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Jeûne du mois de Ramadan

« C’est dans le mois de Ramadân qu’on a fait descendre le Coran comme Guidée pour les
gens et en preuves de Guidée et du discernement » (Saint Coran 2/ 184).

Introduction

9e mois de l’année lunaire (hégirienne), Ramadan est un mois durant lequel les musulmans
pratiquent le jeûne et multiplient les actes de dévotion dont la prière et la lecture méditée du
Saint Coran. Chacun des 12 mois lunaires comptent 29 ou 30 jours. L’année lunaire compte
près de 11 jours de moins que l’année solaire.

Ainsi, le mois de Ramadan de l’année de l’année 1441/2020 a débuté le 24 avril 2020. Pour
cette année 1442/2021, les données astronomiques plaident pour un début de Ramadan 1442-
2021, le 13 avril 2021.

Ce déplacement de Ramadan à travers l’année solaire, dans un cycle de près de 33 ans, permet
aux musulmans de vivre le mois de Ramadan, à travers le temps long, dans toutes les saisons
de l’année et dans des conditions à peu près similaires quel que soit leurs régions de
résidence.

D’après les autorités sanitaires de notre pays, la crise de (COVID19) risque de se prolonger
pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois, donc au delà du début du mois de Ramadan.
Les rassemblements physiques de personnes ainsi que la fermeture des lieux de culte aux
horaires du couvre-feu pendant toute cette période entraineraient très probablement la suspension
de nombreuses activités du mois de Ramadan dans leurs formats habituels.

Dans cette note nous essayons de faire le point sur ces activités et leurs éventuelles alternatives
dans le contexte de pandémie. Nous implorons le Très Miséricordieux pour qu’elle soit
bénéfique pour les musulmans de France et nous les appelons à avoir dans leurs prières et leurs
invocations en ces derniers jours de ce mois béni de Chaabane et pendant le mois de Ramadan
une pensée particulière pour le personnel de santé et les forces de sécurité et tous ceux qui se
trouvent aujourd’hui en premières lignes pour assurer au quotidien à la continuité des services et
des activités socioéconomiques de notre pays. Notre devoir envers eux est de faciliter leurs
missions et de prier intensément pour leur protection et et celle de leurs proches.

Le CFCM a adopté, en mai 2013 à l’unanimité, l’utilisation du calcul astronomique pour


la détermination du calendrier lunaire et en particulier le début et la fin du mois de
Ramadan.

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Selon les données astronomiques, la conjonction (naissance de la nouvelle lune) aura lieu le
12 avril 2021 à 02h31’ (heure Universelle), 4h31’ (heure de Paris), 5h31’ (heure de La
Mecque). La nouvelle lune sera en principe visible le 12 avril 2021 sur une grande partie du
continent africain à l’aide du télescope. Elle sera visible à l’œil nu mais avec difficulté sur le
continent américain.
Quant à la fin du mois de Ramadan, la conjonction (naîssance de la nouvelle lune du mois de
Chawal aura lieu le 11 mai 2021 à 19h00 (UTC), (21h00 heure de Paris), 22h00 (heure de La
Mecque). La nouvelle lune de Chawal ne sera pas visible nulle part dans le monde entier.
Aussi en France :

Le mardi 13 avril 2021 : Le premier jour de Ramadan 1442-2021


Le jeudi 13 mai 2021 : La fête de l’Aïd El Fitr

A noter que les pays qui adoptent la vision oculaire de la nouvelle lune débuteront très
probablement le jeûne le 14 avril 2021 et célèbreront l’Aïd El Fitr le 13 mai 2021.

Ramadan : un mois de jeûne

Le jeûne, pratique millénaire commune à de nombreuses traditions religieuses et


philosophiques, doit offrir à tous, par l’expérience volontaire de la faim et de la soif,
l’occasion de mesurer la souffrance et la détresse de ceux qui subissent au quotidien partout
dans le monde les affres de la pauvreté et de la précarité.

Le jeûne, par la privation volontaire de tout plaisir sexuel dans la journée, permet à chacun de
maîtriser ses instincts et d’élever sa condition humaine vers la pureté et la chasteté.

Le Jeûne prend une autre forme aussi importante sinon plus importante que la privation
matérielle. Il s’agit pour le jeûneur de faire l’effort de maîtriser l’ensemble de ses actes et
paroles et être exemplaire à tout égard.

Pour la tradition musulmane, l’âme (ou l’esprit) et le corps sont deux entités de la personne
humaine. Ces deux entités sont amenées à cheminer ensemble dans une coexistence
harmonieuse et équilibrée pour le bien-être de l’Homme et de son environnement.

Le jeûne, accompli avec rigueur et responsabilité, est un moyen et une aide pour réaliser ce
cheminement dans de bonnes conditions. Une pratique du jeûne qui serait réduite uniquement
à la privation de nourriture et de boisson, perdra sa véritable fonction.

La pratique du jeûne fait partie des grands devoirs de la religion musulmane. Le Saint Coran,
dans le verset ci-après (Coran 2 :183-185) en a précisé quelques règles et finalités. La
tradition orale du prophète Muhammad (PBSL) les a détaillées et complétées :

“Ô vous les Croyants ! On vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux d’avant
vous, peut-être seriez-vous pieux ! pendant des jours comptés. Donc, quiconque d’entre
vous est malade, ou en voyage, alors, qu’il compte d’autres jours. Mais pour ceux qui
pourraient difficilement le supporter, qu’ils se rachètent en nourrissant un pauvre. Ceux

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qui feront preuve de largesse en retireront un grand bien, mais il est mieux pour vous de
jeûner, si vous saviez ! (Coran 2/ 182-183)

A partir de ce passage coranique et d’autres textes en lien avec la pratique du jeûne, quelques
règles peuvent être énumérées :

1. Le jeûne du mois de Ramadan est une prescription religieuse pour tout Musulman ayant
atteint l’âge de puberté (qui dépend de chaque individu et se situe aux alentours de 15 ans),
disposant de ses facultés mentales et n’étant pas malade ou en situation de voyage.

2. Le jeûneur s’abstient de manger, de boire, de fumer ou d’avoir des relations sexuelles de


l’aube au coucher du soleil avec l’intention d’accomplir un devoir religieux. Il doit également
adopter un comportement exemplaire en évitant tout écart de langage et toute attitude
indécente. C’est le sens de l’expression coranique « peut-être seriez-vous pieux ! »

3. Le jeûne est interdit pour la femme pendant la période de ses règles ou lochies
(l’écoulement du sang après l’accouchement). A la fin de cette période et après le Ghosl,
(Grandes ablutions), la femme devra jeûner le reste du mois et rattraper les jours manqués. Le
rattrapage doit s’effectuer avant le Ramadan suivant.

4. Quiconque d’une manière intentionnelle a mangé, ou a bu ou a eu des rapports sexuels


pendant la journée de Ramadan doit deux mois successifs et un jour, sans interruption, après
le Ramadan ou fournir à 60 pauvres les repas d’une journée.

5. Celui qui mange ou boit par oubli doit se mettre immédiatement en état de jeûne dès qu’il
se sera aperçu de son erreur et doit également rattraper cette journée manquée.

6. Le malade, la femme enceinte ou celle qui allaite, à qui leur médecin traitant a proscrit le
jeûne ou craignent pour leur santé ou celle du bébé, n’ont pas le droit de jeûner. Ils devront
rattraper les jours manqués quand leur santé le leur permettra. On ne le dira jamais assez, ces
dérogations sont inscrites dans le Saint Coran.

7. Une personne atteinte d’une maladie chronique (diabète, hypertension,..) à qui son médecin
traitant a proscrit, le jeûne pour toujours, doit s’abstenir de jeûner. Toutefois, il doit nourrir un
pauvre pour chaque jour manqué.

8. De même, une personne âgée qui peut jeûner mais avec une très grande difficulté en est
dispensée. Elle doit toutefois, nourrir un pauvre pour chaque jour manqué.

9. Le voyageur, sous certaines conditions, peut ne pas jeûner au cours de son voyage.
Toutefois, il doit remplacer les jours manqués avant le Ramadan suivant.

10. On ne le dira jamais assez : malgré que ces différentes dérogations soient inscrites dans le
Saint Coran et la tradition prophétique, certains musulmans, croyant bien faire, se mettent en
danger par la pratique du jeûne incompatible avec leur état de santé. Cette attitude

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irresponsable est unanimement interdite « Dieu veut pour vous la facilité. Il ne veut pas pour
vous la difficulté » (Saint Coran 2 : 184),
Le jeûne en période de pandémie

La pratique du jeûne dépend intrinsèquement et individuellement de chacun là où il se


trouve. Cette pratique n’est donc pas affectée directement par le contexte de pandémie : celles et
ceux qui remplissent les conditions du jeûne et sont en mesure de l’observer, l’observeront
comme d’habitude. Celles et ceux qui ont une dérogation reconnue, comme la maladie, la
vieillesse, la grossesse, l’allaitement ou le voyage, en seront exemptés suivant la réalité de leur
situation.

L’injection du vaccin n’invalide pas le jeûne. Si le médecin estime qu’il faut éviter le jeûne
du jour de l’injection, son avis doit être respecté et suivi.

Ramadan, le mois du Saint Coran et de l’invocation

« C’est dans le mois de Ramadân qu’on a fait descendre le Coran comme Guidée pour les
gens et en preuves de Guidée et discernement » (Saint Coran 2/ 184).
Les exégèses donnent de nombreuses explications à ce passage coranique :

1. Comme le stipule un autre verset : « En vérité, Nous avons révélé le Coran dans la nuit de
la Destinée » (Saint Coran, 97/1), c’est au cours d’une nuit de Ramadan (la nuit de la
destinée), que l’Esprit du Saint Coran et les principes de ses enseignements, ont été révélés au
prophète Muhammad (PBSL). Ce dernier s’est imprégné par ces principes qui l’ont guidé
dans sa mission de messager. Il a ensuite reçu le texte du Saint Coran par bribes sur une
période de 23 ans.

2. La révélation du Saint Coran a débuté pendant le mois de Ramadan.


3. Lors de la nuit de la destinée qui fait partie du mois de Ramadan, le Saint Coran a été placé
dans un endroit prévus au ciel, puis a été révélé par bribes au prophète Muhammad (PBSL).

C’est la raison pour laquelle le mois de ramadan est aussi appelé mois du Saint Coran. Les
musulmans sont appelés à le réciter et à le méditer plus que d’habitude. Les prières nocturnes
(dites Tarawih) sont l’occasion pour les musulmans d’écouter le Saint Coran psalmodié
chaque nuit du mois de Ramadan, notamment la « nuit de la destinée », et de multiplier les
invocations, telles que :

Invocations au moment de rupture du jeûne :

‫ وَﺛَﺒَﺖَ اﻷَﺟْﺮُ إِنْ ﺷَﺎ َء اﻟﻠَّﮫ‬،ُ‫ذَھَﺐ اﻟﻈَّﻤَﺄُ وَاﺑْﺘَﻠَّﺖِ اﻟْﻌُﺮُوق‬

Thahabadh-dhama’u wabtallatil-’urooqu, wa thabatal-’ajru ’inshaa’Allaah.

« La soif est dissipée, les veines sont abreuvées et la récompense restera avec la volonté
d’Allah. »

Invocation à dire lorsque l’on cherche la Nuit du Destin (Laylatu-l-Qadr)

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‫اﻟﻠﱠ ُﮭ ﱠﻢ إِﻧﱠ َﻚ َﻋﻔُ ﱞﻮ ﺗ ُِﺤ ﱡﺐ ا ْﻟ َﻌ ْﻔ َﻮ ﻓَﺎﻋْﻒُ َﻋﻨﱢﻲ‬

« Allahumma innaka ’Afuwwun tuhibbu-l-’afwa, fâ’fu ’annî »

« Ô Allah Tu es Pardonneur, Tu aimes pardonner, alors pardonnes-moi »

Qu’est-ce que la nuit de la destinée ?

Le Prophète Muhammad (PBSL) dit : « Cherchez la nuit de la destinée parmi les nuits
impaires de la dernière décade du mois de Ramadan ». Elle se situerait donc parmi les nuits
du 20 au 21,…, 28 au 29 du Ramadan. Pour certains, elle serait la nuit du 26 au 27. Pour les
mérites de cette nuit, la sourate 97 y est consacrée. On peut y lire : « La nuit de la Destinée
vaut plus que mille mois réunis ! » (Coran 97/3). Le prophète Muhammad (PBSL) a dit «
Qui veille en prière la nuit du Destin mû par sa foi et comptant sur la récompense de Dieu,
tous ses péchés antérieurs lui seront pardonnés ».

Quant aux actes à accomplir cette nuit, la prière, la lecture du Coran, les invocations : « Si
Mes serviteurs t'interrogent à Mon sujet, qu'ils sachent que Je suis tout près d'eux,
toujours disposé à exaucer les vœux de celui qui M'invoque. Qu'ils répondent donc à Mon
appel et qu'ils aient foi en Moi, afin qu'ils soient guidés vers la Voie du salut » (Coran
2/184 -185).

Les actes de générosité à l’égard des pauvres et des plus vulnérables font partie des œuvres les
plus méritoires que pourrait accomplir le croyant pendant le mois de Ramadan et plus
particulièrement au cours de cette nuit.

Prières journalières dans les mosquées, la prière du vendredi et les prières de Tarawih

S’appuyant le principe fondamental de la préservation de la vie « …et celui qui sauve une vie
humaine c’est comme s’il a sauvé toute l’humanité » (Coran 5 : 32), le CFCM appelle les
responsables musulmans à maintenir les mosquées fermées et incite les fidèles à accomplir leurs
prières chez-eux, jusqu’à nouvel ordre. C’est la seule attitude responsable et conforme aux
principes et aux valeurs de notre religion dans ce contexte d’épidémie.

Les prières nocturnes (dites Tarawih) sont l’occasion pour les musulmans d’écouter le Saint
Coran psalmodié chaque nuit du mois de Ramadan, notamment la « nuit de la destinée », et
de multiplier les invocations. Les écoles juridiques musulmanes considèrent ces prières
comme fortement recommandées (Sunnah muakadah) et non obligatoires. Pour certains
jurisconsultes, il s’agit d’une recommandation forte pour la collectivité et non pour les
individus. En d’autres termes, accomplir Tarawih chez-soi (même lorsque les mosquées sont
ouvertes) pourrait être souhaitable pour certains si cela ne conduit pas à l’absence de leur
célébration collective dans les mosquées.

Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de réciter le coran dans son intégralité durant les prières
de Tarawih. Ces dernières pourraient se faire avec la première sourate du Coran « Alfatiha »
et une autre sourate que le fidèle répète dans tous les cycles (rakaates) de ces prières et
pendant tout le mois s’il ne mémorise pas d’autres sourates ou versets. C’est dire qu’il est

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possible à chacun et à chacune d’accomplir chez-soi en toute sécurité et en toute sérénité la
prière de Tarawih.

D’une manière générale, les prières collectives lorsqu’elles ne peuvent avoir lieu dans les
mosquées, les fidèles sont appelés à les effectuer chez eux. Les prières canoniques guidées
via internet ou réseaux par une personne tierce ne sont pas valides.

Dans ce cas, il est recommandé aux familles d’accomplir, en groupe, les prières journalières
obligatoires ainsi que le Tarawih. Ce qui leur permettra de profiter pleinement des mérites de la
prière en groupe, d’accompagner au mieux leurs enfants dans leur vie spirituelle et leur
transmettre, par la même occasion, les valeurs authentiques de notre religion.

Certains diront, à juste titre, puisqu’en ce temps de pandémie les prières journalières obligatoires
ne s’accomplissent pas dans les mosquées, pour celles qui ne sont que recommandées ou
fortement recommandées comme les prières de Tarawih, la question ne doit même pas se poser.

Le CFCM met tous les moyens dont il dispose pour que son site officiel www.cfcm-officiel.fr
et sa chaîne YouTube cfcm-officiel-tv soient des lieux de ressourcement et appelle toutes les
forces vives de notre communauté à y contribuer par des interventions orales ou écrites, des
récitations du coran, des invocations et tout ce qui peut être une alternative à la rencontre
physique dans les mosquées.

Les moments de partage : repas de rupture de jeune.

Par le passé, de nombreuses mosquées et associations caritatives organisaient des repas de


rupture du jeûne (Iftars) et les partageaient avec les plus démunis et avec nos amis de toutes
confessions. Comme l’année dernière, est fort probable que ces repas ne puissent avoir lieu cette
année également dans leurs formats habituels. De nombreuses idées alternatives ont été
expérimentées l’année dernière et ont permis, malgré les difficultés, de faire vivre l’esprit de
partage de ce mois béni. Des distributions de repas répondant aux restrictions en vigueur
pourront faire à nouveau l’objet d’une concertation avec les autorités locales de notre pays et
faire appel à l’entraide entre les différents acteurs associatifs.

La fête de rupture du jeûne (Aïd El Fitr) ?

Au lendemain du dernier jour de Ramadan, les musulmans célèbrent la fête de l’Aïd El Fitr
(rupture du jeûne). Une prière communautaire est organisée dans les mosquées ou dans des
espaces réservés peu de temps après le lever du soleil. L’aumône dite « Zakat El Fitr »,
exigible de toute famille musulmane et destinée aux pauvres indépendamment de leur
appartenance religieuse, est évaluée à près de 7 euros par personne à charge. Il est
recommandé d’en faire bénéficier les nécessiteux du lieu de résidence de la famille. Son
versement qui intervient généralement à la fin du Ramadan peut se faire dès son premier jour.
La charge de distribuer cette aumône peut être déléguée à une mosquée ou une association
caritative.

Comment déterminer le début et la fin du Ramadan ?

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Le verset coranique (Coran 2/185) instaurant la prescription du jeûne de Ramadan ne le
précise pas. La tradition du Prophète Muhammad (PBSL) en donne une indication : « Jeûnez
lorsque vous le voyez (le premier croissant de lune) et cessez de jeûner lorsque vous le
voyez, et s’il vous est caché par les nuages, déterminez-le. », ou selon une variante : « Et s’il
vous est caché par les nuages, complétez cha'ban (8e mois lunaire) en comptant trente
jours ».

Dès le XIVe siècle, le calcul astronomique a fait son entrée dans le droit musulman. Ainsi,
une annonce de vision, du premier croissant de la Lune, considérée comme impossible par le
calcul astronomique n’était pas prise en compte. A noter qu’en dépit du texte coranique « (…)
mangez et buvez jusqu’à ce que l’aube vous permette de distinguer le fil blanc (du jour) du
fil noir (de la nuit) puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit » [Coran, 2/187], les
musulmans n’observent plus à l’œil nu le lever de l’aube et le coucher du soleil. Ils se
contentent de tables fondées sur le calcul.

Se pose alors la question : qui est habilité à ordonner le début du jeûne ? Le Prophète
Muhammad (PBSL) a ordonné le début du jeûne après qu’il eut pris connaissance de la
visibilité du hilal (nouvelle lune) sans que lui-même l’ait vue. La solution qui a prévalu
jusqu’à nos jours consiste à rattacher chaque individu à une autorité religieuse ou
gouvernementale à laquelle il doit se référer. Cette autorité est, en général, celle qui intervient
sur les autres actes de sa vie religieuse ou civile. En France, le Conseil Français du Culte
Musulman (CFCM) pourrait jouer ce rôle.

Acceptons dans la paix et la sérénité les contraintes liées à la pandémie.

Quelle que soit l’évolution de la crise sanitaire que nous traversons, nous devrons nous hisser
individuellement et collectivement à la hauteur du défi qu’elle nous impose. Nous devrons
bâtir ensemble des solutions alternatives qui nous permettront de vivre, dans la joie et
l’espérance, ces moments importants de notre calendrier spirituel. Les initiatives consistant à
transmettre à l’heure de la prière de vendredi des interventions et des messages des imams,
même si elles ne se substituent pas aux prêches rituels, permettent aux fidèles de garder le lien
avec leurs mosquées et leurs imams en ces temps difficiles.

Paris, le 31 mars 2021


Mohammed MOUSSAOUI
Président du CFCM

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