satans, sur tout menteur et
pécheur habituel" (26.221,222).
Les Musulmans croient que le Prophète ﷺest le dernier des Prophètes, avec
lequel la lignée de la Prophétie est close. Par conséquent, quiconque prétend
être un Prophète ou un destinataire de la révélation divine est un imposteur et
un hérétique. En outre, il est assez étrange qu'un jeune homme passe de
longues heures dans les cimetières à "communier avec les esprits des morts".
Le Prophète a été informé par Allah :
« Allah reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne
meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la
mort, tandis qu'Il renvoie les autres jusqu'à un terme fixé. Il y a certainement là
des preuves pour des gens qui réfléchissent. » (Coran 39/42).
En effet, une communion de cette nature pourrait très bien conduire à une
théorie telle que le panthéisme. Afin de justifier ses doctrines théosophiques
et panthéistes d’un point de vue Islamique, Ibn Arabi a eu recours au ta'weel,
qui consiste à donner des interprétations farfelues à des versets du Coran ou
à des traditions Prophétiques de la Sunna, en changeant leur sens apparent
pour un sens conforme à ses croyances. Il s’agit d’une technique utilisée avant
lui par tous les "Batini" ou sectes secrètes qui se sont éloignées de la voie de
l'islam. Il se réfère à Allah Tout-Puissant en tant que "Créateur-Créature" et
prend soin de présenter l'Être divin dans un contexte théosophique, et de
convaincre ses lecteurs que la création d'Allah ne jaillit de rien d'autre que de
son "Etre fondamental"(19).
« Parmi ses noms parfaits est « Le Très Haut », mais au dessus de qui ? Il n’y
a rien excepté lui… donc sa Hauteur est par rapport à lui même, et
concernant l’existence, il est l’essence des ces choses qui existent ».
Jusqu’à dire : «Il est ce qui est manifeste et ce qui est caché lorsqu’il est
manifeste. Il n’y a personne pour le voir si ce n’est lui même. Il n’y a rien de
caché à lui, puisque qu’il se manifeste à lui même, caché de lui, et il est
celui qu’on appelle Abu Sa’id Al-Kharraz. Et de même concernant les noms
et d’autres choses nouvelles ».
Autre exemple sur Pharaon, Ibn Arabi dit aussi qu’il fut sauvé.
En commentaire du verset : « Un réconfort pour les yeux, pour moi et pour toi
» [ 28 : 9 ], il dit :
« Ainsi à travers cela la joie est venue à ses yeux, aux yeux de la femme de
Pharaon, à cause de la perfection qu’elle à reçu, et le plaisir pour les yeux de
Pharaon était dut à l’Iman qu’Allah lui a donné quand il se noyait, ainsi Il a
pris son âme qui était pure et purifiée, ne contenant aucune impureté ».
"Ne donnez donc pas d'exemples à Allah, car Allah sait et vous ne savez pas"
(16.74).
Les soufis, comme leurs maîtres, voudraient nous faire croire que leurs
doctrines trouvent leur origine dans les versets du Coran. Ils interprètent
librement certains versets, tant sur le plan linguistique que théologique, pour
corroborer leurs croyances et leur donner un vernis Islamique. En plus de
donner aux versets coraniques des interprétations différentes, ils les réduisent
à des symboles et à des codes et les juxtaposent dans une perspective
métaphysique. Pour donner un exemple de la gravité de cette perversion du
langage par les soufis, nous citons le verset suivant : qui signifie :
" Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d'un seul être, et a créé
de celui-ci son épouse , et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre)
beaucoup d'hommes et de femmes"
(An-Nissa : 1)
Il est évident que les soufis n'ont pas développé leurs pensées de manière
indépendante. Le christianisme et les religions du monde ont eu un impact sur
les doctrines soufies.
N. Fatemi explique :
"Au début du IXe siècle, les soufis ont développé une doctrine œcuménique
basée sur l'idée du zoroastrisme(29), du bouddhisme(30), du judaïsme, du
christianisme, du néo-platonisme et de l'islam.
Le soufisme considère toutes les religions comme des ombres plus ou moins
parfaites de la grande vérité centrale qu'elles cherchent à comprendre
pleinement et, par conséquent, il les reconnaît comme bonnes,
proportionnellement à la matière de vérité qu'elles contiennent.(31) Ceci facilitant
grandement le syncrétisme avec d’autres religions et philosophies
Ibn Arabi, le plus tristement célèbre des philosophes soufis, a inclus la plupart
de ses idées hérétiques dans son livre, Fusus al Hikam, qu'il prétendait lui avoir
été donné par le Prophète Muhammad ﷺ
Il écrit : "J'ai vu le Prophète lors d'une visite qui m'a été accordée vers la fin du
mois de Muharram, en 627 de l'hégire, dans la ville de Damas. Il tenait à la
main un livre et m'a dit : "Voici Fusus al Hikam (livre de Ibn Arabi lui meme);
prends-le et apporte-le aux hommes pour qu'ils en tirent profit". (32)
Il suffit de dire que le fait que Le Prophète ﷺest resté dans sa tombe depuis
le moment où son honorable corps y a été déposé, est reconnu par toute la
nation Musulmane, et qu'il n'a jamais été rapporté qu'il ait rendu visite à l'un de
ses compagnons, sans parler de ceux qui sont venus six siècles après lui.
Que dire alors d’Ibn Arabi ?
Abu Hurairah a rapporté que le Prophète ﷺa dit :
Dans Fusus Al Hikam, Ibn Arabi présente certains aspects de ce qu'il appelle la
"Sagesse Divine", telle qu'il la conçoit, dans la vie et la personne de 27
prophètes mentionnés dans le Coran. C'est son traducteur, R.W. Austin, qui
décrit le mieux le contenu de ce livre. Dans sa note d'introduction au chapitre
III, concernant le récit de Noé il déclare :
"Ce chapitre est le plus difficile et le plus controversé de tous les chapitres du
livre, en raison de l'interprétation inhabituelle et extraordinaire du Coran qui y
figure. Il est certain que, du point de vue de la théologie exotérique, l'approche
d'Ibn Arabi à l'égard du matériel coranique est au mieux téméraire, et au pire
flagrante et hérétique." (34)
Ce chapitre traite de la sourate Noé, l'un des cinq plus grands Prophètes,
dotés d’endurance et de patience. Il a fait des efforts sincères pendant 950 ans
pour persuader son peuple d'abandonner l'adoration des idoles et d'adorer
Allah seul, mais en vain. Finalement, le messager d'Allah, Noé, que la paix soit sur lui,
pria Allah de punir son peuple têtu et insouciant. Allah a répondu en noyant le
peuple de Noé dans le déluge dans ce monde et en le condamnant au feu de
l'enfer dans l'autre monde. Mais Ibn al-Arabi interprète les versets de la sourate
Noé de la plus scandaleuse des manière, puisqu'il propose des significations
diamétralement opposées à celles admises par tous les Savants Musulmans.
Il interprète les "injustes", les "infidèles" et les "pécheurs" de la sourate Noé
comme des "saints et des gnostiques"(35) qui se noient et brûlent non pas dans
les tourments de l'enfer, mais dans les flammes et l'eau de la connaissance
d’Allah. Ibn Arabi considérait les idoles adorées par le peuple de Noé comme
des divinités. Alors qu’Allah a condamné leur acte en disant :
"Et ils (le peuple de Noé) dirent : "N'abandonnez pas vos dieux, ni Wad, ni Suwa',
ni Yaghooth, ni Ya'ooq, ni Nasr" (71.23)
Pourtant, ses disciples, les soufis, continuent de soutenir que leurs doctrines
sont fondées sur les enseignements de l'Islam. Il n'en reste pas moins que leurs
doctrines cardinales ne sont pas très éloignées de la doctrine chrétienne de
l'incarnation, promue par Mansur el-Hallaj, l'un des tristement célèbres chefs
soufis, qui a été crucifié pour avoir revendiqué son identité avec Dieu.
"Je suis Celui que j'aime", s'exclamait-il, "Celui que j'aime est moi ; nous sommes
deux âmes habitant un seul corps. Si vous me voyez, vous le voyez, et si vous le
voyez, vous me voyez"(37)
6. Les fondements du soufisme
Le soufisme est un schisme qui s'est développé au quatrième siècle de
l'Hégire, exploité par les sectes déviationnistes, les sectes batini (clandestines)
et les autres ennemis de l'islam, tels que les juifs, les mages et les croisés, pour
saper la aqeedah (dogme) islamique et l'unité des musulmans. (38) "Le
soufisme", déclare le célèbre Shaikh Abu Bakr al-Djaza'iri, "est une tromperie
honteuse qui commence par le dhikr (chant du nom d'Allah) et se termine par
l'incrédulité. Sa manifestation extérieure semble être la piété, mais sa réalité
intérieure abandonne les commandements d'Allah"(39). Afin d'explorer le
soufisme en profondeur, il convient d'abord d'en examiner les fondements, afin
de mettre en garde la oumma musulmane contre les pièges de cette
innovation, puisque le nombre de promoteurs et de défenseurs du soufisme
est en augmentation. La franc-maçonnerie est un défenseur probable du
soufisme aujourd'hui, dans une tentative de contrer l'éveil redouté de l'intérêt
de la jeunesse musulmane pour l'islam pur, fondé sur le Livre d'Allah et la
Sunna de Son Messager Muhammad. Les ennemis de l'islam redoutent les
vastes conséquences d'un tel réveil, car il touche l'ensemble du monde
musulman et diminue leur influence. Voici les fondements les plus importants
du soufisme, jugés d'après le Coran et la Sunna, Structure des ordres soufis -
Le shaikh certifié - Al-'Ahd (le pacte d'allégeance) - Le rituel du Wird soufi - Al-
Khalwah (isolement) - Al-Kashf (dévoilement) - Al-Fanaa' (annihilation) -
Connaissance manifeste et cachée - Al-Aqtaab - Al-Awliyaa'
7. Structure des ordres soufis
On observe au sein des Tariqa, un logique sectaire entre le Shaikh, agissant
comme un gourou et ses disciples complètement vidé de leur raison.
Ainsi cette structure présume l'existence d'un lien fondamental entre le Shaikh,
chef de la tariqa soufie, et le murid (novice), tout au long de leur vie et meme
après leur mort.
Le murid prête un 'ahd (serment) de loyauté et jure obéissance au shaikh, qui
promet à son tour de résoudre les problèmes du murid et de le délivrer de tout
dilemme chaque fois qu'il appellera son shaikh à l'aide.
Le shaikh promet également d'intercéder pour lui auprès d'Allah afin qu'il
puisse être admis au Jannah.
Le murid s'engage à pratiquer consciencieusement l'ensemble des wird
(chants) qui lui sont assignés par son shaikh, à adhérer aux règles de l'ordre et
à accepter sa loyauté à vie sur un large éventail de comportements affectant
le bien-être de l'ordre. La qualité et l'étendue de l'emprise du shaikh sur le
murid sont donc presque totales. Le comportement du murid, même en dehors
du cadre du groupe de l'ordre, est censé se conformer aux règles établies par
l'ordre. En cas de conflit avec des obligations extérieures, le murid doit le
résoudre en agissant comme un soufi et en suivant les règles de son ordre.
- Inimitié entre les adeptes des différents ordres, au point ou ils ne se marient
pas dans les familles les uns des autres, ne coopèrent pas les uns avec les
autres, se rendent égarés les un les autres et s’insultent au sujet de qui est le
Shaikh qui “donne la lumière”
Enfin, le shaikh promet d'intercéder pour lui auprès d'Allah le jour du jugement,
de l'aider à traverser as-Sirat (le pont de l'enfer) ce jour-là et de l'accompagner
à Jannah(40). Ce genre de tromperie, qui offre une sécurité dans la tombe et
dans l'au-delà, est un mensonge flagrant, qui n'est permis en aucune
circonstance.
Ainsi les Shaikhs soufis amènent les Musulmans naifs à croire en de telles
affirmations. Le résultat de cela est le shirk (polythéisme), le disciple placant sa
confiance et son salut dans les mains du Shaikh auquel il attribut des
pouvoirs et qualités n’appartenant qu’au Seigneur..
8. Le shaikh certifié
Un autre élément fondamental de la structure de l'ordre soufi est le shaikh
certifié, nécessaire pour donner au murid son wird.
Celui-ci peut également être donné par l'adjoint du shaikh. Mais le shaikh
lui-même est l'autorité suprême, celle dont les khulafa' (fonctionnaires de
l'ordre) tirent leur position.
Lorsqu'un murid prête serment, c'est en réalité devant le shaikh, bien que la
plupart d'entre eux le fassent par l'intermédiaire de leur adjoint local. C'est au
shaikh qu'il revient en dernier ressort d'invoquer des sanctions officielles à
l'encontre du murid.
- Le murid ne doit pas discuter avec son shaikh ni lui demander une preuve de
ce qu'il lui ordonne de faire.
Les musulmans sunnites croient que tout acte d'adoration doit être justifié par
le Coran et la Sunna uniquement.
Allah l'Exalté dit : ce qui signifie :
Les soufis croient que le shaikh est nécessaire, car il les relie à Allah. Ils
estiment que le shaikh de la tareeqah est "l'homme inspiré aux yeux duquel les
mystères du caché sont dévoilés, car, selon les soufis, ils voient avec la lumière
de Dieu et savent quelles sont les pensées et les confusions dans le cœur de
l'homme. Rien ne peut leur être caché".(44)
Il est certain que le fait de prendre un shaikh érudit comme exemple et comme
professeur est louable et doit être encouragé. Il n'est pas possible pour
quiconque de connaître Allah, les choses qui Lui plaisent et celles qui Lui
déplaisent, et de savoir comment L'adorer, sans recevoir les instructions
pertinentes d'un shaikh savant. Mais la partie dangereuse de cette institution
est qu'elle délègue souvent un analphabète qui n'a pas les connaissances
islamiques appropriées pour instruire les autres en matière de religion. C'est
un fait que la plupart des shaikhs de l'ordre, qui sont généralement
autoproclamés, n'ont que peu ou pas de connaissances religieuses. La
qualification la plus importante pour un shaikh soufi, outre son influence ou
son statut social, est la durée des services qu'il a rendus à son supérieur, le
shaikh de l'ordre, qui a lui-même hérité du titre dans une chaîne de succession
que les soufis prétendent faussement faire remonter à la compagnie du
Prophète. Certains shaikhs ont l'audace de prétendre qu'ils n'ont pas besoin de
cette chaîne imaginaire, car leur ordre dérive directement ( !) du Prophète, non
seulement dans la vision mais dans la réalité. Shaikh Muhammad at-Tijari
affirme dans son livre, Jawahir al-Ma'ani (p.97) : En ce qui concerne la chaîne
d'autorité à laquelle l'ordre Muhammadiyyed Tijaaniyyah est rattaché, il m'a
informé :
"Nous avons acquis nos connaissances auprès de divers shaikhs, mais Allah
n'a pas ordonné que nous soyons limités à ces derniers. En vérité, notre
autorité et notre mission d'enseignement dans cet ordre ont été acquises
auprès du Maître de l'univers, Muhammad ; en effet, Allah a ordonné que nous
acquérions la connaissance et que nous parvenions à Lui par Son
intermédiaire.”
Par conséquent, aucun autre shaikh que at-Tijani n'est habilité à agir selon
Son jugement dans la gestion de nos affaires. Quant aux mérites des disciples
d'at-Tijani, le Maître de l'Univers (c'est-à-dire Muhammad s.a.w) lui a dit
(at-Tijani) que quiconque l'aime est aimé par le Prophète, et ne mourra pas
avant d'être un waliy absolu ou un favori d'Allah". Le musulman réfléchi peut
voir à quel point ces mensonges sont grossiers, qu'ils forgent contre Allah
l'Exalté et Son Messager, et contre les croyants, sans honte ni crainte.
Curieusement, Abdul-Qadir Eisa, chef de l'ordre Shadthiliyyeh en Syrie, a
raconté que Shaikh Muhammad al-Djaza'iri, dont il a hérité de l'ordre, a lié la
présidence des dirigeants de l'ordre jusqu'au Prophète, parmi lesquels se
trouvent de nombreux imposteurs soufis et des zélateurs Batini (sectaires
clandestins déviants). La chaîne est revendiquée conjointement par quatre
ordres soufis : Qadiriyyeh, Shadthiliyyeh, Darqawiyyeh et Ulaiwiyyeh.
"Si deux califes ont reçu le pacte d'allégeance, tuez le second d'entre eux"(50)
Le grand Imam Ahmad bin Hanbal a été interrogé sur le hadith ci-dessus. Il a
répondu : "Savez-vous qui est l'imam de l'Islam ? "Savez-vous qui est l'imam ?
C'est celui sur lequel tous les musulmans sont d'accord ; celui dont chacun des
musulmans dit : "C'est l'Imam"(51).
L'Imam al-Qurtubi a dit : "Quant à nommer deux imams ou trois en même
temps, dans un pays, c'est une pratique qui est unanimement considérée
comme inadmissible". (52)
Sur la base de ce qui précède, toute bai'ah faite à une personne autre que le
Khalifah des musulmans ou le dirigeant musulman investi de l'autorité de
déclarer des guerres ou de ratifier des traités de paix et d'exécuter des
châtiments religieux, ou hudood, est nulle et non avenue. Dans son livre
Al-Bai'ah, Ali Hassan Abdul-Hameed réfute les preuves présentées par les
soufis et certains partis islamiques qui considèrent la bai'ah comme un rite
religieux central. Ils affirment : "Il n'y a pas de texte qui interdise le rite de la
bai'ah". L'auteur réfute cette affirmation en disant
- Toutes les déclarations des savants précédents concernant la bai'ah font
référence à la bai'ah comme un droit exclusif appartenant au Khalifah ou au
dirigeant des musulmans. Aucun d'entre eux n'a fait référence à une bai'ah
exceptionnelle.
- Et s'ils prétendent que ce type exceptionnel de bai'ah est légal, est-il possible
que les pieux prédécesseurs dont Allah a fait l'éloge dans Son Livre n'aient pas
eu connaissance d'un tel acte d'adoration ? (53)
Abu Na'eem al Asbahani a rapporté dans son livre Hilyatul Awliyaa que
Mutarrif al-Shikh-khir a dit : "Une fois, j'ai rendu visite à Zaid b. Soohan alors
qu'il était avec un groupe de personnes faisant circuler une feuille de papier
sur laquelle étaient écrites des déclarations telles que : "Allah est notre
Seigneur, Muhammad est notre Prophète, al-Qur'an est notre imam. Celui qui
est avec nous est avec lui, et celui qui est contre nous est contre lui, etc. Le
document a été montré à tous les hommes présents, à qui l'on a ensuite
demandé : "Reconnaissez-vous ce pacte ? Lorsque le papier m'est parvenu, on
m'a demandé : "Le reconnais-tu, jeune homme ?" "Non", ai-je répondu. Le chef
du groupe s'est alors interposé et a dit à ses hommes : "Ne prenez pas de
mesures hâtives à l'encontre de ce jeune. Puis il s'est tourné vers moi et m'a
demandé : "Qu'en dis-tu, jeune homme ? J'ai répondu : "Allah m'a déjà donné un
engagement dans son livre, après quoi je ne donnerai plus d'engagement à
personne". Sur ce, tous les hommes renoncèrent à leur reconnaissance de
l'engagement. J'ai demandé à Mutarrif : "Combien étiez-vous ?" Il a répondu :
"Nous étions environ 30 hommes. (54)
Comparez maintenant ces prédécesseurs sincères et véridiques, qui rejetaient
tout acte d'adoration, quelle qu'en soit la qualité, dès qu'ils se rendaient
compte qu'il n'était pas pratiqué par le Prophète ou ses compagnons, qu'Allah
soit satisfait d'eux, avec les shaikhs soufis et les chefs de parti d'aujourd'hui, qui
non seulement demandent impérativement à leurs disciples de leur donner la
bai'ah, mais considèrent également la bai'ah comme un rite religieux
indispensable.
"Et il vous a été révélé, ainsi qu'à ceux qui vous ont précédés : Si vous attribuez
des associés à Allah, votre action sera certainement vaine et vous serez
certainement parmi les perdants.(39.65)
Le type de dhikr pratiqué en commun par les soufis n'est pas simplement récité
; il est plutôt exécuté dans leur hadhrah.(55)
Le dhikr soufi va du quiétisme à un comportement extatique et hystérique.
Dans de nombreux ordres, le rituel comporte une section appelée samaa' dans
laquelle le chant, la danse et le jeu d'instruments de musique, tels que la flûte
et le tambour, occupent une place importante. Le dhikr prescrit par le
Prophète doit être récité individuellement et uniquement selon la méthode qu'il
a prescrite. Faire le dhikr d'une manière différente, ou en commun, est une
innovation qui conduit à l'égarement. Cela est particulièrement vrai lorsqu'un
tel rituel est accompagné de pratiques interdites telles que la musique, contre
laquelle le Coran fait directement référence : "(31.6) Les éminents compagnons
du Prophète ont confirmé que les "paroles vaines" dont il est question dans le
verset ci-dessus désignent le chant et la musique(56). Le Prophète a vérifié ce
fait dans le hadith qui dit :
"Il y aura des gens qui considéreront comme licites la fornication, le port de la
soie, la consommation de boissons enivrantes et l'utilisation d'instruments de
musique." (57)
Tous les musulmans doivent impérativement adhérer aux deux sources divines
de l'islam, le Coran et la Sunna.
Les compagnons du prophète, qu'Allah soit satisfait d'eux tous, ont développé
une grande compréhension de ces deux sources fondamentales, comme l'exige
et le nécessite la profession de foi : ("Il n'y a pas d'autre Dieu digne d'être adoré
qu'Allah ; Muhammad est le messager d'Allah."). Ils étaient très critiques à
l'égard du moindre signe de déviation parmi les musulmans. Chaque fois qu'ils
en remarquaient une, ils s'y opposaient avec véhémence et faisaient de leur
mieux pour rectifier la situation ou l'éliminer. Abdullah b. Mas'ood, qu'Allah soit
satisfait de lui, qui était gouverneur d'al-Koofeh, en Irak, entra un jour dans la
mosquée et vit des gens assis en cercle. Au milieu de chaque cercle se trouvait
un tas de cailloux, et dans chaque cercle, un homme donnait des instructions
aux gens : Dites cent fois "Sub-han-Allah" (Allah est loin de toute imperfection).
Dites cent fois "Al-hamd-du-lillah" (louange à Allah). Dites cent fois Allahu-Akbar
(Allah est le plus grand)". Abdallah b. Mas'ood leur dit alors : "O gens, soit vous
suivez une religion meilleure que celle du Messager d'Allah, soit vous entrez
par une porte de déviation sans considération." Ils répondirent : "Abu
Abdur-Rahman ! (son surnom), par Allah, nous avons l'intention de faire une
bonne chose." Il s'exclama : "Combien de fois a-t-on l'intention de faire le bien
sans jamais atteindre son but !"(58) La citation ci-dessus montre clairement
que la sincérité et les bonnes intentions ne suffisent pas à rendre les actes
d'adoration acceptables par Allah. Les actes doivent d'abord être conformes
au Livre d'Allah et à la Sunna de Son messager.
"Le soufi doit fermer sa porte au monde pendant quarante jours et s'occuper
du souvenir d'Allah, c'est-à-dire répéter sans cesse : "Allah, Allah..." Ensuite,
"Dieu tout-puissant étendra devant lui les degrés du royaume en guise
d'épreuve. Il découvrira d'abord les secrets du monde minéral. S'il s'occupe de
dhikr, Il (Dieu) lui dévoilera les secrets du monde végétal, puis les secrets du
monde animal, puis l'infusion du monde de la force vitale dans les vies, puis le
"signe de surface" (la lumière des Noms divins, selon Abdul-Karim al-Jeeli, le
traducteur du livre), puis les degrés des sciences spéculatives, puis le monde
de la formation, de la parure et de la beauté, puis les degrés du qutb (l'âme ou
le pivot de l'univers #16) (59) Il recevra alors la sagesse divine et le pouvoir des
symboles et l'autorité sur le voile et le dévoilement. Le degré de la Présence
divine lui est précisé, le jardin (d'Eden) et l'Enfer lui sont révélés, puis les
formes originelles du fils d'Adam, le Trône de la Miséricorde. S'il y a lieu, il
connaîtra sa destination. Il lui révélera alors la plume, le premier intellect
(comme l'appellent les philosophes soufis), puis le moteur de la plume, la main
droite de la Vérité. (La "Vérité" telle que définie par al-Jeeli est celle par
laquelle tout est créé, qui n'est autre que Dieu le Très-Haut). (60)
Allah dit : "Il n'y a pas de conversation privée entre trois, mais Il est leur
quatrième ; ni entre cinq, mais Il est leur sixième ; ni entre moins et plus, mais
Il est avec eux où qu'ils soient" (58.7)
Bien qu'il doive être accepté dans son sens littéral, le verset ci-dessus ne doit
pas être mal interprété pour étayer la croyance sacrilège et panthéiste
qu'Allah l'Exalté est essentiellement présent partout. Le verset signifie plutôt
qu'Allah, gloire à Lui, englobe tout par sa connaissance. Le Prophète n'a pas
négligé de mentionner et d'expliquer à ses disciples les moyens qui mènent au
succès dans l'au-delà, pas plus qu'il n'a négligé de les mettre en garde contre
les moyens qui mènent au malheur dans l'au-delà. Et puisque la pratique de la
khalwah n'est pas incluse dans les voies et moyens de la réussite, elle doit être
incluse dans les voies et moyens du malheur. De plus, chercher de l'aide auprès
d'un autre qu'Allah est une pratique polythéiste condamnée par Allah dans le
Coran :
"Dis : "Invoquez ceux que vous prenez pour des dieux en dehors de Lui ; (vous
saurez alors qu'ils) n'ont pas le pouvoir d'éloigner de vous le mal, ni de l'éviter".
Ceux qu'ils invoquent cherchent eux-mêmes le moyen de se rapprocher d'Allah.
Lequel d'entre eux est le plus proche ? Ils espèrent Sa miséricorde et
craignent Son châtiment. (17.56,57)
"Je suis Celui que j'aime ; Celui que j'aime est moi ; nous sommes deux âmes
cohabitant dans un seul corps. Si vous me voyez, vous le voyez, et si vous le
voyez, vous me voyez"(67)
Abdul-Karim el-Jili, le plus proche disciple d'Ibn Arabi, est allé plus loin que son
maître, affirmant qu'il avait reçu l'ordre d'Allah de présenter au peuple son
propre livre, L'homme parfait, dont le thème est le panthéisme. Il prétendait
que l'homme parfait pouvait représenter tous les attributs de Dieu, même si
Allah l'Exalté est bien au-dessus des qualités des hommes. El-Jili a ensuite
prétendu prouver qu'il n'existe rien d'autre qu'Allah dans l'univers et que toutes
les autres choses, humaines, animales et non vivantes, ne sont que des
manifestations du Dieu tout-puissant. Il a également affirmé dans son livre que
le prophète Muhamed ﷺest l'homme et le dieu parfait. À partir de ces
théories blasphématoires, el-Jili s'est ensuite déclaré lui-même comme un dieu
et s'est exclamé :
Tout ce qui existe semble disparaître, et il se sent libéré de toute barrière qui
pourrait l'empêcher de voir le Dhikr et rien d'autre. Pour donner une meilleure
idée du concept soufi d'Allah, Qunawi, l'un des disciples d'Ibn Arabi, écrit :
"Il est inconcevable qu'une chose en aime une autre dans la mesure où cette
dernière diffère d'elle. Elle ne peut l'aimer qu'en raison de la propriété d'un
sens partagé entre elles deux, au regard duquel s'établit entre elles une
affinité qui conduira à la domination de la propriété de ce qui réalise
l'unification sur les propriétés qui réalisent la différenciation... Mais la fin de
l'amour, c'est l'unité. En dernière analyse, Dieu et l'homme parfait sont un, car
l'Être est un"(69).
Les soufis ne réalisent pas que tout ce qu'a fait al-Khidhr était conforme à la
révélation divine, et ils ne savent pas non plus que les objections de Moussa
étaient dues au fait que ses lois divines étaient différentes de celles d'al-Khidhr.
C'est pourquoi al-Khidhr répondit à Moussa :
"J'ai des connaissances qui m'ont été données par Allah et que tu ne connais
pas, et tu as d'autres connaissances qui t'ont été données par Allah et que je
ne connais pas", ce à quoi Moussa acquiesça(73).
"Je préfère que le débutant (murid) n'occupe pas son esprit avec ces trois
choses : gagner sa vie, rechercher les traditions prophétiques ou apprendre à
lire et à écrire, de sorte que ses soucis soient confinés. "(74)
Que signifie le fait qu'un musulman ne lise ni n'écrive ? Cela signifie qu'il
n'apprend pas, et s'il n'apprend pas, comment peut-il adorer Allah de la
manière qui le qualifierait pour devenir Son serviteur constant et Son favori ?
L'affirmation d'Al-Junaid signifie en fait que le murid doit rester ignorant et
suffisamment "pur" pour s'occuper de dhikr ou de wird (voir n° 11), afin qu'il
puisse rejoindre les rangs de ceux qui reçoivent une "révélation directe de
Dieu", c'est-à-dire des connaissances ésotériques.
16. Al-Aqtaab
Al-Aqtaab est la forme plurielle de qutb, qui signifie axe ou pivot : le poste le
plus élevé dans la hiérarchie des saints soufis. Les soufis croient que l'univers
a un pivot maître, qu'ils appellent al-Qutb, qui est à l'univers ce que l'âme est
au corps ; si le qutb disparaît, l'univers ne peut plus exister. Le secret du
pouvoir du qutb, selon eux, est gardé par celui qui garde le plus grand nom
d'Allah.
L'identité d'al-Gawth n'est connue que de ses agents, à moins qu'il ne choisisse
de se révéler. À sa mort, les soufis croient que sa place sera occupée par un
autre, qui obtiendra la vérification d'Allah à chaque étape qu'il franchira,
jusqu'à ce qu'il devienne al-Qutb et le nouvel al-Gawth. Les points suivants
peuvent être déduits de ce qui précède :
- Les croyances des soufis ne sont pas fondées sur le Coran ou la Sunna. Les
références au qutb et à ses qualifications ne se trouvent qu'en dehors du
Coran et de la Sunna, dans la littérature des Batini ou des religions
clandestines.
- Si tout l'univers est soutenu par la spiritualité du qutb, que reste-t-il à Allah
pour le soutenir ? Et quel serait le sens du verset coranique :
"Dis : 'Qui vous procure la subsistance du ciel et de la terre ? Qui est le maître
de l'ouïe et de la vue ? Qui fait sortir les vivants des morts, et qui fait sortir les
morts des vivants ? Et qui dirige les affaires ? Ils diront : 'Allah'"
(10.31)
ou "Certes, Allah tient les cieux et la terre de peur qu'ils ne dévient de leur
place. Et s'ils déviaient, nul ne pourrait les retenir après Lui.
(35:41)
Une autre question se pose ici : comment l'aqtaab soufi, parmi tous les
esclaves d'Allah, connaissait-il Son plus grand nom ? Les traditions
prophétiques authentiques indiquent clairement que le nom "Allah" est le plus
grand nom, plus grand que ses autres noms, tels que al-Hayy (Le Tout-Vivant)
ou al-Qayyum (Celui qui Subsiste par Lui-Meme). La connaissance de ce grand
nom n'autorise pas à gérer les affaires de l'univers. Il s'agit plutôt d'un nom par
lequel l'esclave d'Allah Lui demande de répondre à ses supplications pour des
choses qu'Il a peut-être déjà décrétées. Allah le Glorieux peut répondre, à
condition que l'esclave ne Lui demande pas des choses illicites.
17. Al-Awliyaa'
Al-Awliyaa' est le pluriel de Wali, qui signifie un croyant sincère et véritable.
Mais le waliy tel que défini par le chef de l'ordre Tijaniyyah est celui qu'Allah
distinguent des autres pour s'occuper de Ses Affaires en lui permettant d'être
témoin de Ses Actes et Attributs Divins ( !).
"Les chemins vers Dieu sont aussi nombreux que le nombre de créatures dans
le monde"(77)
Le Messager d'Allah a tracé une ligne droite sur le sol avec sa main, puis il a
dit : "C'est le chemin droit d'Allah". Puis il a tracé une ligne (courte) de chaque
côté de la ligne droite, puis il a dit : " Ces lignes (courtes) ont chacune un
shaitan qui invite les gens à s'y rendre ". Puis il récita le verset : Et voici Mon
chemin qui est droit. (6.153) (78)
Allah l'Exalté dit : " Son marchepied englobe les cieux et la terre " (2.255)
Le Prophète a dit : " Les sept cieux, à côté de la terre, sont le fruit de l'action de
Dieu : "Les sept cieux à côté du kursi ne sont rien d'autre qu'un anneau jeté sur
une terre déserte, et tel est le kursi par rapport au Arsh (le trône divin).(79) Les
soufis disent : (79)
"Ils rivalisaient entre eux dans les bonnes actions, et ils Nous invoquaient
dans l'espoir (des récompenses) et dans la crainte (du châtiment)" (21.90).
" Que dis-tu (demandez-vous à Allah) dans votre prière ? " L'homme répondit : "
Je récite le tashah-hud, puis je demande à Allah la Jannah et je cherche la
protection de Lui contre le feu ; par Allah, je ne sais pas ce que vous
murmurez ni ce que murmure Mu'aadth ". Le Prophète répondit : "Nous faisons
murmurons à propos de ces deux choses". (82)
"En vérité, ceux qui craignent leur Seigneur avec révérence, ceux qui croient
aux signes du Seigneur, ceux qui n'attribuent pas d'associés à leur Seigneur, et
qui donnent ce qu'ils donnent tandis que leurs cœurs sont remplis de crainte,
à la pensée de retourner vers leur Seigneur" (23.57-61)
Aa'ishah, qu'Allah soit satisfait d'elle, s'enquit du verset " Ceux qui donnent ce
qu'ils donnent... " en disant : " Ô Messager d'Allah ! Est-ce que ce sont ceux qui
volent et qui commettent la fornication qui sont craintifs ? Il répondit : "Non,
fille d'(Abou Bakr) As-Siddiq, ce sont plutôt ceux qui jeûnent et prient qui ont
peur (que leurs actes d'adoration ne soient pas acceptés par Allah)."(83)
"Dis (aux hommes, ô Mohammed !): "Si vous aimez Allah, suivez-moi ; Allah vous
aimera et vous pardonnera vos péchés." (3.31)
"Quiconque s'applique à des actes de dévotion autres que ceux suscités par le
message divin de la Prophétie appartient sans aucun doute aux sectes
condamnées par le feu : "Celui qui vivra assez longtemps verra de nombreuses
voies différentes. Tenez-vous en à ma Sunnah et à la Sunnah des khulafa' bien
guidés ; tenez-vous en à elle. Et prenez garde aux innovations (en matière de
religion). En vérité, toute innovation est une bid'ah, et toute bid'ah est un
égarement, et tout égarement est dans le Feu". (87)
Al-Shaikh al-Ifriqi énumère dans son livre les principes suivants, cités dans les
principaux écrits de l'ordre al-Tijaniyyah, avec ses précieux commentaires sur
chacun d'entre eux :
Ils prétendent que leur wird a été conservé par le Messager d'Allah, qui ne l'a
enseigné à aucun de ses compagnons, sachant que le moment de rendre ce
wird public n'était pas venu, et que la personne par laquelle ce wird devait être
rendu public n'existait pas encore. (88)
"Ô Messager, transmettez aux gens ce qui a été dit dans le Coran et dans le
Coran. Transmets aux gens ce qui t'a été révélé de la part de ton Seigneur, et si
tu ne le fais pas, c'est que tu n'as pas transmis Son message.
"Une seule récitation du wird ci-dessus, appelé salatul fatih, équivaut à toutes
les célébrations de louanges qui ont eu lieu dans l'univers, à tous les dhikr et
à toutes les supplications majeures ou mineures, et équivaut à la récitation du
Coran six mille fois." (89)
"Certes, ceux qui forgent des mensonges contre Allah ne prospèrent pas."
(16.116)
"La meilleure chose que moi et les prophètes avant moi avons dite est La ilaha
illal-lah, 'Il n'y a pas de divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah'.
Une déclaration comme celle d'at-Tijani n'est qu'un moyen de détourner les
plus naïfs de la communauté musulmane du Coran.
Et les musulmans disent que celui qui croit que cette salatul-faatih provient
du Coran est clairement un kafir, ou un infidèle, parce que la révélation divine
n'a été reçue que par les prophètes. Cette salatul faatih ne se trouve ni dans le
Livre d'Allah, ni dans un hadith fabriqué.
Les gens sont divisés en deux groupes sur cette question : ceux qui croient
qu'elle est tirée du Coran et ceux qui croient qu'elle ne l'est pas.
Les premiers ne sont pas dans le giron de l'Islam, les seconds sont dans le
giron de l'ordre at-Tijaniyyah.
"Le jour du jugement, une chaire de lumière sera placée pour moi, et un
orateur criera, assez fort pour être entendu par tous les membres de
l'assemblée : Ô gens de l'assemblée ! Voici votre imam, auprès duquel vous
cherchiez de l'aide sans le savoir"(91).
"Celui qui nous regarde le vendredi ou le lundi entrera dans la Jannah, sans
compte ni châtiment ; même s'il était infidèle, il mourrait en état d'iman"(92)
"Le Prophète a vécu avec son oncle Abu Talib pendant des années, mais ce
dernier est mort mécréant. Il en fut de même pour Abu Jahl et Abu Lahab, qui
regardaient le Prophète . Le fils du prophète Noé et le père du prophète
Ibrahim sont également morts mécréants. Aucun de ces mécréants n'a profité
de la compagnie des prophètes. Comparez maintenant les déclarations
blasphématoires d'at-Tijani avec les paroles de l'homme le plus aimé d'Allah, le
dernier des prophètes et des messagers, Muhammad : "Par Allah, bien que je
sois le messager d'Allah, je ne sais pas ce qui va m'arriver demain"(93) Allah,
gloire à Lui, s'adresse à Son messager bien-aimé : "Dites : 'Je n'ai pas le pouvoir
de vous faire du bien ou du mal'. Dis : "Nul ne peut me protéger contre Allah, et
je ne peux trouver refuge auprès de Lui". (72.21,22) At-Tijani a également affirmé
qu'il avait rencontré le Prophète personnellement, non pas dans ses rêves
mais alors qu'il était éveillé, et que le Prophète lui avait donné sa garantie de
sécurité et d'absence de peur dans l'au-delà, et que quiconque dit at-Tijani
aurait la même garantie s'il mourait dans l'état d'iman.
20. Conclusion
En conclusion, je souhaite saluer les efforts continus des groupes salafistes
(les groupes qui suivent les traces du Messager d'Allah et de ses compagnons)
à travers le monde pour exposer le soufisme, et critiquer le silence déplorable
des autres partis et groupes islamiques. La raison de ce silence est qu'aucun
de ces autres partis, grands ou petits, n'a de base dogmatique avec laquelle il
peut être identifié. Le mouvement soufi a manifestement subi un déclin
marqué dans de nombreux endroits du monde musulman qui étaient autrefois
des centres d'activité soufie. Il a subi une éclipse de sa signification sociale et
est devenu tout à fait marginal dans la société musulmane au sens large, en
raison de l'action menée à juste titre par la da'wah salafiste et d'autres
activistes parmi les musulmans du monde entier. Aujourd'hui, ayant perdu du
terrain dans le monde musulman, les soufis ont déplacé leurs activités vers le
continent nord-américain, exploitant le vide spirituel ressenti par les
populations de ce continent. Mais avec l'aide d'abord de Dieu tout-puissant,
puis de la da'wah salafiste, le soufisme continuera à subir un coup après l'autre
et la parole d'Allah prévaudra sur toutes les croyances impies. J'espère avoir
réussi à présenter aux lecteurs musulmans une image fidèle du soufisme, à la
lumière du Coran et de la Sunna, et je prie Allah l'Exalté de nous guider et de
les guider vers Son droit chemin. Il est le juge ultime :
"Il n'y a pas d'abrogation de Son décret.