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Bien que peu d’études aient été réalisées chez des personnes immunosupprimées, l’usage de
remdésivir y est associé à une diminution du risque de complications liées à la COVID-19.
Considérant le risque plus élevé de complications dans cette population, puisque l’expérience
clinique en vie réelle a montré des bénéfices cliniques significatifs chez cette population depuis la
disponibilité de l’antiviral, et malgré un niveau de preuve scientifique faible, les cliniciens consultés
estiment, à l’unanimité, que le remdésivir devrait être offert, en alternative au nirmatrelvir/ritonavir,
aux personnes sévèrement immunosupprimées atteintes de la COVID-19.
Une vigilance devrait cependant s’exercer pour détecter toutes bradycardies sinusales ou
atteintes hépatiques ou rénales associées à la prise de ce médicament.
RISQUE MODÉRÉ DE COMPLICATIONS DE LA COVID-19
En option alternative au nirmatrelvir/ritonavir, envisager le remdésivir, à
moins d’une contre-indication, chez :
• une personne adulte de 60 ans et plus, AVEC au moins une
maladie ou condition concomitante augmentant le niveau de
risque de complications de la COVID-19 (p. ex. insuffisance
rénale ou hépatique chronique, maladie cardio-pulmonaire
chronique, diabète, obésité) selon le jugement clinique et après
évaluation du risque individuel (tenant compte de l’âge, de
l’immunité et du nombre de comorbidités). [Niveau de preuve
scientifique sur l’efficacité : faible, mais chez une population à
risque modéré de complications de la COVID-19 basé sur l’état Nouveau
des connaissances scientifiques et l’opinion d’experts. Position :
conditionnelle]
• une personne adulte de 60 ans et plus, SANS maladie ou
condition concomitante augmentant le niveau de risque de
complications de la COVID-19 selon le jugement clinique et après
évaluation du risque individuel (tenant compte de l’âge, de
l’immunité et du nombre de comorbidités). [Niveau de preuve
scientifique sur l’efficacité : faible, mais population à risque
modéré de complications de la COVID-19 basé sur l’état des
1
Sans besoin d’une oxygénothérapie.
2
Y inclus femme qui allaite.
connaissances scientifiques et l’opinion d’experts. Position :
conditionnelle]
Le risque 3 de développer des complications de la COVID-19 est d’autant plus grand lorsque la
personne présente un âge avancé et/ou plusieurs comorbidités, surtout si elles ne sont pas
contrôlées par la médication. L’immunité conférée par une infection antérieure et/ou la vaccination
contre le SRAS-CoV-2 est un facteur qui contribue à diminuer ce risque. Toutefois, plus on
s’éloigne de la dernière dose de vaccin, ou de la dernière infection, plus la protection s’estompe
graduellement.
Le risque3 de développer des complications de la COVID-19 est d’autant plus grand lorsque la
personne présente un âge avancé et/ou plusieurs comorbidités, surtout si elles ne sont pas
contrôlées par la médication. L’immunité conférée par une infection antérieure et/ou la vaccination
contre le SRAS-CoV-2 est un facteur qui contribue à diminuer ce risque. Toutefois, plus on
s’éloigne de la dernière dose de vaccin, ou de la dernière infection, plus la protection s’estompe
graduellement.
POPULATIONS PARTICULIÈRES
Selon le jugement clinique, considérer le remdésivir au cas par cas, en
option alternative au nirmatrelvir/ritonavir, et après discussion avec la
personne (ou un parent/tuteur légal) des avantages potentiels et des
inconvénients de la prise du médicament :
• personne enceinte, après une évaluation du risque individuel
(tenant compte de l’âge, de l’immunité, du nombre de maladies Position
ou de conditions concomitantes augmentant le niveau de risque mise à jour
de complications de la COVID-19 [p. ex. diabète, obésité] et de
l’âge gestationnel) et discussion avec un spécialiste, par
exemple en médecine materno-fœtale. [Niveau de preuve
scientifique sur l’efficacité et l'innocuité : insuffisant. Opinion
d’experts]
3
Il existe des calculateurs pour estimer le risque de complications de la COVID-19 pouvant mener à une hospitalisation
ou à un décès. Le QCOVIDMC risk assessement, basé notamment sur une cohorte britannique de personnes infectées
par le variant Omicron entre décembre 2021 et mars 2022, en est un exemple.
• personne de moins de 18 ans avec au moins une maladie ou
une condition concomitante augmentant le niveau de risque de
complications de la COVID-19, après une évaluation du risque
individuel (tenant compte de l’âge, de l’immunité et du nombre
de comorbidités) et discussion avec un spécialiste, par exemple
en infectiologie ou en immunologie pédiatrique. [Niveau de
preuve scientifique sur l’efficacité et l'innocuité: insuffisant.
Opinion d’experts]
Traitement d’une personne hospitalisée en raison d’une COVID-19, dont l’infection par le
SRAS-CoV-2 a été confirmée par TAAN ou un test antigénique, SANS besoin
d’oxygénothérapie
Un traitement avec le remdésivir pourrait être envisagé au cas par Position
cas en plus des soins standards avec l’héparine de faible poids maintenue
moléculaire (HFPM) ou l’héparine non fractionnée (HNF) en dose
thérapeutique, si non contre-indiquée, chez une personne hospitalisée
sans besoin d’un apport en oxygène, si les avantages potentiels
surpassent les inconvénients.
ET idéalement si un intervalle de 10 jours ou moins sépare l’apparition
des premiers symptômes et l’amorce du traitement 4. [Niveau de
preuve scientifique : insuffisant. Opinion d’experts]
Population faiblement représentée dans les essais cliniques. Au moment de la réalisation des
études, les soins standards n’incluaient pas les anticoagulants à dose thérapeutique, lesquels ont
montré un effet sur l’évolution clinique, y compris la mortalité. Influence favorable sur le
rétablissement et l’évolution clinique dans la seule étude réalisée exclusivement chez des patients
à l’échelon 4.
Une vigilance devrait cependant s’exercer pour détecter toutes bradycardies sinusales, ou
atteintes hépatiques ou rénales associées à la prise de ce médicament.
Traitement d’une personne hospitalisée en raison d’une COVID-19, dont l’infection par le
SRAS-CoV-2 a été confirmée par TAAN ou un test antigénique, AVEC besoin d’une
oxygénation à faible débit
À moins d’une contre-indication, un traitement avec le remdésivir Position
pourrait être envisagé au cas par cas en plus des soins standards et maintenue
d’HFPM ou d’HNF à dose thérapeutique, si non contre-indiqué, chez les
patients hospitalisés dont l’état nécessite une oxygénation à faible débit
si d’autres options thérapeutiques efficaces et moins coûteuses ne
peuvent être administrées.
ET idéalement si un intervalle de 10 jours ou moins sépare l’apparition
des premiers symptômes et l’amorce du traitement5 [Niveau de preuve
scientifique sur l’efficacité : faible à modéré, diminution modeste du
risque de progression vers une ventilation mécanique invasive ou du
risque de mortalité basé sur l’état des connaissances scientifiques et
selon l’opinion d’experts. Position : conditionnelle]
Preuves scientifiques conflictuelles sur les bénéfices cliniques associés à l’usage du remdésivir.
Au moment de la réalisation des essais cliniques, les soins standards n’incluaient ni un
anticoagulant à dose thérapeutique, ni la dexaméthasone, ni une biothérapie contre le récepteur
de l’interleukine 6 ou du baricitinib, lesquels ont montré un effet sur la mortalité. Des analyses de
sous-groupes suggèrent toutefois une réduction du risque de mortalité chez les patients à
l’échelon 5 à l’amorce du traitement.
Une vigilance devrait cependant être exercée pour détecter toutes bradycardies sinusales, ou
atteintes hépatiques ou rénales associées à la prise de ce médicament.
Traitement d’une personne hospitalisée en raison d’une COVID-19, dont l’infection par le
SRAS-CoV-2 a été confirmée par TAAN ou un test antigénique, AVEC besoin d’une
oxygénation à haut débit ou d’une ventilation mécanique non invasive
Un traitement avec le remdésivir est déconseillé en dehors d’un Position
protocole de recherche en raison de l’incertitude scientifique quant aux maintenue
avantages potentiels pour le traitement de la COVID-19 des patients
hospitalisés dont l’état nécessite une oxygénation à haut débit ou une
ventilation mécanique non invasive, et lorsque d’autres options
thérapeutiques pourraient être plus avantageuses. [Niveau de preuve
scientifique sur l’efficacité : insuffisant. Position : forte]
Traitement d’une personne hospitalisée en raison d’une COVID-19, dont l’infection par le
SRAS-CoV-2 a été confirmée par TAAN ou un test antigénique, AVEC besoin d’une ventilation
mécanique invasive et d’une intubation
Un traitement avec le remdésivir est déconseillé en dehors d’un protocole Position
de recherche en raison de l’incertitude scientifique quant aux avantages maintenue
potentiels pour le traitement de la COVID-19 des patients hospitalisés dont
l’état nécessite une ventilation mécanique invasive ou une ECMO, et
lorsque d’autres options thérapeutiques pourraient être plus avantageuses.
[Niveau de preuve scientifique sur l’efficacité : insuffisant. Position :
forte]
Traitements de populations particulières (enfant de moins de 12 ans; enfant de 12 ans et plus,
mais moins de 40 kg; femme enceinte ou femme qui allaite) et hospitalisées en raison de la
COVID-19
Si les avantages potentiels surpassent les inconvénients, un traitement Position
avec le remdésivir pourrait être envisagé au cas par cas chez les femmes maintenue
enceintes ou allaitantes ainsi que les enfants de moins de 12 ans, ou les
12 ans et plus, mais pesant moins de 40 kg, hospitalisés en raison de la
COVID-19, dont l’état requiert une oxygénothérapie à faible débit ET
idéalement si un intervalle de 10 jours ou moins sépare l’apparition des
premiers symptômes et le moment de la perfusion (populations exclues des
essais cliniques). [Niveau de preuve scientifique sur l’efficacité et
l’innocuité : insuffisant. Opinion d’experts]
4
Dans certaines situations exceptionnelles, selon le jugement du clinicien, il pourrait être acceptable d’offrir le traitement
malgré le dépassement du délai de 10 jours.
Autres considérations importantes
En cas de difficulté temporaire d’approvisionnement ou de pénurie, la priorisation des patients
devrait reposer, au-delà des paramètres cliniques, sur des repères éthiques pour l’allocation
équitable de médicaments et sur un outil pour guider la délibération et la prise de décision en
matière de priorisation.
Indépendamment du risque de pénurie et des problèmes d’accès, les données actuellement
disponibles confirment l’intérêt à poursuivre les efforts de recherche visant à documenter les effets
chez des personnes généralement exclues des essais cliniques (p. ex. femmes enceintes,
enfants, personnes immunosupprimées). Si le contexte le permet, notamment dans les milieux
universitaires, la participation aux efforts de recherche devrait être privilégiée. L’acquisition et la
consolidation des savoirs sont déterminantes pour identifier et positionner les thérapies à valeur
ajoutée dans l’arsenal thérapeutique contre la COVID-19 dans le contexte épidémiologique actuel.
Pour un résumé de l’état actuel des connaissances par population ainsi que le niveau de preuve
scientifique de différents paramètres sur l’efficacité et l’innocuité, se référer au tableau résumé ci-
dessous.