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LES PROVERBES

DU ROI

Le Sceau de Salomon : fils de


David, roi d’Israël et de Judée,
bâtisseur du Temple, Sage
d’entre les sages.

Livre traduit et commenté par


Israël Nazir

ISBN : 9798388025661
Notre Message de Paix

Salam, Shalom, Paix

Le peuple du Livre ou ahl al-Kitab en arabe est


une croyance théologique dont l’origine se trouve dans
les sourates du Coran. C’est par ce nom que le
prophète de l’Islam, (Muhammad (‫))ﷺ‬, appelle les
communautés chrétiennes et juives qui vivent dans la
péninsule arabique à son époque. Il les nomme ainsi,
car elles ont accès à un Livre, c’est-à-dire la Tanakh
pour les communautés juives et les Évangiles pour les
communautés chrétiennes.

Les interlocuteurs qui l’écoutent sur la place du


marché de la Mecque sont des Sémites de langue et de
tradition arabe qui n’ont aucun Livre auquel se référer
et dont les croyances existentialistes sont basées sur un
panthéon polythéiste aux faibles valeurs morales. Les
habitants de la Mecque voient en ces communautés
religieuses venues de l’étranger un danger identitaire
pour leur culture. Ce sentiment devient même de plus
en plus évident, car de plus en plus d’Arabes se
convertissent à la Chrétienté.

Mahomet (Muhammad (‫))ﷺ‬, a d’ailleurs reçu


par son oncle adoptif un enseignement en syriaque aux
chrétiens d’orient. Il est un caravanier Quraych, c.-à-d.
la tribu régnante sur la Mecque et la Kaaba. Il a la
quarantaine d’années et il est instruit dans la Tanakh
juive. Il se présente à eux comme un messager, venu
leur communiquer à l’oral et en langue arabe ce savoir
si précieux que les gens du Livre ont, et auquel ils n’ont
pas accès.
4
Car ne dit-il pas en substance ceci :

« Chaque peuple de la Terre a reçu de la part de Dieu un


messager venu lui professer l’enseignement de la Vérité. Ceux
qui l’écoutèrent reçurent un livre et une grande sagesse, ceux qui
refusèrent finirent oubliés et l’on trouve leurs vestiges en Syrie et
en Égypte… »

Les éditions ahl al-Kitab se réclament de cette


origine et ont pour but de continuer l’enseignement du
Livre aux habitants de la Terre. La définition littéraire
et théologique de notre Livre se limite au
Dhammapada de Siddhartha Gautama, dit l’éveillé
Bouddha, aux Proverbes de Salomon, fils de David, roi
d’Israël, bâtisseur du temple, sage d’entre les sages, aux
Évangiles de Jésus rapportés par Thomas, Marc,
Matthieu, Luc et Jean, au Tao Te King du vieux Maître
Lao-Tseu, aux Analectes de Maître Kong, latinisé en
Confucius, à la Bhagavad-Gita de Krishna le foncé et
au Coran de Mahomet, (Muhammad (‫))ﷺ‬.

La vision qui nous anime n’est pas celle de


fondre toutes les religions dans un seul moule, ni celle
de mélanger toutes les traditions dans un syncrétisme
vide de sens. En réalité, nous croyons que lorsque l’on
étudie le Livre, on se rend compte que les religions
parlent toutes de valeurs universelles qui transcendent
les croyances identitaires et que ces valeurs universelles
parlent de Dieu, de Paix, de Vertu, d’Amour,
d’Harmonie, de Sagesse et de Liberté.

5
Nous croyons que lorsqu’on étudie le Livre, on
s’ouvre aux cultures de ce monde et que lorsqu’on les
comprend, on peut les accepter. Quand on a accepté
les traditions de ce monde, on obtient en récompense
de cette très grande Sagesse : une profonde sérénité.

C’est pourquoi nous croyons que chaque


tradition religieuse est riche d’enseignements uniques
et qu’elle porte en elle, de par son culte et sa culture,
une beauté qu’on ne saurait égaler.

Nous souhaitons, pour nous définir, être tels


un sculpteur de pierre qui laisserait de côté ses outils et
qui se contenterait uniquement de polir la surface de la
pierre. Polir cette pierre ainsi que les 6 autres :

« Ces 7 pierres qui recèlent en soi la vérité et qui forment un


tout d’une plus grande vérité. Un édifice plus grand, un édifice
plus cohérent. »

Notre rôle est simple, il consiste à permettre


l’échange des savoirs entre croyants de confessions et
de traditions différentes. Nous souhaitons le faire dans
un cadre théologiquement acceptable et nous
souhaitons le faire dans un format facile de
compréhension, et dans le plus grand nombre de
langues possible.

Dans ce Livre qui est au fondement de toutes


les civilisations modernes, nous avons trouvé une
ultime Paix : une Paix avec Dieu, une Paix avec soi-
même, une Paix avec les autres.

6
Dans ce Livre, nous avons trouvé les réponses
au débat existentiel qui anime l’homme depuis son
apparition. Un débat propre à chacun et qui l’animera
tout au long de sa vie.

Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ?


Où allons-nous ?

Qu’est-ce qu’est le Bien ?


Qu’est-ce qu’est le Mal ?

Qui est Dieu ?


Pourquoi croire en Lui ?

Comment comprendre les hommes ?


Qu’est-ce qui les motive ?
Comment anticiper leurs actes ?

Car en 2000 ans l’homme a peu changé,


pourtant l’Humanité a évolué vers le meilleur. N’est-ce
pas car l’homme se pose les questions essentielles
depuis le début que l’Humanité a évolué vers le
meilleur ?

Pourquoi se pose-t-elle ces questions-là ? C’est


parce qu’à l’origine, tout le monde se les posait, que des
gens apparurent pour y répondre…

7
Dans l’enseignement de ces 7 sages ancestraux,
messagers de la Vérité, vous trouverez indubitablement
les meilleurs conseils et les meilleures réponses à vos
questions.

Ceux qui croient ceux-ci sont comme nous.


Nous sommes le peuple du Livre : Ahl al-Kitab.

8
SOMMAIRE
Préface……………………………………………............... 10

Avant le Livre : le contexte

Avant-Propos : la Cité de David………..…………....……. 15


Part 1 : Bethsabée, la mère véritable ………………………20
Part 2 : Sulamite, princesse d’Égypte ………………..…… 32
Part 3 : Zara, reine de Saba…………………………………45
Part 4 : Les filles capricieuses………………………………54

Les Proverbes du Roi

Chapitre 1 : Les Paraboles du Roi………………………… 62


Chapitre 2 : Écoute mon fils ! ..………….…...……………66
Chapitre 3 : Aie confiance en l’Éternel…………………….70
Chapitre 4 : La moralité du Père……………………………75
Chapitre 5 : Détourne tes pas du chemin vers la Mort…….79
Chapitre 6 : Observe la Fourmi…………………………….83
Chapitre 7 : Zara, L’étrangère…..………………………….88
Chapitre 8 : L’appel de la Sagesse………………………….92
Chapitre 9 : La maison de la Sagesse………………………97
Chapitre 10 : Les lèvres du Juste…………………………..101
Chapitre 11 : La Justice de la Vie…………………………..106
Chapitre 12 : La Paix……………………………………….111
Chapitre 13 : La Lumière des Justes..……………………..116
Chapitre 14 : Le Refuge puissant………………………….120
Chapitre 15 : L’oreille attentive….……………………...…125
Chapitre 16 : La Couronne des anciens…………...………130
Chapitre 17 : La maison des sacrifices…………………….136
Chapitre 18 : L’époux et l’épouse………………………….141
Chapitre 19 : La richesse des déshérités…..………………146
Chapitre 20 : Les yeux du Roi….………………………….151
Chapitre 21 : La maison des méchants……………………156
Chapitre 22 : Les pauvres et le riche………………………162
Chapitre 23 : Le véritable adversaire : Ha-Satan…………168
Chapitre 24 : Douce comme le miel ……………………....175

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PRÉFACE
Cela peut paraître étonnant, mais ce livre
comme les autres est écrit à l’envers, c’est-à-dire que je
travaille en premier sur la traduction du texte originel
puis ensuite j’élabore la partie contextuelle et enfin je
termine par la préface. Cet ordre d’écriture me permet
en premier d’entrer dans la tête de son auteur avant de
rentrer dans le détail de sa vie. La préface me permet
enfin de placer les dernières remarques que je n’ai pu
incorporer auparavant dans le livre.

1/ Premièrement, je tiens à m’expliquer brièvement sur


le choix de Shéshonq comme le beau-père de Salomon.
Les historiens proposent habituellement
Psousennès II ou Siamon. Leur point de vue est
cohérent, car effectivement au début du règne de
Salomon, ce sont ces deux derniers qui sont au pouvoir
en Basse-Égypte et en Haute-Égypte. Si j’ai privilégié
Shéshonq, c’est à cause du Cantique des Cantiques
dans lequel il est écrit que l’épouse du roi Salomon,
c’est-à-dire Sulamite, est noire de peau (noir comme les
chèvres de Kédar). Or de ces 3 prétendants, Shéshonq
est le seul pharaon noir. Ensuite, autre indice non
négligeable, Shéshonq et sa famille eurent, selon les
historiens, un usage intensif des mariages politiques
pour gouverner. Ce qui là aussi met Shéshonq en
meilleure place que Siamon et Psousennès II pour
marier sa fille à Salomon (comme il est écrit dans le
livre des Rois). Enfin, Shéshonq est le seul des trois
pharaons qui est nommé dans le livre des Rois… Voici
comment, je schématise les règnes et âges de chacun
dans ce roman historique et philosophique.

10
2/ La deuxième remarque concerne la chronologie
utilisée dans l’histoire romancée, et plus
particulièrement la conquête des plaines israéliennes
par Shéshonq. Historiquement cette conquête est
documentée archéologiquement dans les gravures
faites sur la porte de Boubastis, en Égypte, qui célèbre
le triomphe de Shéshonq. De nos jours, les historiens
enseignent que cette conquête est celle mentionnée
dans le livre des Rois, qui eut lieu après le règne de
Salomon lors du pillage du Temple pendant le règne de
son fils Roboam. Cependant la liste des villes
mentionnées dans la fresque ne signale aucune des
villes se situant dans les collines de Judée. La longue
liste ne mentionne en réalité que les villes se situant sur
les plaines et celles dans la vallée de Jezréel. Cette
conquête n’a donc pas pu avoir lieu lors du pillage du
Temple de Jérusalem… Par ailleurs, les historiens
enseignent que Shéshonq conquit et vainquit les
9 armées entourant l’Égypte durant son règne. Cela ne
me semble pas politiquement cohérent. Je pense plutôt
que Shéshonq a vaincu étape par étape les 9 arcs
entourant le royaume d’Égypte durant le règne de
Psousennès II, et que c’est ainsi, après avoir redoré le
blason de la dynastie précédente, qu’il eut le crédit
suffisant auprès du peuple, des nobles et des prêtres
pour établir la 22e dynastie égyptienne nubienne.

3/ La troisième remarque concerne les histoires


relatées dans le Coran, dans le livre des Rois et dans le
livre des Chroniques. Je n’ai malheureusement pas pu
tout incorporer dans le corps du texte. Je conseille
donc au lecteur de lire ces livres, s’il souhaite prendre
connaissance de toutes les histoires racontées sur
Salomon, fils de David.

11
12
Photo illustrant
Sheshonq en pharaon
sur son chariot de
guerre. Peinture
hiérographique venant
du temple d’Abou
Simbel, Haute-
Egypte.

13
Je signale le lecteur que le livre des Rois et le livre des
Chroniques sont écrits selon l’angle de vue des fils de
Lévi alors que notre hagiographie est écrite selon un
angle de vue judéen.

4/ La quatrième remarque concerne l’ordre d’écriture


des grandes œuvres de Salomon, comme écrit dans la
biographie romancée. J’estime, selon des indices
littéraires, que ces livres ont été écrits dans l’ordre
suivant : Cantiques des Cantiques puis Proverbes et
enfin l’Ecclésiaste. L’ordre d’écriture de ces livres fait
débat chez les théologiens juifs, cependant ce point de
vue est partagé par le célèbre Rabbi Yonathan ben
Ouzziel.

5/ La cinquième remarque concerne la traduction des


Proverbes du roi Salomon. Pour effectuer la traduction
j’ai utilisé les outils suivants : sefaria.org qui propose de
nouvelles traductions documentées de la Tanakh et
pealim.com qui est un dictionnaire et un Bescherelle
anglo-hébreu. La vraie difficulté dans la traduction des
proverbes a été le comblement des silences que
Salomon use régulièrement. Parfois, il s’agit de verbes
qui sont absents, parfois il s’agit de mots non écrits. Ce
jeu de piste commença probablement avec l’usage
récurent du tétragramme, qui selon la tradition
hébraïque ne doit pas être prononcé. Salomon base
donc son enseignement comme un jeu de piste et c’est
à l’auditeur ou au lecteur de relier les points entre eux
pour percevoir la profondeur de son enseignement.

6/ La sixième remarque concerne l’usage des paraboles.


Pour approfondir encore plus son enseignement,
Salomon utilise des images qu’il anime et qui décrivent

14
des archétypes humains. Si l’on se réfère au premier
verset du chapitre premier, le livre aurait même pu être
nommé les Paraboles au lieu des Proverbes. Les
traducteurs chrétiens souhaitèrent probablement
garder la primeur du langage imagé à Jésus-Christ. Il
est d’ailleurs remarquable de constater que les
paraboles sont utilisées autant par David que par
Salomon et Jésus-Christ.

7/ La dernière et septième remarque concerne l’usage


approfondi du sens des mots. Le langage antique avait
un usage des sens des mots et de leurs images associées
plus profond que nous ne pouvons le faire aujourd’hui
où nous avons créé des mots pour développer chaque
sens possible. Pour artificiellement élargir le sens des
mots, j’ai dans cette traduction eu recours à la
multiplication des diverses traductions d’un même mot.

Voilà qui conclut cette préface qui n’est au final


qu’une collection de diverses remarques. Il ne me reste
plus qu’à vous souhaiter une agréable lecture de ce livre.

« Ceux qui suivent la Paix seront


toujours bien guidés. »

Salam, Shalom, Paix

Israël Nazir

15
Avant-Propos : La Cité de David

Photo 2016 : Vue de la cour de la tour de David avec la Jérusalem moderne en arrière-plan.
Mont Sion, Jérusalem.

16
Avant-Propos : La Cité de David

Avant de vous plonger dans les délices de


l’œuvre majeure du grand roi d’Israël et de Judée, je
vous propose d’entendre une histoire romancée de la
vie de Salomon, fils de David et de Bethsabée.

À sa naissance, il y a plus de 3 000 ans, Salomon


reçut par son père David, le roi d’Israël et de Judée, le
nom de celui qui est paisible, sage et complet. Et quand
il commençait sa vie sur le territoire de la ville de la Paix,
Jérusalem n’était alors que l’embryon de la grande ville
qu’elle est devenue aujourd’hui. Elle était formée
simplement de quelques maisons en terrasse et de
tentes de nomades qui entouraient une impénétrable
citadelle construite sur le mont Sion. Cette forteresse
fut conquise aux Jébuséens par David, fils de Jessé, lors
de la septième année de son règne.

Au cours des 33 années qui suivirent sa prise,


David transforma cette place forte en la vision d’une
capitale invincible et insaisissable qui règne au nom de
Dieu sur le Royaume des croyants réunifiés du Nord et
du Sud. Durant son règne, le roi David assit la légitimité
de sa maison judéenne comme étant l’héritière, prévue
dans le Livre, sur le Royaume des croyants : fils d’Israël,
fils d’Abraham, fils de Sem, fils de Noé.

Depuis sa forteresse du mont Sion, David


régnait donc sur Sa maison et Sa Cité qui étaient
formées par quatre ailes symboliques :

La première aile, qu’on appelait l’aile royale,


servait aux tâches administratives et diplomatiques.
C’est dans cette aile que se trouvaient la salle du trône,
la salle du conseil et les chambres pour les visiteurs.

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Avant-Propos : La Cité de David

En face, dans l’aile de l’Éternel, se trouvaient


les lieux d’hébergements et lieux d’activités religieuses
et éducatives. Au rez-de-chaussée, il y avait la grande
salle de l’Assemblée qui cachait, derrière ses tentes et
ses voiles, l’autel des sacrifices d’Aaron et l’arche
d’alliance de Moїse, c’est-à-dire un coffre qui contenait
ses gravures dans la pierre des 10 commandements
ainsi que les 5 manuscrits que Moїse écrivit : Au
Commencement, Les Noms, Et Il appela, Dans le
Désert, Les Paroles. L’arche d’alliance ressemblait à un
coffre de voyage, avec ses deux longueurs, pour le
transport sur l’épaule et ses ornements juifs.

La grande salle de l’Assemblée était au service


de Dieu toute la journée et durant quelques soirées.
Dès le matin, les Cohens et les Lévis œuvraient à
l’éducation des jeunes enfants et adolescents. L’après-
midi, ils récitaient à l’oral les instructions de Moïse
contenues dans la Torah et dès le milieu de l’après-midi,
les chanteurs et les musiciens mettaient en musique les
Psaumes de David, de Coré, d’Asaph, de Ethan, etc.

Entre ses deux ailes, dans la cour centrale, on


ne pouvait pas ne pas voir l’énorme rocher qui s’y
trouvait. Le quidam remarquait immédiatement, par
son arrachage et sa dépose, que ce rocher ne faisait pas
partie de la colline. Il s’agissait, en effet, du troisième
plus grand artéfact du judaïsme que David avait ramené
dans sa forteresse du mont Sion. Celle-ci venait de la
localité de Béthel, c’est-à-dire la Maison de Dieu en
français, et ce rocher avait été surnommé ainsi par
Jacob surnommé Israël.

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Avant-Propos : La Cité de David

Géographiquement, la localité de Béthel se


situait plus au Nord dans les collines à une vingtaine de
kilomètres. Et c’est avec du bétail, des rondins, des
cordes et des hommes que les croyants ramenèrent sur
le mont Sion le rocher de la Fondation. Ce rocher du
fondement, que David appelait dans ses Psaumes
« l’escabeau », est la pierre où Jacob, fils d’Isaac, fils
d’Abraham, eut, selon ce qui est écrit au
commencement, son rêve universel dans lequel il
entendit Dieu bénir par lui, Jacob et par sa descendance,
toutes les familles de la Terre…

La troisième aile de la Cité de David était à


gauche de l’aile de l’Éternel, et s’appelait l’aile de
l’armée. C’était dans cette aile qu’étaient aménagés les
lieux d’hébergement et de réunion confiés à l’état-
major des armées du Royaume. À l’étage le plus haut,
on trouvait la suite princière mise à disposition par
David à Joab, le chef de l’armée. Dans ses étages
inférieurs on y hébergeait les membres de la famille de
Joab ainsi que les gradés de l’armée des vaillants de
David.

La majeure partie de l’armée bivouaquait dans


des tentes à l’extérieur de la Cité de David. Et c’est dans
ce paysage de monts et de collines, de plateaux et de
grottes, que l’armée effectuait son entraînement
militaire. C’est au milieu des bergers et des cultivateurs
que l’armée accomplissait sa mission de maintien de
l’ordre et de protection des gens et de leurs réserves
alimentaires.

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Avant-Propos : La Cité de David

Dans les sous-sols de la Cité de David se


trouvaient, gardées continuellement par les membres
de la garde royale, les fameuses salles du trésor que
David avait accumulé durant ses 50 années de conquête.

Enfin, la quatrième et dernière aile de la Cité de


David était celle qu’on appelait l’aile de la famille qui,
elle, se tenait à droite de l’Éternel. Elle était formée par
les lieux d’hébergements réservés au roi et aux
membres de sa nombreuse famille de 7 épouses et
17 enfants. Le roi logeait tout en haut de sa tour, alors
que ses épouses et ses enfants logeaient en dessous de
lui en fonction de leur âge de naissance ou date de
mariage. En dessous de tout ce « beau monde », au
niveau du sol, se trouvaient les grandes cuisines
nécessaires pour nourrir tous ces gens.

Voici, qui clôt cet avant-propos qui explique


brièvement le cadre historique qui entoure l’entrée en
fonction de Salomon, fils de David, roi d’Israël et de
Judée. Voilà qui plante le décor de l’histoire de la vie
d’un grand homme qui fut entouré de nombreuses
femmes…

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Biographie 1er Partie – Bethsabée

1re Partie Bethsabée :


La Mère Véritable
L’histoire commence au premier étage de la
Cité de David, dans l’aile de la famille, Bethsabée,
épouse de David, se tient dans le couloir, face à la
chambre de son dernier fils Salomon. Elle tape des
mains et lui dit : « Salomon, mon fils, es-tu là ? ».
Salomon ouvre la toile de sa chambre et, du haut de ses
12 ans, salue affectueusement sa mère. Bethsabée
l’entoure de ses bras et lui dit : « Ton père, le roi d’Israël
et de Judée, a aujourd’hui une annonce importante à te
faire ! Habille-toi au mieux et viens me rejoindre dans
le couloir. » Salomon ferme la toile et par la magie des
jeunes enfants, sort au bout de quelques minutes dans
sa tenue la plus élégante. Bethsabée le prend par la
main et l’emmène, tout en haut de la tour, devant la
porte de la chambre du roi.

Avant d’entrer, Bethsabée respire un grand


coup et, se tournant vers Salomon, elle lui dit avec une
voix émue : « Mon fils, l’instant est grave. Sois
silencieux et concentré sur les paroles que ton père va
te dire… Souviens-toi de cet instant pour toujours car
tu vas entendre la décision de David sur le sujet de sa
succession. » Alors Bethsabée lâche la main de
Salomon, ouvre la porte de la chambre nuptiale et
invite Salomon à entrer : « Viens, mon fils, entre ! »

À l’intérieur de la chambre nuptiale se trouve


allongé sur un lit : David, le vieux roi fatigué d’Israël
et de Judée. Il est entouré de Nathan, disciple de

21
Biographie 1er Partie – Bethsabée

l’auteur Samuel, de Sadoq, le vice-intendant de


l’Assemblée religieuse, de Benaya le chef de la garde
royale et d’Abisag, la vierge de David.

En entrant, Bethsabée fait une révérence


devant le roi et quand elle lève finalement le regard sur
le roi, David lui dit : « Paix à toi, douce Bethsabée, fille
d’Eliam, épouse du roi. Nathan m’a raconté la
conspiration que mon fils Adonias, fils de Haggith,
épouse du roi, est en train de monter pour devenir
l’héritier du Royaume. Sache que cela se fait contre ma
volonté et contre ma maison. Je te jure, dit-il, par le
Très-Haut, que c’est bien ton fils Salomon qui régnera
sur mon trône. Et cela, comme je l’ai juré
antérieurement… »

Alors Bethsabée accomplit une seconde


révérence et souhaita longue vie au roi. Puis David
tourna le regard vers Salomon qui restait pétrifié par
l’instant et il lui dit : « Viens mon fils ! Approche de
mon lit… » Lorsque le jeune garçon fut à portée de
main, David posa sa main sur l’épaule de Salomon et
dit à son héritier : « Écoute, mon fils, écoute ! Écoute
les paroles venant de la bouche du juste. Écoute les
commandements de ton père : le berger de la tribu de
Juda. Écoute les recommandations de ta mère. Grave-
les dans ton esprit et porte-les à ton cou ! » Le regard
délavé de David s’enfonça dans le regard du jeune
garçon et le roi d’Israël et de Judée continua son
discours : « Il y a fort longtemps, j’étais comme toi, le
dernier des fils de ma mère et je devins par la suite le
premier des fils d’Israël. Pour réussir, il te faudra te
connaître toi-même et il te faudra connaître
l’enseignement de Moїse… Car c’est en connaissant
22
Biographie 1er Partie – Bethsabée

l’histoire de Notre peuple que tu accompliras sa


destinée ! Tu bâtiras mon fils une Maison à l’Éternel et
quand tu auras fait cela alors tu deviendras un grand roi
au service du Très-Haut, alors tu deviendras comme
moi : un roi juste de l’ordre de Melchisédech, prêtre du
Très-Haut, pour toujours. »

Alors, le roi tourna la tête vers Nathan et Sadoq


et il leur donna ce dernier commandement : « Je vous
confie mon fils Salomon, l’héritier du Royaume, veillez
donc à son enseignement et rappelez-lui tout ce que j’ai
dit et écrit et quelle vie que fut la mienne ! Avec sa mère
Bethsabée et avec Benaya, le chef de la garde royale,
vous serez en charge de sa sécurité jusqu’à ce qu’il soit
en âge de gouverner. » Le temps dans la pièce se figea
quelques instants sur ces dernières paroles et les
regards des gens présents se croisèrent. Alors le roi
juste conclut :

« Maintenant, allez communiquer à Notre


peuple : Notre décision. Faites monter Salomon sur la
mule royale et conduisez-le hors de la ville près de la
source de Gèon. Là-bas, vous l’oindrez avec l’huile
sainte et le déclarerez roi. Ensuite, vous
accompagnerez le prince héritier vers la ville, en faisant
sonner de la corne et en proclamant que le roi Salomon
est assis pour toujours sur le trône royal, afin que tout
le peuple sache qu’il a été désigné par David comme le
conducteur d’Israël et de Judée. Afin qu’ils adressent à
Salomon de sages recommandations touchant le
pouvoir, afin qu’il gouverne avec piété et justice. »
Alors, sans perdre un instant Bethsabée,
accompagnée d’Abisag, la vierge de David, de Nathan,
le disciple de l’auteur Samuel, de Sadoq le nouvel
23
Biographie 1er Partie – Bethsabée

intendant de l’Assemblée et de Benaya, le chef de la


garde royale, firent monter Salomon sur la mule du roi
David, et ils le menèrent en dehors de la ville près de la
source de Gèon. Là-bas, Nathan l’oint d’huile et ils le
ramènent ensuite vers la cité de David aux sons de
cornes et des acclamations. En voyant cela, la foule des
gens des maisons et des tentes les accompagna jusqu’à
l’entrée de la Cité de David. Devant la porte de la
forteresse, ils retrouvèrent finalement Joab et Adonias
qui devant le témoignage d’Abisag, la vierge de David
et de Benaya, le chef de la garde royale, ne purent que
les laisser entrer car telle était la décision de David, roi
d’Israël et de Judée.

La foule entra donc dans la cour centrale, et


tous se félicitèrent chaudement. Puis ils se dirigèrent
avec les gens des maisons et des tentes, vers les cuisines
pour organiser un banquet et des fêtes dans la salle du
trône. La foule dès lors dansait et se réjouissait aux sons
des harpes et des flûtes… Et la multitude des
instruments de percussion faisait résonner aux
alentours pendant des jours et des soirées, le sol et
l’atmosphère.

Quand les fêtes se terminèrent, Salomon


siégeait assit sur le trône dans la salle du trône, avec à
sa droite, se tenant debout, sa mère Bethsabée, épouse
du roi David et à sa gauche, se tenant debout, Abisag,
la vierge de David.

La situation resta ainsi durant les dernières


années de la vie de David. À partir de sa mort, par
maladie, la situation changea irrémédiablement et
malgré les funérailles grandioses, les pleurs expansifs et

24
Biographie 1er Partie – Bethsabée

les sincères lamentations. Cette période de tristesse et


de souffrance ne représentait que le calme avant la
tempête.

Car la crise de succession qui suivit commença


naturellement par les désirs d’Abisag de ne plus rester
vierge… Cela peut sembler innocent à bien des égards
humains, mais cela amena à des conséquences tragiques.
Elle s’enticha du jeune, beau et riche Adonias, fils de
Haggith, veuve du roi David. Et leur amour naissant,
leur envie d’officialiser leur relation se fit de plus en
plus insistant. Un jour Adonias vint voir en privé
Bethsabée, pour lui faire part de son envie d’épouser
Abisag, la vierge de David.

Suite à cette nouvelle qui remet en cause le


statut de la pucelle, Bethsabée réunit les membres du
conseil de David dans la salle du conseil et expose à
Nathan, Sadoq et Benaya, les désirs d’Adonias et
d’Abisag, la dépucelée. Les membres du conseil
reconnaissent à l’unanimité la faute d’Adonias et
d’Abisag. Et ils s’en vont convoquer le jeune roi
Salomon dans la salle du trône.

Salomon n’est pas vraiment étonné en


entendant la nouvelle, mais il reste silencieux. Il
demande ensuite quel est leur conseil dans cette
situation. Nathan répond au roi que la punition
proposée par le conseil de David pour la faute
d’Adonias est la mort ! Salomon tourne son regard vers
sa mère qui reste silencieuse et vers Benaya qui
acquiesce de la tête. Salomon s’effondre en larmes car
il aime sincèrement son demi-frère qu’il admire. Sa
mère Bethsabée prend l’adolescent dans les bras pour

25
Biographie 1er Partie – Bethsabée

le réconforter et lui dit que c’est la bonne décision à


prendre. Parmi ses pleurs et ses pleurnichements,
Salomon lui demanda : « Si c’est la bonne solution,
pourquoi est-ce que je pleure ? » Bethsabée le
réconforta en disant : « Pleure, mon enfant, pleure, tu
as fait le bon choix » puis elle envoie Nathan et Benaya
communiquer et appliquer la sentence du roi.

En entendant la sentence du roi, Adonias tente


dans un premier temps de prendre par la force, avec ses
soutiens, la Cité de David. Puis voyant qu’il perd cette
bataille, il tente de s’enfuir avec Abisag. Il rencontre
alors Benaya à la sortie de la cité de David qui le tue
devant les yeux d’Abisag qui s’enfuit. Joab, le chef des
armées, qui depuis le début avait pris la cause
d’Adonias dans la succession de David, voyant, lui aussi,
la défaite par les armes dans la cité de David, alla se
réfugier dans la salle de l’Assemblée… Benaya vient
alors à sa rencontre pour le destituer de son rang et
prendre sa place.

Joab se trouve alors devant la tente du


tabernacle où demeure l’arche de l’alliance. Il est
derrière l’autel des sacrifices. Benaya est face à lui,
l’arme sanglante à la main. Derrière lui, sont Nathan et
Sadoq. Benaya dit à Joab : « Par ordre du roi, sors de
là ! » Joab répondit en tenant les cornes de
l’autel d’Aaron : « Non ! C’est ici que je veux mourir ! »
Nathan alors répondit : « Qu’il soit fait selon sa
volonté. » Sadoq resta silencieux tandis que Benaya
transperçait le corps de Joab avec sa lame. Joab recula
et mourut dignement en veillant à ce qu’aucun sang
n’éclabousse l’autel des sacrifices. À l’article de la mort,
Benaya promit à Joab de l’enterrer selon les coutumes.
26
Biographie 1er Partie – Bethsabée

À la suite du drame et des enterrements, la vie


dans la Cité de David reprit lentement son cours,
durant les mois et années qui suivirent cet événement
tragique. Sadoq se vit confirmer l’intendance de
l’Assemblée et Benaya devint le nouveau chef des
armées. Malgré cette union retrouvée, le Royaume
d’Israël et de Judée sortait humainement,
politiquement et diplomatiquement affaiblit par cette
crise de succession. La nouvelle de cette faiblesse
tomba dans les oreilles d’un roi d’Égypte qui vit
l’opportunité adéquate pour préparer à la saison venue
une intervention militaire envers les territoires philistin,
cananéen et amalek qui séparaient le Royaume des
croyants de l’Égypte des pharaons.

Au printemps suivant, le roi d’Égypte attaqua


en premier le territoire des Amaleks qu’il vainquit
rapidement grâce à son initiative, ses chars, ses archets
et son infanterie. Comme il s’agissait d’un territoire de
plaine et de déserts, l’armée égyptienne avançait
rapidement et au bout de quelques semaines
d’offensive terrestre, tout le territoire des Cananéens
était ravagé alors que les villes philistines étaient
assiégées. Galvanisé par ces succès militaires, le roi
d’Égypte s’enfonce dans les territoires d’Israël et
envahit le territoire des tribus de Dan et Ephraïm.

Quand Bethsabée entendit parler de la nouvelle


de l’attaque, elle convoqua immédiatement le conseil
de David et en informa le jeune roi. Salomon, ayant
l’âge d’être un adulte, prit la décision d’aller
personnellement sur le front pour aviser sur place.
Alors le conseil convint, sur les recommandations de
sa mère, que le roi serait accompagné de l’armée de

27
Biographie 1er Partie – Bethsabée

Judée qui serait à la tête des armées des 12 tribus


d’Israël, laquelle serait accompagnée en soutien
tactique, par les armées restantes du Royaume, c’est-à-
dire les tribus alliées de Moab, d’Amon, d’Aram, de
Damas et de Basan.

Lors du départ de Salomon de la cité de David,


Bethsabée était très inquiète, mais elle ne le montrait
pas. Pour ne pas y penser, elle s’attache avec zèle à
l’organisation. Car la Cité de David et les alentours sont
alors en ébullition, les cornes de Jéricho soufflent à ne
plus s’entendre, les tambours battent le rappel du pas
de la marche militaire, les tentes de nomades se plient,
le bétail regarde les amoureux se quittant sans
promesses, les enfants pleurer le départ de leurs pères
et les mères donnant des provisions à leurs fils.

Vint alors le moment tant redouté par toutes


les mères : celui de la séparation avec leur fils. En
préparation de cet instant, Salomon convoqua
Bethsabée, Nathan et Sadoq dans la salle du trône. Se
tournant vers Nathan et Sadoq, il leur dit : « Mon
maître instructeur, grand prêtre. Aujourd’hui, je pars à
la guerre. Je suis donc en âge de gouverner. Voici donc
pour vous mon premier commandement. En mon
absence, je nomme Bethsabée, comme régente du
Royaume d’Israël et de Judée. Je vous prie de veiller sur
elle. »

Puis se tournant vers sa mère il lui dit : « Mère,


je vous nomme régente d’Israël et de Judée, prenez soin
du Royaume. » Puis Salomon tourna le dos et se dirigea
vers la sortie de la salle du trône. Bethsabée, le voyant
partir, ne put retenir ses larmes et ses lèvres : « Mon fils,
28
Biographie 1er Partie – Bethsabée

mon fils, attends-moi. Prends ! Prends avec toi cette


cape. Les nuits sont froides dans les tentes. Mon fils, je
ne te dirai qu’une seule chose : reste en vie ! »

Une fois les hommes partis, le calme s’installa


dans la Cité de David. La quiétude semblait légère et
solitaire, mais les jours passant et les semaines venant,
ce calme se trouvait rempli de chuchotements et de
conspiration. Car tous les fils de David n’étaient pas
partis à la guerre et les épouses de David encore
vivantes étaient restées. Les femmes s’observaient et
préparaient leur machination. L’attente devint de plus
en plus lourde et chaque nouvelle du front pouvait faire
basculer la situation.

Les nouvelles au début furent plutôt bonnes,


les femmes apprirent que Salomon, profitant de la
déroute des Philistins et des Cananéens, s’était emparé
des villes de Guezer, de Beth Horon et de Baalath. Ces
villes permettaient à l’armée de contrôler les plaines
menant aux seuls accès vers la Cité de David. Profitant
de la vitesse de ses chars en plaine, le roi d’Égypte
envahit le territoire de la tribu de Manassé et alla porter
la bataille jusqu’à Megiddo au Nord, menaçant ainsi les
tribus de Issacar, Zabulon, Asher et Nephtali. Salomon
emmena alors une partie de l’armée de Judée et de leurs
alliés à la rescousse d’Israël. Et à partir de ce moment,
les nouvelles devinrent rares pendant des semaines et
la dernière fut gravissime : Salomon avait été vaincu à
Meggido et emmené en captivité en Égypte.

Bethsabée manqua de tomber sur ses genoux


quand elle entendit la nouvelle. Malgré l’envie, elle resta
droite et digne avec les quelques larmes d’inquiétude
29
Biographie 1er Partie – Bethsabée

d’une mère qui sait que tant que son fils reste en vie, il
y a de l’espoir. Mais cet espoir était rempli d’idées
noires qui parlent de rançon, de prisonnier et de mise
à mort. Elle sèche ses larmes et s’enferme petit à petit
dans la souffrance et la solitude. Le soir, elle n’en dort
plus, les prières ne marchent plus. Sa chambre l’étouffe,
son mari lui manque et elle ne le trouve dans aucun
lit… Elle va se coucher dans la cour centrale en posant
sa tête sur le rocher de la fondation. Bethsabée s’y
endort profondément.

Au matin, le soleil brille, les oiseaux chantent et


Nathan trouve la belle au réveil. En voyant Nathan,
Bethsabée se mit à pleurer à grands sanglots. Elle sécha
devant le regard médusé de Nathan toutes ses larmes
sur le rocher de la fondation. Puis, elle se leva et se
dirigea vers la salle de l’Assemblée. Elle traversa les
voiles et elle entra, mi-avachie mi-accroupie, dans la
tente tabernacle où se trouve Sadoq. À l’intérieur, elle
se prosterna face contre terre devant l’arche d’alliance.
Elle reste là immobile de longs instants dans le calme
et l’effroi. Puis, elle se sent bien et au calme. Elle pense
à son mari. Elle quitte la pièce comme elle est entrée et
revient dans la cour centrale.

Elle fait chercher les musiciens et les chanteurs


et leur dit : « Je veux entendre mon mari ! » alors les
musiciens s’organisent pour tout ramener dans la cour
centrale et se mettent à chanter les psaumes de David.
Tous les membres de la Cité de David descendent dans
la cour centrale et entourent le rocher de fondation sur
lequel les musiciens et les chanteurs se sont installés.

30
Biographie 1er Partie – Bethsabée

En entendant les Psaumes 27 et 62, Bethsabée


se remit à pleurer en pensant aux paroles de son mari.
Tout alors lui devint clair, sûr et acté. Elle alla donc, par
deux nouvelles fois, sécher ses larmes sur le rocher et
faire la confirmation de son vœu dans la tente du
tabernacle.

Nathan et Sadoq vinrent ensuite voir


Bethsabée dans la salle de l’Assemblée et lui dirent :
« Mais Madame la régente, quelle est donc cette action
de grâce ? Depuis Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham,
nous n’avions rien vu de pareil… » Alors Bethsabée
leur répondit : « Nous les judéens, nous ne croyons pas
que l’on obtient la bénédiction de l’Éternel en faisant
des sacrifices d’animaux que vous autres Israélites
appelez actions de grâce. Selon les enseignements de
mon mari, nous considérons que les actions de grâce à
effectuer pour obtenir la bénédiction de l’Éternel se
trouvent être les prières, les chants, les jeûnes, les
lamentations, les vœux et les promesses. Aujourd’hui,
moi régente d’Israël et de Judée, j’ai fait la promesse à
l’Éternel, que je mettais la régence du Royaume dans
Ses mains. J’ai confiance en Lui, Il est mon rocher, mon
rempart, ma forteresse. Il me ramènera mon fils
vivant ! »

Nathan et Sadoq eurent l’air d’illuminés quand


ils entendirent la prose de Bethsabée, car ils avaient
entendu des mots magiques. Dans les jours qui
suivirent, Nathan et Sadoq tombèrent amoureux de la
gracieuse Bethsabée. Ils virent enfin ce que David avait
vu lorsqu’il avait entrevu, de sa terrasse, la belle se
baigner et qu’il en était alors tombé follement
amoureux.
31
Biographie 1er Partie – Bethsabée

La décision de Bethsabée eut un effet


revigorant dans la cité de David car tous reconnurent
que la belle de David avait bien décidé. Dès lors, vivant
en paix dans le calme et la quiétude, toute machination
et conspiration cessa instantanément.

Un jour comme tant d’autres en période de


guerre, alors que Bethsabée se trouvait dans la salle de
l’Assemblée, qu’elle ne quittait plus, on entendit venant
de la tour, les hurlements des soldats : « Des noirs ! Des
noirs ! Les égyptiens, ils arrivent !!! ». Alors tous les
regards se tournèrent vers l’épouse de David, qui se tint
droite et digne comme toujours. Les gens la
contemplaient : elle la délicieuse et la gracieuse, elle
l’amoureuse et merveilleuse. Elle, Bethsabée, l’épouse
de David, la mère véritable de Salomon, la régente
d’Israël et de Judée, l’égérie des Cohens et des Lévis.

32
Biographie 1er Partie – Bethsabée

Illustration au crayon de Bethsabée en princesse juive


Illustration princesse mésopotamienne

33
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

2e Partie Sulamite :
La princesse d’Égypte.
L’histoire romancée de la vie de Salomon
continue à Tanis en Égypte, qui est une ville qui se situe
dans le delta du Nil, à environ 140 kilomètres au nord-
est du Caire. La ville de Tanis était célèbre depuis les
temps pharaoniques comme étant le lieu de villégiature
du pharaon Ramsès II de la 19e dynastie. Ce n’était à
l’époque pas vraiment la capitale du pharaon, mais
plutôt son palais d’été ou palais d’hiver.

Avec les siècles, Tanis devint au fur et à mesure


le centre artistique, intellectuel, culturel et spirituel de
toute la Basse-Égypte. Son essor politique en tant que
capitale pharaonique date de l’entrée en fonction de la
21e dynastie. On y trouvait alors tous les ravissements
architecturaux, toutes les merveilles manuscrites ainsi
que les plus beaux temples et les plus belles gravures
de son temps. Dans les faits, Tanis souhaitait
architecturalement représenter le nouveau
basculement spirituel de la pensée religieuse
égyptienne dans la direction donnée par Tanis plutôt
qu’en direction de Thèbes, l’ancienne capitale du Sud
qui se trouve en Haute-Égypte.

Nous voilà donc dans le palais royal de Tanis,


dans les appartements de la princesse d’Égypte, qui de
sa fenêtre voit l’armée victorieuse de son père entrer en
fanfare dans la cité pharaonique. Elle le voit traverser
les colonnes et obélisques du temple d’Amon pour
faire son triomphe devant la divinité égyptienne et
devant Psousennès II, dernier héritier de la
21e dynastie, roi d’Égypte et maître de Tanis.
34
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

Égypte
ville de

Basse-
Illustr

Tanis
ation
de la

en

35
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

Une servante se présente à la princesse et lui


dit : « Maîtresse, comme vous me l’avez demandée, je
suis allé voir les généraux pour savoir ce qui s’est passé
durant les semaines de conquête de votre père et voici
ce qu’ils me racontèrent : les troupes égyptiennes
conquirent facilement les territoires des Amaleks, des
Philistins et des Cananéens. Puis ils entrèrent dans le
territoire d’Israël et ils portèrent la bataille jusqu’au
nord à Meggido, qui est une ville qui contrôle l’accès
qui mène à la vallée de Jezréel. Une nouvelle fois,
l’armée triomphante de votre père vainquit les
fortifications et, passant les monts et les collines, alla
conquérir les villes de la vallée de Jezréel. Et alors que
votre père prenait ses quartiers à Meggido, une grande
armée apparut sur les flancs des collines de Galilée, de
Samarie et de Galaad qui entourent cette cuvette.

C’était une armée de tribus et de bergers qui


étaient armés de piques, de glaives et de frondes. Ils
restèrent dans les collines plusieurs jours à se déplacer
et à observer l’armée de votre père. Puis les émissaires
se rencontrèrent et votre père alla conquérant sur son
char à la rencontre du chef de ces tribus. Le roi se
présenta avec ses émissaires et voilà qu’un jeune garçon
se présente à lui comme le fils du berger de la tribu de
Juda, comme le conducteur de Ses tribus… Vous
connaissez votre père, en entendant cela, il a éclaté de
son rire puissant, son crâne noir et lisse irradiant au
soleil.

Alors, votre père se présenta fièrement en


armure comme Shéshonq, fils de Shéshonq, roi
d’Égypte, grand chef des armées d’Égypte, grand chef
de la tribu des Ma et maître de Boubastis. Puis levant

36
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

son glaive doré, il se tourna vers son armée et provoqua


leurs cris et exclamations d’intimidation. Une fois le
calme revenu, le jeune garçon dit à votre père : « Vous
êtes fils de Kouch, fils de Cham, ces terres ne vous
appartiennent pas, vous n’avez aucun droit de les
conquérir. Rendez ces terres ou affrontez notre
armée ! »

Votre père lui répondit : « Je suis Shéshonq fils


de Nimlot, fils de Shéshonq, ces terres
m’appartiennent par droit de conquête, retournez dans
vos collines et je vous laisserai la vie sauve. » Le jeune
garçon lui répondit vertement : « Je suis Salomon, fils
de David, fils d’Israël, fils d’Isaac, fils d’Abraham, fils
de Sem, fils de Noé. Ces terres nous ont été données
par Dieu et nous nous battrons jusqu’au dernier pour
les reconquérir ! Nous ne craignons pas votre armée
car bientôt nous vous couperons toute retraite au Sud.
De plus, dans nos collines votre armée n’a aucune
chance de pouvoir se déployer… Vous êtes fils de
Kouch, fils de Cham, respectez le commandement que
Noé vous a donné ! »

Le roi d’Égypte, nullement impressionné,


feignit d’être surpris et il lui demanda de quoi il parlait,
alors Salomon expliqua : « Cham, votre ancêtre, était
un des trois fils de Noé et ce dernier commanda à ses
fils de vivre en paix, chacun sur ses terres. Noé
commanda aussi à Cham de laisser les fils de Canaan,
fils de Cham, au service des fils de Sem, fils de Noé.
Nous avons donc le mandat céleste de gouverner sur
le territoire des 12 tribus d’Israël et sur tout Canaan. »
Votre père le questionna : « Mais alors pour vous, qui

37
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

sont les Amaleks et les Philistins ? » le jeune garçon


répondit : « les Amalek sont fils de Sem, mais ils ne
sont pas fils d’Israël. Ils parlent la même langue que
nous, mais ne croient pas comme nous au Dieu
d’Abraham. Les Philistins, eux, sont fils de Japhet, le
dernier fils de Noé. Ils viennent de la mer et avant cela
de la Grèce encore plus au Nord… Après un
cataclysme, il y a plusieurs siècles, ils se sont installés
sur la côte et depuis ils font du commerce depuis leurs
villes comptoirs. Vous les appeliez anciennement les
peuples de la mer, mais eux appellent cette terre qu’ils
colonisent : la Palestine. Ce sont des idolâtres, qui
aiment l’argent et la nudité. »

En entendant ces derniers mots, votre père


éclata de nouveau de son rire puissant. Puis reprenant
son souffle, il dit : « Ces histoires ne me sont pas
étrangères, l’un des fils de Sem est venu au temps de
ton père nous les racontaient… Je suis Shéshonq, fils
de Shéshonq et je viens accomplir le commandement
de Noé ! Je te donnerai Canaan en gérance et pour avoir
fait cela vous me devrez un tribut pour toujours ! Je
suis roi d’Égypte et votre suzerain… Si tu refuses mon
offre, vous subirez la mort, la guerre, la famine et les
réprimandes de Dieu. » Les généraux de Salomon se
regardèrent gênés et inquiets.

Salomon répondit : « Je suis fils d’Abraham et


je reconnais l’héritage et l’enseignement du père des
peuples. Abraham accepta de payer un tribut au roi
juste qui lui promettait la Paix. Moi Salomon, fils de
David, roi d’Israël et de Judée, j’accepte votre offre qui
vous consacre comme fils de Noé. » Alors, votre père
conclut : « Je connais l’histoire d’Abraham et je crois
38
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

qu’Amon l’a béni en lui refusant le sacrifice de son fils.


Je n’ai cependant pas terminé de te dire quelles sont
mes exigences, une stèle sera construite à Megiddo, qui
rappellera à tous quelles villes me doivent le tribut. Tu
devras aussi me donner quelque chose qui me
garantisse ton obéissance. À toi de me dire ce que tu
me donnes en caution, comme garantie ? » Alors le
jeune roi lui répondit : « Pour te prouver mon
allégeance, à la vie à la mort, j’épouserai une de tes
filles. » En entendant ces paroles, votre père, ria de
nouveau de son rire puissant et il lui dit : « J’accepte ton
offre, jeune roi d’Israël et de Judée, mais je dois te dire
que toutes les filles d’Égypte sont mes filles ! »

La princesse et la servante rirent elles aussi en


entendant la répartie du roi Shéshonq. Ensuite la
servante montra de la fenêtre à la princesse qui était ce
jeune roi qui cherchait à épouser une princesse
d’Égypte. Le soir venu, Psousennès II organisa une
soirée pour présenter à la cour le nouveau vassal de
l’Égypte.

Salomon fut présenté lors de ce gala à


Psousennès II et à sa cour royale. Lors des
conversations qui se firent entendre durant cette
cérémonie, Salomon comprit que Psousennès II était
un roi de peu d’envergure, que l’on pourrait même
qualifier de fantomatique. À l’inverse, Shéshonq était
un ambitieux et il était clair, pour tous, qu’un jour il
s’élèverait à la plus haute fonction car l’Égypte de la fin
de la 21e dynastie était divisée en plusieurs chefferies et
royaumes distincts et aucun chef ou roi n’avait encore
pu obtenir le titre de pharaon, roi de la Basse-Égypte
et roi de la Haute-Égypte.
39
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

Parmi les invités se trouvait évidemment la


princesse d’Égypte, elle était facilement reconnaissable
dans l’assemblée car elle était noire comme l’ébène. Et
plus Salomon s’approchait d’elle, plus le regard de
Shéshonq devenait encore plus noir. Comprenant la
situation, Salomon s’éloigna et quand il put, il quitta le
gala pour aller, dit-il : « se reposer ». En fait, il allait
attendre, en bas des escaliers, derrière une colonne, que
la fille de Shéshonq se présente à lui.

Le moment venu et sortant de derrière une


colonne, Salomon fit à la princesse la plus belle
révérence qu’il savait faire. Peu farouche, la princesse
resta polie et elle laissa Salomon guider la conversation.
La princesse rêvait, en son for intérieur, de quitter les
prisons dorées de son père et d’aller voir le monde en
dehors des palais de Tanis et de Boubastis. Quant à
l’idée de devenir reine d’Israël et de Judée, cette vision
clairement lui plaisait, mais encore fallait-il voir si ce
jeune homme en valait l’envie…

Salomon lui parla alors de ses terres natales qui


sont riches en miel et en lait et il lui décrivit les monts
et les collines qui, à la saison venue, décorent de vie le
territoire du Royaume d’Israël et de Judée. Il lui
chuchota ensuite les merveilles de la Mer Morte et les
incomparables ailes de la Cité de David. La princesse
écouta avec attention ces beaux discours et
inconsciemment par ses jambes, elle lui témoigna de
son envie de partir avec lui. Salomon, en marchant, lui
parla de sa famille : de son père et de ses sept mères qui
l’aiment et le conseillent… Après ce jeu des amoureux
qui se finit dans les jardins du palais, au bord du lac
sacré de Tanis, la princesse fut séduite mais elle ne

40
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

promit rien au jeune et impétueux fougueux.

Le lendemain matin, Shéshonq s’enorgueillit de


la situation et il disait en riant à ses conseillers que si
Salomon ne savait pas qui épouser, il lui proposerait
alors d’épouser une servante qui ne pourrait lui donner
aucun enfant. Toujours à l’affut, la princesse entendit
la volonté de son père et dans un mouvement
involontaire, fit non de la tête. L’après-midi, Salomon
tenta une nouvelle approche et il alla sous les balcons
faire entendre le chant des harpes de David. La
princesse se présenta alors au balcon puis elle descendit
le rejoindre dans les jardins.

« Salomon, dit-elle, j’ai pris ma décision,


j’accepterai de devenir ta femme, si tu me promets de
m’écouter et de me respecter dans mes choix et mes
envies. Si tu me promets de m’aimer d’un amour
sincère et bienveillant. Car je ne serais ni ton jouet ni
ton trophée, mais je serais ta reine ! Maintenant,
Salomon, sache que si tu me trahis, il n’y a personne de
vivant sur cette Terre qui pourra laver ton nom… »

Le jeune roi d’Israël et de Judée fit à la


princesse la plus belle révérence qu’il savait faire et il
lui promit de l’aimer d’un amour sincère et bienveillant.
Alors, la princesse ajouta : « Salomon, écoute ce que je
vais te dire car mon père n’est pas facile à berner. Il se
contenterait bien de te garder comme otage pour
garder un contrôle définitif… Pour que nous puissions
partir ensemble, tu devras faire ce que je te dis… »

Alors Salomon écouta attentivement le plan de


la princesse et alla ensuite voir Shéshonq pour lui parler

41
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

de sa future femme. Shéshonq le reçut dans sa suite et


Salomon lui dit qu’il souhaitait épouser la servante de
la princesse car, disait-il, il en était tombé éperdument
amoureux. Shéshonq éclata de rire en entendant cela et
il donna au jeune roi son autorisation. Ensuite, dans les
jours qui suivirent, un mariage égyptien fut organisé à
Tanis entre le jeune roi et la servante. Alors enfin et
seulement, Salomon fut autorisé à quitter Tanis.

Le jour précédent le départ, la princesse alla


voir son père et lui argumenta qu’il s’agissait de sa
servante, de sa cousine et de sa meilleure confidente,
qu’elle ne pouvait pas la laisser partir comme cela chez
des sauvages et des bergers. En réaction, Shéshonq riait
à gorge déployée. Puis elle continua à se plaindre et à
se lamenter sur les dangers et risques pris pour sa chère
meilleure amie. Elle demanda alors qu’un régiment
d’élite de soldats nubiens composés des membres de la
famille soit mis en fonction pour l’accompagner.
Shéshonq, ahuri, finissait de rire quand elle lui dit
qu’elle avait décidé de l’accompagner et que c’est
seulement lorsqu’elle saurait que sa cousine vit en
sécurité qu’elle reviendrait à Tanis. Shéshonq,
abasourdi, avala sa salive quand la princesse lui fit ses
yeux de biche. À la vue de son regard imparable, le roi
d’Égypte fit en meuglant un geste de la main. En retour
de ce geste, la princesse d’Égypte souriait.

Et c’est ainsi, allongée dans le carrosse royal


égyptien que la princesse d’Égypte, accompagnée par
une garde royale nubienne, se mit en route avec
Salomon, qui siégeait, lui, sur un palanquin porté et
encerclé par soixante guerriers d’Israël. Ils allaient en
direction de la Cité de David pour retrouver la mère de

42
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

Salomon. La rencontre entre la princesse d’Égypte et


Bethsabée se passa très bien, Bethsabée semblait
comme s’effacer devant elle, ne s’opposant nullement.
La mère de Salomon semblait sincèrement apaisée et
grandement heureuse de voir qu’il n’y avait pas eu de
morts… Quant à la cité de David, elle lui semblait plus
grande dans son imagination. La promiscuité était
réelle et toute la famille de David était d’accord pour
dire que la cité devenait trop petite, mais en attendant,
primeur de l’instant, tous souhaitaient célébrer le
mariage de Salomon avec la princesse d’Égypte… Le
jour de son mariage, selon ce qui est écrit dans le Livre1 :
Bethsabée déposa la couronne du roi sur la tête de
Salomon.

Après le mariage, le couple royal partit se


présenter à tous les chefs de tribus d’Israël ainsi que les
chefs des tribus alliés du Royaume. Tous se dirent en
apprenant le nouvel ordre international qu’une période
de paix et de prospérité s’annonçait et tous se dirent
que le fils de David avait fière allure. Une fois terminée
cette lune de miel, qui les emmena voir les plus beaux
paysages de la terre sainte, ils rentrèrent dans la cité de
David… Alors la princesse d’Égypte se mit à se
lamenter sur l’étroitesse de la cité de David. Dès lors,
Salomon entreprit personnellement de finir la
construction de la Maison à l’Éternel et d’entreprendre
la construction de la ville de la Paix, c’est-à-dire :
Jérusalem.

1 : Le Cantique des Cantiques.

43
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

An - 950

44
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

La construction de la Maison à l’Éternel et tous


les travaux d’aménagement de la ville de Jérusalem
entrepris par Salomon sont racontés en détail dans le
premier Livre des Rois, et ils durèrent selon le Livre :
vingt ans. Durant les quatre premières années, les
ouvriers terrassèrent et égalisèrent le mont Moriah qui
se situe en face du mont Sion. Ensuite, ils y firent
monter le rocher du fondement. Au bout de sept ans,
quand la Maison à l’Éternel fut complètement
construite, Salomon écrivit des Psaumes pour amener
en présence des anciens d’Israël et de tous les chefs des
tribus et les familles des enfants d’Israël, dans le saint
des saints de la Maison à l’Éternel : l’arche d’alliance et
l’autel des sacrifices.

Avec Sadoq, ils instituèrent en accord avec


Nathan et en accord avec Les Noms et Les Paroles, qui
sont des livres de Moїse, trois grandes fêtes de
pèlerinage. Il s’agit de la Pâque juive de Pessah, de la
Pentecôte juive de Chavouot et de la fête des semaines
Souccot. Selon les ordres de Salomon, l’autel des
sacrifices servit uniquement lors de la fête de Pessah
pour sacrifier l’agneau en commémoration du dieu
d’Abraham. Les deux autres fêtes étant des
célébrations des récoltes, aucun animal n’était sacrifié.
Salomon fit cela en accord avec ses croyances et en
accord avec les enseignements de son père David.

Durant les deux décennies qui virent la sortie


de Terre de Jérusalem, la princesse inspira Salomon à
devenir un grand roi d’Israël et de Judée, elle le poussait
aussi à faire de cette ville : une capitale. Car ensemble
tout leur était facile, elle était raffinée et affermie, il était
à l’écoute et rapide, ils étaient jeunes, riches et
45
Biographie 2e Partie – La Princesse d’Egypte.

entreprenants, ils s’aimaient d’un amour sincère et


bienveillant… Pour la princesse d’Égypte, Salomon
écrivit le Cantique des Cantiques, et c’est dans ce
dialogue entre les deux amoureux que Salomon l’appela
Sulamite : l’épouse du roi, qui appelle le roi Salomon :
son amoureux, lequel donne rendez-vous sur la colline
aux encens et à la myrrhe, sur la colline aux épices de
Jérusalem.

Ensemble, ils mirent le cantique en musique,


aux chants et à la danse. Ensemble, ils s’en servirent
comme un message politique pour construire une
capitale artistique, culturelle et spirituelle à Jérusalem.
Ensemble, ils développèrent les voies commerciales du
Royaume, son industrie et son agriculture. Ensemble,
ils payèrent le tribut à l’Égypte. Et quand les gens les
voyaient ensemble faire leur jeu des amoureux, tout le
monde était ravi. Les chanteurs et auteurs des Psaumes,
qui avaient connu David comme auteur-compositeur,
eurent des larmes d’émotion en voyant et en écoutant
le chef-d’œuvre. Tous se disaient intérieurement que
c’est donc cela que signifie être le fils de David.

Enfin, pour développer rapidement une cour


royale de riches courtisans et courtisanes, Sulamite
autorisa Salomon à se marier avec les filles des riches
chefs de tribus de tous nouveaux territoires qui
souhaitaient faire partie de la cour royale du Royaume
des croyants. Ils récupéraient ainsi la dot et la rente des
courtisanes qui habitaient dans les maisons en terrasse.
Durant cet âge d’or, tout se passait parfaitement bien
pour Sulamite… La situation changea quand « elle »
arriva à Jérusalem : « elle » cette « étrangère », « elle »
cette « zara » comme disent les juifs….

46
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

Gravure biblique Gustave Doré


La reine de Saba en visite à Salomon

47
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

3e Partie Zara :
La reine de Saba.
L’histoire de la vie de Salomon, le bâtisseur du
Temple, continue dans cette troisième partie sur la
route commerciale de l’encens et de la myrrhe. Sur la
route dite du Roi, laquelle réunissait, dans un périple de
plus de mille six cents kilomètres, la ville d’Héliopolis
en Égypte, à Resafa en Syrie, au bord du fleuve
Euphrate. La route commerciale partait d’Égypte et
traversait la péninsule du mont Sinaï, pour rejoindre les
ports du golfe d’Aqaba. À l’époque salomonique, avec
l’aide des Phéniciens et de leur roi Hiram, Salomon y
avait armé une flotte de navire commerçant à Etsyôn-
Guéber, près d’Eilat.

La reine de Saba venait « elle » du Yémen, dans


le sud de la péninsule arabique, c’est-à-dire à plus de
2600 kilomètres au sud de Jérusalem. Elle était arrivée
à la fin du printemps par bateau au port d’Eilat pour y
retrouver ses marchands et leurs chameaux car elle
venait à Jérusalem, avec des épices, des parfums, de l’or
et des pierres précieuses. Elle avait entendu auparavant
la chanson de Salomon et c’est pourquoi elle souhaitait
visiter le lieu dont parle la chanson. Car à l’hiver
précédent les bateaux de Salomon étaient venus
jusqu’au bout de la mer Rouge, pour commercer avec
ses marchands dans le pays d’Ophir. Ils avaient apporté
du cèdre du Liban, du vin, de l’huile d’olive et du sel
que les marchands d’Ophir avaient chèrement achetés
contre de l’or.

La reine de Saba se trouvait donc dans un


carrosse conduit par des ânes quand elle fit les trois
48
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

cents derniers kilomètres qui séparent Eilat de


Jérusalem. En chemin, elle entrouvrit le rideau pour
parler aux marchands :

« Messieurs, je vous prie, dites-moi. Est-ce le


bon moment pour discuter ? » Un marchand répondit
que oui alors la reine de Saba continua. « Nous sommes
des voyageurs qui viennent de loin et nous ne
connaissons pas ces contrées. Dites-nous, quelles sont
les nouvelles du pays ? » Alors l’un des marchands
répondit : « Ces vingt dernières années dans la région
on parle beaucoup de Shéshonq et de Salomon. Le
premier est devenu pharaon en vainquant toutes les
armées et en gagnant toutes les batailles. Il est le
vainqueur des neuf arcs comme disent les Égyptiens.
Il a réunifié la Basse et la Haute-Égypte et a inauguré
un nouvel âge et une nouvelle dynastie de pharaons
noirs. Pharaon a aussi marié une de ses filles à Salomon,
le roi d’Israël, auquel il a donné toutes les régions
orientales en régence. »

Un autre marchand qui les avait entendus


s’invita à la discussion : « Oui ma bonne dame, n’avez-
vous pas entendu la chanson de Salomon ? À Eilat, tout
le monde la chante… Certains racontent qu’il a fait cela
pour accomplir une prophétie… » Surprise, la reine de
Saba demanda à travers le rideau de plus amples
informations. « Oui, Madame, certains racontent qu’il
a construit Jérusalem pour accomplir une prophétie
écrite Au Commencement. Il s’agirait de la dernière
prophétie de Jacob, surnommé Israël, celle relative à
Silo : le lieu du repos. La ville de la Paix, c’est-à-dire
Jérusalem, serait alors le lieu du repos du Très-Haut. »

49
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

Connaissant l’histoire que le marchand allait


raconter, le premier marchand fit un clin d’œil à son
confrère et ajouta : « Mais la ville de Silo a déjà été
construite, elle se situe en Samarie ! » « Oui, répondit
l’autre marchand en souriant, les Cohens et les Lévis,
accompagnés par les fils d’Israël, essayèrent auparavant
de bâtir Silo, mais cela ne plut pas à Dieu, car ils
n’avaient pas accompli en premier les premières
prophéties relatives au sceptre de Judée qui serait le
chef des fils d’Israël. »

Alors le marchand s’approcha du rideau en


disant, complice, à la reine : « Voyez-vous, ma bonne
dame, l’histoire commençait déjà à l’époque de son
père David. Déjà, à l’époque, David racontait à nos
pères qu’il était le sceptre de Judée, c’est-à-dire le chef
légitime des douze tribus d’Israël. C’est pourquoi il se
servit de l’étoile à 6 branches comme étendard, car il
accomplissait la bénédiction de Balaam écrite Dans le
Désert : De Jacob monte une étoile, d’Israël surgit un
sceptre ! »

En entendant cela, la reine de Saba se pâma


d’admiration en laissant planer dans l’air : une légère
exclamation. Puis elle dit aux marchands : « Comme
cela est passionnant et bien raconté. Continuez donc, il
me plaît de vous entendre… Parlez-moi des Judéens,
comment les différencie-t-on des Israélites ? » Le
premier marchand prit sa chance et lui répondit : « Les
Judéens s’habillent en blanc comme la neige et en blanc
comme la laine. Ils sont purs comme le lys des champs
écrivait David. Les autres fils d’Israël portent le bleu
comme il est écrit Dans le Désert. »

50
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

L’autre marchand, qui souhaitait ardemment


connaître le visage de la voix qui venait de derrière le
rideau, dit alors en cet instant : « Voyez-vous Madame,
au loin, la fumée ? Celle qui s’élève derrière nous ? » La
reine de Saba sortit alors la tête de la fenêtre de son
carrosse pour voir de quoi le marchand lui parlait… À
peine eut-elle sorti la tête que le premier marchand dit
en sifflant qu’elle était belle. Sans laisser le temps à la
belle de rougir comme une rose dans le désert, l’autre
marchand continua à parler : « Là-bas, ce sont les mines
de cuivre de Salomon. Ils ont trouvé là-bas à côté
d’Eilat un gisement il y a presque une génération en
arrière… C’était quand je commençais ma vie de
marchand quand je n’étais pas plus grand qu’un agneau.
Aujourd’hui, vous voyez : il fonde le minerai… Des
histoires comme celle-là, Madame, nous les marchands
en avons plein à vous raconter. Avez-vous entendu
parler des décisions de justice prises par le roi Salomon ?
Comment il s’affirma comme un roi juste ? Peut-être
que votre gracieuse voyageuse consentirait à venir nous
rejoindre à Nabathée ? Vous pourriez alors nous
écouter en buvant du bon vin et en voyant les meilleurs
musiciens faire l’éloge de l’amour ? Aaah, l’amour…
Venez donc nous rejoindre dans notre sublime ville de
Nabathée, qui est taillée dans la roche rouge du
désert… » La belle de Saba soupira avec sensualité et
cette histoire ne vous racontera pas ce qui s’est passé
ce soir-là…

Quelques jours plus tard, la reine de Saba


arriva en grande pompe avec sa suite aux portes de la
ville de Jérusalem. Elle fut ensuite amenée devant
Salomon qui siégeait dans la salle du trône qui se situait
dans le palais royal. À la vue du trône, la reine de Saba
51
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

s’exclama d’admiration devant la magnificence de


l’ouvrage et voyant le roi et la reine, elle se disait
intérieurement : « Voilà donc le lion et la lionne que
Jacob avait prophétisé Au Commencement. » Puis elle
se présenta à eux : « Grand roi d’Israël et de Judée, ma
reine, fille de Pharaon… Je suis fille d’Ophir et fille de
Seba, je suis fille de Yoktan, fils d’Eber, fils de Shélah,
fils d’Arpakshad, fils de Sem, fils de Noé. J’ai entendu
les merveilles de votre gouvernement et je viens vous
proposer une alliance commerciale et expéditionnaire.
Car mes gens ont trouvé en Afrique des montagnes
d’or… Aidez-nous à les miner, assurez-nous-en le
transport et fournissez-nous en échange les merveilles
et les délices de ce monde. Car mon peuple est riche
d’or, mais il manque de tout… »

Salomon accepta les présents offerts par la


reine de Saba ainsi que sa profitable proposition. Et
durant les jours qui suivirent, Salomon passa de plus en
plus de temps à discuter avec la belle et sensuelle reine
de Saba. C’est ainsi, selon le livre des Rois, que le jeune
lion de la tribu de Juda, succomba aux charmes de
l’ensorceleuse fille d’Ophir. En retour, la reine de Saba
admirait la sagesse et la théologie judéenne du grand
roi d’Israël et de Judée. Leur relation qui se voulait
simplement amicale et diplomatique au début devint de
plus en plus sensuelle, voire teintée d’érotisme. Un soir,
quand tous étaient endormis, ils partagèrent la même
couche…

Dans les mois qui suivirent cette nuit de désir,


le ventre de la reine de Saba commença à grossir et à
s’arrondir. Et un jour, alors que la fille de Pharaon se
promenait entre les vignobles et les champs de figuiers

52
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

qui entouraient alors la Cité de David, elle vit Salomon


caresser le ventre de la fille d’Ophir. Instantanément,
Sulamite comprit ce qu’il se tramait entre les deux
amants et, courant vers son palais, elle entra dans une
fureur noire et ombrageuse. Arrivée dans ses
appartements, les meubles et les bijoux se fracassèrent
contre les murs et rien ne semblait apaiser celle qui fut,
par le passé, conquise par la Paix. Elle avait beau crier,
taper des pieds ou gifler, rien ni personne ne parvenait
à la faire oublier. Le soir même, certains racontent
qu’elle alla dans les bas-fonds invoquer la vengeance
d’une puissante occulte, d’autres racontent qu’elle alla
dans la Maison à l’Éternel et qu’elle entra dans le saint
des saints en disant au Très-Miséricordieux : « Votre
serviteur m’a trahi, je demande réparation ! » Quoi qu’il
en soit des rumeurs et des légendes, au lendemain
matin, Sulamite avait disparu avec ses servantes et avec
le fier régiment d’élite nubien.

Dans les jours qui suivirent cette séparation, ce


fut au tour de la reine de Saba de quitter Jérusalem.
Salomon se retrouva alors complètement esseulé, les
femmes qui l’avaient accompagné durant sa vie étaient
toutes parties : sa mère s’était envolée rejoindre son
époux, Sulamite s’était retournée auprès de son père le
Pharaon, quant à la reine de Saba, elle voguait
tranquillement vers les rives du pays d’Ophir avec dans
son ventre le futur empereur d’Éthiopie : Ménélik.

La tristesse et la honte se prirent alors


d’affection pour le jeune lion de la tribu de Juda tandis
que la démoralisation et la consternation l’étreignaient
dans leurs bras puissants. Salomon sombra ensuite
dans l’alcool… Il buvait et buvait jusqu’à la lie le vin
53
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

royal venant de son vignoble. Dans ses beuveries,


Salomon cherchait à oublier ses souffrances et ses
erreurs, et par son comportement indigne, il cherchait
à redevenir un humain comme les autres. En voyant cet
horrible spectacle, le bon peuple de Jérusalem était
affligé tandis que le serpent sifflait de plaisir, les
corbeaux croassaient euphoriques, les hyènes riaient à
en perdre haleine et les vautours tournaient au-dessus
de la carcasse du lion attendant le moment propice
pour mettre à mort le deuxième roi juste d’Israël et de
Judée.

L’histoire aurait pu se terminer ainsi, Salomon


s’effondrant de l’intérieur et entraînant avec lui le
Royaume des croyants, mais le bâtisseur du temple
trouva la force morale de se relever. Comme son père,
avant lui, c’est dans l’écriture qu’il trouva l’ultime
réconfort. C’est dans ses paraboles qu’il trouva les
moyens d’exorciser ses propres démons. C’est dans
l’écriture des Proverbes du Roi qu’il nomma la reine de
Saba, l’étrangère qui déverse l’eau-de-vie, c’est-à-dire
en hébreu : zara.

Chaque fin de semaine, lorsque le roi finissait


d’écrire un chapitre, Salomon appelait le peuple de
Jérusalem pour écouter la récitation de ses Proverbes
de sagesse. Alors, intrigués, les corbeaux, les hyènes et
les vautours vinrent avec le bon peuple écouter les
paroles du roi. Et plus les semaines passaient, plus les
serviteurs du serpent se retrouvèrent mis en cage
mentale par les paroles de sagesse du grand roi d’Israël
et de Judée. Car le sage d’entre les sages était devenu
maître dans l’art des éléments de langage et c’est avec
ces éléments de langage qu’il exorcisa les démons qui

54
Biographie 3e Partie – La Reine de Saba

sévissaient dans la tête du peuple de Jérusalem.

Au bout de vingt-quatre chapitres, l’aura


mystique de Salomon était à son apogée, les bergers et
les marchands, qui avaient entendu parler de toutes ces
péripéties, colportaient sur lui autant de mythes que de
légendes. Car le sage d’entre les sages ne s’arrêta pas à
l’écriture du simple livre des Proverbes. Son envie de
savoir, de comprendre et de connaître devint
inarrêtable. Il rédigea ainsi d’autres livres sur les
mystères des plantes et des animaux. Parfois, il
comprenait si bien les comportements des animaux et
comment les éduquer, que les crédules disaient qu’il
savait parler aux animaux… Il s’intéressa aussi à la
géographie et à la navigation, ainsi comprit-il par ses
recherches que les vents soufflent par période et que
pour partir en mer, il y a des mois favorables et des
mois défavorables. Les crédules qui suivaient ses
instructions racontèrent que Salomon avait le pouvoir
de commander les vents…

Salomon construisit de nombreuses villes sur


son territoire et surtout il bâtit la ville de Palmyre dans
le désert syrien. Cette ville devint rapidement une étape
importante pour les caravaniers sur la route du Roi.
Enfin, profitant de son nom et de son image, Salomon
eut la volonté politique de former une grande alliance
avec tous les fils de Sem. Ce courant politique que l’on
peut nommer Pansémitisme prit donc son envol à
l’époque de Salomon et atterrira plusieurs siècles plus
tard au Moyen-Orient à l’époque de l’empire assyrien.

55
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

Gravre biblique de Gustave Doré


Le retour des navires

56
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

4e Partie : Les filles capricieuses

Sur les rivages de la mer Méditerranée, les


vagues caressent lascivement le port de Sidon en
Phénicie. À l’horizon, un bateau à voile et à rames
navigue lentement vers sa destination finale. Sur ce
bateau, les rameurs et les marins sont exténués par ce
périple de trois ans et lorsqu’ils virent au loin les monts
du Liban, leurs cœurs, meurtris par cette aventure
exceptionnelle, s’allégèrent à la pensée de revoir enfin
leurs proches et leurs familles.

Ils étaient partis, la première année, d’Eilat à


l’automne avec les cargaisons pleines de marchandise.
Ils avaient ensuite fait escale à Ophir pour décharger
leurs cargaisons et charger de l’or et des vivres. Puis au
bout de quelques jours, ils quittèrent la mer Rouge en
passant par le détroit de Bab-el-Mandeb. Ils
naviguèrent ensuite dans le golfe d’Aden vers les côtes
africaines de la corne éthiopienne. Ces rivages leur
étaient inconnus, c’est pourquoi ils n’en éloignaient
jamais le regard. Quand ils voyaient l’embouchure d’un
fleuve, ils rejoignaient la côte pour faire le plein d’eau
fraîche. Durant tout l’hiver et jusqu’au printemps de
cette première année, guidés par le courant
mozambique, ils continuèrent vers le sud à la recherche
du contournement de l’Égypte.

Au début de l’été, ils avaient passé le cap de


Bonne-Espérance et commençaient enfin à remonter
vers le Nord. Dans ce périple de tous les dangers, ce
qui les surprit grandement fut le déplacement de la
position du Soleil lorsqu’ils passèrent l’équateur. En
effet lorsqu’ils se trouvaient dans l’hémisphère Sud et

57
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

qu’ils regardaient vers l’Est, le Soleil se trouvait du côté


sud au printemps et à l’été alors qu’au même moment
dans l’hémisphère Nord, le Soleil se positionne du côté
nord. C’est pourquoi, en revenant dans leurs contrées,
ils racontèrent que le Soleil au Sud y était inversé.

Une fois dépassé le cap de Bonne-Espérance,


ils firent une longue escale de plusieurs mois, pour
semer le blé, le récolter et attendre des vents propices.
Ils repartirent ensuite jusqu’à la mi-automne en
direction du nord pour la deuxième année de leur
périple légendaire. Au printemps ils atteignaient le
golfe de Guinée et au début de l’été, ils dépassaient le
cap des Palmes. Le vent de mousson les poussait
continuellement jusqu’au Cap-Vert à l’entrée du désert.
Alors commença la partie la plus difficile du périple,
car il fallait remonter la cote africaine à la rame sur plus
de deux mille kilomètres avec le vent Harmatan de face.
À la fin de l’automne, ils arrivaient au Maroc où ils
firent de nouveau une escale de plusieurs mois pour
semer, récolter le blé et attendre les vents propices.

À la fin du printemps de la troisième année, ils


repartirent en direction de la mer Méditerranée et firent
une escale commerciale à Tarsis, qui est une ville qui se
situait près du rocher de Gibraltar, pour y charger de
l’or encore plus pur et de nouveaux vivres. Enfin
seulement entrèrent-ils dans cette mer intérieure que
les Phéniciens connaissaient parfaitement car ils y
avaient installé sur tous les pourtours méditerranéens
des comptoirs commerciaux. Ils s’arrêtèrent en route
au sud de la Sardaigne pour y récupérer du corail. Puis,
dernière escale avant la destination finale, ils
s’arrêtèrent en Lybie pour y récupérer des dindes et des

58
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

singes. Finalement ils arrivèrent à Sidon à la fin de la


troisième année. À leur arrivée, les navigateurs
phéniciens furent célébrés dans la ville jusque devant le
roi Hiram qui les félicitait pour leur circumnavigation
de l’Afrique. Ensuite les marins judéens qui avaient
accompagné les navigateurs phéniciens descendirent
avec leurs marchandises rencontrer le roi Salomon à
Jérusalem.

Le fils de David avait commandé cette


expédition car il recherchait des moyens de contourner
l’Égypte. Depuis la séparation avec Sulamite, les
relations avec pharaon Shéshonq étaient devenues très,
très mais très difficiles. Pharaon augmentait chaque
année le tribut annuel à payer et depuis que pharaon lui
avait trouvé un remplaçant, les menaces de destitution
n’étaient mêmes plus voilées. Quant aux bateaux
chargés d’or à Ophir, ils ne pouvaient plus comme
auparavant remonter la mer Rouge car ils étaient depuis
systématiquement pillés par des corsaires égyptiens.

À l’arrivée des marins de Judée, le grand roi


d’Israël accueillit comme il convient ces héros des
temps antiques qui avaient accompli l’exploit de faire le
contour du continent africain. Connaissant dès lors,
partiellement, la géographie du globe terrestre, ils
appelèrent cette grande étendue d’eau qui relie la mer
Rouge à la mer Méditerranée : la Grande Mer. Cette
nouvelle route maritime était longue de vingt-cinq mille
kilomètres, mais Salomon se disait qu’en installant,
comme les Phéniciens, des comptoirs commerciaux sur
tout le trajet, un jour cette voie de contournement
permettrait un approvisionnement régulier.

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Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

Malgré cet exploit cher payé, la situation


intérieure ne s’améliora pas pour autant dans le
Royaume. Car durant la dernière décennie de son
mandat céleste, le règne de Salomon fut empoisonné
par les filles capricieuses. Qu’elles fussent courtisanes
ou princesses, toutes les femmes de la cour avaient pris
désormais la mauvaise manière d’imiter la reine de Saba.
Toutes souhaitaient ainsi obtenir par leurs charmes : la
richesse et le pouvoir.

Les précieuses ridicules séduisaient les princes


en leurs faisaient miroiter des nuits de plaisirs s’ils
accomplissaient leurs petits caprices. Elles ourdissaient
les conflits à venir et elles complotaient et manipulaient
avec tellement d’habilité que rien ni personne ne
parvenait à les contenir. Elles étaient comme des pies
et des chipies qui mettaient en charpie le grand
Royaume des croyants. Sans honte, elles firent bâtir en
périphérie de Jérusalem des hauts lieux de sacrifice
pour les faux dieux Moloc, Kemosh, Astarté et Milcom.

Suite à cela, les Cohens et les Lévis vinrent dans


la salle du trône pour s’en plaindre et ils dirent : « Ô
grand roi d’Israël, fils de David, pourquoi permets-tu
aux autres de sacrifier pour leurs obscures divinités
alors qu’à nous tu l’interdis ? » Salomon leur répondit :
« C’est parce que je ne crois pas qu’en ayant une
attitude vindicative et intolérante nous agissions de
manière sage. Je comprends que vous souhaitiez
détruire ces abominations, mais je pense, au contraire,
qu’en les laissant aux yeux de tous, chacun verra
l’horreur et se tournera de lui-même vers le Très-Haut,
le Très Miséricordieux. En Vérité, je crains qu’en
voulant forcer le destin, nous ralentissions sa course…

60
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

Notre Seigneur illumine de Ses bienfaits cette Terre, et


le contraste que procure ces ténèbres, le font briller
encore plus fort ! »

Les religieux étaient profondément choqués


par ces paroles et ils se permirent de rajouter : « Mais
enfin, raser ces abominations serait la bonne chose à
faire pour servir Notre Seigneur ! » Salomon s’accouda
sur l’appui-bras de son trône et leur lança un regard
perçant en leur disant : « Je me souviens très bien
adolescent d’avoir suivi vos bonnes solutions… Je vous
avais alors écouté. J’ai même, par mon silence,
acquiescé, quand vous aviez commandé le meurtre de
mon demi-frère Adonias. Cette tâche sur mon honneur
qui me fit tuer le sang de mon père est une souffrance
qu’encore aujourd’hui je regrette amèrement… J’ai dit
non ! Tel est le commandement du roi ! » Les Cohens
et les Lévis reculèrent d’un pas devant son autorité.

« Alors, dirent-ils, permets-nous en réparation


de sacrifier sur l’autel d’Aaron. » Le roi leur répondit
lascivement : « Je n’y vois aucun intérêt. Vous avez déjà
16 hauts lieux répartis sur tout le territoire où vous
pouvez sacrifier. Ne pouvez-vous laisser un lieu saint
intact du sang des innocents ? » Les Cohens et les Lévis
s’accrochèrent et insistèrent, alors le roi se leva, agacé
par ces remises en question qui revenaient
inlassablement. Il tendit le doigt en direction de la
Maison à l’Éternel et leur dit avec autorité : « La maison
de mon père est une maison de chants et de prières.
C’est une maison de Paix et de Vérité pour que
l’Éternel trouve le repos sur la Terre. Vous n’y ferez
couler aucun sang que mon père n’ait souhaité… J’ai

61
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

dit Non ! Tel est le commandement de votre roi ! » Les


Cohens et les Lévis tremblotèrent en entendant l’écho
de ces dernières paroles rebondir sur les murs de la salle
du trône. Puis, ils baissèrent les yeux et sortirent de la
salle du trône à reculons en faisant bien attention de ne
pas croiser le regard du vieux lion de la tribu de Juda.

Malgré cette victoire d’apparat, la situation


intérieure du Royaume empirait fortement, car le roi
avait dès lors perdu le soutien déterminant des ravs et
des rabbins. Dès lors, même à ses yeux, les fissures
apparaissaient maintenant sur un Royaume divisé par
les jalousies des uns et les caprices des autres. Même le
bon peuple de Jérusalem semblait étouffer sous le
poids des corvées et du tribut qu’il fallait fournir pour
maintenir l’apparence d’une alliance solide entre le
peuple, le roi juste et l’Éternel. Alors, par respect et en
secret, tous attendirent la mort du roi pour pouvoir
réformer l’édifice selon leurs goûts et leurs manières…

La dernière année de son long règne de Paix, le


fils de Bethsabée traversait en journée l’esplanade pour
se rendre dans la Maison à l’Éternel. Il entrouvrit la
grande porte qui mène au vestibule, puis il traversa la
pièce sainte qui est aménagée par dix chandeliers, pour
se rendre derrière le voile dans le saint des saints. En
entrant, il se prosterna devant l’arche d’alliance. Après
s’être relevé en s’inclinant respectueusement, il entama
un dialogue avec Notre Seigneur :

- « Mon Maître, je me présente humblement devant le


symbole de notre alliance, pour que vous écoutiez ma
prière.

62
Biographie 4e Partie – Les Filles Capricieuses

- …
- Le Royaume se divise… Je le vois bien. Ils ne
m’entendent plus… Les gens ont oublié les bienfaits
de la Paix. Promettez-moi de me donner un héritier qui
rassemblera les fils de Noé, les fils d’Abraham, les fils
d’Israël, les fils de Levi et les fils de David ?
-…
- Je suis Votre sage architecte, j’ai œuvré pour son
avènement. Je l’ai nommé dans le livre l’Ecclésiaste :
Qohélet le rassembleur. Promettez-moi qu’ils
comprendront ?
-…
- J’ai écrit ce dernier livre en douze chapitres.
Certainement, comprendra celui qui veut être Qohélet
qu’il doit en écrire les douze derniers. Promettez-moi
qu’il viendra ?
-…
- Ni à mon père, ni à moi-même Vous ne répondez à
nos questions, pourtant Vous avez accompli nos plus
belles prières…
-…
- Promettez-moi qu’il sera saint comme mon père et
sage comme moi, qu’il sera comme nous de l’ordre des
rois justes, prêtre du Très-Haut, pour toujours ?
-…
-…
-…»
Selon la tradition judéenne, le troisième roi juste qui vint après Salomon
pour rassembler en premier les fils de Jacob avant de rassembler les fils de Noé :
est celui qui fut appelé Melchisédech en son temps par les Judéens. Il apparut
quand la bible hébraïque, la Tanakh, finit son cycle de vingt-quatre auteurs.
Mille ans s’étaient écoulés, il fut appelé comme Salomon : fils de David. Il
s’agit de celui que les adorateurs de l’aigle impériale crucifièrent au nom de
Jésus de Nazareth Roi des Juifs.

63
Les Proverbes - Chapitre Premier

Chapitre Premier :
Les Paraboles du Roi

Gravure biblique de Gustave Doré, années 1860


Le Roi Salomon durant la fin de son règne

64
Les Proverbes - Chapitre Premier

Les Paraboles de Salomon,


fils de David, Roi d’Israël (et de Judée).

(Grâce à celles-ci), on apprend à connaître la sagesse


et la morale, on apprend à goûter le langage de la
raison et la vertu, on apprend à embrasser le bon sens,
la justice et la droiture.

(Grâce à celles-ci), on amasse, on s’élève,


spontanément. Le jeune y découvre de l’esprit et un
plan. Le sage, en les entendant, enrichira son savoir et
suivra une juste direction : la guidée.

(Grâce à celles-ci), on comprend les paraboles et les


conseils, on comprend la parole des sages et leurs
mystères…

La reconnaissance de l’Éternel est l’origine de la


connaissance (Il se regarde et se reconnaît comme un
enfant avec crainte et admiration). Sa sagesse et Sa
vertu excitent le mépris des insensés.

Mon fils, écoute les remontrances de ton père et les


instructions de ta mère. Leurs enseignements forment
une couronne sur ta tête, un pendentif autour du cou.

Si des criminels cherchent à t’entraîner, mon fils,


surtout, ne leur cède pas ! S’ils te disent : « Viens avec
nous, du sang va couler ! » Sache que tu seras alors
témoin gratuitement1 de l’insensé1, de la nullité1, de la
vanité1. (Sache que) tu verras un innocent tomber
dans la fosse, avalé vivant par la mort.

65
Les Proverbes - Chapitre Premier

(S’ils te disent : « Viens), la fortune du défunt sera


notre butin. (Ainsi, pour toujours) seront liés nos
destins… Nous n’aurons qu’une seule poche pour
nous tous… »

(Surtout,) mon fils, (écoute-moi !)


Ne marche pas avec eux sur ce chemin.
Écarte tes pas de leur sentier !
Car, ils vont vers l’horreur :
pressés de verser le sang,
(par vanité.)

Certes, les filets apparaissent dressés sans aucun but1


aux yeux de la gent ailée. Il n’en reste qu’ils sont des
pièges mortels pour l’inattentif.

Certainement, la convoitise prend l’âme de son


propriétaire. (Mais toi, si tu sais mieux !) va dehors et
comporte-toi comme un sage qui porte de la voix.
Déclame-donc ta sagesse sur tous les toits et crie-la
aux portes de la ville…

(Mon fils)
Jusqu’à quand seras-tu insouciant ?
Jusqu’à quand aimeras-tu leurs mensonges ?

Écoute plutôt mes conseils, c’est de mon esprit que je


t’insuffle. Écoute-bien ces paroles annonciatrices.

J’ai appelé et tu as refusé de m’entendre. J’ai tendu la


main et tu m’as ignoré. Tu dénigres les réprimandes
de ton père, tu rejettes mes opinions.

66
Les Proverbes - Chapitre Premier

(Si, mon fils, c’est vraiment ce que tu souhaites), alors


moi aussi, je jouerais avec toi. Je me moquerais de toi,
et de tes inquiétudes. Et quand, tu viendras apeuré
avec tes ennuis et tes peines, je te dirais de dégager.

Tu auras beau m’appeler, je ne répondrai pas…


Tu auras beau me chercher, tu ne me trouveras pas…

(Mon fils, écoute !)


En dessous (sous terre) sont ceux qui détestent le
savoir, ceux qui ont choisi de ne pas reconnaître
l’Éternel2. Ils n’ont pas voulu de mes conseils, ils
n’ont eu que du dédain pour toutes mes réprimandes.

Qu’ils se nourrissent donc du fruit de leur conduite,


qu’ils jurent sur leurs paroles. Ils verront bien que le
nœud de l’insensé asphyxie. (Ils verront bien) que la
rébellion des sots n’est qu’une perdition…

(Mon fils) Écoute-moi,


(quand je te dis qu’) il existe une maison solide et
certaine qui est délivrée du souci que procure
la peur du mal…

1 : Le même mot en hébreu « ‫ » חִ נָּם‬exprime ces définitions.


2 : Il est écrit ‫יְהוָּה‬, soit le tétragramme YHWH, prononcé Yahvé ou
Jéhovah. Selon l’explication traditionnelle, sa traduction la plus
littérale est « celui qui est », « Je serais », « celui qui fait être ». Dans
ce livre ce tétragramme est traduit systématiquement par l’Éternel.
67
Les Proverbes – Chapitre Deux

Chapitre Deux :
Écoute mon fils

Photo 2015 - Sculpture du roi David, près de l’entrée de son tombeau,


Tombeau des rois, mont Sion, Jérusalem

68
Les Proverbes – Chapitre Deux

Mon fils, si tu crois en moi,


alors scelle, en toi, mes commandements.

Ouvre tes oreilles à la sagesse, soumets ton cœur à Sa


compréhension. Puisses-tu faire venir à toi Sa
compréhension, que Sa sagesse sorte de ta bouche.

Si tu la quémandes comme de l’argent, si tu la


recherches comme des richesses. Alors tu trouveras le
savoir divin, alors tu comprendras qu’il faut
reconnaître l’Éternel avec crainte et admiration.

Car, c’est l’Éternel qui donne la sagesse. De Sa


bouche s’échappe l’esprit et la compréhension.
Celui qui se tient à Sa droite, est judicieux, car il est
caché et protégé par Son bouclier.

(Il est un arbre dont) les rejetons2 suivent la Voie de


justice1, de droiture1 et de rectitude1. (Il est un guide
dont) les pas préserveront Ses admirateurs3.

(Si, mon fils, tu suis cette voie,) alors tu comprendras


comment être juste et droit. Puis ayant été redressé,
tout, en toi, deviendra bon et rond. (Tes manières
seront douces, souples et diplomates, tes yeux
refléteront la bonté.)

Quand la sagesse pénétrera dans ton cœur, sache que


ton âme s’en réjouira. Quand la réflexion et la
compréhension te seront indispensables, tu seras
sauvegardé de la conspiration.

69
Les Proverbes – Chapitre Deux

Tu seras alors sauvé du mauvais chemin, des gens qui


parlent de renverser l’ordre établi, (des gens) qui
désertent le droit chemin, (des gens) qui marchent sur
le chemin des ténèbres.

(Ces gens-là) se réjouissent de faire le mal et ils se


réjouiraient d’un renversement maléfique. (Ô
combien) tordues sont leurs voies, (Ô comment)
trompeurs sont leurs refuges.

(Écoute donc mon enfant Ses Paroles qui n’ont pour


but que) de t’extirper de la femme qui disperse et
dont les paroles sont glissantes. De celle qui a
abandonné celui qui avait conquis sa virginité et qui a
oublié l’alliance avec Dieu.

Car elle guide les idiots à sa maison et les âmes à leurs


tombes. Aucun d’eux n’en revient ni n’obtient le
chemin vers la vie.

Puisses-tu donc suivre le chemin des hommes de


bien, et t’attacher aux pas des justes ! Car ce sont les
hommes droits et honnêtes qui habiteront la terre
(sainte), et les innocents seront laissés au milieu
d’eux…

Alors que les méchants et les traîtres seront arrachés


de la terre !

70
Les Proverbes – Chapitre Deux

1 : Il s’agit de l’usage du même mot ‫( ִמ ְׁשפָּט‬mishpat) qui a le sens


courant de tribunal, mais qui dans le sens théologique s’applique à la
justice, la rectitude et la droiture (qu’ils soient les attributs de
l’homme ou de Dieu). Dans la culture judéenne, les qualificatifs ou
épithètes de « juste » ou « de justice » étaient couramment et
ostensiblement utilisés.
2 : Cette phrase est fondatrice pour le troisième courant de pensée

philosophique juif du Ier siècle après J.C. Car, on retrouve dans cette
phrase le fameux mot ‫( נֵצֶ ר‬netzer) qui a le sens de rejeton, c’est-à-dire
la jeune pousse qui est soit le rejet de la racine, soit le rejet de la
branche d’un arbre. Avec le temps ce sens évolua dans la culture
chrétienne vers celui de progéniture ou enfant. Le mot est important
car son radical servit théologiquement à la formation de l’identité :
esséniene-nazaréenne-chrétienne. Et ce même radical est encore utilisé
en hébreu, de nos jours, pour dénommer les chrétiens (notzri). Enfin,
pour approfondir l’étude théologique de ce verset, on sait par les Actes
des Apôtres que les premiers chrétiens se présentaient comme les
adeptes de la voie…
3 : Cette phrase est fondatrice pour le quatrième courant de pensée

philosophique juif du Ier siècle après J.C. On retrouve en effet le mot


‫( ח ֲִסידָּ ו‬hassidim), qui a le sens courant de disciple ou de partisan et
qui, par son radical, servit à la formation de l’identité : hassidim-
macchabés-zélotes-sicaires. À cause de l’impact de ce verset qui se
situe au tout début de l’œuvre de Salomon, ce mot est théologiquement
traduit en français par les noms de fervent, de pieu, de dévot ou
d’admirateur de l’Éternel. Enfin, pour approfondir l’importance de ce
verset, on peut constater historiquement que les « zélotes » avaient
pour mission d’imposer la marche de Dieu, de la garder, de la
préserver, de la surveiller.

71
Les Proverbes – Chapitre Trois

Chapitre Trois
Aie confiance en l’Éternel.

Gravure Gustave Doré, années 1860


Le Pacte entre David et Jonathan, fils du roi Saul

72
Les Proverbes – Chapitre Trois

Mon fils,

N’oublie pas mon enseignement,


grave dans ton cœur ces commandements.
Car ils feront de tes vieux jours,
des années de Vie et de Paix.

(Mon fils,)

N’abandonne ni la Bonté ni la Vérité.


Ceinture l’une à tes cuisses et écrit l’autre sur la
tablette de ton cœur. Tu trouveras ainsi la grâce et la
bonne compréhension aux yeux de Dieu et des
hommes.

(Mon fils,)

Aie confiance en l’Éternel de tout ton cœur et


mets en doute ta propre compréhension.
Reconnais-Le dans toutes tes voies et Lui redressera
ta voie.

(Mon fils,)

Ne te vois pas comme le plus sage. Crains l’Éternel et


détourne-toi du mal. Guéris et sois (au service de la
vie comme le fait) un cordon ombilical. Sois
(vivifiant) comme une boisson fortifiante1.

Honore l’Éternel, ton Dieu, avec tes richesses et avec


tes premières récoltes. Alors tes greniers seront
remplis de nourriture et tes pressoirs déborderont de
vin.

73
Les Proverbes – Chapitre Trois

Mon fils,

Ne rejette ni la morale de l’Éternel ni Sa correction.


Car cela prouve ô combien Il tient à toi. Et (quand)
toi-fils, (tu auras compris Cela), alors tu souhaiteras sa
réprimande.

(Écoute !)

Heureux l’homme qui trouve la sagesse car de lui


sortira la (juste) compréhension.

Son commerce est plaisant comme le négoce de


métaux précieux, bon comme le labour des céréales.
La sagesse est si précieuse qu’aucune perle ne saurait
l’égaler…

Elle porte à sa droite la longévité et à sa gauche


l’abondance et la dignité. Ses voies sont des plus
agréables, ses chemins des plus paisibles.

Elle est un arbre de vie pour ceux qui se posent sur


ses branches du Bonheur.

C’est l’Éternel qui a établi le ciel et la terre avec


sagesse. C’est Lui qui a décidé de la craquelure des
abysses et de la forme des gouttelettes de rosée

Mon fils,

Ne fuis pas du regard le savoir et l’évidence car ce


sont une vie pour ton âme et un charme pour ta voix.

74
Les Proverbes – Chapitre Trois

(Si tu écoutes mes paroles) alors tu suivras en sécurité


ta route et tu ne trébucheras pas. Et quand tu seras
allongé dans ton lit, tu n’auras aucune angoisse et
quand tu t’endormiras, tu embrasseras une bonne nuit
de sommeil.

Ni la crainte ni la peur ne te saisiront alors que celles-


ci pèsent lourdement sur le dos des méchants. Car
l’Éternel sera ta confiance et il te préservera de
marcher dans le piège.

(Mon fils,)

Ne refuse pas un bienfait à ceux qui y ont droit, alors


qu’il est en ton pouvoir de l’accorder.

Ne dis pas à ton prochain : « Va, reviens demain je te


donnerai » quand tu as (déjà) de quoi (donner).

Ne sois pas sourd à ton méchant voisin qui cherche à


rétablir la confiance avec toi.

Ne cherche pas de vaine querelle à l’homme qui ne t’a


fait aucun mal.

Ne jalouse pas la personne injuste et n’imite pas ses


manières.

Car, est méprisable ce que l’Éternel a en abomination.


Tel est ainsi le secret des justes.

L’Éternel protège la maison des vertueux et Il maudit


le repaire des malfaisants. S’ils se moquent de Lui,
alors Il se moquera d’eux.

75
Les Proverbes – Chapitre Trois

Il accorde aux pauvres2 la prospérité.


Les sages hériteront de Sa dignité.

Quant aux imbéciles,


ils seront mis au pilori de la honte !

1 : Littéralement une boisson pour les os.


2 : L’annotation rabbinique ajoute entre parenthèses qu’il faut
comprendre par le sens d’humble le mot écrit de pauvre. La pauvreté
matérielle étant dès lors interprétée comme un signe d’humilité, voire
d’ascétisme. Dans les béatitudes, on retrouve expressément ce sens
dans la formulation suivante : « Bienheureux les pauvres le Royaume
des cieux est pour vous. »

76
Les Proverbes – Chapitre Quatre

Chapitre Quatre
La Moralité du père.

Les enfants,
écoutez la moralité du Père.
Soyez attentif, (si vous voulez savoir)
ce qu’est le discernement.

Car c’est de bonnes leçons que je vous donne.


N’abandonnez donc pas mes enseignements1.

Comme fils, j’étais pour mon père faible et immature,


(Comme fils, j’étais pour) ma mère seulement un
enfant.

(Mon père) me disait et me répétait : « Grave mes


paroles dans ton cœur. Garde mes commandements2
et reste vivant !

Acquiers de la sagesse. Acquiers du discernement.


N’oublie pas. Ne délaisse pas les paroles de ma
bouche. Ne la quitte pas. Garde-la et tu seras
consumé d’amour.

Le début de la sagesse, c’est de vouloir en acquérir.


Utilise tous tes biens pour acquérir une juste
compréhension.

Emporte-la avec toi et elle t’élèvera.


C’est parce tu l’enlaceras dans tes bras que tu seras
respecté.

77
Les Proverbes – Chapitre Quatre

Pose-la donc sur ta tête et elle sera telle une couronne


de gloire qui te protège, tel un charmant compagnon
qui t’escorte.

Écoute(-moi) mon fils, accueille mes paroles…


Et nombreuses seront (pour toi) les années de ta
vie…

Je t’enseignerai le chemin de la sagesse.


Je te conduirai sur le sentier de la droiture.

Tes pas n’ont pas tracé ce chemin et quand tu


t’élanceras dessus, tu n’échoueras plus.

Accroche-toi donc à la moralité et ne faiblis pas.


Garde-la auprès de toi car elle est ce qui te maintient
en vie. »

(Mon fils,)
Ne suis pas la voie des criminels,
n’approuve pas leur mauvaise direction.
(Cette voie), évite-la, ne la traverse pas, écarte-toi
d’elle, passe ton chemin.

Car (les criminels) n’arrivent à dormir que lorsqu’ils


blessent (les innocents). Leur sommeil, à eux, se
dérobe à moins qu’ils ne causent la chute (d’un
aveugle).

Car c’est pour des miettes du pain de la méchanceté


qu’ils se battent entre eux. (Car), c’est pour boire le
vin de l’injustice (qu’ils se battent entre eux).

78
Les Proverbes – Chapitre Quatre

Le chemin des justes brille et illumine, encore et


encore (et encore) jusqu’à nos jours, (pour toujours et
à jamais).

Alors que le chemin des vilains (qui s’enfonce dans la


noirceur des ténèbres) est si sombre, qu’ils ne savent
pas sur quoi ils trébuchent…

Écoute, mon fils, les paroles que je te dis !

Conserve-les au fond de ton cœur.


N’en détourne pas le regard.

Car, elles sont la Vie de celui qui les découvre.


(Car,) elles guérissent le corps (de celui qui les trouve).

De tout ce qu’il convient de surveiller, c’est ton cœur


(en premier) qu’il faut garder, car c’est de lui que sort
la Vie.

Enlève de toi cette bouche obstinée et entêtée.


Garde-toi éloigné des lèvres trompeuses.

Que tes yeux soient attentifs quand ils regardent et


que tes paupières soient droites comme toi.

Aplanis avec soin le sentier que foule ton pied, pour


pouvoir cheminer en sûreté. Ne dévie ni à droite ni à
gauche… Éloigne tes pas du mal !

1 : Il s’agit du mot hébreu Torah.


2 : Il s’agit du mot mitzvah qui lui aussi renvoie dans la tradition
rabbinique à Moïse et à ses 5 livres.
79
Les Proverbes – Chapitre Cinq

Chapitre Cinq
Le chemin vers la Mort.

Gravure biblique de Gustave Doré, années 1860


David s’échappant de la fenêtre de Mical, fille du roi Saul, épouse de David

80
Les Proverbes – Chapitre Cinq

Mon fils, écoute ma sagesse,


tend l’oreille à ma juste compréhension qui préserve
des conspirations, qui maintient tes lèvres dans le
savoir.

Car les lèvres de celle qui disperse1 ont le goût du miel


et sa bouche est onctueuse comme de l’huile.
Pourtant son arrière-goût est amer comme l’absinthe
et sa langue tranchante comme une épée.

Ses jambes descendent jusqu’à la mort et


ses pas entraînés (te guideront) dans la Fosse2.
Ses manières de vivre ont l’air claires et inoffensives,
mais ce sont des souterrains mouvants et insensés3.

(C’est pourquoi,) désormais, mon fils, écoute !

Ne te détourne pas des paroles de ma bouche.


Éloigne-toi du chemin de celle qui disperse1.
Ne t’approche pas de la porte de sa maison.

De peur que tu ne laisses aux autres, ton honneur.


(De peur que tu ne laisses) aux cruels, tes années.
De peur que tes forces ne soient à leurs services.
(De peur que) tes soucis ne soient aliénés à leurs
maisons.

Tu te lamenteras sur les risques et les périls.


Tu te lamenteras sur cette épouse et sur ce refuge,
en disant :

« Pourquoi ai-je détesté la morale (de mon père) ?


(Pourquoi ai-je détesté) ses réprimandes ?

81
Les Proverbes – Chapitre Cinq

(Pourquoi ai-je) le cœur (si) serré ?


(Pourquoi) n’ai-je pas écouté la voix de mes
professeurs ?

(Pourquoi) n’ai-je pas tendu l’oreille à leurs


instructions ?

Étais-je rempli de mal ? Quand je résidais avec les


miens, avec ma famille ? »

(Mon fils) Bois l’eau de ta citerne, (abreuve-toi jusqu’à


la satiété) de l’onde qui coule de ta fontaine. (Car) ils
videront tes sources dans les rues. (Car) ils
déverseront ton eau (potable) dans le fleuve.

Ces sources n’appartiendront qu’à toi seul, que


lorsque tu ne les partageras plus avec les insensés.

Que ta source soit bénie ! Puisses-tu te réjouir (dans


les bras) de ton premier amour…

Que cette biche d’amour, cette gazelle de grâce


t’enivre de ses charmes pour toujours, que son amour
t’enthousiasme à tout instant.

Pourquoi, mon fils, devrais-tu t’égarer dans les bars


d’une femme étrangère (à la Vertu) ?

Alors que l’Éternel a les yeux fixés sur les voies de


l’homme, alors qu’Il observe la trace de ses pas ?

82
Les Proverbes – Chapitre Cinq

Le malfaisant est pris dans le piège de ses mauvaises


actions. Par les cordes de ses erreurs, il sera pendu4.

Il mourra sans moralité,


sa stupidité causera sa perte.

1: Il s’agit du mot ‫ ז ָָּּרה‬prononcé « zara » qui a deux sens, le premier


est une conjugaison du verbe disperser, parsemer, déverser. Le second
sens est celui d’étrangère. Pour éviter l’usage de ce mot discriminant,
certains traducteurs traduisent d’ailleurs ce mot par prostituée, car il
s’agit de la femme étrangère au couple et donc illégitime. Par l’usage
de ce mot, l’auteur passe plusieurs idées. L’une d’elles est qu’il s’agit
de la personne qui disperse (qui égare), celle qui est étrangère à la
sagesse, qui est indifférente à l’épanouissement personnel, qui n’a pas
le sens des lois naturelles et universelles, c’est-à-dire une personne
étrangère à la vertu.
2 : Il s’agit du mot ‫שאֹול‬ ְ prononcé « schéol », le mot prend le sens
dans les livres de Moïse des profondeurs de la Terre : les abîmes.
Dans le Deutéronome 32.22, il représente même la punition divine
contre les injustes. Dans les Psaumes de David, ce mot prend le sens
plus prosaïque de la tombe ou de la fosse commune. Dans le verbe de
Salomon, ce mot prend le sens allégorique de ce qui nous fait chuter
dans la mort. C’est avec les auteurs Isaïe et Ezéchiel que le mot
prendra définitivement le sens d’enfer.
3 : Littéralement sans savoir.
4 : Les premiers chrétiens virent dans cette parabole la prophétie de la

mort de Juda le Sicaire.

83
Les Proverbes – Chapitre Six

Chapitre Six
Observe la Fourmi.

Gravure biblique de Gustave Doré


La colère du roi Saul pourchassant David

84
Les Proverbes – Chapitre Six

Mon fils,
si tu t’es porté garant pour ton prochain,
(alors sache que) tu t’es lié les mains avec un inconnu.

Ces mots (prononcés) par ta bouche,


t’assomment et te mettent dans le piège. Car en te
mettant dans les mains de ton prochain, tu t’es
prosterné (devant un méconnu). Les autres te
regardent de haut.

Mon fils,
Fais cela et tu seras sauvé.

N’accorde pas de sommeil à tes yeux,


ni de repos à tes paupières. Dégage-toi, comme le cerf
de la main du chasseur, (Libère-toi,) comme le
passereau de la main de l’oiseleur.

Paresseux !

Va vers la fourmi et
observe ses façons d’agir, tu deviendras sage.

(Car tu vois,)

Elle n’a ni inspecteur, ni législateur, ni gouverneur.


(Et pourtant,) elle prépare sa portion durant l’été et
amasse ses provisions au temps de la moisson…

Jusqu’à quand, paresseux, resteras-tu couché ?


Quand sortiras-tu de ton sommeil ?

Combien de roupillons ? Combien de siestes ?


Juste, quelques-unes ?
85
Les Proverbes – Chapitre Six

Les bras (n’ont-ils pas d’autres utilités que celle d’être)


croisés pour s’assoupir ?

(Mon fils)
La misère s’introduira chez toi comme un rôdeur.
La nécessité (s’introduira chez toi) comme un guerrier
armé.

(Écoute !)
Un homme sans valeur1 : un homme de belial1 est un
homme idolâtre et vaniteux qui vit et meurt par sa
bouche de tordu.

(Regarde-le)
Faire un clin d’œil, appeler du pied, et avec son doigt
montrer son intention.

(Attention)
Le vice est dans son cœur et tout le temps, il
complote le mal et cherche la dispute.

C’est pourquoi
le fardeau de la détresse s’appesera soudainement sur
lui… En un instant, il se trouvera brisé (en mille
morceaux) et (quand il est trop tard,) il n’existe pas de
guérison…

(Mon fils), il existe six choses que l’Éternel déteste et


une septième que Son esprit a en horreur :

Le regard hautain, la langue mensongère,


Les mains qui répandent le sang des innocents,
Le cœur vaniteux qui couve toute sorte de
méchanceté, les pieds pressés de faire le mal,
86
Les Proverbes – Chapitre Six

Le souffle de celui qui fait de faux témoignages (et)


celui qui inspire la querelle entre ses frères.

Mon fils, garde les commandements2 de ton père,


n’abandonne pas les enseignements2 de ta mère.

Attache-les, à ton cœur, pour toujours,


Attache-les autour de ton cou.

Sur ton chemin, ils te guideront.


Dans ton lit, ils veilleront sur toi.
Au réveil, ils te souriront.

Car ces commandements sont une lampe,


ses enseignements : une lumière (qui illumine)
le chemin de vie, (sur lequel sont jonchés) les
réprimandes et les principes.

(Ses commandements sont là) pour te garder d’une


mauvaise épouse, (pour te garder) de la langue
trompeuse d’une femme illégitime.

Ne désire pas, dans ton cœur, sa beauté.


Ne te laisse pas attraper par son regard.

Car une femme adultère te demandera d’être nourrie3


à perpétuité. (Alors que) la femme d’un homme
honorable chassera (pour nourrir sa famille).

(Mais, qu’est-ce que tu crois, mon fils ?)


Qu’un homme peut détenir le feu au creux de sa main
sans se brûler les vêtements ?

87
Les Proverbes – Chapitre Six

(Crois-tu)
Que l’on peut marcher sur les braises sans se brûler ?

Il en est de même pour celui qui couche avec la


femme de son prochain. Aucun d’eux n’est innocent.

Ne méjuge pas le voleur qui vole pour satisfaire ses


besoins de celui qui meurt de faim… Si attrapé, il
payera sept fois4 ou payera avec tous les biens de sa
maison.

Celui qui trompe sa femme, n’a ni cœur 1 ni esprit1 ni


sens1 de soi-même1. Celui-là se détruit de l’intérieur. Il
n’atteindra par cela que la honte et les souffrances. Il
ne pourra pas nettoyer les reproches (sur son
honneur).

Car la jalousie est une fièvre guerrière qui ne montrera


aucune pitié le jour de sa vengeance.

Il ne saura plus supporter ton visage, aucun pardon


ou rançon ne pourront le satisfaire. Rien ne pourra le
faire changer d’avis.

: Diverses traductions du même mot.


1
2 : Cf. notes chapitre 4.
3 : Littéralement des miches de pain.
4 : Cf. Deutéronome de Moïse Chapitre 15 – Versets 12 à 15

88
Les Proverbes – Chapitre Sept

Chapitre Sept
Zara l’étrangère

Mon fils,

Sois attentif à mes paroles et mes commandements


seront (un trésor) cachés en toi.

Garde mes commandements et reste en vie ! (Garde)


mes enseignements comme sur la prunelle de tes
yeux. Attache-les à tes doigts2, écris-les sur la tablette
de ton cœur.

Dis à la sagesse : « Tu es ma sœur ».


Appelle-la : « une juste compréhension ».
(Car) elle te protégera de l’étrangère qui déverse l’eau,
de celle qui chuchote la division.

(Écoute cette histoire)


À travers les volets, depuis la fenêtre de ma maison, je
regardais d’en haut et je vis, parmi les enfants et les
innocents, un jeune homme sans cœur 1, ni esprit1 ni
sens1 de soi-même1.

Il traversait la route de son quartier et ses pas le


guidaient vers sa maison. C’était à l’heure du
crépuscule, quand le soir tombe et que la nuit se fait
sombre et obscure.

Et voilà qu’une femme le harangue à la manière des


prostitués bien qu’elle garde ses seins cachés. Elle
roucoule, mais ne se laisse pas faire, ses jambes ne
restent pas en place.

89
Les Proverbes – Chapitre Sept

Que ce soit dans les rues ou parfois sur les places


publiques, elle guette (l’innocent). (Et quand, elle a
trouvé sa proie) elle l’empoigne et l’embrasse. Puis
prenant un air effronté, elle lui dit :

« Mes offrandes sacrées ont satisfait en ce jour mon


vœu (le plus cher). Car en sortant, je l’ai cherché et
c’est ton visage que j’ai trouvé…

J’ai préparé notre couche avec des draps en lin


égyptien. Je l’ai parfumé de myrrhe, d’aloès et de
cannelle.

Viens, mon chéri, allons-nous enivrer jusqu’au matin,


réjouissons-nous comme le font les amants… (Ne
crains rien car) personne n’est à la maison, mon
époux est parti pour un voyage lointain. Il est parti
avec sa bourse dans la main. Il ne reviendra qu’au jour
de la pleine lune… »

C’est avec une grande persuasion qu’elle le corrompt,


c’est avec les lèvres de la séduction qu’elle le guide
vers son bannissement. Étourdi (par ces paroles), il la
suit comme le bœuf va à l’abattoir, comme le fou va
vers son châtiment.

Tant que la flèche n’a pas percé le foie, l’oiseau ne sait


pas qu’il est pris au piège. (L’oiseau ne sait pas non
plus) que sa vie ne lui appartient plus.

Maintenant mon fils, écoute-moi (et)


Sois attentif à mes paroles :

90
Les Proverbes – Chapitre Sept

« Ne laisse ni ton cœur1 ni ton esprit1 ni ton sens1 de


soi-même1 suivre son chemin.

Ne te laisse pas égarer, car, elle a blessé et causé la


chute de beaucoup… Nombreux sont ceux qui en
périrent…

Sa maison te mènera aux portes du Schéol.


Sa chambre t’enfoncera dans la mort ».

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Cf. la fameuse prière juive « Schéma Israël », tirée du
Deutéronome de Moïse : Chapitre 6, versets 4 à 8. Laquelle prière
est à l’origine de l’usage associé durant l’office des « téphilin » qui
sont des lanières de cuirs noirs nouées autour des bras avec un cube
symbolisant un « poteau » sur la tête.

91
Les Proverbes – Chapitre Huit

Chapitre Huit
L’appel de la Sagesse

Gravure biblique de Gustave Doré, années 1860 :


Salomon tranche le litige entre deux femmes.

Gravure biblique de Gustave Doré


Salomon tranche le litige entre les deux femmes au sujet de l’enfant

92
Les Proverbes – Chapitre Huit

C’est l’appel de la Sagesse,


Une juste compréhension élève la voix.

Elle se tient au sommet de la colline, au-dessus des


rues et des maisons. Sa main (est posée) sur les Portes
de la ville. Elle a la bouche (tournée) vers la ville et ses
(innombrables) portes. Elle proclame triomphante :

« (J’adresse ce message) à Dieu et à ses anges1, aux


humains et aux fils d’Adam. Je récite (ce message) à
voix haute.

Afin que les naïfs discernent l’intelligence,


afin que les intelligents se discernent d’eux-mêmes2…

Écoutez (donc mes paroles de Sagesse),

Surtout vous les dirigeants ! (Car) je vais développer


et discuter sur les lèvres de la droiture.

Que de ma bouche rugisse la Vérité,


(Que) mes lèvres détestent la fausseté.
(Que) la justesse soit dans toutes mes paroles.
(Qu’)aucune d’elles ne soit la perversion des tordus.

Celui qui est parfaitement droit (sait) discerner celui


qui (manque de) droiture. (C’est ainsi, qu’)il atteint la
connaissance.

(Et) plutôt que de saisir de l’argent, saisissez ma


morale. Sa connaissance est un choix judicieux. Car
heureux est celui qui devient sage. Il saisit des perles
de joie que rien ne peut remplacer…

93
Les Proverbes – Chapitre Huit

Je suis la Sagesse. Je réside avec l’intelligence et la


connaissance. (J’ai) une direction à atteindre :
La guidée !

Reconnaître l’Éternel c’est détester le mal (fait) par les


arrogants et les ingénieux3. Ma bouche déteste (parler)
du chemin des méchants et des pervers.

À moi les conseils, à moi les réponses, à moi le


discernement, à moi l’héroïsme !

Les rois de ma maison seront couronnés pour


gouverner et les plus honorables graveront (dans la
pierre) la Justesse4. Chez moi, les ministres seront
redressés et généreux, tous jugeront avec Justesse.

J’aime d’Amour et que ceux qui me cherchent me


trouvent. Avec moi (vous aurez) la richesse et
l’honorable, la longévité et le charitable.

Mon fruit vaut plus que de l’or, il produit plus que


l’argent de premier choix.

Je marche sur le chemin de la Justesse (qui se trouve)


parmi les sentiers de la Justice.

En prenant possession de l’Amour,


J’ai pris conscience de ses trésors. J’en serai rempli !

L’Éternel acquit au commencement Sa direction.


Depuis, Son chemin précède Ses œuvres.

J’oignais déjà la tête des rois du Monde


à l’adolescence de la Terre4…
94
Les Proverbes – Chapitre Huit

(Avant) il n’y avait pas d’abysse qui tourbillonnait,


il n’y avait pas de source d’eau vive. (C’était) avant
que les montagnes ne soient inondées, avant que ne
tremblent les collines.

(L’Éternel) n’a pas façonné la Terre et ses alentours


pour toujours, (Il n’a pas façonné) la tête de la
poussière5 d’Humanité (pour toujours).

J’étais là, quand Il établit les cieux, quand Il a séparé


l’horizon au-dessus des eaux profondes. (J’étais là,)
quand Il solidifia (le ciel) au-dessus des nuages, (et)
quand Il affermit l’œil de l’abysse.

(J’étais là) quand Il assigna à la mer ses limites, afin


que les eaux ne transgressent jamais le
(commandement) de sa bouche. (J’étais là) quand Il
fixa les fondations de la Terre.

Et (pour toujours) je serais à Ses côtés comme un


architecte6 comme un expert en maîtrise d’ouvrage6.
Et je serais (à Ses côtés comme) une joie au quotidien.
(Car) depuis ce jour et pour toujours, je me réjouis de
Son visage. Je me réjouis de l’Humanité. (Je me
réjouis) de sa Terre et je suis en joie avec les fils
d’Adam. »

Maintenant, les enfants, écoutez-moi :


« Heureux sont ceux qui gardent mes voies. (Heureux
sont ceux) qui obéissent à La morale et Son sage
instructeur. (Mes enfants,) ne les rejetez pas !

95
Les Proverbes – Chapitre Huit

Heureux est l’homme qui m’écoute. (Heureux est


l’homme) qui veille chaque jour aux portails (du
Royaume). Heureux est celui qui garde la mézouzah7 à
mes portes. Car celui qui me trouve, a trouvé la vie.
(Car celui qui m’a trouvé) obtiendra l’acceptation de
l’Éternel.

(Mais) celui qui vit dans (le vice et) le péché (celui-là)
maltraite son âme… (Car) tous ceux qui détestent
(Dieu, les humains ou…) aiment la mort !

1 : Traduction du mot hébreu Elohim : ‫ ֲאלֵיכֶ ֶ֣ם‬, mot qui est souvent
traduit par les dieux et qui signifie à mon sens Dieu et les Siens. Par
analogie, il est compréhensible en français et dans la plupart des
langues d’appeler Durand et sa famille par les « Durand », tout en
signifiant clairement que Monsieur Durand est le chef de famille.
2 : ‫ ֵ ֵֽלב‬, ce mot a en hébreu le sens de cœur, esprit et de soi-même.
3 : Il s’agit du mot ‫ גָּאֹון‬qui se traduit par génie et qui dans ce verset
ou ailleurs dans le Livre a pu prendre le sens de mauvais esprit.
4 : Très probable référence au titre de Melchisédech (roi juste en
français), qui était un roi qui apparaît très brièvement dans les
chapitres d’Abraham du livre de la Genèse, il y est présenté comme
« roi de Salem », c’est-à-dire roi de la Paix et « prêtre du Très-
Haut ». Son règne date d’avant le Déluge. Ce titre est aussi usité
dans les Psaumes et les Épîtres aux Hébreux. Ce concept est
important dans la tradition judéenne, dans les manuscrits de la Mer
Morte, il est fait mention de 3 rois justes, qui sont, en toute cohérence
avec la tradition judéenne d’aujourd’hui : David, Salomon et Jésus.
5 : Il est fait référence à la formation d’Adam.
6 : Il s’agit de deux traductions du même mot.
7 : Mezouzah signifie linteau en hébreu et il désigne aussi la tradition
juive d’accrocher un boîtier contenant deux passages bibliques aux
huisseries de l’entrée d’une demeure. Cette prescription vient du
Deutéronome de Moïse (chapitre 6 et chapitre 11)

96
Les Proverbes – Chapitre Neuf

Chapitre Neuf
La maison de la sagesse

(Écoute, mon fils, cette Parabole.)

Pour les sages, la sagesse s’est construite une Maison.


Elle en a sculpté les sept piliers2.

Elle a mis de la viande dans sa cuisine. Elle a mélangé


le vin et préparé la table. Elle a envoyé ses servantes
annoncer aux terrasses de la ville : « que les innocents
entrent à l’intérieur (se nourrir de ma sagesse) ». À
celui qui manque de cœur 1 et de esprit1, qui manque
du sens de soi-même1, elle lui dit :

« Viens manger le pain et boire le vin que j’ai mélangé.


Laisse donc (tranquille) les innocents. Vis ! Et avance
sur le chemin du discernement. »

(Mon enfant)
Pour instruire l’arrogant ou le moqueur, pour lui
donner une leçon. La honte corrige (très bien) le
vilain de sa difformité. (C’est pourquoi) ne corrige pas
l’arrogant car il te détestera (à cause de cela). Corrige
un sage et il t’aimera (à cause de Cela).

Donne (une leçon) à un sage et il deviendra (encore)


plus sage. Annonce (une leçon) à un juste et il en
améliorera la leçon.

Le début de la sagesse, c’est de reconnaître l’Éternel.


Et la connaissance des saintetés3 (c’est le début) du
discernement.

97
Les Proverbes – Chapitre Neuf

Car, (si tu vis) en moi, tes jours seront nombreux et


(ces jours) ajouteront des années à ta vie.
Si tu es sage, tu es sage pour toi-même. (Mais) si tu es
arrogant ou moqueur, tu seras le seul à te supporter…

La femme stupide ébruite la folie car elle ne sait pas


ce que c’est (d’être folle).

Elle s’assied à l’entrée de sa maison sur un trône


parmi les hauteurs de la ville. Elle appelle les passants
qui suivent un droit chemin (et leur dit :)

« Que les innocents entrent à l’intérieur (se nourrir de


ma folie). »

(Et) à celui qui manque de cœur 1 et de esprit1, qui


manque du sens1 de soi-même1, elle lui dit :

« Qu’il est agréable de voler (les gens), qu’il est


agréable (de voler) les pains (que les gens) ont cachés.
(Ô qu’il est agréable de voler,) comme c’est
plaisant… »

Il ne le sait pas, mais derrière ces ombres-là, il y a des


profondeurs de la Fosse, le Schéol qui l’appelle :

(« Viens à l’intérieur ! Qu’il est agréable de voler les


gens, qu’il est agréable de voler les pains que les gens
ont cachés. Ô qu’il est agréable de voler… C’est
tellement plaisant ! »)

98
Les Proverbes – Chapitre Neuf

1 : Il s’agit de plusieurs significations du même mot.


2 : Ce verset est sûrement un des plus célèbres de ce livre. Il est le
sujet de nombreuses interprétations. Le commentaire de Rashi et des
rabbins est que ce verset est une référence à la Torah. Pour arriver au
chiffre de 7, ils divisent le livre des Nombres en 3 parties avec une
partie qui ne fait qu’une seule ligne. Pour ma part je propose les
interprétations suivantes : s’il s’agit de 7 livres, alors on peut
effectivement penser en restant dans la chronologie d’écriture qu’il
s’agit des 5 livres de Moïse, le livre de Job et le livre des Psaumes. On
peut aussi y voir une référence à la Maison de David, car il avait
7 épouses qui tenaient sa famille. On peut aussi spéculer sur le jeu de
mots qu’il existe sur le nom de Bethsabée qui signifie en hébreu la
fille des 7, mais qui par un calembour pourrait aussi signifier la
maison des 7. Enfin, peut-on aussi y voir une référence aux 7 cieux,
chaque pilier portant un ciel. Enfin, de façon anachronique, on peut
voir les 7 livres que nous vous recommandons de lire comme les
7 piliers de la sagesse qui marquent l’entrée de la Maison.
3 : Les quatre sens de ce mot en hébreu sont : les saintetés, les objets

ou textes sacrés, les lieux sacrés, les temples sacrés. En hébreu le mot
s’écrit ‫ֹשים‬ ִׁ֣ ִ ‫ קְ ד‬et se prononce kodashim au pluriel. Selon la Mishna
(tradition rabbinique) il y a 11 traités kodashim qui traitent du
déroulement du culte dans la Maison à l’Éternel. Ces traités ont été
écrits plus de 1 000 ans après les Proverbes… Quoi qu’il en soit, ces
traités ne reflètent qu’une partie de ce que ce mot peut signifier dans
tous ses sens les plus étendus, pour ma part j’apprécie la lecture de
7 livres sacrés.

99
Les Proverbes – Chapitre Dix

Chapitre Dix
Les lèvres du Juste

Juif soufflant dans une corne de Jéricho


corne de mouton nommé shofar

100
Les Proverbes – Chapitre Dix

Les Proverbes de Salomon1, paisible1, entier1 homme


de Paix1.

Un enfant sage fait la joie de son père, tandis qu’un


enfant fou fait le chagrin de sa mère. Les biens mal
acquis ne profitent jamais2 alors que la Vertu préserve
de la mort…

L’Éternel n’affamera pas l’âme du juste alors qu’


Il rejettera le désir des criminels. La paume de celui
qui ne tient pas ses promesses appauvrit, alors que le
bras laborieux enrichit.

Celui qui emmagasine les fruits durant l’été est un fils


(digne de) louange3, celui qui s’endort à la moisson est
un fils (digne de) la honte.

Les prospérités (trônent) sur la tête du juste alors que


la bouche des méchants recèle la violence1 et la
cruauté1. On se souviendra du juste, après sa mort,
comme d’une bénédiction alors que le nom1 et la
réputation1 des méchants pourriront.

Celui que le cœur 1, l’esprit1 et le sens1 de soi-même1,


ont rendu sage, celui-là accepte Son commandement.
Alors que celui qui est insensé1, qui se moque de la
sagesse1, celui-là sera repoussé du bout des lèvres.

Celui qui marche avec simplicité1 et innocence1 vers


l’intégrité1 et la plénitude1, celui-là marche avec
sécurité. Alors que celui qui suit une direction
perverse1 et tortueuse1, celui-là saura bientôt…

101
Les Proverbes – Chapitre Dix

Celui qui a un œil fermé cause la douleur et c’est parce


qu’il est un insensé qui se moque de la sagesse, qu’il
sera repoussé du bout des lèvres.

La bouche du juste est une source de vie alors que la


bouche des méchants recèle l’injustice1 et la fausseté1.
La haine appelle aux querelles, elle nourrit toutes les
transgressions, elle enferme l’amour (véritable).

Dans les lèvres du discernement, tu trouveras la


sagesse ainsi que le bâton pour battre le dos de celui
qui est sans cœur1 ni esprit1 ni sens1 de soi-même1…

Le sage amasse la connaissance comme un trésor,


alors que la bouche de l’insensé est une désolation en
approche. La richesse du riche est sa forteresse, la
pauvreté du pauvre est sa ruine.

La récompense du juste, c’est la vie. Le revenu du


méchant c’est la punition4 du péché. Le chemin de la
vie te protégera de la punition, alors que celui qui le
quitte (subira) égarement et châtiment.

La haine se cache derrière des lèvres mensongères,


celui qui colporte ces calomnies et diffamations, est
un idiot pour lui-même. Les paroles abondantes ne
font pas cesser les transgressions. Alors que celui qui
restreint son langage est digne de louange3.

La langue du juste est de l’argent de premier choix. La


compréhension des méchants est de faible valeur. Les
lèvres du juste en conduiront beaucoup vers les
pâturages5 alors que les fous, qui manquent de cœur,
d’esprit et du sens de soi-même, mourront !

102
Les Proverbes – Chapitre Dix

La bénédiction de l’Éternel est une richesse pour soi-


même, qu’aucune tristesse n’accompagne. La
moquerie de l’arrogant façonne son intention alors
que la juste compréhension façonne celle du sage.

La peur pénètre le soi du méchant alors qu’au juste, il


est accordé ce qu’il désire (: la Justesse !). Après la
tempête le méchant n’est plus, alors que le juste est
une fondation pour toujours.

Comme le vinaigre pour les dents ou la fumée pour


les yeux, tel est le paresseux pour celui qui le
missionne.

Reconnaître l’Éternel (avec crainte et admiration)


allonge la vie, alors que les années des méchants
seront raccourcies.

Le souhait du juste (est de vivre) heureux,


L’envie des méchants (est de) détruire…

Le chemin de l’Éternel est un refuge de simplicité et


d’innocence alors que la destruction est l’œuvre de la
méchanceté.

Le juste, pour toujours, ne sera pas ébranlé alors que


les méchants n’arriveront pas à s’installer sur la Terre6
(d’Adam).

La bouche du juste porte le fruit qui rend sage, la


langue du pervers sera tranchée. Les lèvres du juste
connaissent ce qui est favorable. La bouche des
méchants (connaît) la perversité.

103
Les Proverbes – Chapitre Dix

1 : Il s’agit de plusieurs significations du même nom.


2 : Littéralement les trésors du criminel ne profitent pas.
3 : Littéralement chants ou poèmes.
4 : Le mot hébreu ‫ חַ טָּ אָּ ה‬a pour sens premier de purification ou
d’offrande pour péché, sachant ensuite que cette purification ou
offrande pour péché est consumée par le feu…
5 : Lors de la traduction de ce chapitre, j’ai eu le sentiment appuyé
que Salomon dédie ce chapitre à son père, David, le berger de la tribu
de Juda. Ce verset en est d’ailleurs un reflet car il reprend le thème des
(verts) pâturages de David (Psaume 23). Il est fait aussi mention
dans ce chapitre des bénédictions, des chants et des louanges qui sont
eux aussi des thèmes forts des Psaumes de David. Je pense donc que
la langue du (roi) juste représente l’enseignement de David.
6 : ‫ ָּ ָֽא ֶרץ‬phonétiquement le nom se prononce Adamah. Il a le sens
courant de la Terre.

104
Les Proverbes – Chapitre Onze

Chapitre Onze
La Justice de la vie

Les balances trompeuses sont en abomination de


l’Éternel. La pierre entière1 du paisible1 : Sa volonté.

Celui qui se comporte avec orgueil2, insolence2


ou arrogance2, (celui-là,) la honte le suit. (Celui qui se
comporte) avec modestie, celui-là devient sage.

La sincérité des gens honnêtes guide droitement alors


que tordus sont ceux qui agissent avec traîtrise2 ou
tromperie2.

La richesse ne (vous) sera d’aucune utilité au jour du


(remboursement de vos) crimes. Alors que la droiture
(vous) sauvera du royaume des morts.

La véritable droiture redressera le Chemin, alors que


la méchanceté sera la chute du méchant.

La droiture des gens honnêtes délivre (du mal) alors


que les désirs capturent ceux qui agissent avec traîtrise
ou tromperie.

La mort (attend) l’humain méchant qui périra2 de son


ambition. C’est l’envie de pouvoir qui l’a perdu2.

Au juste les troubles s’effacent.


Alors que le méchant s’y enfonce.

(C’est) dans la bouche impie2 qui méprise2 la


religion2 (que se trouve ce qui) corrompra l’un et

105
Les Proverbes – Chapitre Onze

l’autre. (C’est) dans la compréhension des justes (que


se trouve ce qui) sera le secours.

Le bonheur des justes se réjouit collectivement tandis


que de la disparition des méchants (s’envole) les
exultations…

De la prospérité des gens droits2 et honnêtes2


s’élève une cité3, mais (c’est) de la bouche des
méchants que viendra sa destruction…

Celui qui manque de cœur 2, d’esprit2 et du sens2 de


soi-même2, méprise les uns, les autres et soi-même.
Alors que l’humain qui a une juste compréhension
restera silencieux.

Il va dénigrer2, calomnier2, injurier2. (Il va) révéler les


secrets. Alors qu’un humain loyal2, fidèle2 et dévoué2
sait garder ces discours cachés.

De son absence de guidée s’effondrera son peuple.


Mais (c’est quand,) il conseille à la multitude2
l’abondance2, (que viendra) sa délivrance.

Une femme de grâce obtient l’honneur2, la réputation2


l’abondance2 et les richesses2 (humaines). Mais ceux
qui sont impitoyables2, sans-pitié2 et térrifiants2
obtiennent (seulement) les richesses (matérielles).

L’humain de bien est récompensé dans son âme.


Alors que le cruel (humain), dans son corps, est
inquiété2, préoccupé2, torturé2.

106
Les Proverbes – Chapitre Onze

Le méchant a façonné la récompense de son


mensonge et celui qui a semé la Justesse a été payé en
Vérité.

Ainsi est la Justice de la vie.


et la poursuite du mal… vers sa mort.

Ceux qui ont le sens de soi-même2, le cœur 2 et


l’esprit2 tordus (ceux-là sont en) abomination de
l’Éternel. Car Il accepte (ceux qui sont) sincères2,
innocents2 et entiers2.

(Passant) de main à la main, le mal ne se lave pas.


Alors que la graine des justes s’échappera.

(Comme) un anneau d’or (percé) dans le nez d’un


cochon (telle est) une femme belle à la perception4
détournée.

Ce que souhaitent les justes est certainement plaisant


alors que ce que désirent les méchants (est
certainement) excessif.

Il y a celui qui distribue (ce qu’il a) encore et encore…


Et (il y a) celui qui se restreint de faire les choses
correctement (et) qui certainement (connaîtra) la
pauvreté.

Le vivant, béni2 et prospère2, fertilise (la Terre) et


celui qui arrose, (c’est parce que) Il a plu sur lui.

Celui qui restreint le blé sera cloué par le peuple, mais


celui qui le partage5, la bénédiction (sera) sur sa tête.

107
Les Proverbes – Chapitre Onze

Cherche à être bon, le favorable te cherchera et te


trouvera. Cherche dans tes prières le mal et (en toi) il
entrera.

Celui qui met sa foi dans les richesses (matérielles),


(celui-là) tombera (dans la Fosse). Alors que (celui qui
met sa foi) dans la feuille des justes, (celui-là) fleurira.

Celui qui jette le trouble dans sa maison héritera de la


tempête. Le fou est le serviteur6 du sage.

Le fruit du juste est un arbre de vie, celui qui garde le


souffle de vie7 (est) sage.

Si les justes vivent en paix sur la Terre. C’est sûr que


les méchants et les pêcheurs (vivront) de même…

(Éclat de rire)

108
Les Proverbes – Chapitre Onze

1 : Le mot ‫ ְשלֵמָּ ה‬a le sens de complet entier ou en paix. C’est parce


que la paix apporte le sentiment d’être entier. C’est par la paix que
l’humain fait l’unité (entier) qui n’est pas une soumission (division).
Il s’agit aussi du même radical que pour le nom de Salomon, comme
il est fait régulièrement référence à l’auteur de ce Livre en ouverture
des chapitres, j’ai choisi le mot de paisible. Habituellement, dans ce
verset la pierre entière est comprise comme le poids non trompeur
d’une balance. Ce qui semble évidemment un des sens de ce verset,
mais par le jeu symbolique des images paraboliques, la pierre peut se
comprendre aussi comme la représentation de l’œuvre de Salomon.
2 : Il s’agit de plusieurs significations du même mot. 3 : Référence

probable à Jérusalem 4 : Littéralement le goût. 5 : Littéralement


rompre en plusieurs parties, de façon cohérente avec le sujet du verset,
on peut comprendre que l’on parle de pain. Ce verset serait-il à
l’origine de la tradition essénienne puis chrétienne de rompre le pain ?
En extrapolant avec les événements qui suivirent, peut-on dire que
pour les Juifs messianiques, ce verset consacre Jésus lors du miracle des
pains comme le Messie ? Comme celui qui porte la couronne de
bénédiction ? 6 : Car son comportement fait l’apprentissage et la leçon
du sage. Le fou lui rend donc service… 7 : Littéralement le mot
‫נְׁ פ ֶָּ֣שֹות‬, être vivant qui respire.

109
Les Proverbes – Chapitre Douze

Chapitre Douze
La Paix

Shalom

110
Les Proverbes – Chapitre Douze

Qui aime les remontrances aime le savoir.


Qui déteste l’éthique est un imbécile.

(Mon enfant)
Sois bon ! (Car cela) produira la faveur de l’Éternel.
(Ne sois pas) une personne qui complote (car une
telle personne) sera condamnée (à mort).

L’Homme2 ne devrait pas prendre racine dans la


méchanceté car la racine des justes ne devrait pas
pouvoir s’effondrer.

Une femme de valeur (est comme) une couronne


pour son époux, mais une déshonorante (est comme)
une pourriture (qui ronge) les os.

Les stratagèmes des justes : le tribunal.


Les conseils des méchants : la fraude.

Les paroles des méchants (est) une embuscade


sanglante, mais la bouche des gens droits1 et
honnêtes1 les délivrera.

Renverse (la maison) des méchants et ils ne sont plus.


(Renverse) la maison des justes et elle tiendra…

Une personne louable a une parole vigilante, mais les


esprits tordus sont méprisables.

Mieux vaut le déshonneur (d’être) le serviteur d’un


autre que de se parer de gloriole et de ne pas avoir de
nourriture.

111
Les Proverbes – Chapitre Douze

Le juste connaît l’appétit1 de son bétail, (il perçoit son


émotion1). Mais la matrice des méchants est cruelle1,
sans pitié1.

Celui qui travaille la terre sera comblé de nourriture.


Mais celui qui pourchasse la vanité sera dépourvu du
sens de soi-même3.

Le méchant a convoité d’attraper tous les vices.


Alors que la racine du juste donnera (une tige qui
deviendra un arbre, qui donnera des feuilles, des
fleurs et des fruits).

Les discours criminels sont les hameçons du


maléfique. Le juste (est celui qui se) sort du pétrin.

Le fruit (du juste) rassasie de bon et de bien la bouche


de l’autre. La récompense des œuvres4 de l’homme2
retourne à lui.

À ses yeux, le chemin des fous (lui semble) le


meilleur5. Mais (mon enfant) écoute les conseils (du
juste). Tu deviendras plus sage.

Aussitôt, le fou fait savoir qu’il est véxé1 ou énérvé1 et


(c’est) avec habilité, (qu’) il cache ce qui est honteux…

Celui qui respire la confiance6 reportera (le message)


avec Justesse. Mais le témoin des mensonges, (lui,
respire) la tromperie.

Il y a des mots durs qui blessent comme l’épée.


Mais la langue des sages guérit7 (et apaise).

112
Les Proverbes – Chapitre Douze

Les lèvres de la Vérité bâtissent pour l’éternité, mais la


langue mensongère (ne construit que pour) un instant
tellement court.

La tromperie (sous tes ses formes) enfonce8 le mal à


l’intérieur (des humains). Mais la Paix9 (sous tes ses
formes) conseille (aux humains) : la félicité1 du
bonheur1, la joie1 d’être heureux1.

Le juste (ne ressent) pas de tristesse pour toutes les


méchancetés (commises à son égard), mais les
méchants sont remplis de souffrances.

Les lèvres mensongères sont en abomination de


l’Éternel. Mais ceux qui agissent avec constance6 ont
Sa faveur.

L’homme1 habile cache son savoir (aux autres) et


les esprits fous clament la stupidité.

La main laborieuse gouverne (sur son foyer), mais (la


main) fainéante est une taxe (pour son foyer).

Le souci déprime l’esprit3 de l’homme2, mais une


bonne parole réjouit (le cœur de l’homme).

Le juste cherche son égal, mais la route des méchants


égare…

Le paresseux ne cuisine pas sa chasse.


La richesse de l’Humanité2 est de valoriser son travail.

Le chemin de Justesse (garde) en vie.


Sur Son chemin, il n’y a pas de mort.

113
Les Proverbes – Chapitre Douze

1 : Il s’agit de plusieurs significations du même mot.


2: ‫ אָּ ָּ ֶ֣דם‬prononcé Adam : homme, humain voire Humanité.
3 : ‫לב‬ֵֽ ֵ signifie aussi, cœur, esprit, compréhension.
4 : ֵ‫ יְ ד‬littéralement les mains.

5 : ‫ָּשר‬ ֶ֣ ָּ ‫ י‬littéralement droit.


6 : ‫ ֱ֭אמּונָּה‬peut être aussi traduit par foi, fidélité, solidité, constance.
7 : Les douleurs et maladies psychiques.
8 : Littéralement labourer, c’est-à-dire : ouvrir et retourner (la terre)

avec un instrument aratoire.


9 : ‫שָּ לֶ֣ ֹום‬, Shalom, signifie aussi par dérivation : le bien-être, la

prospérité, le bien-fondé, la solidité, la plénitude…

114
Les Proverbes – Chapitre Treize

Chapitre Treize
La Lumière des Justes

L’enfant sage (écoute) la morale du Père2, mais


(l’enfant) prétentieux n’écoute pas la réprimande.

Le fruit (du Père) nourrit de bonté l’Humanité, mais


celui qui respire la trahison1 et la tromperie1 (nourrit
l’Humanité) d’injustice1 et de violence1.

Celui qui surveille sa bouche préserve son souffle…


Celui qui ouvre grand ses lèvres s’attire la ruine.

Celui qui désire une vie de paresse, n’acquiert aucune


(richesse). Mais la vie des travailleurs est grasse1 et
prospère1.

Le juste déteste les discours mensongers.


Le méchant pue (le vice) et il rougit (de honte).

La Justesse protège le chemin simple1 et moralement


intègre1, alors que la méchanceté pervertit le pêcheur.

Celui qui devient riche (matériellement) n’a pas tout.


(Celui qui) se fait pauvre3 (obtient) de plus grandes
richesses (spirituelles).

Les richesses ne sont qu’une couverture sur la vie


humaine. Le pauvre ne se fait pas quémander.

La lumière des justes le guidera vers le bonheur.


La lampe des méchants le guidera vers le déclin.

115
Les Proverbes – Chapitre Treize

Certainement, l’arrogance produira (un pain) au goût


fade4 alors que celui (qui produit) avec les conseils
(des justes) deviendra plus sage encore.

La vanité des richesses (te) rendra inférieur, mais la


réunion des mains, ensemble, (te) rendra supérieur.

L’attente prolongée afflige le cœur, mais une


aspiration réalisée est un arbre de vie.

Celui qui se moque de ces paroles s’offense lui-même,


mais celui qui respecte ce commandement sera
récompensé5 (par la Paix sous toutes ses formes).

L’enseignement6 du sage est une source d’eau vive,


s’en détourner c’est tomber dans le piège de la mort.

La bonne compréhension engendre le favorable, mais


la voie des méchants est invariable. (Elle te guidera
vers la Chute…)

Tout homme habile agit avec savoir, mais le fou


démontre (sans savoir) : (sa) folie.

Le messager du mauvais tombera dans le mal,


mais l’annonciateur des confiances7 guérira.

Qui ignore la morale (ne trouvera que) la misère et la


honte. Qui observe les instructions (est) honorable.

Le désir satisfait (semble) délicieux à son appétit, de


même que rejeter le mal (semble) dégoûtant aux
insensés.

116
Les Proverbes – Chapitre Treize

(Mon enfant) marche avec les sages (sur le droit


chemin) ne va pas paître le mal avec les insensés.
(Car) le mal pourchasse les pêcheurs alors qu’avec les
justes tu seras bien récompensé5.
Celui qui fait bien transmet son héritage jusqu’à ses
petits-enfants. Mais le (vrai) trésor du juste, c’est de
résister aux vices.

Il y a beaucoup de nourriture dans les champs


labourés des dirigeants, mais cette nourriture est jetée
injustement aux ordures.

Celui qui refuse de punir8, déteste son fils, celui qui


aime (sincèrement son fils) cherche à le corriger.

Le juste mange pour satisfaire son appétit, mais le


ventre des méchants n’en a jamais assez.

1 : Il s’agit de plusieurs significations du même mot.


2 : cf. 2 Samuel, Chapitre 7 verset 14.
3 : Soit philosophiquement parlant, faire preuve d’humilité ou

d’ascétisme, en retour ce dernier obtient l’amour véritable, la


simplicité, le partage, etc.
4 : Littéralement sans levure.
5 : ‫ « יְ שֻׁ ָּ ָֽלם‬yeshalem » signifie être récompensé, être payé, être en paix,

être accompli, être entier, être réconcilié : la récompense promise est la


Paix sous toutes ses formes.
6 : ‫ּתֹורת‬
ֶ֣ : enseignement en français à l’oral en hébreu Torah.
7 : ‫מּונֶ֣ים‬
ִ ‫ א‬ce mot est écrit au pluriel en hébreu, les différentes
traductions de ce mot sont foi, loyal, fidèle, de confiance, allégeance.
8 : Littéralement celui qui retient son bâton.

117
Les Proverbes – Chapitre Quatorze

Chapitre Quatorze
Le Refuge Puissant

Illustration représentant un musicien juif en habit traditionnelle blanc et bleu, se


préparant pour accompagner les Psaumes en musique.

118
Les Proverbes – Chapitre Quatorze

La plus sage des femmes s’est construit une maison


mais la folie l’a détruite de ses mains.

Celui qui marche dans la droiture reconnaît l’Éternel


avec crainte et admiration. Celui qui quitte ce chemin,
(l’Éternel) le méprise.

La bouche de l’insensé (est comme) le bâton de


l’arrogance alors que les lèvres des sages les protègent
(comme un bouclier).

Sans bétail, l’étable reste propre, mais c’est la vigueur


du bœuf qui fait les moissons abondantes.

Un témoin (digne) des confiances2 ne dira pas de


mensonge mais celui qui souffle des mensonges (est)
le témoin du faux.

Le moqueur cherche la sagesse mais ne l’obtient pas.


Alors que la connaissance vient facilement à celui qui
a du discernement.

Éloigne tes pas de la personne folle, car ce n’est pas


de celle-ci que tu apprendras la connaissance.

La sagesse discerne Sa voie de l’intelligence, mais la


stupidité des insensés (discerne) la fraude.

Les insensés se moquent de la culpabilité, mais parmi


les gens droits et honnêtes (il y a de) la bonne
volonté.

119
Les Proverbes – Chapitre Quatorze

Soi-même connaît-on l’amertume de son appétit et


(soi-même, on sait) qu’on ne peut échanger sa joie
avec un autre.

La maison des méchants sera détruite, mais la tente


des gens droits et honnêtes fleurira.

Il y a un droit chemin devant l’humain et ensuite


après cela, (il y a) les voies de la mort.

Même dans le rire moqueur (il y a) une souffrance


pour soi-même et ensuite après cela, le bonheur (dans
la mort devient) une tristesse (pour les autres).

Celui qui rejette le cœur 1, l’esprit1 et le sens1 de soi-


même1, (celui-là) sera rassasié de ses manières
(d’agir)… (De toute évidence) la personne bonne lui
est supérieure.

Celui qui est crédule croit tous les discours mais celui
qui est intelligent3 comprend comment4 manipuler5.

Le sage est vigilant et se détourne du mal alors que


l’insensé y accourt en toute confiance.

Celui qui est prompt à la colère incarne la folie.


La personne qui conspire sera détestée.

La folie prend possession des naïfs.


Les intelligents seront contenus par le savoir.

Les vices se prosternent devant les vertus. Les


méchants se tiennent aux portes6 du juste.

120
Les Proverbes – Chapitre Quatorze

Plus que les autres, il déteste la pauvreté car il aime


accumuler les richesses. Celui qui dénigre les autres se
trompe, car heureux est celui qui montre de la
considération pour les faibles et les pauvres.

Ne t’égare pas à labourer le mal, car l’amour


bienveillant et la vérité se labourent du Bien.

Transforme toutes tes souffrances en gain. Et (sache


que) le bavardage des lèvres n’est que pure perte.

La couronne des sages est leurs richesses (humaines).


La bêtise des insensés est une folie.

Le témoin de vérité sauve les âmes mais celui qui


respire le mensonge est un imposteur.

La juste reconnaissance de l’Éternel est un refuge


puissant, Ses enfants y seront à l’abri.

Reconnaître avec crainte et admiration l’Éternel (c’est


s’abreuver dans) une source de vitalité (qui permet)
d’éviter les pièges de la mort.

Un peuple nombreux, c’est la gloire de son roi, mais


quand le peuple disparaît, c’est la fin du dirigeant.

Ceux qui ont de la patience comprennent bien des


choses, mais ceux qui sont prompts à s’emporter sont
galvanisés par la bêtise.

Un cœur guérisseur (nourrit) la vitalité des corps.


La jalousie (nourrit) la pourriture des os.

121
Les Proverbes – Chapitre Quatorze

Qui opprime le pauvre outrage son Créateur. Mais qui


est charitable avec le nécessiteux est honorable.

Le méchant est accablé par le malheur.


Le juste a un refuge dans la mort.

À l’intérieur de celui qui a du discernement, la sagesse


trouve le repos. Parmi les insensés elle se fait
connaître.

La Justesse galvanise le peuple mais l’amour


bienveillant des peuples est une purification.

Le maître7 donne sa faveur au serviteur qui est


prudent mais sa furie va contre celui qui le déçoit.

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : : ‫מּונֶ֣ים‬
ִ ‫ א‬ce mot est écrit au pluriel en hébreu, les différentes
traductions de ce mot sont foi, loyal, fidèle, de confiance, allégeance.
3 : ‫ָּרּום‬
֗ ‫ ְְׁ֝וע‬souvent traduit par intelligent ou prudent, le mot a un sens
négatif en hébreu et signifie : rusé, astucieux, habile, malin, fourbe,
manipulateur. Dans mon verbe aussi le mot intelligent est inférieur
car l’intelligence est capable d’utiliser les vices pour arriver à ses
fins… C’est une fois libéré de ses impuretés et enrichi par la vertu
que l’intelligent devient un sage. Par conséquent, ce qui nous définit
est l’usage que l’on fait de notre intelligence… et non de l’être…
4 : Littéralement les étapes pour.
5 : « faire croire » pour rester cohérent avec le début du verset, je

trouvais cette formulation trop lourde et peu claire.


6 : Ils sont dehors dans le froid, face aux dangers alors que le juste est

à l’intérieur au chaud et en sécurité.


7 : Littéralement le roi.

122
Les Proverbes – Chapitre Quinze

Chapitre Quinze
L’oreille attentive
Une réponse (empreinte) de douceur fait reculer
l’énervement, mais un discours blessant exalte la
colère.

La langue des sages améliorera le discernement, mais


de la bouche des insensés jaillira la bêtise.

Les yeux de l’Éternel sont partout, ils observent les


bons et les méchants.

La langue guérisseuse est un arbre de vie, mais


(cultiver) en soi la perversion (produit) un esprit brisé.

Le fou méprise la morale de son père, mais celui qui


cherche continuellement à se corriger, le surpassera.

(Dans) la maison du juste (il y a) une abondance de


trésors1 qui sont autant de bienfaits1, alors qu’à la
récolte du méchant (il y a) les ennuis1 et les soucis1…

Les lèvres des sages répandent le savoir, il n’en est pas


de même du cœur des insensés.

Le sacrifice des méchants (est) le dégoût de l’Éternel


et la prière des gens droits et honnêtes (fait) Son
délice.

Le chemin des méchants est en horreur de l’Éternel,


mais Il aime ceux qui pourchassent la Justesse.

123
Les Proverbes – Chapitre Quinze

Une mauvaise morale écarte du chemin, celui qui


déteste la correction périra.

La Fosse2 et le Destructeur2 sont opposés à l’Éternel.


Doit-il être de même dans le cœur des fils d’Adam ?

Le moqueur n’aime pas se corriger lui-même,


il ne se met pas en direction des sages.

Un cœur heureux rejaillit de bonheur à l’extérieur,


mais une souffrance intérieure fissure l’esprit.

Se discerner soi-même, c’est se mettre en quête de


savoir. Les insensés pâturent (dans les champs de) la
bêtise.

(On dit que) tous les jours sont pauvres et mauvais,


pourtant le contentement de soi-même est un festin
sans fin.

Mieux vaut s’abaisser avec déférence devant l’Éternel,


que d’avoir de grande richesse et d’être dévoré de
l’intérieur.

Mieux vaut un plat de légumes cuisiné avec Amour,


qu’un veau gras empoisonné par la haine.

Une personne empoisonnée provoque le conflit, mais


celui qui a de la retenue apaise la querelle.

Un enfant sage fait la joie de son père, mais un adulte


insensé est méprisé par sa mère.

124
Les Proverbes – Chapitre Quinze

La bêtise fait la joie de ceux qui manquent de cœur 1,


d’esprit1 et de sens1 de soi-même1, mais une personne
qui a une juste compréhension (se fait une joie) de
marcher droit.
Les propositions sont déchirées quand elles n’ont pas
(le soutien de) l’assemblée, mais (quand il y a) une
grande majorité, il est avisé de (les) établir.

La joie pour une personne est d’être celui qui


exprime3 la réponse et (plus encore) qu’il est bon,
(quand) Cela (est exprimé) au juste moment4.

Le chemin de vie (mène) vers l’élévation, vers la


vigilance, afin que tu t’éloignes des profondeurs du
Schéol.

Le clan5 des arrogants1, des orgueilleux1 et des


hautains1 sera arraché par l’Éternel. Car, Il se tient
debout aux frontières de la veuve.

Les mauvaises pensées (sont) en dégoût de l’Éternel


mais les paroles bienveillantes (Lui sont) pures.

Il a fait du tort à sa famille5 en rackettant, en pillant.


Celui qui refuse « les pots-de-vin » vivra longtemps.

En lui-même, le juste médite sa réponse, mais la


bouche des méchants déverse des insanités.

Loin, (loin,) (loin) est l’Éternel des méchants,


mais il est à l’écoute de la prière des justes.

Le scintillement des yeux (est signe) de joie intérieure.


Du gras sur les os (est signe) de bonne nouvelle.

125
Les Proverbes – Chapitre Quinze

Vis avec une oreille à l’écoute de la correction et tu


bivouaqueras parmi les sages.

Celui qui rejette la morale méprise sa vie, mais celui


qui écoute la correction (apprend à devenir) maître de
lui-même.

La correction de la sagesse : c’est de reconnaître


l’Éternel avec crainte et admiration. De même que (la
correction de la sagesse : c’est de reconnaître que)
l’humilité mène à la splendeur !

♫ Loin, loin, loin est l’Éternel des méchants.


Mais Il est à l’écoute de nos prières-euh.
Car nous sommes les justes de l’Éternel-euh ♫

1 : Diverses traductions du même mot.

: En hébreu Schéol ‫ ְש ִׁ֣אֹול‬et Abaddon ‫ַַ֭ואֲבַ ּדֹון‬


2
3 : Littéralement la réponse de sa bouche.
4 : Littéralement en son temps.

5 : ‫ בֱֵ֭ ית‬Comme en français, la maison en hébreu a le sens littéral de

la construction mais a aussi le sens imagé de la famille ou du clan.

126
Les Proverbes – Chapitre Seize

Chapitre Seize
La Couronne des Anciens

Illustration représentant Sadoq en tant que grand prêtre. Il porte le pectoral du grand prêtre
assigné par Moise aux fils de Aaron. Le pectoral symbolise les douze tribus de Jacob surnommé
Israël.

127
Les Proverbes – Chapitre Seize

Les intentions du cœur (sont destinées) à l’humain,


mais le langage de réponse appartient à l’Éternel.

Même si pour une personne, ses manières lui


semblent pures1 et innocentes1, c’est à l’Éternel d’en
juger2 les raisons.

Aie confiance en l’Éternel dans tes actions, et il


affermira tes projets.

L’Éternel équilibre3 toutes choses avec leurs réponses.


De même le méchant (recevra sa réponse) le jour du
malheur.

L’Éternel a en dégoût tous ceux qui ont une très


haute estime d’eux-mêmes, (passant) de main à la
main, (l’arrogance) ne se lave pas4.

(C’est) par la Bonté et la Vérité, qu’il purgera le péché.


(C’est) par la (juste) reconnaissance de l’Éternel, qu’il
se détournera du mal.

Quand les manières d’une personne plaisent à


l’Éternel, (le Très-Haut) vivra en Paix avec elle, de
même que ses ennemis (vivront en Paix avec cette
personne).

Mieux vaut avoir peu, avec la Justesse (pour soi) que


d’avoir beaucoup sans justice (pour les autres).

Le cœur de l’homme peut choisir Sa voie (dans la vie),


Mais (c’est) l’Éternel (qui) a érigé les étapes.

128
Les Proverbes – Chapitre Seize

La magie sur les lèvres du roi (sera que) dans le


verdict, sa bouche ne soit pas corrompue.

Le jugement, les plateaux et la balance, (tout cela


appartient) à l’Éternel. (Comment) le poids de chaque
sac (est pesé) ? C’est Son travail !

Façonner le mal (devrait) répugner les rois.


(C’est) grâce à la Justesse que le trône sera affermi.

Le délice des rois (devrait être) les lèvres justes. Ils


(devraient) aimer ceux qui parlent avec rectitude1 et
honnêteté1.

La colère1, la rage1, la fureur1 et la fièvre1 du roi sont


les anges1 annonciateurs1 de la mort… Un homme
sage saura l’apaiser.

Le visage du roi qui s’éclaircit (est annonciateur de)


vie, sa faveur est comme un nuage gorgé de pluie à la
saison verte.

Ô combien, devenir maître de la sagesse est plus


bénéfique que (d’acquérir) de l’or. (Ô combien)
acquérir du discernement est un choix (plus judicieux)
que l’argent.

(Sur) la grande route (de la vie) les gens droits et


honnêtes se détournent du mal. Celui qui tient à sa vie
surveille son chemin !

(Un cœur) orgueilleux mène à la ruine (des


entreprises). La pensée suprématiste mène au déclin
(des civilisations).

129
Les Proverbes – Chapitre Seize

Mieux vaut (être) un humble, (même) parmi les


nécessiteux, que de partager le butin avec les
arrogants.

Celui qui est vigilant dans (ses) paroles trouvera bien


(ce qu’il cherche). Celui qui a confiance en l’Éternel
(trouvera) le Bonheur.

Celui dont le cœur 1, l’esprit1 et le sens1 de soi-même1,


sont remplis de sagesse, (celui-là) sera appelé
clairvoyant5. Et celui dont les discours sont emplis de
douceur, (celui-là) améliore l’apprentissage.

La vigilance est source de vie pour qui l’épouse.


La stupidité est le châtiment des insensés.

Le sage qui a du cœur 1, de l’ésprit1 et du sens1 de soi-


même1 étudiera avec attention (le message qui sort de)
sa bouche ainsi que (le langage que façonnent) ses
lèvres, cela améliore la leçon.

Une parole plaisante (est comme) le miel de la ruche.


(Elle est) douce au goût et (c’est) un remède pour le
corps.

Il y a un droit chemin devant l’humain et ensuite


après cela, (il y a) les voies de la mort6.

L’appétit du travailleur travaille pour lui-même.


Car sa faim le pousse à agir7.

La personne de peu de valeur a creusé (si


profondément) dans le mal que son langage (blesse
comme) la brûlure du feu.

130
Les Proverbes – Chapitre Seize

La personne perverse provoquera la querelle1 et le


conflit1. Tandis que le conspirateur sépare le général
(de son armée).

La personne violente séduit son prochain, pourtant il


le conduit dans la voie (qui n’est) pas la bonne.
(Quand) il ferme les yeux, il médite le vice, (et) il se
mord la lèvre (inférieure de plaisir) quand il accomplit
le mal.

La couronne splendide (c’est d’avoir) les cheveux


blanc8. (C’est) par le chemin de la Justesse qu’on
atteint (l’âge vénérable).

Mieux vaut l’endurance à la force et (mieux vaut)


dominer son esprit que de capturer une ville.

Sur les genoux, il s’en remet au destin pourtant (c’est)


dans l’Éternel (que sont) tous les jugements.

131
Les Proverbes – Chapitre Seize

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Littéralement peser.
3 : Littéralement faire.
4 : cf. verset 11 : 21, beaucoup traduisent l’idiome de main à la main

par assurément, pour ma part, je vois dans cette formulation le


principe juridique de la complicité et du recel, c.-à-d. la revente ou le
transfert d’une chose dont le receleur sait qu’elle provient d’un crime
ou d’un délit. Dans le verset 11 : 21 Salomon parle du recel de mal
en général, ici il parle du recel d’orgueil. C’est-à-dire que le fait de
faire circuler une image démesurée d’une personne rend celui qui
transmet cette image complice de cette hybris (outrance). Dans la
tradition juive, un tel comportement est associé à de l’idolâtrie, car
seul Dieu doit être mis en haute estime.
5 : Littéralement personne qui a du discernement.
6 : Répétition mot pour mot du verset 12 du chapitre 14… Malgré

cette répétition, le sens précis de ce verset m’est impénétrable, son


contexte d’utilisation dans les deux chapitres ne m’éclaire pas non
plus clairement sur sa signification. La traduction que j’ai rédigée est
la plus littérale possible, j’avais préalablement remplacé le mot
« voies » par « façons ou manière », car il est admis qu’ils en sont des
dérivés, malheureusement cela ne fut pas concluant. Peut-être aborde-
t-il le sujet de la vie après la mort ?
7 : cf. « Heureux ceux qui ont faim, ils pourront satisfaire le ventre

de qui le désire », c.-à-d. que « la faim de », au sens large ou restreint


du terme, est un principe moteur de la vie et que ce moteur est plus
sain que celui de la peur…
8 : Littéralement cheveux gris.

132
Les Proverbes – Chapitre Dix-Sept

Chapitre Dix-Sept
La Maison des sacrifices

Mieux vaut des restes de pain et la quiétude pour soi


qu’une Maison remplie de sacrifices d’expiation2.

Un serviteur diligent régnera en place d’un enfant


embarrassant car il partagera (avec Justesse) l’héritage
entre les frères.

(Pour purifier, il y a) le creuset pour l’argent (et) le


fourneau pour l’or. Mais pour éprouver (et purifier) le
cœur (des humains, il y a) l’Éternel.

Le méchant (aime) écouter les lèvres malveillantes.


Le menteur (aime) écouter les langues désireuses.

Se moquer du pauvre, c’est faire des reproches à son


Créateur. Celui qui se réjouit du malheur (des autres),
ne pourra pas laver (son honneur).

La couronne des anciens : ce sont les enfants de leurs


enfants. La gloire des enfants, ce sont leurs ancêtres.

Le langage excellent n’est pas plaisant pour l’insensé.


De même que le langage de mensonge (ne plaît pas)
aux honorables.

Le pot-de-vin (semble comme) une sorcellerie aux


yeux de son maître. Ça marche à tous les coups3 !

Celui qui ferme les yeux sur l’offense, cherche l’amour


(de son prochain) mais celui qui répète les paroles

133
Les Proverbes – Chapitre Dix-Sept

(offensantes, cherche à) séparer l’ami (de son


prochain).

Le reproche touche plus profondément celui qui a du


discernement que cent coups (ne touchent) l’imbécile.

Le mauvais cherche certainement le vice, car c’est un


ambassadeur cruel qui est envoyé par lui.

(Plutôt) rencontrer une ourse à qui on a enlevé ses


petits, qu’un fou en pleine (crise de) folie.

Qui rend le mal, en échange du bien,


ne (verra) plus la méchanceté quitter sa maison.

Commencer une dispute, (c’est) libérer les eaux…


Va-t’en, avant que le conflit n’éclate !

Innocenter un coupable (ou) condamner un innocent,


les deux sont autant en dégoût de l’Éternel.

Comment un imbécile (peut-il) acquérir de la sagesse


alors qu’il n’a ni cœur 1, ni esprit1 ni sens1 de soi-
même1 ? (Serait-ce) avec l’argent (qu’il a) dans les
mains ?

Le véritable4 ami est apprécié en tout temps.


Le frère (véritable) est né pour (te) soutenir dans la
détresse.

Celui qui manque de cœur 1, d’esprit1 et de sens1 de


soi-même1. Fais des promesses (à la légère) et engage
son honneur devant5 son prochain.

134
Les Proverbes – Chapitre Dix-Sept

(Le vicieux) qui aime à transgresser, aime la dispute


(car) elle agrandit l’entrée de celui qui cherche la
division.

Celui dont le cœur 1, l’esprit1 et le sens1 de soi-même1


sont tordus, (celui-là) ne trouvera pas le Bonheur et
celui dont la langue (parle de) rébellion tombera dans
le malheur.

Donner vie6 à un fou (est) un chagrin pour soi-même,


Il n’y a pas de joie pour le père6 de l’insensé.

Un coeur1 en joie1, un esprit1 heureux1 et un sens1 de


soi-même1 épanoui1 (te) feront (autant de) Bien
qu’une guérison. Alors que l’odeur de la dépression
asséchera (la vie de ton) corps.

Le méchant accepte7 le pot-de-vin qui efface (les


réticences), afin de pervertir les voies de la Justice.

(Celui qui se tient) devant8 et avec8 discerne la sagesse.


Mais les yeux de l’insensé (plongent) dans la fin de
(ce) pays.

Un enfant insensé (est) un énervement pour son père


et une amertume pour celle qui lui a donné la vie.

Certainement que punir une personne qui se


comporte justement n’est pas bien. (De même) que
frapper les honorables (est) contre la droiture.

Celui qui contient son discours sait connaître.


Celui qui contrôle son esprit (sait) comprendre.

135
Les Proverbes – Chapitre Dix-Sept

Certainement, l’imbécile qui est silencieux passe pour


un sage. (De même) il sera considéré comme
perspicace (quand) il saura se taire9.

Illustration représentant l’arche d’alliance, l’autel des sacrifices, les tables d’huile
et un chandelier à 7 branches.

136
Les Proverbes – Chapitre Dix-Sept

1 : Il s’agit de diverses traductions du même mot.


2 : Littéralement sacrifice de contentieux, il peut s’agir soit des
sacrifices d’animaux pour l’expiation des péchés, soit des sacrifices
d’animaux pour marquer la paisible communion entre les membres de
la communauté avec Dieu, ce dernier sacrifice donnait lieu ensuite à
de généreux banquets. Quoi qu’il en soit, le site sefaria.org et les
commentaires de Rachi considèrent clairement qu’il faut comprendre
dans ce verset que l’auteur parle d’un type de sacrifice. Salomon
signifie ici qu’il est pour la restriction des sacrifices d’animaux dans le
Temple de Jérusalem, en cela, il suit les enseignements de son père
(Psaumes 51, 50, 40, 141, etc.). En effet, dans la tradition
judéenne, seul le sacrifice de l’agneau commémoratif de l’abandon du
sacrifice humain par Abraham est accepté comme juste. D’un point
de vue philosophique, si l’on met de côté l’acte de cruauté envers les
animaux qui peut sembler anachronique, le vrai sujet étant celui de
l’évolution d’un système de Justice vers l’idéal de la Justesse. Car avec
ce système de réparation des fautes et des péchés par des sacrifices
ponctuels, les délinquants et criminels étaient pardonnés sans
obligation de s’amender ou de s’améliorer à l’avenir. Par ailleurs
signe de l’imperfection de cette Justice, les plus les riches s’en
retrouvaient avantagés car ils avaient de plus grands moyens pour
payer la réparation de leurs fautes ou péchés. C’est pourquoi, comme
il est discrètement fait mention dans le verset 17 du Chapitre 15,
Salomon préfère les offrandes de récoltes en remerciement que les cruels
sacrifices d’animaux qui nourrissent la Haine…
3 : D’où l’extrême danger de la corruption qui semble favorable et

efficace mais qui est un piège qui se referme sur ceux qui en profitent.
4 : Il est écrit Le ami, avec un « le » emphasé.
5 : Contrairement au chapitre 6 verset 1, il est écrit devant son

prochain au lieu de pour son prochain.


6 : La compréhension est plus juste dans un sens figuratif.
7 : Littéralement saisir avec les mains.
8 : Figurativement celui qui reconnaît et qui fait l’union.
9 : Littéralement fermer ses lèvres.

137
Les Proverbes – Chapitre Dix-Huit

Chapitre Dix-Huit
L’époux et l’épouse

Silhouette dessinant Sulamite


Chapitre 1 et du 7 du Cantique des cantiques

138
Les Proverbes – Chapitre Dix-Huit

Par la luxure1, (le fou) cherchera à séparer (l’époux de


l’épouse), (Par le désir1) il mettra en pièces toute
sagesse.

Le fou ne prend aucun plaisir dans la juste


compréhension, même si (cela) enlève l’appétit.

Quand vient le méchant, il est accompagné par le


mépris. Et avec le déshonneur (vient) la vulgarité.

Les paroles (venant de) la bouche de l’Époux (sont)


des eaux profondes, de la source de la sagesse2 jaillit
une rivière.

Il n’est ni bon1 ni judicieux1 d’accepter de voir3 le


méchant pour influencer le juste dans une décision de
justice.

Dans la dispute, les lèvres de l’insensé s’invitent,


et (dans la querelle) sa bouche appelle à la violence.

La bouche de l’insensé : destruction pour lui-même.


Et ses lèvres : un piège pour son âme.

Les mots du conspirateur sont avalés avec avidité (par


ceux qui les écoutent) ensuite, eux, descendent dans
les profondeurs du ventre4 (de la Terre : le Schéol).

De même que celui qui fainéante dans son travail,


lui, (est) le frère de Baal : (il est) le désastre.

Le Nom de l’Éternel (est) une tour fortifiée, en Lui


courre le juste vers les hauteurs.

139
Les Proverbes – Chapitre Dix-Huit

Dans son imagination, la richesse du riche est une


forteresse entourée de hautes murailles.

Face à la destruction (de ses mains), le cœur 1 des


hommes1 s’enorgueillit. Face à l’honorabilité (de son
comportement, l’esprit1 des humains1) devient
humble.

Répondre (à une personne) avant de (l’) avoir


entendue, (c’est) pour soi-même : une bêtise et une
vulgarité.

L’esprit humain (peut) contenir sa maladie, mais un


esprit déspéré1, déprimé1, qui (peut) le supporter ?

Le sens du perspicace acquiert une juste


compréhension quand les oreilles du sage cherchent la
connaissance.

Il a été offert à l’Humanité5 de s’étendre pour son


propre intérêt et (il a été offert à l’Humain5) de guider
devant les grands (de ce monde).

En premier, dans sa dispute,


le juste cherche (celui qui deviendra) son prochain.

Le destin mettra fin aux litiges


et entre les grands (litiges), il séparera (les parties).

Un frère criminel (est difficile à conquérir comme


l’est) une forteresse. Et (il est aussi difficile de se sortir
des) litiges (qu’il l’est de) la prison d’un château fort.

140
Les Proverbes – Chapitre Dix-Huit

Du fruit de la bouche de l’Époux, son ventre sera


rassasié. De la moisson de Ses lèvres, (son esprit) sera
rempli.

Sa langue a le pouvoir de vie et de mort.


Ceux qui L’aiment mangeront Son fruit.

Celui qui a trouvé une femme (vertueuse) trouve le


Bonheur. Il a gagné la faveur de l’Éternel.

Le pauvre (Lui) parlera en supplications


mais le riche (Lui) répondra férocement.

(Parmi) les proches (certains) sont mauvais avec


l’Époux. Et il y a des amoureux qui sont encore plus
dévoués que des frères…

141
Les Proverbes – Chapitre Dix-Huit

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Il est, je pense, important de savoir qu’en hébreu le mot Sagesse
‫ חׇ כְׁ ָּ ֵֽמה‬est féminin, comme dans le Chapitre 8 où elle prenait l’image
d’une architecte et d’une joie au quotidien. Dans ce verset, elle prend
l’image d’une épouse. Il ne faut cependant pas comprendre cela comme
une négation du monothéisme. En effet, dans ces images la Sagesse est
au service du Créateur ou de l’Époux, et elle arrive après Lui ou
plutôt, elle vient de Lui. Que ce soit l’époux ou l’épouse, les deux sont
formés de la même eau qui donne la vie et qui suit un même cycle. Il
n’y a donc qu’une seule essence monothéiste qui selon l’angle de vue
peut être nommée haute, basse, avant ou arrière, masculine ou
féminine, etc. Ce verset est cohérent avec l’image véhiculée dans le
Chapitre 1 verset 9 et 26 de la Genèse, de même qu’il est cohérent
avec le sens figuratif du verset 20 du Chapitre 6 des Proverbes et
Siracide 1 :5, etc. Par ailleurs, ces terminologies, qui peuvent sembler
dualistes en apparence, seront reprises plus tard dans les écrits judéens
retrouvés à Qumran et dans ceux apocryphes retrouvés à Nag-
Hammadi. Enfin pour éclaircir la compréhension, ce verset aborde le
thème compliqué de l’entière Plénitude, c.-à-d. l’Union naturelle et
harmonieuse de choses apparemment contraires mais qui en réalité ont
la même essence, origine et destination.
3 : Littéralement « le visage du ».

4 : ‫ בֶּ טֶּ ן‬signifie en hébreu : ventre, abdomen, corps. Dans le sens

figuratif, il signifie selon sefaria.org : les profondeurs du Schéol.


5 : Littéralement Adam, soit : humain, homme ou Humanité.

142
Les Proverbes – Chapitre Dix-Neuf

Chapitre Dix-Neuf
La Richesse des Déshérités

Illustration style vitrail représentant les emblèmes des douze tribus de Jacob, fils d’Isaac, fils
d’Abraham. De haut en bas, de gauche à droite, par ordre de naissance, les fondateurs des
douze tribus d’Israël : Ruben, Siméon, Levi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Gad, Aser,
Nephtali, Josèphe et Benjamin

143
Les Proverbes – Chapitre Dix-Neuf

Mieux vaut marcher avec un déshérité, dans sa


simplicité1 ou sa naïveté1, que (de supporter) les lèvres
(de celui qui est) tordu et insensé. (Car) il n’a pas de
compréhension, ni même une bonne âme… Il presse
les jambes vers le vice. La folie humaine a ruiné son
chemin et à l’intérieur, il est furieux contre l’Éternel.

La richesse augmente grandement le nombre de


proches, mais pour celui qui avait peu, elle (le) sépare
de son meilleur ami.

Celui qui témoigne des mensonges, rien ne lavera (son


honneur) et celui qui incite à mentir, (celui-là, bien
qu’il pense n’avoir rien fait de mal) n’échappera pas
(au châtiment).

Beaucoup sont gênés par la générosité (donnée en


temps ou en conseils) mais tous sont l’ami de la
personne (qui donne) des cadeaux…

Le déshérité est méprisé par tous ses frères, c’est


pourquoi ses amis se tiennent aussi à distance de lui.
Il cherche des réponses mais pas eux…

Celui qui est devenu le maître de son cœur 1, de son


esprit1 et du sens1 de soi-même1, (celui-là) aimera sa
vie. Celui qui est le gardien de la juste compréhension
trouvera le Bonheur.

Celui qui certifie le faux, rien ne lavera (son honneur)


et celui qui souffle des mensonges perdra (sa
réputation avant de perdre sa vie).

144
Les Proverbes – Chapitre Dix-Neuf

La satisfaction n’est pas plaisante à l’insensé. (Ce


serait) comme si un esclave régnait sur les ministres2.

Un humain vigilant1 et réflechi1 est long à la colère.


(Ce dernier) est splendide (quand) il surpasse (son
envie de) crime.

Le courroux du roi (est effrayant comme) le


rugissement du jeune lion3. Sa faveur (est douce et
vivifiante comme) la rosée sur les herbes.

Un enfant insensé (est) une calamité pour son père.


(Comme) une fuite d’eau (vide le contenant de son
contenu, ainsi est) le harcèlement d’une épouse
querelleuse4.

La maison et les richesses sont héritées par les pères


mais une femme (vertueuse) qui t’apporte le succès5,
(vient) de l’Éternel.

La fainéantise te fera tomber dans le coma.


L’appétit de la tromperie sera vorace.

Celui qui garde le commandement (du Très-Haut)


garde sa vie. Celui qui méprise Ses voies périra.

Qui donne au pauvre, prête avec intérêt à l’Éternel et


Sa récompense le remplira.

Corrige ton fils tant qu’il y a de l’espoir. Mais ne le tue


pas (physiquement ou psychologiquement), (car) tu ne
supporterais plus ta vie.

145
Les Proverbes – Chapitre Dix-Neuf

Celui qui est grandement enragé supporte la punition1


et les amendes1 (sans frémir), si tu le délivrais (de sa
punition) tu ajouterais encore (de la fièvre1 à
l’enragé1).

Écoute le conseil (du juste) et reçois la correction (du


sage) afin qu’après cela tu deviennes sage.

Nombreuses sont les intentions (cachées) à l’intérieur


de l’Époux mais elle (la sagesse) donnera existence au
conseil de l’Éternel.

L’humain désire (ardemment obtenir) Sa bonté mais il


est meilleur d’être déshérité de l’Époux que d’en être
la déception.

Celui qui reconnaît (justement) l’Éternel, (revient) à la


vie. Puisqu’il a été rassasié (de Ses bienfaits), il
bivouaquera (avec les Siens). Il ne sera pas commandé
par le mal.

Le paresseux tend sa main dans l’assiette, de même


qu’il la tend vers sa bouche, (mais il ne donnera) rien
en retour6.

(Si) tu frappes un arrogant (pour le corriger) alors le


naïf deviendrait un habile1 manipulateur1 (très)
intélligent1. Si tu corriges celui qui a du discernement,
il comprendra la leçon.

Un père violent fera fuir la mère et l’enfant. Il fait


honte (à sa famille) et (devrait) se sentir honteux.

146
Les Proverbes – Chapitre Dix-Neuf

Mon enfant cesse d’écouter la morale (qui cause)


d’errer (loin) des paroles du savoir.

Le témoin sans valeur1 (est) un témoin de belial1 (qui)


se moque de la Justice. La bouche des méchants se
nourrit de la vanité1, du mal1 et de la souffrance1.

Les condamnations sont préparées pour les


moqueurs1 et les arrogants1 de même que les coups
(de fouet sont préparés) pour le dos des insensés !

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Il y a ici, je pense, un jeu de mots en hébreu, car ce dernier mot
‫ בְ שָּ ִ ָֽרים‬peut aussi signifier les chairs, les viandes. Philosophiquement
les insensés sont considérés comme les esclaves des plaisirs charnels.
3 : Jeu d’image sur le thème du roi et du lion de Judée, ces deux

images renvoyant à l’héritier de la tribu de Juda, c’est-à-dire, dans le


cas d’espèce à Salomon. Il est donc possible d’avoir une interprétation
généraliste et particulariste de ce verset.
4 : Vu le mot utilisé ‫ ִמ ְדיָן‬, il y a probablement un jeu d’image entre

la femme querelleuse et les femmes idolâtres de Madian, cf. Nombres,


Chapitre 31. Dans le cas de Salomon, ces images semblent renvoyer à
la reine de Saba : l’étrangère qui disperse l’eau.
5 : Probable allusion à la Sulamite, c.-à-d. celle de la Sagesse, celle de

la Paix. Elle représente la période des plus grands succès de


Salomon : Paix internationale, extension du Royaume, construction
du Temple, etc.
6 : cf. Siracide 4 : 36, Ben Sira avait une très bonne compréhension

des Proverbes qui en sont certainement la source principale


d’inspiration

147
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Chapitre Vingt
Les yeux du Roi

Image vectorielle
Étoile de David habillé d’un motif floral

148
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Le vin (révèle) le moqueur, l’alcool fort (fait régresser


le buveur à des) bafouilles1 et des beuglements1. Tous
ceux qui font (ces) erreurs, en soi, ne sont pas sages.

Craignez (votre) roi (quand vous l’entendez) rugir


comme un jeune lion. Celui qui transgresse (son
commandement) commet un péché (contre) sa vie.

L’humanité2 est honorable quand elle met fin au


conflit. Alors que tout chez l’insensé (l’) excitera.

À l’automne3 le fainéant n’ensemence pas


profondément (son champ). Et quand vient la
moisson, il demande (sa part) mais (ne reçoit) rien.

Telles des eaux mystérieuses1 et profondes1, les


conseils (véritables se trouvent à) l’intérieur de soi-
même. L’humain qui a une juste compréhension y
puisera.

Celui qui a beaucoup d’Humanité sera appelé une


humain bon1 et miséricordieux1. Mais qui ? Trouvera
(le moyen d’être appelé) un humain loyal1 qui a la
foi1 ?

Le juste marche dans sa simplicité (c’est-à-dire avec


sincérité, selon sa nature). Heureux les enfants (qui
suivent) derrière lui.

Le roi siège sur le trône4 des juges. De là disperse-t-il


tout le mal (qu’il y a) dans ses yeux5 ?

Qui peut dire : « J’ai nettoyé mon cœur. Je suis pur de


mes péchés. »
149
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Deux poids et deux mesures sont également en


abomination de l’Éternel.

De la même manière que (le travail) d’un jeune se


reconnaît par ses actes, s’il est pur, droit et honnête,
son travail (se fera connaître).

L’oreille qui écoute (la Justesse, comme) l’œil qui


distingue (la Sagesse), Tous les deux ont été façonnés
également par l’Éternel.

(Mon enfant) n’aime pas dormir de peur que tu ne


deviennes un miséreux. Ouvre tes yeux !
Sois rassasié de nourriture !

« (C’est) nul et mauvais » dit l’acheteur (quand il


achète un produit.) Pourtant quand il est parti, en lui-
même, il se vante (de son achat).

Il y a l’or. (Il y a aussi) un grand nombre de pierres


précieuses, d’instruments1, d’ustensiles1 et d’outils1.
(Mais) l’estimable1, le précieux1, l’honorable1, (c’est ce
qui sort des) lèvres de la connaissance.

Ils ont saisi son vêtement parce qu’il s’est engagé avec
un homme étranger (à l’humanité), (ils ont saisi) ses
faveurs (parce qu’) il s’est lié avec une femme
étrangère (à la Vertu.)

(Comme) le pain du mensonge semble aux humains


doux1 et plaisant1, pourtant une fois mis en bouche, (il
est dur et blessant comme du) gravier.

150
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

(Quand) les idées (sont façonnées) dans le conseil (du


juste alors) tu seras dans le vrai1, tu seras préparé1.
Fais la guerre avec stratégie.

Marche éloigné des secrets du médisant et quand il


ouvre ses lèvres, ne t’en mêle pas.

Celui qui maudit son père et sa mère,


sa lumière s’évanouira dans l’obscurité des ténèbres.

(Quand) un héritage (est) dégoûtant au


commencement, (il ne faut) pas (croire qu’il se
transformera) à la fin en une bénédiction.

Ne déclare pas (que l’on peut atteindre) par le mal


l’Unité6 et la Paix6. Place (plutôt ton) espérance en
l’Éternel et Il te délivrera (du mal en t’offrant
une véritable Paix).

L’Éternel a en horreur le poids (qui trahit son) poids,


les balances trompeuses ne sont ni bénéfiques1 ni
favorables1

(Si) les pas du soldat (menaient) vers l’Éternel, alors


comment l’humanité discernerait-elle son chemin ?

(Il est) tentant7 pour l’humanité de parler


insolemment de la sainteté et après avoir fait cela de
l’appeler de ses vœux.

Le roi sage éloigne8 les méchants, (il les évente avec


son éventail de sagesse8), quant à ceux qui reviennent
la roue (de son char passera) sur eux.

151
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

(La lumière émanant de) la bougie de l’Éternel


(comme) l’esprit d’humanité se cherchent dans toutes
les chambres du ventre (de la Terre : le Schéol).

La Bonté et la Vérité produisent le roi (juste). (C’est)


avec un Amour Bienveillant qu’il nourrit1 et prend
soin1 de son trône.

Les jeunes hommes trouvent splendide (l’usage de) la


force, mais la splendeur de la vieillesse c’est d’avoir
des cheveux gris (c.-à-d. d’avoir eu la faiblesse de
rester en vie).

Ecchymoses et blessures sont des remèdes contre la


méchanceté, c’est pourquoi dans les chambres du
ventre (de la Terre, au Schéol,) ils se font frapper.

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Ce verset peut être compris dans les deux sens : soit dans le sens
philosophique où l’humanité représente le caractère de ce qui est
propre à l’humain et qui en fait sa grandeur (sentiment de vertu, de
bienveillance, de compassion envers autrui). Soit dans le sens figuratif,
elle représente la personnification de l’ensemble des êtres humains.
3 : Le climat en Israël et Judée est de type méditerranéen et

subtropical. La saison « verte » et humide a lieu de l’automne à


l’hiver, le printemps puis l’été surtout sont chauds et secs.
4 : Littéralement le trône du jugement, Rachi commente que ce verset

peut être compris de deux façons : soit comme une référence au Très-
Haut avec l’apport de Job 15:15. Soit comme une référence à la
période des Juges qui précéda la Royauté, cf. Livre des Juges.
5 : C.-à-d. sa vision des choses, des gens, des situations, etc.
6 : ‫ שָּ לַם‬signifie être dans une arche de la Paix, être en Paix, être en

sécurité, être complété-entier.


7 : ‫מֹוקש‬
ִׁ֣ ֵ signifie appât, leurre, piège.
8 : ‫ ז ָָרה‬paraphrase pour exprimer les divers sens du verbe.

152
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Chapitre Vingt-et-un
La maison des méchants

Le cœur 1, l’esprit1 et le sens1 du roi (juste) sont


irrigués par des eaux (de vie et de sagesse). (Il est) la
main (lourde) de l’Éternel sur tous ceux qui prennent
plaisir à pervertir.

Toutes les manières semblent droites aux yeux de


l’humain, mais celui qui pèse le cœur, (c’est :)
L’Éternel.

Celui qui fait preuve de Justesse et de Justice est pour


l’Éternel préférable2 à celui qui fait des sacrifices.

Le regard hautain, le cœur fier, (tels en sont les fruits).


Les méchants labourent (le champ du) vice.

Le plan de l’ingénieux (est) certainement le profit mais


s’il presse tout et tous certainement, il n’aura plus rien.

Les trésors acquis par un langage mensonger (sont


dangereux car une fois que les illusions) vaporeuses se
dissipent. La mort le cherche.

Les méchants traînent (derrière eux) la violence, car ils


refusent d’agir avec Justice.

Les manières de l’humain accablé de culpabilité sont


tordues, mais (celui qui est) pur, son travail est droit1
et honnête1.

153
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Mieux vaut habiter le recoin d’une terrasse que (de


vivre) les disputes d’une femme ou (de vivre dans)
une maison de sorcellerie.

L’appétit du méchant désire (se nourrir du) mal, (il


n’a) aucune compassion dans ses yeux pour son
prochain.

Quand le moqueur est puni, l’innocent devient sage.


Quand le sage agit avec réflexion1 et prudence1, il
prend possession de la connaissance.

Le juste étudie la maison des méchants1


afin de dénaturer3 les criminels1 du mal.

Celui qui ferme ses oreilles aux pleurs du faible,


(quand) lui aussi appellera (à l’aide) alors (le faible) ne
lui répondra pas.

Un cadeau4 (donné) en secret apaise la colère et


un pot-de-vin4 (glissé) dans la poche (apaise) les
grandes rages…

La Justice fait l’allégresse du juste.


La destruction fait la tristesse (du juste).

L’humain qui s’égare (en dehors) du chemin de la


réflexion1 et de la prudence1 ira reposer parmi
l’assemblée des fantômes.

Le nécessiteux5 aime l’allegresse1 et la fête1, il aime le


vin et l’huile, (c’est pourquoi) il ne deviendra pas
riche.

154
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

Le méchant rançonne le juste et dans l’échange, il


trahit les gens droits1 et honnêtes1.

Mieux vaut résider en terre sauvage que (de vivre


avec) une femme querelleuse et colérique.

Le sage dans (sa) maison (conserve) trésors et huiles


essentielles6 (et) corporelles6 (afin de les avoir à
disposition quand il en aura besoin), mais l’insensé
(quand il en prend possession de ces richesses,) il se
les goinfre (sans même penser au lendemain).

(Celui qui se met en marche) derrière la Justesse1 et


l’Amour bienveillant trouvera la vitalité, la charité1 et
la dignité.

Le sage a escaladé (les remparts de) la ville des


hommes forts (et violents) puis (de là-haut) il fit
descendre la force de son refuge7.

Celui qui surveille sa bouche et sa langue protège son


souffle de vie des ennuis1, des soucis1 et des
tragédies1.

L’orgueilleux, insolent qui se moque de Son Nom,


agit avec hybris et arrogance.

Parce que ses mains refusent de faire,


la convoitise tuera le fainéant.

Toute la journée (le paresseux) convoite la convoitise,


Alors que le juste donnera sans compter.

155
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

En effet, le sacrifice (offert par) les méchants est une


abomination. (C’est) parce que (cet acte) nous guidera
dans un néfaste stratagème (que cela est en horreur de
l’Éternel).

Celui qui atteste des mensonges s’égarera1 (puis)


périra1 alors que la personne qui écoute1 et obéit1 (à
Ses Paroles. Celle-là), pour l’éternité, parlera.

Dans son visage, la personne méchante dégage de la


force, mais celui qui est droit et honnête, (c’est) lui ou
elle8 (qui est véritablement fort ou forte).

La sagesse, la juste compréhension ou les (meilleures)


recommandations (ne sont) pas devant l’Éternel.
(Elles Le suivent…)

(Mon enfant, mon fils, ma fille !)

Sois préparé (dans la vie) comme le cheval au jour de


la bataille mais (sache que) la délivrance appartient à
l’Éternel.

156
Les Proverbes – Chapitre Vingt-et-Un

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : ‫ נִ בְ ָּחָ֖ר‬littéralement ce verbe conjugué signifie : il est choisi ou celui
qui est choisi. Par le passé ce terme récurrent a souvent été traduit par
les élus alors qu’il aurait été peut-être plus juste de dire « les choisis ».
Dans ce verset l’auteur signifie que désormais les choisis sont ceux qui
font preuve de Justesse et de Justice. Cela est parfaitement cohérent
avec l’enseignement théologique judéen.
3 : ‫ סָ לַף‬signifie : tordre, pervertir, déformer, renverser. Dans cette

traduction, hors le cas ci-dessus, ce terme est traduit soit par pervertir
soit par renverser. La pensée de ce verset est que comme les criminels
cherchent à dénaturer par la perversion les innocents, le juste cherche
inversement les moyens similaires de guider le mal vers le bien.
4 : Cette traduction est conforme à la compréhension de Rachi, selon le

rabbi ces deux formes de cadeaux sont des marques de charité. À


titre personnel, j’ai vécu en tant que spectateur le fait suivant : une
personne cherchant à réconcilier deux irréconciliables, leur offrit en
secret des cadeaux à chacun d’entre-deux en leur disant que celui-ci
venait de l’autre, le charme opéra et les deux personnes qui se
détestaient souverainement eurent par la suite une attitude courtoise.
Dans le monde des affaires j’ai aussi plusieurs fois était le témoin de
comment un litige qui est source de grands énervements pouvait
simplement se résoudre avec le versement d’une indemnité, « par un
geste commercial ». Ce qu’il faut comprendre dans ce verset qui semble
pernicieux est que le sage ne s’interdit pas de faire preuve d’habilité si
cela lui permet d’obtenir l’apaisement. La raison de ceci étant
le verset 12 : « Le juste étudie la maison des méchants… »
5 : Littéralement et en deux mots la personne pauvre.
6 : Littéralement joli, agréable, beau, bon.
7 : Rachi commente que ce verset fait référence à Moїse faisant

descendre la Torah mais on peut aussi l’interpréter comme une


référence à la prise de la forteresse des Jébuséens par David.
8 : Le pronom personnel est emphasé en hébreu ce qui suggère qu’elle

est la véritable.

157
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

Chapitre Vingt-deux
Les pauvres et le riche

158
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

J’ai choisi la réputation (plutôt) que les grandes


richesses (ou) l’argent. (Sache que) la faveur (de
l’Éternel est) meilleure que l’or.

Le riche et le pauvre se croisent (sans se connaître),


(pourtant) chacun d’eux a été façonné par l’Éternel.

(La personne) habile perçoit le mal (et en profite).


Les innocents (ont beau) passer à côté, ils payent le
prix2 (du mal fait par la personne habile).

L’humilité (engendre 4)
conséquences :

(1) la crainte1 et l’admiration1 de l’Éternel,


(2) la richesse (humaine et spirituelle),
(3) la dignité1 qui est une splendeur1,
(4) la vie (sur cette Terre et après).

Le chemin des tordus (est parsemé de) ronces et de


pièges, celui qui (souhaite) garder son souffle vital
s’en éloigne.

Éduque la jeune (personne à marcher dans la vie)


conformément à Sa voie3, quand (cette personne) sera
avancée en âge, elle ne s’en éloignera pas.

Le riche gouverne les pauvres.


L’emprunteur (devient) l’esclave du prêteur.

Celui qui sème l’injustice récoltera la difficulté1, la


souffrance1, la méchanceté1 et la violence1. (Son)
gouvernement4 arrogant1, colérique1, démesuré1,
excessif1 et enragé1 sera anéanti.

159
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

Celui qui (a) le regard doux1 et bienveillant1 sera béni


parce qu’il partage sa nourriture avec le faible.

Sépare-toi du moqueur et la dispute1, le conflit1 et la


discorde1 s’en iront (avec lui). Puis, (une fois qu’il sera
parti), le jugement (des moqueurs) et (le sentiment de)
honte (de celui dont ils se moquaient) s’arrêteront,
(sans lui).

Le roi (juste) aime (celui qui a) le cœur 1 et l’esprit1


purs, ses lèvres (embrassent) de faveurs1 et de grâces1
(celui qui est) son prochain.

Les yeux de l’Éternel veillent sur la connaissance


et Il dénaturera5 les mensonges du traître.

Le paresseux dit (comme justification à sa fainéantise


qu’il y a) un lion dehors qui le tuera sur la place (du
village)…

La bouche de la femme étrangère (à la vertu est) un


puits profond1 et mystérieux1. Celui qui indigne
l’Éternel tombe dedans…

Chez la jeune personne, le cœur 1, l’esprit1 et le sens1


de soi-même1 sont (encore) lié à la folie1 et à la
stupidité1. Le sceptre6 de la moralité l’en éloignera.

(Le fort) surexploite le faible, il multiplie (les gains)


pour lui… (Ce dont le faible) a besoin est
certainement donné au riche.

160
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

(Mon enfant)

Penche ton oreille (vers ma bouche) et écoute les


paroles des sages. Tu mettras ainsi ton cœur (en
mouvement) vers ma compréhension7.

(C’est) parce que (Ses paroles sont) délicieuses que tu


les gardes dans ton ventre, ensemble nous les
élèverons au-dessus de ton bavardage8.

(Mon enfant)

Être dans (les mains de) l’Éternel, (voilà) ton refuge !


À toi aussi, j’enseigne cela, aujourd’hui…

N’ai-je pas écrit pour toi : conseils et savoir ?

(N’ai-je pas écrit) pour t’enseigner la Vérité ?


(N’ai-je pas écrit pour t’enseigner) à peser justement ?
(Mon enfant ! N’ai-je pas écrit pour t’enseigner de)
répondre par la vérité à celui qui t’envoie1 et te
commande1 ?.

(Alors)
Ne vole pas le faible parce que lui (est) faible (et toi
fort). N’écrase pas le pauvre sous un taux d’intérêt
(usurier).

Car l’Éternel est opposé à leur querelle


et Il a volé la vie à ceux qui volent les (faibles et) les
(pauvres).

161
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

(Alors)
Ne pâture pas (dans les champs) de Baal, (le faux-
dieu) et ne traîne pas avec les personnes qui brûlent.

De peur que tu n’apprennes leurs manières,


de peur que (Baal) ne piège ton âme.

(Alors)
Ne deviens pas (une personne qui a les) mains liées
par un engagement trop lourd.

(Car) si tu n’as pas de quoi payer,


il saisira (jusqu’au) lit sur lequel tu te couches.

(Alors)
N’efface pas les limites que tes pères ont instaurées
pour l’éternité.

Prend conscience que celui (qui est) rapide dans son


travail est convoqué devant les rois (de ce monde), (et
que) les ténébreux (ont les plus grandes) difficultés
pour (le) convoquer devant (eux).

162
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Deux

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : ‫ ָענַׁש‬ce verbe signifie recevoir une amende, voire être puni. Il y a
une tristesse et une lumière dans cette vérité humaine. Car, oui, les
habiles profitent du mal et ceux qui en subissent les conséquences sont
les innocents. Pourtant, par ce verset le Roi appelle au soutien des
innocents, afin d’encadrer les actions des gens habiles et intelligents.
3 : Ce verset complète et contraste le verset précédent qui parlait du
chemin perverti1 des tordus1. Le chemin des justes est le chemin
souhaité par le Très-Haut, c’est la voie naturelle qui guide l’individu
dans son évolution. C’est pourquoi on peut comprendre qu’il s’agit
cumulativement de sa propre voie et de la voie véritable et de la voie de
l’Éternel et de la voie de la nature… L’idée d’accumulation se trouve
dans le verset par l’adverbe ‫ גַ ַּ֥ם‬qui aurait dû se placer entre Sa voie et
quand. Cet adverbe se traduit habituellement par aussi, en plus, en
addition. Je n’ai pas trouvé comment l’incorporer élégamment.
4 : Littéralement la parabole utilisée est celle du sceptre (de pouvoir).
5 : Comme les mots du traître sont des mensonges, renverser leur
nature signifie révéler leurs vérités.
6 : De nombreux commentateurs voient en cette image la justification
à des sévices corporels… Pour ma part j’y vois l’image du guide
tenant son bâton et du roi tenant dans sa main le gouvernement. Les
parents et les anciens ont pour rôle de guider et de gouverner les
jeunes. Le soutien de leur gouvernement c’est l’Amour et non la
violence !
7 : Pour comprendre l’autre, il faut se mettre à son niveau et l’écouter.
8 : Littéralement « tes lèvres ». C’est parce que la parole de sagesse
est plus élevée que le bavardage que 2 interlocuteurs peuvent, par la
conjointe reconnaissance, faire l’union avec elle.
9 : cf. psaumes 46 ; 71 ; 91.

163
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Chapitre Vingt-trois
Le véritable adversaire : Ha-Satan

Gravure biblique de Gustave Doré représentant Job discutant sur les tourments du véritable
adversaire avec Éliphaz le Thémanite, Bildad le Shuhite et Tsophar le Naamite.

164
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Quand tu t’assiéras pour dîner2 avec celui qui domine3


Fais preuve de discernement (et) tu comprendras qui
(est) devant toi.

Si tu partages l’appétit de Baal, alors tu t’es enfoncé


un couteau dans la gorge.

Ne désire pas ses délicatesses car à lui (est) le pain du


mensonge.

Ne touche pas ses richesses car elles mettront fin à ta


compréhension.

Tes yeux (plongeant) dans lui ne trouveront


certainement rien (d’autre que la vanité, la nullité et la
stupidité de l’insensé). Pour lui (seul) il façonne ! Et il
se façonnera des ailes comme l’aigle1 ou le vautour1 et 4
(afin de plonger1) du ciel (sur sa proie).

Ne mange pas de (son) pain de méchanceté (et) de


haine et ne désire pas ses friandises.

Car similaire à un taux d’intérêt (est) son appétit. (Il


en veut toujours plus…) Et bien qu’il te dise « mange
et bois », son cœur 1, son esprit1 et son sens1 de lui-
même1 ne (sont) pas avec toi.

Les (quelques) miettes (de sa nourriture pourrie) que


tu as mangées, tu (les) vomiras. (À cause de l’aigreur
de sa méchanceté) tu auras corrompu tes beaux
discours.

Ne parle pas dans les oreilles de l’insensé car il


dénigrera tes paroles réfléchies1 et vigilantes1.

165
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Ne déplace pas les bornes5 antiques et n’entre pas


dans les champs des orphelins (pour leur voler ce qui
leur appartient).

Car (les faibles ont parmi leurs) parents6 éloignés6 un


puissant Protecteur6 (et) Il plaidera leurs causes contre
toi.

Fais entrer ton cœur 1 et ton esprit1 dans la moralité,


et (laisse entrer) dans ton oreille les dits de la
connaissance.

(Mon enfant, écoute bien ces paroles car, il me peine


de te les dire. Quand les discours ne suffiront plus,
quand tu ne verras ni crainte ni admiration dans son
regard. Il te restera la punition… Et quand tu y seras,)

Ne retiens pas les punitions envers le jeune garçon,


car (ce ne sont) pas (les coups de) bâton qui le feront
mourir.

(Et pour que ta punition soit juste, préviens-le et


énonce les conditions, s’il ne respecte pas les
conditions, punis-le !)

(Car c’est) à toi de le punir avec le bâton. (Car il s’agit


d’un test pour lui comme pour toi…) Ainsi le
sauveras-tu de la tombe1, du Schéol1.

(Souviens-toi que la punition pour être effective doit


être juste, certaine et immédiate. Plus tôt tu
comprendras cela, moins tu auras à le punir.)

166
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Mon enfant, si ton cœur 1 et ton esprit1 sont sages,


cela réjouira mon cœur 1, mon esprit1 ainsi que ma
personne7 (toute entière).

Et mes inquiétudes8 exulteront de joie (quand) tes


lèvres s’exprimeront avec rectitude.

(Mon enfant)
Ne jalouse pas dans ton cœur 1 et ton esprit1 : le
pêcheur. Car si tu crains1 et admires1 l’Éternel tous les
jours (alors tu Le trouveras).

Car s’il y a un après cela9 alors ton espoir (de Le


rencontrer) ne (sera) pas découpé.

Écoute(-moi). Toi ! Mon enfant et devient plus sage


(encore que moi10) et que ton cœur 1 et ton esprit1
marchent (plus) droit (encore que moi).

Ne passe pas ton existence à boire du vin. (Ne passe


pas ton existence) comme eux à se goinfrer de viande.

Car ni l’ivrogne ni le glouton n’héritera1 (de mon


royaume), (leur) inattention les habillera de haillon.

Écoute ton père qui t’a donné naissance et ne méprise


pas ta mère quand elle devient sénile.

Acquière la vérité et ne vend pas ce qui rend plus


sage, (ne vend) ni la moralité ni le discernement.

Le père du juste (qui est devenu) sage grâce à lui,


exulte de joie.

167
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Ton père sera heureux de même que ta mère.


Car celle qui t’a engendrée sera en joie.

Mon enfant, (aie confiance en moi), mets ta


compréhension en moi, que tes yeux observent mes
manières.

(Ne mets pas ta confiance dans les servantes de


l’adversaire) car la femme adultère est un puits
profond, (dans lequel tu auras de grandes difficultés à
en extraire l’eau de vie). Quant à la femme étrangère
(à la Vertu), elle est un puits étroit (dans lequel tu ne
saurais puiser).

Ô que oui… Elle attend en embuscade comme un


brigand ! Et elle multiplie les traîtres1 et les
transgresseurs1 parmi les gens !

À qui les cris de souffrance ? À qui les exclamations


de douleur ? À qui… ? À qui les (pleurs de)
lamentations ? À qui les blessures sans raison ? À qui
les yeux livides, (sans vie) ?

À ceux qui s’attardent sur la bouteille11 ! À ceux qui


passent (leur vie) à étudier les mélanges d’alcools11 !

Ne regarde pas le vin quand il est rouge foncé (car


c’est le signe que le vin est fortement chargé en
alcool.) (Quand l’adversaire et le vin se confondront
en un seul) alors son œil 12 dans la coupe ou dans la
bouteille (te) donnera (envie) d’aller droit dedans.

Son12 (action) après cela, sera de (te) mordre comme


un serpent et il (t’) empoisonnera comme une vipère.
168
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

Tes yeux convoiteront l’adultère


et ton cœur parlera comme un pervers.

Et tu seras comme couchant en plein cœur de la mer,


(balançant) comme (un pendu) étendu au bout d’une
corde.

(Et tu devineras) : « ils m’ont frappé mais je n’ai rien


sentit, ils m’ont tabassé mais je ne me souviens plus.
Quand je me réveillerai, j’irai encore m’en chercher
(pour oublier ce qui m’est arrivé)… »

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : ‫ לִ לְ ִׁ֣חֹום‬signifie habituellement combattre mais Rachi donne comme
sens à ce verbe manger. Cette interprétation est à la faveur des
traducteurs. Salmon fait donc une métaphore entre le combat et le
repas. Car l’adversaire ne se rencontre pas seulement sur le champ de
bataille, il se présente aussi comme un hôte ou un invité.
3 : Par opposition à celui qui guide, qui convint les autres de le
suivre, l’adversaire domine, force, contraint les autres à la soumission.
4 : L’admiration des idolâtres pour l’aigle dominateur est donc plus
ancienne que je le pensais… Salomon, maître des éléments de langage
169
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Trois

(parabole) les compare à des vautours qui se nourrissent de la mort


alors qu’eux se voient comme des aigles puissants.
5 : Les terrains de chacun étaient délimités par des grosses pierres qui
servaient de bornes et qui marquaient la frontière entre 2 terrains.
Les malandrins déplaçaient ces pierres pour agrandir leurs terrains.
6 : ‫ גָאַ ל‬Le terme hébreu décrit un « parent-rédempteur ». Cet
individu serait un parent riche ou puissant qui peut protéger la
famille, il le fait en remboursant les dettes d’un parent pauvre, ou en
rachetant la propriété d’un parent qui se vend dans l’esclavage, ou en
épousant la veuve d’un parent décédé pour garder l’héritage dans la
famille, ou en se vengeant de quelqu’un, etc. S’il n’avaient pas de
« parent rédempteur /racheteur » humain, alors les sans-défenses
devaient compter sur Dieu pour accomplir ces actions (cf. :
Genèse 48:16 ; Exode 6:6 ; Job 19:25 ; Is 41-63).
7 : Littéralement « je ».
8 : Littéralement « mes reins » symboliquement le rein est connu
comme étant le siège de la peur, du stress, des inquiétudes.
Physiologiquement cela s’exprime par des envies d’uriner.
9 : ‫ אַ ח ֲִרית‬comme dans le chapitre 14, cette paraphrase signifie à
minima la vie après la mort. Par extrapolation, le terme signifie
aujourd’hui en hébreu : l’apocalypse. Ce dernier terme venant du grec
ancien et signifiant après ce qui est obscur. Soit après la mort mais
aussi après l’horreur. L’Apocalypse se place théologiquement dans
une symbolique comparable au Déluge. Le Déluge mettant fin au
règne des fils de Caїn et amenant à la vision d’une nouvelle vie
paisible pour les élus (Noé et sa famille).
10 : L’enfant doit dépasser son père cf. chapitre 15 v 5.
11 : Littéralement le vin.
12 : L’œuvre de Salomon est remarquable pour les personnifications
(parabole) qui s’animent tout au long des chapitres. Ici, dans ces
versets on assiste à une « diabolisation » du vin, dès lors le goulot de
la gourde ou du verre devenant son œil (reflet de l’âme) et son résultat
(son l’ivresse) la morsure du serpent. Preuve supplémentaire de cette
« diabolisation » le mot ‫(נָחָ ׁש‬nahash) utilisé dans ce verset renvoie
directement au serpent biblique du jardin d’Eden.

170
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Chapitre Vingt-quatre
Doux comme le miel

(Mon enfant)
Ne jalouse pas les mauvaises personnes
et ne désire pas être avec elles.

Car leur cœur murmure la violence1, la destruction1 et


la ruine1. Et leurs lèvres parlent de souffrance1, de
trimer1 aux corvées1 (comme un esclave).

La maison (de David) est construite dans la sagesse et


par le discernement elle est établie fermement.

Et par le savoir, ses chambres se rempliront toutes de


richesses splendides et agréables.

Le guerrier (qui est) sage (est celui qui est) fort1 et


puissant1, (ce n’est pas la violence ou les muscles qui
le rendent fort et majestueux). Une personne qui a du
savoir1 et de la connaissance1, (voilà celui qui détient)
le pouvoir et le courage.

Car (c’est) avec stratégie que tu feras, pour toi2, la


guerre et (c’est pour toi que tu négocieras) la fin3 des
combats, (car cela t’est) grandement conseillée.

Pour l’insensé, la sagesse (est comme un bracelet de)


corail… (Ca le rendrait tellement plus élégant). Sur le
moyen4 d’entrer (dans la sagesse, l’insensé) n’ouvrira
pas sa bouche, (alors qu’il la ramène sur tout) !

171
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Celui qui calcule de faire le mal1 ou de blesser1, (c’est)


pour lui (qu’il le fait). Il sera appelé le conspirateur de
Baal.

Le stratagème de la folie (est) un péché tandis que le


moqueur (fait) le dégout de l’Humanité.

(Si) tu t’effondres au jour de l’adversité,


(c’est que) ton courage est fin (comme du papier).

Secoure ceux qui choisissent1 d’épouser1 la mort5


Et (secoure) ceux qui craignent de tuer.
Si tu te retiens… (de les sauver alors tu seras au
service de la mort).

Si tu disais : « (me) voici (me voilà), je6 fais6 partie6 de


ceux6 qui n’ont ni connaissance1 ni conscience1 de
Cela. »

(Mon enfant,)
N’est-ce pas Cela qui pèse les cœurs ?

(N’est-ce pas) Cela qui discerne (ce que tu caches


dans ton cœur) ?

(N’est-ce pas) Cela qui surveille ton souffle de vie ?

(Sois vigilant, mon enfant !)


Car Cela a conscience1 et connaissance1 (de toi et de
toute chose).

Car, Cela a rétribué Adam1 de son œuvre…


(Car Cela rétribuera l’humain1 de son œuvre.
Car Cela rétribuera l’Humanité1 de son œuvre !)
172
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Nourris-toi mon enfant de miel bénéfique, car doux


(est) le miel coulant sur ton palais.

Par conséquent, prend conscience que la sagesse (est


comme le miel) pour ton appétit de vivre (et de
comprendre). Si tu atteins (la sagesse) alors et il y aura
(pour toi) un après cela, alors ton espoir (de Le
rencontrer) ne (sera) pas découpé.

(Mon enfant,) tu ne tendras pas de criminel


embuscade à celui qui a vécu justement, ni ne voleras-
tu son lieu de repos.

Car (bien que) le juste (puisse) tomber sept fois7, (à


chaque fois) il se relèvera, alors que les méchants
trébucheront (à chaque fois) dans le mal…

S’il tombe, ne te réjouis pas.


S’il trébuche, en toi-même, n’exulte pas de joie.

De peur que l’Éternel ne le voie. De peur8 que dans


Ses yeux (Il ne voit) le mal (en toi). De peur8 qu’il ne
retourne Sa colère de lui.

(Mon enfant,) ne rivalise pas avec les malfaiteurs.


Ne jalouse pas les méchants.

Car il n’y aura pas d’après cela pour celui qui est
mauvais. (Car) la lampe des méchants s’évanouit (dans
les ténèbres).

Mon enfant révère l’Éternel et (révère) le roi (juste et


véritable). Ne t’associe pas avec (leurs) dissidents1 et
(leurs) rebelles1.

173
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Car de façon imprévisible se lèveront (sur eux) la


calamité1 et le malheur1. Car qui saura (quelle sera) la
ruine que ces deux-là (feront tomber sur ceux-là) ?

Ces (paroles qui vont suivre viennent) aussi de la part


des sages :

Être familier de (son) visage, n’est pas approprié pour


juger. (Tu pourrais faire preuve de retenue ou de
partialité.)

Celui qui dit au méchant : « (c’est) toi le juste ».


Les gens le pointent (du doigt).
Les peuples s’en indignent…

(À quoi bon subir la honte d’avoir innocenté un


criminel ?)

Car, pour ceux qui prouvent9 (la culpabilité du


criminel), (ce jugement) plaira (aux gens) et sur eux
viendra une plaisante bénédiction10.

(Car Dieu) embrassera (de Sa bénédiction) les lèvres


de celui qui répond par des mots droits1 et honnêtes1.

Organise-toi, en dehors (de la maison familiale), un


travail puis ensuite organise pour toi (une occupation)
dans un champ (d’activité). Alors tu auras construit ta
(propre) maison11.

Ne témoigne pas sans preuve12 contre ton prochain.


Ne deviens pas un tel et n’ouvre pas tes lèvres (en
vain, sans raison).

174
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Ne dis pas : « Comme il m’a traité, je le traiterai ! Je


rends à chacun selon ses œuvres. » 13

(Mon enfant, mon fils, ma fille !


Écoutez bien cette anecdote :)

« Je passais près du champ d’une personne


paresseuse et (je passais) près du vignoble d’un
homme manquant de sens.

(Leurs cultures) étaient toutes recouvertes de ronces


(qui faisaient) face aux mauvaises herbes et l’enclos de
pierre était une ruine.

J’observais (ceci et) je me disais en moi-même que de


cette vue, j’en tirerais la morale (de cette histoire).

(Se disaient-ils)

« Combien de roupillons ? Combien de siestes ?


Juste, quelques-unes ! »

Les bras (n’ont-ils pas d’autres utilités que celle d’être)


pliés pour s’assoupir ?

(Mon enfant, mon fils, ma fille, sois vigilant)

Car la misère s’introduira chez toi comme un rôdeur.


La nécessité (s’introduira chez toi) comme un guerrier
armé.14 »

175
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

1 : Diverses traductions du même mot.


2 : Implicitement, on peut comprendre qu’il n’est pas sage de
guerroyer pour les autres, la véritable guerre étant en soi et pour soi.
3 : Littéralement « la délivrance, le sauvetage, le salut, la
libération ». On comprend dans ce verset qu’une juste paix négociée
vaut plus que de subir les affres de la guerre. Historiquement,
Salomon est connu pour avoir toujours privilégié la paix au combat.
4 : Littéralement « sur la porte ».
5 : Je pense qu’il est fait référence aux suicidaires.
6 : Littéralement « nous ».
7 : Dans l’étude des 7 livres qui composent notre Kitab, le lecteur
sera pris de doute, les justes trouveront les moyens de s’élever vers la
Paix et l’Unité, les méchants trouveront les moyens de s’égarer dans
la haine et la division. Les aveugles mal guidés tomberont dans la
Fosse.
8 : Littéralement « et » remplacé par l’anaphore « de peur que ».
9 : ‫ ָיכַח‬signifie prouver quelque chose à quelqu’un.
10 : Acte sacerdotal qui sanctifie une personne ou une chose, ou qui
appelle sur elle la bienveillance de Dieu.
11 : L’humain qui devient meilleur cherche à devenir indépendant
(financièrement, intellectuellement, etc.). Il doit, évidemment pour ce
faire, trouver des moyens justes, droits et honnêtes. En réalisant sa
propre indépendance, l’enfant apaise les angoisses de ses parents. Ces
angoisses sont signifiées dans « le Testament de Salomon » :
Ecclésiaste 2 : 18-21.
12 : Littéralement gratuitement, sans raison, pour rien, en vain.
13 : Au regard de la justice, la vengeance un est acte criminel, par
conséquent le juste s’en abstient.
14 : Reprises des versets 10 et 11 du chapitre 6.

176
Les Proverbes – Chapitre Vingt-Quatre

Image vectorielle représentant le lion de Juda, l’emblème est utilisé par la tradition chrétienne
éthiopienne qui commença son fondement culturel et religieux par Menelik Ier, fils de Salomon.

177
Illustrations de Jérusalem, années 1800

178
Illustrations de Jérusalem, années 1800

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180
À PARAÎTRE

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Les Proverbes de Salomon

181

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