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Collège Saint-Michel Stève Bobillier

Les Présocratiques
A. Ioniens
1. Thalès de Milet (vers 620-vers 545 av J.C.) : principe de l’eau
a. « Thalès, le fondateur de cette manière de philosopher, prend l'eau pour principe, et voilà
pourquoi il a prétendu que la terre reposait sur l'eau, amené probablement à cette opinion
parce qu'il avait observé que l'humide est l'aliment de tous les êtres, et que la chaleur elle-
même vient de l'humide et en vit ; or, ce dont viennent les choses est leur principe. C'est
de là qu'il tira sa doctrine, et aussi de ce que les germes de toutes choses sont de leur
nature humides, et que l'eau est le principe des choses humides. Plusieurs pensent que dès
la plus haute antiquité, bien avant notre époque, les premiers théologiens ont eu la même
opinion sur la nature : car ils avaient fait l'Océan et Téthys auteurs de tous les
phénomènes de ce monde, et ils montrent les dieux jurant par l'eau que les poètes
appellent le Styx ». Aristote, Métaphysique, A, III

b. « Ainsi, vous, Thalès, le roi d'Égypte vous


admire beaucoup, et, entre autres choses,
il a été, au-delà de ce qu'on peut dire, ravi
de la manière dont vous avez mesuré la
pyramide sans le moindre embarras et
sans avoir eu besoin d'aucun instrument.
Après avoir dressé votre bâton à
l'extrémité de l'ombre que projetait la
pyramide, vous construisîtes deux
triangles par la tangence d'un rayon, et
vous démontrâtes qu'il y avait la même
proportion entre la hauteur du bâton et la hauteur de la pyramide qu'entre la
longueur des deux ombres ». Plutarque, Le Banquet des Sept Sages, 2.

2. Anaximène (585-525) : principe de l’air

3. Héraclite d’Ephèse (vers 545-vers 480)


- Principe : feu
a. « Les transformations du feu ont d'abord lieu en eau, de l'eau en terre. — Car telles sont
les transformations du feu : d'abord, du feu vient la mer ; puis la moitié se convertit en
terre, et la moitié en vapeur. Et la mer se répand toujours de la même façon et au même
rythme mesuré qu'autrefois, avant que la terre fût ».

b. « L'universalité des choses n'est ni l'œuvre des dieux, ni celle des hommes ; ce monde a
toujours été, et elle sera éternellement le feu vivant, s'embrasant et s'éteignant avec
mesure ».
- Le philosophe du changement
a. « On ne peut pas entrer une seconde fois dans le même fleuve, car c'est une autre eau qui
vient à vous ; elle se dissipe et s'amasse de nouveau ; elle recherche et abandonne, elle
s'approche et s'éloigne. Nous descendons et nous ne descendons pas dans ce fleuve, nous
y sommes et nous n'y sommes pas ».
b. « Tout coule »

- La loi de l’union des contraires


a. « L'harmonie du monde provient des forces contraires
comme celle de la lyre et de l'arc. Il gourmandait Homère
d'avoir souhaité la fin de toutes les querelles des dieux et
des hommes ; car s'il en était ainsi, tout périrait, parce qu'il
n'y a pas d'harmonie sans haut et sans bas, sans aigu et sans
grave ; et il n'y a rien de vivant sans mâle et sans femelle. Il
y a comme une guerre et une lutte universelle, et tout est
engendré et gouverné par la discorde ».
b. « Tout vient des contraires, en sorte que la même chose est
bonne et mauvaise, vivante et morte ; elle veille et dort, elle
est jeune et vieille tout à la fois. — Notre vie n'est pas une
vie véritable, mais le vivre et le mourir sont tout à la fois et
dans notre vie et dans notre mort ».
c. « C'est la maladie qui rend la santé agréable ; le mal qui engendre le bien ; c'est la faim
qui fait désirer la satiété, et la fatigue, le repos. »
d. « Sans l'injustice, on ignorerait jusqu'au nom de la justice. »
e. « Remède »

- Le logos
a. « II n’y a qu’une chose sage, c’est de connaître la pensée qui peut tout gouverner
partout ».
b. « Dieu est jour et nuit, hiver et été, surabondance et famine. »
c. « Il prend des formes variées, tout de même que le feu, quand il est mêlé d'aromates,
prend le nom de chacun d'eux. »

- La sagesse
a. « A tout homme il est accordé de se connaître soi-même et de faire preuve de sagesse. »
b. « Il faut suivre le logos commun, mais, bien qu'il soit commun, la plupart des hommes
vivent comme si chacun avait une pensée particulière. »
c. « Ceux qui parlent avec intelligence doivent s'appuyer sur le logos commun à tout,
comme une cité sur la loi, et même beaucoup plus fort. Car toutes les lois humaines sont
nourries par une seule loi de Dieu qui domine tout, autant qu'il lui plaît, suffit à tout et
surpasse tout »
d. « La sagesse consiste en une seule chose : connaître la Pensée qui dirige tout par tout. »

B. Les atomistes

1. Démocrite (vers 460-vers 370)


a. « Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n’y retourne. »
b. « Si tout corps est divisible à l'infini, de deux choses l'une : ou il ne restera rien, ou il
restera quelque chose. Dans le premier cas, la division ne saurait aboutir à un néant
pur et simple, car alors la matière n'aurait qu'une existence virtuelle, dans le second
cas on se pose la question : que reste-t-il ? La réponse la plus logique, c'est l'existence
d'éléments réels, indivisibles et insécables appelés donc atomes. »

C. Les Eléates
1. Zénon d’Elée (vers 490-vers 430)
Le Philosophe du continu
Paradoxe de la flèche
Achille et la tortue

2. Parménide d’Elée (milieu du Ve siècle)


« Allons, je vais te dire et tu vas entendre
quelles sont les seules voies de recherche ouvertes à l’intelligence;
l’une, que l’Être est, que le Non-Être n’est pas,
C’est le chemin de la certitude, qui accompagne la vérité;

l’autre, c’est : 1’Être n’est pas et nécessairement le Non-Être est,


route où je te le dis, tu ne dois aucunement te laisser séduire.
Tu ne peux avoir connaissance de ce qui n’est pas, tu ne peux le saisir ni l’exprimer;
car le pensé et l’être sont une même chose. […]

De toute nécessité, il faut penser et dire que l’Être est; car il y a être :
Quant au Non-Être, il n’est rien ; voilà ce que je t’ordonne de bien peser. […]

II nous reste un seul chemin à parcourir : l’Être est.


Il y a de nombreuses preuves qu’il est incréé et impérissable,
car il est universel, unique, immobile et éternel.

On ne peut pas dire qu’il a été ou qu’il sera, puisqu’il est maintenant tout entier,
un, continu. En effet quelle origine lui chercheras-tu ?
D’où et dans quel sens aurait-il grandi ? Du Non-Être ?
Car s’il venait de rien, quelle nécessité eût provoqué son apparition ou plus tard ou
plus tôt ? L’Être n’est pas non plus divisible, puisqu’il est tout entier identique à lui-
même. Il ne subit ni accroissement, ni diminution ».
Parménide, De la Nature

D. Les Pythagoriciens
1. Pythagore (vers 580-vers 495)

a. « Tout est nombre. »


c. « Ils proclamaient que tout est nombre et que le nombre complet
est dix. Le nombre dix, la [décade], est un composé des quatre
premiers nombres que nous comptons dans leur ordre. C'est
pourquoi ils appelaient Tétraktys [Tétrade] le tout constitué par ce
nombre ». Photius, Bibliothèque, 249

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