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Peut-être n’en avez-vous jamais pris conscience mais chacune a une sorte de petit vélo
différent dans sa tête qu’elle actionne dès qu’elle pense. Par exemple dans une salle d’attente
certaines comptent ou calculent le nombre de dalles au sol, d’autres imaginent la vie de leur
voisin, d’autres vont feuilleter compulsivement les magazines…
Chacun fonctionne différemment c’est pourquoi mieux se connaître permet de mieux agir.
C’est en cela que je veux vous aider.
Regardons ensemble la définition que nous donne le Littré. Un talent est une aptitude
particulière à faire quelque chose.
Les adultes qui autour de moi accompagnent des personnes ou des entreprises sur la question
des talents, me disent :
Un talent est une manière d’agir complètement naturelle, c’est en moi, c’est un moteur qui va
me mettre en action, une habileté naturelle que j’exerce sans forcément en avoir conscience.
Elle me permet d’agir avec plaisir, facilité et succès.
En même temps, nous avons besoin de la reconnaissance des autres pour prendre conscience
de nos talents car au quotidien c’est naturel. C’est un peu une révélation car c’est plus grand
que juste ce que je vais faire de ma vie, quelles études, quel métier. Lorsque j’agis avec mes
talents je suis heureux d’agir, c’est facile et c’est fécond, il y a des fruits.
Vous avez peut-être ciblé les deux points qui se dessinent, la définition du dictionnaire et celle
donnée par les personnes interrogées éclairent bien ces deux points communs :
- Premier point, un talent est quelque chose de naturel, une capacité, une habileté
naturelle, c’est en moi.
- Deuxième point, un talent est une manière d’agir, un moteur, je suis heureux d’agir,
c’est facile, c’est fécond.
L’homme y est présenté comme responsable : par l’usage qu’il fait de ses talents. Il y est
aussi aimé de Dieu, comme le montre les relations entre le maître et le serviteur. Le maître
donne en abondance et même en surabondance : un talent représente une somme
considérable : les cinq talents que reçoit le premier serviteur correspondent à une vie de
salaire, qui à la fin de la parabole sera doublée.
De quelles capacités s’agit-il ? L’aptitude à réaliser des affaires économiques et financières
ou, des capacités physiques, intellectuelles et spirituelles à faire fructifier. Il nous semble
important de ne pas gommer le sens littéral. En effet, le texte évoque des talents sous une
forme matérielle, puisque le troisième serviteur creuse un trou dans le sol pour enterrer son
talent. Le Maître laisse à ses serviteurs une grande marge d’appréciation et de liberté. Il ne
donne aucune consigne explicite avant son départ en voyage. Pas un instant, le maître ne
surveille ses serviteurs. Mais qu’il les laisse faire ne signifie pas qu’il se désintéresse de ce
qu’ils font. Au contraire, il attend d’eux un résultat. A son retour « Il règle ses comptes avec
eux ». Le maître attend qu’ils utilisent leur raison, prennent des initiatives réfléchies et
responsables. Remarquons que les deux premiers serviteurs sont traités à l’identique : le
maître ne discute pas sur le montant des résultats.
Dès qu’il y a ouverture à la fécondité, l’homme grandit dans sa dignité, il apprend par son
agir, il devient plus capable et, ce faisant, ressemble davantage à son Créateur. Après que le
serviteur lui ait fait le récit de ce qu’il avait fait, le Maître, à son tour, exprime un éloge du
serviteur fidèle : « C’est bien, bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur
beaucoup je t’établirai ; viens te réjouir avec ton maître.
La vocation
Selon Aristote, « l’homme doit développer ses talents et aptitudes, ce qui est bon et vertueux
en lui, pour connaître un épanouissement durable ». Aristote est un philosophe grec ( 320
avant JC), il ne connaît pas la Révélation, le Verbe ne s’est pas encore fait chair. Mais il pose
ici la question de notre finalité, la question de notre vocation. C’est Saint Augustin qui sept
siècles après lui parlera de vocation.
Ce qu’il nous dit est en version simplifiée « Là où vos talents rencontrent les besoins du
monde, là est votre vocation ».
Pourquoi se poser la question de la vocation ? Pour donner un sens à notre agir. Notre quête
est celle du bonheur, d’une plénitude.
Nous l’avons déjà dit, je suis créée par Dieu à son image et à sa ressemblance, Il est Amour,
je suis faite pour l’amour. Plus je m’inscris dans la création, plus je peux être actrice.
Vous comprenez bien que cette question de la vocation est beaucoup plus profonde que
simplement : quel métier choisir ? Dans quelle grande école je veux entrer ?
La question de la vocation répond à notre besoin profond et c’est en cela que l’exercice des
talents est essentiel. Mes talents sont au fond de mes tripes, et si je les utilise avec raison et
discernement pour la construction du bien commun, alors je marche vers la plénitude et la
Grâce m’est donnée en surabondance. Dieu voit plus grand que moi, mais je dois poser un
acte libre, raisonnable.
Voilà à quoi chacune de vous êtes appelée, nous pouvons parler ici d’une vision intégrale de
la personne, vous avez peut-être déjà entendu ce terme. C’est à dire qu’il n’y a pas d’un côté
la lycéenne, d’un autre la guide, la fêtarde, la fille de…, la baptisée… La vocation prend
toutes vos dimensions et c’est pour cela que le bonheur est possible. Vouloir se cloisonner
c’est finir par se briser.
Souvenez-vous… lorsque nous avons défini le mot talent, j’ai alors souligné un troisième
élément, la reconnaissance des autres, les autres sont un miroir pour nous. Je ne reçois
pleinement mes talents que si les autres me les montrent, les autres les nomment.
Dans la parabole des talents, le maître attend le récit de chacun des bons serviteurs. Sans cette
communication avec le maître, leur réussite ne serait pas complète. Ni pour eux, ni pour le
maître. La joie du maître est de reconnaître ses serviteurs et d’établir un rapport de confiance
avec ceux à qui il confie ses biens.
N’hésitez pas à prendre un moment de qualité avec votre Papa, ou avec celui qui tient pour
vous ce rôle de figure paternelle pour lui parler de ce sujet des talents, de la vocation, des
questions qui vous habitent. Il n’y a pas d’âge.
Vous avez regardé cette vidéo seule ou à plusieurs, peut-être avez-vous des questions ? Peut-
être n’êtes-vous pas d’accord ? N’hésitez pas à noter vos questions, vos remarques pour
nourrir nos échanges lors de notre pèlerinage à Romay.
Je vous propose quatre questions, répondez-y par écrit pour creuser un peu votre réflexion,
personne ne ramassera les copies, c’est vraiment la pratique qui enseigne que ce passage à
l’écrit fixe plus durablement.