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THESE
PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE
PAR
Mlle. Safa ADHAM
Né le 07 Janvier 1981 à Marrakech
MOTS-CLES :
DYSMENORRHEE – ALGIE PELVIENNE – EPIDEMIOLOGIE
PREVALENCE – FACTEURS DE RISQUE
JURY
M. A. SOUMMANI PRESIDENT
Professeur de Gynécologie - Obstétrique
M. H. ABBASSI RAPPORTEUR
Professeur de Gynécologie - Obstétrique
Mme. I. TAZI
Professeur de Psychiatrie
M. H. ELIDRISSI DAFALI JUGES
Professeur de Chirurgie viscérale
M. A. ABOUSSAD
Professeur de Pédiatrie
M. M. BOUSAKRAOUI
Professeur de Pédiatrie
Plan
PLAN
I
Plan
INTRODUCTION…………………………………………………………......... 1
RESULTATS
étudiée ……………………………………………………………………… 10
II
Plan
III
Plan
DISCUSSION
I- Introduction ………………………………………………………………. 44
IV
Plan
d- Durée du cycle …………….………………………………………………….……….. 58
e- Régularité du cycle ……….………………………………………………….…………. 58
3- Parité ……...………….…………………………………………………………………………. 59
4- Alimentation ……………..……………………………………………………………………… 59
1°/-Mécanismes de la douleur…………………………………………………………. 60
1- Contractilité du myomètre …………………..…………………………………………………… 60
2- Vasoconstriction artériolaire et l’hypoxie tissulaire ………………………..……………………. 60
V
Plan
V- Traitement ………………………………………………………………… 80
CONCLUSION ………………………………………………………………… 88
RESUMES ……………………………………………………………………… 90
BIBLIOGRAGHIE ………………………………………………………………. 96
VI
Introduction
INTRODUCTION
1
Introduction
(algos=douleur) serait plus juste mais n’a pas été consacré par l’habitude [28].
primaire lorsqu’elle débute à l’adolescence dans les mois ou années suivant les premières règles,
et elle est souvent essentielle, sans support organique. Elle est dite secondaire (ou
souvent chez une femme âgée de plus de 30ans, et elle est en générale liée à une étiologie
La dysménorrhée primaire est un symptôme très fréquent chez les jeunes filles; une
fréquence élevée à 90 % a été rapportée par Jamieson [65] dans une étude américaine et 78 % a
été rapportée par une étude marocaine menée à Casablanca [2]. C’est la principale cause
gynécologiques qui mérite une prise en charge à cause de son impact psychologique, et socio-
économique [12].
thérapeutique vis-à-vis de cette pathologie chez les jeunes filles lycéennes et étudiantes
2
Sujets et méthodes
SUJETS ET METHODES
3
Sujets et méthodes
me, menée auprès de 1000 jeunes filles d’âge compris entre 15 et 25 ans résidantes à
Marrakech.
comprenant :
Item 9 : Le point de vu de toutes les filles sur la prise en charge des dysménorrhées
(2 questions).
ces lycées ont été choisis par hasard parmi 23 lycées publiques à Marrakech.
rature.
¾ Aux étudiantes qu’on a rencontré par hasard dans les bibliothèques, les hôpitaux…
Une assistance personnelle a été assurée, avec un éclaircissement de toutes les ques-
tions, pour obtenir une cohérence dans les résultats et éviter les fausses données.
ou accompagnant les règles quelqu’en soit le degré. Et ce n’est qu’au cours de l’étude de
4
Sujets et méthodes
l’intensité qu’on a précisé le degré de la gêne; soit qu'il s’agit d’une simple gêne qui ne dérange
pas l’activité quotidienne ou une douleur très forte lorsqu’elle oblige l’alitement, et elle est
Les données obtenues ont été codées, analysées par le logiciel SPSS 10.0 pour windows.
nous avons utilisé pour l’analyse univarié le test de χ², suivis d’une étude multivarié réalisée à
l’aide d’un modèle de régression logistique. La différence statistique est significative si p < 0.05.
5
Sujets et méthodes
Questionnaire
1-Age: ………………………………………..
9-Existe-t-il des membres de la famille (mère, sœurs) souffrant de douleurs des règles ?
Oui Non
10-Est-ce que le sujet de douleurs des règles reste tabou pour vous ?
Oui Non
6
Sujets et méthodes
7
Sujets et méthodes
35-Parmi les signes suivant, lequel ou lesquels accompagne (ent) vos douleurs ?
Nausées Diarrhées Douleurs des seins
Vomissements Ballonnement abdominal Maux de tête
Evanouissement Humeur dépressive Nervosité
Insomnie Irritabilité
8
Résultats
RESULTATS
9
Résultats
L’enquête a concerné 1000 jeunes filles d’âge compris entre 15 et 25 ans, avec une
20
Fréquence (%)
10
0
15 ans 17 ans 19 ans 21 ans 23 ans 25 ans
16 ans 18 ans 20 ans 22 ans 24 ans
Age
Sur les 1000 filles enquêtées, 454 filles (45.4 %) sont des lycéennes, et 546 filles
(54.6 %) sont des étudiantes universitaires. La répartition des questionnées selon l’établissement
10
Résultats
Les étudiantes universitaires sont réparties en deux catégories, 265 (48.5 %) étudiantes
littéraires…).
60
Fréquence (%)
50
40
30
20
10
0
Lycée Faculté
Etablissement scolaire
La grande majorité des questionnées sont célibataires : 974 filles (97.4 %). Il n’y a
que 24 filles (2.4 %) qui sont mariées, et 2 filles (0.2 %) qui sont veuves. La figure 3 illustre
cette répartition.
11
Résultats
120
Fréquence (%)
100
80
60
40
20
0
Célibataire Mariée Veuve
Situation familiale
1°/- Ménarche :
La majorité de nos enquêtées (32.3 %, 25.2 %) ont eu leur ménarche à 13 ou 14 ans, par
rapport à 28.9 % l’ont eu à un âge inférieur ou égal à 12 ans, et 13.6 % à un âge supérieur ou
12
Résultats
Ménarche Effectif %
La durée des règles varie entre 4 à 6 jours chez 63.4 % (634 cas), inférieure à 4 jours
La répartition des enquêtées selon la durée des règles est présentée dans la figure 4.
70
Fréquence(%)
60
50
40
30
20
10
0
Inférieure à 4jours Entre 4 à 6 jours Supérieure à 6 jours
13
Résultats
Elle est jugée d'abondance normale chez la plupart des filles (803 cas = 80.3 %),
importante chez 12.8 % (128 cas) et minime chez 6.9 % (69 cas).
Importante
12,8%
Minime
6,9%
Moyenne
80,3%
Sur les 1000 questionnées, 418 cas (42.4 %) ont un cycle de 28 jours, 411 cas (41.7 %)
ont un cycle supérieur à 28 jours et 157 cas (15.9 %) ont un cycle inférieur à 28 jours. 14 filles
n’ont pas répondu. La figure 6 présente la répartition des questionnées selon la durée du cycle.
14
Résultats
41,7%
15,9%
Durée = 28 jours
42,4%
Plus que la moitié des filles enquêtées (532 cas = 53.2 %) ont un cycle régulier, contre
46.8 % (468 cas) qui ont rapporté une irrégularité de leur cycle.
La répartition des enquêtées selon la régularité du cycle est schématisée dans la figure 7.
15
Résultats
60
Fréquence(%)
50
40
30
20
10
0
Cycle régulier Cycle irrégulier
La régularité du cycle
Non dysménorrhéiques
8,8%
Dysménorrhéiques
91,2%
16
Résultats
Notre enquête montre que 243 cas (26.6 %) ont eu leur dysménorrhée dès la première
année de la vie génitale, contre 669 cas (73.4 %) qui l’ont eu après la première année.
80
Fréquence (%)
60
40
20
0
Avec la ménarche Après la ménarche
Moment d'apparition
17
Résultats
Parmi les 912 filles dysménorrhéiques, 274 cas (30 %) présentent des douleurs chaque
mois, et chez 255 cas (28 %), les douleurs sont fréquentes. Tandis que chez 383 cas (42 %), elles
sont occasionnelles.
la survenue de la dysménorrhée.
Constantes
30,0%
Occasionnelles
42,0%
Fréquentes
28,0%
• 531cas (58.2 %) ont des douleurs qui coïncident avec le flux menstruel.
• Dans 145 cas (15.9 %), elles débutent au cours de la période des règles.
18
Résultats
La répartition des filles en fonction du début des douleurs par rapport aux règles est
70
Fréquence (%)
60
50
40
30
20
10
0
Début des règles Pendant les règles
Précédant les règles Fin des règles
Cette durée est inférieure à 24 heures pour la plupart des filles (585 cas = 64.1 %),
de la douleur.
19
Résultats
Supérieure à 24h
35,9%
Inférieure à 24h
64,1%
La région hypogastrique occupe la première place avec une fréquence de 76.8 % (700 cas),
suivie de la partie basse du dos chez 47.8 % (436 cas). L’irradiation aux membres inférieurs est
L’association des trois localisations a été constatée chez 10 % (91 cas) des filles dysmé-
norrhéiques.
20
Résultats
La localisation Le nombre %
L’intensité des douleurs est faible chez 165 (18.1 %) enquêtées dysménorrhéiques,
c’est-à-dire qu’elles ne dépassent pas une simple gêne, contre 268 filles (29.4 %) qui ont des
douleurs fortes et elles doivent garder le lit durant leurs douleurs, et plus que la moitié
La répartition des filles enquêtées en fonction du degré de la gêne est illustrée dans la
figure 13.
21
Résultats
Absence de douleur
8,8%
Intensité forte
26,8%
Faible gêne
16,5%
Intensité modérée
47,9%
1- Consultation médicale :
Seulement 15.4 % (140 cas) des filles dysménorrhéiques ont bénéficié d’une
consultation médicale (figure 14). Parmi les 140 filles, 34.3 % (48 filles) ont été obligées de
de 57.1 % (80 cas). 40.7 % (57 cas) ont consulté directement un spécialiste, et seulement 2.1 %
40.7 % (57 cas) des filles qui ont consulté un médecin, ont bénéficié d’un
(56 cas).
22
Résultats
100
Fréquence (%)
80
60
40
20
0
Oui Non
Consultation médicale
médicale.
2- Soulagement de la douleur :
leurs douleurs par l’utilisation soit d’un traitement médical ou traditionnel ou des deux. 19.1 %
(174 cas) subissent leurs symptômes sans accès à une quelconque thérapeutique.
Parmi les 912 filles dysménorrhéiques, 59.6 % (544 cas) utilisent un traite-
ment médical pour calmer leurs douleurs, contre 40.4 % (368 cas) qui n’ont jamais eu l’expé-
chez 34 % (185 cas), suivis par les AINS chez 22.2 % (121 cas), puis toutes les associations
confondues chez 22.1 % (120 cas). Le paracétamol a été utilisé chez 19.9 % (108 cas) ; une faible
utilisation pour l’aspirine (0.7 %, 4 cas), et les vitamines (0.6 %, 3 cas). Seules 3 filles (0.6 %)
23
Résultats
pourcentage d’utilisation de ces classes thérapeutiques est présenté dans la figure 15.
Le traitement médical a été efficace chez 83.3 % (453 cas), et il restait sans
utilité chez 16.7 % (91 cas). Le tableau 3 présente le pourcentage d’efficacité de chaque classe
moyens traditionnels qui sont présentés essentiellement par les boissons chaudes, les remèdes
non pharmacologiques faits de fusion de cumin, de cannelle et d’autres herbes. Ils sont pris
par 51.5 % (470 cas), contre 48.5 % (442 cas) qui n’ont jamais pris de traitement traditionnel.
(389 cas) qui les prennent occasionnellement et 17.2 % (81 cas) les utilisent fréquemment. Sur
les 470 cas, 78.5 % (369 cas) déclarent l’efficacité de tout ce qui est traditionnels, et seulement
Sur les 738 filles utilisatrices d’un moyen de soulagement, 60.9 % (449 cas)
préfèrent prendre un traitement médical, 35.2 % (260 cas) préfèrent les moyens traditionnels,
3.7 % (27 cas) préfèrent les deux méthodes de soulagement, et 0.3 % (2 cas) ne préfèrent aucun
de ces méthodes sous prétexte qu’ils sont inefficaces. La figure 16 schématise la répartition des
24
Résultats
40
Fréquence (%)
30
20
10
0
Antispasmodiques Des associations Aspirine Hormones
AINS Paracétamol Vitamines
Méthode thérapeutique
Aspirine 4 100 %
Vitamines 3 100 %
Hormones 3 100 %
25
Résultats
70
Fréquence (%)
60
50
40
30
20
10
0
Médicaments Les deux
Moyens traditionnels aucun traitement
La traitement préféré
traitement préféré.
déroulement normal de leur activité quotidienne, et juste 22 % (201 cas) n’ont jamais eu de pro-
26
Résultats
100
Fréquence(%)
80
60
40
20
0
Oui Non
2- Absentéisme :
(388 cas), contre 57.5 % (524 cas) des filles dysménorrhéiques qui n’ont jamais eu une absence
Sur les 388 cas qui s’absentent, 72.2 % (280 cas = 30.7 % des filles dysméno-
rrhéiques) s’absentent de façon occasionnelles, 17.5 % (68 cas = 7.5 % des enquêtées dysménor-
rhéiques) s’absentent fréquemment et 10.3 % (40 cas = 4.4 % des cas dysménorrhéiques)
leur degré d’absentéisme à cause des douleurs des règles, est schématisée dans la figure 18.
Sur les 388 questionnées qui s’absentent, 28.4 % (110 cas) gardent le lit une
demi journée, 62.4 % (242 cas) s’absentent un jour, une seule fille (0.3 %) rapporte qu’elle doit
27
Résultats
s’absenter 1 jour et une matinée, 8.2 % (32 cas) s’absentent 2 jours et 3 filles (0.8 %) disent
que la douleur est assez longue et elles doivent garder le lit 3 jours.
70
Fréquence (%)
60
50
40
30
20
10
0
Jamais Occasionnel Fréquent Constant
L'absentéisme
61 % (556 cas), suivie par les mastodynies chez 51.4 % (469 cas). Le tableau 4 présente les
28
Résultats
Nervosité 61 556
Evanouissement 10.3 94
32.8 % (299 cas) accusent le stress lié aux périodes des examens.
29
Résultats
Sur les 912 filles dysménorrhéiques, 68.7 % (626 cas) rapportent la notion
d’existence de cas de dysménorrhée au sein de la famille, et 31.3 % (285 cas) n’ont jamais vu
leur mère ou leur sœur souffrir des douleurs des règles. Une seule fille dysménorrhéique n’a
2- Soutien maternel :
d’un soutien maternel non négligeable –rassurant chez 62.9 % et soucieux chez 20.6 %-, contre
1- Age:
s’établit ainsi :
30
Résultats
2- Etablissement scolaire :
91 % (413 cas), que chez les universitaires 91.4 % (499 cas). La différence statistique n’est pas
significative (p = 0.81).
Sur les 265 étudiantes en médecine, 91.7 % (243 cas) sont dysménorrhéiques,
et sur les 281 étudiantes dans d’autres facultés, 91.1 % (256 cas) ont la dysménorrhée. La dif-
férence statistique est non significative (p= 0.80). Le tableau 6 présente la fréquence de la
31
Résultats
3- Ménarche :
s’établit ainsi :
13ans 323 92 %
0.24
14 ans 252 90.1 %
Sur les 86 filles enquêtées ayant une durée inférieure à 4 jours, on compte
82.7 % (71 cas) qui ont la dysménorrhée. Sur les 634 filles ayant une durée entre 4 - 6 jours, la
fréquence de la dysménorrhée est de 91 % (577 cas); et 94.3 % (264 cas) a été trouvé sur les 280
filles qui ont une durée supérieure à 6 jours. Le tableau 8 présente la prévalence de la dysméno-
rrhée selon la durée des règles, la différence statistique est significative (p = 0.003).
32
Résultats
4 à 6 jours 634 91 %
0.003
> 6 jours 280 94.3 %
est minime, 90.9 % (730 parmi 803 cas) s’il s’agit d’une moyenne abondance, et 95.3 %
(122 parmi 128 cas) si l’abondance est importante. Cette augmentation de la fréquence n’est
6- Durée du cycle :
rieure à 28 jours, 91.6 % si la durée est égale 28 jours, 91.5 % si la durée est supérieure à 28
jours. La différence statistique est non significative (p = 0.47). Le tableau 10 illustre ces
statistiques.
33
Résultats
7- Régularité du cycle :
le cycle est irrégulier. Le tableau 11 présente ces prévalences avec une différence statistique
8- Hérédité :
Notre étude a trouvé que 91.8 % sont dysménorrhéiques parmi les 682 cas
ayant déclaré un cas similaire dans la famille, et une fréquence de 90.8 % chez les 314 qui n'ont
pas rapporté de cas familial. La différence statistique est non significative (p = 0.59). Le tableau
famille.
34
Résultats
l’hérédité.
variables différents (la durée des règles, la ménarche en catégories, l’abondance des règles et la
35
Résultats
ment à la durée des règles et à la ménarche. En effet, la longue durée des règles est liée à une
fréquence élevée de la dysménorrhée, et une ménarche précoce est associée à une haute
dans notre étude sont : la ménarche précoce et la longue durée des règles.
douleur en 2 catégories :
• Les douleurs non significatives en 1ère catégorie et elles englobent deux situations :
1- Age :
enquêtées est présentée dans le tableau 14. La différence statistique est significative (p< 0.001).
36
Résultats
2- Etablissement scolaire :
Notre étude a trouvé que 68.9 % des lycéennes ont une dysménorrhée signifi-
cative, par rapport à 79.5 % des étudiantes universitaires. La différence statistique est très
rhée significative, par rapport à 74.7 % des étudiantes dans d’autres facultés, la différence stati-
37
Résultats
3- Ménarche :
norrhée significative sont présentées dans le tableau 16. La différence statistique est non signifi-
cative (p = 0.13).
Sur les 86 cas ayant une durée inférieure à 4 jours, on compte 59.3 % (51 cas)
qui ont une dysménorrhée significative; sur les 634 ayant une durée des règles entre 4 - 6 jours,
on compte 73 % (463 cas) et 83.2 % (233 cas) parmi les 280 qui ont une durée supérieure à 6
jours. Le tableau 17 présente ces prévalences, la différence statistique est très significative
(p < 0.001).
les filles ayant une importante abondance, 74.3 % quand l’abondance est moyenne et 62.3 % si
l’abondance est minime. Le tableau 18 illustre ces prévalences avec une différence statistique
significative (p = 0.004).
38
Résultats
6- Durée du cycle :
les filles ayant une durée de cycle supérieure à 28 jours, 72.7 % si la durée est égale 28 jours,
et 70.7 % quant la durée est inférieure à 28 jours. La différence statistique est non significative
7- Régularité du cycle :
Sur les 468 ayant un cycle irrégulier, 77.1 % ont une dysménorrhée signifi-
cative, par rapport à 72.6 % parmi les 532 qui ont un cycle régulier. La différence statistique est
régularité du cycle.
39
Résultats
8- Hérédité :
On compte 75.7 % parmi les enquêtées ayant déclaré un cas similaire dans la
famille qui ont une dysménorrhée significative ; et 73.2 % chez les filles qui n’ont pas de cas
familial. La différence statistique est non significative (p = 0.42). Le tableau 21 illustre ces
statistiques.
40
Résultats
catégories, la durée des règles, l’abondance des règles, la durée du cycle, et la régularité du
Notre étude a montré que l’intensité de la dysménorrhée n’est pas associée significative-
du cycle. Les facteurs de risque de l’intensité de la dysménorrhée retrouvés sont : l’âge avancé,
41
Résultats
Sur les 1000 filles questionnées, 309 cas (30.9 %) déclarent que la dysménorrhée est un
sujet tabou et elles trouvent des difficultés à l’aborder avec un étranger (même avec un
médecin). Mais il reste que la plupart des filles (691 cas, 69.1 %) trouve que la dysménorrhée
La majorité des filles (89.5 %, 895 cas) ont montré leur intérêt pour notre sujet et elles
pensent que la dysménorrhée mérite une discussion et une prise en charge. Par contre,
un faible effectif de 10.5 % (105 cas) trouve que le sujet est banal et ne nécessite pas qu'on en
parle.
42
Discussion
DISCUSSION
43
Discussion
I- INTRODUCTION
de l’installation des règles qui est dû à des problèmes psychologiques. L’ignorance de sa haute
prévalence, sa banalisation par les familles elles même, une automédication transmise de géné-
ration en génération et autant d’éléments qui ont contribué à ce manque d’intérêt par les
plusieurs études étrangères ont été menées pour éclaircir les points méconnus, et sensibiliser les
Casablanca [2]. C’est dire combien il nous a paru intéressant d’entreprendre cette analyse
l’ancienne étude.
Comme toute douleur pelvienne, une démarche diagnostique de rigueur devant toute
dysménorrhée s’impose afin de ne pas méconnaître une origine organique à cette pathologie
[28, 54].
constater qu’un tiers seulement des adolescentes qui souffrent réellement pendant leurs règles
Peu nombreuses les adolescentes qui consultent pour une dysménorrhée, ce qui oblige
un effort colossal dans ce sens. Les informations concernant la dysménorrhée et les traitements
44
Discussion
l’éducation nationale plutôt que les chercher activement par les filles dysménorrhéiques [108].
II- EPIDEMIOLOGIE
La dysménorrhée, syndrome douloureux par définition et subjectif par essence dans son
Cette haute prévalence est en accord avec certaines enquêtes : 90 % pour une étude Américaine
[65], 93 % pour une étude Canadienne [25] et 85 % a été signalée par une étude récente Italienne
[16].
Ainsi que des fréquences moins élevées ont été notées: 78 % pour l’enquête Casablancai-
se [2], 72.4 % et 80 % pour deux études Suédoises menées séparément [10, 62]. 52- 64 % pour
Par ailleurs, d’autres pourcentages plus bas ont été publiés : 21 % pour une étude
Française effectuée par Sultan [104] et 16 % pour une étude effectuée par James [64].
45
Discussion
James [64] définit la dysménorrhée comme des douleurs sévères qui exigent la
recherche d’aide médical ou la consommation des médicaments, ou qui retentissent sur les
activités quotidiennes. Sultan [104] a considéré aussi que la dysménorrhée est supérieure à la
comme des douleurs accompagnant la menstruation quelques soient leur degré d’intensité.
Cette dernière est la définition utilisée dans notre étude et l’étude effectuée à Casablanca [2].
prononcer que la dysménorrhée essentielle concerne au moins une jeune fille sur deux [54]. Le
tableau 23 présente les différentes études menées dans différents pays en illustrant la grande
1- Absentéisme
avec une étude américaine [67] qui a rapporté aussi un taux élevé d’absentéisme à 46.5 %.
Des fréquences un peu moins élevées ont été signalées : 33.6 % pour l’étude
Casablancaise [2], 35 % pour l’étude de Sultan [104], 34 % pour une étude Suédoise [106] et
46
Discussion
D’autres signalent des prévalences plus basses : 15.4 % pour Holmlund [62]
et 8 % pour Jamieson [65]. Pedron-N et al [85] ont signalé une fréquence de 4.3 % pour les filles
âgées moins de 15 ans, 9.3 % pour les filles âgées de 15 à 19 ans et 19.8 % pour le groupe âgé
1 jour pour la majorité des filles qui s’absentent (62.4 %). Ce résultat est presque en accord
avec la durée trouvée par l’étude Casablancaise [2]. Ainsi, elle a rapporté une durée de 1 à 2
Pour Jiffcoute [66] cette durée est de 2 à 3 jours chaque cycle. Jamieson [65]
rapporte que la durée d’absentéisme est supérieure ou égale à un jour par mois.
± 0.43 jours. Sobczyk [103] a calculé une moyenne minimale de 2 jours d’absentéisme par
47
Discussion
48
Discussion
Dans notre étude, une fréquence élevée des filles dysménorrhéiques (78 %)
rapporte une diminution de leur capacité de travail et de concentration à cause des douleurs
des règles. Une fréquence aussi élevée (64 %) a été signalée par une étude Américaine [63].
49
Discussion
Une prévalence moins élevée a été rapportée par Johnson [67] qui a trouvé
que 59 % des adolescentes surveillées déclarent une diminution de leur activité. Même fréquence
(59 %) a été soulignée par Chacko et al [18]. Wilson [114] signale que 55 % parmi 80 filles
Une étude Australienne [108], effectuée sur 384 lycéennes, a révélé que 52 %
des filles dysménorrhéiques (162 parmi 309 filles dysménorrhéiques) déclarent une limitation
de leur activité. Ainsi que, parmi ces 309 filles, 45 % sont limitées dans leur activité scolaire,
48 % sont limitées dans les activités sportives et 46 % sont limitées dans les activités sociales.
Ces activités sont limitées durant moins de 24 heures pour 48 % de ces filles et seulement 18 %
Les recherches ont aboutit à des résultats différents concernant l’âge des
enquêtées. Dans notre étude, on a noté l’absence d’une corrélation significative entre l’âge
des enquêtées et la prévalence de la dysménorrhée. Ce qui va dans le même sens avec l’étude de
et l’ancienneté de la ménarche pour régresser à un âge avancé [2, 51, 71, 75, 106].
50
Discussion
à 17 ans. Cette constatation a été confirmée par Mijanovic [75] qui a montré une prévalence de
Une étude Suédoise [106] menée en deux temps a montré que la fréquence
retrouvée dans la même population 5 ans auparavant. En outre, Osuga et al [83] ont trouvé, sur
diminue avec l’augmentation de l’âge. Egalement, Burnett [24] a signalé, dans une population de
significativement avec l’âge. Cette régression avec l’âge a été signalée par d’autres études
Ces résultats ont été, par contre, contestés par d’autres auteurs qui ont noté
une plus grande fréquence de la dysménorrhée les premières années post ménarchales [96,105].
2- Situation professionnelle.
Notre étude n’a concerné que les étudiantes et les lycéennes. On a noté
ménorrhée. Par contre, Pour Beruy [20], le stress de l’environnement universitaire peut renforcer
les étudiantes, les ouvrières, les fonctionnaires, et les femmes sans travail. Ainsi, les étudiantes
ont montré une prévalence de dysménorrhée (80 %) significativement supérieure à celle des
51
Discussion
ouvrières (74 %) et des femmes sans travail (75 %). Les fonctionnaires ont marqué la fréquence
Pour Cornec [30], les femmes exerçant des professions intellectuelles seraient
a- Ménarche
facteur de risque de la prévalence de la dysménorrhée par notre étude et aussi bien par l’étude
L’étude menée à Casablanca [2] a montré que les femmes ayant leur ménarche
entre l’âge de 12 ans et 14 ans sont les plus exposées à la dysménorrhée par rapport a celle qui
Cependant, Sultan [104] trouve que l’âge des premières règles ne conditionne
pas l’apparition de la dysménorrhée de l’adolescente. Même constatation a été notée par Burnett
[24].
Notre étude a montré que la longue durée des règles est associée significati-
vement à une fréquence élevée de la dysménorrhée. Ce qui renforce l’étude d’Andersch [10].
52
Discussion
c- Abondance des règles
des règles et la fréquence de la dysménorrhée. Même résultat a été signalé par l’étude de
Balbi [16]. Ainsi, elle a rapporté l’absence de toute association significative entres ces deux
paramètres.
d- Durée du cycle
Nous avons noté, dans notre étude, l’absence de toute association signifi-
et Aderdour [2] qui rejettent aussi l’existence de toute corrélation entre ces 2 paramètres.
A l’inverse, El-Gilany [45] signale qu’un cycle long est corrélé significati-
e- Régularité du cycle
menstruel et la prévalence de la dysménorrhée. Ceci renforce les résultats d’Aderdour [2] qui
El-Gilany [45], par contre, note qu’un cycle irrégulier est associé à une
53
Discussion
4- Hérédité :
Par contre, plusieurs auteurs [10, 111] ont établit que les antécédents
dysménorrhée. Widholm [113] rapporte que les douleurs sont plus fréquentes chez les filles de
mères dysménorrhéiques (70 %) que chez les filles de mères non dysménorrhéiques (33 %).
génétiques [99, 113, 116]. D’autre la rattachent à des facteurs psychologiques tel qu’un miméti-
5- Alimentation
Notre étude n’a pas pu traiter les habitudes alimentaires des jeunes filles.
Balbi [16] déclare que la diététique ne doit pas être négligée chez les filles
dysménorrhée. En fait, il souligne qu’un régime alimentaire contenant du poisson, œufs, fruits
protège contre la dysménorrhée et que les filles dysménorrhéiques mangent moins ces nutri-
ments protecteurs. Cela renforce les résultats de Deutch, qui a montré que la consommation
6- Parité
Notre étude n’a pas étudié la parité vu que la plupart des enquêtées
étaient célibataire.
54
Discussion
dysménorrhée chez les femmes primipares et multipares. L’étude d’Austin [15] conclue
aussi que les nullipares sont plus sujettes à la dysménorrhée que les femmes ayant accouchées.
En outre, Osuga et al [83] ont signalé également que la fréquence de la dysménorrhée diminue
avec la parité.
Par contre, Jamieson [65] et Burnett [24] n’ont montré aucune corrélation
7- Niveau socioéconomique
Notre travail n’a pas évalué le niveau socioéconomique des enquêtées. Cepen-
dant, Jamieson [65] conclue que le bas revenu augmente la fréquence de la dysménorrhée. Ainsi,
il a affirmé que la prévalence de la dysménorrhée chez les femmes de bas revenu (96 %) est
significativement plus élevée que chez les femmes de haut revenu (89 %).
n’influence pas la présence ou l’absence de la dysménorrhée. Même résultat a été signalé par
Burnett [24].
8- Profil psychologique
Dans notre étude, plus que la moitié des filles dysménorrhéiques (52.1 %)
55
Discussion
En outre, les facteurs d’ordre psychologiques ont été évoqués comme des
facteurs déclanchant la dysménorrhée plus particulièrement chez les jeunes filles [28, 97] : filles
uniques, filles élevées par une mère seule, refus de féminité, désir d’attirer l’attention, mauvais
la mise en pension. Par contre, la notion de mauvaise préparation à la survenue des premières
plusieurs conflits sociaux (conflit conjugal, problèmes familiaux…) durant l’année précédente
Par contre, l’étude Casablancaise [2] a signalé que la majorité des enquêtées
la survenue des douleurs. Ces résultats rejoignent ceux de sultan [104] qui n’a retrouvé de
facteurs psychologiques que dans 24 % des cas. Andrea et al [11] ont montré aussi que le
En plus, on a signalé dans notre étude que la majorité des filles dysménor-
rhéiques (83.6 %) ont un soutien maternel remarquable. Ce qui va dans le même sens avec
l’étude Casablancaise [2], qui a trouvé que 80.6 % des enquêtées dysménorrhéiques ont un
[115]. Tordan, dans une population de collégiennes, a noté que l’absence de relations confiden-
tielles a été marquée chez les femmes souffrant de douleurs par rapport à celles qui n’en
56
Discussion
1- Age
Notre étude a affirmé qu’il y a une relation significative entre l’âge des enquê-
tées et l’intensité de la dysménorrhée. En effet, un âge avancé est lié à des douleurs plus
significatives.
l’âge et l’intensité de la dysménorrhée. En outre, Metheny et Smith [74] notent que la sévérité
a- Ménarche
l’intensité de la dysménorrhée.
Ce résultat renforce les études de Balbi [16], de Ress [89] et de Sundell [106],
qui montrent qu’une ménarche précoce est liée à des dysménorrhées plus intenses.
sité de la dysménorrhée. En fait, une longue durée des règles est liée à des dysménorrhées plus
significatives.
57
Discussion
Ce résultat est en accord avec les études de Balbi [16], Sundell [106], Klein
[71] et Andersch [10], qui ont établit la longue durée des règles comme facteur de risque de
l’intensité de la dysménorrhée.
Les résultats de notre étude n’ont pas établit l’abondance des règles comme
Par contre, Andersch [10] a trouvé une corrélation significative entre l’abon-
dance des règles et la sévérité de la dysménorrhée. Balbi [16] a renforcé ce résultat en montrant
que les douleurs sont plus importantes si le flux menstruel est plus abondant. Même résultat a
d- Durée du cycle
Ce résultat a été renforcé par notre étude. Ainsi, on a noté l’absence de toute
e- Régularité du cycle
Ceci renforce les résultats d’Andersch [10] qui rapportent aussi l’absence de
58
Discussion
3- Parité
ment plus basse chez les femmes primipares et multipares. Ce qui va dans le même sens avec
d’autres études qui ont renforcé ce résultat [2, 30, 51, 78, 98].
effet, elle signale que, en plus de la parité, le mode de la délivrance participe à la diminution de
l’intensité de la dysménorrhée. Ainsi, elle a montré que les femmes ayant une délivrance sponta-
née rapportent une diminution plus importante de l’intensité de leur douleur, par rapport à
4- Alimentation
Une étude récente fait ressortir qu’un régime végétarien diminue significa-
tivement l’intensité des douleurs [19]. En plus, Deutch a montré que la consommation d’huile du
III- PHYSIOPATHOLOGIE.
compte, il s’est avéré que la douleur menstruelle est due à une hypoxie tissulaire consécutive à
trée dans ce système : les prostaglandines dont le rôle est prépondérant dans 80 à 90 % des cas,
l’arginine vasopressine et les leucotriènes. Le rôle de l’innervation utérine est également proba-
59
Discussion
1- Contractilité du myomètre
les patientes dysménorrhéiques [28, 47]. En effet, pendant les règles on observe :
- dysrythmie : les contractions anarchiques peuvent être douloureuses alors que leur
du rapport entre les différentes prostaglandines locales, probablement induite par des facteurs
du débit sanguin utérin. Or, la vasoconstriction artériolaire est constante. Elle peut être passive,
secondaire à l’hypercontractilité du myomètre, aussi bien que la plupart des agents utérotoni-
ménorrhéiques montre que le débit diminue pendant les contractions et que l’acmé de la dou-
leur coïncide avec le moment où le débit est minimal [4]. En outre, l’injection d’un tocolytique
60
Discussion
entraînant un relâchement utérin avec augmentation du flux sanguin, fait disparaître complète-
ment la douleur en supprimant probablement les phénomènes ischémiques liés aux contrac-
groupe ayant des dysménorrhées modérées et l’autre groupe ayant des dysménorrhées sévères.
Ils ont déclaré que le flux sanguin utérin au niveau des larges artères utérines est pareil pour
les deux groupes de femmes. A l’inverse, ils ont signalé une différence significative entre les
deux groupes pour le flux sanguin au niveau des petites branches de l’artère utérine, suggérant
que la pression intra utérine et la vasoconstriction chez les femmes ayant des dysménorrhées
sévères sont beaucoup plus grande. La participation des petites branches d’artères utérines
se caractérisent par leur grande réponse aux vasoconstricteurs utérins par rapport aux larges
artères utérines.
La diminution du flux sanguin entraîne une hypoxie tissulaire qui libère des
substances nociceptives capable d’exciter les terminaisons nerveuses [54]. De plus, parmi les
paraissent responsables d’effets algogènes directs sur les fibres nerveuses sensitives dont le
seuil de sensibilité aux stimuli nociceptifs serait diminué [46]. La figure 19 illustre les différents
mécanismes de la dysménorrhée.
61
Discussion
Acide arachidonique
Myomètre Artérioles
Hypercontractilité Vasoconstriction
Hypoxie
Terminaisons nerveuses
Dysménorrhée
1- Prostaglandines
C’est Pickles [87] en 1957 qui a découvert dans le sang menstruel des subs-
tances liposolubles qui augmentent la tonicité utérine avec spasme et ischémie. En 1965, il iden-
des acides gras insaturés à 20 carbones obtenus par transformation d’un précurseur commun,
l’acide arachidonique, stocké dans les phospholipides membranaires, d’où il peut être libéré par
l’acide arachidonique en endoperoxydes qui sont transformés à leur tour par des enzymes
62
Discussion
Endomètre
Progestérone Progestérone
Labilité Stabilité
Lysosomes
Phospholipides
Phospholipase A2
Acide arachidonique
Cyclo-oxygénase Lipo-oxygénase
Endoperoxydes Leucotriènes
FIGURE 20 : La biosynthèse des prostaglandines (PG) et des leucotriènes [28, 54, 104].
63
Discussion
PGF2a, en quantité faible durant la phase folliculaire puis progressivement croissante pendant la
phase lutéale [38]. Les concentrations les plus élevées sont observées en période menstruelle.
Dans l’utérus, PGE2 et PGI2 sont utérorelaxantes et vasodilatatrices, tandis que PGF2a et TxA2
taire tandis que TxA2 la stimule. On conçoit qu’une production excessive de prostaglandines
et le sang veineux utérin sont en moyenne trois à quatre fois plus élevées chez les
• cette augmentation des taux de PGF2a, variable d’une patiente à l’autre, est très
diarrhées ;
patientes.
suffisante pour induire éventuellement une dysménorrhée. Cette synthèse est très faible dans
l’endomètre prolifératif d’une phase folliculaire. Elle l’est donc également lorsque le cycle est
anovulatoire. Dans l’endomètre sécrétoire, la synthèse des prostaglandines est augmentée par
64
Discussion
l’adolescence, avec augmentation relative ou absolue des taux circulants d’oestradiol, est donc
étiologique : la plupart des femmes dysménorrhéiques ont un bilan hormonal normal [28, 54].
Les prostaglandines sont les principaux mais non les seuls agents utérotoni-
a- Arginine vasopressine
menstruation sont deux à cinq fois plus élevés chez les femmes dysménorrhéiques. L’injection
intraveineuse d’arginine vasopressine à des volontaires est capable d’induire une douleur de
b- Leucotriènes
figure 20 schématise la biosynthèse des leucotriènes. Les leucotriènes stimulent les contractions
flux menstruel des femmes avec une dysménorrhée primaire, que les taux des leucotriènes
LTC4, LTD4 et LTE4 sont élevés. Et que le rapport LTC4/LTD4 est lié à la sévérité de la dysmé-
65
Discussion
norrhée [81]. En outre, Rees et al ont étudié la sécrétion utérine du leucotriène et ils ont noté
une augmentation de cette sécrétion durant tout le cycle menstruel chez les femmes
dysménorrhéiques [90].
Ces études ont été renforcées par la recherche de Harel et al [59]. Ainsi,
production de LT durant le cycle menstruel chez l’adolescente. Deux groupes de filles ont
Ces 2 groupes doivent amener des échantillons d’urines du 1er, 5ème et 10ème jour du cycle
menstruel. Le taux de leucotriène urinaire LTE4 était plus élevé chez les filles dysménorrhéiques
dans les 3 jours. Ce qui indique une association entre la dysménorrhée et l’augmentation de
l’excrétion de leucotriène.
une courte durée : du 21 jour du cycle menstruel au dernier jour du règle, n’a aucun effet sur
la dysménorrhée. Mais il reste à évaluer par les futures études le bénéfice d’une inhibition pro-
longée du leucotriène chez l’adolescente surtout quand la réponse est négative aux antiprosta-
glandines.
dans la plupart des dysménorrhées essentielles, mais elle permet peut être d’expliquer que
l’élévation des prostaglandines est inconstante et que 10 à 20 % des patientes sont peu ou
3- Facteurs mécaniques
ouverture à l’ovulation, fermeture en phase lutéale. Un retard à l’ouverture du col est souvent
observé chez les femmes dysménorrhéiques; il est responsable de douleurs de type spasmodi-
66
Discussion
facteur, s’il existe, n’explique pas à lui seul la dysménorrhée : il y a d’authentiques sténoses
sans dysménorrhée et des dysménorrhées persistantes après dilatation du col [28]. Aspluns a
remarqué aussi l’absence d’anomalies du canal cervical au niveau des hystérographies des
4- Innervation utérine.
avortement, volontaire ou spontané, n’a pas d’influence sur la dysménorrhée [10]. En revanche,
la régression de la dysménorrhée est fréquente après le 1ier enfant et ce quel que soit le mode
d’accouchement, voie basse ou césarienne [10]. Une explication à cette constatation est donnée
par l’étude histologique de Sjoberg [100] qui rapporte une disparition quasitotale des neuro-
facteur de régression de la dysménorrhée par un mécanisme qui reste mal connu. D’ailleurs, la
neurectomie présacrée et la dénervation utérine au laser ont souvent un effet antalgique efficace
auteurs déclarent que 10 % des dysménorrhées sévères ne sont pas modifiées par l’accou-
67
Discussion
5- Rôle de l’alimentation.
des phospholipides membranaires à partir des acides gras (AG). Une forte introduction des ali-
ments riche en AG w-6 entraîne la grande présence de ces acides gras au niveau des membra-
nes cellulaires [61]. Après le début du retrait du progestérone avant la menstruation, ces acides
gras w-6, acides arachidoniques, se libèrent puis se forment les prostaglandines de la 2ème série
(E2, F2a) et les leucotriènes de la 4ème série, qui ont un pouvoir puissant, ce qui explique la
Une alimentation riche en acides gras w-3 est corrélée à une diminution
une forte introduction d’acides gras w-3 induit leur incorporation au niveau des phospholipides
membranaires. Durant la menstruation, ces acides gras vont entrer en compétition avec les
acides gras w-6 pour la production des prostaglandines et des leucotriènes [16].
Les prostaglandines générées à partir des acides gras w-3 sont des prostag-
landines de la 3ème série (PGE3, PGI3, Tx3), et ils ont un pouvoir réduit. Ce qui explique la réduc-
systémiques paraît due à la production de leucotriènes de la 5ème série qui sont moins puissant
[86].
tivement la fréquence de la dysménorrhée, et c’est grâce à son contenu en acide gras w-3
[39,40].
68
Discussion
Phospholipase A2
Phospholipides
w-3
Membranaires
w-3 >>> w-6
5-Lipo-
Cyclo-oxygénase
oxygénase
Inactive ??
Moins puissants
Dysménorrhée
FIGURE 21: L’action des acides gras w-3 dans la dysménorrhée essentielle [16].
69
Discussion
b- Calcium, magnésium
Plusieurs auteurs ont étudié les effets possible d’une alimentation riche en
calcium et en magnésium sur les différents symptômes rencontrés au cour du cycle menstruel
[68, 86]. Ces auteurs ont montré que la réduction de la prise du calcium et du magnésium est
Une explication simple à ces résultats a été donnée. Ainsi, le calcium est
capable de réguler la réponse des cellules musculaires aux stimuli nerveux. Pour cette raison il a
été considéré comme un stabilisateur. Son augmentation dans le sang entraîne une réduction de
musculaires.
rhée. Cela a été expliqué par leur richesse en magnésium et en calcium [16].
6- Facteurs psychologiques
va être un élément d’attirance sur soi. Le caractère cyclique de la dysménorrhée devient alors un
Il a été démontré que les femmes dysménorrhéiques ont une forte tendance
irritable [65] et le syndrome fibromyalgique [118]. En plus, il a été rapporté qu’elles ont une
70
Discussion
tion [17, 50]. Des antécédents d’agressions physiques et d’abus sexuel dans l’enfance ont
Granot et al [55] ont renforcé ces études en montrant que le seuil de perce-
ption douloureuse (nociception) varie significativement selon les femmes. La réponse à des
stimuli douloureux tactiles ou thermiques est plus élevée chez les femmes dysménorrhéiques.
importance, leur rôle et leur place dans la dysménorrhée sont difficiles à préciser et restent à
évaluer [92].
IV- DIAGNOSTIC
devant toute douleur d’origine pelvienne, repose sur un interrogatoire minutieux fait dans un
climat de confiance entre la patiente et le praticien. L’examen clinique viendra dans un second
temps compléter les données recueillies par l’interrogatoire, et pourra déboucher sur des
Dans notre étude on a montré que seulement 15.4 % des filles dysménorrhéiques ont
consulté un médecin pour leur douleur de règle. Ce qui concorde avec d’autres études: 18 %
pour Thirza [108], 14 % pour Wilson [114], 22 % pour Andersch [10] et 14.5 % pour l’étude de
71
Discussion
Klein et Litt [71]. Par conséquent, les jeunes filles ont souvent d’autres motifs de consultation
et c’est le clinicien qui joue le rôle primordial pour ressortir la dysménorrhée à l’interrogatoire.
La découverte d’une dysménorrhée n’est pas toujours aisée [28]. Ainsi, le diagnostic
positif va être simple lorsque la douleur n’existe qu'au moment des règles et constitue le seul
motif de consultation. Mais parfois, la douleur s’inscrit dans un ensemble d’algies pelviennes
2°/- Interrogatoire.
d’être le plus précis possible, analysant les caractères propres de la douleur, les signes
la patiente. Pour l’enquête étiologique, deux éléments fondamentaux doivent être toujours
1- Age
• Moins de 25 ans : c’est l’âge de la pathologie dite fonctionnelle. Et c’est à cet âge
• Plus de 25 ans : c’est l’âge qui doit faire penser à une dysménorrhée organique.
génitale, chez une femme dont les règles étaient jusque-là indolores, ou ne
72
Discussion
Par conséquent, notre choix de la tranche d’âge 15 – 25 ans était pour cibler
et étudier la dysménorrhée primaire. Ce qui va dans le même sens avec plusieurs publications
[25, 62, 67, 85, 91, 104] qui ont visé un âge inférieur à 25ans.
2- Caractères de la douleur
a- Siège de la douleur
région hypogastrique (76.8 %). Ce qui concorde avec l’étude Casablancaise qui a montré que la
localisation hypogastrique est la plus fréquente (78.2 %). En outre, Balbi [16] a noté la localisa-
tion hypogastrique chez 70 % des cas. Ce résultat a été renforcé par d’autres publications
[30,32, 96].
Par ailleurs, on a signalé dans notre étude que la douleur siège au niveau de la
région lombaire chez 47.8 %. L’irradiation crurale a été notée chez 28.6 %. Cela renforce l’étude
Casablancaise [2] qui a noté la localisation lombaire chez 51 % des cas, et l’irradiation crurale
Il a été rapporté que la douleur peut irradier vers le périnée, l’anus, la vulve et
73
Discussion
Dans notre étude, on a constaté que plus que la moitié des filles dysménor-
rhéiques (58.2 %) ont des dysménorrhées précoces, et 24.6 % ont des dysménorrhées de
précession. Ce qui renforce l’étude Casablancaise [2]. Ainsi, elle a rapporté que la majorité des
femmes enquêtées (49 %) ont des douleurs qui débutent avec l’écoulement menstruel, et 24.6 %
déclarent des dysménorrhées de précession. Pour Balbi [16], 70 % des filles dysménorrhéiques
ont des dysménorrhées précoces ou de précession. Les mêmes constatations ont été rapportées
Cependant, on a noté que 17.2 % ont des dysménorrhées tardives. Cela doit
faire pensé à une éventuelle endométriose qui n’est pas exceptionnelle à cet âge [14, 27, 52].
Ainsi, dans notre étude, 30 % des filles seulement avaient des douleurs à chaque période menst-
ruelle, et la plupart des filles (42 %) les avaient occasionnellement. Ce qui renforce les résultats
de Jamieson [65]. Son étude a été faite sur 533 femmes où 90 % se plaignent de la dysménor-
rhée, seulement 24.9 % des femmes dysménorrhéiques avaient constamment des dysménor-
rhées, 15.4 % les avaient fréquemment et la plupart des femmes dysménorrhéiques (59.7 %) les
avaient occasionnellement.
Par contre, l’étude menée à Casablanca [2] a révélé que la dysménorrhée est
souvent constante (50.8 %), elle n’est occasionnelle que dans 34.4 % et fréquente dans 14.6 %.
En outre, l’étude de Sultan [104] portant sur 4203 filles fait apparaître que la dysménorrhée
est souvent régulière (57 %), fréquente dans 28 % et occasionnelle dans 15 %. Balbi aussi a trouvé
74
Discussion
d- Intensité de la dysménorrhée
La douleur peut aller d’une simple gêne douloureuse à une sensation d’étau,
L’intensité est donc variable d’une malade à une autre, et la meilleure façon
de l’apprécier est de savoir si la douleur est invalidante ou non : empêche-t-elle toute activité,
Une divergence des taux de sévérité entre différentes études a été notée. Le
tableau 23 illustre cette différence qui peut être due aux variabilités des critères de sévérités
employés [117].
Pour Sultan [104], une dysménorrhée obligeant l’absentéisme a été notée chez
L’étude de Klein et Litt [71] sur un effectif de 2699 filles note 14 % seulement
l’aggravation ; une douleur progressivement croissante dans son intensité est suspecte d’organi-
cité même chez l’adolescente (endométriose juvénile, malformation utéro-vaginale) [47, 104].
75
Discussion
e- Durée moyenne de la dysménorrhée
Les résultats de notre enquête nous indiquent que la majorité des filles dys-
ménorrhéiques (61.4 %) ont des douleurs qui ne dépassent pas 24 heures. Même constatation a
été signalée par l’étude Casablancaise [2]. Ainsi, elle a déclaré que 58 % rapportent une durée
Pour Balbi [16], la plupart des filles dysménorrhéiques ont des dysménorrhées
qui durent 2 jours. En outre, d’autres signalent que les douleurs des règles ne dépassent pas
les 48 heures [73, 117]. Cela est dû à une sécrétion maximale de prostaglandines au cours des
Cependant, Salmon [47] rapporte que la durée des douleurs est en générale
courte de 1 à 24 heures.
ont eu leur dysménorrhée après la première année post ménarchale. Même résultat a été trouvé
par l’étude Casablancaise [2]. En effet, elle a révélé que la dysménorrhée s’installe dans la
que seulement 29.6 % ont eu leur dysménorrhée la première année post ménarchale. En outre,
Sultan [104] a observé que la dysménorrhée accompagne la ménarche chez la minorité des ado-
lescentes (31 %). Les mêmes résultats ont été rapportés par d’autres publications [30, 53, 73].
caractère anovulatoire des premiers cycles menstruels [29, 107]. En effet, l’absence d’ovulation
76
Discussion
3- Flux menstruel
aucun caractère particulier [48]. Ainsi, notre étude a montré que toutes les variations du flux
menstruel peuvent se voir chez la fille dysménorrhéique. Cela renforce l’étude de Balbi [16],
Aderdour [2].
4- Signes accompagnateurs.
accompagnée d’un riche cortège neurotonique et digestif. Son association aux règles doulou-
Les résultats de notre enquête nous indiquent certes que la nervosité est le
symptôme accompagnateur le plus fréquent, suivie par les mastodynies. Mais ils nous illustrent
aussi la remarquable fréquence des autres signes accompagnateurs : la dépression, les nausées,
fréquence.
fréquent (70 %), suivie par les lombalgies (59 %) et l’irritabilité (57 %). En outre, les vomissements
et les nausées sont retrouvés chez 30 % des jeunes filles dysménorrhéiques. Les céphalées
sont présentes chez 29 %, les vertiges chez 28 %, les myalgies chez 27 %, les diarrhées chez 20 %
77
Discussion
Une étude Australienne [108] a noté des sensations de fatigue chez 49.7 %,
des troubles de l’humeur chez 37.2 %, des nausée chez 17.3 % et des diarrhées chez 12.5 %. En
effet, elle a signalé que 27 % des filles rapportent que les signes accompagnateurs sont intolé-
rables plus que la douleur elle-même. Cela illustre que les signes d’accompagnement partici-
pent pour beaucoup dans le retentissement de la dysménorrhée sur la vie de la patiente [48].
menstruel est associé à la dysménorrhée chez 21.2 % des filles dysménorrhéiques. Ce qui en
accord avec l’étude de Sultan [104] qui a noté cette association dans 26 % des cas.
facteurs psychologiques ne doivent pas être surestimés [1, 28, 47, 104].
78
Discussion
n’est pas souhaitable chez une jeune adolescente présumée vierge chez qui la douleur à tous
les caractères d’une dysménorrhée essentielle [47]. L’examen gynécologique devient indispen-
sable chaque fois que l’interrogatoire oriente vers une cause organique [1].
Chez une fille vierge, le toucher vaginal peut être remplacé par un toucher rectal prati-
qué avec précautions, et en cas de doute, une échographie pelvienne confirmera l’absence
d’anomalies [28].
Les investigations paracliniques sont souvent inutiles chez une adolescente ou une jeune
femme lorsque toutes les caractéristiques cliniques d’une dysménorrhée essentielle sont présen-
tes [28, 47]. Elles deviennent nécessaires lorsque l’analyse sémiologique laisse craindre une
vérifier la position d’un stérilet et de découvrir une éventuelle tuméfaction utéro-vaginale [47].
79
Discussion
seconde intention dans des indications bien précises, lorsque l’enquête étiologique clinique
V- TRAITEMENT
à souffrir à cause de leur douleur de règle. Cela est plus probablement dû à la négligence de
Notre étude a mis en évidence une automédication trop élevée. En effet, on a constaté un
faible pourcentage des filles qui ont déjà consulté pour leur douleur de règle (15.4 %). Cepen-
dant, plus que la moitié des filles dysménorrhéiques (59.6 %) ont déjà pris un traitement médi-
cal pour soulager leur douleur. En plus, ce n’est que la minorité qui ont bénéficié d’un traite-
ment connu efficace pour la dysménorrhée (22.2 % ont pris des AINS et 0.6 % ont pris des
dysménorrhée.
Nos résultats vont en parallèle avec d’autres études. Sultan [104] a signalé que plus que
prennent aucun traitement. En outre, il a noté que les traitements utilisés sont présentés
essentiellement par les antalgiques (29 %). Par contre, les anti-inflammatoires ne sont utilisés
que dans 11 % des cas et les contraceptifs que dans 4 % des cas.
80
Discussion
Johnson [67], d’après son étude effectuée sur 182 jeunes filles d’âge compris entre
ménorrhée chez l’adolescente. Ainsi, il a noté que seulement 54 % savent que certains médica-
ments pourraient être pris pour soulager les douleurs, et seulement 14.7 % ont pu nommer un
Thirza et al [108] déclarent également que plus que le quart des adolescentes ignorent
que les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être pris pour traiter la dysménorrhée. En
plus, plus que la moitié (53 %) utilisent des simples analgésiques pour traiter leur douleur de
règles et les anti-inflammatoires sont utilisés dans 42 % des cas. Et seulement 11 % ont déjà
entendu que le traitement doit être pris avant le début des symptômes.
1- Anti-prostaglandines
dans cette indication, et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui sont devenus au
contraire le traitement de référence avec 80 à 90 % de bons résultats [42, 48, 54, 95].
81
Discussion
soulagement des douleurs grâce à la diminution des contractions utérines [47, 54, 58].
a été montré in vitro que les fénamates inhibent la cyclo-oxygénase et la lipo-oxygénase [21].
Plusieurs études ont trouvé que les AINS : naproxène sodique, acide
dysménorrhée primaire [58]. Pendant que Owen [84] a trouvé une supériorité des fénamates
naproxène, Roy [94] n’a pas noté de différence clinique significative entre l’acide méfénamique
et l’ibuprofène, indiquant qu’il n’y a pas d’avantage net d’un AINS par rapport à un autre dans
sodique dans le traitement de la dysménorrhée. Et ils ont déclaré qu’une dose d’attaque de
550mg a entraîné une amélioration très importante des symptômes de la dysménorrhée qu’une
dose habituée de 275mg. Cela suggère qu’une dose d’attaque d’ AINS (typiquement le double
d’une dose habituée) peut être utilisée comme traitement initial de la dysménorrhée, suivie par
épargnent les prostaglandines, produites par la cyclo-oxygénase-1 (Cox 1), qui sont essentielles
pour l’intégrité de la muqueuse gastrique. Les études in vivo ont montré que les anti-Cox 2
rofecoxib (Vioxx®) [77] et valdecoxib (Bextra®) [33] sont efficace dans le traitement de la
dysménorrhée primaire chez les filles d’âge supérieur ou égal à 18ans. Egalement, l’anti-Cox 2
82
Discussion
[58]. Le tableau 25 illustre les différentes AINS utilisés dans le traitement de la dysménorrhée
essentielle.
Une adolescente qui ne répond pas aux AINS, oblige la recherche d’une
AINS* Dosage
2- Contraception orale
83
Discussion
fréquence de la dysménorrhée sévère mais n’a pas d’influence sur la prévalence des dysménor-
ration des douleurs le premier jour du cycle menstruel après l’utilisation du traitement fait de
minidosés, mais du fait de leur meilleure tolérance, ces derniers sont utilisés en première inten-
tion [34, 88]. Les macroprogestatifs ayant un effet antigonadotrope peuvent aussi être utilisés
du 5ème au 25ème jour du cycle, mais leur efficacité et leur tolérance sont moindre [47].
Le choix initial entre les différentes thérapeutiques repose sur le désir ou non
ménorrhée essentielle, en particulier chez les patientes ne désirant pas une contraception, et ils
devraient être essayés pendant au moins 3 périodes menstruelles. Le traitement par les AINS est
plus efficace quand il est débuté 1-2 jours avant le début des règles [57, 58]. Les anti-Cox 2
devraient être prescrits aux adolescentes ayant une histoire antérieure d’ulcère gastro-duodénal,
aux adolescentes qui exigent une forte dose d’ AINS durant la période menstruelle, aux adole-
84
Discussion
scentes ayant dans leur antécédent des effets secondaires dus aux AINS conventionnels et chez
Si les AINS sont inefficaces, une pilule contraceptive combinée devait être
utilisée durant au moins 3 cycles menstruels [57, 58]. Une dysménorrhée qui ne répond pas
aux AINS et aux pilules contraceptives, devrait suspecter une dysménorrhée secondaire [58].
Dysménorrhée primaire
AINS CO
Traitement Antalgiques
étiologique +
Psychothérapie
85
Discussion
Notre travail a montré que plus que la moitié des filles dysménorrhéiques (51.5 %) ont
déjà eu l’expérience de prendre un traitement traditionnel. Et parmi ces filles, 78.5 % déclarent
qu’il est efficace. En outre, un pourcentage non négligeable des filles utilisant un moyen de
soulagement (35.2 %) préfèrent prendre un traitement traditionnel sous prétexte qu’il est effica-
Il a été connu depuis des siècles que les femmes utilisent des remèdes alternatifs et
d’eau chaude, coussinet chauffant) a été longtemps rapporté [42]. Akin et al [7] ont trouvé
que la thermothérapie locale via un dispositif abdominal offre une amélioration des douleurs
significativement supérieure à celle obtenue par un placebo, et ils suggèrent que la thermothé-
rapie locale sera très utile pour les femmes qui ont du mal à utiliser les antalgiques par voix
orale.
Il a été rapporté aussi que le changement du régime alimentaire peut apporter un plus
vitamine E, et la consommation du poisson, des œufs et des fruits offrent un soulagement des
En effet, les femmes trouvent que les préparations faites des herbes et des suppléments
alimentaires sont des traitements naturels qui n’ont pas des effets secondaires [42]. C’est dire
dysménorrhée [42].
86
Discussion
En outre, un soutien psychologique spécialisé peut néanmoins être nécessaire dans les
dysménorrhées sévères rebelles aux traitements médicaux et sans explication au terme du bilan
coelioscopique [54].
Les croyances de la femme envers les douleurs menstruelles peuvent influencer directe-
été rapporté que les femmes considèrent la dysménorrhée comme un signe de faiblesse ou un
Dans notre étude, la majorité des filles ont montré leur soif aux informations concer-
nant la dysménorrhée. Et elles déclarent que ce sujet doit être discuté pas seulement entre
les médecins, mais plutôt avec les jeunes filles qui souffrent tous les mois.
Dawood [36, 37], Sultan [104], Johnson [67] et Thirza [108] signalent que la dysménor-
rhée ne doit plus être vécue comme une fatalité, et la prise en charge de la dysménorrhée doit
inclure l’information des jeunes filles de la physiopathologie et des modalités thérapeutiques des
douleurs menstruelles.
87
Conclusion
CONCLUSION
88
Conclusion
Casablancaise [2]. En effet, elle déclare que la dysménorrhée est très fréquente dans notre
contexte marocain.
des adolescentes dysménorrhéiques. Ainsi, les jeunes filles dysménorrhéiques ont eu souvent
leur ménarche à un âge précoce et ont une longue durée des règles.
Au Maroc, comme dans plusieurs pays, la dysménorrhée continue à être une cause
majeure d’absentéisme scolaire et universitaire aussi bien d’une diminution des capacités
intellectuelles des jeunes filles. Et malgré les progrès réalisés dans la connaissance des mécanis-
leur menstruelle. L’automédication est élevée, mais les traitements efficaces sont peu connus.
La dysménorrhée est une pathologie qui concerne en première intention les jeunes
filles. Et vu leur ignorance et leur soif aux informations concernant le cycle menstruel et ses
En effet, devant l’absence d’éducateurs sexuels, toute la responsabilité se porte sur les
médecins, notamment les médecins généralistes, les pédiatres et les gynécologues, qui doivent
profiter des consultations médicales pour expliquer le mécanisme des règles et de la dysménor-
rhée. Et surtout aborder les modalités thérapeutiques disponibles, car Il n’y a aucune raison
qu’au XXIème siècle les jeunes filles doivent souffrir chaque mois.
89
Résumé
RESUMES
90
Résumé
but d’évaluer la fréquence de cette pathologie, étudier ses facteurs de risque, apprécier son
cette pathologie.
Les questionnaires anonymes sont remplis par 1000 jeunes filles âgées de 15 à 25 ans,
des célibataires surtout, lycéennes et étudiantes universitaires. Nos enquêtées sont choisies par
(91.2 %). Cela permet de dire que la dysménorrhée est fréquente dans notre contexte marocain.
effet, notre étude revête un taux élevé à 42.5 % d’absentéisme scolaire et universitaire à cause
des douleurs des règles. En plus, 78 % des filles dysménorrhéiques souffrent d’une diminution
A l' analyse statistique, utilisant le test de χ² pour l’analyse univarié suivi d’une
étude multivarié réalisée à l’aide d’un modèle de régression logistique, la ménarche précoce et la
longue durée des règles sont retrouvées comme facteurs de risque de la fréquence et de l’inten-
Dans notre échantillon, la dysménorrhée s’installe dans 73.4 % des cas après la première
année post ménarchale, de siège généralement hypogastrique (76.8 %) ; elle dure moins de 24
heures pour la plupart des filles dysménorrhéiques (64.1 %); elle est occasionnelle dans 42 % des
91
Résumé
cas et constante dans 30 % des cas. En outre, la majorité des filles (82.8 %) ont des dysménor-
Cependant, un pourcentage non négligeable (29.4 %) déclarent que les douleurs sont fortes et
obligent à garder le lit. Les signes accompagnateurs les plus retrouvés sont la nervosité et
les mastodynies, suivis par la dépression, les nausées, le ballonnement abdominal et les
diarrhées.
facteurs déclenchant.
La plupart des jeunes filles discutent la dysménorrhée sans aucun complexe. Et elles
trouvent que l’information des jeunes femmes du mécanisme des douleurs et des modalités
92
Résumé
Summary
The purpose of our epidemiological inquiry about the dysmenorrhea of the teenager in
Marrakech is to evaluate the frequency of this pathology, to study its risk factors, to appreciate
its socio-psychological impact, and to know the therapeutic attitude of the girls face to this
pathology.
Anonymous questionnaires were filled by 1000 young girls aged from 15 to 25 years
old, mainly single ones, high school students and university students that have been selected at
Our study has revealed a very elevated frequency of dysmenorrheal by the teenager girls
(91.2 %). This means that dysmenorrhea is frequent in our Moroccan context.
The consequences of this phenomenon should be seriously cured. Indeed, our study
declares an expansion rate to 42.5 % of school and university absence due to menses pains. In
addition to that, 78 % to the dysmenorrhea girls suffer from diminution of work ability and
concentration.
For statistical analysis, using the χ²- test for the univaried analysis followed by a
multivaried study realized with a model of logistic regression, the precocious menarche and
long menses period were found as risk factors of the frequency and the dysmenorrheal
intensity, and also the advanced age as risk factors of the dysmenorrhea intensity, but without
the association with the dysmenorrhea frequency. However, the frequency and the intensity of
dysmenorrhea are neither correlated to the menses abundance, nor to the cycle regularity, nor
to the cycle period, nor to the heredity and nor to the school establishment.
In our sample, the dysmenorrhea is installed by 73.4 % of the case after the first
menarche years, and is generally settled in the hypogastric (76.8 %), and endures less than 24
93
Résumé
hours for the majority of dysmenorrhea girls (64.1 %). It's occasional by 42 % of the cases and
constant by 30 % of the cases. Besides, the majority of girls (82.8 %) have precocious dysmenor-
a considerable percentage (29.4 %) declare that the pains are hard and they must stay in bed.
The signs which came with pains are: nervosity, mastodynieas, followed by depression,
More than half of the interviewed accuse the psychological context to be the trigger
factor of dysmenorrhea, and 47.9 % from them do not declare any trigger factors about their
pains.
The majority of the girls discuss the dysmenorrhea without any complex. And they find
that the information of young girls about pain mechanism and therapeutical modality is necessa-
94
ﻣﻠﺨﺺ
ﻣﻠﺨﺺ
ﻳﻬﺪف ﺗﺤﺮﻳﻨﺎ اﻻﺑﺪﻣﻴﻮﻟﻮﺟﻲ ﺡﻮل ﺁﻻم اﻟﺤﻴﺾ ﻋﻨﺪ اﻟﻤﺮاهﻘﺔ ﺑﻤﺮاآﺶ إﻟﻰ ﺗﻘﻮﻳﻢ ﻥﺴﺒﺔ ﺗﻔﺸﻲ هﺬا اﻟﻤﺮض ,و دراﺱﺔ اﻟﻌﻮاﻣﻞ اﻟﻤﻬﺪدة ﻟﻪ ,و ﺗﺤﺪﻳﺪ ﺗﺄﺛﻴﺮﻩ
ﻋﻠﻰ اﻟﺠﺎﻥﺐ اﻟﻨﻔﺴﻲ اﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ ,وﻣﻌﺮﻓﺔ رد اﻟﻔﻌﻞ اﻟﻌﻼﺟﻲ ﻟﻠﻔﺘﻴﺎت اﺗﺠﺎﻩ هﺬا اﻟﻤﺮض.
ﻋﺒﺌﺖ اﺱﺘﻤﺎرات ﻣﺠﻬﻮﻟﺔ اﻻﺱﻢ ﻣﻦ ﻃﺮف أﻟﻒ ) (1000ﻓﺘﺎة ﺗﺘﺮاوح أﻋﻤﺎرهﻦ ﺑﻴﻦ 15و 25ﺱﻨﺔ ,ﺧﺎﺻﺔ اﻟﻌﺎزﺑﺎت ,ﺗﻠﻤﻴﺬات اﻟﺜﺎﻥﻮﻳﺎت و ﻃﺎﻟﺒﺎت
دراﺱﺘﻨﺎ أﻇﻬﺮت وﻗﻮع ﺟﺪ ﻣﺮﺗﻔﻊ ﻵﻻم اﻟﺤﻴﺾ ﻋﻨﺪ اﻟﻤﺮاهﻘﺔ ) ,(% 91.2هﺬا ﻳﻌﻨﻲ أن هﺬﻩ اﻟﻈﺎهﺮة ﻣﻨﺘﺸﺮة ﻓﻲ واﻗﻌﻨﺎ اﻟﻤﻐﺮﺑﻲ.
ﻳﺠﺐ ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ هﺬﻩ اﻟﻈﺎهﺮة ﺑﺠﺪﻳﺔ .ﻟﻘﺪ أﻇﻬﺮت دراﺱﺘﻨﺎ ﻧﺴﺒﺔ ﻣﺮﺗﻔﻌﺔ ﺗﺼﻞ إﻟﻰ % 42.5ﻣﻦ اﻟﺘﻐﻴﺒﺎت اﻟﻤﺪرﺱﻴﺔ و اﻟﺠﺎﻣﻌﻴﺔ ﻥﺎﺗﺠﺔ ﻋﻦ ﺁﻻم اﻟﺪورة
ﻣﻦ اﻝﻔﺘﻴﺎت اﻝﻤﺼﺎﺏﺎت یﻌﺎﻧﻴﻦ ﻣﻦ اﻧﺨﻔﺎض ﻗﺪرات اﻝﻌﻤﻞ و اﻝﺘﺮآﻴﺰ. اﻟﺸﻬﺮﻳﺔ .إﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ % 78
ﻓﻲ اﻝﺪراﺱﺎت اﻹﺣﺼﺎﺋﻴﺔ ,ﻣﺴﺘﻌﻤﻠﺔ ﻋﻤﻠﻴﺔ χ²ﻟﻠﺪراﺱﺔ ذات اﻟﻤﺘﻐﻴﺮة اﻟﻮاﺡﺪة ﻣﺘﺒﻮﻋﺔ ﺑﺪراﺱﺔ ﻣﺘﻌﺪدة اﻟﻤﺘﻐﻴﺮات ﻣﺤﻘﻘﺔ ﺑﻮاﺱﻄﺔ ﻥﻤﻮذج اﻟﻤﻨﺤﺬر
اﻟﻠﻮﺟﻴﺴﺘﻲ ,وﺟﺪﻥﺎ أن اﻟﻌﻮاﻣﻞ اﻟﻤﺆﺛﺮة ﻋﻠﻰ ﺗﻜﺮار و ﻗﻮة اﻵﻻم هﻲ :ﺱﻦ ﻣﺒﻜﺮ ﻟﺒﺪئ اﻻﺡﺎﺿﺔ و ﻣﺪة ﻃﻮﻳﻠﺔ ﻟﻠﺤﻴﺾ ,ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ أن اﻟﺴﻦ اﻟﻤﺘﻘﺪم
ﻟﻠﻔﺘﺎة ﻳﺸﻜﻞ ﻋﺎﻣﻞ ﻣﺆﺛﺮ ﻋﻠﻰ ﺡﺪة اﻵﻻم ﻓﻘﻂ .ﻣﻦ ﺟﻬﺔ أﺧﺮى ,ﻓﺎن ﺗﻜﺮار و ﺡﺪة اﻵﻻم ﻻ ﻳﺮﺗﺒﻄﺎن ﺑﻜﻤﻴﺔ اﻟﺤﻴﺾ وﻻ ﺑﻨﻈﺎم اﻟﺪورة ,و ﻻ ﺑﻤﺪﺗﻬﺎ ,و ﻻ
ﻓﻲ ﻣﺠﻤﻮﻋﺘﻨﺎ ,ﻓﺎن ﺁﻻم اﻟﺤﻴﺾ ﺗﺤﺼﻞ ﺑﻨﺴﺒﺔ % 73.4ﺑﻌﺪ اﻟﺴﻨﺔ اﻷوﻟﻰ ﻣﻦ ﺑﺪء اﻟﻤﺤﻴﺾ ,و ﻏﺎﻟﺒﺎ ﻣﺎ ﺗﺘﻤﻮﺿﻊ ﻓﻲ اﻟﻤﻨﻄﻘﺔ اﻟﺴﻔﻠﻰ ﻟﻠﺒﻄﻦ
) ,(% 76.8و ﺗﺪوم أﻗﻞ ﻣﻦ 24ﺱﺎﻋﺔ ﻋﻨﺪ ﻣﻌﻈﻢ اﻟﻔﺘﻴﺎت) ,(% 64.1و ﺗﺤﺼﻞ ﺑﺸﻜﻞ ﻣﺆﻗﺖ ﻋﻨﺪ % 42ﻣﻦ اﻟﻔﺘﻴﺎت ,وهﻲ ﻗﺎرة ﻓﻲ % 30ﻣﻦ
اﻟﺤﺎﻻت .ﺑﺎﻹﺿﺎﻓﺔ إﻟﻰ ذاﻟﻚ ,ﻓﺎن اﻵﻻم ﺗﺒﺘﺪئ ﻗﺒﻞ أو ﻣﻊ ﺑﺪاﻳﺔ اﻟﺤﻴﺾ ﻋﻨﺪ أﻏﻠﺐ اﻟﻔﺘﻴﺎت ) .(% 82.8
ﺗﻘﻊ ﺁﻻم اﻟﺤﻴﺾ ﺑﻘﻮة ﻣﻌﺘﺪﻟﺔ ﻋﻨﺪ % 52.5ﻣﻦ اﻟﻔﺘﻴﺎت ,ﻟﻜﻦ % 29.4ﻣﻨﻬﻦ یﺪﻝﻴﻦ ﺏﺂﻻم ﺕﻠﺰﻣﻬﻦ اﻝﻔﺮاش .اﻝﻌﻼﻣﺎت اﻝﻤﺮاﻓﻘﺔ و اﻝﻤﻼﺣﻈﺔ ﺏﻜﺜﺮة
هﻲ :اﻻﺿﻄﺮاب اﻝﻨﻔﺴﻲ و ﺁﻻم اﻝﺜﺪي ,ﻣﺘﺒﻮﻋﺔ ﺏﺤﺎﻝﺔ اﻻآﺘﺌﺎب ,اﻟﺮﻏﺒﺔ ﻓﻲ اﻟﺘﻘﻴﺆ ,اﻥﺘﻔﺎخ اﻟﺒﻄﻦ و اﻹﺱﻬﺎل.
أآﺘﺮ ﻣﻦ ﻥﺼﻒ اﻟﻤﺴﺘﺠﻮﺑﺎت اﻟﻤﺼﺎﺑﺎت ) (% 52.1ﻳﺘﻬﻤﻦ اﻝﺤﺎﻝﺔ اﻝﻨﻔﺴﻴﺔ آﻌﺎﻣﻞ ﻣﺴﺒﺐ ﻵﻻم اﻝﺤﻴﺾ ,و % 47.9یﺮﻓﻀﻦ وﺟﻮد ﻋﻨﺎﺹﺮ ﻣﺆﺙﺮة.
ﻣﻌﻈﻢ اﻝﻔﺘﻴﺎت یﺘﺤﺪﺙﻦ ﻋﻦ ﺁﻻﻣﻬﻦ ﺏﺪون أي ﺣﺮج ,ویﻘﻠﻦ أن ﺕﺰویﺪ اﻝﻔﺘﻴﺎت ﺏﻤﻌﻠﻮﻣﺎت ﻋﻦ ﻣﺴﺒﺒﺎت اﻵﻻم وﻋﻦ ﻃﺮیﻘﺔ اﻝﻌﻼج ﺿﺮوري ﻝﻠﺘﻘﻠﻴﺺ ﻣﻦ
اﻝﻤﻌﺎﻧﺎت اﻝﺸﻬﺮیﺔ.
95
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