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AVANT-PROPOS

Ce document, offert à titre gracieux par la Maktaba


Tawhid, est extrait de l’ouvrage de Cheikh Sâlih Ibn Fawzân
Al-Fawzân : « Règles de la jurisprudence relatives à la femme
musulmane ».
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interdite, ainsi que sa commercialisation. Nous vous laissons ce
document tel une amanah, un dépôt.
Le Messager d’Allah r a dit : « Les signes distinctifs de
l’hypocrite sont au nombre de trois : lorsqu’il parle, il ment ;
lorsqu’il fait une promesse, il ne la tient pas ; et lorsqu’on lui
confie un dépôt, il le trahit. » Rapporté par Al Bukhâri et
Muslim.
RÈGLES SPÉCIFIQUES AU
JEÛNE DE LA FEMME
Le jeûne du mois de Ramadan est une obligation pour
tout musulman et musulmane, il est l’un des piliers de l’Islam
et l’une de ses importantes charnières. En effet, Allah – L’Exalté
– a dit :

i lh h h i ih h h ğ h ĠhĢh
k űi Ȳ
i žh ŕɉ‹
(_ĵ j žŰŠĶjļŬAźŶŲA;ŴŽjȑ‹ĵŹȬɂʑ)
(Ô vous les croyants ! Le jeûne vous est prescrit)
[Al-Baqara : 183]
Le sens du verbe « Koutiba (prescrit) » utilisé en arabe a
pour signification : « imposé ».
Ainsi, quand une jeune fille atteint l’âge où elle devient
légalement responsable de ses actes (Moukallaf), par l’appari-
tion d’un des signes de la puberté tel que les menstrues, le jeûne
devient alors obligatoire pour elle.
Il se pourrait que ses premières règles apparaissent à l’âge
de neuf ans, certaines d’entre elles ignorent qu’elles sont alors
dans l’obligation d’observer le jeûne, et par conséquent, elles ne
jeûnent pas, pensant qu’elles sont encore petites.
Et leurs parents ne leur ordonnent pas de jeûner. Négliger
de la sorte un des piliers de la religion musulmane est un très
grand laxisme.
La femme qui se trouve dans cette situation, est tenue de
rattraper les jours de jeûne qu’elle a manqués et ce, depuis le
début de ses règles, quand bien même une longue période se
serait écoulée entre temps, car cela est une dette dont elle est
redevable.
Pour qui le Ramadan est-il obligatoire ?
Quand le mois de Ramadan arrive, il est du devoir de tout
musulman et musulmane pubère, en bonne santé et sédentaire,
d’observer le jeûne. Et quiconque d’entre ces gens se trouve,
durant cette période, malade ou en voyage, est libre de ne pas
observer le jeûne ; à charge pour lui de jeûner, par la suite, un
nombre de jours égal à ce qu’il aura manqué.
C’est ce qu’indique la Parole d’Allah – L’Exalté – suivante :
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bl =ĵŘɆŋj Ɋ `ǽŴŲbðŷųŕžŰŦŋh ŹŒɉ‹űi ȲŶjŲ ʼnh Źj őŴųh ȯ)
h h i ğ h l k f ğ h ü h h Šh h
(ŋŇ=ˉg ĵŽɁŴjŲCʼnjšŦŋg ŧŎȇ
(Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois,
qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage,
qu’il jeûne alors un nombre égal d’autres jours)
[Al-Baqara : 185]
Quant à celui ou celle qui a atteint un âge avancé et qui est
incapable de jeûner en raison de sa faiblesse, ou qui est atteint
d’une maladie chronique incurable, il lui convient de rompre
son jeûne et de nourrir, pour chaque jour non jeûné, un pauvre
en lui offrant une demi mesure (un demi Sâ’) de la nourriture
consommée habituellement dans le pays concerné.
C’est ce qui est induit de la Parole d’Allah – Le Très-Haut
– suivante :

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i šh Ś i i h ğ hh h
h Ĺf hŽʼnjl Ŧÿŷi hŵźŪž
(ǻj śj ŽŴŽjȑ‹ȇb)
(Ceux qui ne peuvent supporter le jeûne, (le rom-
pront et) donneront, à titre expiatoire, de la nourri-
ture à un pauvre) [Al-Baqara : 184]
‘Abdullah Ibn ‘Abbâs, qu’Allah l’agrée, a déclaré à ce sujet :
« Cela concerne la personne âgée pour qui on n’attend plus de
guérison. » Allocution consignée par Al-Bukhârî.
Ainsi donc, le malade chronique, pour qui on n’attend
plus de guérison, est soumis à la même disposition qui régit
une personne âgée ; il n’est pas tenu de rattraper les jours non
jeûnés en raison de son incapacité à jeûner.
Le verbe employé en arabe « Yutiqounahu » signi-
fie « Yatajachamounahou » c’est-à-dire : ne peuvent pas le
supporter.
La femme a certaines excuses légales qui la dispensent
d’observer le jeûne ; à charge pour elle de rattraper, en raison
de cette excuse, un nombre de jours égal à ce qu’elle a manqué.

Ces excuses sont les suivantes

1- Les menstrues et les lochies


Il est interdit aux femmes, se trouvant dans l’un de ces
deux états, de jeûner ; à charge pour elles de s’acquitter d’un
nombre de jours égal plus tard. Et ce, conformément à la parole
de ‘Aïcha, qu’Allah l’agrée, consigné dans les deux « Sahîh » :
« On nous a ordonné de rattraper les jours de jeûne
manqués, mais on ne nous a pas ordonné de rattraper les
prières manquées. » Cela fut sa réponse à une femme qui l’avait
questionnée en lui disant : « Pourquoi la femme qui a ses mens-
trues (pendant le mois de Ramadan) doit rattraper les jours de
jeûne manqués et pas les prières manquées ? » Elle, qu’Allah
l’agrée, lui a alors expliqué que cela fait partie des questions qui
dépendent d’un texte religieux (Tawqîfi) qui doit être suivi à la
lettre.
La sagesse derrière cela :
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséri-
corde, a dit dans « Majmou’ Al-Fatâwâ » (25/251) :
« Le sang qui s’écoule pendant les menstrues est tout de
même un saignement. Or, la femme en période menstruelle a la
possibilité de jeûner hors période des menstrues qui contiennent
son sang. Ainsi, en jeûnant durant ces jours sans saignement
(règles), son jeûne est modéré, puisque le sang qui est une consti-
tuante majeure pour sa vitalité ne sort pas d’elle durant cette
période. Tandis que si elle jeûne pendant sa période menstruelle,
les saignements dus à ses règles, contenant le sang qui est le com-
posant principal de son corps, entraînent un manquement et l’af-
faiblissent physiquement. C’est pour cette raison qu’il lui a été
ordonné de jeûner en dehors des jours de ses menstrues. » Fin de
citation.

2- La gestation et l’allaitement pour lesquels


Le jeûne provoquerait un danger pour la santé de la
femme, celle du bébé, ou la santé des deux.
La femme peut rompre le jeûne si elle est enceinte ou
allaite.
1er cas de figure : Si la raison qui l’a amenée à rompre le
jeûne est uniquement le danger craint pour le bébé et pas elle,
elle devra alors rattraper les jours manqués, et donner, à titre
expiatoire, de la nourriture à un pauvre pour chaque jour non
jeûné.
2ème cas de figure : Si le préjudice craint la concerne elle-
même, il lui suffit alors de rattraper les jours manqués.
Et ce, car le cas de la femme enceinte et celui de la femme
qui allaite rentrent dans le sens global de la Parole d’Allah –
Exalté soit-Il – suivante :
ü g ŭŏjl Ɋ_ĵ
i šh Ś i i h ğ hh h
h Ĺf hŽʼnjl Ŧÿŷi hŵźŪž
(ǻj śj ŽŴŽjȑ‹ȇb)
(Ceux qui ne peuvent supporter le jeûne, (le rom-
pront et) donneront, à tire expiatoire, de la nourri-
ture à un pauvre.) [Al-Baqara : 184]
Al-Hâfidh Ibn Kathîr, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit
dans son exégèse (1/379) : « Sont inclues dans ce cas la femme
enceinte et celle qui allaite, si ces dernières craignent pour leur
santé ou pour celle de leur enfant. » Fin de citation.
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse misé-
ricorde, a dit : « Si la femme enceinte craint pour son fœtus, elle
doit rompre son jeûne, puis rattraper chaque jour non jeûné, en
plus de nourrir, à titre expiatoire, un nécessiteux pour chaque
jour non jeûné en lui offrant une livre (Ratl) de pain. » (25/318)
Fin de citation.
Remarques importantes :
1/ La femme atteinte de métrorragie : C’est celle qui
souffre de pertes de sang, qui est indépendant de celui des
menstrues, comme cela a été mentionné précédemment. Elle
doit obligatoirement jeûner et il ne lui est pas permis de rompre
le jeûne pour cette raison.
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséri-
corde, a dit, en parlant de la rupture du jeûne de la femme en
période de menstrues : « Contrairement à la métrorragie ; la
métrorragie est un écoulement sanguin vaginal continuel qui n’a
pas de période de pause déterminée pendant laquelle on ordon-
nerait à la femme de jeûner. Aussi, il est impossible de s’en pré-
server, comme le vomissement involontaire, le sang des blessures,
des furoncles, ou l’éjaculation nocturne et autres choses de ce
genre, qui n’ont pas de moment déterminé de sorte que l’on puisse
s’en préserver. C’est pour cela que la métrorragie n’annule pas le
jeûne, comme cela est le cas pour le sang menstruel. » [25/251]
Fin de citation.
2/ Il est obligatoire pour la femme indisposée, pour la
femme enceinte et pour celle qui allaite, si elles rompent le
jeûne, de rattraper un nombre de jours égal entre la période
qui sépare le Ramadan inaccompli (au cours duquel elles ont
rompu leur jeûne) du mois de Ramadan à venir. Il est meilleur
qu’elles s’empressent de rattraper ces jours.
S’il ne reste avant le début du prochain Ramadan qu’un
nombre de jours égal au nombre de jours pendant lesquels elles
ont rompu le jeûne, elles sont obligées de rattraper les jours
manqués (immédiatement), afin que le nouveau Ramadan ne
commence pas alors qu’il leur reste encore des jours à rattraper
du Ramadan précédent.
Si elles n’ont pas rattrapé les jours de jeûne manqués du
Ramadan précédent avant que le nouveau mois de Ramadan
commence, alors qu’elles n’ont aucune excuse valable pour ce
retard, elles devront non seulement rattraper les jours manqués,
mais aussi nourrir un pauvre par jour manqué à titre expiatoire.
En revanche, si elles avaient une excuse légitime, dans ce
cas, elles devront uniquement rattraper les jours manqués.
Il en est de même pour celles qui doivent rattraper des
jours manqués en raison de la maladie ou du voyage, elles sont
soumises au même jugement que celle qui a rompu le jeûne
parce qu’elle avait ses règles, comme expliqué ci-dessus.
3/ Il n’est pas permis à la femme d’observer un jeûne suré-
rogatoire en présence de son mari, à moins qu’elle n’ait son
consentement :
Et ce, conformément à ce qui a été consigné par
Al-Bukhârî, Muslim et d’autres, d’après Abu Hurayra, qu’Allah
l’agrée, selon lequel :
« Le Prophète r a dit : « Il n’est permis à une femme dont
le mari est présent de jeûner qu’avec son accord. »
Dans certaines variantes consignées par Ahmad et par
Abû Dâwûd, on trouve : « À l’exception du jeûne du mois de
Ramadan. »
Mais si le mari lui permet d’observer un jeûne suréro-
gatoire, s’il est absent, ou si elle n’a pas d’époux, il est recom-
mandé à la femme de jeûner à titre surérogatoire. Notamment
lorsqu’il s’agit des jours dont le jeûne est recommandé, comme
les lundis et jeudis, trois jours par mois, six jours du mois de
Chawwâl, les dix (premiers) jours du mois de Dhul-Hijja, le
jour de ‘Arafat, le jour de ‘Achourâ avec le jour précédent ou le
suivant. Cependant, il ne lui convient pas d’observer un jeûne
surérogatoire alors qu’elle est redevable d’un ou de plusieurs
jours de jeûne obligatoire (Ramadan) ; elle doit d’abord rattra-
per les jours manqués. Et Allah est plus Savant.
4/ Quand une femme, en période menstruelle, se purifie
pendant une journée du mois de Ramadan, celle-ci est tenue de
s’abstenir (de manger, boire et avoir des rapports) le restant de
la journée. Elle procédera au rattrapage de ce jour en plus des
autres jours manqués en raison de son indisposition.
Son abstinence pour le restant de la journée durant
laquelle elle est devenue pure est obligatoire par égard pour le
temps restant (de cette journée).
en partenariat avec Avenue des Soeurs

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